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Message du Président

Rob Lipsett PRÉSIDENT DE BFO

J’ai été élu président de Beef Farmers of Ontario en février dernier. Tandis que je repense à l’année qui s’est écoulée, je reconnais que mon rôle en tant que président n’était pas de diriger le navire dans une nouvelle direction de celle de mes prédécesseurs, ni de le garer dans un port sûr. J’ai vu mon rôle comme celui de veiller à ce que l’industrie bovine de l’Ontario demeure viable et durable, et c’est un défi que j’ai accepté et que j’attendais avec impatience. Cependant, la pandémie mondiale a ajouté une nouvelle dimension à mon rôle: diriger à travers l’incertitude.

L’impact de la pandémie mondiale a été considérable en 2020 et a entraîné de nombreuses perturbations et défis pour de nombreux secteurs, allant du tourisme et l’hôtellerie à l’éducation et la fabrication. L’industrie canadienne du boeuf et le secteur agroalimentaire n’ont pas été épargnés. Pour les éleveurs de bovins de l’Ontario, les difficultés ont commencé à l’automne 2019 avec la fermeture de Ryding Regency et la perte de capacité de transformation fédérale qui en a résulté dans la province. Le début de la pandémie de COVID-19 en mars a aggravé cette pression pour les agriculteurs. Heureusement, les installations de transformation de l’Ontario n’ont été touchées par aucune éclosion de COVID-19 au printemps, mais nous avons terminé 2020 avec la fermeture temporaire de Cargill Meat Solutions à Guelph, la plus grande installation de transformation fédérale de l’Est du Canada, en raison d’un certain nombre de cas positifs de COVID-19 cas parmi leur effectif. D’autres usines ont aussi été victimes de la propagation de la COVID-19, qui a nui à la production et aggravé le problème.

La réduction du manque de capacité de transformation dans l’Est du Canada est l’une de nos grandes priorités depuis les gouvernements Wynne et Harper. En mars dernier, nous avons sonné l’alarme au sujet de la crise économique à laquelle notre industrie est confrontée et avons présenté une demande urgente à Ottawa pour obtenir de l’aide du gouvernement fédéral. Une tempête parfaite de perturbations du marché et du commerce a causé des pertes hebdomadaires moyennes de 2 millions $ au cours de la dernière année dans l’industrie du bœuf de l’Ontario, ce qui a fait en sorte que les fermes bovines de l’Ontario ont atteint un point critique. La capacité de transformation des bovins et les goulots d’étranglement dans la chaîne de valeur constituent un problème croissant, l’utilisation des usines de transformation étant passée de 85 % en 2016 à 95 % en 2018 et à plus de 100 % pendant les périodes de pointe en 2019 et en 2020. Par conséquent, l’accès à l’espace de transformation était limité et les prix des bovins finis sont demeurés inférieurs au seuil de rentabilité pour la grande majorité de l’année.

Les éleveurs de bovins de l’Ontario avaient besoin d’aide pour faire face à ces pertes sans avoir accès à des garanties d’assurance suffisantes, financées par le gouvernement et généralement fournies à d’autres secteurs par des programmes bien financés de gestion des risques de l’entreprise. La demande d’aide fédérale présentée par BFO l’hiver dernier et le printemps dernier comprenait du financement pour la gestion des risques de l’entreprise afin de combler le manque à gagner dans les programmes actuels et un « programme de retrait de bovins » pour aider à étaler les ventes de bovins, ce qui serviraient de mesures temporaires pour aider à rétablir un certain équilibre concurrentiel sur le marché jusqu’à ce que des solutions plus permanentes et à long terme puissent être mises en œuvre. En juin, le BFO s’est réjoui de l’annonce des ministres fédéral et provinciaux de la création d’un programme de retrait de bovins pour l’Ontario afin d’allouer 5 millions de dollars au secteur du bœuf pour aider à gérer les retards potentiels dans la transformation en raison de la pandémie de COVID-19. En juillet, la province a annoncé de bonnes nouvelles en annonçant qu’elle verserait 50 millions $ de plus dans les secteurs du Programme de gestion des risques pour l’année de programme 2020, ce qui correspond en partie à l’engagement pris pendant la campagne électorale par le Parti conservateur.

À l’issue de la réunion des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture qui a eu lieu à la fin de novembre, la ministre de l’agriculture et de l’agroalimentaire du Canada, Marie-Claude Bibeau, s’est engagée à améliorer Agri-stabilité en supprimant la limite de la marge de référence et en faisant passer les taux d’indemnisation de 70 à 80 %. Même si nous avons été déçus de ne pas obtenir un engagement ferme à l’égard de toutes nos demandes concernant Agri-stabilité, nous continuons d’espérer que des progrès seront réalisés pour veiller à ce que les producteurs bénéficient bientôt d’une protection supplémentaire en matière de gestion des risques.

À la fin de novembre également, les gouvernements du Canada et de l’Ontario ont pris un engagement financier de 4 millions $ dans le cadre du Partenariat canadien pour l’agriculture pour une nouvelle « Initiative d’amélioration de la capacité des transformateurs de viande », fournissant jusqu’à 150 000$ par projet visant à améliorer l’équipement de manutention et de transformation des produits dans les usines de transformation de la viande et les abattoirs de l’Ontario.

Alors que nous nous rassemblons pour assurer la durabilité de nos entreprises agricoles et de nos secteurs respectifs, les consommateurs semblent s’intéresser davantage à l’agriculture et reconnaître l’importance de tous les maillons de la chaîne de valeur alimentaire. Sur ce, nous avons été heureux de voir enfin Cargill Guelph certifié pour offrir le Cadre pour le bœuf durable certifié dans le cadre de la Table ronde canadienne sur le bœuf durable (TRCBD). L’agrandissement de l’installation de Cargill à Guelph a déclenché l’application de crédits financiers aux bovins admissibles, récompensant les producteurs qui ont satisfait aux exigences de durabilité de la TRCBD. La BFO était heureuse de participer à la prestation du programme Verified Beef Production Plus (VBP+), un agent de prestation pour le programme de la TRCBD, et d’appuyer les efforts de l’Ontario Cattle Feeders’ Association (OCFA) pour obtenir l’approbation du Programme ontarien d’assurance de la qualité du bœuf de l’Ontario en tant qu’organisme de certification en vertu du cadre. La certification de l’OCFA étant maintenant terminée, un volume important de bovins de l’Ontario sera en mesure de tirer parti du programme de bœuf durable.

En 2020, notre programme de mobilisation des consommateurs a mis l’accent sur la mise en marché de notre contenu, l’établissement de relations avec les influenceurs et les partenaires et la poursuite de la promotion de la marque Ontario Beef auprès du public. Heureusement, la vaste majorité de notre nouvelle stratégie a été conçue pour être mise en œuvre numériquement, de sorte que, lorsque la pandémie a frappé, nous avons été en mesure d’exécuter la majeure partie de notre stratégie comme prévu, et nous l’avons fait avec d’excellents résultats.

Plus que jamais, nous comprenons l’importance cruciale de maintenir un approvisionnement alimentaire stable et fiable et de protéger la sécurité de ceux qui nous nourrissent. Nous avons clôturé l’année avec l’annonce par le gouvernement de l’Ontario de la proclamation de la Loi de 2020 sur la protection contre l’entrée sans autorisation et sur la protection de la salubrité des aliments. Cette Loi protégera la chaîne d’approvisionnement alimentaire de l’Ontario sans porter atteinte au droit de manifester pacifiquement et, de concert avec la Loi de 2019 sur les services provinciaux visant le bien-être des animaux, veillera à ce que les animaux soient protégés et soignés adéquatement. Les groupes de producteurs agricoles et de producteurs spécialisés de l’Ontario applaudissent les efforts du ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, Ernie Hardeman, et du gouvernement provincial, qui ont travaillé avec diligence pour répondre aux besoins des producteurs alimentaires de l’Ontario.

Nous reconnaissons que notre secteur n’est pas toujours diversifié, surtout au niveau des agriculteurs et des associations. Tout au long de notre chaîne d’approvisionnement, cependant, il y a une grande diversité parmi les gens qui s’emploient à faire en sorte que notre produit soit vendu aux consommateurs. De même, nos consommateurs sont un autre groupe incroyablement diversifié de tous les milieux qui font partie intégrante de la réussite de notre secteur. Je suis fier de dire que le conseil d’administration du BFO a approuvé la création et l’adoption d’un énoncé de valeurs sur la diversité, l’équité et l’inclusion qui se trouve sur le site Web du BFO.

Notre déclaration comprend un certain nombre de façons dont nous nous engageons à promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion, y compris, mais sans s’y limiter, l’écoute et l’apprentissage, la prise de parole contre les préjugés et le langage, les comportements et les actions discriminatoires, mieux comprendre comment les politiques et les programmes liés à l’agriculture touchent les collectivités autochtones, travailler en collaboration avec d’autres personnes mieux informées que nous pour lutter contre la discrimination et évoluer à mesure que nous apprenons. Le partage public de nos engagements au moyen d’un énoncé de valeurs n’est que la première étape dans la direction du progrès. La diversité, l’équité et l’inclusion, ainsi que leur incidence sur nos activités, feront partie des conversations et des décisions qui se tiendront au sein du conseil d’administration et du personnel. Nous savons que nous devons transformer nos paroles en actions.

Le conseil d’administration et le personnel du BFO examinent activement notre propre organisation et nos activités actuelles pour voir ce que nous pouvons faire de mieux et comment nous pouvons intégrer l’éducation et la défense de la diversité, de l’équité et de l’inclusion dans les activités et les programmes existants. Nous examinons également d’autres idées, initiatives, organisations ou activités pour appuyer ou établir des partenariats afin de concrétiser notre engagement. Nous continuerons d’appuyer fermement des organismes communautaires comme Feed Ontario, AgScape et les 4-H qui, nous le savons, fournissent des services, du soutien, de l’éducation et des programmes importants à diverses collectivités de la province. À mesure que nous écouterons et apprendrons, nos engagements et nos actions continueront de se développer au fil du temps, alors que nous travaillons à faire évoluer la culture au sein de l’industrie du boeuf et du secteur agroalimentaire dans son ensemble pour être plus accueillants et plus favorables à tous les membres de nos collectivités.

L’assemblée générale annuelle de BFO est un événement que j’attends avec impatience chaque année parce que c’est une occasion pour nous de communiquer avec les producteurs de boeuf de toute la province, les commanditaires et les intervenants de l’industrie et les principaux alliés pour échanger des idées sur la façon de renforcer l’industrie bovine de l’Ontario. Le personnel du BFO a fait un excellent travail de planification d’un événement virtuel pour la 59e AGA du BFO les 17 et 18 février 2021. Bien que l’expérience en personne en raison des restrictions liées à la COVID-19 nous manquera, ce rassemblement virtuel de nos membres de l’industrie offre une tribune pour réfléchir aux difficultés de 2020, les réalisations de l’année écoulée en dépit des limites dues à la COVID-19, et les possibilités qui s’offrent à nous en cette période difficile. Diriger à travers l’incertitude est intimidant, difficile et exigeant, mais comme Winston Churchill l’a dit un jour, « les difficultés maîtrisées sont des occasions gagnées ».