Organics. The Lifetime Magazine CF 01/21

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1.2021 CHF 9,80

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2021, LA RENAISSANCE DANIEL BRÜHL, CARA DELEVINGNE, FABIO NOVEMBRE, VERENA ALTENBERGER SEVEN – LE ROI DE LA SOUL, COURSE DE HOT RODS DANS LE NEW JERSEY GUIDES DE VOYAGE : MILAN, ISTANBUL, STOCKHOLM

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ÉDITORIAL BIENVENUE !

Chère lectrice, cher lecteur !

La parution de ce nouveau et deuxième numéro d’Organics.

The Lifetime Magazine coïncide avec un événement particulièrement heureux - ce qui est d’autant plus rare depuis le début de la pandémie : nous célébrons la réouverture du monde, enfin ! Et cela tombe bien : les personnalités qui illustrent nos pages mettent leur talent à contribution pour enrichir leur et nos vies, par le biais de leurs actes, de leurs créations ou de leurs réflexions. C’est dans leurs parcours que nous puisons l’inspiration nécessaire pour une renaissance cette année ! ÉDITORIAL

Un moment fort de ce numéro : la ­rencontre sous-marine avec la nageuse artistique Nadine Brandl. Page 32

L’architecte italien de renom Fabio Novembre, un homme optimiste, un humaniste et citoyen du monde, nous confie son Manifeste pour une réouverture du monde. Il y parle de nos rapports humains et du sens du toucher dans nos échanges. La chaleur humaine, qui donne du sens à nos vies, est elle aussi source d’inspiration. Cette chaleur, Bas Kast l’expérimente avec la douceur des jours et des souvenirs d’été, comme il le raconte dans son nouveau roman.

HARIS NUKEM (COUVERTURE), KONSTANTIN REYER

Nous nous entretenons aussi avec des personnes qui s’efforcent de faire du monde un endroit où il fait bon vivre. Comme avec Seven, le chanteur de soul qui s’apprête à partir en tournée. Ou avec Mel Stultz, du New Jersey, qui réunit les plus belles automobiles classiques des États-Unis pour une course (-parade ) sur la plage. Et en suivant nos guides à travers Milan, Istanbul ou Stockholm, la nostalgie du voyage vous redonnera peut-être l’envie de partir… à nouveau !?

Tout l’équipe vous souhaite une belle lecture avec ce deuxième ­numéro d’ Organics. The Lifetime Magazine !

La rédaction

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CONTRIBUTEURS

LES TALENTS À BORD

Anne Waak La journaliste berlinoise s’est entretenue pour nous avec l’auteur à succès Bas Kast au sujet de son dernier ­roman, qui est aussi la thématique central de ses recherches : comment donner un sens à la vie ? Réponse — page 94.

NOS ÉQUIPIERS POUR CE NUMÉRO

Vera Hotsauce En Suède, on connaît mieux Vera Carlbom sous son nom d’artiste, Vera Hotsauce, chanteuse pop. C’est elle qui nous entraîne à la découverte de Stockholm — page 114.

Leadership Qualities (2019)

Claudia Meitert Comment capturer la magie d’une ville entière en un seul dessin ?

L’illustratrice allemande (ici dans un autoportrait) a réalisé cet exploit à trois reprises. Retrouvez ses plans de Milan, Istanbul et Stockholm — dès la page 102.

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En couverture de chaque numéro, nous célébrons le travail d’un artiste. Cette fois-ci : les portraits du photographe de mode londonien Haris Nukem.

ORGANICS. THE LIFETIME MAGAZINE : Comment décririez-vous vos photos ?

HARIS NUKEM : Quand j’ai commencé à prendre des photos, je voulais faire une déclaration stylistique avec les images. Je voulais créer quelque chose de simple que les gens n’avaient jamais vu auparavant. Mon style est essentiellement né de la fusion de la photographie de mode et de l’aspect brut du journalisme de guerre, d’images d’actualité, que je voyais tous les jours dans le Wall

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CLAUDIA MEITERT

Sabine Haag Avec le Kunsthistorisches Museum de Vienne, Haag dirige l’un des plus ­importants musées d’Europe. Médiatrice culturelle passionnée, elle est aussi la ­rédactrice du Pouvoir de l’art — page 86.

Couverture : L’intensité du portrait, par Nukem

CHRISTIAN WERNER, PICTUREDESK.COM

Waltraud Hable L’auteure à succès aux éditions SPIEGEL parcourt le monde en tant que nomade épistolière numérique depuis trois ans.

Pour nous, elle a fait le portrait de deux femmes aux CV tout aussi colorés que le sien : la nageuse Nadine Brandl et la comédienne Verena Altenberger — page 32 et page 50.

CONTRIBUTEURS

Haris Nukem

Status Update (2019)

Street Journal. Le but était de créer quelque chose que je trouvais cool.

Death of Facts (2019)

Au cours de mes voyages comme photographe, je suis devenu ­directeur de la création d’une petite Quel est votre plus grand talent en maison de disques. Je me souviens du tant qu’artiste ? fondateur du label : il prononçait le Je crois que pour savoir ce même discours jour après dans quoi vous êtes bon et jour, avec un enthouce dans quoi vous êtes siasme sans cesse renoumauvais, vous devez velé. C’était impressiond’abord identifier tous les nant. Ce type savait aspects de votre personexactement ce qu’il ­aimait et ce qui avait du sens nalité qui constituent un pour lui. Moi, je n’avais jatalent. Ensuite, il faut se concentrer sur ces talents mais eu de telles convicet mobiliser un maximum tions avant. C’est en préNotre Une : l’œuvre de Haris Nukem, LA . d’énergie pour les exploiparant ma première expo que j’ai découvert cet enter, et laisser tomber tout ce dans quoi vous êtes nul, ainsi vous thousiasme inébranlable. ne perdrez pas votre temps.

Ce fut donc un tournant ?

C’est là que j’ai commencé à raconter Le monde de l’art peut être très une histoire à travers mes photografermé. comment était-ce d’entrer dans ce monde ? Et comment estphies. Elles ont donc nécessité un ce aujourd’hui, en tant que photo­effort de production beaucoup plus important de ma part. Ce nouveau graphe reconnu ?

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NOS ÉQUIPIERS POUR CE NUMÉRO

voulait devenir dessinateur de BD. Cet artiste autodidacte a créé sa propre entreprise de mode avant de se tourner vers la photographie. Aujourd’hui, ce Londonien d’origine bosniaque né en 1989 est l’un des photographes de mode les plus surprenants d’Europe.

lien avec la narration photographique m’a donné la force d’aller de l’avant et de pousser grand la porte pour entrer dans le monde de l’art.

Que pouvons-nous attendre de vous à l’avenir ?

Je veux m’attaquer à des récits plus importants et tisser une série de petites histoires pour en faire une grande, de sorte que chaque œuvre se suffise à elle-même, mais que tout cela ait aussi un sens dans son ensemble. J’ai hâte d’explorer le monde numérique. La popularité croissante des NFT (Non fugitive Tokens, une sorte de filigrane numérique grâce auquel les œuvres peuvent être vendues avec un cachet d’unicité, ndlr) est passionnante. Ils ont créé un espace où les talents au-delà des galeries, tels que les artistes graphiques et animateurs 3D, peuvent être reconnus.

Expo : maddoxgallery.com ; harisnukem.com

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SOMMAIRE

SOMMAIRE

ADVENTURE+MOTION

RECREATION+ENJOYMENT

PARTY+EVENTS

Parade vintage Sur les traces des véhicules de la Race of Gentlemen 12

La vie de rêve Nadine Brandl fait son show à Las Vegas 32

L’optimiste Verena Altenberger sourit à la vie, qui le lui rend bien 50

Muse sauvage La riche carrière de Cara Delevingne 26

Daniel Brühl, relax Sa femme est de bon conseil, et il le sait 42

Seven est de retour Le chanteur de soul sur les 7 albums qui ont marqué sa vie

Must-haves Accessoires pour petites et grandes aventures 28

Must-haves Compagnons de route pour des jours heureux 46

Must-haves Les indispensables pour ­briller en soirée 62

Cocktail Le Bäng Boom Bäng! de Marie Rausch 29

Cocktail L’Amorist d’Alexander Knoll 47

Cocktail Le Limoncello Spritz d’Isabella Lombardo 63

LIFESTYLE+TRENDS

ARTS+PHILOSOPHY

GUIDES DE VOYAGE

Le manifeste… … de Fabio Novembre sur la réouverture du monde 66

Œuvres d’inspiration S’en mettre plein les yeux sans passer par un musée 86

Top chef Les toques et les subtilités de la cuisine de Vitus Winkler 76

Philosophe de l’été L’auteur Bas Kast sublime la belle saison 94

Must-haves Les pièces tendances de l’esthétique 82

Must-haves Objets de collection pour chaque occasion 98

Cocktail Le Materitivo de Feng Liu 83

Cocktail Le Golden Ale de Manuela Zoppas 99

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Nos hôtes nous convient dans leur ville

Milan Le restaurateur Ugo Fava nous guide dans la métropole italienne de la mode 102 Istanbul L’animatrice radio Artemis Günebakanlı explore pour nous le bosphore, et bien plus 108 Stockholm Pique-nique et excursion en bateau avec la chanteuse pop Vera Hotsauce 114

Œuvre en couverture 6 Contributeurs 6 Mentions légales 120 Lifetime Story 122

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Elegance is an attitude Simon Baker

HydroConquest

SUMNER DILWORTH

Devinette : Elles ne font pas leur âge, et pourtant, elles sont d’origine !

Ces perles mécaniques sont le cœur et le moteur de notre sujet… De quelle année est donc cette Indian Sport Scout selon vous ? 1956, 1947 ou 1939 ?

(Réponse : 1939)

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ADVENTURE+MOTION

American BEAUTIES

RACE OF GENTLEMEN

La Race of Gentlemen est le rendez-vous incontournable du Hot Roding. Sur les plages du New Jersey, des passionnés de vintage s’affrontent à bord de bolides des années 30 ou de motos d’avant-guerre. Un hymne à la Kustom Kultur et aux premières voitures américaines.

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la question d’où lui vient sa passion pour les très vieux engins d’avant-guerre, Mel Stultz, le fondateur de cette course unique en son genre, lâche une phrase qui résume toute sa philosophie : « Les gens qui croisent aujourd’hui une vieille Harley de 90 ans font la même tête que s’ils étaient face à un fantôme ! » Mel Stultz a lui aussi l’air de débarquer d’une autre planète : moustache et barbe soignées, cou tatoué et style vintage en accord avec le reste, cet Américain de 50 piges au sourire tout-terrain est un passionné de ces tacots hors d’âge. L’idée de The Race of Gentlemen, c’est lui : une course sous forme de duels, qui se déroule tous les ans sur les plages de Wildwood, dans l’état du New ­Jersey, au sud de New-York. Pour pouvoir y ­participer, le cahier des charges est draconien :

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l’année de naissance des bolides, par exemple, ne doit pas dépasser 1935 pour les Hot Rods et 1947 pour les motos classiques.

Les Hot Rods, ce sont ces premières voitures américaines des années 20 et 30 récupérées par les jeunes GIs qui rentraient de la guerre : ceuxci, faute d’argent, devaient bidouiller les vieilles Ford qu’ils trouvaient pour leur donner un peu plus de jus. Nées au départ d’une nécessité, elles font aujourd’hui l’objet d’un véritable culte aux USA, mais la plupart croupissent dans des musées ou au fond de garages de collectionneurs.

La course des gentlemen est en fait la seule occasion d’admirer ces bijoux centenaires dans leur fonction d’origine. Mel Stultz a grandi sur Long Beach ­Island, au large du New Jersey. Après avoir envisagé une carrière de batteur dans un groupe de rock, puis de surfeur, il finit par trouver sa voie à 25 ans : « Je voulais savoir comment ORGANICS 01.21

SCOTT G. TOEPFER

par Andreas Rottenschlager (texte) et Johannes Huwe (photos)

« J’aime tout ce qui vieillit avec caractère » : Mel Stultz, fondateur de la Race of Gentlemen. Ce fringant quinqua ici en train de ­surfer sur son Indian Chief, millésime 1939.

ADVENTURE+MOTION

RACE OF GENTLEMEN

Les participants de la Race of Gentlemen sur la plage de Wildwood dans le New Jersey : la course est le grand rendez-vous de la scène Hot Rods aux USA, et une occasion unique de voir ces vestiges de l’histoire américaine en pleine action. Ici, deux Ford Model A attendent leur tour sur la ligne de départ.

fonctionnaient ces old timers que je trouvais magnifiques. Alors je les ai démontés et remontés jusqu’à ce que je les comprenne. » L’amour de la bidouille, ça ne vous quitte jamais. Mel a d’ailleurs un avis tranché sur la question : « Avant, on savait apprécier la vraie qualité de fabrication d’une voiture ou d’un vêtement. Aujourd’hui, on produit des trucs qui se cassent, uniquement pour vous en faire racheter un autre. » C’est en 2012 que Mel a organisé la première Race of Gentlemen, sur le modèle des drag races, courses d’accélération – illégales – où l’on s’affrontait en duel sur une plage. « À l’époque, on testait les Hot Rods sur le sable. Ainsi, le pilote pouvait filer vers la mer si son engin prenait feu, ou le faire arrêter dans un tas de sable si les freins lâchaient. » La distance de course respecte également la tradition : 1/8e de mile, soit 201,17 mètres. Ici, l’authenticité n’est pas un vain mot. Si

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les engins de course doivent évidemment être d’époque, les pilotes comme le public se doivent d’arborer le style idoine. Comme le dit fièrement Mel : « Les photos de nos pilotes se retrouvent souvent dans les magazines de mode. Mais hors de question de ressembler à un carnaval, tout ce que portent les pilotes a une fonction, comme avant. La mode racing était avant tout pratique. » C’est cet amour du détail et cette nostalgie assumée pour un passé révolu qui font le succès de la Race of Gentlemen : « On y voit beaucoup de femmes, de familles et de gens qui ne s’intéressaient absolument pas au vintage avant ça. » Après un an de pause (pandémie oblige), l’événement reprendra cette année. Un comeback salué par son organisateur avec une petite phrase de son cru : « C’est quand ça devient vraiment dur que les vrais durs montrent les dents. » theraceofgentlemen.com

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LA COURSE EST UN HOMMAGE AUX ANCIENNES DRAG RACES d’avantguerre : quand un ­engin prenait feu, son pilote filait tout droit dans la mer.

Tradition oblige, le signal du départ est donné par la traditionnelle flag girl : ici, Sara Francello agite son drapeau pour lancer le prochain duel.

ADVENTURE+MOTION

RACE OF GENTLEMEN

Mel Stultz : « Ne croyez surtout pas que la Race of Gentlemen est un carnaval : on vient ici pour faire la course ! » Sur la photo : Pete Flaven (­numéro 52b) à bord de son Ford Model A Coupé, en duel contre un Ford Model T de 1926.

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RÉSERVÉE AUX ENGINS D’AVANT-GUERRE, LA RACE OF GENTLEMEN permet d’admirer des pièces de musée en pleine action.

Le pilote Woody et son look de gentleman. Outre son côté esthétique, l’attirail est avant tout fonctionnel.

ADVENTURE+MOTION

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RACE OF GENTLEMEN

« Go » Takamine est ­japonais : dans le respect du sport automobile d’antan, son tricot n’affiche aucun nom de sponsor, mais son seul numéro de participant.

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DES BÉCANES ET DES TACOTS TRIÉS SUR LE VOLET : les plus jeunes modèles sont de 1947 pour les motos, 1935 pour les voitures.

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Événement unique en son genre, la Race of Gentlemen rend hommage aux pionniers des courses auto-moto et au début de l’ère automobile.

Sur la photo, Steve ­Pugner, « Hot Roder » passionné, au volant de son Ford Model A.

ADVENTURE+MOTION

RACE OF GENTLEMEN

Trois spectatrices ­habillées dans le style de l’époque, lors de l’édition 2019. La plage de ­Wildwood attire chaque année les nostalgiques de tout poil.

Spectateurs, pilotes et amateurs de Hot Rods se rassemblent pour trois jours dans une ambiance bon enfant.

Mel Stultz : « Nous avons voulu nous démarquer des shows traditionnels avec leur public exclusivement masculin. »

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ADVENTURE+MOTION

PLONGÉE DANS UN STYLE À LA « GATSBY LE MAGNIFIQUE » : les photos des pilotes atterrissent souvent dans les magazines de mode.

« C’EST UN ­ÉVÉNEMENT ­DESTINÉ AU GRAND PUBLIC : on y voit beaucoup de gens qui ne ­s’intéressaient pas au vintage avant ça. » Un duel entre deux pilotes de la Bad Luxury Racing Team, de Philadelphie. Les deux marques culte de la moto américaine s’affrontent : Indian et Harley Davidson.

ADVENTURE+MOTION

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« Uncle Bob » (g.) et « Big Rich » supervisent les départs de la Race of Gentlemen. La distance de la course respecte la tradition des drag races, les anciennes courses d’accélération : 1/8e de mile (201,17 mètres).

The Race of Gentlemen, le livre à édition limitée du photographe Johannes Huwe, disponible sur johanneshuwe.com Pas de course sans porte-bonheur : les p ­ etits dés et autres squelettes accrochés aux guidons des b ­ écanes – comme ceux qui décorent cette vieille Harley – sont dans l’esprit Kustom Kultur de l’événement.

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UN VISAGE COMME NUL AUTRE Cara Delevingne, mannequin et actrice, est suivie par 43 millions de fans sur Instagram.

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Un certain regard sur la vie

par Rüdiger Sturm (texte) et Peter Lindbergh (photo)

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e métier qu’elle voulait faire gamine ? Cara Delevingne n’hésite pas : « Actrice, musicienne, psychothérapeute. » Ce qu’elle attend de la vie ?

Des surprises et des opportunités.

Pour elle, l’aventure a commencé en 2012 lorsqu’elle est devenue la muse de Karl Lagerfeld et la nouvelle égérie de Chanel : à peine entrée dans l’âge adulte, l’Anglaise séduit par son regard original, devient l’une des top models les mieux payées au monde, et aussi l’une des figures les plus influentes de la mode.

Le succès ne s’arrête pas là : Cara Delevingne surprend les plus sceptiques en démontrant ses talents de comédienne dans La face cachée de Margo (2015). Elle est d’ailleurs aujourd’hui plus présente sur les plateaux de tournage que sur les catwalks. Ses modèles à l’écran ? L’actrice Sigourney Weaver, qui a marqué l’histoire du cinéma en campant le rôle de l’officier Ellen Ripley dans la trilogie Alien, débutée en 1979. Un exemple éloquent de l’héroïne d’action comme elle les aime : « Je veux jouer des femmes aux mille facettes, pleines d’énergie. » Née à Londres en 1992, Cara grandit dans un milieu privilégié. Son adoles-

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cence n’en sera pas moins difficile : dépressive, elle se « [sent] alors nulle et inutile ». Pour soulager ses tourments, la jeune fille se tourne vers son cercle d’amis – qui ressemble davantage à un Who’s Who du monde de la mode et du cinéma : Christopher Bailey, styliste de Burberry, Luc ­Besson ou encore Pharrell Williams font partie de ses mentors. « J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont donné du courage. » Du courage et du caractère, il lui en a fallu pour se tailler une place dans le monde du showbiz sans y laisser des plumes. Car les débuts n’ont pas été roses : « Quand tu n’as pas d’estime de toi, tu cherches la confirmation chez les autres et acceptes n’importe quoi. C’est épuisant, à la longue. Aujourd’hui, quand j’ai besoin d’une pause, je sais le reconnaître. » Elle aime se ressourcer « dehors, dans la forêt, y passer des heures toute seule ». Mais c’est aussi par une pratique intensive du yoga, sous un angle plus spirituel que purement sportif, qu’elle a pu se réconcilier avec elle-même : « Ça m’a permis de trouver ma lumière intérieure, et ce n’est pas un hasard si j’ai enchaîné ensuite avec mes premiers rôles au cinéma ».

Si le yoga et les discussions avec ses amis stars l’ont fait grandir, la transformation radicale survient au cours d’une mission pour l’ONU en 2017 dans un camp de réfugiés du Sud Soudan en Ouganda. Cara Delevingne vient attirer l’attention du monde sur le sort des jeunes filles qui y vivent. Elle est particulièrement touchée par l’accueil que les réfugiés reçoivent en Ouganda : « Ils ont tout fait pour leur permettre de recommencer une vie dans leur pays d’accueil. » Avec 43 millions de fans sur Instagram, Cara ­Delevingne sait utiliser son influence à bon ­escient : « Je me sens proche de ces jeunes qui n’arrivent pas à trouver leur place. Je peux les aider à croire en eux. »

CARA DELEVINGNE

À 28 ans, Cara Delevingne a déjà plusieurs vies : d’ado ­farouche et dépressive, elle s’est hissée au rang de star de la mode, puis du grand écran. La it-girl aux sourcils emblématiques se livre sur une femme qui l’inspire et le voyage qui a changé sa vie.

Instagram : @caradelevingne

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ADVENTURE+MOTION

Vélo monogrammé.

Avec son pédalier en forme de Fleur de Monogram, ses détails en cuir rouge et son cadre reprenant le sigle de la maison, le premier vélo de Louis Vuitton sonne une étape dans la course au luxe. Prix sur demande, louisvuitton.com

MUST-HAVES

Inodore.

Un textile spécial contenant des nanoparticules d’argent aux propriétés antibactériennes, pour suer en toute sérénité.

Tricot de sport Farki, par Alpha­Tauri. 194,90 CHF, alphatauri.com

ET… ­ CTION !

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Les sorties au grand air reprennent ? Voici de quoi les accompagner comme il faut.

Swing parfait .

Le driver TSi3 de Titleist présente des qualités esthétiques, mais surtout aérodynamiques. Sa nouvelle face et son alliage en titane améliorent la vitesse, l’impact et l’acoustique.

662 CHF, titleist.com

Massage to go.

Pratique grâce à son petit format, le Theragun Mini est un pistolet de massage à emporter partout. Petit plus : acheter un Theragun RED permet de soutenir des programmes de santé dans le monde. 180 CHF, theragun.com

Chronomètre au superlatif.

La nouvelle édition de la Oyster Perpetual Submariner Date sort de sa petite coque en Oystersteel pour atteindre le diamètre inédit de 41 millimètres.

Par Rolex, 37 800 CHF, rolex.com

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Il a du chien.

Cet os à jouer, au doux nom de Bone Mayfair, est en tweed matelassé fait en Autriche.

L’accessoire idéal pour les toutous stylés. Par Top Dog Cool Cat, 26 CHF, topdogcoolcat.com

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COCKTAIL

BAZZOKA CREATIVE X STUDIO

MARIELLA REITHOFFER

CLAUDIA MEITERT

PROMOTION

FEU D’ARTIFICE

Ce cocktail explosif est sorti de l’esprit bouillonnant de Marie Rausch, experte en mixologie.

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La jeune Allemande a réalisé son rêve en travaillant dans la gastronomie. Marie est aujourd’hui l’une des meilleures mixologues dans le monde avec plus de 200 créations à son actif. Son bar-restaurant, le Rotkehlchen se situe à Münster. rotkehlchen-muenster.de

BÄNG BOOM BÄNG! INGRÉDIENTS 1 shot d’expresso (café éthiopien, refroidi) 4 cl rhum planteur ORGANICS Simply Cola Zeste de citron vert

PRÉPARATION Verser les ingrédients dans un verre à vin rempli de glace et ajouter lentement ORGANICS Simply Cola.

Mélanger doucement une seule fois. Décorer d’un zeste de citron vert et savourer.

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RECREATION+ENJOYMENT

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La jeune femme que nous allons rencontrer ­ abite à 14 minutes de ce panneau légendaire. h Découvrez le fabuleux destin de Nadine Brandl dès la page suivante.

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ELLE OSE TOUT Athlète pro, prof de yoga, star du spectacle à Las Vegas : Nadine Brandl, ici à Paracelsus Bad, à Salzbourg, n’a pas peur du changement.

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RECREATION+ENJOYMENT

LA Profession : naïade. Après avoir été sacrée meilleure nageuse synchronisée d’Autriche, Nadine Brandl (31 ans)…

TÊTE NADINE BRANDL

…a quitté les podiums pour démarrer une carrière dans le monde du spectacle, à Las Vegas (USA).

LA Toujours à l’affût de nouvelles expériences, la jolie sirène des Alpes incarne la devise qui l’accompagne depuis toute petite :

PREMIÈRE c’est en plongeant dans l’inconnu que l’on peut découvrir ce dont on est vraiment capable. par Waltraud Hable (texte) et Konstantin Reyer (photos)

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NADINE BRANDL

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ans la vie, il y a parfois des instants où tout semble couler de source, où tout s’aligne comme par magie. Où l’on se sent bien et en harmonie avec soi-même, mais surtout heureux d’être là. Nadine Brandl a vécu l’un de ces instants parfaits dans la ville du vice et de la débauche : Las Vegas, dans le Nevada.

Plus exactement, au cœur d’un de ses plus célèbres hôtels, le Wynn Casino Resort. Pour elle, l’instant magique a commencé lorsqu’elle est apparue au centre de la scène, bras tendus vers le ciel, émergeant telle une sirène au beau milieu d’un immense bassin de 3,5 millions de litres d’eau.

Le rêve américain Nous sommes alors en 2020, et Nadine travaille presque tous les jours au Wynn Theater. Après une carrière remarquée dans la natation synchronisée et une double participation aux Jeux Olympiques, elle a

En cet instant magique où son destin prend des allures de rêves, Nadine Brandl apparaît comme UNE JEUNE FEMME QUI SE DONNE LES MOYENS DE LES RÉALISER. 34

quitté Vienne, en Autriche, quatre ans plus tôt, pour faire partie de la troupe d’un spectacle dont le titre sonne alors comme une prémonition : Le Rêve.

Loin des bassins de natation qu’elle fréquente depuis toute petite, Nadine découvre un univers de démesure et d’extravagance : le show est une sorte de ballet multidimensionnel où se mêlent acrobaties aériennes et aquatiques dans un décor de lumières et de jets d’eau.

Les 1 600 spectateurs rassemblés autour de l’immense piscine de neuf mètres de profondeur peuvent admirer les chorégraphies de nonante danseurs, nageurs et artistes qui virevoltent au centre de la scène.

Dans ce décor de cirque aquatique, Nadine se sent chez elle. Son corps de sirène orne même l’affiche officielle du spectacle, elle incarne véritablement Le Rêve. Mais en cet instant magique où son destin prend lui aussi des allures de rêves, Nadine Brandl apparaît surtout comme une jeune femme qui se donne les moyens de les réaliser.

Elle a rejoué cette scène des centaines de fois : elle, la sirène amoureuse, surgissant de l’eau pour tendre les bras vers un danseur des airs suspendu vingt mètres au-­ dessus d’elle. L’acrobate plonge en piqué vers la belle, leurs mains s’agrippent, et voilà la sirène arrachée à son milieu aquatique qui se hisse sur son trapèze pour voler un baiser, avant de replonger en chute libre dans l’eau. Elle en a encore des étoiles dans les yeux : « C ’est ma scène préférée, dit-elle d’une voix qui trahit sa fierté. Si je m’étais cantonnée à la natation synchronisée,

jamais je n’aurais été choisie pour cette scène. Mon expérience en gymnastique et en aerial silk m’ont clairement aidée. » Nadine a découvert cette d ­ iscipline de cirque – que l’on appelle aussi « tissu aérien » – dans la dernière année de sa carrière de sportive professionnelle. « Il y avait des conflits au sein de mon équipe : je cherchais d’autres défis, mais aussi une occasion de pouvoir m’entraîner toute seule, hors de l’eau. » Morale de l’histoire : « On ne sait jamais à quoi pourra nous servir une expérience. » Elle conclut par ces deux mots : « Full Circle. » Autrement dit : la boucle est bouclée. Tout a un sens, finalement.

Une famille en apnée Direction Las Vegas, pour la rencontrer personnellement. Arrivés à son domicile, au sud-est de la ville, nous comprenons que Nadine Brandl est bien plus qu’une simple athlète qui a réussi son changement de carrière.

La jeune femme qui se tient devant nous, sans maquillage, ses cheveux tombant en cascade le long de son visage, cache derrière un naturel chaleureux une volonté de fer.

Certes, le sport a toujours fait partie de sa vie : d’abord la gymnastique dès l’âge de six ans, puis la natation synchronisée cinq ans plus tard. Il faut dire que le sport est dans ses gènes : sa tante, Alexandra Worisch, a remporté plusieurs titres européens en natation synchronisée et sa grand-mère, Eva Worisch, fut également une athlète olympique en gymnastique. « Je crois qu’on ne m’a jamais vraiment demandé mon avis, raconte la jeune femme aujourd’hui.

Quand nous sommes rentrés à Vienne – nous avions vécu en ORGANICS 01.21

LIFESTYLE+TRENDS

KLARE BOTSCHAFT „Uns Menschen verbindet ein sinnliches Bedürfnis nach Nähe“, sagt Designer und Weltbürger Fabio Novembre.

KLARE BOTSCHAFT „Uns Menschen verbindet ein sinnliches Bedürfnis ÉLÉGANCE nach Nähe“, Designer und ENsagt APESANTEUR Weltbürger Nadine Brandl a passé laFabio moitié de sa vie dansNovembre. la piscine.

NADINE BRANDL

RECREATION+ENJOYMENT

An diesem Abend ist Nadine mehr als eine Synchronschwimmerin: SIE IST DIE SUMME IHRER TALENTE. 36

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LIFESTYLE+TRENDS

KLARE BOTSCHAFT „Uns Menschen verbindet ein sinnliches Bedürfnis nach Nähe“, sagt Designer und Weltbürger Fabio Novembre.

« On oublie souvent toute la force physique,KLARE BOTSCHAFT la coordination et la tension QUE ­REQUIERT LA NATATION SYNCHRONISÉE. » „Uns Menschen verbindet ein sinnliches Bedürfnis nach Nähe“, sagt Designer und Weltbürger Fabio Novembre.

NADINE BRANDL

Elle s’est jurée de saisir sa chance le plus souvent possible, PARCE QUE C’EST LA MEILLEURE GARANTIE DE VIVRE PLEINEMENT SA VIE. ­ elgique et en Allemagne en raison B du travail de mon père, qui était assistant-­réalisateur – ma grand-mère m’a emmenée avec elle suivre les entraînements de gymnastique. On ne savait pas encore dans quelle école m’inscrire, mais une chose était sûre : je devais faire du sport.

Un enfant, ça doit bouger ! » La transition de la gymnastique à la natation synchronisée se fait naturellement. Même si la petite fille de 11 ans doit apprendre à apprivoiser le milieu aquatique : « Je flottais comme un boulet de canon, au début. On a tendance à sous-estimer ce sport, on nous réduit souvent à des nageuses ultra-maquillées qui sourient tout le temps. On oublie souvent toute la force physique, la coordination et la tension que requiert cette discipline. Dans l’eau, on ne peut s’appuyer nulle part, on est constamment obligé d’utiliser des muscles dont on n’avait même pas idée avant. On bouge dans toutes les directions… C’est une tout autre dimension, physique et mentale, à devoir intégrer. »

Un exemple à suivre Mais la jeune fille apprend vite. Et c’est sans doute là que résident sa

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Nadine Brandl, en visite chez elle en Autriche : quelle sera la suite de sa c ­ arrière ?

Des chorégraphies… sous l’eau, bien sûr.

force et son succès : une insatiable soif d’apprendre. Découvrir de nouvelles compétences, s’aventurer dans de nouveaux domaines. Vingt ans plus tard, Nadine garde cet état d’esprit : là où beaucoup jetteraient l’éponge face à la difficulté, elle y voit autant de défis à relever – que ce soit pour résoudre un problème de maths, réussir un accord de guitare ou commencer de nouvelles études. À 13 ans, elle décide de sauter une classe pour rejoindre l’internat des élèves en sport-études : « Parce qu’à l’internat, on avait le droit de

s’entraîner le matin également, et pas uniquement l’après-midi. » Une adolescente qui réclame le droit de se lever tôt pour s’entraîner davantage ? Voilà qui en dit long sur sa mentalité… Une fois adulte, Nadine poursuit sur sa lancée, en passant successivement trois diplômes : un Bachelor en j­ ournalisme, un MBA en économie et un diplôme de marketing en ligne. « La fortune sourit aux audacieux », dit-elle, en ajoutant qu’elle s’est jurée très tôt de saisir sa chance le plus souvent possible, parce que ORGANICS 01.21

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c’est la meilleure garantie de vivre pleinement sa vie.

C’est exactement ce qu’elle a fait en 2016, lorsqu’elle est partie avec deux valises et un contrat de travail en poche, pour participer au spectacle Le Rêve. Un saut dans l’inconnu : « J’avais vu quelques vidéos sur YouTube mais je ne savais rien du spectacle. » Sans parler de son nouveau lieu de travail, Las Vegas : « Je croyais qu’en dehors du Strip, la ville n’était

qu’un grand désert avec des cactus et des boules de paille balayées par le vent ! » Quatre ans plus tard, Nadine est propriétaire d’une Green Card et d’une agréable maison située à quatorze minutes de son nouveau lieu de travail. Et même si la pandémie de Covid-19 a mis un terme aux spectacles et aux nouveaux projets de la jeune Autrichienne, l’avenir ne lui fait pas peur – qu’il se déroule aux

Maillot de bain magenta : Pain de Sucre ; maillot de bain noir : Intimissimi ; styling : Mike York/perfect props ; coiffure & maquillage : Kerstin Szinovatz

Même pas peur Sur la formation de prof de yoga qu’elle vient de terminer, elle se montre en revanche intarissable : elle a longtemps pensé que ce n’était pas pour elle. « Dans le sport de compétition, on n’a pas vraiment envie, après huit ou neuf heures d’entraînement, de se mettre sur un tapis pour enchaîner des postures. » C’est une collègue de la troupe du Wynn qui lui a donné envie de s’y mettre. Une révélation : si la natation

À propos de son premier métier, Nadine dit : « On n’imagine pas à quel point la force et la tension du corps sont nécessaires pour la natation synchronisée. »

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« On ne sait jamais à quoi pourra NOUS SERVIR UNE EXPÉRIENCE. » 39

NADINE BRANDL

States, ou ailleurs. « Ces quatre années de spectacle m’ont énormément apporté, j’ai travaillé avec des personnes incroyables du monde entier : des anciens champions, des athlètes olympiques, quinze nationalités différentes. Même si cette aventure devait se terminer plus tôt que prévu, elle m’a permis de découvrir d’autres voies que j’ai envie d’approfondir. » Comme par exemple la chorégraphie : dernièrement, elle a ainsi monté un spectacle pour l’inauguration d’un hôtel. Autre ligne sur son CV : « Underwater model », pour des publicités et des courts-métrages.

Elle rentre d’ailleurs d’un tournage à Los Angeles, en Californie. À côté de ça, Nadine s’intéresse à la comédie et prend des cours en ce moment.

Nous n’aurons pas plus de détails : c’est encore un processus en pleine maturation !

NADINE BRANDL

RECREATION+ENJOYMENT

synchronisée lui a permis d’étendre son champ de mouvements, le yoga lui permet de mieux connaître son corps. C’est ce savoir qu’elle essaie d’approfondir aujourd’hui.

Nadine Brandl est la preuve vivante qu’il faut toujours écouter son intuition – en dépit des voix qui lui disent parfois : « C ’est bien gentil tout ça, mais tu ne veux pas faire un métier plus sérieux ? ». Une chose est sûre : les heures passées dans un bureau devant un ordinateur, ce n’est pas pour elle. Il lui faut de l’action : le sport lui permet de donner le meilleur d’elle-même. « J’aime ce mode de vie. Même si les entraînements sont parfois très durs, cette sensation que tu as quand ton corps est en pleine forme, quand tu te sens forte… c’est quelque chose d’indescriptible, et ça ne s’achète pas avec de l’argent. » L’argent a d’ailleurs rarement été un critère dans ses choix. Ça va, ça vient. Nadine en est convaincue : tant que l’on fait ce qu’on aime, il y aura toujours un moyen d’en gagner suffisamment pour vivre. « On peut s’acheter des tas de trucs qui finiront tôt ou tard dans un coin, à prendre la poussière. Mais notre corps, c’est pour la vie. Quel que soit l’endroit où j’habite, que ce soit l’Autriche, l’Allemagne, la Belgique ou les États-Unis.

Mon corps est la seule chose que j’ai emmené avec moi, et je me dois d’en prendre soin. C’est mon devoir. » Une façon de voir la vie qui lui vient, pense-t-elle, de son éducation : « Je n’ai jamais entendu mes parents dire : “Tu n’en es pas capable”, et ça fait toute la différence. Il y a une anecdote que mon père raconte souvent à ce propos : quand ma sœur était toute petite, elle savait des-

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« Au bout du compte, tu ne dois écouter que ton propre avis. CE QUI IMPORTE, C’EST CE QUE TU PENSES DE TOI-MÊME. »

m’entraîner au petit matin, dans des piscines à peine chauffées. Mon corps a gardé en mémoire cette sensation que tout le confort et la chaleur que je ressens peuvent disparaître en une fraction de seconde.

C’est pour ça que j’hésite autant avant de rentrer dans l’eau, expliquet-elle, avant de rectifier : mais une fois que j’y suis, je deviens agile comme une loutre ! »

cendre les escaliers sans problème.

Jusqu’à ce que quelqu’un lui dise : “Attention, tu pourrais tomber.” À partir de ce moment-là, elle a commencé à ne plus être sûre d’elle.

Cette petite phrase a beaucoup énervé mon père, parce que la devise de la famille, c’était de laisser les enfants apprendre tout seuls. » Un adage qui pourrait, selon elle, s’appliquer aux adultes : « Personne ne devrait renoncer à quelque chose par peur d’être ridicule. Quand j’entends des gens dire : “Je ne saurai jamais faire ça, ce n’est même pas la peine que j’essaie”, ça me hérisse ! On laisse tomber avant d’essayer, mais comment serait-on capable de faire quelque chose qu’on n’a jamais fait avant ?! »

De la confiance et du sens

La mémoire du corps Si Nadine semble se mouvoir dans la vie aussi aisément que dans l’eau, elle a toutefois ses moments d’hésitation. Dans ces cas-là, les plus petites choses peuvent lui paraître insurmontables : « Quand je vais à la piscine en dehors des entraînements, il me faut un temps fou pour rentrer dans l’eau. Je sais que c’est paradoxal, mais je pense que ça me vient de toutes ces années passées à devoir

Avant de prendre congé, nous lui posons une dernière question – celle qui fait en général un peu peur, pour son côté solennel : « Quel message aimerais-tu transmettre au reste du monde ? » Et voilà notre belle sirène aux longs cheveux roux qui plonge dans un silence introspectif.

Vingt secondes plus tard, elle resurgit, l’air satisfait de sa réflexion et nous livre sa réponse : « Qu’au bout du compte, tu ne dois écouter que ton propre avis et que ce qui importe, c’est ce que tu penses de toi-même. » C’est-à-dire ? « Si quelque chose te rend heureux, fais-le, ­qu’importe ce qu’en disent les gens.

Ils ne feront pas toujours partie de ta vie. Quelle influence pourrait bien avoir, dans vingt ans, une personne qui se permet de te conseiller aujourd’hui ? Nous n’avons qu’une vie, autant en faire quelque chose qui nous corresponde. » Même s’il faut, pour cela, plonger dans l’eau froide la tête la première et nager à contre-courant. La vie nous montrera toujours des rivages inconnus à découvrir.

Suivez le coaching de Nadine Brandl sur sa chaîne YouTube : Yoga & Fit with Nadine ; Instagram : @nadinebrandl

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RECREATION+ENJOYMENT

« J’écoute les conseils de ma femme » par Andreas Rottenschlager (questions) et Rüdiger Sturm (entretien)

DANIEL BRÜHL

Quelle activité vous réussit mieux en étant détendu qu’en étant stressé ?

Jouer au tennis. À partir du ­moment où j’ai les idées confuses, je joue mal. La sanction est toujours radicale. C’est pour ça que je préfère jouer en étant bien dans ma tête.

En matière de relaxation, quelle est la personne qui vous a le mieux conseillé ?

Ma femme.

Et quels sont les conseils qu’elle vous a donnés ?

Celui de ne pas trop ressasser le passé ni trop réfléchir à l’avenir, mais au contraire de vivre intensément l’instant présent.

Il paraît que le stress ne vient pas de la quantité de travail qu’on a à faire, mais des attentes que l’on se fixe par rapport aux autres et de la peur de ne pas pouvoir les atteindre. Vous êtes d’accord avec ça ?

Il y a du vrai.

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Et le stress positif, vous connaissez ?

Oui, j’aime bien quand ça bouge dans tous les sens – surtout au travail. Quand je me retrouve à devoir préparer un rôle, réfléchir en même temps à une nouvelle idée pour un projet de film, tout en étudiant des scénarios, je me sens pousser des ailes.

Votre nouveau projet Next door, présenté à la Berlinale 2021, sort en juillet dans le monde germanophone. C’est votre premier film en tant que réalisateur, et vous y tenez le premier rôle – un rôle qui partage d’ailleurs de nombreuses similitudes avec vous. Combien de temps vous faut-il généralement pour vous « débarrasser » d’un personnage, après la fin d’un tournage ?

Quelques jours. Heureusement !

Mais quand on est réalisateur, ça dure forcément plus longtemps parce qu’on a toute la phase de montage et qu’on se demande sans arrêt : « Est-ce que je n’aurais pas dû faire ça autrement ? »

Que faites-vous pour déconnecter complètement ?

J’ai eu l’excellente idée de me faire installer un petit sauna sur le balcon de mon appartement à Berlin. J’y suis presque tous les jours, c’est un endroit très propice à la méditation.

Combien d’heures de sommeil vous faut-il pour être opérationnel ?

J’ai absolument besoin d’un bon et long sommeil réparateur : dans l’idéal, huit heures.

Pouvez-vous nous donner une astuce pour s’endormir facilement ? Éteindre tous les appareils électroniques, surtout le téléphone portable. Et parfois un peu de brume de lavande sur l’oreiller.

Si vous vous réveillez tout à coup à 3 heures du matin en proie à toutes sortes de pensées plus ou moins existentielles, que faites-vous ?

J’applique un autre conseil de ma femme, qui en connaît un rayon sur le sujet, en tant que psychologue : ne surtout pas ­essayer de se rendormir en tournant dans son lit, mais se lever et vaquer à ses occupations jusqu’à ce qu’on sente le sommeil revenir.

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PABLO ARROYO

Un peu de lavande, du jazz et un sauna sur le balcon : l’acteur et réalisateur ­allemand Daniel Brühl (42 ans) livre ses secrets pour rester zen. 24 conseils pour aborder la vie en toute sérénité.

Daniel Brühl, acteur et maintenant cinéaste : « La sérénité, ça s’apprend. »

RECREATION+ENJOYMENT

« Lequel de vos talents ­utilisez-vous en cas de stress ? Celui de savoir faire rire. » À quelle période de la journée êtes-vous le plus efficace ?

J’aimerais pouvoir répondre « tôt le matin », mais ma phase créative commence malheureusement l’après-midi ou le soir. C’est là que je suis le plus efficace, et c’est la même chose quand je fais du sport.

DANIEL BRÜHL

Pourquoi ?

Je viens d’une famille hispano-­ allemande et j’ai donc été élevé au rythme espagnol, même quand nous habitions à Cologne.

Nous mangions le soir à l’heure espagnole et j’avais le droit de rester longtemps éveillé. Dès l’enfance, je ressentais la tombée de la nuit de manière beaucoup plus intense.

Lequel de vos talents utilisez-­ vous pour gérer les situations de stress ?

Celui de savoir faire rire.

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pour se détendre avant un tournage ?

Inspirer et expirer profondément, en étant concentré. Un truc tout bête mais qui marche toujours.

Comment faites-vous, après le travail, pour ne pas ramener des énergies négatives à la maison ?

En essayant de m’en débarrasser avant de rentrer. On ne devrait rien garder au fond de soi, mais au contraire toujours en parler franchement. C’est ce que je fais souvent, si possible directement sur place. Et puis il faut aussi ­savoir en rire et ne pas prendre les choses trop au sérieux.

Un album de jazz qui vous ­détend ?

Sketches of Spain, de Miles ­Davis.

Si vous regardez la fonction « temps d’écran » sur votre smartphone, quel est le nombre d’heures indiqué ?

Beaucoup trop. Surtout en ce moment, puisque c’est la sortie de mon film et que je suis tout le temps en train de lire les messages que je reçois. J’adore les moments où je peux enfin éteindre complètement ce machin ou que je n’ai pas de réseau.

Un tableau que vous aimez contempler pour remettre vos idées au clair ?

J’ai la chance incroyable d’avoir acheté aux enchères un petit ­tableau du peintre allemand ­Daniel Richter. C’est une œuvre étrange et mystique qui me procure beaucoup de plaisir chaque fois que je passe devant. Il y a dans les couleurs et l’atmosphère qu’elle dégage quelque chose de fascinant et d’apaisant.

Quel tuyau donneriez-vous à un jeune collègue nerveux

Qu’est-ce qui vous retient de quitter les réseaux sociaux ?

C’est ce que je me demande ­également, et il se pourrait bien que je le fasse un jour. Là, je ne suis que sur Instagram et ça me plaît parce que ça me permet de présenter mes projets. Mais je ne me laisse pas submerger au point de me demander chaque matin : « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir poster aujourd’hui ? Mon petit-déjeuner ? » Le moyen de communication qui vous énerve le plus ?

Il y a des gens, sur Whatsapp, qui ont la désagréable habitude de fragmenter leurs messages ou leurs phrases : si les notifications sont allumées, ça fait tout le temps « ding-ding-ding-ding », ce qui peut vite devenir très énervant.

La sérénité, ça s’apprend ?

Oui. Quels problèmes considérez-vous aujourd’hui avec plus de sérénité que quand vous aviez 20 ans ?

Ils sont nombreux. Il y a toujours une tendance narcissique chez les comédiens, et c’est en vieillissant et en devenant papa que j’ai appris à remettre les choses en perspective.

Une pause-cigarette pour se détendre ?

Cette période de ma vie est révolue.

La prochaine activité-détente que vous allez faire après avoir rempli cet entretien ?

Je vais probablement aller jouer au tennis, aujourd’hui.

Daniel Brühl sur Instagram : @thedanielbruhl

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RECREATION+ENJOYMENT

Chic et pratique.

La Skittle Bottle de Lund London est une bouteille isotherme aussi jolie qu’efficace : elle conserve vos boissons froides ou chaudes et réduit votre empreinte carbone avec classe. 38 CHF, lundlondon.com

MUST-HAVES

Minimaliste.

Son design épuré n’enlève rien à la qualité incomparable du son : deux enceintes suspendues dans un boîtier Transparent tout en discrétion qui s’adapte à chaque intérieur. C’est suédois, et c’est durable.

543 CHF, transpa.rent

Apaisantes.

La topaze est traditionnellement la pierre de la paix intérieure, car elle apporte clarté et concentration.

Qu’on y croie ou pas, ces boucles d’oreilles en topaze de Dorotheum Juwelier séduisent par leurs deux nuances bleutées. 520 CHF env., dorotheum-juwelier.com

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SE FAIRE PLAISIR

En toute bonne conscience : il suffit juste d’un peu d’inspiration.

Pool-Time.

Tiffany & Co revisite les objets du quotidien en y ajoutant sa touche de luxe : voici un jeu de billard dans un turquoise typique de la marque, avec triangle en chêne, doté d’une plaque amovible en argent sur laquelle se laissent graver des dédicaces. 2 370 CHF, tiffany.com

Menthe à l’eau.

Avec son label Off-White, Virgil Abloh ne cesse d’ouvrir de nouveaux horizons à la mode du streetwear. Nouvelle merveille sortie de sa tête : ces sneakers ODSY-2000 et leur couleur menthe à l’eau, décorées du célèbre logo à flèches. 577 CHF, off---white.com

Coupe-soif.

Ce sérum intensif de Dr. Barbara Sturm réconforte et hydrate les peaux fatiguées et desséchées, grâce à une dose concentrée d’acide hyaluronique. À partir de 287 CHF, drsturm.com

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COCKTAIL

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GIN FLEURI & TONIC

Déclaration d’amour : le grand amateur de gin Alexander Knoll a créé pour nous « Amorist ».

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Alexander Knoll vit son amour du cocktail dans la profusion créative. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il ait été choisi pour créer la boisson officielle du célèbre Life Ball de Vienne (Autriche). Pour goûter ses créations, il faut aller à Graz, au Katze Katze. katzekatze.at

INGRÉDIENTS 4 cl Gin (par ex.

Rick Feel Bio Gin) 1 cl jus de citron vert 2 cl sirop de camomille fait maison (250 ml eau, 300 g sucre roux, fleurs de camomille) ORGANICS Tonic Water

PRÉPARATION Sirop : faire bouillir l’eau, y mélanger le sucre puis les fleurs de camomille. Laisser infuser et filtrer. Mélanger ensuite tous les ingrédients, le verser dans un verre et terminer par ORGANICS ­Tonic Water.

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PARTIES+EVENTS

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C’est avec sa guitare électrique en forme de Love Symbol (et bien d’autres !) que Prince a bouleversé la vie de plusieurs générations de fans, dont celle d’un jeune musicien suisse, à découvrir page 56.

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LA VRAIE VIE… Révélée au grand public grâce à son rôle de mère héroïnomane dans La meilleure du monde, Verena Altenberger est aujourd’hui l’une des plus grandes actrices de l’espace germanophone. En quelques années, la belle Autrichienne s’est bâti une carrière exemplaire au théâtre comme au cinéma, et revendique avec fierté deux valeurs trop souvent dénigrées de nos jours : l’empathie et le franc-parler. par Waltraud Hable (texte) et Lottermann & Fuentes (photos)

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UNE FEMME EN OR Verena Altenberger : côté cour, une actrice incendiaire.

Côté jardin : une femme de cœur au sourire contagieux.

… DE VERENA ORGANICS 01.21

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VERENA ALTENBERGER

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l y a un événement dont rêvent secrètement toutes les jeunes actrices autrichiennes, puisqu’il symbolise la consécration ultime d’une carrière réussie : c’est d’être choisie pour interpréter la « Buhlschaft » (le rôle de l’amante du héros) dans la pièce de Hugo von Hofmannsthal, Jedermann.

Mais pas n’importe où : à Salzbourg, lors du grand festival de théâtre, d’opéra et de musique classique qui se tient depuis plus d’un siècle, chaque été, dans la ville de Mozart.

Pour comprendre le caractère symbolique de cette nomination dans le monde du théâtre autrichien, il faut savoir que cette pièce inaugure depuis plus de cent ans ce grand festival. Les comédiens choisis pour interpréter les quelques rôles de la pièce sont toujours des acteurs de premier plan. Paradoxe typiquement autrichien : le rôle de la maîtresse de Jedermann est minuscule : une cinquantaine de vers tout au plus. Mais c’est le rôle qui a fait couler le plus d’encre depuis les débuts de la tradition.

Durant des jours, la presse ne se lasse pas de commenter sa façon de jouer, sa belle robe, son charisme… La Buhlschaft correspond toujours aux canons de beauté de son époque, mais c’est aussi une actrice de carac-

SUR SON ­VISAGE, UN SOURIRE QUI SEMBLE vouloir rappeler au reste du monde à quel point elle aime la vie et les gens.

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Séance photo à Vienne pour le magazine ORGANICS : personnalité multiple, Verena Altenberger aborde la vie sans faux-semblant.

tère, qui a fait ses preuves dans le métier. Rien d’étonnant à ce que toutes les actrices autrichiennes rêvent de pouvoir réciter ces quelques vers : interpréter la Buhlschaft sur la scène qui se tient chaque été devant la cathédrale de Salzbourg, c’est en effet la confirmation d’être enfin admise dans le saint des saints du théâtre autrichien.

Cette année donc, l’honneur suprême revient à une jeune femme qui, il y a six ans, terminait à peine ses études de théâtre au Conservatoire de

Vienne : Verena Altenberger. Pour cette native du coin, c’est « un rêve d’enfant qui se réalise ».

L’Autrichienne de 33 ans a vu sa renommée d’actrice exploser en 2017, grâce au succès du film d’Adrian Goiginger, La meilleure du monde : inspiré par l’enfance du réalisateur, ce film raconte l’amour entre une mère junkie et son petit garçon de 7 ans. L’interprétation que livre Verena A ­ ltenberger de cette mère toxicomane, qui lutte désespérément contre son addiction pour conserver ORGANICS 01.21

PARTY+EVENTS

la garde de son fils, a été saluée par la critique lors de la sortie du film. Avant cela, Verena était déjà une habituée des plateaux de tournage et des scènes prestigieuses.

Curieuse de la vie De fait, son CV est impressionnant : plus d’une dizaine de projets de théâtre et une cinquantaine au cinéma et à la télévision, qui lui ont valu neuf récompenses internationales et sept prix en Allemagne et en

„Uns Menschen verbindet ein sinnliches Bedürfnis nach Nähe“, sagt Designer und Weltbürger Fabio Novembre.

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VERENA ALTENBERGER

KLARE BOTSCHAFT

Autriche. Mais plus encore que sa ­f ilmographie ou le nombre de récompenses qu’elle a reçues pour ses performances d’actrice, c’est surtout de son caractère que nous avons envie de parler : celle qui a grandi dans des villages des Alpes autrichiennes

« JE CROIS QUE MON PLUS GRAND TALENT, c’est mon ouverture d’esprit.

C’est ce qui me permet d’aborder sans crainte la ­nouveauté. »

Sept langues et plus d’une dizaine de sports à son actif : pour Verena, s’ouvrir à de nouvelles compétences est une évidence.

affiche le caractère franc et chaleureux des gens qui cultivent l’humilité comme une philosophie de vie.

Quand elle vous parle, elle plante son regard dans le vôtre, l’air de dire : « Je te vois. » Sur son visage, un sourire qui semble vouloir rappeler au reste du monde à quel point elle aime la vie et les gens.

Il n’y a qu’à lire les commentaires qu’elle écrit sur ses réseaux sociaux pour s’en convaincre : chez elle, nulle trace de cynisme ou d’arrogance.

Il serait pourtant simpliste de réduire cela à quelque trait de caractère inné : pour elle, la bienveillance est une question de principe. Reprenons depuis le début. Verena Altenberger

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PARTY+EVENTS

est avant tout une personnalité à part qui semble n’avoir qu’un but dans la vie : apprendre, encore et toujours. La liste de ses compétences force le respect : avec sept langues à son actif (dont le yiddish et le turc), elle excelle aussi en équitation, escrime, arts martiaux, danse, gymnastique, patinage artistique, sans oublier le chant, un domaine qu’elle maîtrise particulièrement. Autre point fort qui détonne avec la douceur de son caractère : sa formation de cascadeuse. Pourtant, à la question de savoir quel serait son plus grand talent, Verena nous en dévoile un autre, qui ne figure pas sur la liste : « Je crois que c’est mon ouverture d’esprit, parce que c’est ce qui me permet d’aborder sans crainte la nouveauté, qu’il s’agisse de rencontres ou de situations. » Cette attitude, préciset-elle, ne s’applique pas seulement au monde extérieur mais aussi et surtout vis-à-vis d’elle-même. Verena a appris à s’accepter telle qu’elle est : « J’ai longtemps essayé de cacher mes peurs.

J’étais une ado très peu sûre d’elle, et c’est encore parfois le cas aujourd’hui.

Mais un beau jour, il y a eu comme un déclic dans ma tête et j’ai compris un truc : vouloir se protéger en cachant ce que l’on est vraiment, ça ne marche pas. D’abord parce que c’est épuisant à la longue et aussi parce que le fait de vivre dans la crainte de se faire démasquer nous fragilise. Alors que si je dis “je suis comme ça, c’est tout” en me

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­montrant dans toute mon imperfection, je deviens invulnérable. Mon rapport aux autres est franc et direct parce que j’espère en retour la même attitude d’ouverture et d’honnêteté. » Elle ajoute en riant : « En général, ça marche. »

S’ouvrir à l’autre Le deuxième principe le plus important pour elle ? Sans hésiter : l’empathie. Savoir comprendre ce que l’autre ressent, pouvoir se mettre à sa place et être capable de ressentir au plus profond de soi ce qui nous semble, au premier abord, étranger, c’est évidemment la base de son métier d’actrice. « Plus qu’un métier, c’est une vocation.

Chaque projet me donne la chance d’apprendre quelque chose de nouveau, de m’ouvrir à d’autres compétences, d’autres univers, d’autres personnalités. Mais l’empathie est avant tout pour moi une façon d’aborder la vie : comprendre l’autre, c’est l’accepter. » L’aide aux réfugiés, la justice sociale, le féminisme : autant de sujets qui comptent à ses yeux et pour lesquels elle a envie de s’engager, même si elle a longtemps hésité à le faire.

Elle se souvient de sa nervosité lorsqu’elle a posté son premier « coup de gueule » sur les réseaux sociaux. « Suis-je assez forte et confiante pour encaisser les critiques ? » Aujourd’hui, elle sait que cette franchise, loin de nuire à sa carrière d’artiste, est au contraire ce qui l’empêche de tomber dans le cliché de la fille « gentille, sexy et inoffensive ». Empathique, certes, mais pas naïve : face aux trolls et aux messages parfois haineux qu’elle reçoit sur internet, Verena a appris à contre-attaquer, mais de manière intelligente. Pour cela, elle se sert de sa meilleure arme : la franchise. En répondant directement à l’auteur d’un commentaire agressif : « Pourquoi

écrivez-vous cela, Monsieur ou Madame Untel ? Cordialement, Verena. » « Il s’agit d’abord de les sortir de leur anonymat. Beaucoup de gens n’oseraient jamais me dire en face ce qu’ils se permettent sur Internet. Si je réagis à leurs commentaires, la plupart répondent, surpris : ’Oh, je ne pensais pas que vous liriez mon commentaire’ et ils changent de ton. » Dans certains cas, une petite discussion s’engage : « Par des questions précises sur leurs opinions et leurs motivations, on arrive souvent à les confronter à l’absurdité de leurs propos. Et même si la discussion n’aboutit à rien, ça permet au moins d’inspirer d’autres lecteurs, qui réagiront peutêtre, la prochaine fois qu’ils seront attaqués sur Internet. » Pour elle, on peut briser le cercle vicieux de la haine par le dialogue et la bienveillance. « C’est pour ça que je continue à le faire. Et je constate que ça porte ses fruits. Sinon, j’aurais sans doute arrêté depuis longtemps : je n’ai pas envie de gaspiller mon énergie. »

Croire en l’être humain Quand on lui demande ce qu’elle aimerait changer dans le monde si elle en avait le pouvoir, la réponse fuse, dans un sourire amusé : « Je mettrais les femmes au pouvoir !

Plusieurs millénaires de patriarcat ne nous ont pas apporté le meilleur des mondes – il serait peut-être temps d’essayer autre chose », dit-elle avec un éclair de malice dans le regard. « Je ne suis pas forcément une adepte du positivisme, mais je crois en l’être humain et au fait qu’on peut y arriver.

C’est la différence. » Festival de Salzbourg 2021 : 17.7. au 31.8.

Infos : salzburgerfestspiele.at ; Verena sur Instagram : @verena_ altenberger

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STYLING: NADA @NINA KLEIN AGENCY MAKE UP: SABINE REITER KLEID: VINTAGE, LILA TASCHE: THIS IS EARLY

VERENA ALTENBERGER

« SI JE ME MONTRE DANS TOUTE MON imperfection, JE DEVIENS ­invulnérable. »

VERENA ALTENBERGER LA VIE À PLEINES DENTS Sous les projecteurs, un cœur gros comme ça : Verena Altenberger.

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Les 7 merveilles de

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Le chanteur de soul Seven reprend les concerts live cette année : on en a profité pour demander à l’artiste suisse quelles ont été ses sept plus grandes inspirations musicales. par Sabrina Luttenberger (texte) et Dan Cermak (photos)

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DES CHANSONS DU FOND DE L’ÂME Artiste soul reconnu, Seven joue depuis longtemps dans la cour des grands.

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« C’EST EN IMITANT MICHAEL JACKSON QUE J’AI GAGNÉ MON PREMIER CACHET » MICHAEL JACKSON – OFF THE WALL (1979)

« Quand j’ai écouté cet album du King of Pop pour la première fois, mon amour pour la musique a tout de suite pris une autre dimension : il y avait du R’n’B, du gospel, du jazz, c’était un crossover assez dingue, et beaucoup avaient dit à l’époque qu’on n’avait pas le droit de faire ça. J’avais sept ans quand j’ai découvert ce disque, et je me souviens que la question qui m’est ­venue à l’esprit n’était pas : c’est qui ce type ? Mais

­ lutôt : c’est quoi ce truc ? p C’est aussi grâce à lui que j’ai découvert mon côté nerd. Et que j’ai touché mon premier salaire : 50 Francs suisses dûment gagnés grâce à une imitation de M ­ ichael Jackson lors d’un mariage. J’avais toujours un gant blanc, comme le sien, dans mon cartable, et je dansais comme un fou devant la télé. » Off the Wall était le cinquième album studio de Michael Jackson et celui qui a fait décoller sa carrière.

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GETTY IMAGES, WARNER/ALLEN BEAULIEU

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’est justement à l’âge de sept ans que la vie de Seven a changé pour toujours, lorsqu’il a découvert le King of Pop : depuis cette époque où il passait Michael Jackson en boucle dans sa chambre d’enfant, d’autres artistes de légende sont venus façonner l’univers musical du chanteur. Des artistes qu’il a admirés et étudiés jusque dans les moindres détails et qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui : le chanteur soul le plus connu de Suisse. En vingt ans de carrière, Seven – de son nom civil Jan Dettwyler – a sorti pas moins de douze albums et partagé les tournées de groupes tels que Destiny’s Child et Die Fantastischen Vier. Élu en 2017 par les Swiss Music Awards comme meilleur artiste de l’année, il a aussi participé, avec d’autres artistes comme Nena ou Mark Foster, à l’émission allemande Sing meinen Song, où des chanteurs connus réinterprètent les œuvres d’autres collègues. Depuis, il est considéré comme une référence soul incontournable dans le monde germanophone. Toujours en quête de nouveaux défis, il est l’invité depuis l’an dernier de l’équivalent suisse de Sing meinen Song sur la chaîne TV24. À 43 ans, Seven se souvient encore très précisément de ses premiers pas en musique : sa première imitation de Michael Jackson en public quand il avait huit ans ? C’est comme si c’était hier ! Les albums qu’il écoutait à l’époque continuent de faire partie de ses références musicales aujourd’hui. Nous lui avons demandé de choisir sept artistes parmi celles et ceux qui l’ont influencé le plus : voici sa sélection.

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« DJ QUIK A UNE MUSIQUE QUI LAISSE RÉSONNER LES MAINS DES ARTISTES »

« J’AI ASSISTÉ À 26 OU 27 CONCERTS DE PRINCE : POUR MOI, C’ÉTAIT COMME ALLER À L’ÉGLISE » PRINCE – LOVE SYMBOL (1992)

« Si Michael Jackson a été mon amour d’enfance, Prince a été ma première obsession. Je claquais toutes mes économies chez les disquaires pour me procurer tel ou tel enregistrement illégal de ses concerts. J’ai dû le voir 26 ou 27 fois en live : pour moi, c’était comme assister à une messe. On ne pouvait pas faire mieux. Prince m’a influencé à bien des égards : mon côté perfectionniste vient de lui, par exemple. Et mon nom d’artiste aussi, puisqu’il est tiré de la chanson 7, qui figure sur l’album Love Symbol et qui était ma première ORGANICS 01.21

chanson préférée de Prince : je me la passais en boucle. Or à cette époque, j’ai participé à la production d’une chanson pour un bon ami à moi, et quand il m’a demandé ce qu’il devait mettre après le mot “featuring”…, j’ai tout de suite ­répondu : Seven. Cette chanson est une véritable musique de film. Mais le reste de l’album est tout aussi magnifique : les morceaux s’y enchaînent comme dans un requiem, ça donne presque l’impression d’un opéra. » Prince a voulu faire de Love Symbol un album-concept, en le décrivant comme un soap opera rock et fantaisiste.

« Sur cet album du rappeur et producteur américain, on pourrait se dire : c’est du rap et rien d’autre. Mais DJ Quik y a ajouté des beats avec du funk et de vrais sons de guitare et de basse. Tout ce que j’aime : des gros beats clairs bien posés, mélangés à de superbes arrangements de guitare sans loop, où l’on sent bien le guitariste qui joue derrière, des accords ­aériens qui donnent en-

vie de bouger les hanches… Ce type m’a vraiment appris beaucoup de choses. Il y a eu une période où chaque fois que je trouvais une chanson géniale, c’était un morceau de son cru.

Quand on a cette info en tête en écoutant les vingt années de ma ­carrière musicale, on entend très clairement l’influence que DJ Quik a eue sur ma production perso. » Les critiques comme les fans de DJ Quik considèrent Balance & Options comme son meilleur album.

TOURNE-DISQUE « Mes albums préférés sont plus que de la musique, ce sont mes compagnons de vie », confie Seven.

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DJ QUIK – BALANCE & OPTIONS (2000)

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« IL A CHANGÉ LES RÈGLES DU JEU : D’ANGELO, C’EST UN PEU LE MESSIE » D’ANGELO – VOODOO (2000)

« Il faut lire le livret de l’album Voodoo : sur une chanson, on a par exemple 80 noms d’artistes qui y ont travaillé, sur une autre chanson, ce sont 80 noms différents. Ça donne une idée de la qualité du sound design et des efforts entrepris pour créer cet univers. Quelle pièce magistrale ! Elle fait son effet, quel que soit le support qui la joue. D’un point de vue purement artisanal, on n’a pratiquement pas d’accent pop ni mainstream, mais on sent un fol investisse-

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ment dans la production.

Les strophes sont bâties comme dans un rap, avec un habillage 70’s, des vieux instruments, de la basse et du kick. D’Angelo a changé les règles du jeu : pour moi, c’est un peu le Messie. » Voodoo, qui s’est hissé à la 1re place des charts US à sa sortie en 2000, est un classique de la néo soul.

« CET ALBUM ET LES AUTRES SONT PLUS QUE DE LA MUSIQUE : CES MORCEAUX FONT PARTIE DE MA VIE » JOHN MAYER – CONTINUUM (2006)

« John Mayer est devenu célèbre grâce à Your Body is a Wonderland, c’était son premier hit. Et moi, je l’ai trouvé… bof, c’était pas trop mon truc. Un jour, Mayer a écouté l’album Voodoo de D’Angelo : il a alors appelé l’équipe de prod de l’album en leur disant : “Hey, je fais de la country, mais il me faut ce son.” Et John Mayer, qui est à la base un guitariste de dingue et un chanteur incroyable, l’un des meilleurs que l’on a dans ces deux domaines, a finalement réussi à faire un album soul avec des chansons country.

Il nous a donné, à mon avis, l’un des meilleurs

albums de tous les temps. Cette profondeur et cette chaleur typiquement soul qui vous enveloppent, ce n’est pas quelque chose que l’on retrouve normalement dans les chansons country. Cet album est le top du top et je ne me lasse pas de l’écouter – ça vaut d’ailleurs pour chacun des sept albums.

On peut dire qu’ils ont changé ma vie, et qu’ils en font ­désormais partie intégrante. » Pour Continuum, John Mayer a reçu en 2006 le Grammy du m ­ eilleur album pop de l’année.

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« LE MESSAGE D’ERYKAH BADU : SOYEZ FIERS DE VOS RACINES » ERYKAH BADU – BADUIZM (1997)

ALLEN BEAULIEU/WARMER MUSIC, GETTY IMAGES

JOY DENALANE – MAMANI (2002)

« À cette époque, j’écoutais D’Angelo, beaucoup de rap aussi, je venais juste d’assister à un concert de Prince, et tout à coup, j’apprends la sortie d’un album de soul en allemand (il fait une grimace, ndlr) !

Alors j’ai écouté Mamani, et franchement – ça peut paraître bête de dire ça –, la langue ne m’a pas dérangé. Pour la première fois, ce n’était pas bizarre d’écouter de la soul en allemand. Cet album a été une véritable révélation pour moi, et c’est après avoir vu un de ses concerts il y a deux ans, que j’ai décidé de chanter moi aussi en ­allemand. S’il n’y avait pas

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eu Mamani, je ne l’aurais sans doute pas fait. Joy n’a peut-être pas de royaume, mais c’est une reine : personne, homme ou femme, ne peut chanter de la soul en allemand comme elle le fait. » Avec Mamani, Joy Denalane a été ­sacrée « reine de la soul allemande ».

« On sent chez elle une ­prédilection pour le vieux jazz. Ce qui impressionne aussi, c’est la façon qu’elle a d’utiliser sa voix, d’écrire ses chansons et de placer les accords. Elle a, en plus de cela, littéralement asséché les beats et toutes les fioritures qui donnent du volume et de la longueur.

Malgré leur côté épuré, les chansons gardent une harmonie jazzy et un

look roots qui montre que cette artiste est très fière de ses ­racines. Si on ajoute à tout ça les messages politiques qu’elle distille dans ses textes, on o ­ btient une musique d’une classe et d’une complexité encore inédite à l’époque.

Quant à ses concerts, ils sont parmi les meilleurs auxquels j’ai pu assister. » Le premier album d’Erykah Badu lui a valu quatre nominations aux G ­ rammy Awards, dont deux victoires.

SEVEN : UN NOUVEL ALBUM, ET UNE TOURNÉE Seven, 42 ans, dont le vrai nom est Jan Dettwyler, vient d’une famille mélomane. Son père est ténor, sa mère est pianiste et son frère est également musicien et fait partie du groupe de tournée de Seven.

Dettwyler est l’un des chanteurs suisses les plus connus, son album BackFunkLoveSoul (2015) a été dans les charts suisses pendant douze semaines et même à la première place pendant un moment.

Ich bin mir sicher!, le nouvel album de Seven, sort en septembre.

La tournée de Seven débutera le 3 octobre à ­Karlsruhe. Toutes les autres dates sur : sevenmusic.ch

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« GRÂCE À ELLE, CHANTER DE LA SOUL EN ALLEMAND N’A PLUS ÉTÉ CONSIDÉRÉ COMME BIZARRE »

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Star des années 90.

De quoi rassurer les nostalgiques de l’ère hip-hop et du fluo : voici le retour d’un modèle qui a marqué son époque, avec ses grosses branches flanquées de têtes de Méduse et son look rétro. Versace, 280 CHF via zalando.ch

MUST-HAVES

Fais un vœu.

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FURIEUSES ENVIES… De faire (enfin) la fête. Mais avec style. Voici comment se mettre dans l’ambiance.

Prince confort.

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Le luxe à l’oreille.

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COCKTAIL

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MARIELLA REITHOFFER

CLAUDIA MEITERT

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UN ZESTE DE SOLEIL

Les créations rafraîchissantes d’Isabella Lombardo ont un irrésistible avantgoût d’été. À déguster sans modération…

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Sa passion pour la mixologie a été maintes fois récompensée – dernièrement par le magazine Falstaff qui l’a couronnée Barmaid de l’année. Isabella Lombardo, barmaid du Lvdwig Bar à Vienne (Autriche), nous présente son Limoncello Spritz. lvdwig.bar

LIMONCELLO SPRITZ INGRÉDIENTS 2 cl Limoncello 5 cl Prosecco ORGANICS Bitter Lemon Menthe Citron Citron vert Glaçons

PRÉPARATION Dans un grand verre à vin rempli de glaçons, mélanger le ­Limoncello et le prosecco, et terminer par ORGANICS Bitter ­Lemon. La menthe, le ­citron et le citron vert donnent une touche fruitée à l’ensemble.

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LIFESTYLE+TRENDS

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Cet ingrédient de la haute cuisine alpine se cueille en forêt : pour savoir quel chef met à l’honneur l’oxalis acetosella, surnommée aussi « petite oseille sauvage », rendez-vous page 76.

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FABIO NOVEMBRE

Mon MANIFESTE pour la RÉOUVERTURE du monde Si l’architecte et designer Fabio Novembre, 54, aime insuffler à son art une touche de provocation, il faut toujours qu’elle incite à la réflexion. Ce cosmopolite italien pétri d’humanisme nous livre justement ses pensées sur la façon de rendre le monde post-Covid meilleur, et sur les rôles que devront y jouer l’art et la créativité.

EMILIANO PONZI

par Simon Schreyer (texte)

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NOVEMBRE, ŒUVRE D’ART Novembre, dessiné par son ami, l’illustrateur milanais Emiliano Ponzi.

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FABIO NOVEMBRE

En bon vivant, il aime la cuisine végétarienne simple et sans chichi, est un fan de Fellini mais aussi de l’AC Milan, dont il a conçu le siège, la Casa Milan. Sa destination préférée ?

Les paysages ensoleillés des Pouilles, qui forment le talon de la botte italienne et ont vu naître Fabio en 1966. Élevé aux valeurs de l’humilité, Fabio Novembre est un humaniste qui a souvent pris la parole, durant la pandémie, pour rappeler la place cruciale de l’art dans notre société. Il nous livre ici son manifeste pour la réouverture du monde.

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e voilà tout juste revenu de l’autre côté. Je sais ce que ça fait, maintenant, d’avoir le Covid.

Le plus étonnant, c’est le manque d’énergie, le fait de se sentir comme une batterie à plat. Et comme tu es obligé de t’isoler, tout cela te renvoie finalement à tes besoins primaires. Mais comment aurais-je pu vivre autrement une telle expérience, dans cette société moderne qui nous fait fonctionner comme des machines ultra perfectionnées ?

Et qu’est-ce que cette expérience m’a appris ?

Premièrement, que je ne suis pas qu’une machine humaine. Et deuxièmement, que j’ai besoin de l’art et de la créativité pour me sentir un Homme.

Nos idées font de nous des Hommes

La créativité n’est pas qu’un luxe, au contraire : c’est elle qui, concrètement, fait de nous ce que nous sommes. Nous, êtres humains, ressentons le désir d’exprimer nos sentiments, et même notre âme, un peu comme dans une liturgie.

Ce n’est pas un hasard si nos canaux de communication sont les mêmes que ceux qui nous servent à respirer et à manger : les cordes vocales, les voies respiratoires et les voies digestives sont comme des sœurs. La moindre entrave à ces canaux nous plonge dans un ­sentiment troublant d’isolement.

Les premiers produits de la force créatrice de l’Homme ont été des objets d’extension de gestes : le geste de l’offrande, symbolisé par les mains jointes en creux pour former une vasque, a trouvé sa concrétisation dans le bol, fabriqué dans du bois ou de la terre glaise. Le bol fut sans doute l’un des premiers objets rituels de l’Humanité : le fait d’offrir à boire ou à manger est ainsi devenu le premier rituel de l’Homo Sapiens. Il en est de même pour l’arc et la flèche, qui sont nés du désir d’étendre le geste du lancer de pierre pour atteindre une plus grande portée. Ce sont ces mêmes objets qui accompagnaient les morts ORGANICS 01.21

LUIGI MILANO

Fabio Novembre est un véritable touche-à-tout : après avoir étudié l’architecture à Milan et vécu à New York et Hongkong, cet enfant terrible du design a connu très tôt ses premiers succès. Il met aujourd’hui son talent créatif au service de projets de toutes tailles (complexes urbains ou objets du quotidien).

MESSAGE ­UNIVERSEL L’architecte et designer Fabio ­Novembre : « L’évolution, c’est la capacité à relever les défis qui nous sont posés. »

LIFESTYLE+TRENDS

dans les premières sépultures. La chasse, les repas pris en commun, mais aussi les veillées et les chants pour lesquels on se réunissait autour du feu, ont été les premières manifestations culturelles, les premiers rituels de l’Humanité.

Plus de chaleur humaine

FABIO NOVEMBRE

Regroupés autour du feu, nous nous racontions les événements de la journée, pouvions nous réjouir devant un sourire ou rire d’une anecdote. C’était un moment clé pour la cohésion de la tribu, le contraire de l’isolement. Moi-même, j’ai besoin de la compagnie de ma famille, de mes amis et de mes enfants : c’est encore une chose que j’ai apprise à mes dépens ces dernières semaines. Les sessions Zoom et les discussions sur Internet sont de formidables outils de compensation, mais ne remplaceront jamais nos besoins sensoriels, surtout celui du toucher.

J’ai tellement hâte de pouvoir à nouveau serrer quelqu’un dans mes bras ! Pour la réouverture du monde, nous pourrons donc nous souvenir de l’importance de se toucher, se sentir proches les uns des autres. Et cela vaut d’ailleurs pour nos responsables politiques et nos élites, qui ne savent plus vivre dans l’empathie : leur pouvoir et leurs intérêts matériels les ont

« Chez un artiste, l’enfant intérieur ne souhaite qu’une chose : aller de l’avant, sans peur des conséquences. CAR LA PEUR NOUS EMPÊCHE DE TOUT REMETTRE EN QUESTION. » 70

éloignés des besoins essentiels des êtres humains et de leurs interactions naturelles.

L’art est un refuge et une conscience Nous, artistes, devrions former une sorte de conscience collective. Car notre vie tourne entièrement autour du désir de nourrir l’enfant qui sommeille en nous, de rester en contact avec lui.

C’est ce qui nous différencie d’autres adultes qui ne pensent qu’en termes de profit et doivent toujours savoir où ils vont. Alors que chez un artiste, l’enfant intérieur ne souhaite qu’une chose : aller de l’avant, sans peur des conséquences. Car la peur nous empêche de pouvoir tout remettre en question. Ce qui est vital pour quelqu’un de créatif, c’est non seulement de pouvoir produire – du design, de la peinture, de la musique, des films ou de la littérature – mais aussi de pouvoir en jouir : combien de personnes ont été capables de supporter ces mois difficiles de confinement grâce aux arts ? Prenez l’exemple de ce miracle qu’est le livre : quelle invention ! Un objet rempli de petits signes, qui, sous l’action de la lecture, font germer dans l’esprit des images, des histoires, des destins.

Quand le monde s’ouvrira de nouveau, il faudra donc se rappeler que le miracle de la lecture nous est offert à tout moment, il faudra chérir davantage la littérature et les gens qui la créent !

L’application Zoom et les réseaux sociaux ont évidemment leur utilité, car ils permettent aux gens, de manière admirable, de communiquer, mais les discussions restent finalement superficielles. Alors que la littérature nous permet de plonger vraiment dans les méandres de l’esprit, de la vie et des leçons de l’Histoire.

Ce que nous devons à la pandémie J’ai mentionné au début que la pandémie nous avait recentrés sur nos besoins primaires, et c’est vrai que même à notre époque, nous ne sommes finalement rien d’autre que des primates connectés. Si les écrans tactiles ou le fait de swiper peuvent suggérer une expérience sensorielle, il ne faut pas se tromper : nous avons besoin de chaleur humaine comme de l’air pour respirer. C’est aussi ce que m’a appris cette ORGANICS 01.21

Le monde de FABIO NOVEMBRE Art, design et architecture : incursions dans un univers de modernité et de belles lignes.

FABIO NOVEMBRE

SIÈGES DE STYLE

SETTIMIO BENEDUSI, PASQUALE FORMISANO, ANDREA MARTIRADONNA, VENINI

En haut : le fauteuil Nemo, produit phare du designer italien créé pour la marque italienne Driade, en polyéthylène mat.

En bas : la coupe de la Ligue des Champions trônant dans le hall de la Casa Milan, le siège du club de l’AC Milan – dont Fabio Novembre est supporteur – et qu’il a conçu.

UN ESPRIT TOUT EN COULEURS Happy Pills, une série de vases-pilules, créée pour le verrier traditionnel Venini (haut). L’installation I have a Lifestyle conçue pour Tommy Hilfiger mêle art et mode (milieu). Les lampes de chevet Muse, dessinées par Novembre pour Venini (bas).

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L’ARCHITECTE FABIO NOVEMBRE De la gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre : le campus Lamborghini à Bologne (concept) ; le magasin Stuart Weitzman à Rome ; ­le pavillon Milano Creative City lors de l’Expo 2010 à Shanghai ; la Casa M ­ ilan, siège de l’AC Milan.

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VENINI, CHARLIE XIA

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« L’être humain est un explorateur.

L’AGENCEMENT DE NOTRE CORPS EST CONÇU POUR NOUS FAIRE ALLER DE L’AVANT. »

FABIO NOVEMBRE

période difficile : nous sommes des primates ayant atteint un certain degré d’évolution, et notre tâche est de garder un équilibre entre le monde virtuel et le monde réel. Le personnage qui a le mieux incarné l’esprit de l’époque avant 2020, c’est l’ancien président des États-Unis. Il a défendu tout ce qui échauffe, empoisonne et exploite notre planète.

Si l’année précédente fut à maints égards terrifiante, elle nous a aussi montré que nous étions capables de réduire nos émissions de CO2. Elle nous a montré des images de dauphins nageant dans les canaux de Venise et dans le golfe de Naples. Elle nous a montré à quel point la planète sur laquelle nous vivons est magnifique. Et même si des pionniers comme Elon Musk parlent d’aller vivre sur Mars – la Terre est unique.

Ce que nous pouvons changer Et à ce propos : cette planète n’a pas besoin de nous. Nous ne sommes que des passagers indésirables. La Terre nous survivra et continuera d’exister même si nous devions disparaître.

Mais si nous voulons éviter cela, c’est maintenant qu’il faut agir, car la Nature sera toujours là pour nous remettre à notre place. Regardez ce que ce tout petit virus a fait au monde. Si nous voulons survivre, nous devons rétablir un nouvel équilibre entre nous et les autres créatures sur Terre. Et puisque nous avons cette capacité d’adapter nos modes de vie aux circonstances, nous y arriverons, j’en suis convaincu : l’évolution ne consiste-t-elle pas justement à savoir relever les défis qui nous sont posés ? Pour le dire plus clairement : nous, les Hommes,

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sommes conditionnés pour évoluer, pour la simple raison que notre physiologie nous pousse à aller de l’avant. Si ce n’était pas le cas, nous aurions les yeux derrière la tête et nos pieds seraient dirigés vers l’arrière !

Nous sommes des explorateurs, nous avons parcouru des continents entiers, traversé les océans, et il y a une chose qui nous distingue des autres êtres vivants : nous sommes capables de changer notre relation à nous-mêmes et à la Nature et de remettre en question notre mode de vie. Ce que les fourmis et les abeilles, malgré leur remarquable intelligence collective, ne peuvent pas faire. Notre devoir, pour l’avenir, serait donc de repenser nos priorités. Par exemple : avons-nous encore besoin de ces longs trajets, tous les jours, entre notre domicile et notre lieu de travail ? N’avons-nous pas déjà toutes les ressources technologiques nécessaires pour travailler depuis la maison et réduire ainsi notre impact écologique ?

J’ai grandi dans un milieu modeste au sud de l’Italie, et tout ce que nous avions à disposition, nous l’avons utilisé au mieux, en essayant de gaspiller le moins possible.

La confiance : un trésor à offrir Un autre élément essentiel de la vie de famille en Italie, c’est le repas pris en commun. Ce ­rassemblement autour d’une table constitue vraiment le moment communautaire le plus important et nous devons nous réjouir de ces grands repas de famille, quand ils recommenceront. Du temps où nous étions chasseurs, partager un repas était une preuve de confiance, de rapprochement. Tu partages avec quelqu’un la consommation d’un produit qui va faire partie de ton corps. Nous, les Hommes, sommes constamment tiraillés entre la confiance et la peur. Mais quand je mange un plat qu’une personne a cuisiné, je lui accorde ma confiance.

Puisque la confiance est le contraire de la peur, je choisis la première. Et j’espère que toi aussi, tu choisiras de faire confiance.

L’univers de Fabio : novembre.it

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LIFESTYLE+TRENDS

Winkler, L’ENFANT DU CRU

par Manfred Klimek (texte et photos)

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omment fut l’enfance de Vitus Winkler ? « Heureuse. J’étais souvent dehors, dans la nature, pour accompagner mon père et mon grand-père à la chasse.

Mais ça m’arrivait d’y aller tout seul, parce que mes parents travaillaient presque tout le temps. J’observais tout ce qui se trouvait autour de moi, les hauteurs m’attiraient davantage que la vallée : j’étais alors entouré de nature. » La nature éveille-t-elle l’imagination ? « Oh oui !, répond celui qui fête cette année ses 38 printemps. Je rêvais davantage d’avoir un arc et des flèches que de posséder mon propre ordinateur. »

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UN CHEF AUX COMMANDES Vitus Winkler dans la cuisine de l’hôtel ­Sonnhof à St. Veit (Land de Salzbourg), dans la famille depuis plusieurs générations.

Fier de ses origines salzbourgeoises, le chef Vitus Winkler sublime les aliments issus de son terroir en mariant habilement tradition et audace, pour une cuisine des alpages aussi délicieuse qu’inventive. Nous lui avons rendu visite dans son fief et demandé quelques précieux conseils pour s’initier à son art.

VITUS WINKLER

Nous sommes assis à la table du chef, dans une alcôve feutrée au décor résolument moderne, quoique chaleureux : ici, aucune ostentation superflue, on sent que la décoration n’est pas là pour v ­ oler la vedette à la cuisine de Vitus Winkler. Avec une capacité de 50 couverts (60 tout au plus), le restaurant a gardé, depuis sa création, sa patine familiale, s’agrandissant doucement au fil des décennies : il y a la partie ancienne aux belles boiseries, une partie plus moderne qui date des années 80, et deux salles entièrement nouvelles, qui reprennent avec goût le brun des boiseries qui décorent l’endroit d’origine.

Pas de doute, les Winkler savent ce que le « bon sens » veut dire : pas question de se coller un crédit sur le dos pour investir, on ne dépense que l’argent qu’on a à sa disposition ! Un bon sens qui se retrouve dans la carte d’un chef qui a manifestement les deux pieds dans la terre : couronné de quatre toques par le Gault&Millau, son restaurant gastronomique, qui fait partie de l’hôtel de luxe Sonnhof à Sankt Veit im Pongau, est aujourd’hui considéré comme l’une des meilleures tables d’Autriche.

L’amour aux fourneaux À peine sorti du train, on aperçoit déjà le Sonnhof : l’hôtel (qui, outre son restaurant, abrite aussi un spa) jouit d’une situation privilégiée : avec ses 8 400 âmes, le village de Sankt Veit im Pongau est en effet situé en plein cœur de l’Autriche, à quatre heures de train de Vienne (ou Brégence, si l’on vient de l’ouest) et à 50 km de Salzbourg.

Quand on grandit dans un tel cadre, avec une mère constamment aux fourneaux pour faire tourner le restaurant familial, comment ne pas avoir envie de « faire comme maman » ? Mais plus qu’un simple jeu, le jeune garçon développe très tôt une réelle curiosité pour cet art : « Tout ­petit déjà, je passais beaucoup de

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JAMAIS SOUS PRESSION Winkler est résistant au stress, et sait prendre du temps pour ses hôtes : « Je veux me consacrer à la création. »

« Sentir, goûter, créer des plats : C’EST CELA QUI M’INTÉRESSAIT PAR-DESSUS TOUT. » Vitus Winkler à propos de son enfance

temps dans la cuisine avec ma mère : j’observais, je goûtais et plus tard, j’ai évidemment mis la main à la pâte.

Ce n’était pas un truc de fille ou de garçon, c’était vraiment une passion de gosse. Le fait de sentir, de goûter, de créer des plats, c’était ce qui m’intéressait le plus. Et c’est pour cette raison que je passais autant de temps avec ma mère dans la cuisine du ­restaurant, pour apprendre tous les gestes, tous les détails. Quand tu

c­ ommences à comprendre certaines choses, tu as envie d’aller plus loin.

En tout cas, moi, je savais que j’en avais envie, dès l’âge de quatorze ans.

Je savais que je voulais suivre cette voie. » Il attend encore quelques années pour partir faire ses classes loin des fourneaux maternels, mais il ­revient finalement au bercail, cette fois-ci accompagné par la femme qui ­partage aujourd’hui sa vie et la ­gestion de sa petite entreprise gastroORGANICS 01.21

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Cuisine des alpages Rien d’étonnant donc, à ce que le Sonnhof mette le terroir de sa région à l’honneur : tous les aliments utilisés dans la cuisine du restaurant proviennent de producteurs locaux. Les viandes d’agneau ou de bœuf, le gibier et les poissons évidemment, mais aussi toutes les herbes et les plantes qui accompagnent ses compositions. Asperges sauvages, écorces aromatiques, lichens, champignons, brindilles, ­oxalis acetosella, surnommée aussi « petite oseille sauvage »…

Autant de trésors qu’il aime glaner lors de ses longues marches en solitaire dans la nature, qu’il fait pour « se purifier l’esprit. » En lisant la carte du restaurant, on cherche en vain les classiques « entrées », « plats » ou « desserts » : ici, la partition s’organise en fonction de l’origine des ingrédients. C’est ce que Winkler nous explique en sirotant son troisième café : « Les chapitres de la ORGANICS 01.21

carte sont intitulés “forêt”, “prairie” ou “ruisseau” et donnent une idée des ingrédients que l’on va y trouver. » Combien de forêts, de prairies et de ruisseaux a-t-il explorés pour garnir sa carte ? « Sans doute une centaine. » Avec son physique de bûcheron, Vitus Winkler semble incarner le summum d’une gastronomie ludique et franche, qui marie simplicité et inventivité. Devant un tel caractère, on s’aventure à lui poser quelques questions que nous n’aurions pas posées à d’autres grands chefs. Par exemple :

Quel est le secret d’une bonne escalope de veau ? « Pour qu’une escalope de veau soit ­parfaite, il faut d’abord la battre pendant 3 à 5 minutes, entre deux feuilles de film alimentaire, sur un support dur.

Le film permet de répartir la pression et de l’amincir sans faire de trous. Il faut ensuite bien la saler pour faire ressortir l’eau de la viande, et attendre dix minutes avant de la paner : de cette façon, la farine adhère mieux à l’escalope. Autre détail important : préférer les farines grossières à celles plus lisses, car elles prennent mieux la panure.

Ajouter un peu d’eau aux œufs puis les battre à la fourchette – et uniquement à la fourchette ! Pas question d’utiliser un batteur, ça casserait le coté aérien.

Quant à la chapelure, tu peux y ajouter une poignée de grosse chapelure type Panko, ça lui donnera un côté plus rustique.

Une fois que c’est prêt, ne pas laisser de côté les escalopes et encore moins les empiler, mais les mettre tout de suite dans du beurre clarifié – uniquement du beurre ! – bien chauffé. Attention : l’escalope doit littéralement nager dans le beurre et ne doit pas toucher le fond du récipient ni les bords.

Faire revenir chaque face à 150 ou 160 °C, pendant une minute. Encore une chose : on n’utilise pas de poêle, mais une casserole ! C’est compris ? »

Compris !

Après son retour dans le giron familial, le jeune homme fait encore équipe avec sa mère, cinq ans durant. À cette époque, le restaurant de l’hôtel Sonnhof, qui possède déjà sa première toque Gault&Millau, propose une cuisine traditionnelle et simple, sans chichis, telle que l’apprécient les clients de l’hôtel. Avant la passation, le guide décerne une deuxième toque à Maman Winkler. Lorsqu’elle donne les commandes du restaurant à son fils en 2012, celui-ci hérite donc d’un restaurant doublement toqué et d’une équipe formée aux exigences de la haute cuisine. Une aubaine pour ce jeune chef ambitieux, qui mesure aussi la pression qui pèse désormais sur lui.

VITUS WINKLER

nomique. Là encore, son bon sens prend le dessus : « J’avais pu constater auprès de mes collègues à quel point les relations longue distance sont fragiles, même si les liens amoureux sont forts et réels ; c’est pour cela que je suis resté à Sankt Veit au lieu de parcourir le monde, car ici, il y a ce qu’il faut. » La ­nature. Des fourneaux. Une vie.

Autre particularité de son CV : contrairement aux parcours habituels des filles et fils de restaurateurs, il n’a pas choisi de se former auprès des grands chefs internationaux, mais auprès de grosses structures touristiques locales, où les repas de midi ­accueillent parfois plus d’un millier de convives. Une expérience certes riche d’enseignements mais qui est à des années-lumière de ce qu’il connaît aujourd’hui : avec sa cinquantaine de couverts par service, Vitus Winkler « veut [se] consacrer à la création, et pas devoir gérer des centaines de ventres à rassasier ».

CHAQUE DÉTAIL COMPTE De fines herbes fraîches sont la clé d’un plat réussi.

Comment cuire un poisson à la poêle ? « Le plus important : on ne cuit que d’un seul côté, le côté peau. Je ne travaille qu’avec des espèces locales : omble, truite arc-en-ciel et autres poissons de la région. Cette règle de ne cuire que d’un seul côté vaut cependant pour tous les filets de poissons. Du sel, du poivre, quelques morceaux d’écorce de citron vert et quelques herbes – comme de la sauge, par exemple. C’est tout. Il ne faut surtout pas utiliser trop d’épices, ça gâcherait le goût du poisson. L’huile dans la poêle ne doit pas être trop chaude – environ 200 °C. Ça peut paraître très chaud, mais ça ne l’est pas. On laisse cuire ensuite à feu moyen, sept à douze minutes selon l’épaisseur du filet, sans y toucher.

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VITUS WINKLER

LIFESTYLE+TRENDS

LES CRÉATIONS CULINAIRES DE VITUS WINKLER En haut à g. (sens des aiguilles d’une montre) : « Salade de Printemps », « Champ de Fraises », « Crevettes des Alpes », « Bœuf des Bois ».

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LIFESTYLE+TRENDS

LE CHEF À SES FOURNEAUX Son inspiration, Vitus Winkler la puise dans les environs du Sonnhof à Sankt Veit im Pongau, au cœur d’une nature qu’il parcourt inlassablement.

À la fin, on rajoute un peu de beurre à l’huile de cuisson, on retourne vite le poisson et on laisse le beurre se mêler aux arômes des herbes, pendant une dizaine de secondes. Compris ? »

Compris !

MARIO STOCKHAUSEN

Avez-vous une recette pour un délicieux pesto ? « Quand je prépare un pesto, j’en profite toujours pour en tirer mon huile de ­marinade ou de cuisson. Prenons par ORGANICS 01.21

Compris ! « Si je n’étais pas devenu chef, j’aurais fait dessinateur », nous avoue notre hôte, alors que l’entretien touche à sa

Si vous deviez nous donner quelques règles de base à suivre, quelles seraient-elles ? « Un des principes à suivre en cuisine, c’est par exemple : la sauce d’abord, les pâtes ensuite ! On s’occupe toujours de la sauce en premier, et une fois terminée, on passe à la cuisson des pâtes. »

Allez, un dernier pour la route ! « Oui : les ingrédients s’assemblent toujours mieux lorsqu’ils sont à même température. Ils doivent être sur la même longueur d’ondes pour pouvoir être liés. Pour une sauce hollandaise par exemple, le jaune d’œuf et le beurre doivent avoir la même température.

Ou encore : mouiller le risotto avec un bouillon chaud va faire ressortir plus ­facilement l’amidon du riz. »

On termine par une phrase destinée aux fans de cuisine ? « Avec plaisir : il ne faut jamais avoir une confiance aveugle dans une recette, mais toujours écouter son bon sens.

Compris ? »

Compris !

PLAISIR DES YEUX Et s’il n’était pas devenu chef cuisinier ? « J’aurais fait ­dessinateur. »

Une bonne adresse pour d ­ écouvrir la magnifique région des lacs en Autriche : sonnhof-vituswinkler.at

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VITUS WINKLER

Une fois seul aux commandes, le nouveau chef se lance dans divers essais, teste certaines tendances culinaires comme la cuisine moléculaire, qui était, il y a dix ans, déjà passée de mode. Il abandonne d’ailleurs très vite cette tentative et choisit de se concentrer sur la cuisine nordique. Partant de là, Vitus Winkler commence à apprendre les secrets d’une cuisine résolument locale, qui utilise peu d’ingrédients, laisse la part belle aux légumes et se sert du fumage pour aromatiser les plats. Ce choix d’une régionalité moderne et assumée, d’autres chefs du coin l’ont fait avant lui, comme Andi Döllerer à G ­ olling. Ou les frères Obauer dont l’adresse à Werfen fait pratiquement partie du patrimoine ­local, et qui ont lancé cette tendance d’une cuisine du terroir simple mais raffinée. Ensemble, ces chefs font émerger une nouvelle cuisine alpine, qui rayonne autour de Salzbourg et gagne en reconnaissance sur la scène internationale.

exemple le pesto au basilic : je hache grossièrement mes feuilles de basilic, et j’en mélange la moitié dans de l’huile d’olive froide. Je prends toujours plus d’huile que nécessaire. Je mixe ensuite à fond ce premier mélange au brasmixeur. Quant à l’autre moitié des feuilles de basilic, je la passe aussi au bras-mixeur avec mon huile, mais beaucoup plus grossièrement. Mon pesto aura ainsi différentes textures de feuilles. Après avoir mixé, je filtre l’huile avec un filtre à café ou une passoire, et j’obtiens ainsi deux aliments : mon pesto, et mon huile aromatique. On peut ensuite rajouter des noix ou des pignons de pin. Compris ? »

fin. « J’ai une bonne mémoire visuelle.

Quand je découvre quelque chose de comestible en marchant, que ce soit en montagne, en forêt, au bord d’un ruisseau ou dans une prairie, je mémorise cet endroit, je cueille ce que j’ai trouvé et je commence déjà à composer une recette dans ma tête. Une fois rentré, je note tout dans mon cahier. » La nuit commence à tomber sur Sankt Veit im Pongau et le moment de prendre congé approche. Pourtant, nous ne résistons pas à l’envie d’arracher encore quelques derniers conseils de cuisine à ce fin connaisseur. L’occasion est trop belle !

LIFESTYLE+TRENDS

Tout pour plaire.

Grâce à son puissant moteur électrique, l’e-scooter Ultron Air peut parcourir jusqu’à vingt kilomètres en autonomie. Par A-TO­, en bronze distingué. 550 CHF, a-to.com

MUST-HAVES

Boîte à bijoux.

Pour les bricolos amateurs et autodidactes, un coffret de luxe en acajou pour ranger ses outils en acier inoxydable par Lorenzi Milano. 6 257 CHF env., lorenzi-milano.com

INSTANTS MAGIQUES Ces articles illuminent le quotidien en touches dorées.

Camouflage.

L’étoffe dont sont faits les vestes de rêve : parka en coton safari avec imprimé floral et tigre. Par Etro, 1 530 CHF, etro.com

Shoe-ting Star.

Design minimal, confection optimale. Cette paire de baskets montantes Cambridge par Tom Ford en daim souple, fabriquée en Italie, est un compagnon idéal, du matin au soir.

767 CHF, tomford.com

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Œuvre d’art.

Les bijoux du label viennois Juls assument leur modernité, comme le prouve ce collier, modulable à l’envi.

Ensemble chaîne et pendentif à partir de 380 CHF. shop.juls.com

Doux amer.

Chocolat noir bio 70 % de qualité, aux notes fruitées de cassis et de banane, avec une touche de café.

Par la confiserie autrichienne Berger. 4,29 CHF, ­­ confiserie-berger.at

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COCKTAIL

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VIVA LA MATE

Un apéritif qui réveille ! Feng Liu, barman viennois de renom, nous présente son MATEritivo.

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Il travaille aujourd’hui derrière le bar du Birdyard, son fief viennois, mais la carrière de Feng Liu a commencé dans le restaurant familial, au Mama Liu & Sons, connu pour sa gastronomie chinoise et ses excellents cocktails. mamaliuandsons.at

MATERITIVO INGRÉDIENTS 3 cl vermouth blanc 2 cl Averna ORGANICS Viva Mate glaçons zestes d’orange

PRÉPARATION Dans un verre à vin, mélanger brièvement le vermouth et l’Averna avec de la glace. Verser ORGANICS Viva Mate sur la préparation et garnir d’un zeste d’orange.

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ARTS+PHILOSOPHY

« Ce personnage est emblématique d’un sentiment que nous connaissons tous : rebondir après une épreuve ­difficile. Cette œuvre est le symbole d’un ­nouveau départ, indépendamment du sexe, du temps et du lieu. » Sabine Haag, directrice générale du Kunsthistorisches Museum de Vienne, nous décrit les œuvres d’art qui l’inspirent, à partir de la page suivante.

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The POWER ofART Contempler une œuvre d’art est une expérience physique et émotionnelle dans laquelle nous puisons force et inspiration. Voilà pourquoi les musées sont des lieux au pouvoir insoupçonné.

Sabine Haag, directrice du prestigieux Kunsthistorisches Museum (musée des beaux-arts) de Vienne (Autriche) dévoile ses œuvres préférées… et invite à les découvrir in situ. par Rosa Schwalbe (présentation)

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THE POWER OF ART

ANDY WARHOL, « FLOWERS », 1970, 10 SÉRIGRAPHIES SUR PAPIER, CHACUNE 91,5 × 91,5 CM, MUMOK – MUSEUM MODERNER KUNST STIFTUNG LUDWIG WIEN, PRÊT DE LA FONDATION AUTRICHIENNE LUDWIG DEPUIS 1980 © THE ANDY WARHOL FOUNDATION FOR THE VISUAL ARTS, NEW YORK / SOUS LICENCE AVEC BILDRECHT, VIENNE 2020 ; ISSUES DE L’EXPOSITION « MISFITTING TOGETHER », MUMOK

ARTS+PHILOSOPHY

La révolution des hibiscus Andy Warhol en était convaincu : « Tout le monde peut faire de l’art. » Son approche anti-­élitiste était complètement nouvelle dans les années 60, et ces fleurs d’hibiscus en sont une preuve éclatante. La sérigraphie avait quelque chose de révolutionnaire : les œuvres devaient ­cesser d’être vues comme des pièces uniques.

Cette idée a bouleversé le monde de l’art.

Andy Warhol, Flowers, 1970. À voir au MUMOK de Vienne ; prêt permanent de la Fondation autrichienne Ludwig.

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« FURIE », MASTER OF THE FURIES, ENV. 1610/20, SALZBOURG (?), IVOIRE, 37,4 × 25,4 × 25 CM, © KUNSTHISTORISCHES MUSEUM WIEN

Fureur de vivre On sent la colère et la souffrance mais aussi l’énergie, l’impétuosité, l’assurance : cette ­Furie, née d’un maître-sculpteur anonyme de Salzbourg, est sans conteste mon œuvre préférée. Elle a plus de 400 ans et n’a pourtant rien perdu de sa modernité. Ce personnage, ni masculin ni féminin, incarne un sentiment que nous connaissons tous : l’énergie du renouveau. C’est le symbole d’une « re-naissance » après une période sombre, au-delà des genres, des époques et des frontières.

La Furie, artiste inconnu.

Créée entre 1610 et 1620, vraisemblablement à la cour du prince-archevêque de Salzbourg. À voir au cabinet d’art et de curiosités (Kunstkammer) du Kunsthistorisches Museum de Vienne.

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ARTS+PHILOSOPHY

GEORGIA O’KEEFFE, 1928, HUILE SUR TOILE, 101,6 × 72,6 CM

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Fleurs d’artifices Il y a des endroits que j’ai envie de visiter à tout prix : le musée de l’artiste Georgia O’Keeffe à Santa Fe (Nouveau Mexique) en fait partie. Perdu en plein milieu du désert, il est installé dans la maison que cette artiste géniale a habitée jusqu’à sa mort. Ce plan rapproché de fleurs de pavot oriental est un ­tableau que j’aime particulièrement. Un autre aspect d’elle qui me plaît, c’est la longue histoire d’amour qu’elle a vécu avec son mari Alfred Stieglitz, qui l’a encouragée et soutenue jusqu’à la fin.

Georgia O’Keeffe : Fleurs de pavot oriental (titre original : Oriental Poppies), 1928 À voir au Minnesota Art Museum de Minneapolis (Minnesota, USA).

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Café secret L’humour est un formidable vecteur pour exprimer plusieurs choses à la fois.

Le Déjeuner en fourrure de la plasticienne Meret Oppenheim est un très bel exemple de cette vision surréaliste de l’art : à la fois simple et étonnamment riche en interprétations.

Elle est l’une des rares femmes à s’être fait un nom dans le petit cercle parisien des surréalistes : quand on a vu cette œuvre une fois, on ne l’oublie pas. Et chaque fois qu’on y revient, on y découvre de nouvelles facettes.

Meret Oppenheim : Déjeuner en fourrure, 1936. À voir au Museum of Modern Art de New York (USA).

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MERET OPPENHEIM, « OBJECT » (« LE DÉJEUNER EN FOURRURE »), DIGITAL (1)(A), 1936. NEW YORK, MUSEUM OF MODERN ART (MOMA). © 2021. DIGITAL ; IMAGE, THE MUSEUM OF MODERN ART, NEW YORK/SCALA, FLORENCE

THE POWER OF ART

ARTS+PHILOSOPHY

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Fruits de la passion La séduction à l’état pur : voilà comment je décrirais le ­portrait de ce jeune homme.

L’expression du visage, la posture et l’usage théâtral de la lumière confèrent au tableau un caractère sensuel et hédoniste. Le Caravage aimait peindre ses jeunes amants.

Chez celui-là, la corbeille de fruits n’est évidemment qu’un symbole, qui fait allusion à l’homme qui est dans ses bras.

Si vous passez par Rome, allez voir ce tableau.

IMAGE DU HAUT : MICHELANGELO MERISI / LE CARAVAGE, « GARÇON AVEC UN PANIER DE FRUITS », 1593/94, HUILE SUR TOILE, 70 × 67 CM, GALLERIA BORGHESE, ROME © MINISTERO DELLE CULTURA – MUSEO GALLERIA BORGHESE, PHOTO DE LUCIANO ROMANO

THE POWER OF ART

Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit le Caravage : Garçon avec un ­panier de fruits, vers 1593. À voir à la Galerie Borghèse, à Rome (Italie) .

L’art de l’illusion Ce tableau illustre parfaitement à quel point l’art peut être illusion. Jan Brueghel l’Ancien a reconstitué chaque fleur avec une précision de botaniste. Or, chacune d’entre elles est issue de variétés différentes qui ne fleurissent pas simultanément : il est donc impossible, dans la réalité, de les faire tenir dans un même vase. Pas moins de 130 spécimens sont représentés, mais aussi une multitude de ­petits insectes, qu’on aperçoit en regardant de plus près.

Jan Brueghel l’Ancien : Grand bouquet de fleurs dans un baquet de bois, 1606/1607. À voir au Kunsthistorisches Museum de Vienne.

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Jeux dans ­l’espace-temps Le musée idéal ? Je dirais le Louisiana, au Danemark, parce que les espaces intérieurs et extérieurs se confondent de manière très originale, et pour son côté simple et sans prétention qui permet aux visiteurs d’entrer dans un monde dédié exclusivement à la beauté. On peut notamment y admirer une installation de l’artiste japonaise Yayoi Kusama, qui, par des effets de miroirs et de lumières, arrive à faire disparaître devant nos yeux l’espace et le temps. On a l’impression d’être comme Alice au pays des merveilles.

Yayoi Kusama : Gleaming Lights of the Souls, 2008.

L’installation est exposée au Louisiana Museum à Humlebæk (Danemark).

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Sabine Haag, directrice du Kunst­ historisches Museum de Vienne et commissaire de cette présentation. Les expos en cours au KHM : khm.at

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YAYOI KUSAMA, « GLEAMING LIGHTS OF THE SOULS », 2008, AMPOULES LED EN ACRYLIQUE, CORDON D’ALIMENTATION, EAU, VINYLE, MIROIR, BOIS PEINT ET TAPIS. LOUISIANA MUSEUM OF MODERN ART (FINANCEMENT : C.L. DAVID FOUNDATION AND COLLECTION), PHOTO : KIM HANSEN, LOUISIANA MUSEUM OF MODERN ART © YAYOI KUSAMA, PICTUREDESK.COM

THE POWER OF ART

ARTS+PHILOSOPHY

ARTS+PHILOSOPHY

Petite princesse Marguerite-Thérèse, infante d’Espagne : on nous la montre alors qu’elle n’est qu’une enfant, mais tout ce qui l’entoure est d’un raffinement suprême, comme un défilé de mode d’une époque ancienne. Vélasquez a peint la fillette en icône de mode. Grâce à sa maîtrise absolue de la peinture, il parvient même à faire briller les étoffes de soie. Pour admirer ce tableau, une seule possibilité : aller au Prado, à Madrid. Trop fragile pour être transporté, il a l’interdiction formelle de voyager. Le bon côté des choses : le musée du Prado vaut un voyage à lui tout seul.

Diego Vélasquez : Les Ménines (titre original : Las Meninas), 1656. À voir au musée du Prado à Madrid (Espagne), l’un des plus grands musées d’art au monde.

DIEGO VÉLASQUEZ, « LAS MENINAS », 1656, HUILE SUR TOILE, 3,18 × 2,76 M, MUSEO NACIONAL DEL PRADO

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Bas Kast : « L’été est la saison de la lenteur. On prend alors conscience de ce qui est vraiment important. »

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Un été avec Bast Kast

par Anne Waak (entretien) et Gene Glover (photo)

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ournaliste, psychologue, scientifique, auteur de bestsellers, essayiste et maintenant ­romancier : après le succès ­mondial de La boussole alimentaire, qui ­synthétise des décennies de recherches en alimentation, Bas Kast se livre, pour son premier roman Buch eines Sommers: Werde, der du bist (en français : Récit d’un été : Deviens ce que tu es, ndlr), à une réflexion philosophique sur la quête de soi. Nous nous sommes penchés avec lui sur cette question existentielle.

ORGANICS. THE LIFETIME MAGAZINE : Pourquoi avoir choisi l’été comme saison de votre roman ?

BAS KAST : Je voulais écrire un livre réconfortant, que l’on ait plaisir à lire, un peu comme ces films feel good. Or, c’est en été que nous nous sentons le mieux, que nous vivons le plus de choses. La plupart d’entre nous ne pensent pas avec nostalgie à « leur plus bel hiver », mais au contraire, ils évoquent toujours « mon plus bel été ».

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À quoi est-ce dû ?

Il y a ce qu’on appelle en psychologie le Trouble Affectif Saisonnier, qui peut aller du simple blues hivernal à la vraie dépression. Moi-même, je ressens une baisse de l’humeur à l’arrivée de l’automne. Durant les journées sombres et pendant l’hiver, la production de mélatonine augmente et le niveau de sérotonine baisse, alors que c’est le contraire en été. C’est pour ça que les animaux « n’estivent » pas, mais qu’ils hibernent. L’été est la saison de toutes les aventures.

BAS KAST

Le journaliste allemand Bas Kast (48 ans) est connu pour son talent de vulgarisateur scientifique. Pour l’écriture de son premier roman, il s’est penché sur le sens de la vie… et la saison idéale pour y réfléchir.

Un roman feel good certes, mais qui pose tout de même une question existentielle…

Ce livre raconte une quête, celle d’un homme qui se cherche, qui veut savoir qui il est vraiment, pour pouvoir changer. Cette quête a lieu en été dans un paysage de vignes, à un moment où la famille est réunie, où l’on boit du rosé ­ensemble, le soir.

Un cadre idyllique et quelques bouteilles de rosé, ça ne suffit pas pour voir sa vie changer : c’est d’ailleurs le cas pour Nicolas, votre protagoniste.

Si le printemps est la saison où la vie explose, où tout bouillonne, l’été est celle du farniente, de la lenteur, celle où l’on peut savourer le plaisir de ne rien faire. On prend alors conscience de ce qui est vraiment important dans la vie.

Dans ce nouveau roman, la saison estivale est incarnée par le personnage de Valentin, l’oncle du ­narrateur : vous le décrivez comme quelqu’un qui a de la « sprezzatura ». Qu’estce que c’est ?

La « sprezzatura » en italien, c’est l’art de la ­nonchalance : c’est avoir de la classe sans

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« Je suis d’un naturel plutôt mélancolique, un naturel que j’essaie justement de contrecarrer. » avoir l’air d’y attacher de l’importance. Valentin symbolise cette légèreté habilement travaillée, que l’on dégage lorsqu’on se met à vivre ­véritablement dans l’instant. Pour Nicolas, c’est ce qui va le pousser à se remettre en question.

En proie au stress permanent, il reprend lentement conscience de sa passion pour l’écriture.

BAS KAST

Vous avez aussi connu, au cours de votre vie professionnelle, de telles bifurcations : après avoir étudié la psychologie et la biologie pour devenir chercheur en neurosciences, vous devenez journaliste puis vulgarisateur scientifique. Et lorsqu’on vous détecte, à 40 ans, un rétrécissement de l’artère coronaire, vous ­devenez ­spécialiste en alimentation, au point de publier un bestseller mondial, La boussole ­alimentaire. Vous voilà maintenant romancier. Quelle est la part autobiographique de ce r­ oman… et est-ce que vous avez réussi à ­devenir ce que vous êtes vraiment au fond – un ­romancier ?

Je ne me décrirais pas comme un conteur né, mais je ne suis pas non plus un scientifique pur et dur. Il y a toujours une part de moi dans mes ouvrages scientifiques, et je fais très attention à soigner mon style. Quant à ma première vocation, je me suis vite rendu compte que je ne ­ferais jamais un très bon chercheur en neurosciences.

Pourquoi ?

Je ne suis pas quelqu’un d’assez cérébral et ­persévérant. Par contre, je voulais écrire des romans, tout en ne sachant pas trop comment faire pour en vivre : c’est pour ça que je suis ­devenu journaliste, puis auteur scientifique. Je me suis réellement éclaté dans cette voie, mais après La boussole alimentaire, j’avais besoin d’autres défis. Et comme ce succès mondial me donnait enfin la liberté de risquer d’écrire un

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flop, je me suis lancé dans l’écriture d’un livre de développement personnel sous forme de ­roman.

La quête de soi est le grand sujet du roman.

Concrètement : comment y parvient-on ?

En multipliant les expériences, en se frottant à différents univers. C’est la seule façon de ­découvrir ce qui résonne en soi. Ce qui nous ­ramène finalement à l’été. En hiver, on a tendance à se replier, à ruminer. Mais là e­ ncore, les moments de pause, durant lesquels l’attention est dirigée vers l’intérieur, sont importants, car ils permettent l’éclosion d’idées latentes qui ­seraient peut-être passées inaperçues sans cela…

Comment instaurer ces moments de pause au cours de sa journée ?

Ils peuvent prendre la forme d’une méditation, d’un rêve, ou même de cinq minutes au calme sous la douche. Cela dit, ce n’est que lorsque tu concrétises ces idées que tu peux réellement savoir si elles sont bonnes ou pas.

Si je comprends bien ce que vous avez dit au début, vous préférez l’été mais c’est l’automne qui influence le plus votre humeur, n’est-ce pas ?

J’adore l’été, mais c’est vrai que je suis d’un ­naturel plutôt mélancolique – un naturel que j’essaie justement de contrecarrer, consciemment. Ce sera d’ailleurs l’objet de mon prochain livre : quelles stratégies utiliser pour soigner nos états d’âme ? Le corps offre de multiples ­solutions : il y a le sport, l’alimentation, la méditation, l’exposition à la lumière, tout ça a un ­effet positif sur nos hormones.

De quoi vous réjouissez-vous particulièrement, cet été ?

Ma femme vient d’obtenir une chaire de professeure à Berlin : nous allons donc y emménager avec nos trois enfants, dans une petite maison avec jardin que nous avons achetée. Un retour aux sources puisque c’est là que nous nous sommes connus. Et je me réjouis de vivre enfin un été de liberté, un summer of 21.

Le roman de Bas Kast Buch eines Sommers: Werde, der du bist (Récit d’un été : Deviens ce que tu es, en français) est paru en allemand, chez Diogenes ; baskast.de

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ARTS+PHILOSOPHY

Tradition et innovation.

Dans sa nouvelle édition, la Calatrava Pilot Travel Time 5524 de Patek Philippe indique l’heure locale et l’heure du domicile.

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Œillères de luxe.

Style aviateur, œillères protectrices et look « écailles de tortue » : le modèle Neughman est l’accessoire ultime pour briller cet été.

Par Tom Ford, 425 CHF via zalando.ch

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Hors du temps : ces objets ­traversent les saisons… et les modes.

Regard velouté.

La crème pour les yeux Le Lift de Chanel pénètre en un clin d’œil et dispense, grâce au concentré botanique d’alfalfa, des trésors antioxydants et raffermissants.

115 CHF env., chanel.com

Franges ou démon ?

Les deux ! Place à la super-squaw de la mode, avec ce pull en cachemire bordé de franges de Sandro Paris. 349 CHF, ch.sandro-paris.com

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Sac de compagnie.

Le sac Overnighter offre ­a ssez de place pour l’essentiel et n’oublie pas les détails pratiques. Fait en coton bio et huilé, par la marque suisse Qwstion. 290 CHF, qwstion.com

État d’urgence.

Sur invitation du Prix Pictet, qui récompense le travail de photographes internationaux, 43 artistes livrent leurs réflexions sur la pandémie de Covid-19, réunies dans ce recueil : Confinement.

41,90 CHF, chez teNeues ­Verlag, buecher-teneues.de

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COCKTAIL

BAZZOKA CREATIVE X STUDIO

MARIELLA REITHOFFER

CLAUDIA MEITERT

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GOLDEN ALE

L’OR DES CARAÏBES

Manuela Zoppas nous dévoile une pépite dorée désaltérante au goût d’exotisme.

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Après avoir passé près de la moitié de sa vie dans la gastronomie, la Suisso-­ Italienne Manuela Zoppas est aujourd’hui chef de bar au Pelikanbar, logé dans le ­Kaufleuten, à Zurich.

Son tempérament italien dans ses drinks. kaufleuten.ch

INGRÉDIENTS 2 rondelles de gingembre (légèrement pressées) 2cl miel 2cl jus de citron vert 1 giclée de sirop de sucre 4cl rhum ambré ORGANICS Ginger Ale Zeste de citron vert

PRÉPARATION Mettre tous les ingrédients dans le shaker et secouer vigoureusement.

Ajouter la glace ­pilée. Déposer quelques glaçons dans un verre long drink et verser la préparation. Terminer par O ­ RGANICS Ginger Ale et le zeste.

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2021

La renaissance

AU VOYAGE

Renaissance : nous avons choisi ce mot pour définir 2021, ­l’année qui a marqué la réouverture du monde et la « re-naissance » de nos envies d’horizons lointains. En guise de prélude et d’inspiration pour des idées de voyage, voici les portraits de trois villes à ­visiter absolument. Pour vous servir de guide : des p ­ ersonnalités locales, amoureuses et fines connaisseuses de leur ville.

Lever de rideau sur ces perles à découvrir :

FERNANDO MELONI/UNSPLASH

Milan, Istanbul, Stockholm

Le regard vers le ciel : la coupole de verre de 29 mètres de haut de la Galleria Vittorio ­Emanuele II à Milan.

ORGANICS 01.21

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CLAUDIA MEITERT

Toujours avec style : service en terrasse à la milanaise.

Se déplacer à l’italienne : à Milan aussi, la Vespa est reine.

Ville de lumière : la Galleria Vittorio Emanuele II, près du Dôme.

Ville de mode : un modèle Tom Ford exposé à la Fashion Week.

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ORGANICS 01.21

JOEL MICAH MILLER/GALLERYSTOCK, PETER RIGAUD, PICTUREDESK.COM

MILAN

Symbole et fierté de la ville : le Dôme de Milan, splendeur néo-gothique.

CITY-GUIDE

Milan

« Les belles choses de la vie sont à Milan »

L

Le Salon du meuble de Milan, grand-messe annuelle du design.

ORGANICS 01.21

MILAN

Capitale du shopping : une vitrine de la Via Monte Napoleone.

Avec ses quartiers d’affaires, ses restos, ses terrasses bondées et sa Fashion Week, Milan est une destination à la mode. Portrait d’une ville multiple par l’un de ses admirateurs : Ugo Fava.

Ugo Fava est un Milanais pur jus.

Ce pimpant quinquagénaire travaille depuis 38 ans dans la gastronomie et possède aujourd’hui huit établissements répartis dans la ville, dont le Gūd Milano. Son projet pour 2021 : en ouvrir deux autres !

es Milanais disent toujours que Madrid et New York sont des villes géniales et qu’en Son blog : mymi.it comparaison, Milan a bien peu à offrir – c’est faux, et je peux le prouver !

C’est pour cette raison que j’ai lancé mon blog mymi.it, consacré à la vie à Milan. Sur ce blog, je montre régulièrement à quel point ma ville, avec ses 1,3 million d’habitants, est riche de toutes les plus belles choses de la vie : théâtres, sports, bars, clubs… On s’y éclate ! Sans oublier le magnifique lac de Côme, à seulement une heure de route d’ici. On peut aussi faire du ski dans les environs, et même du ski nautique.

Certes, d’un point de vue purement

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CITY-GUIDE

Milan

Plaisirs des yeux et des papilles. Actuellement, la ville est en plein boom : il y a une véritable fièvre de construction du fait des Jeux Olympiques qui se tiendront en 2026 à Milan ainsi qu’à Cortina d’Ampezzo. Cet événement attire beaucoup d’investisseurs, mais toutes celles et ceux qui viennent à Milan peuvent trouver de quoi investir dans de la vraie qualité typiquement milanaise. Si vous en avez les moyens, faites un tour sur la Via Monte ­Napoleone : nous ne sommes pas l’une des ­capitales mondiales de la mode pour rien, et la ­célèbre Fashion Week, qui a lieu chaque année en septembre, est un incontournable dans le milieu. Autre atout de taille : la gastronomie.

L’adresse que je conseille : la Terrazza Triennale, d’où l’on a la plus belle vue sur la ville.

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Chic citadin : scène de rue sur la Via Monte Napoleone.

De toutes les couleurs : le showroom du magasin de lampes Kartell.

CLAUDIA MEITERT

architectural, Milan ne souffre pas la comparaison avec Florence ou Venise, mais ma ville recèle, elle aussi, d’endroits fabuleux : le centreville, avec le grand Dôme au milieu de la piazza del Duomo, est tout simplement fantastique !

Ou encore les navigli, les canaux de la ville bordés de nombreuses terrasses d’où l’on peut regarder la foule déambuler : nous, les Milanais, adorons être près de l’eau, puisque notre ville n’est, hélas, pas au bord de la mer. Mais c’est la seule chose qui me manque : pour le reste, j’aime ma ville comme elle est. Parce qu’elle est en constante évolution.

Forêt urbaine : une façade végétalisée du projet Bosco Verticale.

PICTUREDESK.COM (2), PETER RIGAUD, DEUSCUSTOMS.COM

MILAN

« La ville est en plein boom et attire beaucoup d’investisseurs. »

À table ! Le bœuf tartare du restaurant milanais Deus.

ORGANICS 01.21

CITY-GUIDE

Milan

8

CORSO COMO 10

2 DRINC COCKTAILBAR

ANTONIA SALONE DEL MOBILE 7 SANTA MARIA DELLE GRAZIE

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OTIVM RESTAURANT

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ÇA DÉMÉNAGE Le Salon international du meuble, qui se tient chaque année en avril (cette année : en septembre), est le grand rendez-vous international du design intérieur. Partout en ville, vernissages, shows, fêtes et événements en tous genres sont organisés pour l’occasion. salonemilano.it

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LA SCALA

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7

4

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DÔME

TOUT EN UN

3

1

pour un long week-end à Milan

1

3

À côté de Paris, New York et Londres, c’est à Milan que naissent les tendances des prochaines saisons, qui inonderont ensuite le marché international.

La ville a donc sa propre Fashion Week. Plus précisément : deux par an. L’une au printemps pour la collection automne/hiver, l’autre à l’automne. cameramoda.it

Tout le monde ici connaît la Drogheria Milanese : l’adresse est réputée pour sa carte, composée d’excellents tapas et de spécialités italiennes, et pour son ambiance animée. On va y prendre un apéro entre amis ou jouer au baby-foot.

Tout le monde connaît aussi la secret room de ce resto-brasserie, dans laquelle on accède par une mystérieuse armoire. drogheriemilanesi.it

MÉTROPOLE DE LA MODE

2

SECRET DE ­POLICHINELLE

UN DERNIER DRINC ?

4

Le Drinc est un endroit où il n’y a pas que les cocktails qui font l’objet de savants mélanges : sa déco est un mix de style postindustriel et d’urban chic, et la playlist jazzy se marie parfaitement avec l’originalité des boissons. Un lieu de référence qui promet de belles surprises. drincmilano.eatbu.com

157 m de long, 108 m de haut, plus de 4 000 statues : le Dôme est une merveille néo-gothique qui fait la fierté des Milanais depuis plus de 600 ans. Ne pas manquer de grimper les 170 marches qui mènent à la terrasse panoramique, pour profiter de la vue sur la ville.

ORGANICS 01.21

INCONTOURNABLE

5

TABLE LÉGENDAIRE L’une des fresques les plus célèbres du monde se trouve à Milan, dans l’église Santa Maria delle Grazie : la Cène, peinte par Léonard de Vinci pour représenter le dernier repas du Christ. Pour admirer cette œuvre aux dimensions gigantesques (460 x 880 cm), mieux vaut faire comme partout ailleurs à Milan : réserver ses places.

6

9

TEMPLE DU GOÛT Il faut découvrir le restaurant Otivm non seulement pour sa cuisine italienne et méditerranéenne, mais aussi et surtout pour le bâtiment lui-même : conçue par le Milanais Gio Ponti, l’architecture du lieu mêle formes, perspectives et couleurs pour une impression très surréaliste. otivmmilano.it

LA PLUS BELLE ACOUSTIQUE

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Située dans le quartier Brera – une zone piétonne très animée du centre-ville qui regorge de boutiques de luxe, de galeries d’art et de restaurants – la Scala de Milan est l’un des plus prestigieux opéras du monde. À l’intérieur, la beauté de la salle rivalise avec l’excellente acoustique. À découvrir lors d’une visite guidée… ou d’un opéra. teatroallascala.org

À Milan, son nom incarne l’avant-garde de la mode : Antonia Giacinti prédit les tendances de la mode avant tout le monde, et sait mieux que quiconque ce qui est in et out. Pour glaner quelques idées contre la ringardise : faites un petit tour dans son magasin, qui propose vêtements, chaussures et sacs. antonia.it

LE MONDE D’ANTONIA

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MILAN

10 CONSEILS

DROGHERIA MILANESE

L’un des premiers Concept Stores à s’assurer une réputation et une clientèle internationales : le Corso Como 10 est un endroit atypique qui combine un café-restaurant, une boutique de vêtements et de design, une librairie, une galerie d’art et un hôtel avec trois chambres, le tout dans un cadre certes restreint, mais luxueux.

10corsocomo.com

CITY-GUIDE

Milan

CLAUDIA MEITERT

Milan, ville ouverte. Les Milanais sont toujours pressés, mais ce sont des gens ouverts et sympathiques : quand on réussit à les aborder, ils entament facilement la conversation, d’autant plus que tout le monde parle anglais.

En fait, si les Milanais parlent tout le temps de quitter leur ville, sans jamais le faire, c’est peutêtre simplement parce qu’il fait vraiment bon y vivre. Alors j’espère qu’on se croisera bientôt dans ma ville !

Douceur italienne : terrasse à Brera, le quartier des galeries.

MARIELLA REITHOFFER

En bonus : c’est sans doute le meilleur restaurant italien de la ville. Les spaghettis Cacio e Pepe au tartare de crevettes sont à tomber !

Quant à l’aperitivo, j’aime le prendre dans mon bar préféré, Le Biciclette. Où qu’on soit à Milan, on rencontre des gens du monde entier. Finalement, il n’y a que les Milanais qui sont difficiles à appréhender. On a l’impression qu’ils sont tout le temps en train de travailler. Tout le monde ne parle que d’argent et de travail ! Les journées des Milanais sont réglées comme du papier à musique : petit-­déj’, boulot, déjeuner, boulot, fitness, aperitivo et dîner.

Cadre idéal pour un apéritif : le Bar Luce de la fondation Prada.

La qualité est sacrée à Milan, y compris pour la gastronomie.

À l’avant-garde des tendances de mode : Antonia Giacinti.

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ORGANICS 01.21

10 CORSO COMO, PICTUREDESK.COM (3), BAZZOKA CREATIVE X STUDIO

MILAN

« Nous sommes toujours pressés, mais aussi ouverts et sympathiques. »

CITY-GUIDE

Milan Cocktails urbains pour un été pétillant

PROMOTION

APÉRO NUOVO

Un cocktail aux allures de coucher de soleil ? Par ici ! Terry Monroe a créé l’Orange Spritz.

ORGANICS 01.21

Derrière le comptoir de son bar, mélange de labo alchimiste et de capsule hors du temps, la mixologue Terry Monroe concocte de délicieux mélanges, à base d’herbes et d’épices. Le nom du bar (Oro S ­ ecret Room) prévient les non-initiés : réservations et pré-inscriptions obligatoires. oroscrtroom.it

ORANGE SPRITZ INGRÉDIENTS 1 dl Prosecco 2 cl apéritif amer ORGANICS Black Orange Rondelle d’orange Glaçons

PRÉPARATION Préparer un grand verre à vin, y verser les glaçons, puis le prosecco, et enfin l’apéritif amer.

Mélanger. Terminer en versant ORGANICS Black Orange et décorer d’une rondelle d’orange.

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Délices de calamars au restaurant Sunset Grill & Bar.

Entrée solennelle: les portes de l’hôtel 5* Ajwa Sultanhamet.

Vue sur le quartier de Galata, à la nuit tombée.

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Sentinelle sur le bosphore: la tour de Léandre date du XVIIIe siècle.

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SUNSETGRILLBAR.COM, ILKER GURER/GALLERY STOCK, BUCKETLISTBUMS.COM, PETER RIGAUD, PICTUREDESK.COM (2) CLAUDIA MEITERT

ISTANBUL

Street food dans le quartier du port (Eminönü).

CITY-GUIDE

Istanbul

« Cette ville qui ne dort jamais ! »

I

Intérieur de la mosquée Hagia Sophia, l’emblème d’Istanbul.

ORGANICS 01.21

Artemis Günebakanlı est une célèbre animatrice radio d’Istanbul.

Cette passionnée de musique (35 ans) anime également un podcast sur la scène indie ­locale. Istanbul lui manque toujours quand elle est en voyage: ­difficile, en Europe, de trouver un resto ouvert après 22 heures !

stanbul est une ville où l’on trouve tout ce dont on peut rêver.

Chaque quartier est un monde, une ville à part, Artemis sur Instagram: avec son centre, sa faune et @manyetikbant ses artères animées. Ici, on peut aller au resto à une heure du matin, manger des moules dans la rue en sortant de boîte de nuit ou déguster de délicieux sandwichs au poisson frais à tout moment de la journée. Ma cité ne dort jamais et c’est ce que j’adore. Cette ville-creuset à cheval sur deux continents, qui s’est appelée Constantinople puis Byzance avant de devenir Istanbul, ne se laisse jamais vraiment apprivoiser : tout bouge et tout

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ISTANBUL

Un moment hors du temps: la traversée en ferry du bosphore.

15 millions d’âmes sur deux continents, un détroit légendaire et des rues grouillant de vie nuit et jour.

Artemis Günebakanlı, la star de la radio, ­présente Istanbul la magnifique.

CITY-GUIDE

Istanbul

D’une rive à l’autre. Rien de plus facile avec une carte de transports publics. C’est mon moyen de transport préféré. Sur l’eau, tu oublies tout, le bruit des klaxons, les cris, la foule. À bord, les gens profitent de cette pause bienvenue en sirotant un çay (prononcer « tchaï », le thé noir sucré qui est presque la boisson nationale. Pendant vingt minutes, on se croirait en vacances. Une traversée du bosphore en ferry, c’est indispensable pour se faire une première impression de cette ville immense. Sur la rive européenne, ce sont les quartiers les plus animés, là où les gens travaillent. Du côté asiatique, des zones résidentielles plus calmes qui se perdent dans la nature environnante. Après toutes ces années, je ne me lasse pas du bosphore. Pour 110

Le café Drip Coffeeist dans le quartier branché de Galata.

CLAUDIA MEITERT

change très vite. Jusqu’à récemment, Galata était le quartier à la mode et maintenant, tout le monde ne jure que par Kadıköy, qui est aussi le quartier où j’habite. C’est toujours pareil : on se rue sur un endroit, et quand cet endroit devient trop bruyant, on se rue sur un autre.

Sauf qu’à Istanbul, les modes changent très rapidement parce qu’avec 15 millions d’habitants, la ville est sans cesse au bord de l’implosion ! Sans compter les embouteillages du matin au soir : prendre sa voiture n’est pas une très bonne idée, mieux vaut utiliser le métro, le bus… et évidemment le ferry.

Grimper les 9 étages de la tour de Galata pour une vue panoramique.

GETTY IMAGES, PETER RIGAUD

ISTANBUL

« En traversant le ­bosphore, on se sent comme en vacances. »

Sur les quais de Kadıköy, côté asiatique.

ORGANICS 01.21

CITY-GUIDE

Istanbul

ALEXANDRA COCKTAIL BAR

4

SUNSET GRILL & BAR

BOMONTIADA

1

5

7

8

7

VOI CAFÉ BEYMEN

6

ALL EXCLUSIVE Si les centres commerciaux ne manquent pas dans cette ville à la tradition marchande millénaire, le Beymen occupe une place à part : on y trouve 900 marques de Balenciaga à Dior.

Un temple du luxe qui vaut le détour. beymen.com

BO

SP

HO

RE

ARTER İSTIKLÂL CADDESI

10 3 GRAND BAZAR

HAGIA SOPHIA

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2

UN CAFÉ, SINON RIEN

pour un long week-end à Istanbul

1

BRASSAGE DES CULTURES Installé dans l’ancienne brasserie du quartier de Bomonti, le Bomontiada est aujourd’hui un centre culturel et commercial très prisé de la jeunesse locale, avec ses nombreux magasins et restaurants, la Galerie Leica, sans oublier la plus célèbre salle de concert de la ville: le Babylon. yapikredibomontiada.com

2

HUITIÈME MERVEILLE Sa silhouette, avec ses minarets et son imposante coupole, est indissociable de la ville: construite comme basilique lorsqu’Istanbul s’appelait Constantinople, la mosquée Hagia Sophia est une merveille architecturale. Considérée comme la huitième merveille du monde, elle éblouit tous ses visiteurs, qui peuvent ensuite se reposer sur la grande place qui la borde.

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BAĞDAT CADDESI

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3

5

S’aventurer dans le Grand Bazar, c’est plonger dans un univers surréaliste: le plus grand marché couvert au monde est le cœur commercial de la ville depuis 500 ans. Fréquenté chaque jour par demi-million de gens, c’est un véritable dédale. Pour ne pas se perdre dans les soixante rues, il est conseillé de prendre un guide.

Quoi de mieux, pour admirer ­Istanbul d’en haut, que de le faire un cocktail à la main ?

Adresse de choix: l’Alexandra Cocktail Bar, qui possède l’une des meilleures cartes de la ville.

Une fois admis à l’intérieur (tenue correcte exigée), admirez la vue depuis le toit-terrasse et la faune glamour qui s’y presse. alexandrabar.com

4

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Une adresse d’exception pour goûter le meilleur d’Istanbul: le Sunset Grill & Bar est non seulement connu pour sa cuisine raffinée mêlant influences turques et internationales, mais aussi pour son immense terrasse surplombant les toits de la ville, face au bosphore.

Une expérience. sunsetgrillbar.com

Avec sa silhouette cubiste et sa façade composée de losanges 3D qui reflètent les couleurs ambiantes, le musée de la fondation Arter tranche, à première vue, avec la frénésie stambouliote. Le plus grand musée contemporain de la ville est une création du cabinet ­londonien Grimshaw. arter.org.tr

UN AUTRE MONDE

VUE IMPRENABLE

HOT SPOT

OPALESCENT

LIGNES DE VIE Deux artères à tester absolument pour sentir battre le pouls de la ville: côté Asie, la Bağdat Caddesi, bordée de restaurants et de grands magasins, traverse les quartiers chics d’Istanbul.

De l’autre côté du bosphore, la grande rue piétonne İstiklâl Caddesi, qui mène à la place Taksim, est particulièrement animée: on peut y flâner à pied ou prendre un vieux tramway pour la parcourir.

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ENTRE EUROPE ET ASIE Pour relier les deux continents, on emprunte l’un des trois grands ponts suspendus qui enjambent le bosphore: une expérience inoubliable, à faire en voiture ou en bus, car les piétons n’y sont plus autorisés. Qu’à cela ne tienne: ces ponts sont encore plus impressionnants vus d’en bas, lors d’une petite croisière sur les eaux du détroit. istanbulwelcomecard.com

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ISTANBUL

10 CONSEILS

Avis à tous les amateurs de ­cafés: ceux servis au VOI Café sont parmi les meilleurs de la ville. Torréfiés sur place, on peut aussi les acheter pour les déguster chez soi. Le VOI propose également des cours de torréfaction. voi.com.tr

CITY-GUIDE

Istanbul

moi, il n’y a rien de plus beau que de se promener le long de ses rives ou de regarder la mer en buvant un raki avec des amis.

Si vous venez pour la première fois, il faut grimper en haut de la tour de Galata, dans le quartier de Beyoğlu, pour avoir une vue panoramique sur la ville. Istanbul est une cité qui peut faire peur, à première vue, de par le chaos et l’effervescence qui y règnent. Le système des rues est un vrai labyrinthe et il est facile de s’y perdre : dans ces cas-là, n’hésitez pas à demander de l’aide. Et si les Stambouliotes ont parfois l’air un peu renfrognés, ­surtout après avoir passé des heures dans un embouteillage, ils sont toujours prêts à aider quand il le faut.

Jamais seule. Les gens qui y vivent sont aussi une des raisons pour lesquelles je ne m’imagine pas vivre ailleurs qu’à Istanbul. J’adore me savoir entourée : c’est-à-dire pouvoir me réveiller le matin et entendre par exemple mes voisins avec leurs chiens et leurs chats se réveiller aussi. C’est typique d’Istanbul : ce sentiment que tu n’es jamais seule.

Les incontournables de la cuisine turque: feta, olives et miel.

Adresse de choix pour goûter la ville : le Sunset Grill & Bar.

Vendeurs de rue sur la İstiklâl Caddesi, la grande rue piétonne.

Ar temis Ville des arts: un pavillon lors de la Biennale du design à Istanbul.

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SOLSPIER.COM, SUNSETGRILLBAR.COM, PETER RIGAUD, SUNSETGRILLBAR.COM, ALDO PAREDES, BAZZOKA CREATIVE X STUDIO MARIELLA REITHOFFER CLAUDIA MEITERT

ISTANBUL

« Depuis la tour de ­Galata, on a une vue ­panoramique sur la ville. »

CITY-GUIDE

Istanbul Cocktails urbains pour un été pétillant

PROMOTION

COUP DE FOUET

Yiğitcan Gencer est un amoureux des cocktails : voici son Moscow Mule – attention les papilles !!

ORGANICS 01.21

Le Twins Cocktail Lab est le Q.G. de Yiğitcan Gencer, qu’il gère avec son frère jumeau.

Outre l’excellence de leur carte, ces deux professionnels qui ont étudié le Bartending & Mixology dispensent également des formations. twinscocktaillab.com

MOSCOW MULE INGRÉDIENTS 4 cl vodka 1 cl jus de ­citron vert ORGANICS Ginger Beer Citron vert Menthe

PRÉPARATION Refroidir une timbale en cuivre avec des glaçons. Mélanger la vodka, le jus de citron vert et ORGANICS Ginger Beer.

Verser dans la timbale. Écraser la menthe contre vos paumes pour libérer l’arôme. Décorer d’un quartier de citron vert.

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Art de vivre à la suédoise : le restaurant Asian Post Office.

Temple de la photographie : le musée Fotografiska.

La cuisine fusion de l’Asian Post Office.

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À Stockholm, l’art est omniprésent, même dans le métro.

ORGANICS 01.21

PETTER BÜLLING & JACOB RANGNITT, DDP, PICTUREDESK, FOTOGRAFISKA.COM, ALAMY, ACNESTUDIOS.COM CLAUDIA MEITERT

STOCKHOLM

Ambiance chill sur l’île de Södermalm, avec vue sur la vieille ville.

CITY-GUIDE

Stockholm

« Tout le monde connaît quelqu’un qui a un ­bateau »

S

Capitale du style : Acne, la marque culte made in Stockholm.

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STOCKHOLM

Décollage immédiat au Gröna Lund, le Luna Park local.

Avec ses quartiers branchés et sa douceur de vivre scandinave, Stockholm a de quoi séduire. Tour d’horizon des incontournables de la capitale suédoise avec Vera Hotsauce.

Vera Hotsauce de son vrai nom Vera Carlbom est une chanteuse, compositrice et productrice suédoise. La jeune femme de 21 ans, qui est née et a grandi à Stockholm, est aussi gérante du Sky Bar, l’un des clubs les plus branchés de la ville. Elle habite aujourd’hui dans le quartier d’Östermalm et ne s’imagine pas une seconde vivre ailleurs.

tockholm ne change jamais – et pourtant, cette ville ne cesse ­jamais de te surprendre.

Ou plutôt : les gens qui y vivent. Ma ville grouille ­littéralement d’une jeuVera sur Instagram : nesse dynamique et entre@verahotsauce prenante. C’est facile de s’épanouir ici, parce que Stockholm te donne une impression de sécurité. Il y a plein de jeunes qui ouvrent des petites échoppes, fondent des entreprises, font de l’art. C’est comme si la ville nous appartenait. Il est aussi très simple de se faire un réseau de contacts parce qu’à Stockholm, tout le monde

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CITY-GUIDE

Stockholm

Dolce vita nordique ! Si vous venez pour la première fois à Stockholm, il faut absolument découvrir la ville en bateau. Un autre endroit idéal pour vos balades, c’est le quartier de ­Södermalm, qui séduit d’emblée avec ses nombreux cafés et bars, son ambiance très décontractée. Mais attention à la foule ! Dès qu’il fait beau, les Suédois sortent de leur coquille et les terrasses du quartier sont prises d’assaut. On peut alors se rabattre sur une autre activité particulièrement prisée des Stockholmois : le pique-nique. Une couverture, des biscuits, une bouteille de rosé, et c’est parti : direction l’un des nombreux parcs de la ville. Je vous conseille l’île de Djurgården, où se trouvent les plus jolis spots pour pique-niquer.

Ce qu’on préfère ici, c’est sortir et rencontrer des amis, quelle que soit la météo : 116

Cafés trendy et hipsters à vélo : le quartier bobo de Södermalm.

Des airs de city : Norrmalm est le cœur économique et commercial.

CLAUDIA MEITERT

se connaît. Tout peut se faire sur un simple coup de fil. C’est aussi pour ça que je peux travailler avec le compositeur Andreas Carlsson, qui a produit des stars telles que Britney Spears, Céline Dion et Katy Perry : Stockholm est un microcosme, et cela malgré le fait que la ville soit bâtie sur un immense archipel de petits îlots. La géographie de la ville rappelle un peu Venise : ici, tout le monde connaît quelqu’un qui possède un bateau et peut vous emmener vous baigner sur une des îles de la capitale.

Au fil de l’eau : promenade en bateau devant l’île de Riddarholmen.

SHUTTERSTOCK, ADOBESTOCK, PICTUREDESK.COM (4)

STOCKHOLM

« POUR DÉCOUVRIR STOCKHOLM, rien de mieux qu’une promenade en bateau ! »

Capitale du design : les lignes intemporelles de Svenskt Tenn.

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CITY-GUIDE

Stockholm 5, 6, 7 STUREPLAN

8

9 ACNE FLAGSHIP STORE

ÎLOTS DE VERDURE SKANSEN GAMLA STAN

DJURGÅRDEN

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GRÖNA LUND

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FOTOGRAFISKA

TJOGET SÖDERMALM

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Stockholm n’est pas considérée comme la capitale verte de l’Europe pour rien : la nature n’est jamais très loin. Située à quelques minutes du centreville, l’île de Djurgården est un havre de paix : on y trouve des musées, Gröna Lund, le Luna Park local, et le grand zoo de Skansen, qui abrite ­surtout des animaux sauvages ­d’espèces nordiques. skansen.se, gronalund.com

NYTORGET

1 BLECK

pour un long week-end à Stockholm

9

SOUS LES ÉTOILES À l’intérieur : bons petits plats et bonne musique live pour faire la fête. À l’extérieur : l’immense terrasse et la proximité d’un parc en font l’endroit idéal pour les familles, qui peuvent se retrouver autour d’une bière tout en regardant les enfants jouer au loin. restaurangbleck.se

2

FIEF HIPSTER Située dans le quartier bohème de Södermalm, la jolie place de Nytorget est le rendez-vous de la jeunesse branchée de la ville et l’endroit idéal pour admirer le style des jolies Suédoises en sirotant un excellent café.

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TEMPLE DE LA MODE

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SLAKTHUSOMRÅDET

5, 6, 7

QUARTIER NOBLE

1

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TROIS EN UN Un local, trois possibilités : le Tjoget est à la fois un café-­ brasserie, un bar à cocktails et une cave à vins. Un must qui a été classé trois années de suite parmi les cinquante meilleurs bars dans le monde. tjoget.com

Le Stureplan est le centre « haut de gamme » de la capitale : une place bordée d’enseignes de luxe et de restaurants chics, comme le Sturehof : cette institution locale est connue pour ses spécialités de poisson.

Quand on se retrouve entre amis au Stureplan, on se donne rendez-vous sous le Svampen, un gros champignon en béton qui fait office d’abri quand il pleut. sturehof.com

Pas besoin d’y faire son shopping : la boutique Acne Studios sur la place Norrmalmstorg et son décor futuriste tout en marbre vaut à elle seule le détour. acnestudios.com

Ambiance nocturne à Slakthusområdet.

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NUITS BLANCHES

4

LOIN DES CLICHÉS Plus qu’un simple musée de la photo, le Fotografiska est l’un des plus grands au monde et le plus visité de Suède. Interactif, engagé et unique en son genre. fotografiska.com

STOCKHOLM

10 CONSEILS

Des élans au zoo de Skansen.

Spécialités de la mer au Sturehof.

New York a son Meatpacking District, Stockholm a son ­Slakthusområdet : l’ancien quartier des abattoirs est ­aujourd’hui un lieu moderne ­dédié à la fête, aux sports et à la culture. On y trouve de nombreux clubs et le plus grand bâtiment sphérique du monde : l’Ericsson Globe.

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CITY-GUIDE

Stockholm

même en plein hiver, quand il fait moins dix dehors, on sort. On s’habille chaudement, c’est tout. Qu’il neige ou qu’il fasse un grand soleil, c’est la même chose. À un détail près : quand les journées sont particulièrement sombres, les gens commencent à se plaindre : « On veut des vacances au soleil ! » Pourtant, chaque fois que je suis à Los Angeles, comme c’était souvent le cas ces dernières années, Stockholm finit toujours par me manquer terriblement – même en hiver !

Une ville d’avenir. Une chose est sûre : c’est là que je veux élever mes enfants, et nulle part ailleurs. Stockholm est une ville qui te donne envie d’y rester pour toujours. Pour nous, cette ville est comme notre maison, et même s’il nous arrive de la quitter pour aller vivre ailleurs quelque temps, on y revient toujours avec plaisir. Je pourrais habiter dans n’importe quelle ville du monde, mais c’est à Stockholm que j’ai envie de vivre.

Début de soirée relax à Gamla Stan, la vieille ville.

Le restaurant Riche sur la place Stureplan.

L’expo Classiques de l’Antiquité au Musée national.

Vi ses i Stockholm! — Rendez-vous à Stockholm !

Carottes épicées servies au Tjoget, l’un des meilleurs bars au monde.

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ORGANICS 01.21

PICTUREDESK.COM (2), NIKLAS ALEXANDERSSON/RICHE.SE, TJOGET.COM, BAZZOKA CREATIVE X STUDIO MARIELLA REITHOFFER CLAUDIA MEITERT

STOCKHOLM

« C’EST LÀ QUE J’AI ENVIE de passer le reste de ma vie. »

CITY-GUIDE

Stockholm Pilule fruitée pour soirées acidulées

PROMOTION

LA VILLE EN ROSE

Ses cocktails ont un goût de bonheur : Hampus Thunholm.

ORGANICS 01.21

Il est une légende de la vie nocturne suédoise. Toujours de bonne humeur, le lauréat du Bartender’s Choice Awards Sweden adore observer les ­réactions de ses clients lorsqu’ils découvrent ses créations. Dès la première gorgée, le feed-back est toujours positif. Instagram : @hampusthunholm

VERY BERRY INGRÉDIENTS 4 cl de ­Vermouth rosé ORGANICS Purple Berry Fruits rouges Glaçons

PRÉPARATION Mettre les glaçons dans un grand verre à vin et verser le Vermouth rosé. Terminer par l’ORGANICS Purple Berry. Décorer de quelques fruits rouges selon le goût.

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MENTIONS LÉGALES IDÉE & DÉVELOPPEMENT Robert Hohensinn

ÉDITEUR & DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Andreas Kornhofer

RÉDACTEUR EN CHEF Andreas Rottenschlager

MANAGING DIRECTEUR Stefan Ebner

RÉDACTEUR EN CHEF GÉNÉRAL Alexander Müller-Macheck (dir.), Sara Car-Varming RESPONSABLE DU TEXTE Andreas Wollinger DIRECTION CRÉATIVE Erik Turek (dir.), Kasimir Reimann MAQUETTE Marion Bernert-Thomann, Martina de ­Carvalho-Hutter, Miles English, Cornelia Gleichweit, Kevin Goll, Tara Thompson RÉDACTION PHOTO Eva Kerschbaum (dir.), Marion Batty, Susie Forman, Tahira Mirza, Rudi Übelhör

MENTIONS LÉGALES

RÉDACTION NUMÉRIQUE Christian Eberle-Abasolo (dir.), Lisa Hechenberger, Elena Rodriguez Angelina, Benjamin Sullivan, Florian Obkircher (audio) MANAGEMENT DE L’ÉDITION Ulrich Corazza, Marion Lukas-Wildmann, Christine Vitel GESTION DE PROJET Sabrina Luttenberger RÉDACTEURS Waltraud Hable, Manfred Klimek, Mariella Reithoffer, Simon Schreyer, Rosa Schwalbe, Rüdiger Sturm, Anne Waak TRADUCTION Claire Schieffer SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Hans Fleißner (dir.), Lucie Donzé, Petra Hannert, Monika Hasleder, Billy Kirnbauer-Walek, Belinda Mautner, Klaus Peham, Vera Pink DIRECTEUR CRÉATIF EXÉCUTIF Markus Kietreiber SENIOR MANAGER CREATIVE Elisabeth Kopanz DIRECTION ARTISTIQUE COMMERCIAL & CO-PUBLISHING Peter Knehtl (dir.), Erwin Edtmayer, Simone Fischer, Martina Maier, Andreea Parvu, Alexandra Schendl, Julia Schinzel, Florian Solly, Dominik Uhl, Sophie Weidinger, Stephan Zenz DIRECTION VENTES MÉDIAS & PARTENARIATS Lukas Scharmbacher VENTES MÉDIAS & PARTENARIATS Thomas Hutterer (dir.), Marcel Bannwart, Mark Bishop, Stefan Brütsch, Christian Bürgi, Franz Fellner, Ines Gruber, Thomas Gubier, Daniela Güpner, Wolfgang Kröll, Gabriele Matijevic-Beisteiner, Alfred Vrej Minassian,Nicole Okasek-Lang, Britta Pucher, Jessica Pünchera, Jennifer Sabejew, Johannes Wahrmann-Schär, Ellen Wittmann-Sochor, Ute Wolker, Christian Wörndle, Sabine Zölß ANNONCES Manuela Brandstätter, Monika Spitaler

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PUBLISHING MANAGEMENT Natascha Djodat, Ivona Glibusic, Meike Koch, Bernhard Schmied, Anna Wilczek DIRECTION CO-PUBLISHING Susanne Degn-Pfleger MANAGEMENT DE PROJET CO-PUBLISHING, MARKETING B2B & COMMUNICATION Katrin Sigl (dir.), Mathias Blaha, Katrin Dollenz, Thomas Hammerschmied, Teresa Kronreif (B2B), Eva Pech, Valentina Pierer, Stefan Portenkirchner (Communication), Jennifer Silberschneider MANAGEMENT COMMERCIAL CO-PUBLISHING Alexandra Ita FABRICATION & PRODUCTION Veronika Felder (DIR.), Friedrich Indich, Walter O. Sádaba, Sabine Wessig TRAITEMENT DE LA PHOTO Clemens Ragotzky (dir.), Claudia Heis, Nenad Isailovic, Sandra Maiko Krutz, Josef Mühlbacher OPÉRATIONS Melanie Grasserbauer, Alexander Peham, Yvonne Tremmel INFORMATIQUE Christoph Kocsisek, Michael Thaler ASSISTANTE DU MANAGEMENT GÉNÉRAL Sandra Artacker FINANCES Mariia Gerutska (Ltg.), Klaus Pleninger ABONNEMENTS ET DISTRIBUTION Peter Schiffer (dir.), Marija Althajm, Nicole Glaser, Victoria Schwärzler, Yoldaş Yarar SIÈGE DE LA RÉDACTION Heinrich-Collin-Straße 1, 1140 Vienne, Autriche Tel: +43 1 90221-28800 redaktion@at.redbulletin.com www.redbulletin.com DIRECTION GÉNÉRALE Red Bull Media House GmbH Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15 5071 Wals bei Salzburg, Autriche FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700 DIRECTEURS GÉNÉRAUX Dietrich Mateschitz, Dietmar Otti, Christopher Reindl, Marcus Weber IMPRESSION Imprimerie Berger Ferdinand Berger & Söhne GmbH Wiener Straße 80, 3580 Horn, Autriche AUTORISATION SELON L’ARTICLE § 25 DE LA LOI SUR LES MÉDIAS Les informations sur le propriétaire du média sont consultables sur : www.redbulletin.at/impressum

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ANDY WARHOL

LIFETIME STORY

Poivre ou sel

Le génie le plus emblématique du Puis il s’est essayé aux cheveux coumouvement pop art en Amérique, leur platine, et a opté définitivement Andrew Warhola, appelé Andy pour une teinte gris argenté. ­Warhol, a commencé à perdre ses L’artiste conservait ses postiches cheveux à l’âge de vingt ans. dans des boîtes en carton recouUne parade à cette fatalité absurde vertes de fausses peaux de serpent. et décadente s’est alors imposée. L’arChaque jour, Warhol les fixait à sa tête avec de grandes quantités de tiste s’est adressé au perruquier Paul colle. Il craignait que le vent les ­Bochicchio, qui possédait une bou­emporte… tique à New York, et lui a commandé Andy Warhol (1928–1987), Le roi du pop art, tel un Midas de plusieurs centaines de perruques au talentueux jusqu’à la pointe la scène, transformait tout ce qu’il fil des années. Pour chacune d’entre des cheveux. touchait en grand art. Idem auelles, Bochicchio a fait importer les cheveux d’Italie, les a noués à la main, puis les jourd’hui avec ses perruques : elles sont devenues des pièces d’exposition très convoitées. a ­livrées personnellement au QG de l’artiste, la Factory. Au début, Warhol avait opté pour une L’œuvre de Warhol, Flowers, est présentée dans pigmentation brune, relativement discrète. notre reportage Le pouvoir de l’art, page 86.

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SHUTTERSTOCK, ANDY WARHOL, SELF-PORTRAIT, 1986/©THE ANDY WARHOL FOUNDATION FOR THE VISUAL ARTS, INC./SOUS LICENCE AVEC BILDRECHT, VIENNE 2021

Pour Warhol, tout est art. Même quand il s’agit de porter sa coiffe.

Polestar 2 — 100% électrique – pourquoi attendre plus longtemps ?

Une nouvelle Polestar 2 dans quelques semaines. polestar.com