2 minute read

l'incarnation d'une épopée familiale Olivier Raffin, il

Next Article
RESTAURATIONS

RESTAURATIONS

Advertisement

est à peine 8h, quelques rayons de soleil percent timidement au-dessus de la campagne challandaise, paisible en ce matin d'hiver. À l'heure où ses semblables se préparent pour aller travailler, Olivier Raffin, lui, est déjà à pied d'œuvre : il prépare ses chevaux pour l'entraînement au trot attelé. C'est au sein de son écurie, entre les box et la piste de course, que nous rencontrons cet entraîneur-driver de renom. Notre but : en apprendre un peu plus sur une passion, qui, de génération en génération, est devenue une véritable histoire familiale.

De sa voix posée, il raconte : « mon grand-père était déjà dans le milieu des courses hippiques dans les années 50. Mon père Jean est arrivé dans le métier à l'age de 14 ans. » Un père, dont l'influence fut considérable. « Il a fait une très belle carrière, gagné de grandes courses. Quand vous êtes gamin et que vous allez aux courses tous les dimanches et qu'il y a de bons résultats, c'est forcément marquant. Il était investi dans son métier 7 jours sur 7. » Dans un sourire, il poursuit : « en tant qu'enfant, on était un peu obligé de suivre ! »

Cela lui façonna un destin, qu'il embrassa dès la fin du lycée. « Mon rêve premier, c’était d'entrainer un super cheval. Ça n'a pas changé. » Alors, comme son père, il s'investit « 365 jours par an. » Chaque jour, le rituel est immuable. Épaulé par sa femme Stéphanie, et par Frédo son salarié, il donne les premiers soins aux chevaux vers 6h. « Puis au lever du jour on commence l'entraînement, qui dure toute la matinée. Chaque cheval effectue des travaux intensifs, deux fois par semaine, en fractionné ou en condition de course, sur piste. » Le reste de la journée est ensuite consacré aux soins complémentaires, puis à l'intendance de l'écurie.

Les infrastructures y sont d'ailleurs d'une excellente facture : « nous avons une piste ronde de 800 mètres, qui est comme une piste de course, mais un peu plus petite. Nous avons aussi une courbe en montée de 1000 mètres. »

À cela s'ajoute la possibilité d'utiliser l'hippodrome de Challans, qui propose ses services à tous les entraîneurs locaux une à deux fois par semaine, « pour préparer les chevaux aux courses et aux qualifications en conditions réelles. »

Car la course est évidemment le point focal de la semaine de travail. Et Olivier doit s'assurer que ses chevaux soient performants, car sa rémunération en dépend. Il explique : « les gains de course, c'est ce qui fait vivre l'écurie. Le PMU nous reverse un pourcentage de ce qu'il gagne, à travers les paris des joueurs. » Alors, que ce soit à Challans, aux Sables d'Olonne, à Saint-Jean-de-Monts, La Roche-sur-Yon, Nantes, Bordeaux ou même Toulouse, Olivier participe à de nombreuses réunions, dans lesquels il drive ses propres chevaux, ou ceux « appartenant à d'autres propriétaires » qu'il a en pension dans son écurie.

La conversation fait remonter des souvenirs : « j'ai eu la chance de driver dans de grandes courses en Italie, en Suède, en Norvège, mais aussi de gagner de belles courses à Vincennes. Toutes les victoires sont belles, mais la plus particulière, c'est d'avoir remporté le Prix de Normandie avec Hugo du Bossis, un cheval de famille que j'entraînais, et qui était monté par mon frère. C'était une grande victoire familiale, un moment inoubliable. »

Un coup d'œil dans le rétro, qui ne l'empêche pas de songer à l'avenir : « ce serait bien de trouver un ou deux très bons chevaux, pour assurer la continuité de l'écurie. » Avant que son fils ainé, « passionné par le métier et actuellement en apprentissage » n'en reprenne un jour les rênes...

This article is from: