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Mayotte
« LA CHANSON DES TORTUES », UN SLAM ENGAGÉ, PORTÉ PAR DE JEUNES MAHORAIS
Les plages de Mayotte sont des sites majeurs de reproduction pour les tortues vertes et imbriquées. Or, plusieurs menaces, dont en premier lieu le braconnage, pèsent sur ces espèces pourtant protégées et mettent en péril leur survie. Il est donc crucial de continuer à sensibiliser la population, notamment les jeunes, à leur protection.
Carrefour de migration des tortues marines du sudouest de l’océan Indien, les eaux de Mayotte sont fréquentées par cinq des sept espèces de tortues de mer existant dans le monde. Deux d’entre elles – la tortue verte et la tortue imbriquée – sont observées communément sur les plages de l’île et dans son lagon.
D’après les données de l’association Oulanga na Nyamba [« Environnement et Tortue » en shimaoré], une centaine de tortues imbriquées et de 3 000 à 5 000 tortues vertes viennent pondre chaque année sur les plages mahoraises. L’île au lagon abrite ainsi d’importants sites de reproduction à l’échelle de l’océan Indien pour ces deux espèces emblématiques. « Notre association a été créée en 1998 pour alerter la population de Mayotte sur la problématique du braconnage des tortues marines, une menace malheureusement toujours d’actualité », déplore Jessica Coulon, chargée de mission Valorisation écotouristique de la tortue marine à Oulanga na Nyamba

UN CLIP VIBRANT ET POÉTIQUE, POUR SENSIBILISER À LA CAUSE DES TORTUES MARINES
« Nos multiples actions visent la connaissance, la sensibilisation et la protection. Mieux connaître le lagon et transmettre cette connaissance à tous est la clé de la préservation de ce milieu extraordinaire », continue Jessica Coulon.
Parmi ses récentes actions, l’association a participé à la concrétisation d’un projet original, mêlant voix, danse et images. Le slam « La chanson des tortues », clip poétique tourné sur les plages de l’île, a été imaginé, écrit et interprété par des jeunes du quartier de la Vigie pour défendre un patrimoine naturel menacé. Fruit d’une collaboration artistique et humaine forte, le clip, réalisé par Coline Le Moing, a bénéficié notamment de l’accompagnement de Musique à Mayotte et de la compagnie de danse Kazyadance.

FAIRE ENTENDRE LA PAROLE DES JEUNES, PARLER D’ENVIRONNEMENT AUTREMENT, PAR LE BIAIS DE L’ART
« À travers des paroles simples et puissantes, faisant appel à l’émotion, les jeunes racontent leur lien avec les tortues, leur tristesse face aux dangers qu’elles affrontent, et leur espoir d’un avenir meilleur pour cet animal qui fait partie de leur quotidien. Ce texte engagé devient un cri du cœur, un appel à la conscience collective », observe Jessica Coulon. Le choix de réaliser un clip porté par les jeunes eux-mêmes visait à les mobiliser davantage en faveur de la protection des tortues marines. Dans cette forme de narration, l’effet recherché était de « parler aux jeunes », loin des supports classiques de sensibilisation. « C’est une autre manière de faire de l’éducation à l’environnement, plus créative et participative. »


Avec ce slam que l’on peut découvrir sur YouTube, les jeunes participants ont fait entendre leur voix afin d’alerter sur la situation des tortues marines, espèces emblématiques et sentinelles, dont la présence est signe du bon état des milieux marins. Plus largement, ils ont voulu montrer qu’ils étaient concernés par l’avenir de leur île et de sa biodiversité.

+ d’info ici :
Le lien vers « La chanson des tortues »
