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L’OFB SOUTIENT LA GESTION DURABLE DE L’EAU ET LA PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
La délégation de l’Office français de la biodiversité (OFB) en Polynésie française, rattachée à la direction des Outre-mer, intervient en appui au Pays dans les domaines d’expertise de l’établissement, parmi lesquels la surveillance, la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité terrestre, aquatique et marine, ainsi que la gestion équilibrée et durable de l’eau.
La délégation compte cinq agents et est dirigée depuis janvier 2025 par Sophie Marinesque, arrivée de l’île de La Réunion où elle travaillait depuis plusieurs années à la direction de l’Environnement des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), et qui a pris la suite de Franck Connan.
UN PARTENARIAT FORT AVEC LA POLYNÉSIE FRANÇAISE
En Polynésie française, les compétences en matière d’environnement relèvent du gouvernement local. La mission de la délégation est donc de l’accompagner dans l’élaboration et la mise en œuvre de sa politique environnementale. « Nosprioritésd’intervention,fixées dans une convention de partenariat pluriannuelle avec le Pays, s’organisent autour de deux axes principaux », explique Sophie Marinesque.

Le premier concerne l’eau. « Nous travaillons aux côtés du Pays, des communes et de l’État à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour aider à limiter les pressions sur les milieux naturels et assurer une gestion durable de la ressource. C’est un enjeu important en Polynésie, où près d’un tiers de la population n’a pas accès à l’eau potable et où seulement 9 % des habitants bénéficient de l’assainissement collectif ».
L’OFB a ainsi participé à l’élaboration de la politique sectorielle de l’eau à l’horizon 2030 du Pays et contribue sur la période 2023-2027 à hauteur de 10 millions d’euros, dans le cadre de son dispositif de solidarité interbassins, au financement de projets d’infrastructures et d’équipements structurants. « Sur l’île de Rurutu aux Australes, l’OFB a par exemple investi près de 800 000 euros dans une unité de traitement des boues de vidange sur filtre de roseaux plantés », illustre Sophie Marinesque.
Le second axe porte sur la biodiversité, avec l’objectif de soutenir techniquement et financièrement les acteurs locaux qui œuvrent pour connaître, protéger et gérer durablement le patrimoine naturel polynésien, étroitement lié au patrimoine culturel.
« L’OFB a par exemple accompagné les services du Pays dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans de gestion d’espaces classés tels que l’aire marine gérée Tainui Atea ou celui du bien UNESCO Te Henua Enata – les îles Marquises », indique encore l’Office. « Cela passe aussi par le financement de projets de connaissance et de préservation d’espèces protégées, souvent portés par les associations, comme c’est le cas des projets en cours sur les baleines à bosse, le grand requin-marteau à Rangiroa, les oiseaux endémiques menacés ou encore le tiare ‘apetahi à Raiatea. »
La délégation est aussi attachée au soutien des aires marines éducatives dont le concept est né en 2012 aux Marquises et dont elle a historiquement accompagné le développement auprès des services du Pays en charge de l’éducation.
INTERVIEW
SOPHIE MARINESQUE, DÉLÉGUÉE DE L’OFFICE FRANÇAIS DE LA BIODIVERSITÉ EN POLYNÉSIE FRANÇAISE

• Comment préserver la biodiversité ?
- Protéger la biodiversité, cela implique de prendre soin de son environnement en général, et limiter son propre impact. Cela peut parfois être perçu comme une contrainte, une limitation des libertés individuelles ou une entrave au développement d’activités économiques. Or, c’est l’inverse, car préserver la biodiversité, c’est garantir l’accès aux ressources vitales et préserver le bien-être sur le long terme. C’est aussi garder des écosystèmes en bonne santé, capables de fournir les services qui sous-tendent les activités économiques : pêche, aquaculture, perliculture, tourisme, etc. Les Polynésiens sont très conscients de ce lien vital à la Nature. Pour accompagner les changements de pratiques et réduire les impacts sur les milieux, le plus important est de proposer des solutions techniques, pragmatiques, concrètes aux acteurs de terrain.

APPORTER DES SOLUTIONS TECHNIQUES ET MOBILISER LES ACTEURS LOCAUX

• L’éloignement de la Polynésie française rend-il cette tâche plus délicate ?
- Tout devient complexe lorsque l’on est extrêmement loin, les ressources et les moyens humains sont limités. Il faut savoir être très autonome et inventif. Il est remarquable de voir comment ces difficultés sont contrebalancées par l’engagement des acteurs locaux qui connaissent parfaitement leur territoire et sont soucieux de le préserver. Les communes et les associations jouent un rôle clé.
La délégation de l’OFB a aussi pour mission prioritaire de les accompagner à travers des outils et des financements dédiés, tels que les Atlas de la biodiversité communale (ABC) ou les appels à projets annuels comme TeMeUm qui subventionne, jusqu’à 15 000 euros, des projets portés par ces acteurs.
