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L’éditorial par Ginette Beaulne

CHOISIR SA VIE…

L’été a dépassé sa date de péremption et a forcé l’automne à le repousser. Aussitôt arrivé, ce dernier a rapidement coloré les arbres heureux de leur nouveau panache aux couleurs vibrantes et encore pleines de vie. Mais, à force de faire les beaux en agitant leurs branches dans tous les sens, au gré du vent, ils ont perdu leur « superbe ». Une à une, les feuilles se sont détachées, les ont quittés pour enfin se reposer sur le sol encore tiède sous un soleil faiblissant, mais toujours présent.

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Il n’a fallu que quelques jours pour dégarnir la scène et la vider complètement de sa splendeur. Il ne reste plus que des branches noircies par les intempéries qui se dandinent tant bien que mal afin de retenir les regards désormais tournés ailleurs, en attente du magnifique manteau blanc hivernal.

Voilà ce qui ennuie les arbres : attendre une autre saison avant de se parer à nouveau, d’être encore admirés. Ils réalisent finalement qu’ils n’ont aucun pouvoir sur leur destin. Toujours le même, des jours, des semaines, des mois qui se succèdent, contrôlent leur vie, sans qu’ils ne puissent y changer quoi que ce soit.

C’est un peu comme ça que se sentent les humains. Ils arrivent dans la vie sans leur consentement et en repartent de la même façon. Dès lors que leur début et leur fin échappent à leur contrôle, ils vont donc profiter entre ces deux pôles du temps indéfini qui leur est alloué pour organiser leur vie à leur guise. Et comme les choix se sont multipliés à l’infini au gré de l’évolution de l’humanité, c’est ici que l’homme rencontre ses premiers obstacles. Que choisir? Que faire? Enfin, pourquoi suis-je là au juste?

Pour un moment, il l’ignore. Il doit d’abord et avant tout se trouver lui-même, examiner qui il est, découvrir ses talents, reconnaître ses forces et ses faiblesses puis voir autour de lui ce qui l’attire, retient son attention. Ce n’est pas simple. Car il peut désirer une chose pour réaliser à l’essai que ça ne le satisfait pas vraiment, et cela malgré ses goûts ses aptitudes. La beauté de l’expérimentation, c’est que rien n’est coulé dans le ciment. Tant qu’il n’a pas décidé de jeter l’ancre de son parcours dans un sol fertile, solide, mais assez souple pour lui permettre de marcher vers un ailleurs plus accueillant, plus propice à l’éclosion de sa personnalité, tout est encore possible.

Ainsi, avec un peu de courage et beaucoup de patience, l’homme arrive à modeler son destin à son image. Et d’instinct, il sait qu’il n’est pas seul pour y parvenir. En jetant un bref coup d’œil autour de lui, il trouvera toujours quelqu’un prêt à l’aider, à l’accompagner dans sa recherche du bonheur. Car dans les faits, c’est bien de cela qu’il s’agit, vouloir obstinément, peu importe l’action, « ÊTRE HEUREUX ». Il lui faut comprendre alors que le bonheur ne se présente pas sous un seul visage et que ce n’est pas en empruntant celui du voisin qu’il trouvera le sien. Il lui faudra encore et toujours, pour chaque pas en avant, jeter un regard furtif en arrière pour s’assurer d’être toujours sur la bonne voie, celle qui vibre en lui. Celle qui l’invite à vérifier s’il ne dévie pas de « sa route principale » qu’il est le seul à pouvoir reconnaître parmi toutes les options qui s’ouvrent devant lui et vers lesquelles il serait tenté de bifurquer.

Pour éviter les embûches, une introspection des gestes passés s’impose. L’analyse de ses comportements, de ses choix, mais surtout des résultats obtenus, va lui permettre de quitter les chemins de traverse où il s’est aventuré et revenir sur son axe prioritaire, SA ROUTE. Car s’il est vrai que des milliards d’êtres humains ont entre eux des ressemblances, il n’y en a pas deux totalement identiques, même des jumeaux.

Voilà qui est rassurant. Se savoir unique personnalise l’existence de chacun et rend ses choix plus pertinents, même s’ils sont parfois difficiles à concrétiser. Vous m’objecterez cependant qu’on ne peut choisir d’où l’on vient et qu’on est conditionné, influencé par ses propres origines. C’est exact! Mais il faut voir qu’on peut toujours dépasser ses limites, quelles qu’elles soient, car elles sont là pour ça, être dépassées afin de permettre à chacun de grandir encore davantage.

Finalement, il en résulte du bonheur qui n’est rien d’autre que l’accumulation d’une multitude de petites victoires heureuses. C’est un énorme bouquet de fleurs multicolores que l’on s’offre à soi-même en les choisissant une à une avec passion, amour. Et même s’il est bon de s’inspirer des autres, il faut à tout prix éviter de devenir une copie de l’autre, si merveilleux qu’il soit. Après tout, n’est-il pas bon et rassurant de se savoir unique !

Les Fêtes approchent et nous les préparons avec enthousiasme et bonheur car elles signifient "revoir ceux qu'on aime". Je vous souhaite des rencontres joyeuses, chaleureuses même si elles doivent se faire avec un peu de "distance". Très Joyeux Noël et une merveilleuse Nouvelle Année!