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Crise sécuritaire à Ouro‐Gueladio Assistance humanitaire timide face à l’exode forcé des habitants
Le dispositif humanitaire se met progressivement en place pour porter assistance aux habitants de la rive droite de la commune rurale d’Ouro‐Gueladio, qui ont fui leurs vil‐lages sous la pression des groupes Jiha‐distes opérant dans cette zone nigérienne des trois frontières.
Ce mercredi 12 juillet 2023, une opéra‐tion de distribution de 85 tonnes de vi‐vres fournies par l’Etat, via le cabinet du Premier ministre, a débuté dans le chef‐lieu de la commune rurale au profit des ménages déplacés, a‐t‐on appris.
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A la date du 9 juillet, quelque 10.884 personnes, soit 1.570 ménages, ont fui les villages de Ourogou, Tamboujé, Win‐débohal, Ouro‐Sori, Yerimadjo, Tchamb‐pégoré, Diamoga, Ouro‐Sori fulbé et Laniol, pour se réfugier majoritairement à Ouro‐Gueladio, le chef‐lieu de canton (1.212 ménages), certains à Torodi (320 ménages et d’autres à Niamey (31 mé‐nage), selon, le point dressé, par le bu‐reau des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA).
‘’Ces chiffres ont été confirmés par les services compétents du ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes (MAH/GC) et la Mairie de Ouro Gueladio’’, indique le bulletin.
Les ménages déplacés, qui se sont instal‐lés dans le chef‐lieu de canton, sont hé‐bergés, pour l’essentiel, dans des salles de classes de l’école primaire et du col‐lège d’enseignement général de cette lo‐calité. D’autres déplacés sont accueillis dans des familles hôtes. La trentaine de ménages arrivés à Niamey s’est installée à Nordiré, un quartier de la commune V, selon l’organisme humanitaire des Na‐tions Unies. Depuis qu’ils ont fui leurs villages pour s’installer, ici et là dans la zone et à Niamey, les ménages contraints à ce déplacement forcé n’ont reçu au‐
A la date du 9 juillet, quelque 10.884 personnes, soit 1.570 ménages, ont fui les villages de Ourogou, Tamboujé, Windébohal, Ouro ‑Sori, Yerimadjo, Tchambpégoré, Diamoga, Ouro Sori fulbé et Laniol, pour se réfugier majoritai rement à Ouro Gueladio, le chef lieu de canton (1.212 ménages), certains à Torodi (320 ménages et d’autres à Niamey (31 ménage), selon, le point dressé, par le bu reau des Nations Unies pour les affaires humani taires (OCHA).
‘’Ces chiffres ont été confir més par les services compé tents du ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes (MAH/GC) et la Mairie de Ouro Gueladio cune assistance, avant le démarrage de l’opération de distribution des vivres du gouvernement.
Suite à une réunion organisée le 10 juil‐let 2023 par les autorités régionales de Tillabéri en collaboration avec OCHA pour évaluer la situation humanitaire et sécuritaire, une équipe de deux staffs a été dépêchée à Say pour assurer la coor‐dination de la réponse.
‘’D’autres partenaires humanitaires comme GO/RRM, DRC, HELP, ACTED et COOPI s’apprêtent à conduire une éva‐luation conjointe multisectorielle (MSA) à Torodi et appuyer l’équipe locale pour la MSA à Ouro Gueladjo au cours de la période du 12 au 16 juillet’’, annonce le bulletin.
D’ores et déjà, quelques partenaires se sont positionnés pour apporter l’aide dans des secteurs vitaux de l’assistance tels que la santé, l’eau, hygiène et assai‐nissement, la sécurité alimentaire, l’édu‐cation, la protection et les abris, etc. La facilitation des interventions des par‐tenaires à Ouro‐Gueladio nécessite la mise en place d’un dispositif sécuritaire que deux détachements militaires posi‐tionnés dans la localité vont essayer d’assurer, selon OCHA.
‘’À cet effet, un chronogramme de mis‐sions a été mis en place à l’attention des partenaires humanitaires qui pourront le renseigner en prévision de leurs mis‐sions dans la zone’’, annonce‐t‐elle.
Le coût salé d’une posture attentiste
Les groupes Jihadistes écumant la zone ne sont pas entrés en action de manière spontanée pour chasser les habitants de la rive droite d’Ouro‐Gueladio de leurs villages. Ça fait des semaines voire des mois qu’ils font des incursions furtives dans lesdits villages pour extorquer les biens des populations qu’ils soumet‐taient à de maltraitances physiques, n’hésitant pas à assassiner ou à enlever certains d’entre eux.
D’autres partenaires humanitaires comme GO/RRM, DRC, HELP, ACTED et COOPI s’apprêtent à conduire une évaluation conjointe multisectorielle (MSA) à Torodi et appuyer l’équipe locale pour la MSA à Ouro Gueladjo au cours de la période du 12 au 16 juillet.
Ils ont préféré attendre le début de la montée des eaux de la rivière Goroubi avec la saison des pluies qui s’est instal‐lée pour passer à l’action, misant sur les difficultés de mobilité de l’armée durant cette période pour intervenir.
Le coup d’envoi du déguerpissement forcé a été donné dans la nuit du 3 au 4 juillet dernier, à la suite d’une incursion d’un commando Jihadistes dans les vil‐lages d’Ourogou et Windébohal où ils ont assassiné deux villageois avant de sommer les populations à quitter dans les 72 heures prochaines.
A partir du moment où les autorités étaient informées de la situation sécu‐ritaire qui se dégradait de jour en jour, une offensive militaire terrestre et aéro‐portée musclée pour ratisser la zone au‐rait pu permettre de détruire l’ennemi et éviter ainsi ce nouveau déplacement massif de populations à Ouro‐Gueladio. Non ! Les autorités ont préféré attendre que le mal se produise, que les Jiha‐distes chassent les gens de leurs villages en pleine campagne agricole, pour une durée indéterminée.
Pour sûr, ce millier de ménages dépla‐cés désormais peuvent faire une croix sur la campagne agricole de cette année pour s’installer dans une situation d’as‐sistanat, avec tout ce que cela comporte comme privations.
Ils sont venus grossir le contingent de plus de 150.000 personnes déplacées internes que compte la région de Tilla‐béri à la date du 1er juin 2023. Il est grand temps que l’Exécutif et la hiérar‐chie militaire revoient en profondeur leurs stratégies dans cette guerre achar‐née contre les groupes terroristes. n