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Brigitte Meury, une vie avec les poissons

photo © Antoine Martineau

Brigitte Meury,

une vie avec les poissons

Brigitte a fait son plongeon toute jeune. « Je suis sortie de l’école à 19 ans, raconte-telle. Pour ma mère, qui élevait seule ses neuf enfants, les aînés devaient très vite retrousser leurs manches. » Titulaire d’un CAP d’employé en collectivité, c’est pourtant dans les usines de sardines qu’elle entre dans le rang, comme des générations d’ouvrières sablaises. Chez Maingourd à La Chaume, puis aux Sables chez Quintard, le Barou sablais, jusqu’à l’entreprise Chez le Sablais au centre de marée, qu’elle rejoint en 2000. « Le travail, l’odeur, le froid ne m’ont jamais rebuté, confie-t-elle. J’aime avant tout le travail bien fait ! Si je n’avais pas fait ce métier, je serais sans doute devenue chauffeur poids lourds alors vous voyez... Il faut avant tout avoir envie de s’y mettre. »

« UNE CENTAINE DE kILOS À DéPLACEr » Et on la croit facilement Brigitte. Avec ses bras d’acier, une force de caractère à toute épreuve, une quarantaine de techniques de filetage à son actif, elle déplace des paquets de mer. « Chaque matin, c’est lever à 5h, sans savoir à quelle heure je termine. J’enfile le tablier jaune puis j’attaque la pesée, Née dans une famille de neuf enfants, Brigitte Meury a dû très tôt se frayer un chemin dans la vie active. À 55 ans, elle est devenue mareyeuse, et sans doute la seule femme à exercer ce talent aux Sables-d’Olonne.

le contrôle de la qualité et la découpe en filets. Les vendredis et samedis, je livre les écoles et les restaurants avant de tenir le banc à SainteHermine et à Luçon sur le marché. J’ai alors une centaine de kilos de poissons à déplacer. » En l’espace de 14 ans, Brigitte est ainsi devenue la carte maîtresse de l’équipe. Par sa polyvalence à assurer la qualité du poisson et la découpe, le contrôle des étiquettes, la gestion de la caisse... Son franc-parler aussi. « Quand ça ne va pas, je sais me faire entendre : « toi là, j’ai deux mots à te dire ! ». Emballé c’est pesé, ça souffle dans les écoutilles et c’est réglé. »

POULE, MèrE NOëL ET PErCUSSIONNISTE ! Si Brigitte est devenue une figure emblématique à la case n°1 du centre des marées, elle est aussi devenue une « star » locale sur les marchés. « Certains clients me suivent depuis mes débuts et des liens particuliers d’affection se sont créés. Alors je joue le jeu. L’an dernier, une collègue m’a lancé le pari de me déguiser en poule pour Pâques. Et bien les clients du marché de Luçon ont eu une drôle de surprise en me voyant ! J’ai aussi fait la mère Noël... Cette année il faut que je trouve autre chose... » Son talent d’artiste, Brigitte le cultive. Au sein de la fanfare Music & Show à L’Île-d’Olonne, sa commune d’adoption. « J’ai entrepris de jouer de la grosse caisse, un petit joujou de 12 kg ! J’ai appris à jouer sur le tas en regardant faire ma collègue. C’est comme pour le poisson : il faut voir, vouloir, savoir et bien faire. »

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