L'intelligence territoriale passe aussi par l'information géographique

Systèmes d’information géographique

L’intelligence territoriale passe aussi par l’information géographique Publié le 13/10/2015 • Par Noélie Coudurier • dans : actus experts technique

© Esri France Le salon SIG 2015, dédié aux systèmes d’information géographique, s’est déroulé les 7 et 8 octobre 2015 à Versailles. Au cours de la rencontre, plusieurs exemples de collectivités désireuses de maîtriser leurs données et de les représenter géographiquement, afin d'optimiser leurs services publics, ont été cités.

Sous le patronage de la société ESRI France se tenait, la semaine passée à Versailles, le grand rassemblement des professionnels des systèmes d’information géographique (SIG). Plus de 2000 congressistes se sont pressés pour échanger sur des méthodes de travail, se familiariser avec des outils, découvrir des organisations, faire des liens entre plusieurs disciplines et élargir leur champ de vision professionnel, en mêlant notamment géographie et technologie.

La richesse des ateliers proposés, touchant à l’urbanisme, l’assainissement, les transports, l’accessibilité, l’énergie, etc., a démontré qu’aucun secteur n’échappe à ces professionnels de « l’intelligence géographique ».

De l’utilité des SIG Le congrès s’est ouvert sur une plénière insistant sur « l’utilité » des SIG, notamment pour les collectivités: collecter des données puis les représenter dans l’espace. Concrètement, cela revient par exemple à matérialiser les risques inondation afin de prendre les décisions qui s’imposent en matière d’urbanisme, à connaître la densité de population en centre-ville pour décider de l’emplacement de points d’apport volontaire, à se renseigner sur l’accessibilité aux voies rapides afin d’imaginer de nouveaux arrêts de bus ou encore à répertorier et localiser les enseignes et pré-enseignes sur les bords de routes.

Des données géographiques homogènes entre acteurs publics

Story map et smart mapping, les nouvelles tendances Outre pour des usages « traditionnels », de nouvelles tendances se dessinent également en matière d’information géographique comme le « story map » (raconter une histoire grâce à une carte dynamique), la représentation en 3 dimensions ou encore le « smart mapping » (mécanisme de cartographie intelligente proposant de nouvelles capacités de représentation).

Enseigner l’art de regarder Jean-Christophe Rufin, romancier, médecin et diplomate français, ainsi que Denise Pumain, spécialiste en géographie urbaine, se sont ensuite relayés à la tribune pour questionner sur le sens de l’image et l’intégration de « la géographie partout », s’est plu à formuler Rony Gal, pdg d’ESRI France.

On retiendra sans doute le plaidoyer de Jean-Christophe Rufin en faveur de l’image, qui s’est attristé qu’elle soit si « mal considérée et dénigrée ». « En somme, pour vous, géographes et géomaticiens, l’image sert à faire sortir la vérité, ou du moins la réalité que vous prétendez représenter, a-t-il déchiffré. Vous enseignez l’Homme à regarder ».

Intelligence territoriale Au-delà du visible, Denise Pumain s’est positionnée, comme géographe, en recherche de l’invisible. « Les systèmes de villes constituent l’intelligence territoriale. La géographie permet de mettre tout ceci en évidence ». « L’intelligence territoriale », c’est d’ailleurs ce qui aura été le fil conducteur des dizaines d’ateliers proposés durant ce congrès, où l’on aura découvert des territoires soucieux de récupérer la maîtrise de leurs données, puis de les mettre en mouvement, dans le but d’une optimisation de leurs services publics.

Ainsi, par exemple, Béziers agglomération a mutualisé le SIG de 12 villes sur 13 afin de faciliter l’accès des usagers aux documents d’urbanisme et d’actualiser les zones d’implantation de ses réseaux. Perpignan Méditerranée – pressée par l’Agence de l’eau – a du recenser tous ses réseaux d’eau et leurs caractéristiques pour proposer un SIG réseaux humides. La communauté d’agglomération du Niortais a, de son côté, voulu optimiser son réseau de déchèteries en partant de son maillage routier, et Bourges Plus a mis en œuvre des points d’apport volontaire et leur suivi au sein de son SIG communautaire.