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Le Conservatoire des Sites Lorrains est membre de la Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels
L’année 2010 a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies « Année de la biodiversité ». Il faut s’attendre dans les mois qui suivent à ce que le terme soit abondamment décliné et accommodé à des sauces diverses, sans doute surprenantes pour certaines d’entre elles notamment grâce aux convertis de la dernière heure. Faut-il s’en plaindre ou craindre qu’il ne devienne à l’image du beau concept de développement soutenable opportunément traduit en durable un effet de langage commode offrant à bon compte une conscience apaisée à nombre de ses usagers ? Comment transformer cette initiative internationale en réelle opportunité pour mieux faire partager les préoccupations qui sont les nôtres depuis si longtemps et qui fondent l’action des protecteurs de la nature ? Faut-il « vendre » la biodiversité en affichant à grand renfort de millions d’euros les services socio-économiques qu’elle prodigue ? Le volumineux rapport1 du Centre d’analyse stratégique publié en avril dernier fournira une argumentation approfondie aux tenants de cette approche. Les allergiques à la monétarisation de toute chose et de la nature en particulier avanceront davantage le caractère patrimonial de la biodiversité comme se suffisant à lui-même pour justifier sa préservation dans la mesure où nul ne conteste la nécessaire protection des patrimoines artistique, culturel, architectural, etc.
À cet égard poser la question de l’utilité de la biodiversité revient ainsi à poser celle de la musique de Mozart, de la peinture de Georges de La Tour ou de l’architecture d’Emmanuel Héré. Selon sa sensibilité, chacun privilégiera l’une ou l’autre approche, naturellement non exclusives l’une de l’autre, pour plaider la cause de cette grande malmenée des temps modernes, victime de la dégradation d’origine strictement anthropique des milieux naturels. Cette évolution prend tout son sens dans une Lorraine placée par une récente étude de l’INSEE2 dans le peloton de tête des régions à rythme d’artificialisation élevé. Dans un tel contexte, on ne peut que souhaiter que cette année de la biodiversité fasse naître des vocations durables chez nos décideurs lorrains les rendant ainsi plus attentifs à sa prise en compte dans leurs politiques d’aménagement et de développement des territoires. Avec cet espoir somme toute raisonnable, je souhaite à chacune et chacun d’entre vous, au nom du Conseil d’administration du Conservatoire des Sites Lorrains, une excellente année 2010, année de la biodiversité !
Le Président, Alain SALVI 1. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapportspublics/094000203/index.shtml 2. http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_ id=17&ref_id=15236
Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n°56
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