The Red Bulletin Septembre 2016 - CHFR

SUISSE

HORS DU COMMUN

L’ENFER DES GARDE-CÔTES Prêts à se sacrifier pour les naufragés de l’Alaska

RED BULL FLYING ILLUSION

LE BREAK

DANCE FAIT SA

IMPOSEZ-VOUS !

Un kickboxer pro va vous transformer en killer de la négo

RÉVOLUTION DAMIEN DEMON « C e mix de danse et d’illusion est unique. Sur la tournée française, on va tout donner ! »

SEPTEMBRE 2016 CHF 3,80

Le nouveau GLC Coupé.

Dans son élément sur tous les terrains.

Dès le 17 septembre chez votre partenaire Mercedes-Benz.

KURT SORGE

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CAPTURED BY MITCH CHEEK

LE MONDE DE RED BULL

24 GARDES À VOUS

Si vous sombriez dans les eaux glacées de l’Alaska, ces nageurs-sauveteurs seraient votre seule chance.

Qui peut le plus, peut le plus. On peut être un excellent breakdancer, et être aussi un excellent breakdancer au sein du Red Bull Flying Illusion, spectacle bluffant mêlant danse hip-hop et illusion new school. On peut être un spécialiste de l’ultra-trail, et être aussi un spécialiste de l’ultra-trail qui s’attaque aux records « impossibles », soit 46 jours en enfer sur un sentier sans fin. On peut être un employé épanoui, et être aussi un employé épanoui qui n’hésitera plus à négocier avec son boss. On peut être un sauveteur en mer, un acteur, un musicien… qu’importe ! Et l’être encore plus. Car qui peut le plus...

Bonne lecture. Votre rédaction.

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RED BULL FLYING ILLUSION/I AM BERNHARD/PHOTO FLORIAN SEEFRIED AND FRANK FREPPON (COVER), JUSTIN BASTIEN, SONY PICTURES ENTERTAINMENT

LE PLUS Les rôles durs la bottent !

Même face à des requins.

BLAKE LIVELY, PAGE 19

THE RED BULLETIN

SEPTEMBRE 2016

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D’UN COUP D’AILES GALERIE

LE BREAK S’ÉLÈVE

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L’illusion et le breakdance dans un spectacle unique au monde. En backstage backstage, avant la tournée.

PHOTOS DU MOIS Plein la vue !

BULLEVARD 17

INSPIRANTS Ils crèvent l’écran.

REPORTAGES 24 S.O.S.

Un hélico, un treuil, et une sacrée paire de... Merci les garde-côtes !

40 Soyez un pro en négo...

... ou notre coach, Adel, un pro du kick-boxing, vous met la tête au carré.

54

68

RED BULL FLYING ILLUSION, SCOTT G TOEPFER, KEFFER, GREG FUNNELL

COURS KARL, COURS !

3 510 bornes en 46 jours. Les champions comme Karl Meltzer, on en raffole. Tout sur son défi du sentier des Appalaches.

YES, WE CANNES !

Le photographe Keffer passait trois nuits à Cannes et a tenté d’y capturer les folles nuits des stars du festival. Pas si simple.

40

48 Héros du mois

Aaron Eckhart, Flea (Red Hot), Kristen Stewart et Lady Leshurr livrent leurs méthodes pour faire reset.

54 46 jours en enfer

Pour courir 77 km en moyenne par jour, le type doit avoir ses raisons...

62 Les 12 fantastiques

Magique, le Red Bull Flying Illusion va bluffer les zéniths de France. On fonce.

68 L’autre festival

Enchaîner les fiestas du festival de Cannes à votre place. Fait pour vous.

80 LE NÉGOCIATEUR

Vous êtes naze dès qu’il s’agit d’obtenir ce qui vous convient ? Le Suisse Adel Abdel-Latif va vous aider à changer ça.

THE RED BULLETIN

AUTO-SATISFACTION

Tim Burton, ou Shmee 150, est un pro des supercars. Montez dans sa rubrique pour un covoiturage des nouveautés.

ACTION !

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À VOIR. À VIVRE. À FAIRE. Voyages,

gadgets, montres, zik et moteurs.

93 SPÉCIAL Adoptez le look sport.

98 MAKES YOU FLY Du BMX en Bolivie.

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THE RED BULLETIN BACKSTAGE SEPTEMBRE 2016

CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS

KEFFER

Copains d’hélico, l’un des deux est photographe.

Le commando du dernier espoir Venu de L.A. et adepte de l’escalade, le photographe d’aventure Justin Bastien est du genre à s’adapter à tout environnement. Pour notre reportage auprès des garde-côtes en Alaska, Bastien est parti en mission à bord d’un hélico de secours Dolphin, a fait face à des vagues immenses de 40 nœuds, et a plongé dans la pistoche d’entraînement de l’élite du sauvetage US. « On a eu droit à quelques moments glacés. Je me suis cramponné au matos et j’ai fait le job. » Et ça valait le (casse-)coup semble-t-il. Alerte SOS, en page 24.

Photographe VIP dans les meilleurs soirées et clubs parisiens, Keffer a passé 72 h et trois nuits à Cannes durant son festival. Et a constaté que les stars y faisaient toujours la fête, loin des smartphones. Page 68.

AUTOUR DU MONDE JOSH DEAN

Trail runner lui-même, l’éditeur Josh Dean a rencontré Karl Meltzer en Virginie. « Il semblait très zen avant ce défi insensé », dit-il à propos la tentative de record de Karl sur le sentier des Appalaches. Page 54.

The Red Bulletin est publié simultanément dans dix pays.

Ici, l’édition allemande avec sa couverture consacrée au jeune attaquant du RB Leipzig, Yussuf Poulsen.

Nos éditions internationales : redbulletin.com

MAKING OF LE SHOOTING DU MOIS

« Attention, je vais négocier mes honoraires à la hausse !»

GREG FUNNELL, PHOTOGRAPHE Le Londonien Greg Funnell a déjà travaillé pour Vanity Fair et le Washington Post. Au Boxring Baden près de Zurich, il a tiré le portrait d’Adel Abdel-Latif, grand maître de la négociation. Il sait dorénavant comment on fait pour convaincre son boss. Page 40

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Boxe avec les mots : Greg Funnell et Adel Abdel-Latif, pro en négo, sur le ring.

THE RED BULLETIN

Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Contributeur indépendant Boro Petric Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service),Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Werner Jessner, Martina Powell, Clemens Stachel, Florian Wörgötter

Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), SchinSu Bae, Christian Eberle, Vanda Gyuris, Inmaculada Sánchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll, Carita Najewitz Booking photos Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Ellen Haas, Eva Kerschbaum, Tahira Mirza

THE RED BULLETIN Suisse, ISSN 2308-5886 Country Editor Pierre-Henri Camy, Arek Piatek Secrétariat de rédaction Christine Vitel Country Channel Management Antonio Gasser Product Management Melissa Stutz Responsable de la publicité Marcel Bannwart, +41 (0)41 7663616 oder +41 (0)78 6611727, marcel.bannwart@ch.redbull.com Abonnements Service des lecteurs, Lucerne ; Hotline : +41 (041) 329 22 00 Prix : 19 CHF, 12 numéros/an, getredbulletin.com, abo@ch.redbulletin.com Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg

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Illustrateur Dietmar Kainrath Directeur d’édition Franz Renkin Emplacements publicitaires Andrea Loprais Solutions créatives Eva Locker (Dir.), Verena Schörkhuber Management par pays & Marketing Stefan Ebner (Dir.), Thomas Dorer, Manuel Otto, Kristina Trefil, Sara Varming

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Fabrication Michael Bergmeister Production Wolfgang Stecher (Dir.), Walter O. Sádaba, Friedrich Indich, Michael Menitz (Digital) Lithographie Clemens Ragotzky (Dir.), Claudia Heis, Maximilian Kment, Karsten Lehmann Office Management Kristina Krizmanic, Petra Kupec Informatique Michael Thaler Abonnements et distribution Peter Schiffer (Dir.), Klaus Pleninger (Distribution), Nicole Glaser (Distribution), Yoldas Yarar (Abonnements) Directeur de la publication Wolfgang Winter Siège de la rédaction Heinrich-Collin-Straße 1, A-1140 Wien Téléphone +43 (0)1 90221-28800 Fax +43 (0)1 90221-28809 Web www.redbulletin.com

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GALERIE

INSULAIRE

LES ÎLES ÉGÉENNES, GRÈCE PHOTO : RONNY SKEVIS Le rider BMX Panagiotis Manaras a invité son ami et confrère Sergio Layos chez lui pour un périple d’île en île, et ce dernier a promptement accepté l’invitation. Ici, Layos ride une rampe plantée au beau milieu d’un vignoble sur l’île de Santorin, une des étapes du projet #manaras 247. « Rider avec un as comme Sergio est en soi génial. Si en plus vous le faites sur les plus belles îles égéennes ça devient un rêve éveillé », confie Manaras. instagram.com/panosmanaras

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RONNY SKEVIS/RED BULL CONTENT POOL

CARRÉ D’AS TALLOIRES, FRANCE PHOTO : JEREMY BERNARD

Un aperçu de ce que pourrait être la planète outdoor... Passionnés d’aviron, de parapente, de trail et de VTT, le 17 septembre, ils seront les héros du Red Bull Éléments, un relais en équipe unique au monde, aux abords du lac d’Annecy et sur ses flots. Entre eau, terre et air, comme ce parapentiste engagé sur son édition 2015, venez y former votre carré d’as.

Inscription sur redbull.com/elements

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JEREMY BERNARD/RED BULL CONTENT POOL

BARRANT HAWAÏ, USA PHOTO : BRIAN BIELMANN

La pratique de la pirogue polynésienne mise sur le travail d’équipe, l’abnégation et la tradition, des qualités qui caractérisent bien l’équipage Wa’a hawaïen Red Bull. Pour preuve, leur récente victoire au Hawaiian Airlines Liberty Challenge qui s’est déroulé à New York confirme leur maîtrise du sujet. « En mer, les vagues, le vent et les courants ne sont jamais les mêmes. On ne peut pas savoir à quoi s’attendre », explique Daniel Kekua Chun, barreur de l’équipe. redbull.com

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BRIAN BIELMANN/RED BULL CONTENT POOL

LE GOÛT DE KIWI-POMME. LES AILES DE RED BULL.

POUR UNE DURÉE LIMITÉE.

LA NOUVELLE RED BULL SUMMER EDITION.

INSPIRANTS, DIVERTISSANTS, INNOVANTS : DES PROFILS À PART

PRÊT AU COMBAT EDGAR RAMÍREZ AURAIT PU NE PAS ÊTRE ACTEUR. À HOLLYWOOD, IL A RÉUSSI À PERCER SANS ÉGOCENTRISME ET SANS OUBLIER SON VENEZUELA NATAL.

JOHN RUSSO/CONTOUR BY GETTY IMAGES

À l’origine, le jeu d’acteur n’était qu’un passe-temps pour Edgar Ramírez, qui a même refusé des rôles afin de terminer ses études et poursuivre une carrière de diplomate. Sa passion a finalement eu raison de lui et des rôles dans des thrillers et des films d’action l’ont bien occupé : Domino, La Vengeance dans la peau, Angles d’attaque, Zero Dark Thirty, un superbe rôle principal dans Carlos, et les imminents La Fille du train (au ciné le 26 oct.) et Gold. Pourtant, Ramírez a plus à offrir que des muscles : il parle cinq langues et se sert de sa notoriété pour la bonne cause, comme sensibiliser sur les problèmes humanitaires au Venezuela, son pays natal.

Dans son nouveau film Hands of Stone, il joue Roberto Duran, boxeur connu pour avoir interrompu un match en déclarant “No más” (ça suffit). À 39 ans, Ramirez a encore de grands rôles à défier sur le ring hollywoodien avant de raccrocher.

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BULLEVARD 2016 À 23 ans, celle qui se veut gender-fluid est un pilier de la culture pop moderne : top 20 sur Instagram, top 25 sur Twitter, 55e sur Facebook, militante sociale engagée. À venir : un rôle dans la série de Woody Allen sur Amazon et, peut-être, un mariage avec son amant de longue date Liam Hemsworth. La star enfant a survécu – et réussi – à sa façon.

2001 Quand ton père, Billy Ray Cyrus, est un dieu de la mu musique country, que ta mar marraine est la référence country Dolly Parton et que tu es baptisée Destiny Hope parce que tes parents voient ton futur en grand, pas de quoi s’étonner que le simple fait de voir la comédie musi musicale Mamma Mia! suffit à te motiver à devenir une ac actrice. Le parcours d’une fillette de 8 ans (née en nov.

1992) pour devenir star.

2015 « Tant que tu ne fais de mal à personne, tes choix sont tes choix », déclare Cyrus au magazine Paper, pour lequel elle s’est déshabillée. Un cinquième album, l’expéri l’expérimental Miley Cyrus and Her Dead Petz (produit pour seulement 50 000 $ hors contrat) sort en ligne, gra gratos. Il reflète son refus de réfréner ses impulsions créatives. Et fait débat.

2003 La petite Destiny empoche un rôle dans le film Big Fish de Tim Burton. Ses cours de chant et de théâtre révèlent son talent naturel et son charme. L’année suivante, en s’entraînant pour une émission de télé, Miley fait également preuve d’une belle ardeur au travail. « J’allais tout le temps à des auditions, quand bien même, au début, ils me disaient que j’étais trop petite et trop jeune », dira-t-elle plus tard.

2014

LA VOIX DU SUCCÈS D’ENFANT-STAR PLAISANTE À CHANTEUSE AGITÉE ADEPTE DU TWERK ET D’UNE PROVOC’ D’UN GOÛT QUESTIONNABLE, MILEY CYRUS EST DEVENUE UNE ICÔNE POP GRÂCE À SON AUDACE ASSUMÉE.

Comment faire plus fort ? En envoyant un SDF récupérer son Video Music Award pour la meilleure vidéo (Wrecking Ball). L’homme en question est recherché par la police pour violation de sa condi conditionnelle, et Miley de déplo déplorer que les médias ignorent le problème des jeunes SDF. Cyrus devient un cas d’école.

2012

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2011 Quatre saisons de Hannah, trois albums, deux films Hannah : Miley Cyrus est l’enfant star numéro un de la planète avec des recettes estimées à 120 millions de dollars. Les acteurs enfants ont toujours eu à grandir sous le regard du public, mais les réseaux sociaux amplifient le phénomène.

Après ses tattoos et ses ruptures, on ne lui en donne plus pour longtemps : va-telle « faire sa Britney » ou, pire, « sa Lindsay » ?

2013 L’année… de l’album Bangerz, influencé par le hip-hop ; de la nudité dans le clip de Wrecking Ball et sur la couv’ de Rolling Stone ; du twerk avec Robin Thicke aux VMA de MTV (ce qui dé déclenche un nombre record de tweets) ; du joint aux MTV Europe Music Awards ; de la déclaration que l’herbe et l’ecstasy sont des drogues « joyeuses »... « Je sais ce que je fais, dit-elle à Rolling Stone. Je sais que ça vous choque. »

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TIM MÖLLER-KAYA

La série télé en question, Hannah Montana, de Disney, dans laquelle Miley joue une gamine secrètement idole de musique pop, fera un gros carton. Miley Cyrus sert de pâture aux tabloïdes mais ne perd pas le nord en déclarant : « Je veux être moi-même. » C’est alors qu’elle avoue à sa mère qu’elle est pansexuelle.

Une décennie plus tard, la cause LGBT fera partie des combats qu’elle défend.

SONY, GETTY IMAGES(3)

2006

Des vidéos de reprises acoustiques avec une voix remarquable apparaissent sur YouTube, et une nouvelle coupe qui change tout. « Quelque chose fait que sans cheveux, tu te sens sûre de toi, dit-elle. Quand tu as les cheveux courts, les gens pensent que tu es une garçonne. Tout le monde me traitait de lesbienne... Être lesbienne est un compliment plus que tous les autres noms dont ils me traitent. » MalMal gré les haters, Miley continue de l’emporter.

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COMBATIVE

COLUMBIA PICTURES

BLAKE LIVELY PAS DU GENRE GOSSIP GIRL, CE QUE VEUT L’ACTRICE AMÉRICAINE, CE SONT LES RÔLES LES PLUS DURS. REQUINS INCLUS. Ancienne vedette de la série Gossip Girl, Blake est une actrice polyvalente qui a joué des rôles complexes pour Oliver Stone, Ben Affleck ou Woody Allen. Elle sera bientôt à l’honneur dans Instinct de survie (au ciné le 17 août), où le combat d’une surfeuse coincée sur un rocher contre un grand requin blanc constitue le scénario du film. Lively a été inspirée par le rôle de son mari Ryan Reynolds, enterré vivant dans le thriller Buried. « C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai voulu faire ce film, a-t-elle raconté à Entertainment Weekly, car je sais à quel point ça a été dur pour lui. » Deadpool s’en remettra-t-il ?

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« S I TU AS CONFIANCE EN TOI, IL T’ARRIVERA DES CHOSES BIEN. » 19

BULLEVARD

6,1

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MICHEL BOUREZ

SURFEUR ET TAHITIEN, IL TIENT SON SURNOM, « LE SPARTIATE », DE COLLÈGUES PROS IMPRESSIONNÉS PAR SON PHYSIQUE HÉROÏQUE. SON FITNESS ?

SERS-TOI DE L’EAU, DE LA PLAGE ET DES DÉLICES LOCAUX.

HAUTEUR EN MÈTRES DE SA PLUS HAUTE VAGUE SURMONTÉE Bourez s’est retrouvé devant un immense mur de sel – « au moins 6 m », – au Mexique. En revanche, la vague la plus dangereuse est celle qu’il retrouve le plus souvent : Teahupo’o, au large de Tahiti, où il vit. « Une vague de 2,5 m ici peut avoir la même puissance qu’une vague de 5 m ailleurs, donc il faut les surfer avec une autre attitude. » Le trentenaire voit son sport comme « une longue course lente » qui se gagne en apprenant constamment de nouvelles choses.

NOMBRE DE REPAS PAR JOUR : TROIS VRAIS REPAS ET DEUX SMOOTHIES FRAIS AUX FRUITS « À Tahiti nous mangeons beaucoup de légumes, riz et fruits, c’est donc bon pour la santé », explique Bourez. Son programme de nutrition est fait d’écoute. « Pour s’améliorer, il faut écouter son corps : il dit ce dont il a besoin, et je lui donne. » Cela veut dire un petit-déj’ « super-léger », un gros déjeuner et un dîner léger, avec des smoothies entre-deux, afin que « les bonnes choses intègrent mon système plus rapidement ».

PARAMÈTRES VITAUX Discipline Surf Âge 30 ans Taille 1,75 m Poids 75 kg Palmarès Sur le tour ASP depuis 2009 ; classement général le plus élevé, 5e, 2014. Deux victoires sur les sites de Margaret River (Australie) et Rio (Brésil).

Champion ASP Europe, 2006.

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VIRAGES QU’IL PEUT EFFECTUER SUR LA PLUS LONGUE VAGUE « En surf de compétition, ce qui compte, ce n’est pas de rester sur la planche le plus de temps possible, mais le nombre de virages que tu arrives à faire. » Lors du Rip Curl Pro en Australie, il réalise jusqu’à huit virages sur la vague, bien plus que les trois classiques. Afin d’améliorer son agilité, Bourez fait des sprints sur le sable et des étirements ciblés. « Ce sont beaucoup d’exercices de poussée et de rotation du corps, pour bouger rapidement et en équilibre. »

42 HEURES DE JIU-JITSU EN FÉVRIER AVANT LES COMPÉTITIONS Pas de repos pour Bourez, qui dit surfer « au moins 2 heures par jour. Si les vagues sont très bonnes, je passe la journée dans l’eau ». Chaque mois de février, avant le début des championnats de l’ASP, l’entraînement se corse : 2 h de jiu-jitsu par jour. « C’est très similaire au surf. Quand tu es en difficulté, il faut rester calme et trouver une sortie. Pareil en jiu-jitsu. »

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TREVOR MORAN/RED BULL CONTENT POOL

FORT EN NOMBRES

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Les prix sont susceptibles d’être modifiés à tout moment.

BULLEVARD

NE CÉDEZ PAS AUX PENSÉES NÉGATIVES : EN SUIVANT LES SAGES CONSEILS DE CES PENSEURS POSITIFS, FAITES DE VOS PEURS ET DE VOS DOUTES DES ARMES SECRÈTES. « L’autre jour, Venus m’a dit que les champions n’étaient jamais nerveux dans les situations difficiles. Ça m’a beaucoup aidée.

J’ai décidé de ne pas m’inquiéter, mais de tout simplement faire de mon mieux. »

SERENA WILLIAMS

« À mon avis, la seule manière de vaincre le trac est d’aller sur scène et de jouer. À chaque nouveau spectacle, ça s’arrange un peu plus. » TAYLOR SWIFT

« Je détestais chaque minute de mes entraî entraînements, mais je me disais : Ne lâche pas.

Souffre maintenant et vis le reste de ta vie en champion. » MOHAMED ALI

« Il n’y a aucun mal à avoir peur. Ce n’est pas l’absence de peur, c’est le fait de la surmonter.

Parfois, il faut tout faire sauter. » EMMA WATSON

« Un grand nombre de gens vivent dans la peur parce qu’ils ne savent pas comment réagir face à une situation donnée.

J’ai réussi à surmonter cela en regardant bien en face tout ce qui me faisait peur – quels sont les éléments clés qui me font dresser les cheveux sur la tête – et en recherchant ce que je pouvais faire contre. » CHRIS HADFIELD

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SUIVEZ, AIMEZ ET RETWEETEZ POUR UN MOIS BIEN REMPLI.

YODA

CLICKHOLE twitter.com/clickhole

« Tout ce qui retient quelqu’un, à mon avis, c’est la peur. J’ai eu peur un instant... puis je suis allée au vestiaire et je lui ai tiré en plein dans le visage à ma peur. » LADY GAGA

« Des jours difficiles passés je tire ma momo tivation aujourd’hui. »

PENSEZ RÉSEAUX

Par les créateurs de The Onion, voici une parodie hilarante du clickbait du web 2.0, avec des listes nulles de tops, des titres racoleurs, des vidéos sans intérêt (« Regardez comment cet enfant de 8 ans réalise que son père n’est pas si exceptionnel ») et des tests franchement débiles (« Un cheval aurait-il une bonne opinion de vous ? »).

VISUBAL instagram.com/visubal

Regardez le meilleur du football grâce à une collection de belles images et de beaux moments des meilleurs matches. Portraits brillants de pros et séquences filmées par des fans : le flot de matériel est dingue et constant. Et les vidéos d’entraînement pourraient vous aider à améliorer votre jeu.

THE WIRECUTTER facebook.com/ thewirecutter

Analyse minutieuse de gadgets et de technologie pour un style de vie actif. Ainsi, pour découvrir le meilleur appareil photo étanche, The Wirecutter a engagé un photographe du National Geographic.

Si vous voulez acheter une panoplie pour votre prochaine aventure, vous devriez jeter un coup d’œil.

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NIKE, SARAH BARLOW, PICTUREDESK.COM, GETTY IMAGES (5)

LEURS VÉRITÉS

« La peur est le chemin vers le côté obscur : elle mène à la colère, la colère à la haine, la haine à la souffrance. »

UNE JOURNÉE HILUX COMME LES AUTRES

GRILLADES ENTRE AMIS

TOYOTA.CH

ILS LUTTENT DANS DES VAGUES HAUTES COMME DES MAISONS POUR SECOURIR DES NAUFRAGÉS, ET SURVOLENT LA MER DE BÉRING EN PLEINE TEMPÊTE DE NEIGE. LES NAGEURS-SAUVETEURS DE LA GARDE CÔTIÈRE D’ALASKA SAVENT COMMENT SURMONTER LES JOURNÉES DE TRAVAIL LES PLUS ÉPOUVANTABLES. TEXTE : ANDREAS ROTTENSCHLAGER PHOTOS : JUSTIN BASTIEN

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Le sauveteur Jon Kreske au large de l’île Kodiak, en Alaska : « Même le meilleur entraînement n’est qu’un présage de la réalité. »

LE BOOT CAMP DES SAUVETEURS EST SANS PITIÉ : DANS CERTAINS TESTS, TOUS ÉCHOUENT. Le moyen le plus rapide pour se rendre sur un lieu d’intervention : un sauveteur de la Coast Guard saute de l’hélicoptère.

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« L E BATEAU AVAIT DÉJÀ COULÉ. SON ÉQUIPAGE S’ÉTAIT DISPERSÉ SUR UN MILE DANS L’OCÉAN. » Un mécanicien aéronautique à bord de l’hélico ­Dolphin. Les équipes de sauvetage survolent le ­Pacifique sur plusieurs centaines de kilomètres.

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MER DE BÉRING : LES SAUVETEURS SURVEILLENT UNE ZONE AUSSI GRANDE QUE L’EUROPE. Entraînement au large de l’île Kodiak : un mécanicien aéronautique de la Coast Guard et son collègue, dans le canot, testent la corde de guidage.

8 heures, par un matin de mai, le nageur-sauveteur O’Brien Starr-Hollow, posté devant la base de la garde côtière des ÉtatsUnis à Kodiak, en Alaska, cligne des yeux face au soleil bas. Son entraînement de survie commencera dans quelques minutes. « Le Star Run est au programme aujourd’hui », déclare O’Brien Starr-Hollow, 42 ans, en short, avec le visage d’un jeune homme et la stature d’un triathlète.

Le Star Run est le parcours de course en montagne des nageurs-sauveteurs de Kodiak. Un chemin en gravier flanqué d’épicéas qui serpente en virages serrés sur l’Old Womens Mountain. Il se termine au sommet au pied du Monument aux aviateurs de la ville : une étoile à cinq branches en acier. Les nageurs-sauveteurs parcourent quatre fois 400 mètres pour 110 mètres de dénivelé au pas de course. Certains d’eux vomissent lorsqu’ils atteignent l’étoile en acier.

Pour l’entraînement d’aujourd’hui, O’Brien Starr-Hollow a apporté un appareil de fitness. « C’est une corde d’amarrage, explique-t-il en levant en l’air l’extrémité frangée d’un cordage de bateau. Elle sert à attacher le cotre au ponton. » Aussi épaisse qu’un anaconda, la corde d’amarrage mesure quinze mètres de long et pèse 50 kilos. O’Brien Starr-Hollow veut la traîner derrière lui sur la montagne. « Le but de l’exercice est de ne pas abandonner », précise le nageur-sauveteur. O’Brien Starr-Hollow jette le bout de la corde d’amarrage sur son épaule. Il se met à courir en passant devant les épicéas. Il traîne la corde d’amarrage derrière lui, telle la queue d’un animal.

Elle laisse une trace dans les graviers.

Courir sur la montagne jusqu’à en vomir. Et porter en plus 50 kilos de poids supplémentaire. L’exercice matinal en dit long sur le métier d’O’Brien StarrHollow. Dans celui-ci, la volonté et l’endurance peuvent déterminer de sa survie en une journée.

O’Brien Starr-Hollow est nageur-sauveteur en hélicoptère au sein de la garde côtière des États-Unis.

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Son job consiste à descendre en rappel au-dessus de l’océan pour secourir les naufragés en situation de détresse au large des côtes américaines. Les nageurs-sauveteurs de la Coast Guard doivent hisser des pêcheurs de 100 kilos habillés de combinaisons sèches glissantes dans des nacelles de sauvetage, et nager le crawl en pleine tempête arctique contre des vagues aussi hautes que des maisons.

La formation est l’une des plus difficiles de l’ar l’armée américaine : 18 semaines d’exercices dans l’eau à l’école de natation, en Caroline du Nord. Puis sept semaines de formation à la médecine d’urgence. Le taux d’abandon à l’école de natation est supérieur à 50 %. Nage d’endurance par manque de sommeil, stress psychique : dans certains cours, toutes les recrues échouent. ur la colline surplombant Kodiak, O’Brien Starr-Hollow traîne sa corde d’amarrage pour la deuxième fois jusqu’au Monument aux aviateurs. À présent, il étreint l’extrémité de ses deux mains, le regard fixé sur l’étoile en acier. Derrière lui, cinq de ses collègues nageurs-sauveteurs souffrent sur la montagne. La plupart d’entre eux sont sportifs et tenaces. Certains ont la stature de lutteurs. Le sommet de la colline offre la meilleure vue sur la base de la garde côtière. Les toits blancs du hangar réfléchissent les rayons du soleil matinal. Là où finit le tarmac commence l’océan gris foncé. Ses eaux recouvrent tout l’horizon.

L’île Kodiak se trouve à une heure de vol au sud d’Anchorage, en Alaska, dans le Pacifique Nord. Une île montagneuse avec des forêts denses de conifères.

Les gros pick-up roulent sur les rares routes avec des pare-buffles. Le magasin de sport de la plus grande ville de l’île, Kodiak, vend de l’aérosol au poivre pour repousser les attaques d’ours bruns.

La Coast Guard Air Station occupe une baie entière à l’est de l’île. Trois hangars pour les hélicoptères et les avions de transport, un imposant bâtiment de commandement recouvert de bois. Le tar tarmac longe directement l’océan. C’est la rampe de lancement vers les eaux les plus dangereuses des États-Unis.

De Kodiak, les hélicoptères de secours s’envolent en direction de la mer polaire, au nord, où des plaques de glace aussi grandes que des terrains de foot se déplacent dans l’eau. À l’ouest, la Coast Guard surveille la mer de Béring, dans laquelle les tempêtes arctiques transforment les vagues en murs bleu foncé. La zone d’intervention de l’Air Station Kodiak s’étend sur plus de 10 millions de mètres carrés.

Certains jours, deux systèmes météorologiques se forment à l’intérieur de ses frontières.

11 heures du matin. Fraîchement douché, O’Brien Starr-Hollow traverse le hangar des hélicoptères. Il a terminé son entraînement 30 minutes plus tôt avec des tractions. La corde d’amarrage toujours autour du cou. O’Brien Starr-Hollow est le fils d’un Navy SEAL. Il a grandi dans le Montana, où il a fait des études de sylviculture. À l’époque du Boot Camp, il jouait du saxophone au sein du petit orchestre de la 32

CHEF À BORD : JOHN D. HESS LE PILOTE ET SES SECRETS CONTRE LA PANIQUE. the red bulletin : M. Hess, comment faitesvous pour rester zen quand l’hélico est pris dans une tempête ? john d. hess : Voler pour l’Air Station Kodiak, ce sont au moins 4 ans d’expérience en tant que pilote-sauveteur.

L’expérience aide.

Mais encore ?

J’appuie sur mon chronomètre intérieur et je compte jusqu’à 5, si le temps me le permet. Ce geste m’aide à me calmer.

Comment l’équipage se prépare-t-il à des interventions périlleuses ?

Nous nous critiquons mutuellement.

Même après des manœuvres simples. Celui qui refuse la critique met les autres en danger.

Dans votre métier, peut-on réellement évaluer le danger ?

Nous utilisons le principe « risque vs. gain » : quand des vies sont en danger, tu peux risquer plus.

C’est-à-dire ?

Embarquer plus de personnes, par ex.

Le record pour l’hélico de la garde côtière s’élève à 26.

garde côtière. Il survole la mer de Béring depuis huit ans, soit plus longtemps que tous les autres nageurs-sauveteurs de la base. Les équipes de la Coast Guard sortent de jour comme de nuit. Dès que des vies humaines sont en jeu, même si la météo est désastreuse. Les pilotes parlent de conditions de white-out quand il neige tellement fort que les projecteurs ne reflètent plus que les flocons. Par la vitre du cockpit, on a alors l’impression de voler à travers une boule à neige.

L’équipage standard d’un hélicoptère MH-60 Jayhawk de la garde côtière se compose d’un pilote, d’un copilote, d’un mécanicien aéronautique et d’un nageur nageursauveteur. Le pilote dirige, le copilote calcule la consommation de carburant, le mécanicien aéronautique manie le treuil fixé à la porte latérale droite. Au bout du câble en acier, épais comme un doigt, pend le nageur-sauveteur. « Une bonne communication au sein de l’équipe est vitale », précise O’Brien Starr-Hollow.

Comment bien communiquer ? « Il faut se traiter avec respect. Regarder ses collègues droit dans les yeux. Faire des commentaires honnêtes. » Les équipes de sauvetage agissent selon le principe de la just culture. Un système qui est également utilisé en médecine. L’objectif est de créer un environnement dans lequel chacun peut avouer ses erreurs sans craindre de représailles, dans le but d’améliorer la performance de l’ensemble de l’équipe. « Récemment, je me suis rendu compte, après une intervention, que ma lampe de poche était cassée, raconte O’Brien Starr-Hollow. Je ne l’avais pas contrôlée avant de décoller. Personne n’était au courant de mon erreur. Pour Pourtant, j’en ai parlé lors du débriefing.

L’aveu d’une faute soulage la conscience.

Et permet de rappeler aux collègues de penser à contrôler leur propre lampe de poche. » La just culture est un système phénoménal pour s’améliorer dans n’importe quel métier, affirme O’Brien Starr-Hollow : « Imaginez que vous vexiez un client en utilisant la mauvaise formule d’appel dans un e-mail. Si vous cachez votre erreur, d’autres collègues commettront peut-être la même. Si vous la partagez, toute l’équipe profite de votre expérience. » O’Brien Starr-Hollow énumère les principes de base de la Coast Guard : être toujours prêt et se défier mutuellement.

Accomplir chaque tâche, aussi petite soitelle, avec assiduité. Comme coudre une ceinture. « Tout nageur-sauveteur est for formé à l’utilisation de la machine à coudre, explique-t-il. Parce que nous entretenons le parachute à matériel pour la Coast THE RED BULLETIN

Le nageur-sauveteur Jon Kreske dans la piscine à Kodiak: «Ils veulent voir si tu t’effondres sous la pression.»

Exercices à la piscine Un nageur-sauveteur de l’US Coast Guard doit être en mesure de sortir des personnes de l’eau pendant 30 minutes dans une mer agitée.

Pour garder la forme, les nageurs-sauveteurs s’entraînent deux fois par semaine dans une piscine, en plus des unités d’endurance.

Entraînement au crash : les nageurssauveteurs de Kodiak montrent à un pilote comment se libérer du cockpit sous l’eau.

THE RED BULLETIN

Les principaux exercices consistent à tracter des collègues, qui jouent le rôle de la victime (buddy tows), à nager avec des palmes et un tuba, ainsi qu’à utiliser des techniques de sauvetage pour des rescapés paniqués.

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Travail de nuit dans le hangar à Kodiak : les ­mécanos aéronautiques entretiennent l’empennage arrière d’un Jayhawk.

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LA BASE AÉRIENNE DE KODIAK

8 kilomètres 000 avec un plein pour un avion ­Hercules-C130.

Quatre modèles aident les équipes dans leurs missions.

6hélicoptères de type MH-60 Jayhawk volent pour l’escadron et trouvent les ­rescapés avec des caméras infrarouges.

115 mètres Le cotre de la Coast Guard de Kodiak, le Munro, mesure 115 m de long. Il permet à de petits hélicoptères MH-65 ­Dolphin d’atterrir.

187 personnes sauvées en 2015 dans le cadre de 136 interventions Search & Rescue.

Le nageur-sauveteur O’Brien Starr-Hollow (à gauche) lors de l’entraînement de course à Kodiak.

La corde d’amarrage représente 50 kilos de plus à traîner.

EN FORME POUR LE PACIFIQUE, VRAIMENT ?

Exercice en extérieur : les nageurs-sauveteurs de Kodiak font des tractions à l’échelle en fer d’un réservoir d’eau.

Voici les valeurs minimales du test de forme physique mensuel des sauveteurs : pompes à 50 largeur d’épaules en deux

minutes. abdominaux en deux minutes. tractions : 5 avec prise par-dessous, 5 par-dessus. m en 12 min en crawl. m quatre fois de suite à la nage en plongée (avec des pauses de 60 secondes). m dans l’eau à transporter une personne.

60 10

457 23 182

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Guard. » En effet, quatre machines à coudre sont à disposition sur des tables de travail dans l’atelier des nageurs-sauveteurs, au premier étage du hangar.

Elles sont recouvertes de housses carmin. Les hommes les plus courageux de la mer de Béring ont fait les housses sur mesure. Et cousu des logos de nageurs-sauveteurs sur les côtés.

Le lendemain : entraînement à la piscine. Le nageur-sauveteur Jon Kreske est assis au bord du plongeoir à cinq mètres et se prépare à sauter. Il s’exerce à la chute libre depuis l’hélicoptère : la variante de sor sortie la plus rapide, pour le sauvetage par mer calme.

Jon Kreske étire ses jambes étendues et pousse fort de ses deux mains sur le bord. Il plonge dans l’eau les pieds en avant. ans la piscine, les nageurs-sauveteurs s’entraînent à survivre dans l’océan. Jon Kreske, de neuf ans le cadet d’O’Brien Starr-Hollow, se souvient très bien de l’école de natation : « Ils te réveillent à 3 heures du matin et te font faire des exercices pendant quatre heures.

Ensuite, tu dois sauver six personnes qui jouent les victimes d’un accident, dans une piscine plongée dans le noir. Deux d’entre elles ne bougent plus, les quatre autres se débattent. » Dans sa jeunesse, Jon Kreske était scout et nageur de compétition. Cet homme aux larges épaules a une voix étonnamment douce. On peut facilement l’imaginer en train de poser des pansements ou de consoler un enfant blessé.

Comment est-il venu à bout du Boot Camp ? « Il y a 90 % de mental », affirme Jon Kreske. Pour devenir nageur-sauveteur, il ne faut ni être bodybuilder ni savoir nager particulièrement vite. « Les formateurs n’ont qu’un objectif : ils veulent savoir si tu t’ef t’effondres sous la pression. » Un des exercices qu’ils ont inventés pour répondre à cette question s’appelle « la cage au taureau ». Il s’agit d’un exercice pour apprendre à gérer la panique dans l’eau. La recrue nage les yeux bandés en direction des formateurs, qui for forment un cercle à l’autre bout du bassin. Si la recrue aveugle atteint le cercle, le premier formateur enfonce son tuba sous l’eau. Il se jette sur la recrue, comme une personne paniquée en train de se noyer, lui enlace les bras et l’entraîne au fond du bassin.

La recrue doit se libérer de l’étreinte et ramener son formateur à la surface de l’eau en toute sécurité.

Lorsque la recrue fait surface, le formateur suivant se jette sur elle et la tire sous l’eau. Les attaques se répètent autant de fois que les formateurs le souhaitent. Trois fois. Cinq fois. Sept fois. « Ils veulent voir si tu abandonnes », explique Jon Kreske. Lui n’a pas abandonné.

Pour surmonter les longues journées de la formation de base, il a mis au point une stratégie : « Je sectionne ma journée de travail, développe-t-il. Pendant l’exercice du matin, je ne pense que jusqu’au petitdéjeuner. J’occulte tout le reste. Pendant le petitdéjeuner, je ne pense que jusqu’à la fin du repas.

La prochaine section consiste à surmonter la première unité de piscine. Cette méthode me permet de scinder les différents exercices, qui me pèseraient THE RED BULLETIN

L’ŒIL : JAYSON MARRERO, MÉCANICIEN À PROPOS DU TRAVAIL D’ÉQUIPE EN SITUATIONS EXTRÊMES. the red bulletin : M. Marrero, que fait un mécanicien aéronautique ? jayson marrero : Il est l’ingénieur de l’hélicoptère et l’œil du pilote sur le lieu de l’accident.

Nous assistons les sauveteurs dans la descente avec le treuil.

Pour quelles raisons votre zone d’intervention est-elle aussi difficile ?

L’isolement, la météo extrême.

En Floride, un vent soufflant à 90 km/h est une tempête tropicale. En Alaska, c’est une journée de travail normale.

Qu’implique la météo extrême pour le travail d’équipe à bord ?

Chaque entraînement est vital. Nous déposons des sauveteurs sur des bateaux qui tanguent sur des vagues de 10 m de haut.

Les sauveteurs veulent-ils toujours se jeter à l’eau ?

Ce sont des accros d’adrénaline. Ils se cassent le cul pendant des semaines en training pour être en forme le moment venu.

sur le moral si je les envisageais comme un ensemble. » Jon Kreske affirme que sa stratégie fonctionne aussi bien pour l’entraînement d’élite que pour les journées de travail avec d’interminables réunions. « Mais même le meilleur entraînement n’est qu’un présage de la réalité, confesse Jon Kreske. Demandez à O’Brien Starr-Hollow de vous raconter son cas. » Le matin de Pâques de l’année 2008, O’Brien Starr-Hollow est arraché du sommeil à 3 heures par un pilote-sauveteur.

Il est allongé sur le lit de camp de son baraquement, sur l’île Saint-Paul, dans le Pacifique. Cette île est une antenne de la Coast Guard dans la mer de Béring, à 1 200 kilomètres à l’ouest de Kodiak.

O’Brien Starr-Hollow fait partie d’une équipe qui monte la garde là-bas pendant la saison de pêche aux crevettes. Huit minutes avant, le chalutier Alaska Ranger a envoyé un appel de détresse. Un trou dans la proue. L’Alaska Ranger coule à 370 kilomètres au sud de l’île.

Brien Starr-Hollow saute de son lit. « Après le briefing, je savais que la situation était sérieuse, se souvient-il.

La plupart du temps, nous portons secours à des équipages de trois à cinq hommes de petits bateaux de pêche. L’Alaska Ranger était un chalutier de 58 mètres de long avec 47 personnes à son bord. » O’Brien rassemble ses affaires en quelques minutes. Avec son pilote, ils rejoignent le tarmac à toute allure en SUV. La nuit est noire. Dehors, la neige tombe.

Il fait − 22 °Celsius. Dans le hangar, le pilote et le copilote grimpent dans le cock cockpit de l’hélicoptère Jayhawk et rabattent leur appareil de vision nocturne sur leurs yeux. O’Brien Starr-Hollow se faufile à l’arrière, dans la soute, avec le mécanicien. La soute n’est pas plus grande que l’intérieur du SUV. Quarante-sept per personnes. Peu après 5 heures du matin, le Jayhawk survole le lieu de l’accident.

Aucune trace de l’Alaska Ranger. « Le bateau avait coulé, relate O’Brien StarrHollow. L’équipage s’était dispersé sur un mile (1 609,34 mètres, ndlr) dans l’océan.

On ne voyait que les feux clignotants de leur gilet de sauvetage dans l’eau. Telles les lumières d’une piste d’atterrissage en pleine nuit. » O’Brien Starr-Hollow s’équipe : combinaison sèche, gilet de sauvetage, radio, fusées de détresse, dispositif de repérage par satellite, palmes, tuba.

Le navire-jumeau de l’Alaska Ranger et le cotre de la garde côtière américaine ne seront sur place que dans une heure.

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« P ENDANT UNE MISSION DE SAUVETAGE, TU DOIS FONCTIONNER COMME UNE MACHINE. CONTINUER, NE PAS ABANDONNER. » Selon la météo et les vagues, l’hélicoptère peut planer de 3 à 60 mètres au-dessus du lieu de l’accident.

RUSSIE

ALASKA

Kodiak

10 millions km

CANADA

USA

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La station aérienne Kodiak surveille la plus vaste zone d’intervention des 17 districts de la Coast Guard des USA. Les équipes volent à l’ouest vers la frontière maritime russe, au nord vers la mer polaire, et au sud vers le 50e degré de latitude.

Les interventions répondent aux appels de détresse des pêcheurs au large de l’Alaska ou font des recherches en haute mer.

L’équipage de l’hélicoptère est seul. Quarante-sept personnes. Selon le manuel de cours, la soute peut accueillir cinq rescapés. Ou, en cas d’urgence : autant qu’il est possible d’en embarquer. Le mécanicien démarre le treuil et attache le crochet métallique situé au bout du câble à l’anneau en acier fixé au har harnais-torse d’O’Brien Starr-Hollow. « Il a pointé un feu clignotant, continue O’Brien Starr-Hollow. Nous avons commencé l’intervention avec l’homme que le courant avait fait dériver le plus loin. » O’Brien StarrHollow plonge dans l’océan. Il a de l’eau jusqu’aux hanches quand il attrape le rescapé. Il relie le pêcheur avec son harnais-torse. Puis il lève son pouce en direction de l’hélicoptère : le signal pour le mécanicien aéronautique. Ce dernier remonte les deux hommes à bord à l’aide du treuil.

O’Brien Starr-Hollow aide le rescapé à monter dans la soute. Puis le mécanicien pointe le point lumineux suivant dans l’eau. ette nuit-là, O’Brien Star-Hollow sort seize personnes du Pacifique. L’équipe du cotre de la garde côtière, le Munro, et le navirejumeau de l’Alaska Ranger en sauvent 26.

Cinq marins ne survivent pas à la nuit.

Jusqu’à aujourd’hui, le cas de l’Alaska Ranger est l’une des plus importantes opérations de sauvetage jamais réalisées en 226 ans d’histoire de la garde côtière américaine. « Notre intervention a duré jusqu’au matin », explique O’Brien Starr-Hollow. Il est assis dans la salle de classe de la base de la Coast Guard. Dehors, les mécaniciens aéronautiques poussent un Jayhawk sur la piste de décollage. À l’autre bout de la baie, les sommets enneigés des montagnes scintillent. « Pendant une mission de sauvetage, tu fonctionnes comme une machine. Tu continues, tu ne dois pas abandonner, déclare O’Brien Starr-Hollow. Comme lorsque tu traînes une corde d’amarrage sur la montagne. » Dans quelle mesure son travail l’a-t-il changé ? « J’ai compris que chaque personne était un simple être humain, confesse O’Brien Starr-Hollow. L’idiot qui t’insulte dans les bouchons. La serveuse grincheuse.

Lorsqu’il est question de vie ou de mort, chacun d’eux veut revoir sa famille. Nous avons tous ce point en commun. Cette prise de conscience a changé ma perception des gens. » Missions actuelles : uscg.mil

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DEVENEZ UN PRO EN NÉGO Dès demain, vous aurez votre chef, votre banquier et votre conquête à vos pieds. Adel ­Abdel-Latif, spécialiste en négociation, vous explique la marche à suivre.

TEXTE : ALEX LISETZ PHOTOS : GREG FUNNELL

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« On peut faire preuve de courtoisie tout en restant ferme sur le fond. »

A

del Abdel-Latif négocie mieux que personne. En tant que « Ghost Negotiator », il orchestre réunions de crise, rachats d’entreprises et autres négociations bilatérales depuis les coulisses.

Et notre homme de 44 ans obtient toujours ce qu’il veut. Dans la vie aussi. Un QI supérieur à 150, élu Mister Suisse en 1996, plus jeune chef de clinique en radiologie (à 32 ans) et même plus vieux champion du monde de kick-boxing (il y a deux ans, à 42 ans).

Nous le retrouvons au Park Hyatt de Zurich pour un cours intensif de désapprentissage de l’humilité. the red bulletin : S’il s’agissait d’une négociation au lieu d’une interview, où est-ce que je me serais déjà planté ? adel abdel-latif : Quand vous êtes monté dans le taxi qui nous amenait à l’hôtel, je vous ai demandé de reporter notre rendez-vous d’une demi-heure.

Vous n’auriez même pas dû me laisser vous le proposer. Vous auriez dû exiger un autre rendezvous sur-le-champ – à grand regret, en évoquant un manque de temps.

Mais je voulais juste être poli.

C’est très louable de votre part. Mais le fait de vous faire attendre aurait pu être une tactique de ma part.

Je vous aurais déjà mis en position de faiblesse et d’infériorité avant même le début de notre entrevue.

Comment cela ?

Vous m’avez montré que vous acceptiez les situations d’inconfort. La plupart des gens veulent éviter les

Négociez avec cet homme et vous serez à sa botte en moins de deux. Mais vous lui direz quand même merci.

conflits. Ils sont prêts à accepter des compromis douteux, ils acceptent ce qui les désavantage. C’est une erreur qui peut coûter cher.

Souffrons-nous tous d’un excès d’humilité ?

Oui, car quand on exige plus, on obtient plus. Les enfants le savent bien. Regardez ma fille de quatre ans, par exemple. Elle réclame un voyage à Disneyland, un poney et une glace. Au final, elle obtient une glace qu’elle n’avait pas auparavant. Si ça marche pour elle, c’est parce qu’elle ne connaît pas l’humilité et que la confrontation ne la gêne pas.

Vous vous décrivez comme un Ghost Negotiator, un négociateur de l’ombre. Qu’est-ce que c’est ?

Je conçois des stratégies de négociation pour mes clients, je constitue des équipes de négociateurs et je revois avec eux chaque étape, chaque geste, chaque 43

« Plus on exige de choses, plus on en obtient. » parole de leur entrevue avec la partie adverse. Je leur fournis des informations détaillées sur leur « opposant » et je les prépare à réagir sereinement à chaque attaque. Mon objectif est simple : imposer les intérêts de mon client avec fermeté – beaucoup de fermeté.

Mais on peut aussi s’entendre pour que ça convienne aux deux parties.

Alors là, il y a un malentendu à éclaircir : quand les négociations sont âpres, il n’y a pas de situation gagnant-gagnant. Dans les faits, il n’y a qu’un seul gagnant. En fait, c’est un gagnant-gagnant psychologique : les deux parties pensent avoir tiré leur épingle du jeu. Ça peut valoir le coup quand on veut continuer à travailler ensemble.

Adel Abdel-Latif se montre des plus avenants quand il tient à ce qu’une coopération soit fructueuse. Pendant toute l’interview, il est très prévenant avec tous les par participants. Il offre à boire à l’équipe, il s’intéresse à eux.

Mais il a aussi une autre manière de s’y prendre. Avant son combat en championnat du monde de kick-boxing il y a deux ans, il a manipulé son adversaire avec une technique d’humiliation ciblée : il l’a embrassé sur le front d’une manière condescendante à la conférence de presse. Réputé pour partir au quart de tour, son adver adversaire a rapidement fait preuve d’un excès d’agressivité et d’émotivité pendant le match. Abdel-Latif, lui, a boxé de manière froide et calculée – et a remporté la victoire.

D’après vous, on en est tous à une quarantaine de négociations par jour. Mais quand on n’a pas de troisième dan en kick-boxing pour persuader, comment fait-on pour augmenter son ratio de victoires dans ces petites luttes de pouvoir ?

Simple question d’entraînement. Il vous suffit de prendre l’habitude de demander plus que ce qu’on vous offre. Dites que cette chemise à 100 €, vous la prendrez à 80. Exigez un repas dans un hôtel-restaurant si le ménage n’a pas été fait dans votre chambre.

Vous n’allez pas en revenir de tout ce que vous allez obtenir tout d’un coup. Et je vais vous dire un petit secret : savoir ce qu’on veut et l’exiger, ça rend sexy.

Mais aussi un peu… antipathique, non ?

Vous n’allez pas vous comporter comme un malotru, non plus. On peut avoir une attitude courtoise et respectueuse mais rester ferme sur le fond.

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« Ne faites jamais de compromis sans exiger une contrepartie sur-le-champ. » Rester ferme sur le fond à la réception de l’hôtel, ça devrait le faire. Mais, quand on est en position de faiblesse, et que la personne avec laquelle on négocie est au-dessus – comme un chef ou un proprio par exemple ?

Vous prenez les choses à l’envers. Vous n’êtes pas le seul, la plupart des gens sous-estiment leur propre pouvoir et surestiment celui des autres. Même les plus grands chefs d’entreprise et les politiques.

On a plus de pouvoir qu’on ne le croit ?

Si quelqu’un s’adresse à vous, c’est qu’il attend quelque chose de vous. Votre argent, votre travail, vos connaissances. C’est ça, votre atout. Et souvent, ce n’est pas le seul. Votre allié, c’est peut-être le temps, par exemple. Comme quand un poste pour lequel vous avez toutes les qualifications requises doit être pourvu très rapidement – alors que vous vouliez seulement tester votre valeur sur le marché.

Un petit truc de négociateur pour tous les jours ?

Ne faites jamais de compromis sans exiger une contrepartie sur-le-champ.

Donc je vais dire à mon chef de service : « J’accepte ce projet important, mais il me faudrait une semaine de congés en plus… » Très bien, vous apprenez vite. Mais restez dans le conditionnel. Dites plutôt : « Je pense que je pourrais m’occuper de ce projet important. » Ne tranchez pas la question trop rapidement, vous limitez votre marge de manœuvre. « J’envisage de m’occuper de ce projet astreignant. Donc vous pourriez sûrement m’accorder une semaine de congé en plus. » Bien mieux. Et si votre chef vous dit non ?

Haha, je suis en position de force. Et je ne peux pas capituler. Alors je tente un coup de bluff.

Et je menace de démissionner.

Vous avez tout faux. Vous ne devez jamais employer un argument que vous n’assumerez pas par la suite.

Misez plutôt sur une série de contreparties possibles pendant la négociation. Proposez qu’on vous accorde une prime exceptionnelle. Une voiture de fonction.

Une formation rémunérée. Vous finirez bien par vous entendre sur quelque chose.

Adel Abdel-Latif est arrivé au rendez-vous dans un SUV de luxe, il porte un costume hors de prix, une

montre haut de gamme et des bagues à tête de mort à l’annulaire et au majeur de la main droite. Son faible pour les têtes de mort a une signification « très privée », explique-t-il. Mais il n’est pas faux de dire qu’elles lui donnent une touche de charisme en plus.

L’apparence, ça compte pour réussir ?

Dans certains secteurs et milieux culturels, les signes extérieurs de richesse sont tout simplement indispensables pour être pris au sérieux. Si on ne respecte pas ces conventions, il faut être deux fois meilleur que les autres. Mais le fait d’être sous-estimé, ça peut aussi être utile d’un point de vue stratégique. Ça me fait penser à l’un de mes amis qui est négociateur pour les services secrets : 1 mètre 50, chauve, des bretelles, un costume mal coupé. Un type pas commode qui tire profit du fait qu’on ne l’estime pas à sa juste valeur au premier regard.

Mais il n’y a aucune règle qui s’applique vraiment à toutes les situations alors ?

L’essentiel, c’est de savoir exactement comment l’autre réagit. Ainsi, lors du rapport de force, on pourra s’adapter à lui et utiliser ses faiblesses de manière ciblée. On complimentera les mégalos. On inspirera confiance aux hystériques. Ou on confrontera les control freaks à des informations qu’ils ne détiennent pas encore.

Les coups bas sont-ils autorisés ?

Tant que ça reste dans la légalité. L’important, c’est de s’attendre à des coups bas de la part de la partie adverse et d’être en mesure d’y réagir. Nombre de mes clients sont suivis, mis sur écoute, hackés.

Vos limites morales quand vous négociez ?

J’aide les gens à obtenir ce qui leur revient de droit, pas à escroquer les autres.

Encore une petite question : si c’était une négociation et pas une interview, comment devrions-nous terminer cette entrevue ?

Maintenant, vous pouvez redevenir humble : n’ar n’arborez pas votre sourire de vainqueur si votre affaire a été rondement menée. Remerciez-vous mutuellement pour cet accord à l’amiable et complimentez votre interlocuteur pour ce débat ardu et pertinent.

Et vous pouvez même célébrer cette issue fructueuse autour d’un bon repas. drabdellatif.com

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HÉROS

« J’AIME LES GENS QUI ME CHOQUENT » KRISTEN STEWART assume totalement Twilight, Twilight

tourne avec Woody Allen et explique pourquoi elle voudrait être... un arbre sur roues.

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même projet, tu reçois une énergie qui te rend accro.

Le fait de partager cette éner énergie commune te touche et te transporte. À moins d’être un sociopathe.

Quel genre de personnalités recherchez-vous exactement ?

J’aime m’entourer de per personnes qui me choquent.

C’est après ça que je cours. Ça vaut pour tous mes amis. Ils ne se reposent pas sur leurs lauriers, ils exigent quelque chose de moi. Et ils sont prêts à donner aussi.

même. S’il m’arrive de ne plus voir clair ou si j’ai une attaque de panique, l’activité physique agit tout simplement comme un bouton reset. Je me dis : « Sors, va courir et tu vas voir que le corps est plus fort que la raison. » Cela signifie donc que vous êtes à l’aise avec l’adrénaline et l’effort physique ?

Pas seulement. J’écris aussi des poèmes et je joue de la guitare. Un jour, quelqu’un m’a demandé si je m’identifiais plutôt à un arbre ou à une voiture.

Et ?

Ni tout à fait à l’un, ni tout à fait à l’autre. Les deux ont leurs aspects négatifs. L’arbre

« QUAND JE TRANSPIRE, JE ME SENS DE NOUVEAU VIVANTE ET EN HARMONIE AVEC MOI-MÊME. SE BOUGER EST UN BOUTON RESET RESET. » Depuis quand courez-vous après ce type de gens ?

Je devais avoir quatorze ou quinze ans, l’époque où pour la première fois je me suis dit : « Je ne suis pas aussi cool et intelligente que je pourrais l’être. Je n’ai pas les défis dont j’ai besoin. Il faut que je m’entoure de gens qui vont m’y pousser. » Mais ils ne font pas partie de la majorité. Évidemment non. C’est la

comprise. Pour moi,« c’est important que mes idées soient bien saisies. Je veux être capable de les expliquer clairement. En fait, je voudrais transmettre la vérité. Lorsque j’y parviens, tout va bien et mon monde tourne rond.

Et que faites-vous lorsqu’il ne tourne plus rond ?

La meilleure solution : l’activité physique. Transpirer. Je me sens ainsi de nouveau vivante et en harmonie avec moi-

a des racines et donc des idées ancrées et réfléchies mais qui ne peuvent changer. Cela signifie aussi qu’il représente la stagnation. Mais vu combien les temps changent, les idées doivent elles aussi évoluer.

La vie va constamment de l’avant. La voiture avance aussi : seulement elle n’a pas le temps de réfléchir aux choses.

Pour faire court : j’aimerais être un arbre sur des roues.

Rüdiger Sturm THE RED BULLETIN

FABRIZIO MALTESE/CONTOUR BY GETTY IMAGES

T

he red bulletin : Parlons un peu de vos péchés de jeunesse… kristen stewart : C’est-à-dire ?

La saga Twilight.

Je suis très fière de ces films. Je ne vais certainement pas les renier.

Le message est passé : aucun regret. Mais votre carrière depuis a pris une tout autre direction : vous avez tourné des films d’art et d’essai et reçu un César du meilleur second rôle féminin (pour le film Sils Maria en 2014).

Dans le film suivant, Café Society, vous avez travaillé avec Woody Allen.

Je me suis toujours totalement investie émotionnellement et physiquement, peu importe le projet.

Selon quels critères sélectionnez-vous les films dans lesquels vous allez vous investir ? L’argent ? La renommée ?

Les personnes. Je veux travailler avec des gens qui me stimulent.

Comment ça se passe ?

Quand tu fais partie d’un groupe de gens qui aiment le

raison pour laquelle pendant ma scolarité, j’étais amie avec des gens avec lesquels d’autres ne voulaient rien avoir à faire.

Et de quel genre de per personnes prenez-vous vos distances ?

Un exemple : il y a pas mal d’années, je suis allée à une fête de lycée avec plusieurs amis qui allaient encore à l’école. Je me suis sentie complètement mal à l’aise.

Il y avait une pièce pleine de gens qui ne disaient rien. Ils se parlaient mais ils n’avaient absolument rien à dire.

Que souhaitez-vous atteindre lorsque vous communiquez ?

Je voudrais simplement être

Kristen Stewart, 26Â ans, assume la saga Twilight et veut travailler avec des gens qui la stimulent.

Aaron Eckhart, 48 ans : « À ­Hollywood, pour avoir l’Oscar, il t’en faut une grosse. »

« MON RANCH, ET UN RUISSEAU » AARON ECKHART Tout en sagesse, l’acteur ricain nous explique pourquoi une vie simple rime avec une meilleure estime de soi.

À

DAVID YELLEN, ALEX DE MORA

48 ans, Aaron Eckhart a construit sa carrière en endossant des rôles d’hommes bons flirtant avec les ténèbres. À la fin de cette année, ce natif de Californie partagera l’affiche de deux biopics : dans Sully (au ciné en décembre), il joue Jeffrey Skiles, le copilote qui a assisté le capitaine Chesley Sullenberger (Tom Hanks) lors de l’atterrissage d’ur d’urgence du vol US Airways 1549 en 2009. Dans Bleed For This (aux USA le 4 nov.), il interprète Kevin Rooney, l’entraîneur du boxeur professionnel Vinny Pazienza (Miles Teller) qui est retour retourné sur le ring 13 mois après s’être brisé le cou dans un accident de voiture. Deux rôles exigeants dans lesquels Eckhart a la lourde tâche de jouer des hommes ayant le destin d’autres personnes entre leurs mains. Dans la réalité, il est zen. Il attribue ce trait de caractère à sa maturité et à la vie calme qu’il mène loin des spotlights. the red bulletin : PourPour quoi affirmez-vous que plus votre vie est simple, mieux vous vous sentez ? aaron eckhart : Car je ne mène pas la grande vie.

Quand on prend de l’âge, se connaître soi-même, c’est indispensable. Avant, dans ma carrière, j’essayais de faire plaisir à tout le monde.

Plus maintenant. Mon ranch dans le Montana m’aide beaucoup dans ce sens.

THE RED BULLETIN

Comment cela ?

Là-bas, je peux passer des heures à regarder le ruisseau.

Je déplace des cailloux, je débroussaille, je fais du feu, je regarde les nuages. Ça a vraiment un effet apaisant, et on ne pense plus à toutes ces conneries. Êtes-vous satisfait de ce que vous avez accompli ?

Non. J’ai l’impression d’avoir encore des tas de choses à dire, mais il faut que je trouve une nouvelle manière de le faire. J’ai beaucoup de chance d’avoir eu une telle carrière, mais ça ne me suffit pas. Il faut que je prenne un meilleur contrôle de qui je suis et de ce que j’ai à dire.

Qui admirez-vous ?

Sean Penn. Il est courageux, a des convictions et sait joindre le geste à la parole.

C’est un activiste. Avezvous un message politique ?

Je regarde les choses dans leur ensemble. Quand je fais un film, ce que je veux voir, c’est ce qui nous rassemble, pas ce qui nous sépare. C’est là que je mets toute mon énergie, qu’il s’agisse de races, de religion ou de politique. Je n’aime pas les conflits. S’il y a un message qui me parle, c’est que nous sommes tous égaux.

Avez-vous déjà joué un rôle dans ce sens ?

(Long silence.) Non. (Rires.)

Vous avez encore le temps !

Ouais, je ne suis pas encore mort. Il doit bien me rester encore au moins deux ans à vivre après cette interview.

Nora O’Donnell sully-movie.com sully-movie.com; bleedforthisfilm.com

Les haters sur internet ne font pas le poids face à la chanteuse de 23 ans.

« MON CÔTÉ DINGUE PLAÎT » LADY LESHURR Compositrice pleine de fougue, elle est considérée comme la nouvelle sensation du rap outre-Manche. the red bulletin : Vous êtes bien loin des clichés du rap, comme la violence et la drogue. Pourtant, le clip de Queen’s Speech Ep.4 a été vu 29 millions de fois sur YouTube.

Rester fidèle à vous-même aurait contribué à votre succès… lady leshurr : Je ne vois pas pourquoi je parlerais de violence, ce n’est pas ma vie. Mon truc, c’est les blagues et les références culturelles. J’ai déjà montré ce que je savais faire sur le plan technique, mais avec les Queen’s Speeches, c’est la première fois que je fais de la musique qui me ressemble autant.

Qu’est-ce qui vous a donné la force de le faire ?

Snapchat m’a aidée à avoir confiance en moi. J’ai pu montrer mon côté dingue et ça plaît.

Le succès, ce n’est pas que du positif. Comment gérez-vous ?

Quand je dis : « Tu parles dans mon dos et tu t’es même pas brossé les dents ? », c’est en réponse au tweet d’un hater. Les critiques, c’est bon pour la créativité. Florian Obkircher Au Bestival (8-11 sept.) ou en streaming live sur redbull.tv

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« TROUVEZ-VOUS UN EMMERDEUR ! » FLEA est un dieu du rock. Le bassiste des Red Hot Chili Peppers explique comment les conflits au sein d’un groupe peuvent booster la créativité.

avec celles d’avant. Quand on avait la vingtaine, il nous arrivait souvent d’être tellement énervés l’un contre l’autre qu’on ne se parlait pas pendant des jours. Aujourd’hui, on a pris du plomb dans la tête. On ne prend plus les choses aussi à cœur. Parce qu’on sait qu’on est là l’un pour l’autre quand ça se gâte.

Ces tensions, ce n’est pas idéal pour bosser ensemble ?

Au contraire. Depuis toujours, quand on fait de la musique ensemble, on ressent un plaisir indescriptible. Et je pense que c’est justement à la frustration et à la colère qu’on le doit.

the red bulletin : Avec Kiedis, vous êtes liés par 40 ans d’amitié et 33 ans de carrière. Et d’engueulades ? flea : Tout le temps ! à propos de tout et n’importe quoi.

La vraie question, ce serait plutôt : quand est-ce qu’on ne s’engueule pas…

Vous nous faites marcher.

Pas du tout ! Après, c’est vrai que nos engueulades d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir

Comment cela ?

Facile de dire quelque chose à quelqu’un quand tu sais que ça va lui faire plaisir. Critiquer un ami n’est pas agréable – mais c’est ainsi qu’on avance.

Quel est le secret d’une relation créative fructueuse ?

Il faut que ça pète et il faut que ça fume. Prenez les grands rock : Lennon et McCartney, Jagger et Richards – tous des personnalités

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piquer des trucs, peloter des filles, prendre de l’acide.

Quand on est ensemble, ça nous donne une énergie qui fait que rien n’est impossible.

Mais pour être honnête, son bouquin, je ne l’ai jamais lu.

Parce que ça me fait peur…

Expliquez-nous ça…

Je l’ai feuilleté une ou deux fois. Certains des passages m’ont fait plaisir. Mais d’autres m’ont carrément mis en rogne ? Je sais bien qu’on retient tous les choses différemment. Mais je ne voulais pas que notre amitié en pâtisse.

Vous êtes tombé sur le passage qui parle de votre sœur ?

Vous parlez du fait qu’ils ont couché ensemble ? J’étais au courant. J’étais dans la chambre à côté cette nuit-là…

« COMMENT J’AI RENCONTRÉ MON PARTENAIRE DES RED HOT CHILI PEPPERS, ANTHONY KIEDIS ? EN ME BAGARRANT AVEC LUI... » qui me prenait la tête. Anthony a débarqué et m’a hurlé : « Laisse-le tranquille ! » Ça a tourné en grosse baston entre nous deux et on a fini morts de rire dans les bras l’un de l’autre. On est potes depuis.

Dans son autobiographie, Kiedis vous décrit même comme son frère de cœur.

Vous en dites quoi ?

C’est vrai. On a vécu tellement de premières fois ensemble :

Des amitiés entre hommes se sont déjà effondrées pour moins que ça.

Si ma sœur doit s’envoyer en l’air avec quelqu’un, autant que ce soit avec mon meilleur pote. Ça m’a même fait plaisir d’une certaine manière qu’elle le trouve aussi génial que moi.

Marcel Anders Nouvel album : The Getaway ; redhotchilipeppers.com THE RED BULLETIN

JAY L. CLENDENIN/CONTOUR BY GETTY IMAGES

À

l’image de Mick Jagger et Keith Richards, ils forment l’un des duos les plus infernaux du monde du rock : Anthony Kiedis (chant) et Michael Peter Balzary alias Flea (basse).

Avec les Red Hot Chili Peppers, ils ont vendu 80 millions de disques ces 33 dernières années et se sont taillé une place au Rock and Roll Hall of Fame. Pourtant, l’histoire du groupe a été marquée par un important turn-over et – jusqu’à la fin des années 90 – de très gros problèmes de drogue. Alors, comment rester créatif dans une ambiance aussi trouble ? « Grâce aux conflits », révèle Flea.

fortes, mais ensemble, ils faisaient de la musique géniale !

Alors, pour réussir, il faut se trouver un rival, c’est ça ?

Exactement. Il faut se trouver un emmerdeur ! Et surtout, jouer à fond sur ses différences. Parce que pour tirer le meilleur de soi-même et de son acolyte, il ne faut pas qu’il y en ait un qui s’adapte ou qui se soumette à l’autre. Sinon, ça devient vite chiant. Comme dans un couple, finalement.

D’accord, mais on le trouve où, cet emmerdeur ?

Ce n’est pas quelque chose qui se décide. Vous voulez savoir comment Anthony et moi, on s’est rencontrés ?

Bien sûr !

C’était pendant une bagarre.

J’avais 14 ans et je flanquais une raclée à un type de l’école

Flea, 53 ans, bassiste et conseiller conjugal : « Ne te soumets pas, sinon ça devient vite chiant. »

Karl Meltzer est capable de s’enfiler un 80 km avant même que vous ayez fini votre petit déj’. Légende de l’ultra-trail, il défie sa bête noire, le record de vitesse du sentier des Appalaches (3 510 km). texte : josh dean photos : scott g. toepfer 54

Meltzer s’est lancé deux fois sur le sentier des Appalaches. Un « pied des tranchées » a failli lui coûter la ­première tentative.

K

arl Meltzer a l’embarras du choix parmi toutes les mains qui se lèvent dans son large auditoire au Fleet Feet Sports, salle spacieuse et lumineuse avec plancher en bois aux abords de la Blue Ridge Parkway, à Roanoke en Virginie. Aussi sec qu’un os à mâcher, arborant un coup de soleil et un bouc discret, notre homme de 48 ans, résident de Salt Lake City, vient d’évoquer brièvement son prochain objectif : battre le record de vitesse du sentier des Appalaches. C’est une jeune femme au premier rang qu’il choisit pour la première question de la soirée. « Que s’est-il passé lors de vos deux premières tentatives ? », demande-t-elle.

Meltzer sourit, il semblait s’y attendre à celle-là. « Très bonne question, dit-il, avec une longue réponse. » Pour faire court, sa première tentative de 2008 était vouée à l’échec. Ça a été l’un des mois les plus humides de l’histoire du Maine, donc ses pieds étaient sans arrêt immergés. « J’ai attrapé le pied des tranchées, mes orteils me brûlaient », explique Meltzer. Pour soulager la douleur, il court avec les orteils recroquevillés, ce qui contracte ses muscles du tibia et finit par lui causer une tendinite. Il doit alors se résoudre à faire une pause de quelques jours. Mais il ne se laisse pas abattre et termine même le parcours en réalisant le quatrième temps de l’histoire. « Je m’en suis bien tiré ! », s’exclame-t-il. À sa deuxième tentative en 2014, il laisse tomber au bout de 32 jours, rentre chez lui et jure qu’il ne remettra plus les pieds sur ce sentier.

Retour en 2016. « Cette fois-ci, j’y retourne mais je vais approfondir la reconnaissance et passer plus de temps sur le sentier pour avoir plus d’infos en poche. » Pour battre le record actuel de 46 jours, 8 heures et 7 minutes (décroché l’année dernière par son ami Scott Jurek), Meltzer va devoir courir en moyenne 80 kilomètres par jour pendant 46 jours. « C’est ridicule, déclare Meltzer à son auditoire. Et ce sera probablement ma dernière tentative. » À peine ces mots sortis de sa bouche, il éclate de rire. « Enfin, c’est ce que je dis maintenant. » À une époque, Meltzer avait l’habitude de remporter les trails les plus difficiles du monde. Aujourd’hui, à presque 50 ans, ses objectifs doivent évoluer, il le sait bien. « Maintenant, c’est plus histoire de faire quelque chose. Il faut que je coure plus loin et plus longtemps. »

A

vec un grand nombre de réalisations à son actif, Meltzer est l’un des meilleurs ultrarunners du monde, un homme dont la spécialité – les courses de 100 miles (environ 160 km) – l’amène à courir l’équivalent de quatre marathons à la suite. Des courses sur des terrains accidentés, avec des descentes, des montées et des dizaines de milliers de mètres de dénivelé. L’ultra-trail, ça n’a rien à voir, donc les « bons » chronos non plus. Mais Meltzer, il ne lui a fallu que 14 heures et 17 minutes pour courir un 100 miles, soit 5 min 12 par kilomètre.

Mais le sentier des Appalaches, avec ses 3 510 km, c’est encore autre chose. Pour battre le record de Jurek, Meltzer devra parcourir en moyenne 77 km par jour. Courir aussi vite qu’il le peut sur le plat, en descente, en montée – et sur de nombreux tronçons, notamment dans les parties abruptes du Nord, dans le Maine, le New Hampshire et le Vermont, ce sera souvent des rochers glissants à escalader sur les

LE RECORD ÉTABLI EN 2015 PAR SCOTT JUREK EST DE

Meltzer s’est mis à la course à la fin d’une saison de ski. Depuis, il a remporté 38 courses de 100 miles, pas sûr que quelqu’un l’égale un jour.

46 JOURS 8 HEURES ET 7 MINUTES.

mains et les genoux. Pendant un peu plus d’un mois et demi, Meltzer se réveillera à 5 heures du matin, avalera un yaourt avant de se mettre en route, ne s’arrêtant brièvement que quelques fois dans la journée aux points de ravitaillement prévus pour saisir à la volée et dévorer ce que sa petite équipe lui aura préparé.

En fait, il ne s’assiéra qu’une fois la journée finie, entre 14 et 18 heures plus tard. Il prendra alors un repas chaud, consultera peut-être ses mails, avant d’aller s’effondrer sur le grand matelas à l’arrière de sa camionnette Ford Econoline blanche, fin prêt à recommencer toute cette misérable aventure le jour suivant. « Mon objectif chaque jour c’est d’être couché dans les 30 minutes après m’être arrêté », explique Meltzer.

En 2010, il est le premier à faire le parcours du Pony Express en courant. Ce sont 3 322 km en 40 jours. Pour commémorer le 150e anniversaire de cette route de légende qui relie Sacramento en ­Californie à Saint-Joseph dans le Missouri.

57

Montréal CANADA

VER

MICHIGAN

NEW YORK

Albany

Chicago New York

PENNSYLVANIE INDIANA

OHIO Philadelphie

LE SENTIER DES APPALACHES UN SENTIER, 14 ÉTATS, 3 510 KM ET 156 972 MÈTRES DE DÉNIVELÉ AU TOTAL.

MARYLAND

VIRGINIE OCCIDENTALE

Washington DC

NEW JERSEY

DEL.

VIRGINIE Roanoke

KENTUCKY

Knoxville

TENNESSEE

Charlotte

ARRIVÉE MONT SPRINGER, GÉORGIE

CAROLINE DU SUD

Atlanta ALABAMA GÉORGIE

FLORIDE

CAROLINE DU NORD DÔME CLINGMANS, CAROLINE DU NORD À 3 198 KM DU POINT DE DÉPART

Le point culminant du parcours (2 025 m), avec deux des plus longs tronçons sans assistance (51 et 54 km chacun). « C’est aussi le pays des ours. »

DÉPART MONT KATAHDIN, MAINE

RMONT

NOUVELLE ÉCOSSE

MAINE CHAÎNON MAHOOSUC, MAINE À 452 KM DU POINT DE DÉPART

NEW HAMPSHIRE

La partie la plus difficile du sentier. « 3 000 mètres de dénivelé en théorie, mais on a plutôt l’impression de s’en taper 4 500. Un cauchemar. »

MASS. Pendant ce voyage, il porte divers capteurs, dont un qui surveille son sommeil et qui lui apprend quelque chose de primordial : s’il ne dort que sept heures, il sera grincheux le lendemain matin, mais avec ne serait-ce qu’une demi-heure de plus, il se réveillera en pleine forme et de bonne humeur. « C’est l’une des choses les plus importantes que j’ai jamais apprises », dit-il. Être autant que possible en pleine forme et de bonne humeur après avoir couru l’équivalent de deux marathons par jour, c’est l’une des clés pour que l’entreprise de Meltzer réussisse. « Il y aura des intempéries et des terrains accidentés. Il se peut qu’il fasse chaud, froid. Il y aura du vent.

C’est un truc sans fin. Regardez les types qui font le marathon – ils sont complètement crevés en ayant couru entre trois et six heures dans la journée. Là, c’est entre 14 et 18 heures pendant 46 jours d’affilée. »

HARPERS FERRY, VIRGINIE OCCIDENTALE À 1 878 KM DU POINT DE DÉPART Site d’une rébellion historique d’esclaves, presque à mi-chemin du parcours. « On se croirait en 1776 là-bas. »

P

our Scott Jurek, détenteur du record en 2015, c’est ça, le vrai défi. Il appelle ça le train-train quotidien : « Se réveiller chaque matin et se dire : “Ah, je viens de passer une journée pas possible et il faut que je me tape 80 km...” » Étant donné qu’il court 160 km par jour au moins quelques fois par an, on pourrait penser que Meltzer a l’habitude des par parcours sans fin, mais même ça, ça ne le prépare en rien à ce qu’il va tenter. Ce sentier des Appalaches, ce n’est vraiment pas de la tarte, même pour Meltzer. Il le dit, très souvent, l’idée d’abandonner lui vient à l’esprit, comme si un petit diable lui murmurait à l’oreille : « La camionnette est juste là. J’en ai ma claque. Je peux les faire demain, ces 5 km. » Meltzer secoue la tête. « Mais en fait, on ne peut pas. Ou peut-être que si. Mais ce n’est pas facile. Et si on laisse passer plus de quelques jours de ce genre, le record peut vite nous passer sous le nez. » Meltzer n’avait jamais prévu de faire de la course à pied aussi longtemps ou aussi sérieusement. À l’époque du lycée, il fait bien du cross, mais après la fac, c’est sur le ski qu’il jette son dévolu. Il déménage

MELTZER VA DEVOIR COURIR EN MOYENNE ENTRE

14 et 18 h & 77 km

PAR JOUR POUR BATTRE LE RECORD. THE RED BULLETIN

à Snowbird à côté de Salt Lake City en 1989. Il travaille dans un bar de la station et ne se remet à la course que pour garder la forme à la fin de la saison de ski. Trois semaines plus tard, il remporte une course qui arrive au sommet de Snowbird. En 1991, il participe au marathon de Pikes Peak et termine 36e, l’année suivante, il finit 15e. Quand une amie serveuse lui suggère de participer à la Wasatch 100 en 1996, sa première réaction, c’est : « Mais pourquoi j’irais m’infliger ça ? ».

Pourtant, il le fait. Et est en tête de course jusqu’au ter60e kilomètre. Là, il craque. Il finit en marchant, ter mine à la 28e place et jure que jamais plus il ne recommencera un truc pareil. L’année suivante, il finit 7e, et l’année d’après, il gagne, établissant même un nouveau record de vitesse en prime. La course devient une véritable obsession pour Meltzer.

Les courses très longues, c’est ça, son point fort. Ça devient même évident avec la Wasatch 100 de 2000 à laquelle il participe après n’avoir couru qu’une seule fois en trois mois à cause d’une hernie discale. « Uniquement pour participer. Je ne savais pas vraiment si j’étais prêt. » La suite ? Il a gagné.

Meltzer est tout simplement à l’aise dans cet exer exercice, et c’est pour ça qu’il ne s’inquiète pas du calvaire qui l’attend au mois d’août. Les deux semaines qu’il a passées avec Jurek à la fin de sa tentative de record lui ont donné un bon aperçu du supplice que le sentier des Appalaches peut faire endurer à quelqu’un. Meltzer raconte que Jurek était complètement HS à la fin.

(Jurek a terminé en juillet mais raconte qu’il ne s’en est totalement remis qu’en octobre.) Jurek a perdu du temps au début à cause d’une blessure, il a donc été obligé de marcher pendant la nuit la dernière semaine, c’était la seule manière de pouvoir établir un record.

Ses amis transportaient son matos et installaient sa tente et sa moustiquaire de temps à autre au beau milieu du sentier afin qu’il puisse dormir une heure ou deux. « Mais Scott restait tellement positif. Ça m’a vraiment boosté, explique Meltzer. Il arrive qu’on n’ait plus la force de faire un pas. Parfois, on a simplement envie de laisser tomber et d’aller dormir dans la camionnette. » Quand Jurek traînait la patte, Meltzer lui répétait sans cesse que c’est justement en endurant les pires moments comme ceux-là – « ces kilomètres de cauchemar » – qu’il pourrait battre le record, et c’est ce qu’il va essayer de se dire à lui-même. Pour Horton, Meltzer a « de très grandes chances » de battre le record ; du moins « s’il arrive à garder son sang-froid ». « Qu’est-ce que j’aime la forêt », déclare Meltzer alors qu’il traverse la route pour se lancer sur le sentier des Appalaches près de Roanoke en Virginie.

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MELTZER DÉTIENT LE RECORD DU PLUS GRAND NOMBRE DE 100 MILES GAGNÉS EN UN AN

SIX

IL EN A AUSSI GAGNÉ CINQ À DEUX REPRISES, EN 2007 ET EN 2009.

Meltzer n’est pas du genre à vérifier sa vitesse ou à trop réfléchir à ce qu’il va tenter : « Il faut y aller étape par étape. Ne pas penser au trajet dans sa totalité. »

60

« Je n’arrive pas à courir sur la route. Ça me rend dingue. » Sous ses pieds, le sentier est accidenté, rocailleux, une véritable torture pour les chevilles. « Ici, c’est caractéristique du sentier des Appalaches – assez horrible. Et quand ça devient humide, c’est la merde. Ça glisse comme pas possible ! » Faire attention où l’on met les pieds, cela demande une sorte de vigilance instinctive. C’est ça qui fait toute la différence avec la course sur route. À l’image d’un coureur qui peut risquer de se perdre en avançant, là, son esprit doit rester en alerte, assimiler toutes les données fournies par ses yeux – qui analysent les trois ou quatre pas à venir – et les transfor transformer en signaux et en alertes pour ses pieds et ses jambes. Meltzer enfile son casque audio et manipule l’iPod Mini rose que sa femme, Cheryl, a rempli avec de la musique, en majorité des jam bands, mais aussi de la musique country au banjo et même quelques morceaux de rock des années 80. Ce qu’il redoute le plus, à part une blessure, c’est de perdre son iPod. « Si je n’ai plus de musique, ma vie est finie », plaisante-t-il à moitié. En 2014, son iPod a rendu l’âme et il a dû tenir une journée entière avec les bruits de la nature pour seul fond sonore, jusqu’à ce qu’on lui en apporte un nouveau de l’Utah pour le lendemain.

Maintenant, il en a toujours un de rechange, de la même façon qu’il porte une lampe de secours au poignet au cas où sa lampe frontale Black Diamond le lâcherait. Le reste de son matos, c’est vite vu : un sac banane avec deux bouteilles d’eau et un sac à dos léger avec des poches avant pour les gels et les barres qu’il avale sur le parcours, ainsi qu’un compartiment au dos pour sa troisième bouteille d’eau.

S

ur le sentier, Meltzer va courir à une vitesse moyenne de 5,5 – 6,5 km/h en fonction du terrain. Parfois, cela équivaudra à de la marche rapide, en gros la vitesse à laquelle on court pour ne pas rater son train. Sur le plat, il adoptera une démarche un peu sautillante. Les coudes vers l’extérieur, les bras légèrement écartés, ses mains gantées, fermées mais pas en poing, les paumes tour tournées vers le bas. C’est la démarche qui lui convient pour courir des heures.

Une fois passée la première semaine, son corps se sera adapté à cette « routine » et il ne ressentira plus aucune douleur. Il sera souvent fatigué mais rarement à bout de souffle. Meltzer a appris à adapter sa « zone de confort » au terrain et le signal d’alarme THE RED BULLETIN

qui lui fait dire qu’il faut lever le pied, c’est quand il est à bout de souffle. « Si vous sortez de votre zone de confort, c’est peut-être que vous y allez trop fort. » Mais plus que toute autre chose, c’est son esprit qu’il va devoir combattre. « La monotonie et l’ennui, ça peut être mortel, explique Meltzer. La douleur, la souffrance physique, c’est une chose. Mais la souf souffrance mentale peut être bien pire. » Meltzer a du mal à expliquer comment il s’occupe l’esprit pendant toutes ces heures. « Je m’enferme dans ma bulle, c’est tout », il laisse son esprit vagabonder où bon lui semble. « Je repenserai peut-être à cette conversation. Je dépasserai peut-être quelqu’un et je me dirai : “Je me demande bien où il va”. » S’il y a une chose sur laquelle il ne se prend pas la tête, c’est bien la distance et le temps. Tellement habitué à courir, il n’a même pas besoin d’une montre GPS pour connaître sa vitesse, ni la distance parcourue. « Je sais combien de temps il va me falloir pour parcourir 13,3 km. Je regarde sans arrêt ma montre, mais je ne m’occupe pas de ma vitesse. » Contrairement à une course, il n’a personne à rattraper ni à distancer. Ce qui compte, c’est d’atteindre la prochaine intersection en un certain laps de temps. « Ensuite, il reste trois arrêts, puis deux, puis un. Il faut penser étape par étape, pas au trajet total. »

L

orsqu’il est venu reconnaître la piste au printemps, afin de cartographier les points de ravitaillement, de choisir les lieux de campement et de voir à quels endroits son équipe pourra se réapprovisionner, Meltzer a partagé ses journées entre la course et le golf. Il est, autant que faire se peut, l’un des meilleurs dans la discipline naissante du « speed golf », qui consiste à allier le score et le temps le plus bas possible pour faire 18 trous. Mais il aura arrêté toutes les distractions bien avant le mois

IL N’AURA FALLU À KARL MELTZER QUE

14 heures & 17minutes

POUR COURIR UN 100 MILES, SOIT 5 MIN 12 PAR KM.

THE RED BULLETIN

« La monotonie et l’ennui, ça peut être mortel. » d’août : « Je vais me concentrer uniquement sur ça. » Un objectif hors d’atteinte pour Meltzer… mais s’il y arrivait ? Il se penche sur la question un soir en vidant quelques pintes de Yuengling dans un restaurant de Roanoke. « Si je le fais, si je bats ce record, qu’est-ce qui va se passer ? Je vais me poser et me dire : “Bon sang, j’y suis enfin arrivé. Que me faut-il de plus ?” Ma première réponse sera : “Rien”, mais je peux vous garantir que trois mois plus tard, je serai reparti sur autre chose. » Meltzer a toujours eu l’esprit de compétition, mais il n’est plus tout jeune et la manière dont cette passion se manifeste a changé, elle aussi. « Je pense que quand on est jeune, avoir l’esprit de compétition, ça nous prépare pour l’avenir en quelque sorte – ça nous aide à repousser nos limites et à savoir de quoi notre corps et notre esprit sont capables, explique-t-il.

Quand je me suis rendu compte que les courses courtes et rapides, ce n’était pas pour moi, j’ai décidé de me concentrer sur les courses de 100 miles parce qu’elles demandaient plus de stratégie. C’est dans mon sang, dans mes gènes et dans ma tête : j’ai besoin d’être bon à quelque chose. Et je pense que j’ai trouvé à quoi aujourd’hui. Maintenant, je l’ai accepté, je ne vais pas aussi vite que les plus jeunes, mais j’ai bien plus de jugeote. Ça m’aide à suivre le rythme. » Quant à ce qui viendra après sa tentative sur le sentier des Appalaches, Meltzer pense s’attaquer à l’Empire State Building, avec l’idée d’un record du plus grand nombre de mètres de dénivelé en une seule journée. Il ne ferait que monter les escaliers et redescendre avec l’ascenseur pendant 24 heures. « Je pense pouvoir faire environ 1 500 mètres de dénivelé par heure », affirme Meltzer. Il pense aussi qu’il est possible que quelqu’un, un jour, fasse le sentier des Appalaches en 44 jours. « J’ai un truc en tête, lance-til. Disons que je bats le record de Scott. Dans cette hypothèse, si j’y arrive et si Scott veut bien le refaire, il pourrait aller vers le sud et moi vers le nord. » Ils se croiseraient quelque part et puis…

Jurek part d’un grand éclat de rire en entendant cela. Les souvenirs douloureux sont encore trop vivaces. Et il espère bien que Karl Meltzer battra son record. En fait, il va passer les deux dernières semaines – la toute dernière ligne droite – avec l’équipe d’assistance de Meltzer. « Il doit le battre. Car c’est à ça que servent les records : à repousser les limites du corps et de l’esprit plus loin qu’on ne l’aurait cru possible, déclare Jurek. Pour moi, ce record est important bien sûr, mais ce n’est pas tout. » Meltzer est d’accord. Jurek et lui ont beau être concurrents dans la course, leur motivation est au-delà de ça. Sur les longues distances, la solidarité transcende l’intérêt personnel. Il sourit. « C’est genre : “Allez, mon gars ! Vas-y ! Éclate-toi !” » La tentative de record de Karl Meltzer dans les Appalaches sur redbullatrecord.com

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FAN

Lil Rock et Junior, deux autorités du break réunies dans un show hors norme.

LES DOUZE

TASTIQUES Les Flying Steps sont une bande de breakdancers européens de classe mondiale qui vont envoûter le public avec la tournée Red Bull Flying Illusion, mix inédit de B-Boying et d’illusions d’optique. Quand la rue rencontre le cabaret.

RED BULL MEDIA HOUSE

Texte : Florian Obkircher

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L

Les beats électroniques font vibrer la salle, transformée en chapiteau de cirque 2.0. Des éclairs jaillissent au-dessus de la scène, suivis par des nappes de fumée.

Des danseurs apparaissent, comme sortis de nulle part, et bougent au rythme des vibrations. Enchaînements de figures déllicates, icates, sauts acrobatiques, le tout à la vittesse esse de l’éclair. Un autre danseur fait son entrée. Il porte un costume bleu scintilllant. ant. Quelques mouvements, puis il commence à tourner sur la tête.

Vite, toujours plus vite. Le brouillard se dissipe, la musique s’amplifie encore, les autres danseurs se retirent sur le bord de la scène. Le B-Boy continue de tourner puis il étend ses bras comme le rotor d’un hélicoptère. Et il s’élève. Centimètre par centimètre. Il tourne, et plane, toujours plus haut, défiant la loi de la gravitation.

Le public est bluffé, certains sautent sur leur siège, d’autres restent bouche bée.

INCROYABLE… C’EST DU JAMAIS-VU Le B-Boy qui lévite...

Ce danseur hip-hop en costume bleu s’appelle Benny Kimoto. On retrouve son nom entre autres dans le Livre Guinness des records puisqu’il est le seul au monde à exécuter autant de tours sur la tête : il est capable de pivoter sur son propre axe 62 fois, avec pour seul contact avec le sol, son crâne. On se demande s’il n’en a pas envoyé encore plus lors de cette soirée d’avant-première à la Stadthalle de Vienne (Autriche).

Benny est l’un des douze danseurs (dont quatre Français) formant l’équipe du Red Bull Flying Illusion, spectacle unique lancé en 2014. Après des 64

12 fantastiques : les Flying Heroes, (en bleu) face aux Dark Illusions (en noir) venus pour se venger après 10 000 ans dans les enfers.

THE RED BULLETIN

« CE NOUVEAU SHOW EST UN FEU D’ARTIFICE FAIT D’ILLUSIONS, DE VISUELS, DE MUSIQUE ET DES MEILLEURS DANSEURS DU MONDE. » VARTAN BASSIL, SON CRÉATEUR

représentations en Autriche, en Allemagne et en Suisse, le show arrive en France. Incomparable, il combine pour la première fois deux univers : la danse hip-hop et l’illusion. Tantôt des danseurs surgissent de nulle part. Tantôt des ombres prennent possession des B-Boys.

Les couleurs des costumes changent au milieu d’un solo de breakdance. Ou ce sont des hommes qui se transforment en colonnes. Le spectacle Red Bull Flying Illusion se veut une conquête de l’imaginaire par la danse. Surprenant, il inaugure un concept jamais vu.

DANSE-T-IL ENCORE ?

OU BIEN VOLE-T-IL ?

Le créateur

RED BULL MEDIA HOUSE

Ce n’est pas la première fois que la compagnie berlinoise de danse urbaine Flying Steps, au cœur de ce spectacle, mélange les univers. Il y a six ans, les champions du monde de breakdance montent leur show Red Bull Flying Bach et s’adonnent aux headspins (tours sur la tête) et windmills (impliquant épaules et le haut du dos, le windmill est sans doute la phase la plus importante du break) sur la musique baroque de Jean-Sébastien Bach. C’est ce spectacle Red Bull Flying Bach qui fait connaître les Flying Steps au grand public. Et qui leur ont rapporté entre autres le prix de musique allemand Echo Klassik, des représentations au Bundestag allemand, à l’Eurovision, près de 300 spectacles dans 27 pays et plus de 300 000 spectateurs en live. Mais selon Vartan Bassil, Red Bull Flying Illusion ouvre une toute nouvelle dimension. « Pour le Red Bull Flying Bach, il y a une petite scène, un piano et peu de lumière, dit le cofondateur et directeur artistique de Flying Steps. Ce nouveau show est un feu d’artifice fait d’illusions, de visuels, de musique et des meilleurs danseurs du monde. » De plus, un concept de lumières en 3D transforme en un instant la mise en scène, et

THE RED BULLETIN

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une musique de spectacle hymnique jouée par tout un orchestre, soumise aux beats du hip-hop. L’équipe de Red Bull Flying Illusion comprend 66 personnes parmi lesquelles, outre les danseurs, on trouve des créateurs de costumes, visualistes, compositeurs et décorateurs.

L’ILLUSIONNISTE FLORIAN ZIMMER FAIT VOLER LES DANSEURS. Le magicien

« SEULEMENT SEULEMENT ? NE PLAISANTE PAS AVEC MON HONNEUR DE MAGICIEN ! » Le superhéros Red Bull Flying Illusion n’est pas un spectacle de magie qui use de trucs et astuces d’un bout à l’autre. Les illusions font partie intégrante d’une chorégra66

« MON STYLE EST BESTIAL, ANIMAL, C’EST LA RAISON POUR LAQUELLE JE SUIS DANS LE CAMP DES DARK ILLUSIONS. » JUNIOR phie. Elles aident en tant qu’éléments dramaturgiques à raconter l’histoire d’une lutte entre deux groupes ennemis : tous les dix mille ans apparaissent sur Terre les créatures des ténèbres des Dark Illusions pour pousser au combat les Flying Heroes.

Une nuit, les héros doivent repousser les forces obscures vers les enfers. S’ils n’y parviennent pas, la lumière de la vie s’éteindra pour toujours.

Ce n’est pas un hasard si une ambiance de superhéros envahit la salle. Vartan Bassil a sélectionné pour le show douze des meilleurs danseurs au monde. « Tous des talents extraordinaires, chacun dans son domaine, déclare-t-il.

Du breakdance au pop-locking, de la house au hip-hop, chacun d’eux dispose de superpouvoirs. »

HUGUES LAWSON-BODY, RUUD BAAN

Veste en cuir et jeans plutôt que queuede-pie et haut-de-forme : Florian Zimmer ne ressemble en rien à l’image que l’on se fait d’un magicien. Âgé de 33 ans et originaire d’Ulm (dans le sud de l’Allemagne), il révolutionne le milieu en installant l’art de l’illusion au XXIe siècle. À coup de bombe aérosol plutôt que de baguette magique, il fait apparaître des BMX au lieu de lapins blancs. Zimmer est le seul Allemand auquel Siegfried et Roy, duo star de la magie à Las Vegas ont décerné le Lion d’Or, Oscar du monde de la magie.

Il a créé le design des illusions pour le show live de Janet Jackson et a été invité en 2007 par son frère Michael pour une représentation privée chez lui. « Assurément la chose la plus cool que j’aie jamais vécue ! », s’exclame-t-il.

Pourtant, même pour un illusionniste exceptionnel tel que Florian Zimmer, ce nouveau spectacle n’a rien d’une promenade de santé. « Concevoir des trucs et astuces a été un travail considérablement plus important que ce que j’avais pensé au début. Aucune expérience sur laquelle se baser. Personne n’avait jamais eu jusquelà l’idée de faire flotter dans les airs un B-Boy en train de tournoyer sur la tête. » Florian et Vartan ont tous les deux travaillé pendant trois ans sur ce projet.

Et Bassil en avait eu l’idée bien des années auparavant. « Depuis que j’ai vu pour la première fois Michael Jackson faire le moonwalk, confie-t-il. Et l’illusion de son lean lorsqu’il se penchait vers l’avant en restant droit. Les gens se demandaient alors : est-ce que Jackson a entraîné des muscles particuliers ? Est-ce possible ?

Y a-t-il un truc ? » Zimmer l’interrompt. « Seulement un truc ? »

RED BULL F LY I N G I L L U S I O N EN TOURNÉE

4–6.11 PARIS, ZÉNITH 11–12.11 LILLE, ZÉNITH 18–19.11 TOULOUSE, ZÉNITH 22.11 MARSEILLE, LE DÔME 26–27.11 LYON, HALLE TONY GARNIER

9–11.12 GENÈVE, ARENA Les Flying Steps (ici au Palais de Tokyo, à Paris) ont fait leurs armes dans la rue pour devenir des références mondiales du breakdance. Dès novembre, ils blufferont le public avec le tour Red Bull Flying Illusion.

La Française Minzy et le recordman du monde de headspin, Benny, dans un duel fait de mouvements.

B

Benny, par exemple, qui peut tourner sur la tête pendant de longues minutes.

Ou la Grecque Kalli dont les mains tour tourbillonnent dans les airs comme des couteaux. Ou RubberLegz, qui tord ses jjambes ambes comme du caoutchouc.

Parmi P armi les quatre Français, Junior peut ccourir ourir sur les mains mieux que d’autres ssur ur leurs jambes. Depuis une vingtaine d’années d ’années qu’il s’est installé au plus haut niveau de la scène hip-hop, il a développé son propre style de breakdance, appuyé sur le haut du corps. Un style « bestial, dit-il en riant, animal ! C’est sans doute la raison pour laquelle on m’a placé du côté des Dark Illusions ! », explique le danseur de 35 ans, membre du prestigieux collectif de danse Wanted Posse. Lorsque Junior reçoit un appel de Bassil un an avant la première, il n’hésite pas une seconde. Il a déjà dansé sur les plus grandes scènes de France, pour de grosses productions et le voilà parmi les solistes. « Dans le Cirque du Soleil, en tant que danseur on est anonyme. Ici je suis sur le devant de la scène, lâche-t-il. J’en suis fier. » Avant le lancement de Red Bull Flying Illusion en 2014, pendant sept mois, lui et ses collègues internationaux, dont les Français Willy, Demon et la sculpturale Minzy, ont répété, répété, répété. Dix heures par jour, six jours par semaine.

Le plus grand défi ? « Fusionner les styles individuels et donc différents des danseurs, détaille Vartan Bassil. Nous n’avons pas de texte pour raconter l’histoire.

Seulement le corps des performeurs, la chorégraphie, les illusions. Red Bull Flying Illusion n’a pas besoin d’être traduit pour être compris partout dans le monde. » Pour un danseur, selon Junior, il y a un second défi : celui de devenir technicien. « Quand tu danses, te focaliser sur la musique, tu peux le faire les yeux fermés, raconte le Français. Mais quand en plus des moves, tu dois te concentrer sur les illusions, ça se complique. » Avec ce projet, tous se sont engagés en terrain inconnu. « On était confrontés à des situations complètement nouvelles.

L’investissement a été énorme, dit Bassil.

Mais cela en vaut la peine. On le voit à chaque représentation lorsque le public en reste bouche bée d’étonnement : notamment lorsque Benny s’élève dans les airs en faisant son headspin. » Billets sur flyingillusion.redbull.com

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Vue sur le Gumball 2016, une Porsche 918 Spyder, dont la plaque est dubaïote, libère une créature de rêve devant le très sélect club Gotha. Rien de plus normal, à Cannes.

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LA NUIT FA I T S O N F E S T I VA L 3 NUITS À CANNES POUR VOIR SI LA FÊTE Y EST TOUJOURS F O L L E . C ’ É TA I T L A M I S S I O N D U P H O T O G R A P H E K E F F E R .

Texte : Hans Hammer et Rüdiger Sturm Photos : Keffer

T Au club du 3.14, les belles ambassadrices de la nuit parisienne sont venues embraser la quinzaine cannoise.

CLARA ET PHILIPPE SONT VENU(E)S EN CAMPING-CAR, IL EST LEUR HÔTEL À CANNES.

Depuis la terrasse UGC, les Lilly Wood and The Prick gèrent leur soundcheck. Pour backstage, des euros flottants, par millions.

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ous les ans, en mai, il est de bon ton d’être sur la French Riviera. Pour les onze jours intenses du Festival de Cannes. Une période de lâchage pour l’industrie du cinéma, et des stars et branchés par avions entiers. Un festival de ciné, donc, et beaucoup de fêtes, très bien fréquentées. Mais depuis l’édition 2015, on dit les nuits de Cannes moins folles, et les stars se cacheraient. Keffer, ami de nos pages clubbing, est descendu à Cannes pour le constater, et y capturer la nuit locale. « Rick Ross au Gotha ce soir, je te gère un accès VIP. » À peine débarqué de Paris, Cannes lui fait des promesses. Rick, c’est un poids lourd (une fortune de 35 millions de dollars) du rap US. Et le

Gotha est LE club sélect de Cannes. Ici, on se met bien sur trois niveaux : le dancefloor, éventuellement accessible si vous connaissez quelqu’un et êtes bien accompagné. Au premier étage, le VIP, où pour s’installer autour d’une table et d’une bouteille, il faut être fortuné. « Je viens ici depuis que je suis ado, avec mon père, qui était armateur, dit Karl, venu du Liban, une fille à chaque bras. J’ai ­repris le business, et je ­viens encore. Mais je paie la note désormais ! », conclut-il, hilare. (Celle de ce soir avoisinera le prix d’une Lotus Elise.)

Côté ultra VIP (la table à 50 000 €), genre d’ONU de la jet set, l’accès est ultraaaa limité. Et si un curieux s’y aventurait, en en sortant, deux « Men in Black » se proposeraient

courtoisement de jeter un œil aux photos de son smartphone. Paparazzi 2.0, passez votre chemin, s’il vous plaît. « Le téléphone a changé la donne à Cannes, explique Keffer.

Les stars flippent d’être prises en photo en bien mauvaise posture. S’ils ­viennent en club, ils sont planqués derrière un mur de bodyguards. » Keffer devra s’y résoudre.

Lendemain, plein air, sur la terrasse UGC, QG festif et hype du distributeur de films du même

En haut : Philippe et Clara, performeuses.

L’un n’est pas une femme. Ci-contre : la danseuse et DJ Nubia prend ses aises.

nom. Notre photographe y rejoint les Lilly Wood and The Prick, venus ­donner un concert avec vue : sur la baie de Cannes, et ses yachts, jusqu’à l’horizon.

Il est 16 h, horaire décent pour commencer la fête.

Backstage, on rencontre Nubia, DJ et danseuse de profession, et la fille de la chanteuse Lio, icône de la pop-synthétique des années 80, qu’elle suit sur ses tournées scéniques.

Amie des Lilly Wood, elle danse sur un canapé. Aux murs, des originaux de Basquiat. Normal.

Noubia recommande le club de l’hôtel 3.14 (celui dont vous voyez la piscine d’altitude sur Instagram, toujours bien garnie), que Keffer rejoindra dans la soirée. Certaines arrivent au club Gotha en Porsche Spyder, Clara et Philippe, sont venu(e)s au 3.14 en camping-car. Pour cette quinzaine, il sera le palace de ces performeurs. Ou 72

performeuses ? Philippe n’est en fait pas une femme, mais un travesti.

Il est à Cannes avec Clara pour y assurer des shows burlesques. L’électro et les filles (dont une belle délégation de Parisiennes) font monter le thermomètre. La fête est nature, loin des VIP. Et l’aube s’y invite.

La soirée suivante sera une incursion au Nikki Beach, club de la plage du Carlton, célèbre palace cannois. Robert De Niro y célèbre son film Hands of Stone. Mais De Niro est pour l’instant tapi dans un couloir. Le staff du Nikki Beach sécurise son accès.

Il file vers sa table, gardes du corps au corps, et y appréciera sa soirée en toute discrétion, avec son cercle d’intimes. Pas de selfie avec Robert, donc.

Haut : du carré Ultra VIP du Gotha, durant le set du DJ Luciano.

Page de droite : leur table + bouteilles a coûté 50 000 euros.

Un selfie et un french kiss pour fêter ça ?

« L E S S TA R S FLIPPENT D’ÊTRE PRISES E N P H O T O AV E C D E S S M A R TPHONES, EN B I E N M A U VA I S E POSTURE… »

Ci-dessus : le modèle français Willy Cartier.

Les maisons de luxe en ont fait leur égérie et les artistes hype le héros de leurs clips.

Alors, on saluera Willy Cartier : cheveux longs et noirs, vous l’avez vu dans des campagnes Givenchy, Chanel, Diesel, les clips de Woodkid ou Frank Ocean.

Pour lui et d’autres égéries, Cannes est un rendez-vous de choix : du fun et du réseau. Cannes la nuit, c’est aussi du business. Et un ballet de berlines, entre clubs et yachts.

Le plus fou de ces bateaux-villas est au large : 126 m de long, terrain de basket, 3 hélicoptères et un sous-marin intégrés.

Propriétaire de l’Octopus, Paul Allen (cofondateur de Microsoft) y organise tous les ans la plus prisée des soirées du festival, pour un équipage 100 % célèbre, loin des objectifs.

Cannes s’amuse toujours, mais se fait discrète. thenightday.com

AUGUST 2016

À voir. À vivre. À faire.

AC T I O N !

VOYAGES

LE GRAND BLEU Bienvenue à l’école de plongée en apnée. Et si on touchait le fond ?

PETER PLATTNER

Le corps humain est un vaisseau fragile, il suffit de plonger dans l’océan pour s’en convaincre. Si le froid ou la pression ne vous tue pas, le manque d’oxygène s’en chargera. Sauf en parvenant à réactiver un réflexe venu de nos origines aquatiques préhistoriques. Reste à réapprendre.

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VOYAGES

MATOS

MOTEURS

CULTURE

AGENDA

ET SI… 75

VOYAGES

Ras-le-masque du monde extérieur ?

Apnée = liberté.

L’île d’Elbe (côte toscane) est un bout de terre chargée d’histoire.

Napoléon y fut exilé pendant trois cents jours avant de s’évader et reconquérir Paris. En 1976, un autre homme la déserte et rejoint ses eaux cristallines pour raviver un vieux lien entre l’homme et la mer. En atteignant 100 mètres de fond, Jacques Mayol bat tous les records et déjoue tous les pronostics à son égard. Les médecins prédisent sa mort sous l’effet de la pression. À la place, son sang reflue vers ses organes vitaux et son rythme cardiaque tombe à 24 pulsations par minute. Son réflexe d’immersion, phénomène observé seulement chez le dauphin, s’est réveillé. « Mon père a survécu parce que les humains, tout comme les mammifères, possèdent ce réflexe », explique Jean-Jacques

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Île d’Elbe, ITALIE Marina di Campo L’apnée en immersion totale teammayol.com

Mayol qui maîtrise le sujet. Avant sa disparition en 2001, son père lui a transmis tout son savoir. Aujourd’hui, le fils le partage avec le plus grand nombre dans son centre de formation niché dans une baie dissimulée par des rochers. C’est là que JeanJacques fut initié à l’apnée par son père et où il forme désormais ses élèves. « Jetez-vous à l’eau ! Nus, sans palmes, ni combinaison, ni masque », lance-t-il à un groupe de quatre individus tétanisés et cramponnés à leur équipement flambant neuf. Prudemment, ces derniers s’enfoncent dans l’eau, se lestent de grosses pierres pour marcher sous l’eau.

Trente secondes plus tard, ils émergent à bout de souffle. Respirer calmement en regagnant la surface est vital, sans quoi on risque l’évanouissement, principal danger de l’apnée. Il survient généralement à faible profondeur quand la pression diminue et que la réserve d’oxygène est épuisée. Ainsi, à une brassée de la surface, un plongeur peut s’évanouir et disparaître dans l’océan.

L’apnée en solo est de ce fait fortement déconseillée, les plongeurs doivent veiller les uns sur les autres. En outre, maîtriser sa technique de respiration est un must. « L’expiration doit être deux fois plus longue que l’inspiration », précise Mayol LA PAROLE EST AU PRO en entamant une Revenir en surface drôle de danse du ventre, technique qui avec peu d’oxypermet aux élèves de gène est risqué. « Évitez l’hyperven- doubler leur temps de plongée et s’adontilation, conseille ner à des activités Mayol. Vous ne plus cool que la colprendrez plus assez d’air et risquez lecte de pierres. On de vous évanouir. » retrouve nos quatre stagiaires deux jours plus tard, sur une plage de Pomonte, pour leur test final – une plongée dans l’épave d’un navire marchand italien, l’Elviscot. « Le mental est la base de l’apnée, insiste Mayol. Notre esprit est inconstant, il doit être dompté. » Il désigne un élève, et passe en revue les consignes d’usage : stocker un maximum d’oxygène dans les poumons, prendre une ultime inspiration, égaliser les oreilles à huit mètres. Pendant les trente mètres à suivre, remonter n’est pas une option. « Si vous paniquez, vous êtes mal. » Michaël, le fils de Mayol, également apnéiste encadre le groupe pour l’occasion.

Ils sont de retour deux minutes plus tard, détendus et calmes. Mayol sourit. « Ce n’est qu’une question de mémoire aquatique », conclut-il avant de disparaître dans la mer pendant trois longues minutes.

TRÉSORS ENGLOUTIS Des sites d’apnée pour frissonner.

Jaws academy

Un centre de plongée aux Bahamas où vous apprendrez à connaître les dents de la mer en nageant parmi elles, avec le Dr. Erich Ritter, éthologue spécialiste des requins. sharkschool.org

Fous d’épaves En 1911, le paquebot SS Yongala coula au large du Queensland en Australie. Depuis, il est devenu l’un des sites de plongée les plus prisés, à la fois des touristes et de la faune marine. yongaladive.com.au

Cimetière des plongeurs

Profond de 94 mètres, le trou bleu de Dahab, dans la mer Rouge, est considéré comme le plus dangereux site de plongée en apnée au monde, c’est l’assurance de rester le plus connu aussi. freedivedahab.com

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PETER PLATTNER(2), GETTY IMAGES, IMAGO(2)

ACTION

ACTION

MATOS

DU NEUF AVEC DU VIEUX

C’était mieux avant, c’est encore mieux maintenant.

Avec ces gadgets inspirés ou updatés de classiques du passé, soyez au top.

Kodak Super 8 Le format de film avec lequel Spielberg, Tarantino et Nolan ont fait leurs classes connaît une renaissance. Pour marquer son retour, Kodak confie le design de cette caméra au Suisse Yves Béhar. kodak.com Cette réédition, la première en 30 ans, intègre un viseur numérique. Kodak gère le développement qui inclut aussi une copie digitale de la pellicule.

Sony Walkman A27

Star Wars Hologram Vinyl

Avec 64 GB de stockage, ce baladeur d’inspiration mythique peut faire copain-copain avec tous les fichiers audio sauf... la bande cassette. sony.com

Star Wars et le disque vinyle, ou le côté obscur de l’audio. La magie aussi : un hologramme apparaît quand la platine joue. disneymusicemporium.com

PLATINE TRNTBL

Punkt MP01

737 Cowling Chair

Ce tourne-disque Bluetooth reconnaît le morceau joué et se propose de l’ajouter à la playlist de votre compte Spotify. trntbl.co

Conçu par le designer britannique Jasper Morrison, ce portable assure l’essentiel : appels, SMS. Chouette ! On va se reparler à table. punkt.ch

Les designers du studio Fallen Furniture récupèrent des réacteurs de Boing 737 des sixties pour réaliser ce fauteuil jet-set. fallenfurniture.com

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ACTION

MATOS « L’air est aspiré par des conduits latéraux et vient refroidir l’ordi et les batteries. »

« Sans pilote, les ailes géométriques attirent l’œil du spectateur vers le centre. »

Qu’est-ce que la Roborace ?

INNOVATION UNE COURSE SANS PILOTE

La Robocar est la première voiture de course qui se passe de pilote, lequel est invité à rejoindre le spectateur.

2 HOMMES, 1 IDÉE Daniel Simon, 41 ans & Justin Cooke, 35 ans Daniel Simon nous donne un aperçu du futur. Le créateur de concept car allemand est le père du Light Cycles dans Tron : l’Héritage et des Bubbleships dans Oblivion, il était donc évident pour Justin Cooke et l’équipe de Kinetik de se tourner vers lui pour créer une voiture pouvant incarner le futur du sport auto. La Roborace estelle la nouvelle F1 ? roborace.com

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Justin Cooke : « La première compétition de Formule 1 sans pilote avec des monoplaces électriques dont le cerveau est un processeur NVIDIA Drive PX 2 capable d’effectuer des milliards d’opérations par seconde.

Nous leur fournissons une feuille blanche avec du code pour seules munitions. La concurrence est ainsi plus équitable. La différence ne se fait plus sur les moyens financiers de chaque écurie mais sur le niveau de matière grise de leurs ingénieurs. Les plus doués gagneront. »

Les voitures sont-elles totalement autonomes ?

JC : « Il y a deux options possibles.

L’intelligence artificielle où la voiture intègre une série de conditions et toutes les données circuit. L’alternative est la machine capable d’apprendre où la voiture s’améliore au fil des tours : “Le dernier virage a pris 0,61 seconde, je pense pouvoir y arriver en 0,59 seconde en coupant davantage la trajectoire et augmenter la vitesse de 6 km/h.” Cela dépendra du profil technologique de chaque équipe. »

La sécurité du pilote résolue, les courses seront-elles plus extrêmes ?

À propos d’aérodynamisme, quelle place laisse-t-il à l’esthétisme ?

Daniel Simon : « Cela ne peut se limiter à une performance technique, il faut de l’émotion, mais nous avons éliminé une des principales sources : les accrochages entre Hamilton et Rosberg. Le but est d’obtenir une voiture au fuselage élégant mais dotée d’une bonne portance et d’une conduite dynamique. Mettez une équipe d’ingénieurs sur le coup et ils vous sortent un Rover lunaire. Nous voulons divertir, susciter l’engouel’engoue ment, du plein les yeux. »

Comment les voitures vontelles évoluer ?

JC : « Nous voulons accélérer le développement de la voiture électrique autonome. Qu’est-ce qui parviendra à retenir l’attention des gens et devenir le spectacle sportif le plus captivant ?

La voiture autonome de Google a parcouru des millions de kilomètres mais elle a rarement dépassé les 18 km/h.

La nôtre roule à 300 km/h, ça change tout. Nous avons commencé par observer les oiseaux et les poissons, conçus naturellement pour aller vite et réaliser d’incroyables actions.

Nous aurions pu être encore plus fous et futuristes mais c’est prendre le risque de déconcerter les gens et de les rebuter, cela deviendrait contre-productif. Il s’agit ici de démystifier la peur des robots. Préparez-vous à une incroyable évolution prochainement. Daniel ne manque pas d’idées pour y parvenir. »

THE RED BULLETIN

HERI IRAWAN

« Le plancher, un élément clé pour plus de portance et d’espace pour les batteries. »

JC : « Absolument. C’est comme si les voitures prenaient des stéroïdes. Voir un bolide à l’aérodynamisme incroyable passer à 300 km/h sans pilote est une expérience démente. Les accidents seront inévitables même si personne ne se réjouit des coûts à supporter. Mais ça fait partie du sport automobile. »

ACTION

MATOS

MONTRES

par Gisbert L. Brunner

FINEMENT ROULÉE

Zenith El Primero Chronomaster 1969 Cohiba Edition

Contrairement au cigare qui l’a inspiré, le chronomètre 1969 édition Cohiba est étanche jusqu’à 100 mètres.

Le Cohiba, célèbre cigare cubain, est une référence en matière d’artisanat. On doit ce mélange à un artisan nommé Eduardo Rivera. En le découvrant, Fidel Castro en personne ordonne sa production dans une villa bien gardée, à l’attention exclusive des dignitaires du pouvoir. À ce jour, le Cohiba est encore roulé à la main et son finissage aussi précis qu’une horloge suisse a toujours lieu dans la même maison rebaptisée depuis El Laguito. Un point commun qui a poussé le fabricant de montres de luxe Zenith à créer un modèle pour marquer les 50 ans du Cohiba. Le cadran couleur tabac arbore le logo jaune et noir de la marque de cigare. Le boîtier embarque le mouvement automatique El Primero conçu par Zenith en 1969, trois ans après qu’El Comandante ordonne la production du Cohiba. Mais l’excellence et le luxe ne sont pas les seuls points communs entre ce garde-temps et le péché mignon de Castro, l’exclusivité en fait partie : l’édition en acier est limitée à 500 unités et 50 en or rose. Une idée révolutionnaire. zenith-watches.com

SANS MODÉRATION

Si fumer nuit à la santé, le tabac et le chocolat se portent bien sur un cadran.

IWC Pilot’s Watch Double Chronograph Edition « Antoine de Saint-Exupéry » Ce chronographe en acier inoxydable de 44 mm avec aiguille de rattrapante, limité à 1 000 unités rend hommage à l’aviateur et auteur du Petit Prince. iwc.com

Montblanc Heritage Spirit Date Automatic Parfois la perfection jaillit de la simplicité. Cette montre va à l’essentiel, à l’élégance pure : un cadran soleillé et un boîtier or rouge. Le fond transparent laisse apprécier la complexité des rouages. montblanc.com

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Swatch Schoggi Les Suisses sont connus pour l’excellence de leur horlogerie et de leur chocolat.

Cette montre combine les deux. Schoggi (cacao en dialecte) présente un cadran soleillé de 34 mm et une trotteuse rouge pour ajouter un zeste de folie à toute cette douceur. swatch.com

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ACTION

MOTEURS TRÈS BIEN DÉRIVÉ

La McLaren 570 GT embarque un moteur 3,8 litres biturbo V8, de 562 chevaux et une boîte 7 vitesses.

Gonflez vos accessoires.

iXOOST VuOTTO Un collecteur d’échappement de F1 en guise d’ampli pour iPhone.

Ce système audio fait main est fabriqué à partir d’une réplique du moteur V8 Crossworth. ixoost.it

FORCE TRANQUILLE ?

Le cœur du passionné de supercars Shmee150 balance pour l’élégante GT de McLaren « Je suis comme un fou. Je roule en 570 GT McLaren sous le soleil de Tenerife, qui rayonne au-dessus de mon toit panoramique. Plus qu’à régler la clim’ et tout sera parfait. Je mets les gaz. Pourtant, la sensation de conduite reste zen. La 570 GT constitue, avec la 570 S, la gamme Sport Series de McLaren. Si la seconde est orientée piste, la première, comme son nom l’indique, joue la carte “grand tourisme”, entendre : confort. Le hayon augmente l’espace de rangement de 220 litres tandis que le spoiler élargi compense la perte de portance due à la modification du fuselage. Plus souples, les suspensions gomment les imperfections des routes de Tenerife. Sa direction moins tranchante la rend un rien moins précise que la 570 S. Sa console centrale propose différents modes de conduite, sport, circuit, en jouant entre autres sur les réglages des suspensions et la reprise. Je suis plutôt fan de la 570 S, j’aime les sportives pures et dures, mais j’avoue que cette GT me surprend agréablement. Elle conserve les caractéristiques essentielles de la S tout en étant un supercar à usage quotidien. Une force tranquille qui résume à merveille l’essence d’une GT : une expérience de conduite à couper le souffle se consommant en toute sérénité. » mclaren.com

Clé Senturion Anglais spécialisé dans les supercars, Tim Burton, alias Shmee150, est très suivi sur le web. Il partage désormais son expertise avec The Red Bulletin. Et présente les voitures du mois en vidéo sur : redbulletin.com

Superleggera RS-9.1

LES CHEVAUX DU ROI

La nouvelle combinaison de course Sparco utilise un tissu ultraléger composé de trois couches. Les inserts élastiques Eagle au niveau des manches et du dos aèrent et renforcent ces zones. sparco.it

Koenigsegg mise sur la puissance pour régner sur le supercar « Regera signifie régner en suédois. C’est aussi le nom du premier modèle hybride de Koenigsegg, bien parti pour être sacré roi. Le dernier-né du constructeur suédois de voitures de luxe est doté d’une puissance dépassant l’entendement. Son moteur 5 litres V8 bibi turbo 1 100 chevaux couplés à un bloc électrique de 700 chevaux affiche des performances ahurissantes.

La Regera atteint 100 km/h en 2,8 sec et 400 km/h en 20 sec. Ce modèle hybride se recharge via une prise située à l’arrière du véhicule, au-dessus d’un évent de refroidissement dont la forme imite une sortie d’échappement. Une superbe esthétique couronne le tout. Je suis impatient de croiser Sa Majesté sur la route. » koenigsegg.com/regera

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Mieux que l’Apple Watch de votre pote, ce bracelet en titane pour supercar, en or rose ou diamants, utilise l’identification par radiofréquences pour ouvrir ou démarrer votre bolide.

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La Regera pèse à peine 1 470 kg et son toit se glisse sous le capot.

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PANASONIC MJ-L500

Frais ou glacé ? Avec la nouvelle centrifugeuse basse vitesse de Panasonic, le plaisir est à son comble : compacte, silencieuse, conviviale et facile à nettoyer, elle permettra, à vous-même et à ceux que vous aimez, de préparer des jus de fruits et de légumes toniques ainsi que des desserts glacés.

Prix : CHF 269.–

panasonic.com/ch 3

3

4

COVERZ

Le sac à dos Zimtstern COVERZ allie style, confort et utilité. Le COVERZ est le compagnon idéal que ce soit pour une randonnée en pleine nature ou dans la vie quotidienne.

Le sac à dos a été fabriqué avec un canevas résistant, 100 % polyester recyclé. Le sac comporte des sangles d’épaule à forme ergonomiques avec liaison horizontale qui assurent un confort optimal. Une variété de compartiments offre un espace de rangement généreux d’une capacité de 20 litres.

La poche intérieure avec fermeture éclair garde les objets de valeur en sécurité.

Grâce à son compartiment pour ordinateur portable avec accès direct, votre MacBook est prêt à l’utilisation en un tour de main.

Prix : CHF 99.– zimtstern.com 4

CHEMISE À MANCHES LONGUES COLUMBIA AM9142 CAMPSIDE CREST

Conçue pour ceux qui préfèrent adopter un look décontracté, cette chemise, à l’instar de la version à manches longues, présente un ourlet relevé sur les côtés, une surpiqûre centrale le long du dos et un T en travers de la poitrine. Confectionnée en coton léger, elle est ultra confortable.

Prix : CHF 69.–

columbiasportswear.ch

ACTION

CULTURE TV

« Pas de chapeau et pas de barbe…

Tu veux faire partie de la bande, ou bien ? »

UN CAGE DE QUALITÉ

La réplique fétiche de Luke Cage.

Luke qui ? On vous dit tout…

Combat de Cage

DU MERCENAIRE, FOIS SEPT

Le remake de ce classique est un défi. Le réal’ Antoine Fuqua nous dit comment il a mené sa mission et recruté ses sept mercenaires.

Comment est votre version comparée à l’originale de 1960 ?

Elle se défend. Elle respecte l’essence des Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa (film sorti en 1954 sur lequel le scénario des Sept Mercenaires est basé), à savoir la lutte des opprimés. J’en ai conservé le classicisme tout en filmant de manière moderne sans langage western ni crachat. De plus, les personnages sont plus hétérogènes, Denzel Washington dans le premier rôle avec Lee Byung-hun (Sud-Coréen), Manuel Garcia- Rulfo (Mexicain) et Martin Sensmeier (Indien d’Amérique).

Comment avez-vous déniché vos 7 ?

Ce fut difficile. Il fallait d’abord convaincre Denzel de jouer dans un western sur un cheval. Puis trouver un Steve McQueen en la personne de Chris Pratt, très demandé, mais qui adore les westerns. Je voulais reconstituer la paire Ethan Hawke/Denzel Washington (Fuqua les a dirigés dans Training Day), l’idée a enchanté Ethan, il voulait en être quel que soit le rôle.

Quel est le plus beau moment du film ?

Vous apprécierez l’attaque finale où deux cents chevaux se ruent sur la ville en dévalant la colline. Mais pour moi, c’est quand les gars remontent la rue en échafaudant un plan pour protéger la ville. Sept mercenaires dans toute leur splendeur.

Et puis il y a la BO de James Horner, son ultime…

James a joué un rôle clé dans l’aboutissement de ce projet.

Quand je ramais pour le boucler, il m’a dit : « Antoine tu vas réécrire l’histoire. » Sa mort a été un coup terrible. Puis on m’apprend qu’il m’avait laissé une surprise : sept morceaux inspirés du scénario. Ça a relancé toute l’équipe. Je ne sais toujours pas comment il a réussi ce tour de force sans voir une image du film.

Les Sept Mercenaires sort le 28 septembre ; sonypictures.com

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DES COW-BOYS DANS L’ESPACE, OU PAS...

Les Sept Samouraïs de Kurosawa ont inspiré d’autres films… moins réussis.

Les Mercenaires de l’espace (1980) Surnommé Les Sept Samouraïs de l’espace par le producteur Roger Corman, le premier rôle est tenu par Robert Vaughn.

Les effets spéciaux sont redevables à un jeune loup nommé James Cameron.

Trois Amigos ! (1986) La même histoire mais Les Sept Mercenaires sont remplacés par trois benêts que campent Chevy Chase, Martin Short et Steve Martin (notre photo). Le film sera à l’origine d’un sousgenre comique (Galaxy Quest, Tonnerre sous les tropiques).

Pulp Friction Au début des années 90, Tarantino préparait un film inspiré par sa passion pour la BD Marvel, Luke Cage : Héros à louer, sortie dans les années 70, avec dans le rôle-titre Laurence Fishburne.

Le projet étant finalement tombé à l’eau, il réalise Pulp Fiction à la place.

The Ridiculous 6 (2015) Une comédie western d’Adam Sandler au flop retentissant. Les critiques trouvaient le titre encore trop flatteur. Fait rare : ce film a obtenu 0 % d’avis positifs.

Une pseudo histoire Quand le jeune acteur (fan de BD) Nicolas Coppola, neveu de Francis Ford le réalisateur, prend un pseudo pour éviter les accusations de népotisme, il choisit celui du superhéros. Nicolas Cage tournera le Marvel Ghost Rider et sera même pressenti pour Superman.

La nouvelle série Luke Cage débarque sur Netflix le 30 sept. ; netflix.com

THE RED BULLETIN

PICTUREDESK.COM(3), GETTY IMAGES

FILM

Voilà des années que de nombreux acteurs se bousculent pour incarner ce héros Marvel, dont les pouvoirs incluent une peau inviolable. Isaiah Mustafa, connu aux US pour ses pubs Old Spice, est allé jusqu’à réaliser une bande-annonce avec lui dans le rôletitre et une parodie de films Marvel.

CULTURE

LA PLAYLIST TOMMY GUERRERO

FLASH BACH Led Zep ou Spirit ?

Qui est le père du riff de Stairway to Heaven ?

Bach l’aurait inspiré.

Quoi d’autre ?

Skateur unique durant les eighties (toujours en activité), membre de la Bones Brigade, musicien de talent, et l’un des plus illustres représentants de la « skate culture », Tommy Guerrero dévoile son BLKTOP Project, et le LP instrumental Concrete Jungle. Aux côtés de Ray Barbee (autre soldat de la Bones Brigade) et Chuck Treece, un pilier du « skate rock », il nous transporte à San Francisco (sa ville natale) vers le jazz et la soul des 50’-70’. Voici cinq titres chers à cet homme d’esprit et d’action. tommyguerrero.com

Talking Heads

Sailin On – de l’album Bad Brains

Born Under the Punches – de l’album Remain in Light

« Voilà un truc que je me passe à fond (systématiquement) quand je traverse des phases de changement. Ce titre des mythiques Bad Brains, des rastas punk venus de Washington, est comme un shot d’adrénaline sonique. Moins de deux minutes d’énergie pure. Tu en ressors comme si tu avais skaté toute la journée. C’est éreintant et grisant en même temps.

Salut les gars, je bouge ! »

« Quand Fela rencontre des punks géniaux sortis d’une école d’art...

Je ne sais pas si les New-Yorkais de Talking Heads ont fait une école d’art, c’est juste pour vous décrire, en fait. Quand deux mondes se percutent pour créer quelque chose de nouveau, qui apporte du sens.

Tant de sons indescriptiblement originaux, mais funky à la fois. De quoi vous donner envie de danser jusqu’à l’aube ! »

Mulatu Astatke

Jimi Hendrix

Tezeta – de l’album Éthiopiques 4: Ethio Jazz et…

Spanish Castle Magic – de l’album Axis: Bold as Love

« J’aime ce rythme façon valse, qui possède les qualités d’une berceuse. La mélodie des cuivres vient danser tout du long et instille un sentiment d’aisance. Cette pièce du musicien et arrangeur éthiopien considéré comme le fondateur de l’éthio-jazz pourrait tourner en boucle, je ne m’en rendrais même pas compte. Elle a des bienfaits réparateurs qui sont absolument indéniables. »

« L’ingénieur du son a en quelque sorte capturé la férocité de ce titre, ce qui est extrêmement rare à mes yeux. Les enregistrements ne semblent jamais à même de capturer le feu. On tient là une exception.

L’intensité est presque palpable. Il est dur de vous expliquer le lien émotionnel que j’ai avec cette chanson. Elle me donne envie de me jeter la tête la première dans un mur et de jouer avec le feu ! »

Olé – de l’album Olé

CLAUDINE GOSSETT

PROCOL HARUM A WHITER SHADE OF PALE

Bad Brains

John Coltrane « Je pourrais l’emporter sur une île déserte. Je ne m’en lasserai jamais, car je découvre quelque chose de nouveau à chaque fois. Je suis pris par l’approche linéaire mais très émotionnelle de ce morceau. Sa transe induit des qualités qui montent dynamiquement en flux et reflux, avec cette tension sousjacente... comme un petit feu sous vos pieds. Un track parfait pour des trips sans fin en bagnole. »

THE RED BULLETIN

ACTION

Ce classique de 1967, un des meilleurs morceaux de tous les temps selon les Rolling Stones, ressemble à s’y méprendre à la Suite pour orchestre Nr 3 de Bach, les accords dans l’intro sont quasi identiques à ceux du maître allemand.

THE BEACH BOYS LADY LYNDA Le leader du groupe Beach Boys a déclaré que Bach avait inspiré California Girls.

Avec Lady Lynda, le groupe va encore plus loin. L’intro du morceau au clavecin n’est autre que la Cantate 147, « Jésus, que ma joie demeure. »

LE GADGET Nura

Produit par une startup australienne, ce casque offre une expérience auditive sur mesure. Grâce à une série de sons stimulant une réaction sonore dans la cochlée, l’appareil détermine la façon dont vous percevez les fréquences.

Ces données sont ensuite utilisées pour paramétrer un son adapté à votre écoute. nuraphone.com

MUSE PLUG IN BABY L’intro de ce titre à succès sorti en 2001, a été déclaré l’un des meilleurs riffs guitare de l’histoire mais peu savent que ce n’est pas une pure création de Matt Bellamy mais l’extrapolation d’une œuvre pour orgue de Bach, la Toccata et Fugue en ré mineur.

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ACTION

« Je connais chaque pierre et virage de tous les parcours. » Aaron Gwin, triple vainqueur de la coupe du monde UCI de VTT descente.

Bienvenue en Andorre !

La descente y débute en douceur mais très vite, les passages vertigineux s’enchaînent. Scotchant.

RED BULL TV

TOUT UN MOIS D’ACTION LIVE

L’air rare des sommets andorrans, le Pays de Galles et ses chemins escarpés, le surf en Afrique du Sud et des concerts d’enfer.

COUPE DU MONDE UCI VTT LIVE 3-5 SEPTEMBRE La Coupe du monde de Mountain Bike UCI revient en Andorre dans le domaine Vallnord, avec au menu un tracé rapide et difficile en descente et un défi à haute altitude en cross-country.

3 sept., 12 h 30 UTC – DHI Femme/Homme; 4 sept., 9 h UTC – XC Femme; 5 sept., 12 h UTC – XC Homme.

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THE RED BULLETIN

CULTURE COMME SI VOUS Y ÉTIEZ !

BESTIVAL MUSIC FESTIVAL

LIVE 9-11 SEPTEMBRE, 17 HEURES UTC Lancé en 2004 sur l’Île de Wight par le célèbre DJ Rob Da Bank, le Bestival clôture en force la saison des festivals. De Wiz Khalifa à The Cure, le plateau y est énorme et l’éclectisme de rigueur.

RED BULL HARDLINE

REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT Red Bull TV est une nouvelle chaîne globale et multiplateforme forte en programmes originaux et hors du commun. Accessible où que vous soyez, sur tous vos supports favoris, l’expérience se vit maintenant sur redbull.tv

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SVEN MARTIN/RED BULL CONTENT POOL(2), BARTEK WOLINSKI/RED BULL CONTENT POOL, STEVE STILLS/RED BULL CONTENT POOL, BARTEK WOLINSKI/RED BULL CONTENT POOL, ERIK VOAKE/RED BULL CONTENT POOL

LIVE 18 SEPTEMBRE, 20 HEURES UTC L’élite mondiale de la descente VTT fait halte à Dinas Mawddwy, Pays de Galles, pour le tracé le plus relevé de l’année. Intense.

LET’S BE FRANK

PREMIÈRE : 19 SEPTEMBRE Chaque année, le surfeur de vagues géantes sud-africain Frank Solomon s’éclipse durant cinq mois. Pour faire quoi ? Rien, pas même la réalité, ne pourra mettre son rêve en péril. Un doc choc.

AUSTIN CITY LIMITS MUSIC FESTIVAL

LIVE 30 SEPT.-2 OCT., 14-22 H (HEURE LOCALE) Austin, Texas, serait la capitale mondiale de la musique live. En découvrant ce festival installé dans le parc Zilker, vous pigerez… pourquoi Radiohead et Major Lazer lui ont dit oui !

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ACTION

CULTURE

MA VIE EN JEUX MARK NAUTA

LA GUERRE DES CLONES

Le concepteur a cosigné l’une des plus grosses sorties de jeux stratégie au tour par tour de l’année : XCOM 2. Nauta nous raconte les jeux clés de son parcours.

Vintage, ils font un retour en force.

LE JEU QUI M’A LE PLUS INSPIRÉ MASS EFFECT

« Je voulais être concepteur de jeu avant même d’y avoir joué.

Mais c’est avec la série Mass Effect que j’ai pris conscience de la puissance de ce média, de sa capacité à susciter l’émerveillement et la sensation d’aventure grâce à des personnages captivants et une progression dans le jeu bien pensée. »

« XCOM 2 est le premier jeu où je suis impliqué de manière professionnelle. Pas mal pour un début. Mon expérience précédente se limite à des projets étudiants indépendants tels que Tetrapulse, jeu d’action en mode coopératif et Groovy Tuesday, un jeu musical où vous faites de la trottinette dans la peau d’un éléphant, une transition idéale pour bosser sur des jeux de stratégie purs et durs. »

MON TOUT PREMIER JEU WORLD OF ILLUSION STARRING MICKEY MOUSE AND DONALD DUCK

ASTUCE « Dans XCOM 2, opter pour des tactiques agressives est vital. Les aliens ennemis sont dotés de pouvoirs redoutables, alors n’hésitez pas à les liquider à la moindre occasion, et le plus tôt sera le mieux. »

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« J’y ai joué toute mon enfance avec ma sœur. Nous explorions et résolvions les énigmes en duo. J’étais dingue de la Mega Drive Sega. J’ai dévoré les jeux Sonic et la série Road Rash.

Tout ça à l’âge de cinq ans, et depuis, les jeux vidéo occupent une place importante dans ma vie. »

Le jeu portable à l’ancienne. Écran 2,8 pouces et batterie rechargeable, la console est livrée avec 20 jeux classiques pré-installés dont Sonic The Hedgehog.

MON JEU DU MOMENT ROCKET LEAGUE

« Je joue à la plupart des jeux multijoueurs, de Rocket League à Civilisation V marathon, une façon agréable de rester en contact avec mes potes à travers le pays. J’apprécie toujours les jeux en solo mais jouer avec les amis reste plus fort. »

LE JEU À EMPORTER SUR UNE ÎLE SUPER SMASH BROS. MELEE

« J’y joue depuis l’âge de quinze ans, et je ne m’en lasse pas à l’instar de sa communauté encore très active. La marge de progression du niveau de jeu est énorme dans Super Smash Bros. Melee. J’espère que bien d’autres joueurs se retrouveront coincés sur l’île pour les affronter. »

Atari Flashback 6 La console qui a popularisé le jeu de salon dans les années 70, revient dans une version prête à l’emploi avec deux manettes sans fil et 100 jeux inclus dont Space Invaders et Centipede.

Sinclair ZX Spectrum Vega+ Issue du jeu PC des années 80, la console inclut 1 000 jeux et de la mémoire pour d’autres encore. Clive Sinclair, inventeur du ZX Spectrum, a mené le projet via un financement participatif.

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GETTY IMAGES

LE 1ER JEU SUR LEQUEL J’AI BOSSÉ XCOM 2

Sega Mega Drive Arcade Ultimate Portable

CULTURE

ACTION

CAN ART

Le crayon aiguisé de Dietmar Kainrath.

DIETMAR KAINRATH

QUALIFICATIONS DES PAYS DE L’UEFA POUR LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL 2018 : À PARTIR DU 4 SEPTEMBRE 2016.

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ACTION

AGENDA

Au millimètre : sur un circuit mixant terre et asphalte, six autos vont drifter à l’unisson.

FIA RALLYCROSS

Petites, quatre roues motrices, elles se tirent la bourre sur des circuits hybrides.

Roue dans roue. Ou plutôt, porte à porte. Les 3 et 4 septembre, le championnat du monde de Rallycross envahit le circuit de Lohéac, en Bretagne, long de 1 150 mètres et constitué à 60 % de graviers et à 40 % d’asphalte. Lors de chaque manche qualificative (5 voitures engagées) comme durant la finale de chaque étape (6 véhicules en action), tout pilote se doit de compléter un « tour joker » – genre d’itinéraire bis – et décide à quel moment s’y coller.

De quoi attiser une excitation maximum tout du long de la compétition, dans des enceintes accueillant jusqu’à 70 000 spectateurs. Les pilotes sont tous des boss dans leurs disciplines, venus d’horizons variés : du vétéran WRC Petter Solberg à des pros du drift bien connus sur YouTube, jeunes et souvent venus de Scandinavie, en passant par l’autorité Mattias Ekström. Cerise sur le turbo, le plus titré des pilotes de rallye de tous les temps, le neuf fois champion du monde Sébastien Loeb, est présent au top du général pour sa première saison.

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Le bureau du pro : Loeb à bord de sa 208 WRX. À sa droite, le frein à main.

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L’AGENDA 2016

Championnat du monde de Rallycross.

RESPECT ET SAVOIR-FAIRE

Soutenu, disputé, le format du Rallycross a séduit Seb Loeb.

« TU SAIS QUE ÇA VA FRITER D’ENTRÉE !

C’EST TRÈS INTENSE. » Sébastien Loeb, membre du team Peugeot Hansen

En quoi le Rallycross est unique et motivant pour M. Loeb ?

Tout d’abord parce que tu as plusieurs départs lors d’une manche chaque week-end, avec toute cette adrénaline. Tout est remis en question à chaque fois, tu pars en ligne, il y a une certaine tension... Beaucoup de choses se jouent au départ, dès le premier virage. Tu sais que ça va friter d’entrée ! C’est très intense.

Se tirer la bourre, le côté baston, ça vous a plu direct ?

Tu peux être offensif, mais fais-le intelligemment. Un minimum de respect et de savoir-faire.

Certains pilotes sont capables de se battre de façon assez propre, mais tu as aussi deux ou trois bourrins, dont tu sais qu’ils vont te mettre des coups de porte pour rien. Il y a forcément du contact, car on roule sur des routes sinueuses et peu larges, mais le but est d’aller vite.

16-17 avril

MONTALEGRE Portugal

7-8 mai

HOCKENHEIM Allemagne

Quelles sont les spécificités de votre voiture en Rallycross ?

Elle est proche d’une voiture de WRC sur pas mal de points.

Poids, quatre roues motrices, un équilibre similaire... ça se conduit de la même façon, avec plus de chevaux. Et des pneus différents, qui tolèrent la dérive, le drift, sans perdre trop de temps. Tu as un frein à main, tu peux la mettre en tête à queue, tu as la puissance pour faire des 360, des dérives avec 40 ° d’angle. C’est amusant.

Quelle est votre stratégie avec le fameux « joker lap » ?

Cela varie selon les courses et les opportunités… il n’y a pas de stratégie préétablie. Le joker, ça sert à ne pas avoir d’autres mecs dans les pattes, pour pouvoir aller le plus vite possible.

14-15 mai

METTET Belgique

28-29 mai

LYDDEN HILL Grande-Bretagne

11-12 juin

HELL

Norvège

2-3 juillet

HÖLJES Suède

6-7 août

TROIS-RIVIÈRES Canada

3-4 septembre

LOHÉAC France

17-18 septembre

BARCELONE Espagne

1-2 octobre

PEUGEOT 208 WRX

RIGA

Une bête déguisée en petite auto.

COMMANDES

WORLD/RED BULL CONTENT POOL(2), FLAVIEN DUHAMEL, OSKAR BAKKE/RED BULL CONTENT POOL

MOTEUR

Boîte six rapports à commande séquentielle manuelle, une direction assistée et un frein à main hydraulique.

AÉRODYNAMIQUE CARROSSERIE Seuls le toit, le pare-brise et la porte passager sont d’origine. Poids minimum autorisé : 1 300 kilos.

Un aileron arrière en carbone est autorisé, du moment qu’il est conforme aux règles sur son format.

PNEUS

THE RED BULLETIN

15-16 octobre

ESTERING Allemagne

26-27 novembre

ROSÁRIO Argentine

fiaworldrallycross.com

Près de 560 chevaux. Et 850 Nm de couple. Soit 8 fois plus que l’entrée de gamme de la 208 dans votre garage.

Chaque voiture a des pneus Cooper de 17’’.

Pour les ajuster, jouez avec la pression.

Lettonie

Le casting

SUSPENSIONS Nécessaires au contrôle sur les sauts, elles offrent un ressenti super précis sur les zones en asphalte.

PERFORMANCE

COFFRE

L’accélération épate plus que la vitesse de pointe de 200 km/h : de zéro à 100 en 1,9 seconde.

Il n’y en a pas, car il est occupé par le système de refroidissement moteur, à l’abri des collisions.

Le tenant du titre est Petter Solberg, sur une Citroën DS3. Tout proche en 2015, on trouvait le jeune Suédois Timmy Hansen (actuel partenaire de Loeb, sur Peugeot 208), son compatriote Johan Kristoffersson (VW Polo) et le Norvégien Andreas Bakkerud (Ford Focus RS). Aussi au casting, Mattias Ekström (Audi) et le roi du drift, Ken Block (Ford). De la folie.

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ACTION

AGENDA À VOS AGENDAS Les rendezvous clés des semaines à venir.

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septembre Jungfrau Marathon Le « plus beau tracé de marathon du monde » est aussi très relevé.

Outre les 42,195 km à travers un paysage de toute beauté, il faudra franchir 1 829 m de dénivelé qu’impose le triptyque alpin Eiger, Mönch et Jungfrau.

10.9 ; Interlaken

3 septembre Red Bull Alpenbrevet 2016 Départ : Lugano Le plus grand événement cyclomoteur d’Europe. Mille participants au style débordant de créativité se lancent à travers le Tessin sur des Ciaos, Maxis et autres Tomos, l’occasion de raviver leur passion du boguet. Long de 124 kilomètres, le parcours comporte quelques côtes difficiles à négocier comme celle du col de l’Alpe di Neggia. Ici, la vitesse importe peu, l’essentiel est d’aller au bout. Toutes les infos sont sur redbullalpenbrevet.ch

19-21 août Zug Sports Festival

Jusqu’au 11 septembre Lucerne Festival Lucerne

Zoug

Un orchestre prestigieux, des maestros légendaires, des solistes virtuoses… Le festival de musique classique de Lucerne séduit chaque année plus de 120 000 mélomanes à Pâques, en été et en automne.

Au programme de l’été : la violoniste allemande Isabell Faust et la chef d’orchestre estonienne Anu Tali (photo). ( lucerne lucernefestival.ch/fr

Outre la grande diversité de sports et des spectacles impressionnants (comme les shows aquatiques sur le Lac de Zoug), le festival suisse offre aux visiteurs la possibilité de découvrir de nouveaux sports tels que l’empilement de caisses ou encore le skimboard. zugsports.ch

25 août Athletissima Lausanne Meeting d’athlétisme de Lausanne : la star du saut en hauteur, l’Ukrainien Bohdan Bondarenko, et le perchiste français Renaud Lavillenie (photo), recordman de la discipline, ont d’ores et déjà confirmé leur présence. lausanne.diamondleague.com

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Le 21 août, Anu Tali sera au pupitre.

10

septembre Sunn O))) + Big Brave Le rendez-vous des mordus de metal et de bruit : avec leurs riffs de guitare déments, Sunn O))), groupe de drone metal américain culte officiant en robes de druides, est considéré comme étant le plus bruyant au monde !

Rocking Chair, Vevey

17

septembre Swiss Alpine Battle Lors de cette compétition en duo unique, des athlètes de CrossFit s’affrontent à 1 300 m d’altitude. Pousser, soulever, se hisser et courir sont au programme de deux jours d’efforts intenses en salle et en extérieur. swissalpinebattle.com, 17 et 18.9 ; Villars (VD)

THE RED BULLETIN

ROMINA AMATO/RED BULL CONTENT POOL, OLIVIER METZGER, JOUNI HARALA

Red Bull Alpenbrevet, rouler doucement mais longtemps.

ACTION

ET SI…

3

Observer les plantes

« Observez et comparez les plantes situées en zone humide avec celles situées en zone plus sèche.

Cela vous permettra d’établir une carte de l’humidité. Si vous devez gravir une colline, vous pourrez ainsi opter pour une voie où vous resterez au sec. Enfin, il est bon de se rappeler que les arbres tendent à pousser à l’horizontale sur un versant sud et à la verticale sur un versant nord. »

4

… ON NE S’ÉGARAIT JAMAIS La carte numérique est une formidable invention mais quand la batterie lâche, le monde redevient une jungle impénétrable. Troquez Google pour Gooley, Tristan Gooley, explorateur et auteur de The Natural Navigator. Lassé par la prévisibilité du voyage moderne, il adopte les techniques d’orientation des Inuits, des Touaregs et des Dayaks. « Avant, je considérais la nature comme de la verdure envahissante. À présent, j’y trouve un ensemble d’indicateurs. » Gooley a mené de nombreuses expéditions aux quatre coins de la planète.

Il est à ce jour le seul à avoir traversé l’Atlantique en solo par mer et par air. « Une virée de 3 kilomètres en m’orientant grâce aux étoiles, aux arbres et aux animaux provoque la même jubilation que mes virées en canot durant mon enfance. » naturalnavigator.com

1

Apprendre à observer

MARK THOMAS

« Dans un premier temps, notre cerveau perçoit le mouvement comme un signe de danger ou une opportunité avant d’y ajouter formes et couleurs.

Ce réflexe peut être contourné. En regardant de gauche à droite, le cerveau est en pilotage automatique induit par notre mode de lecture. Et de droite à gauche, la qualité de l’observation augmente, la vue informe le cerveau de manière différente avec un niveau d’attention plus élevé. »

THE RED BULLETIN

2

Puis fermer les yeux

« La vue est un sens impérieux qui peut fausser notre jugement. Pour être pile en face du vent, fermez les yeux et orientez le visage jusqu’à sentir le vent sur les deux côtés de votre nez. Maintenez les yeux clos et fendez l’air avec la main.

La fraîcheur doit être ressentie sur les deux côtés. Ainsi vous saurez avec exactitude d’où vient le vent et vous pourrez anticiper les aléas de la météo. »

Prêter attention aux détails

« Les Touaregs m’ont appris que sur le sable, le vent produit des ondulations asymétriques : le côté d’où vient le vent est moins creux que celui à l’opposé. Il en va de même sur une plage. Les ondulations asymétriques impliquent un écoulement de l’eau à sens unique du peu profond vers le plus profond. Les ondulations à sommet plat indiquent la présence de marée. Les ondulations symétriques marquent l’endroit où les vagues se brisent. Ces données permettent d’interpréter l’activité de l’eau avant de surfer, naviguer ou pratiquer le kayak. Si l’eau reflue, la baignade y sera déconseillée, le courant risquant de vous entraîner. »

5

Naviguer en eaux fortes

6

Éviter les excursions de nuit

« On appelle Glitter Path (voie scintillante, ndlr) le faisceau de lumière qui se reflète sur l’eau au coucher du soleil. La largeur du faisceau informe sur l’agitation de l’eau, plus il est large, plus les vagues sont hautes.

Souvent, la largeur est par endroits irrégulière et renflée, signe d’une eau très agitée ou d’une zone très exposée au vent. Cette technique marche aussi avec l’éclat de lune en haute mer. »

«Les Touaregs ne voyagent jamais de nuit. Ils me l’expliquent en me proposant une balade nocturne pendant laquelle je devais trouver le chemin du retour. Je savais où les points cardinaux se situaient, que nous avions marché 20 minutes dans une direction puis 20 autres vers l’ouest, mais une variation de l’angle du clair de lune d’à peine 15 degrés suffit à donner au désert une tout autre apparence.»

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ANGE GARDIEN (à partir de CHF 35 par an)

LA CARTE DE SAUVETAGE D’AIR ZERMATT Joue la sécurité lors de toutes tes randonnées: avec la carte de sauvetage d’Air Zermatt. Nous te protégeons dans la Suisse entière, que tu aies besoin d’un hélicoptère, d’une ambulance ou même d’un avion. Et si la nécessité d’un conseil médical ou d’un vol de rapatriement se fait sentir un jour ou l’autre à l’étranger, tu peux aussi te fier à Air Zermatt.

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www.air-zermatt.ch

ACTIVE WEAR

BIEN HABILLÉ Du bleu de travail au treillis militaire, la plupart de nos vêtements revêtent un aspect pratique. Mais le boom du high tech dans le sport a fait émerger des tissus et des designs qui transforment notre seconde peau…

En 1958, le skieur Ed Scott invente le bâton de ski en alu, créant par la même occasion la marque de sport à son nom. scott-sports.com

Faites un geste pour la mer avec le pull Ocean Crew Sweat : son fil bionique est fabriqué à partir de plastique recyclé. oneill.com

Tenue de golf, chaussettes, adidas Originals Tennis T-shirt… les losanges sont LE motif casual sportif. adidas.com

Le polo, c’est pour les joueurs de tennis qu’il a été créé – mais le modèle Olymp Polo ne fait pas de distinctions. olymp.com

TOPS Le Dry Pique Designed Polo Shirt sort du lot avec son col anti-UV et son tissu respirant au séchage rapide. uniqlo.com

THE RED BULLETIN

Qui se souvient qu’à la base, le T-shirt n’était qu’un simple sous-vêtement ? Quant au sweatshirt – qui, comme son nom l’indique, était conçu pour transpirer dedans –, il s’est depuis bien longtemps affranchi de la salle de gym. On n’hésite pas à les porter en toute occasion.

Ce gris est associé aux vêtements de sport des militaires. Mais sur le Mont Blanc Raglan Sweat, il fait très classe. howl-london.com

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ACTIVE WEAR

PANTALONS Les joggings et autres pantalons de running sont à la mode depuis un bail, mais grâce au boom de l’athleisure, plus besoin de s’appeler Kanye pour en porter un dans un quatre étoiles.

Le pantalon Levi’s Skateboarding Collection Work Trousers mixe parfaitement workwear et culture jeune si chers à la marque. levi.com

Le pantalon Traveler Slub Twill Pant doit son nom à son coton au tissage irrégulier et à sa coupe de style grimpeur. obeyclothing.co.uk

Le style foot rétro en place dans la tendance athleisure, comme avec le futal fuselé Trefoil Football Club Track Pants. adidas.com

Ultraléger et résistant aux intempéries, l’Alpine Houdini Pants vous protège des éléments tout en étant respirant. patagonia.com

Le pantalon Eden Sweat Pants est fabriqué en tissu-éponge dans le style intemporel des vêtements de sport de l’armée US. finisterre.com

Le Todd Snyder X Champion Classic Sweatpant a l’air si confortable qu’on hésiterait presque à le porter dans un endroit chic. toddsnyder.com

Ultraconfortable, le pantalon Belvidere Pant est fait pour traîner à la maison. Ou pour rester replié dans sa poche latérale. burton.com

Le Moto Sweatpants doit son nom à ses ge genouillères côtelées. Fabriqué dans un tissu déjà usé pour plus de confort. aviatornation.com

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ACTIVE WEAR Adidas affiche sa maîtrise en matière de technologie ès baskets avec l’Ultra Boost Uncaged. La tige Primeknit Sockfit est flexible et confortable, tandis que la semelle d’usure en Stretchweb booste votre foulée. adidas.com

Réédition de 1991, la Air Huarache Ultra arbore une bride élastique, une empeigne en mesh et en mousse perforée, ainsi qu’une semelle interméintermédiaire légère qui fait aussi office de semelle d’usure. nike.com

La DynaFlyte tient plus de la torpille que de la basket – et à juste titre.

L’Impact Guidance System d’Asics associe différents éléments qui améliorent votre démarche naturelle, de la réception à l’impulsion. asics.com

CHAUSSURES De la Converse Chuck Taylor All Stars à la Nike Air Jordan, la mode et le sport doivent beaucoup au design et aux performances des sneakers. Innovantes côté matériaux comme en ingénierie, avec les chaussures de sport d’aujourd’hui, on entre dans une nouvelle ère du style et de la gagne.

La toute première Vans Sk8-Hi est sortie en 1978. 38 ans plus tard, ce classique de la culture skate n’a pratiquement pas changé, avec toujours la même tige en toile et la même semelle gaufrée en caoutchouc. vans.com

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Vingt ans après sa première sortie, l’Instapump Fury OG semble toujours aussi avant-gardiste. Offrez-vous un retour vers le futur confortable et bien rétro avec ces beautés gonflées. reebok.com

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ACTIVE WEAR

ACCESSOIRES Les tenues de sport pratiques et stylées ont de plus en plus la cote, mais ça ne s’arrête pas aux fringues.

Montres connectées, lunettes de soleil, sacs à dos, etc. Vos accessoires aussi méritent d’être fin prêts pour l’action.

Julbo a commencé à fabriquer des lunettes de soleil pour les cristalliers chamoniards au début du XXe siècle. Avec sa polarisation Spectron 3, le modèle Beach protège vos yeux et leur prunelle. julbo.com En route pour le bureau ou pour l’aventure ?

Quoi qu’il en soit, le Woodford Daypack ne vous laissera pas tomber. jack-wolfskin.com

La Fitbit Blaze, une smartwatch élégante qui suit vos activités sportives et mesure votre fréquence cardiaque. fitbit.com

Dans l’histoire qui lie mode et sportswear, la casquette de baseball reste un classique, a fortiori dans ce gris intemporel. soliver.eu

Les Sensoria Smart disposent de capteurs de pression qui transmettent vos pas et vitesse à une appli sur votre tel. sensoriafitness.com

Le trèfle est aussi cool en mode streetwear que sur les tenues de sport des pros. Alors sur une coque d’iPhone SE... adidas.com

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Rares sont les marques à allier aussi bien sport extrême et style haut de gamme que Nixon, ici avec la ceinture Enamel Icon II. nixon.com

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ACTIVE WEAR

La Series One affiche une coupe slim pour garantir une liberté de mouvements totale.

Le résultat est super stylé. reebok.com

Le Keb Eco-Shell ne manque pas de classe.

Ni de fonctionnalité avec ses trois épaisseurs coupe-vent et imperméables. fjallraven.com

La Versaclime Shell, avec ses coutures étanches, offre une protection optimale contre le mauvais temps. eu.lululemon.com

Avec son isolation haut de gamme en matière synthétique, la Xenox X Hoodie est conçue pour les activités alpines et urbaines. rab.equipment

La Legacy Insulator tient bien chaud grâce à son tissu polaire agrémenté d’empiècements à isolation PrimaLoft. hellyhansen.com

VESTES Confortable et imperméable, la Golis Polartec Jacket présente également un rapport poids/ chaleur impressionnant. buffwear.com

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À l’origine, l’anorak a été conçu pour une raison purement pratique : se protéger du froid et des intempéries. Fabriqué aujourd’hui dans des matériaux de pointe et affichant une esthétique moderne, il vit une deuxième jeunesse : c’est l’un des vêtements de sport les plus stylés du moment, et il est plus fonctionnel que jamais.

Pas aussi bon en snow que Seb Toots, médaillé aux X Games ? Avec sa veste, vous résisterez aussi bien que lui aux éléments. oneill.com

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MAKES YOU FLY

Que fait un quintuple champion des X Games en quête d’inspiration ? Il se construit son propre bike park. Et qu’en est-il si ce champion n’est autre que la superstar vénézuélienne Daniel Dhers ? Il le construit avec du sel. Ça tombe bien, les 10 000 kilomètres carrés du désert de sel d’Uyuni en Bolivie offrent ce matériau de construction en abondance. instagram.com/danieldhers

CAMILO ROZO/RED BULL CONTENT POOL

SALAR DE UYUNI, BOLIVIE, 11 AVRIL 2016

« Les poumons et les yeux qui brûlent, la gorge qui gratte : une journée d’enfer. » L’as du BMX Daniel Dhers (31 ans) s’offre un quarter pipe en sel à plus de 3 600 m d’altitude.

THE RED BULLETIN SORTIRA LE 20 SEPTEMBRE 2016.

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