Programme d'un événement

PRÉSENTE

LES PARTITIONS DE LA MÉMOIRE Hôtel de Ville de Bruxelles 19.10.2015 Un récital piano et violon de Francesco Lotoro et Roby Lakatos

Programme Un événement qui a pour ambition de soutenir le fabuleux travail du musicien italien Francesco Lotoro qui, depuis 25 ans, recueille et centralise les musiques écrites dans les camps de concentration durant la deuxième guerre mondiale.

Merci pour votre présence.

Piano

Francesco Lotoro Pendant des années il a été considéré comme «fou» ...

Aujourd’hui, il est connu comme le Maître.

Pianiste et compositeur exceptionnel, François vit à Barletta dans le sud de l’Italie. Avec l’aide de sa femme et accompagné de son Orchestre de Musique des Camps de concentration, cet homme fascinant donne une nouvelle voix aux compositeurs de musique qui, sans lui, auraient été oubliés. Il ne s’agit pas de n’importe quels compositeurs, mais de ceux qui ont été déportés, emprisonnés, et qui souvent sont morts dans les nombreux camps d’internement mis en place pendant la deuxième guerre mondiale partout dans le monde.

Avec plus de 4000 morceaux de musique déjà récupérés au cours des vingt dernières années de recherche, il veut rendre vie à cette musique écrite dans les endroits où la créativité artistique était un acte de résistance, où la mort n’était jamais loin, où la vie ne tenait qu’à un fil. Cette musique a été écrite dans le secret par des prisonniers de toutes origines, de toutes les religions, durant l’une des périodes les plus sombres de l’histoire, entre 1933 et 1945.

Ceci est une collection unique qu’il a décidé de jouer et d’enregistrer avec un orchestre local afin de produire la toute première encyclopédie mondiale de la musique de camps de concentration.

En la jouant aujourd’hui, Francesco Lotoro espère libérer cette musique emprisonnée avec l’âme et l’esprit de tous ceux qui l’ont composée.

PRÉSENTATION

Engagé dans une mission solitaire de portée universelle, le Maître travaille seul et sans le soutien des institutions financières, des gouvernements ou des habitués. Il a ramené à la vie une partie entière de l’histoire de la musique, qui jusqu’à présent était restée silencieuse.

De Barletta en Italie du sud, à Auschwitz, Prague, Berlin et Jérusalem pour rencontrer les survivants de l’Holocauste et les descendants de ces musiciens rebelles, le Maître a entrepris une course désespérée contre l’oubli, où chaque note sonne comme un défi à l’oppression.

Tout ceci est un immense champ de recherche. Entre 1933 et 1953 - en d’autres termes de l’ouverture des premiers camps d’internement nazis à la fermeture des derniers camps de prisonniers de guerre des alliés - «le monde était plein de prisons», affirme Francesco Lotoro.

Des espaces clos où des milliers d’hommes et de femmes ont vécu et souffert, dépouillés de leur liberté, trouvant dans la musique la consolation à leur incarcération.

Beaucoup d’entre eux étaient juifs bien sûr, mais il y avait aussi des Tsiganes, des prisonniers politiques, des pères dominicains, des officiers français emprisonnés par les Allemands, des soldats de la Wehrmacht ou des forces armées italiennes capturées par les Alliés et des troupes américaines et britanniques tombées entre les mains des Japonais.

Les rangs des musiciens de l’enfer ne connaissaient pas de frontières.

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PRÉSENTATION Violon

Roby Lakatos Ils l’appellent «le violon du diable» et il est difficile de donner une étiquette à son talent : Le violoniste tsigane? Le virtuose de la musique classique? L’improvisateur de jazz? Le compositeur et arrangeur? Tous ces qualificatifs aident à composer l’image d’un musicien à l’extraordinaire polyvalence stylistique et à la virtuosité passionnante. Roby Lakatos se déplace avec désinvolture entre la musique classique et le jazz, tout en restant fidèle à ses origines : la culture folklorique hongroise.

Sa force en tant qu’interprète acclamé dans de grandes salles de concerts et lors des festivals en Europe, en Asie et en Amérique (où il a joué avec des artistes tels que Herbie Hancock, Quincy Jones, Stéphane Grappelli), est constamment alimentée par sa capacité d’improvisation et son activité de compositeur.

Né en 1965 dans une famille de violonistes, légendaires descendants du «Roi» des violons tziganes Janos Bihari, Roby Lakatos s’est intéressé à la musique alors qu’il était enfant et à neuf ans à peine a fait ses débuts en tant que premier violon dans un groupe gitan. Son éducation musicale s’est poursuivie en parallèle au sein de sa famille et au Conservatoire Béla Bartók à Budapest, où il a remporté le prix de violon classique en 1984.

Entre 1986 et 1996, Lakatos a joué avec son orchestre pour le public de «Les Ateliers de la Grande Ile» à Bruxelles, sa patrie musicale de l’époque, en collaboration avec Vadim Repin et Stéphane Grappelli. Parmi ses admirateurs Sir Yehudi Menuhin, un invité fréquent du club de Bruxelles venu pour entendre Lakatos, comme il l’a lui même souvent affirmé.

En 2004, il a participé avec succès au festival «Génies du Violon» avec Maxim Vengerov et l’Orchestre symphonique de Londres.

PRÉSENTATION

La fusion créée par Lakatos entre la musique classique et l’étonnante vitalité de la musique tsigane hongroise, expression d’une tradition profondément enracinée dans la culture musicale des Roms, offre une musique d’une fraîcheur et d’une originalité unique.

Comme Liszt et Brahms utilisaient des éléments empruntés à la musique traditionnelle hongroise, les mêmes éléments appartenant au répertoire «classique» sont intimement liés chez Lakatos aux racines musicales gitanes, pour la grande joie de tous ceux qui se reconnaissent dans son esprit non conformiste et nomade.

L’énergie et le talent de Lakatos ainsi que son incroyable capacité technique lui permettent d’interpréter et redéfinir tous les genres musicaux.

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Voix

Paolo candido Chef d’orchestre, diplômé en Piano, Direction d’Orchestre, Musique Chorale et d’Instrumentation pour Orchestre.

Il a dirigé Don Giovanni et Così fan tutte de W. A. Mozart, Le Barbier de Séville de Rossini, L’Élixir d’amour de G. Donizetti, La Bohème et Gianni Schicchi de Puccini, Un bal masqué de Verdi, Misha e i Lupi de F. Lotoro, Der Kaiser von Atlantis par V. Ullmann, La favola di Natale de A. Coppola.

En tant que chanteur, il a interprété Brundibar dans le Brundibar de H. Kràsa. Arrangeur de la musique de Ricorda cosa ti ha fatto Amalek de G. Tiritello, avec F. Lotoro, il est coauteur des livres «la Source de tous les biens», «les Chants de l’éveil juif» composés de 1930 à 1945 à Sannicandro Garganico et Renato Virgilio, vie et œuvre d’un musicien italien (Rotas, Barletta) (Fonte di ogni bene, Canti di risveglio ebraico composti dal 1930 al 1945 a Sannicandro Garganico e Renato Virgilio, Vita e opere di un musicista italiano).

Il enseigne l’Harmonie au Conservatoire U. Giordano de Foggia.

Présentation

VIVIANA KASAM Viviana Kasam est titulaire d’une maîtrise de l’Université de McGill au Canada. Elle a été journaliste et directrice de la programmation pour Rai Uno, Rai Due et Rai Tre de 1979 à 1990.

Par la suite, elle fonde l’Association BrainCircleItalia, dans le but de diffuser les nouveaux contours de la recherche sur le cerveau, avec le soutien du prix Nobel Rita Levi Montalcini, qui fut présidente honoraire de l’Association jusqu’à son décès.

PRÉSENTATION

Tous les BrainForum pour le Jour de la Mémoire ont reçu le haut patronage du Président de la République italienne.

A partir de 2010, elle organise tant en Italie qu’à l’étranger, les BrainForum (www. brainforum.it) : des conférences prestigieuses auxquelles ont participé quelques-uns des meilleurs chercheurs internationaux en matière de neurosciences .

En 2014 et en 2015, à l’Auditorium Parco della Musica à Rome, elle organise, sous l’égide de la Présidence du Conseil des Ministres les concerts pour le Jour de la Mémoire avec l’Union des communautés juives italiennes. Les spectacles «Les Violons de l’Espoir» (www. iviolinidellasperanza.it) et «Tout ce qui me reste» (www.tuttociochemiresta.it) ont un énorme succès auprès du public et des critiques et sont filmés en direct sur la Rai5.

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Image extraite de la page d’accueil du site : www.lastmusik.com

LastMusik.com est une organisation à but non lucratif créée dans l’intention de travailler aux côtés de Francesco Lotoro et de le soutenir dans son travail de recherche de partitions disparues dans les camps durant la seconde guerre mondiale.

L’idée est d’ancrer dans la Mémoire cet acte extrême de résistance à la barbarie de compositeurs qui ont trouvé la force de composer de la musique dans les camps.

La course contre le temps de Lotoro pour récupérer «ce qui reste» de cette période terrible de l’histoire, est aussi un film/documentaire qui sortira au cinéma et sera diffusé sur plusieurs chaînes de télévision dans le monde entier à partir d’ Octobre 2015.

Last Musik vise également à reproduire le concert «Tout ce qui me reste» ( “Tutto ciò che mi resta” ) dans d’autres capitales d’Europe et aux Etats-Unis. Toutes les partitions et les documents audiovisuels déjà récupérés ainsi que ceux à venir seront, à leur tour collectés et organisés dans une Archive de musique composée dans les camps de concentration. Ce travail d’archive grandit et se construit actuellement dans les Pouilles.

PRÉSENTATION

Il s’agit donc d’un projet à multiples facettes qui compte sur l’aide de tous ceux qui sentent le besoin de récupérer et de garder vivante la Mémoire du passé avec la conviction que ce travail est nécessaire pour s’assurer que ce qui s’est passé ne se reproduise plus jamais.

Pour permettre à ce travail d’exister, vous pouvez faire un don à Lastmusik via les coordonnées suivantes : Last Musik viale Bruno Buozzi 102 00197 Roma N° d’entreprise : 97842670586

Compte bancaire : IBAN : IT45P0501803200000000216299 BIC SWIFT : CCRTIT2T84A

Banque Populaire ETICA Filiale di Roma Via Parigi 17 00185 ROMA Téléphone : +39 (0)6 420 14305

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Image extraite de la page «what has been done » du site : www.lastmusik.com

L’évolution du projet La recherche de Francesco a commencé il y a trois décennies à Prague, sur la piste des compositeurs Gideon Klein et Viktor Ullmann, internés à Terezín. Il est rentré chez lui avec deux valises pleines à craquer de partitions de musique, des travaux souvent composés sur ce que les prisonniers pouvaient trouver, comme le Nonet de Rudolf Karel, écrit sur du papier toilette fourni par un garde complaisant.

Par la suite, il a voyagé à Brno (capitale de la Moravie), la ville natale de Pavel Haas; puis Berlin, Vienne... . Il n’a eu de cesse de parcourir et fouiller mémoriaux, musées, archives, bibliothèques, librairies spécialisées, mais également de retracer le parcours des survivants et de leurs parents en Australie, Autriche, Croatie, République tchèque, France, Allemagne, Danemark , Italie, Israël, aux Pays-Bas, en Pologne, en Hongrie et en Russie.

PRÉSENTATION PROGRAMME

Il partage sa maison avec ses archives en constante évolution. C’est un fonds extrêmement fourni, un des plus importants du monde. C’est aussi la source d’un projet d’enregistrement très vaste - un témoignage de la force de l’esprit humain et de sa capacité à créer de la beauté même dans les moments les plus sombres de l’histoire.*

5000

13 000

2800

partitions retranscrites

documents acquis

compositions enregistrées

Quelques 12 000 pages et fragments sont encore en cours de retranscription, ce qui nécessite parfois des moyens coûteux. Francesco a récemment publié le premier volume du dictionnaire de la musique concentrationnaire.

Des documents tels que des journaux de prisonniers, des cahiers de musique, des enregistrements sonores et des images vidéo d’époque, tournées par les allemands. La collection est constamment mise à jour grâce aux découvertes récentes.

Des compositions qui concourent à la publication d’une EncyclopédieCD en 24 volumes, la plus complète à ce jour, contenant des œuvres réalisées par lui et son orchestre : lyrique, symphonique, de chambre, instrumental, piano, chant, cabaret , jazz, (...). *

* Textes traduits de l’anglais, extraits de la page «What has been done» du site : www.lastmusik.com

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PROGRAMME 1

Sandor Kuti Violin Sonata 1st movement (violin) 4’ violin: Roby Lakatos Sandor Kuti est né le 18 mai 1908 à Budapest. Élève d’Albert Siklós et d’Ernő Dohnányi, il obtint en 1934 son diplôme en Composition et Direction d’orchestre à l’Académie de Musique F. Liszt de Budapest. Il se consacra alors à l’enseignement du piano, de la composition et de l’orgue. Alors qu’il était assistant auprès du Chœur de Budapest et membre de l’Organisation de Musique de la jeunesse communiste, il composa des hymnes, trois poèmes pour orchestre sur des textes de Sándor Petőfi, deux quatuors d’archets (1928, 1934), Serenata pour trio d’archets (1929, 1932, 1933), Rondò pour orchestre (1933), Sonata pour deux violons (1933), Suite pour piano (1935), Sonatina pour piano (1936) et des lieder. Il fut déporté en 1940 dans un camp de travaux forcés non identifié en territoire allemand, avant d’être transféré pendant l’été 1944 dans un autre camp de concentration non identifié, où il mourut en avril 1945. La plupart de ses œuvres ont été perdues à tout jamais.

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Burgenland Roma

PROGRAMME

But facunge, but maro pekal 4’ violin: Roby Lakatos, piano: Francesco Lotoro, male singer: Paolo Candido Communément désignée sous le terme de Roms (en anglais Gypsies, en hongrois Cigány, et en allemand Zigeuner), cette population descend d’une antique souche du Caucase originaire du Nord-ouest de l’Inde. Les premiers groupes de Roms arrivèrent en Europe de l’Ouest vers le XVIème siècle; subdivisés en familles sociales (Sintis dans les pays germanophones, Kalés dans la péninsule ibérique, etc.), la plupart d’entre eux s’installèrent au fil des siècles dans la région des Balkans, dans le centre est de l’Europe. Le peuple Rom forme une société non territoriale et la majorité de ses membres sont de religion chrétienne.

Le Troisième Reich entreprit contre eux une politique discriminatoire, faite de persécutions et de déportations. Les premiers Roms arrivèrent à Auschwitz en 1941 et de nombreuses familles Roms figuraient en février 1943 parmi les internés du Zigeunerlager («camp des tsiganes») d’Auschwitz-Birkenau. Des groupes de Roms provenant d’Hambourg, de Tchécoslovaquie et de Pologne furent déportés à Belzec et amassés dans un domaine agricole du camp. Le gouverneur de Lublin, Ernst Zörner, décida alors que Belzec deviendrait le principal camp affecté aux Roms. Un millier de Roms furent déportés de Belzec au Camp de travaux forcés de Krychow (Sobibór) puis enfin à Treblinka. D’autres groupes de Roms furent déportés par les collaborationnistes croates à Jasenovac. On estime qu’au moins 500.000 Roms (appartenant pour la plupart au groupe des Sintis) ont péri dans les camps du Troisième Reich; le génocide du peuple Rom est appelé Samudaripen ou encore Porrajmos en romani. Le travail de reconstitution du répertoire du peuple Rom dans les camps de concentration s’est effectué à partir des sources musicologiques et éditoriales de Jana Belišová, Ursula Hemetek et de Mozes Heinschink ainsi que des importantes contributions phonographiques de Paula Nardai, Ceija Stojka, Růžena Danielová, Helena Červeňaková, Jarmila Kotlárová et d’autres encore.

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3 Anonym of Buchenwald

Heimatlos (piano, male singer) 3’ piano: Francesco Lotoro, male singer: Paolo Candido

Ce chant dérive de Ich hab’ kein Heimatland – Jüdischer Tango, dernière œuvre écrite par le pianiste, compositeur et librettiste juif autrichien Friedrich Schwarz (1895 – 1933) qui écrivit en 1933, avec Willy Rosen, la bande originale du film Es war einmal ein Musikus, réalisé par Frederic Zelnik, avant de quitter l’Allemagne tout de suite après; il fut assassiné dans de mystérieuses circonstances dans sa chambre d’hôtel à Paris le 23 juillet de cette même année (le lied fut récupéré puis joué avec les Berliner Philarmoniker et enregistré avec le Marek Weber Orchester). Il a été publié avec une autre structure métrique de la mélodie ainsi qu’avec quelques différences textuelles par rapport à l’œuvre originale dans Ghetto – und KZ– Lieder aus Lettland und Litauen de la musicologue Johanna Spector (1915 – 2008), juive lithuanienne déportée dans plusieurs camps de concentration avant de parvenir à émigrer aux États-Unis, en 1947. Johanna Spector écrivit que ce lied fut importé en 1941 dans le ghetto de Libau (devenu Liepāja, en Lettonie) par un jeune juif de Vienne non identifié et qu’il devint immédiatement populaire dans de nombreux camps. C’est probablement à Buchenwald qu’il prit sa forme musicale actuelle.

4 Anonym of Maidanek-Lublin Habeit Mishomaim ure 3’ piano: Francesco Lotoro, male singer: Paolo Candido Le texte de référence en hébreu se trouve dans le Tahanoun ou Nefillat apayim, selon l’usage ashkénaze; il s’agit d’une supplication à réciter pendant la prière du matin et de l’après-midi des jours de la semaine de travail.

5 Karel Berman

PROGRAMME

Terezin Suite 10’ piano: Francesco Lotoro Karel Berman est né le 14 avril 1919 à Jindřichův Hradec. De petite stature, enseignant au Conservatoire et à l’Académie de Musique de Prague, il se consacra à la mise en scène, à la direction d’orchestre et à la composition. À Theresienstadt – où il fut déporté en janvier 1943 –, il participa à l’activité musicale du camp. Déporté en octobre 1944 à Auschwitz (et par la suite à Kaufering et à Dachau), il fut libéré en mai 1945. Après la guerre, il travailla dans les Théâtres d’Opava et de Plzen puis, de 1953 à 1991, au Théâtre National de Prague.

Il mourut à Prague le 11 août 1995.

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6 Anonym of Maerzbachtal Zi ist mein herz 2’ male singer: Paolo Candido

À partir d’octobre 1944, le camp de Märzbachtal du Projet Arbeitslager Riese accueillit près de 1200 juifs, hongrois et polonais pour la plupart, dont environ la moitié étaient âgés de moins de 16 ans. Parmi eux figurait le jeune Jack [Jakob] Garfein, alors âgé de 13 ans, juif ruthène ayant pris depuis lors la nationalité américaine. Il avait été auparavant déporté avec sa famille à Auschwitz II Birkenau. Vers la fin de l’année 1944, un adolescent juif orthodoxe polonais du même âge et dont l’identité reste inconnue créa le chant monostrophique en yiddish Zi is mein herz. Quelques semaines plus tard, 612 adolescents du camp furent embarqués dans un camion par les gardes allemands sous le prétexte de les transférer en Grande-Bretagne dans le cadre d’un échange de prisonniers. Ils furent en réalité conduits à Auschwitz II Birkenau, où ils périrent dans les chambres à gaz, y compris le jeune auteur anonyme de la chanson. Quant à Garfein, il y échappa de justesse car à la fin du compte, les jeunes passagers s’avérèrent être 615 au lieu de 612 et Garfein se porta volontaire avec deux autres compagnons de captivité pour descendre du véhicule, sauvant ainsi sa vie (les membres de sa famille furent en revanche tués à Auschwitz II Birkenau); c’est à Bergen–Belsen, où il fut transféré début 1945, qu’il fut libéré en avril de la même année. Il ne pouvait plus marcher mais grâce à un visa temporaire pour la Suède, il partit pour Malmö en fauteuil roulant, recouvra l’usage de ses jambes et partit en 1946 pour les États-Unis. En 1947, le Jewish Appeal United lui conféra une bourse pour étudier l’art dramatique et la mise en scène avec Lee Strasberg et Erwin Piscator, avant de s’affirmer comme metteur en scène de théâtre et réalisateur de cinéma ainsi que comme l’un des meilleurs enseignants d’art dramatique. En janvier 1955, il épousa la célèbre actrice américaine Carrol Baker (dont il divorça en 1969), qu’il dirigea également en tant que réalisateur. Il a divulgué le chant Zi is mein herz en 2013.

7 Jozef KropiNski

PROGRAMME

Piesn bez slov (violin, piano) 2’ violin: Roby Lakatos, piano: Francesco Lotoro Jozef Kropinski est né le 28 décembre 1913 à Berlin. Une fois la Première guerre mondiale terminée, il partit avec sa famille pour Bydgoszcz (Pologne). C’est là qu’il s’inscrivit au lycée près de l’École de Musique de Leon Jaworski et par la suite au Conservatoire, où il étudia le violon. En décembre 1938, il entra dans le secteur charbon de la compagnie des chemins de fer Francusko-Polskie Towarzystwo Kolejowe. C’est là qu’il fonda un orchestre et le chœur Haslo. Le 7 mai 1940, il fut arrêté par la Gestapo pour sabotage, agitation politique et pour avoir favorisé la distribution de tracts antifascistes. Une fois emprisonné, il fut déporté à Auschwitz en novembre 1941. C’est là qu’il fut transféré dans un Aussenkommando et en avril 1942, entra en tant que premier violon au sein de l’orchestre polonais d’Auschwitz I Stammlager, dirigé par Franciszek Nierychło. Il écrivit sept morceaux à Auschwitz, dont Pangue Lingua pour chœur mixte, les lieder Złota Jesień (à partir d’un texte écrit de sa main), Ach gdyby można było et Zawsze i wszędzie (à partir de textes de l’écrivain polonais Kazimierz Wójtowicz, lui-même déporté à Auschwitz). En mars 1943, il fut déporté à

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Buchenwald; là, il fut affecté au Bloc Pathologies et rencontra l’écrivain et scénariste allemand Bruno Apitz (1900 – 1979) et le poète polonais Edmund Polak (1915 – 1980). Le comité international clandestin du camp (formé pendant l’été 1943 pour mettre au point des actes de sabotage contre l’industrie ennemie, des trafics d’armes et porter secours aux prisonniers) le fit participer à des soirées et événements artistiques et musicaux tenus au Kinohalle du camp. Entre Auschwitz et Buchenwald, il composa 117 lieder, quatuors, morceaux pour piano et orchestre, un opéra, une opérette et environ 400 arrangements, et certaines de ses œuvres chorales, comme Kopf Hoch et Pepita, qui devinrent très populaires auprès des déportés polonais de Buchenwald. Pendant la liquidation du Lager, le 10 avril 1945, il parvint à sauver 111 de ses manuscrits. Après la guerre, il abandonna la composition et partit pour Wrocław, où il travailla dans une entreprise agricole. Victime d’une première crise cardiaque en 1966, il mourut le 8 octobre 1970 à Wrocław. Sa production musicale tomba presque entièrement dans l’oubli; cependant, certaines de ses œuvres furent publiées en 1962 par l’Akademie der Künste de Berlin et insérées dans le film Lieder aus der KZ–Hölle d’Erwin Leiser.

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Arturo Coppola Alla finestra 4’ violin: Roby Lakatos, piano: Francesco Lotoro, male singer: Paolo Candido Arturo Coppola est né le 9 mars 1913 à Sorrente. Après un diplôme de piano en 1932 au Conservatoire de Naples, il se révéla également attiré par l’orgue, le saxophone et le violon. Parti pour Trévise pour y accomplir son service militaire en tant qu’officier, il obtient un diplôme en Chant choral en 1939 au Conservatoire de Venise. Fait prisonnier par les Allemands après l’armistice du 8 septembre 1943, il fut déporté au Stalag 333 Benjaminow le 14 octobre de la même année. C’est là qu’il se lia d’amitié avec l’écrivain italien Giovannino Guareschi et prit part à la vie culturelle et artistique du camp. Transféré quelques temps plus tard à l’Oflag XA Sandbostel et enfin à Wietzendorf, il écrivit Elegia pour violoncelle et piano, Polka Merkatall pour petit orchestre, Treviso pour chœur d’hommes, mais aussi, à partir d’un texte de Guareschi, des chansons (Dai dai Bepin, Carlotta, Magri ma sani) et Favola di Natale pour narrateur, chœur et orchestre. Une fois la guerre terminée, il s’adonna à l’enseignement scolaire et à la composition de musique légère ainsi qu’à des concerts de jazz dans des bars avec son groupe de musique. Il mourut à Trévise le 19 mars 1998.

PROGRAMME

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Rudolf Karel Pancrác Valzer (piano) 5’ piano: Francesco Lotoro, Pankrac Polka (violin, piano) 3’ violin: Roby Lakatos, piano: Francesco Lotoro, Rudolf Karel est né le 9 novembre 1880 à Plzen. Il étudia à l’Université Charles et au Conservatoire de Prague avec Karel Knittl, Josef Klicka, Karel Stecker et Karel Hoffmeister;

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il fut l’élève d’Antonin Dvoràk pendant sa dernière année de Conservatoire (1904). Parti en vacances à Stavropol (Russie) alors que la Première guerre mondiale éclatait et dans l’impossibilité de rentrer, il enseigna la musique à Taganrog et à Rostov jusqu’en 1917.

Soupçonné d’être un espion autrichien, il fut fait prisonnier mais parvint à s’évader. Il fonda en 1919 l’Orchestre Symphonique de la Légion Tchèque. Revenu en Tchécoslovaquie, il enseigna au Conservatoire de Prague jusqu’en 1941. Il fut arrêté par la Gestapo en 1943 pour avoir pris part à la Résistance tchécoslovaque en tant que membre du groupe KvapilKrofta-Làny et incarcéré à la prison de Pankrác (Prague). C’est là qu’il composa plusieurs œuvres, dont Nonet et l’opéra Tři Zlate Vlasy Děda Vševěda. Le 7 février 1945, il fut déporté au Kleine Festung de Theresienstadt, où il mourut de dysenterie le 6 mars 1945.

10 Avrom Brodna

Frihling 4’ violin: Roby Lakatos, piano: Francesco Lotoro, male singer: Paolo Candido Avrom ou Avrem Brodna fut un compositeur, musicien et artiste graphique très connu dans le ghetto de Vilnius. Il fut l’auteur de quelques-unes des chansons les plus populaires du ghetto écrites pour certaines revues comme le tango ‘ Friling ‘ (écrite en Avril 1943 sur un texte de Shmerke Kaczerginski ) et « Unter Dayne Vayse Shtern » (texte d’Avraham Sutzkever ). Après la liquidation du ghetto en Septembre 1943, il fut transféré au camp de concentration de Klooga où il mourut la même année.

PROGRAMME

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Anonymous from Lodz Ghetto Romani dzili 4’ violin: Roby Lakatos, piano: Francesco Lotoro, male singer: Paolo Candido Litzmannstadt (devenu Łódź, Województwo łódzkie, en Pologne) abrita un Ghetto, devenu par la suite un camp de travaux forcés, que le Reich délimita dans le secteur nord-est de la ville quelques jours après l'invasion de la Pologne par les Allemands. Annexé au territoire du Reich comme province du Warthegau et renommé Litzmannstadt en l'honneur du général allemand Karl Litzmann qui l'occupa pendant la Première guerre mondiale, le Ghetto accueillit près de 160.000 juifs originaires d'Allemagne, d'Autriche, du Protectorat de Bohême-Moravie, du Luxembourg et du Warthegau. À ceux-ci s'ajoutèrent 5000 Roms en provenance du Burgenland autrichien. À partir de septembre 1942, plus de 70.000 juifs et presque la totalité des Roms présents à Łódź furent déportés à Chelmno. De septembre 1942 à mai 1944, le Ghetto fut réaménagé en un camp de travail pour 75.000 détenus. Au printemps 1944, le camp fut liquidé et les déportés encore présents transférés à Auschwitz II. 48 Minutes de musique, 30 minutes de conversation, 11 minutes de projection film

Présentation : Viviana Kasam

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LES PARTITIONS DE LA MÉMOIRE Merci à nos soutiens, mécènes et partenaires, qui ont rendu cette soirée possible : Les familles Chalude, Chiche, Darty, Kandiyoti, Silberman, Skalli et Tugendhaft

Organisation : Marie-France Botte, Viviana Kasam, Martine Abelew-Levy Conception graphique : Noémie Broder

WWW.LASTMUSIK.COM Merci à nos sponsors pour leurs généreuses contributions :