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Île de La Réunion

Ci-dessus : Mafate. © V. Rochard | Parc national de La Réunion

DES OISEAUX, DES HÉLICOPTÈRES ET DES DRONES

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Le 15 août s’achevait la consultation publique lancée par le Parc national de La Réunion, portant sur un projet d’arrêté réglementant le survol d’aéronefs motorisés et les déposes en hélicoptère au sein du cœur de Parc. Explications.

Le cœur du Parc national de La Réunion, ce sont pas moins de 105 384 hectares de forêt sèche et humide, de rivières et cascades, de cirques, pitons, massifs et remparts, qui occupent 42 % de l’île.

Abritées au sein de ce cœur de Parc, se trouvent par ailleurs plusieurs espèces protégées, parmi lesquelles le tuit-tuit – ou échenilleur de La Réunion – et le pétrel noir de Bourbon, tous deux en danger critique d’extinction, ainsi que le pétrel de Barau, également en danger ; trois espèces d’oiseaux endémiques de l’île faisant l’objet d’actions de conservation importantes. Et c’est justement pour davantage protéger ces espèces qu’a été décidée une révision de deux arrêtés publiés en 2015, destinés à mieux encadrer le survol du cœur de Parc par les hélicoptères, ULM et drones sur les zones à enjeux pour ces espèces.

Rarissime, on peut encore observer le tuit-tuit dans son habitat, le massif de la Roche Écrite.

© Hervé Douris | PNR

DE NOUVELLES RÈGLES DE SURVOL

Afin de réduire les nuisances sonores et vibrations provoquées par le survol motorisé, pour préserver les zones de reproduction et de nidification des espèces, et assurer la quiétude et le ressourcement qui font le caractère du cœur de Parc, la nouvelle réglementation soumise à l’avis de la population interdit le survol motorisé des massifs de la Roche Écrite, du Grand Bénare et de Grand Bassin à moins de 1 000 mètres d’altitude, ainsi que les déposes et reprises d’hélicoptères à l’intérieur de ces zones, hors dérogations conformément à la charte du Parc.

Le pétrel de Barau, oiseau marin, est un des seuls oiseaux au monde à nicher à des altitudes aussi élevées (entre 2 000 et 3 000 mètres). Les colonies de reproduction sont localisées dans les plus hauts remparts de l’île.

© Martin Riethmuller | LIFE

Dans ce nouveau projet d’arrêté est par ailleurs proscrit le survol en drone de 25 points stratégiques sur le plan touristique et des 200 mètres alentour, parmi lesquels le point de vue du pas des Sables, le sommet du piton de la Fournaise ou encore le belvédère du Maïdo, également à l’exception de dérogations, conformément à la charte du Parc.

Résultat des courses : sur les 680 personnes qui se sont exprimées au cours de la consultation publique relative à ce projet d’arrêté, 50 % des participants se sont déclarés favorables à la nouvelle réglementation proposée, tandis que 48 % y sont défavorables et 2 % sans avis. Au total, 461 sur 680 avis sont favorables à la mise en place d’une réglementation des survols du cœur du Parc national de La Réunion.

À l’extrémité de la planèze nord du piton des Neiges, le site de la Roche Écrite est un extraordinaire balcon panoramique s’ouvrant sur le cœur de l’île. Sa forêt de bois de couleurs héberge une flore remarquable.

© Alexis Hoareau | Parc national de La Réunion

À la lecture des commentaires, du fait des nuisances sonores subies par les habitants des communes de la zone d’adhésion du parc – qui est hors de la réglementation du Parc et donc uniquement soumise à la loi ordinaire – une large majorité des interrogés souhaiterait une réglementation plus restrictive en faveur de pratiques touristiques plus authentiques, l’élargissement de la réglementation aux corridors écologiques menant au littoral, voire l’interdiction complète de survol du Parc. Un travail de plus grande ampleur impliquant les services de l’État et toutes les parties prenantes est donc d’ores et déjà prévu, afin de traiter de cette question globale des survols motorisés sur l’ensemble du territoire réunionnais.

Rédaction : Axelle Dorville

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