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Département de Mayotte

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, FER DE LANCE DU DÉPARTEMENT DE MAYOTTE

Depuis le 1er octobre, Adballah Souffou occupe la fonction de directeur adjoint de la Transition écologique au sein du Département de Mayotte. Nous l’avons rencontré pour connaître sa vision et son ambition en matière de transition énergétique pour le territoire.

INTERVIEW

ADBALLAH SOUFFOU, DIRECTEUR ADJOINT DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE AU DÉPARTEMENT DE MAYOTTE
Abdallah Souffou

• Comment appréhendez-vous votre mission ?

- C’est une grande fierté. Ce nouveau poste s’inscrit dans la continuité de mon parcours puisque, depuis 10 ans, j’étais le chef du bureau de l’énergie pour le Département. En termes de management, c’est un vrai challenge, car la direction compte 135 agents répartis en un pôle administratif et différents services : transition énergétique, électrification rurale, biodiversité, sites protégés et éducation à l’environnement.

Mon rôle est avant tout d’accompagner le directeur, pour mettre en place les politiques territoriales en faveur de la transition écologique et énergétique, conformément au plan de mandature fixé par le président de notre collectivité. Le travail est important car notre département est jeune et nous avons beaucoup à faire en matière de transition énergétique.

Exploitation agricole équipée de panneaux photovoltaïques.
© Département de Mayotte
• Justement, quelles sont les principales actions à entreprendre dans ce domaine ?

- Tandis que la production électrique sur l’île est à plus de 94 % à base de diesel, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de Mayotte, en accord avec la Stratégie nationale bas-carbone, représente un outil structurant du pilotage de notre transition énergétique. Le territoire souhaite développer le biocarburant d’ici 2029. Le recours à l’énergie solaire, via l’installation de panneaux photovoltaïques en autoconsommation pour les particuliers et les entreprises, est un point fort de notre stratégie. Par exemple, nous encourageons les agriculteurs à répondre aux appels à projets sur l’agrivoltaïsme qui permet d’équiper en panneaux photovoltaïques des exploitations, tout en contribuant durablement au maintien ou au développement de ces productions agricoles.

Par ailleurs, l’Ademe a mené des études sur le potentiel de la géothermie profonde du territoire. Des forages d’exploration vont être réalisés prochainement. Enfin, une étude portée par le Cerema – expert en problématiques d’environnement, d’infrastructure, de climat et d’énergie – sur le potentiel du soleil offshore au niveau du lagon est en cours.

Travaux d’électrification rurale dans un village mahorais. 
© Département de Mayotte
• La mobilité électrique, votre cheval de bataille ?

- Lauréat de l’appel à projets « Territoires à énergie positive pour la croissance verte », le Département a initié dès 2016 une expérimentation avec l’achat de cinq véhicules électriques et la pose de sept bornes de recharge. Cela a été concluant. Nous allons d’ailleurs bientôt créer avec nos partenaires, un Schéma directeur de la mobilité électrique pour le territoire. Le Département a pour ambition d’installer 26 stations de recharges solaires protégées par des ombrières.

 Véhicule électrique du Conseil départemental. 
© Département de Mayotte
• Un message à adresser à vos équipes ?

- Notre autonomie énergétique est aussi stratégique qu’urgente ! Le Département de Mayotte doit être moteur pour relever avec brio ce grand défi du monde contemporain. Je suis très motivé par ce challenge et tiens à dire à mes équipes que je serai à leurs côtés et à leur écoute pour faire en sorte que chacun s’épanouisse dans son travail. Ensemble, nous devons absolument réussir à renforcer la résilience de notre territoire à travers des projets structurants et innovants.

L’éducation à l’environnement fait également partie des missions de la direction de la Transition écologique.
© Département de Mayotte

2360 € D’AIDES POUR INSTALLER SON CHAUFFE-EAU SOLAIRE

Le Département de Mayotte propose aux particuliers, en plus de l’aide d’environ 1560 € allouée par son comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE) pour un chauffe-eau solaire de 300 litres, une aide supplémentaire et pérenne de 800 €, ce qui porte à 2 360 € l’aide globale, sachant que le coût d’une installation est de l’ordre de 3 000 €. Pour l’obtenir, il convient de faire appel aux entreprises partenaires locales habilitées. « Avant 2017, on comptait moins de 50 chauffe-eaux solaires par an, aujourd’hui on est à 200 ! Il est à noter que les chauffe-eaux solaires ne sont pas branchés au réseau électrique. Ce dispositif est bon pour la planète et pour le portefeuille des ménages ! »

Rédaction et interview : Sandrine Chopot
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