CEPHARM a VISITE

Visite guidée et interview du Dr Virginie DAKUYO pharmacienne responsable des laboratoires Phytofla

En tant que jeune pharmacienne, ne vous êtes-vous pas sentie débordée et comment avez-vous réussi à relever les différents défis qui se sont présentés à vous ?

« Evidemment je me suis sentie débordée vu mon manque d’expérience dans la gestion et le fonctionnement d’une entreprise. En menant mon analyse je me suis rendue compte que nous possédons les connaissances pour réussir. Cependant, au regard du fait que celles-ci n’étaient pas organisées comme apprises à l’université, j’ai eu des difficultés à me retrouver. À mon arrivé il y avait des documents contenant les grandes lignes directrices, les préalables pour la mise en place d’un système qualité dans une industrie pharmaceutique rédigés par l’expert. Comme pour toute bonne industrie, il fallait assurer la qualité physique et théorique du produit ainsi qu’un système de traçabilité. Il a donc fallu tout restructurer, et modifier l’organigramme des différents responsables. J’ai été nommée responsable management, contrôle qualité, un poste pour lequel je n’étais pas qualifiée excepter pour ce qui concerne le contrôle qualité, car je savais en quoi cela consistait. J’ai compris par la suite que le management qualité était une science à part entière.

Etant jeune diplômée, je me retrouvai donc avec les documents de l’expert dont je devais m’inspirer et appliquer à notre contexte. Avec la passion, l’amour de mon travail, je travaillais d’arrache-pied, supprimant mes loisirs afin de fournir de bons résultats et d’assurer parfaitement les devoirs liés à mon poste. Je me sentais utile, je trouvais passionnant d’apporter ma pierre. Il a donc fallu au départ rédiger les fiches techniques de fabrication de chaque produit. Pour se faire j’ai cherché à connaitre et identifier parfaitement chaque organe de chaque plante que le laboratoire utilisait puis chercher leur nom scientifique. Par la suite j’ai rédigé la méthode de fabrication (à l’aide de formules déjà établies) en donnant aux praticiens qui travaillaient à PHYTOFLA avant moi désormais les meilleures méthodes de fabrication.

Il y a bien évidemment eu des difficultés d’adaptions. Revenir à la maison pour y vivre, travailler pour et avec ses parents qui attendent beaucoup de leur enfant donc ; je me mettais beaucoup de pression psychologique pour apprendre rapidement et produire de bons résultats. J’avoue que travailler en famille n’est pas toujours évident..

Mais J’avoue avoir des parents vraiment extraordinaires qui m’ont appris à faire la différence entre la vie professionnelle et la vie familiale de sorte qu’actuellement j’arrive moi-même à séparer donc ces deux aspects. J’ai également bénéficié de beaucoup de soutiens extérieurs (les employés et d’autres collaborateurs)

Quelle est l’histoire de la création de Phytofla ?

« Je pense que Dr DAKUYO est le mieux placé pour parler de l’histoire, mais j’essayerai d’en parler du mieux que je peux. Je sais qu’il a été affecté en 1983 à l’hôpital de BANFORA comme pharmacien (il était je crois le premier pharmacien de la province). Son arrivée coïncidait avec les mouvements révolutionnaires « consommons Burkinabé » avec la mise en place de cellule de pharmacopée traditionnelle au niveau des différents districts.

Il dit qu’étant biologiste au départ il voulait développer le laboratoire de biologie. Cependant étant passionné des plantes et ayant entendu parler du centre de FADA qui fonctionnait très bien sous la direction de feu Dr Sawadogo Jean MARIE, il demanda la permission à son directeur afin de s’y rendre pour étudier, analyser leur organisation, leurs activités et ainsi voir dans quelle mesure il pourrait s’en inspirer pour en faire de même à BANFORA. Arrivé, il put voir que la cellule de FADA faisait diverses formulations avec des plantes utilisées pour le traitement de la toux, de l’ictère etc. A son retour il amena les racines d’une plante, fit son rapport à son Directeur Générale et demanda alors un local pour pouvoir commencer. Le directeur lui demanda de trouver un local au sein du district et de l’occuper.