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PERPETE / ILLETTREE LITTERAIRE


Auteur : Pierre SOLETTI
Illustratrice : Emma MORISON
ALBUM couv souple avec rabats à partir de 10 / 11 ans format : 110 / 180 mm nombre de pages : 32 prix : 7.50 € octobre 2023 / ISBN : 979-10-92353-83-9



TRANSMISSION / MORT / ILLETTRISME / MIGRANTS / POESIE
PERPETE : J’ai frappé longtemps à ta porte, Mamé, j’ai frappé, toi, tu ne répondais pas… Mamé vient de mourir. Son petit-fils sait qu'elle a pris pour perpète… L'auteur offre ses mots pour lui parler encore et encore, et libérer la colère et le chagrin qui l'oppressent. Perpète est un poème d’amour qui frappe à la porte du temps et au cœur des vivants

ILLETTREE LITTERAIRE : Quand je vois mon nom sur une couverture de livre je pense à tous ceux qui m’ont précédé. Écrire est ma façon de poser mon accent comme tu posais le tien Mamé L’auteur offre un long poème hommage à sa Mamé merveilleuse raconteuse d’histoires et qui vient d’un pays qu’elle a quitté trop tôt pour avoir appris à lire et à écrire.
Points Forts
2 textes en recto-verso tout en poésie
Un cahier d’images au milieu, pour s’évader.
Pierre Soletti À quatre ans, il dessine des poèmes à la machine à écrire. Plus tard, c'est sur les murs des villes qu'on le surprendra à peindre des signes. Il fait une entrée fracassante dans le microcosme de la poésie contemporaine en passant par la petite porte, comme tout le monde, et en ne retrouvant jamais la sortie, ni la grande porte... Depuis lors, il donne des lectures publiques, sculpte des copeaux de mots pour la scène, parfois pour la jeunesse dans des albums subtilement engagés. Il écrit des récits, des nouvelles, des romans, des essais, du théâtre, un peu de cinéma et des chansons sans jamais quitter la poésie pour autant. Auteur associé du Centre de Créations pour l'Enfance ‒ Maison de la Poésie de Tinqueux
Emma Morison fraîchement sortie de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine– site d’Epinal, partage son talent en animant de nombreux ateliers artistiques. Elle signe pour l’occasion, sa 2ème collaboration avec les EDPP, après MADEMOISELLE VOLE.
NOTE D’INTENTION DE L’AUTEUR
Illettrée littéraire :
Les mots sont libres de penser et d’aller où bon leur semblent. C’est la magie des livres. À peine écrits ou à peine dits, les mots vont sans leur propriétaire à la rencontre du monde et de ses habitants.
Perpète :
Qui n’a jamais rêvé de faire la « tombe buissonnière » comme chante Brassens ? De quitter la vie à reculons ?
On dit qu’on nous donne la vie, puis ensuite qu’il faut la gagner, et enfin qu’il faut la rendre… Et si on refuse ? Qu’on continue à rendre visite à nos êtres chers, même après la date de péremption ?
Perpète est un poème d’amour qui frappe à la porte du temps et au cœur des vivants.
Pourquoi confier ces textes aux Éditions du Pourquoi Pas ?
Tout simplement pour la qualité de leur engagement auprès d’un jeune public qui n’est pas pris pour une cible marketing mais pour des citoyens pensants et futurs moteurs de notre société. Et parce que j'aime la mélodie qui reste longtemps en tête après avoir lu les livres qu’elles publient. La musique que font les lettres quand elles s’entrechoquent, se bousculent d’un mot à l’autre et nous bousculent à leur tour.
Il m’a semblé que c’était la maison de rêve pour ces deux textes complémentaires, pensés dès le début pour aller ensemble.
La poésie est la chose la plus insaisissable et la plus réelle en même temps. Même si la poésie échappe aux définitions, elle se balade sur toutes les frontières à la fois et ne se contente pas seulement de compter ses pieds : elle les pose sur toutes les frontières (artistiques ou non) à la fois. Car créer c'est déjà traverser des frontières. Et si cela est possible, faire franchir les frontières à quelques uns pour que dans chaque silence, le vacarme des peaux cesse un instant. Pour abattre les murs tabous portant.
La vie étant ce qu’elle est, ou ce qu’elle n’est pas, écrire paraît essentiel certains jours, dérisoire certains soirs… mais ce que je pressens de plus en plus, c’est que chaque mot contient une foule de gens, chaque mot transporte un monde sans adresse, les mots sont libres de penser et d’aller où bon leur semblent.
Je n’oublie pas que si je suis au monde, c’est grâce à des personnes un peu folles (d’amour, sinon, à quoi bon?) ayant franchi des frontières, passé des barrières, des préjugés… au péril de leur vie. Ce texte est ma façon de rendre hommage. À travers ma petite expérience, c’est l’universel qui est convoqué. La question des frontières. Qui a le droit de voyager et qui n’a pas le droit ? Je voulais interroger la notion de frontière à travers l'accent, le migrant.
Comme Rousseau avant moi, je me demande à quoi ressemblait la tête du premier humain à qui un autre être humain a dit : « ceci est à moi. ». Quel est donc le premier benêt de notre espèce à avoir inventé la notion de propriété et faire avaler aux autres incrédules que c’était normal ?
Jeu de mot, le titre peut s’entendre « il est très littéraire »… C’est aussi l’occasion, à travers l’accent, de parler de l’étranger, cet étrange reflet de nous-même en plus lointain… Mais les accents nous rappellent qu’on n’est pas lisse, bizarrement, quand on a un accent, on sort de la norme, alors même que celui qui a un accent rêve d’entrer dans l’anonymat sécurisant de la multitude sans « histoire ». Encore que… Certaines personne comme ma grandmère se contrefichent royalement d’avoir un accent… Leur accent est même une force, une forme de résistance qui donne de la personnalité... Ma grand-mère jouait avec les mots… Alors quoi ? Qu’est-ce qui fait qu’on est citoyen finalement ? La norme ou le refus de la norme ? L’humanité en tout cas, c’est certain…
2022) je savais que tu ne viendrais pas ouvrir t’as pris perpète je savais, mais de toi je voulais encore entendre la voix derrière la porte le chuchotement de tes pas sur le chuchotement des dalles quand tu marchais avec tes pantoufles pour ne rien abîmer des choses de ce monde, j’ai frappé longtemps, Mamé, j’ai frappé avec encore le goût de l’enfance coincé dans la gorge, j’ai frappé avec encore l’odeur écorchée du mercurochrome sur les genoux, j’ai frappé avec encore le motif de ta toile cirée piqué dans les rétines, Mamé, l’élan du papier peint de la cuisine, j’ai frappé, j’ai frappé, tu n’ouvrais pas, j’ai frappé quand même j’ai frappé, toi, tu n’ouvrais pas, alors j’ai frappé plus fort, j’ai frappé jusqu’à réveiller la ville et jusqu’à réveiller tous les morts de toutes les villes, Mamé, j’ai frappé jusqu’à déranger l’hôpital des infirmes de vivre, j’ai frappé jusqu’à l’agonie des gongs, jusqu’à l’unisson des klaxons, jusqu’à l’étourdissement des derniers vivants, Mamé,


François David
Timmy est secrètement amoureux de Mei. Ils sont voisins, empruntent le même chemin pour aller au collège, mais séparément.

Mei est d’origine chinoise, alors, pour lui parler, Timmy décide d’apprendre quelques mots de sa langue, et un simple « bonjour » va les rapprocher.
À partir d’une histoire d’amour entre deux préadolescents – à l’âge où l’on cherche à ressembler le plus possible à l’autre, au groupe – François David aborde ici le thème de la différence – aussi bien culturelle que physique.
Calvaire Marchepied
Calvaire Marchepied
Calvaire Marchepied
6 euros (prix indicatif)



32 pages ; 12 x 17 cm
Distributeur : SERENDIP
Bastien Fayet
Bastien Fayet
Bastien Fayet
Extrait
Parution : 2 novembre 2023
ISBN : 979-10-97340-xx-x

Cela faisait plus d’un mois depuis la rentrée et je n’avais pas réussi à lui adresser plus de trois mots. Même pour lui dire « Salut » ou « Ça va ? », ce n’était pas facile. Je prenais un air dégagé, mais à l’intérieur, ça bouillonnait. Pour lui dire ces petits mots, à elle, dont j’aimais tous les mots. Sa manière de les mélodier. Avec sa voix posée. Et le rythme de ses phrases, en classe, quand elle répondait à une question. Mais aussi, dans les couloirs du collège, et dans la cour. Je m’approchais pour essayer d’entendre un peu quand elle parlait à ses deux meilleures copines. Je faisais celui qui devait absolument aller au bout de la cour. Et puis celui qui devait absolument la traverser à nouveau, dans l’autre sens, en passant tout près d’elle dans l’espoir d’entendre une phrase ou deux. J’avais peur qu’elle découvre mon manège. Mais j’avais aussi peur qu’elle ne le voie pas. Ou plutôt qu’elle ne me voie pas. Qu’elle m’ignore tout comme elle ignorait forcément que je pensais à elle pendant toutes les journées de classe. Et pendant les week-ends, où j’attendais le lundi pour la revoir. Avec ses cheveux si longs et si lisses et si noirs.



Poète, créateur des éditions Møtus, François David a écrit une centaine de livres.
« François David se distingue par une langue tout en retenue et poétique, qui traduit des situations souvent graves et délicates. Ses œuvres méritent une place de choix dans toute bibliothèque de jeunesse. » Ricochet.
Il habite dans le Cotentin, à côté de Cherbourg.

2050. Dans la S.E. (Société Exemplaire) tout le monde doit se ressembler, tout le monde doit penser de la même façon. Il n’y a pas de place pour ceux qui contestent. L’Histoire du xxe a été revisitée, les camps d’extermination ont disparu. Noémie Lipsit, dont l’arrière-grand-mère a été déportée, ne croit pas à cette version officielle.
Un livre sur le révisionnisme, sur les fake news, paru une première fois en 2001, qui est plus que jamais d’actualité.

Poète, créateur des éditions Møtus, François David a écrit une centaine de livres.
« François David se distingue par une langue tout en retenue et poétique, qui traduit des situations souvent graves et délicates. Ses œuvres méritent une place de choix dans toute bibliothèque de jeunesse. » Ricochet.

Il habite dans le Cotentin, à côté de Cherbourg.
Extrait
9.50 euros

120 pages ; 12 x 19 cm
Distributeur : SERENDIP
Parution : 4 juin 2021
ISBN : 979-10-97340-13-1

Incroyable ! Je n’arrive pas à m’y habituer. Il y a tellement de différences entre ce que je découvre dans les livres d’histoire interdits et ce qui figure dans le vydylyvre. Une défaite, dans l’un, c’est une victoire, dans l’autre ! Un carnage : un exemple de civilisation ! Les guerres y sont appelées des paix et les occupations, des libérations ! (...)
Et puis, j’essaye de comparer les mêmes périodes et ce n’est pas facile parce qu’on parle de La RÉVOLUTION DE 1789 dans les livres interdits et de L’USURPATION DU iiie PRÉSIÈCLE dans le vydylyvre. (...)
Un jour, par hasard, je me suis aperçu aussi qu’il y avait des mots absents dans le vydylyvre, comme le mot « esclave ». Sans les livres interdits, je ne saurais même pas ce que c’est. Le mot « colonisation » n’existe pas non plus ; à la place, il y a le mot « civilisation ». Et là, il faudrait vraiment être bête pour ne pas comprendre. Parce que d’un côté, il y a une image qui représente un homme noir, affamé, dégoûtant, le visage tordu de méchanceté qui, de son grand couteau, tranche la gorge d’un Blanc. Et puis, juste en face, il y a une autre image, sonorisée et en relief, avec un enfant noir. Une voix précise qu’il a eu la chance d’être « civilisé ». Il croise les bras gentiment dans son uniforme tout propre d’écolier. Au cas où l’on n’aurait toujours pas compris, on peut appuyer sur une flèche, en bas, et déclencher la vidéo qui le montre en train de sourire et bâiller de contentement.
Philippe Godard Illustrations de Vincent Odin

L’économie n’est ni une science ni une croyance. Elle navigue entre les deux. Le monde meilleur qu’elle nous promet tarde à se réaliser...

L’ascenseur social ? Il ne fait plus que descendre ! Les pays pauvres rattrapent les pays riches ? C’est l’inverse qui se produit. Le niveau de vie monte ? Nous avons de plus en plus de mal à gagner de l’argent pour satisfaire nos simples besoins.
L’économie a apporté une immense richesse à une bande d’ultra-riches, pendant que l’immense majorité de l’humanité vit modestement, voire pauvrement.
Nous allons prendre le contre-pied de quelques idées économiques toutes faites et de quelques dogmes bien établis pour tenter de comprendre l’économie – et justifier le titre de ce livre.

Philippe Godard a créé et dirigé des collections de livres documentaires pour la jeunesse, chez Autrement, Syros et La Martinière. Auteur de nombreux documentaires, intervenant et formateur dans le travail social, il habite dans le Jura.

Graphiste et illustrateur, Vincent Odin a créé la collection « Biographie en images » aux éditions Daniel Maghen et réalisé les volumes consacrés à André Juillard, Cosey, Maurice Tillieux ou Peyo. On lui doit également les bandes dessinées Entre les lignes avec Maël, et Les Enquêtes du commissaire Crassoulet Il vit à Paris.

Quelques sujets traités dans le livre

- C’est quoi, être riche ? Comment devient-on riche ?
- Ce qu’est l’inégalité économique, et depuis quand elle explose – les années des Reaganomics, TINA, etc.
- Comment l’économie inégale débouche sur l’injustice sociale.
- L’argent ruisselle, mais du bas vers le haut !
- L’économie est en réalité un discours qui est sous-tendu par une idée : brouiller les pistes en donnant l’impression de les expliquer.
- La naissance de la finance moderne.
- Les économistes passent leur temps à inventer des concepts souvent très complexes et à faire des calculs de plus en plus coupés du réel.
- La crise des subprimes.
- etc.
Entre 10 et 13 euros
192 pages (estimation)
12x17 cm
Distributeur : SERENDIP
Parution : 2 novembre 2023
ISBN : 979-10-97340-19-3