MIM BY LA MAMOUNIA #10 WINTER / SPRING, 2020 - 2021

WINTER / SPRING, 2020 - 2021

ISSUE N°10, LA MAMOUNIA 1

LA MAMOUNIA - ISSUE N°10 MIM WINTER / SPRING, 2020 - 2021

PUBLISHED BY MAISON MIM / WEEKEND EDITIONS 34 RUE IBN HAMZA SEMLALIA 40000 MARRAKECH MA

FOUNDING PUBLISHER EDITOR IN CHIEF CREATIVE DIRECTOR MOUNA ANAJJAR

WWW.MAISONMIM.COM

ART DIRECTOR DESIGNER MARC BELLI

MANAGING EDITOR MELANIE POLATOVA ADVERTISING & MARKETING BONJOUR@MAISONMIM.COM DELPHINE RINGARD WRITERS MOUNA ANAJJAR MELANIE POLATOVA

PHOTOGRAPHERS ALAN KEOHANE ISMAIL ZAIDY PRINTED BY AGPOGRAF /NEXE BARCELONE ILLUSTRATORS MARIAM BOUCHAMANE CORINE KAPUSTIN

COPY EDITOR JASMIN VERDES WE WOULD LIKE TO THANK ALL THE PARTICIPANTS FOR THEIR TIME, CREATIVITY AND SUPPORT. CHOUKRAN !

TRANSLATOR SETH SHERWOOD

PRESS RELEASE “13/16”, LEGAL DEPOSIT & ISSN IN PROGRESS ALL RIGHTS RESERVED WEEKEND ÉDITIONS NO PART OF THIS PUBLICATION MAY BE REPRODUCED, IN A RETRIEVAL SYSTEM OR TRANSMITTED IN ANY FORM OR BY ANY MEANS, ELECTRONIC, MECHANICAL, PHOTOCOPYING, RECORDING OR OTHERWISE, WITHOUT PRIOR PERMISSION OF WEEKEND ÉDITIONS.

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LA MAMOUNIA - ISSUE N°10 MIM WINTER / SPRING, 2020 - 2021

HERE & NOW AT LA MAMOUNIA

PART I/ MAINTENANT NOW [AL-AAN]

12 › 27

IN BED WITH PIERRE JOCHEM

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IN BED WITH PIERRE JOCHEM 20

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LET'S TALK ARCHITECTURE WITH PATRICK JOUIN 26

PART II/ MAESTRO MASTER [MAHER]

28 › 41

CONVERSATION AVEC PIERRE HERMÉ

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CONVERSATION WITH PIERRE HERMÉ

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VOYAGE GUSTATIF EN COMPAGNIE DE M. VONGERICHTEN

FLAVOURFULL JOURNEY ALONGSIDE M. VONGERICHTEN

PART III/ MERVEILLEUX MARVELLOUS [RA-IÎ]

SOUS L'OBECTIF D'ISMAIL ZAIDY

PART IV/ MYTHIQUE MYTHICAL [OUSTOURI]

IL ETAIT UNE FOIS LA MAMOUNIA ONCE UPON A TIME LA MAMOUNIA

UNE MAMOUNIA, LEUR MAMOUNIA, LA MAMOUNIA ONE MAMOUNIA, THEIR MAMOUNIA, THE MAMOUNIA

PART V/ MAGIQUE MAGICAL [SA’HER]

LA MAMOUNIA VOUS EMMENE EN VOYAGE

36 40

42 › 51

44

UNDER ISMAIL ZAIDY'S LENS 44

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ECHANGE ARCHITECTURAL AVEC PATRICK JOUIN

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52 › 69

54 54

64 68

70 › 79

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LA MAMOUNIA TAKES YOU TO A JOURNEY 78

THE END

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LA MAMOUNIA'S NOTE

2020, LA RÉVOLUTION DU CHARME

Il y a eu d’abord un rêve, un rêve d’intemporalité, un désir d’inscrire La Mamounia dans son temps mais horsdu-temps. Cette maison qui a toujours séduit par son aura, sa noblesse et son élégance. C’est une rénovation que j’ai imaginée dans ses moindres détails sur laquelle Patrick Jouin et Sanjit Manku ont posé leurs traits. Une rénovation qui va faire danser les atmosphères et briller les énergies. Il aura fallu 3 mois et 300 artisans pour repenser ces lieux, théâtre d’expériences nouvelles conçues surmesure, et que j’ai hâte de vous présenter.

Une rénovation que je préfère nommer innovation dans tout ce qu’elle aura de merveilleux et de magique sans toucher à l’âme si forte de ce lieu que nous chérissons tous. Je vous invite à redécouvrir votre Maison. Bienvenue !

2020, Charm Offensive. First came the dream – a dream of timelessness, a desire to make La Mamounia exemplary of its era while remaining eternal. A home away from home, it has always seduced with its aura, its nobility and its elegance.

I imagined the renovation down to its minutest details, to which Patrick Jouin and Sanjit Manku have added their personal touch – a renovation to enliven the atmosphere and sparkle with new energy. Three hundred artisans have spent three months refashioning the spaces as a theatre of new experiences, remade entirely to order, to which I am eager to introduce you. This renovation, which I prefer to call an innovation, brims with magic and marvels without ever compromising the profound soul of La Mamounia, which all of us cherish. I invite you to rediscover your home. Welcome!

PIERRE JOCHEM DIRECTEUR GÉNÉRAL

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CONTRIBUTORS

ISMAIL ZAÏDY PHOTOGRAPHIES

MARIAM BOUCHAMANE ILLUSTRATIONS

Mariam Bouchamane est quasiment née avec un crayon dans la main. Après avoir été diplômée en Design et Architecture intérieure de l'éminente école Camondo à Paris, elle a collaboré avec L'Officine Universelle Buly et s’est consacrée à des projets artistiques personnels, tels la “ Liseuse au bain ”, pièce à vivre onirique présentée au Festival Design Parade à la Villa Noailles (2017). Amoureuse de l'histoire de l'art et des arts décoratifs, Mariam a déjà collaboré avec le MIM pour lequel elle a réalisé des collages. Pour ce numéro, elle est revenue à l’origine de la création, sa passion pour le dessin, qu’elle n’a jamais cessé de pratiquer. Pour illustrer notre sujet “ témoignages ”, pour lequel des amoureux de La Mamounia nous ont raconté leurs souvenirs, Mariam nous l’a dessinée.

Une vision symbolique qui raconte toute l’intemporalité du lieu. (Mythique – Page 64) Myriam Bouchamane was pretty much born with a pencil in her hand. After receiving her degree in architecture and interior design from the eminent Camondo school in Paris, she collaborated with L’Officine Universelle Buly perfume house and devoted herself to personal art projects like “Liseuse au Bain“, a dreamlike living room presented during the Design Parade festival at the Villa Noailles (2017). A lover of art history and the decorative arts, Myriam has made collages for MIM magazine during a previous collaboration. This time around, she returns to her creative roots: her passion for drawing, which she never truly gave up. To illustrate our feature “Eye-Witness Accounts“ – in which devotees of La Mamounia share their memories with us – Myriam brought the piece to life with visionary drawings that testify to the hotel’s timelessness. (Mythical – Page 64)

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Ce jeune photographe de 22 ans résidant à Marrakech, est connu sous le nom de l4artiste (Instagram). Il a la particularité de ne photographier qu’avec son Smartphone : c’est la première collaboration avec un tel artiste pour le MIM ! Le photographe manie les formes et les couleurs avec beaucoup de précision pour créer des compositions épurées et apaisantes : “ J’essaie de proposer des photos loin de tout le bruit quotidien. Je considère ma page Instagram comme un lieu de repos, loin du stress. ” Depuis qu’il a été publié dans des magazines comme Vogue ou Fisheye, il fait officiellement partie de la nouvelle génération d’artistes marocains qui comptent. Nous lui avons demandé de retranscrire son expression poétique et sa scénographie minimaliste et géométrique dans une Mamounia en pleine mutation. Les photos ont été réalisées en grande partie au moment où l’hôtel était en travaux, et dans son jardin, cœur éternel de l’hôtel. Invitation à un voyage hors du temps. (Merveilleux - page 44) Ismail Zaïdy. Just 22 years old, this young Marrakech photographer also goes by the name l4artiste (Instagram) and is distinctive for using only his Smartphone to capture images. This is the first collaboration between such an artist and MIM! Manipulating the shapes and colours with precision, he creates compositions that are strippeddown and soothing. “I strive to create photos that are far from the clamour of daily life. My Instagram page is a place to relax, far from stress.” With publications in magazines like Vogue and Fisheye, he is now officially a member of the new generation of Moroccan artists.

We asked him to bring his poetic expressiveness and minimalist, geometric touch with interiors into a Mamounia in the midst of a metamorphosis. Most of the photos were snapped while the hotel interiors were undergoing renovation, as well as in its garden, the hotel’s eternal heart. A journey beyond time. (Marvellous – page 44)

THE EDITOR'S NOTE

(MIM)

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Mythique escale nichée au milieu

d'oliviers centenaires, La Mamounia s'est offert une parenthèse de jouvence.

Accompagnés d'une équipe de passionnés, on a gravé son retour en majesté ; Marqué son histoire, révélé ses architectures, humé ses époques.

Ode à sa beauté, des artistes inspirés, généreux, ont nourri notre regard.

Un souvenir à partager ? A-t-on demandé à ses amis fidèles d'hier et d'aujourd'hui, pour recueillir leurs précieuses confidences.

Nouvelle, elle interprète délicatement une mise en scène Jouin & Manku, son héritage pour boussole.

In Bed With Pierre Jochem, conducteur visionnaire, on célèbre une Mamounia XXIe siècle.

A vous, nous livrons les clés d'un voyage vibrant au cœur du couchant et de l'aurore.

Enjoy!

Mouna Anajjar

Mythic hideaway among the olive groves, La Mamounia has treated itself to a long draught from the Fountain of Youth.

Accompanied by a group of devotees, we have paved the way for her triumphant return.

Moved by her history, we have reveled in her architecture and breathed in her stories.

Object of beauty, for us passionate artists you remain always a delight to the eyes.

Utterances, stories and memories from dear friends, old and new, are collected herein to share.

Now newborn, she embodies the vision of Jouin & Manku, who used her history as their compass.

Intimate chats with Pierre Jochem, the visionary conductor, celebrate this 21st-century Mamounia.

And now, to you, we deliver the keys to a vibrant voyage into the hotel’s storied yesteryear and gleaming future.

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NEWS

HERE & NOW AT LA MAMOUNIA

FINES BULLES ET PERLES NOIRES AU NOUVEAU CHURCHILL BAR

BRUNO HIGOS, MAÎTRE EN CAVIAR AU SEIN DES ATELIERS KAVIARI DEPUIS PLUS DE 30 ANS. _BRUNO HIGOS, CAVIAR MASTER IN KAVIARI WORKSHOPS FOR MORE THAN 30 YEARS.

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Le bar mythique évolue en un espace au raffinement suranné. Un comptoir de 6 places et un petit salon attenant permettent aux hédonistes de découvrir une sélection de grands Champagnes et de spiritueux choisis avec attention, soit seuls, soit en composant des cocktails exclusifs. Quel meilleur accompagnement aux fines bulles, que la perle noire précieuse et délicate ? Le Churchill, qui fait la part belle au Champagne, devient également Bar à Caviar, en déclinant une offre culinaire concentrée autour de caviars et saumons fumés mis en scène de façon épurée. Depuis plus de 40 ans, la maison Kaviari sélectionne à la source les plus beaux caviars et produits de la mer. Les grains sont affinés dans ses laboratoires parisiens, puis conditionnés en boîtes numérotées. Chaque écrin est unique, chaque caviar, une invitation au plaisir, chaque dégustation un pur moment de délectation, magique, sensuel, inoubliable. Pour La Mamounia, c'est un concept et des coffrets exclusifs qui ont été imaginés.

QUESTIONS À KAVIARI La carte en quelques mots ?

Notre souhait à travers cette carte courte mais très gourmande, est de faire découvrir l’excellence de notre maison, en proposant de manière accessible et décontractée une belle sélection de Caviars, qui seront accompagnés de nos Blinis recette maison, cuits à la minute. Un saumon fumé d’origine unique d’Islande, à la fois fin, élégant et peu fumé pour laisser les saveurs et douceurs du saumon s’exprimer. Il sera servi de la plus simple des manières sans artifices pour exprimer toutes ses richesses.

Le mariage Champagne / Caviar ?

Le caviar peut être accompagné de plusieurs manières, mais le Champagne reste ce qui lui convient le mieux. Sans agressivité (au contraire de la Vodka) la finesse de ses bulles rappellera la texture des œufs d’esturgeons, la fraîcheur de son acidité équilibrera parfaitement la salinité naturelle du caviar.

Tiny bubbles and black pearls in the new Churchill bar. The legendary bar has been reborn as an area of bygone refinement. A six-seat counter and small adjoining salon give hedonists the opportunity to discover a curated selection of top Champagnes and liquors that can be sampled either on their own or in signature cocktails. And what better to accompany your bubbly than some precious little black pearls? A showcase for Champagne, Le Churchill is now also a caviar bar, serving up elegantly simple culinary options centered on caviars and smoked salmon. For more than 40 years, Kaviari has been procuring the finest caviars and maritime delicacies straight from the source. The roe is matured in their Parisian laboratories and then conditioned in numbered containers.

Each container is unique, and each serving provides an unforgettable moment of delight, magic and sensuality. An exclusive set of gift boxes has been specially conceived for La Mamounia.

QUESTIONS TO KAVIARI : How would you sum up the menu?

Our hope is that this menu, which is short but very gourmande, will introduce people to the excellence of our caviar house by highlighting—in a way that is both accessible and laid-back—a lovely selection of caviars, accompanied by our house-made blinis, which will be cooked to order. Our unique salmon is found only in Iceland and is simultaneously thin, elegant and lightly smoked so as to allow full expression of the fish’s flavor and softness. It will be served as simply as possible, with no tricks, to display all its richness.

And the marriage of Champagne and caviar?

Caviar can be accompanied by any number of things, but Champagne still suits it best. Unlike vodka, it is not aggressive, and the tininess of the bubbles recalls the texture of sturgeon eggs, while the acidic crispness balances perfectly with the caviar’s natural salinity.

NEWS HERE & NOW AT LA MAMOUNIA

L’OENOTHÈQUE, TEMPLE DE L’HÉDONISME

LA MAMOUNIA FAIT SON CINÉMA Parmi les nouveaux espaces inaugurés : une salle de projection pour célébrer la relation particulière que La Mamounia entretient avec le Septième Art. Exclusivement réservée aux clients de La Mamounia, la Salle de cinéma projette en toute intimité - jusqu’à 20 personnes - des grands classiques comme des films plus récents. Dans un décor merveilleux au confort optimum, des séances quotidiennes sont programmées, pendant lesquelles l’entracte se veut gourmet à souhait : snacks, popcorn, milk shake signés Pierre Hermé, auxquels s’ajoute la possibilité de commander au Churchill.

LES DERNIERS-NÉS DU PALACE : À GAUCHE, LA SALLE DE CINÉMA ; À DROITE, L’OENOTHÈQUE. _THE LATEST ADDITIONS TO THE PALACE : ON THE LEFT, THE MOVIE THEATER ; ON THE RIGHT, THE WINE LIBRARY.

Opening night. Among the newly inaugurated spaces: a cinema lounge to honor the Mamounia’s special bond with the world of film. Reserved exclusively for the hotel’s clients, this private room shows celebrated classics as well as new releases for an audience of up to 20 people. Immersed in total comfort and sumptuous décor, guests can watch daily screenings and enjoy an intermission of gourmet snacks—including popcorn and Pierre Hermé milk shakes—with the additional option of ordering from the Churchill Bar.

Espace enchanteur dissimulé en souterrain, l’Oenothèque cultive l’hédonisme et l’art de vivre le plus raffiné. Cette table d’hôte invite à vivre une expérience gastronomique sur mesure : un voyage à travers les cuisines de La Mamounia, accompagnés par les plus belles bouteilles de la cave. Une discrète entrée située entre les restaurants asiatique et italien, mène à une salle à manger privée encerclée par les meilleurs crus du Palace. Toutes les offres culinaires de La Mamounia sont disponibles, tandis que l’équipe de sommeliers se charge de composer des accords aussi subtils qu’exceptionnels.

Menus Dégustation - Accords mets et vins - cuvées d’exception Dîners privés de 2 à 12 convives.

The wine cellar: a temple of hedonism.

An enchanting space niched underground, the Wine Cellar invites hedonism and pleasure of the most refined sort thanks to made-to-order gastronomic experiences from the Mamounia’s kitchens alongside the collection’s finest bottles. Slipping through the discreet entryway between the hotel’s Asian and Italian restaurants, you’ll find yourself in a private dining room lined with the Mamounia’s very best vintages. Everything from the hotel’s menu is on offer, while a team of sommeliers will propose pairings as subtle as they are exceptional. Tasting menus with paired top wines are available for private dinners of 2 to 12 guests.

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NEWS HERE & NOW AT LA MAMOUNIA

LE PAVILLON DE LA PISCINE S'ILLUMINE

NUITS ORIENTALES D'UN NOUVEAU GENRE Une aventure orientale d’un nouveau genre prend vie à la tombée du jour.

Installée au-dessus du restaurant marocain, l'expérience culinaire et musicale sur le thème du Maroc peut commencer… Le tout nouveau Bar marocain est divisé en deux espaces : une tente abritant le bar et une terrasse côté jardins, où se dégustent tapas marocains et cocktails innovants, le tout rythmé par une musique Lounge aux accents orientaux. Soirées d’une nouvelle ère.

EN HAUT, LE LUSTRE DU PAVILLON DE LA PISCINE. EN DESSOUS, LE BAR MAROCAIN, TOUTE NOUVELLE CRÉATION. _ABOVE, THE POOL PAVILION CEILING LAMP. BELOW, THE MOROCCAN BAR, A BRAND NEW CREATION.

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Oriental night of the new kind. A new North African adventure flares to life at nightfall.

Above the Moroccan restaurant, a Moroccothemed bar awaits with culinary and musical experiences. Divided into two spaces, the brand-new Moroccan Bar boasts both a tented bar and a terrace by the gardens that serves Moroccan tapas and cocktails amid the beats of Arabian lounge music.

Au cœur de l’hôtel, le buffet de La Mamounia a été transformé en un lieu de vie éblouissant. Le Pavillon s’illumine - outre par un lustre monumental - d’une sélection de produits frais et de plats réconfortants, tandis que chaque repas - petitdéjeuner et brunch - gagne en interactivité avec la présence des Chefs œuvrant à leurs ateliers. La journée commence alors par un véritable éveil des sens autour des 1001 gourmandises et produits exceptionnels disséminés parmi les sept stations du Pavillon. Envie de butiner autour de la rôtisserie et son atelier de découpe, le bar à salades et antipasti, le comptoir de la mer, sa sélection d’huîtres et de poissons fumés, ou encore l’espace entièrement dédié aux pâtisseries de Pierre Hermé…

The Pool Pavilion lights up. At the hotel’s heart, the Mamounia buffet has been transformed into a glittering gathering place. Under its monumental ceiling lamp, the Pavilion dazzles with a selection of fresh foods and stimulating dishes – overseen by chefs working at their personal posts. Thus the day begins with a true awakening of the senses, courtesy of the 1,001 fine foods and exceptional produce spread out over the Pavilion’s seven stations.

You can indulge your pleasure at the rotisserie and its carving station, the salad and pasta bar, the seafood counter, the oyster and smoked-fish spread, or the space dedicated to the pastries of Pierre Hermé.

NEWS HERE & NOW AT LA MAMOUNIA A GAUCHE, LES VÊTEMENTS D’IMAGE SIGNÉS CHIC AT WORK. CI-DESSOUS UN ÉCHANTILLON DU NOUVEL ART DE LA TABLE DE LA MAMOUNIA. _ON THE LEFT, THE HÔTEL OUTFIT SIGNED CHIC AT WORK. BELOW IS A SAMPLE OF LA MAMOUNIA'S NEW TABLEWARE.

QUAND LA BEAUTÉ RÉSULTE D’UNE ÉQUATION DE DÉTAILS Pour parachever la réinvention des espaces de restauration, rien de tel qu’une touche finale réfléchie et soignée, apportée au moindre détail.

C’est pourquoi la réalisation des vêtements d’image de La Mamounia a été confiée à la maison Chic at Work.

Résultat : des vêtements élégants sur mesure qui épousent les codes couleurs de chaque lieu. L’art de la table répond au même processus : chaque objet, chaque assiette, ont été minutieusement choisis, leur assemblage ayant autant d’importance que l’ameublement ou l’éclairage, pour un ensemble magistral, résultat d’une équation de détails.

The beauty is in the details. Some thoughtful finishing touches, considered down to the last detail, complete the newly redone dining areas.

La Mamounia’s outfits have been entrusted to the Chic at Work label, which has crafted elegant tailor-made garments that blend with the colour scheme of each hotel environment.

Same for the hotel tableware: every object, from furniture to lighting to plates, has been meticulously chosen to create a masterful ensemble from an interplay of detail.

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NEWS HERE & NOW AT LA MAMOUNIA

LE TEMPS DES FÊTES !

Des célébrations de fin d’année qui s’annoncent particulièrement gourmandes et réjouissantes. Côté Galerie Majorelle, on se réjouit de célébrer le Réveillon de la Saint Sylvestre, comme chaque année, dans une atmosphère de fête exceptionnelle. Du côté des toutes nouvelles adresses gastronomiques du palace, les deux Chefs emblématiques se sont emparés de la Saint Sylvestre pour déployer leurs créations les plus renversantes. A l’Asiatique de JeanGeorges Vongerichten, la Langoustine, le Caviar et la Noix de Saint-Jacques vont rivaliser de créativité pour tenter de voler la vedette au Boeuf Wagyu…

L’Italie vous sera également contée par Jean-Georges qui mariera notamment le Boeuf Charolais à la Truffe noire du Périgord… Pierre Hermé pour sa part, a imaginé les créations sucrées respectivement inspirées d’Asie et d’Italie, qui clôtureront ces différents festins. Pour la Galerie Majorelle, il nous a composé un menu français à sa façon - on ne citera que le Civet de Homard au Sauternes…

Le Marocain enfin, dévoilera les subtilités de ses nouvelles recettes, notamment son interprétation du Homard, du Bar et de l’Agneau… Le récit de la gastronomie marocaine dans ce qu’elle a de plus enchanteur, sera conclu par l’incroyable Corne de Gazelle signée Pierre Hermé.

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PARTY SEASON! This year’s holiday period promises to be both delicious and uplifting. The Galerie Majorelle is delighted to host once again an incredible music band to stir up an exceptional party atmosphere. On the gastronomic side, two legendary chefs behind the hotel’s two newest gourmet restaurants have seized the opportunity to show off their most astounding creations. At l’Asiatique de Jean-Georges Vongerichten, the langoustine, caviar and scallops will vie to be the most creative in the hopes of stealing the show from the star, Wagyu beef. L’Italie restaurant will be equally tempting, thanks to Jean-George’s marriage of Charolais beef and black truffles from the Périgord region of France.

As for Pierre Hermé, he has devised some sweet seductions-inspired by both Asia and Italy—that will provide the coda to the feast. Over at the Galerie Majorelle restaurant, meanwhile, he has put together his very own special French menu and will divulge only one dish for now: a lobster stew incorporating Sauternes wine… And finally, the Moroccan restaurant will unveil its new, subtle dishes-notably its takes on lobster, lamb and sea bass. The Moroccan recipe book holds even more enchantment, concluding with the incredible gazelle horn pastry from the hand of Pierre Hermé.

NEWS HERE & NOW AT LA MAMOUNIA 1

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BEAUTIFUL PEOPLE AT LA MAMOUNIA 1. Orlando Bloom / 2. Salma Hayek / 3. Mikael Persbrandt / 4. Pierre Jochem et Alain Mabanckou / 5. Tilda Swinton / 6. Christine Orban / 7. Christian Louboutin et Farida Khelfa / 8. Chiara Mastroianni et Rebecca Zlotowski / 9. Catherine Deneuve / 10. Chiara Mastroianni / 11. Arjun Rampal / 12.

Marie Laberge et Pierre Jochem / 13. Nathalie Baye / 14. Simon Baker / 15. Juliette Binoche 11

LA MAMOUNIA - ISSUE #10 PART I

MAINTENANT NOW [AL-AAN]

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In Bed with Pierre Jochem Avec l'aide et le travail acharné de ses équipes, Pierre Jochem a su accompagner La Mamounia jusqu’à la consécration – désignée Meilleur hôtel au monde par le Condé Nast Traveller en 2018. Au cœur d’une année mondialement chamboulée par une tempête inédite, à la veille de la réouverture, j'ai le plaisir de rencontrer le Directeur Général de La Mamounia, qui a su naviguer contre vents et marées vers cette nouvelle étape qu'il envisage avec force et optimisme. C’est avec simplicité et naturel que Pierre Jochem revient sur son impressionnante carrière dans les plus emblématiques enseignes de l’hôtellerie de luxe, jusqu’à ce rendez-vous historique qu’il a fixé avec ce lieu mythique qu'il affectionne particulièrement.

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interview

Mouna Anajjar

photographie

Alan Keohane

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Mouna A najjar

A DROITE, LE SALON DE

Pierre Jochem, bonjour. Comment vous sentez-vous

THÉ PAR PIERRE HERMÉ.

aujourd'hui ?

P ierre Jochem Bonjour,

_ON THE RIGHT, THE TEA ROOM BY PIERRE HERMÉ.

je me sens très bien. Je vous remercie.

m . a . Commençons par le commencement : parlez-moi de votre vocation. Était-elle claire dès le départ ? p. j. J’ai eu beaucoup de chance parce que je suis né à l’étranger, en Afrique. J’ai passé mon adolescence au Congo belge, au Cameroun, au Kenya, en Ethiopie. J’ai beaucoup voyagé avec mes parents dans de beaux hôtels, de beaux avions. Je me sentais très bien dans le milieu de l’hôtellerie de luxe, c’est pourquoi à 14 ans, j’ai décidé de faire l'école hôtelière de Strasbourg, étant originaire de l’Est de la France. C’était très clair pour moi : l’Europe était un passage obligé, mais je voulais faire une carrière à l’international, dans l'hôtellerie de luxe. Ma passion pour ce métier a toujours été là. m . a . Votre parcours dans la grande hôtellerie internationale est un sans-faute, vous débutez votre carrière au Park Hyatt à Londres, avant de poser vos valises pour un long moment en Asie, dans plusieurs pays et établissements prestigieux… Racontez-moi les grandes lignes de ce riche périple. p. j . Mon premier poste de cadre, c’était en Angleterre pour le groupe Hyatt qui avait créé les Park Hyatt, des hôtels très luxe de moins de 200 chambres. Je viens de la restauration, c’est le cœur d’un hôtel, c’est là que tout se passe. J’ai toujours été attiré par l’Asie, qui était en plein boom à l’époque où j’y suis allé, à Bangkok d’abord, où j’étais directeur de la restauration pour le groupe Régent, un groupe référence dans l’hôtellerie de luxe de l’époque avec 9 hôtels. Ensuite je suis allé à Hong Kong, pour l’ouverture d’un hôtel absolument magique, le Shangri-La. J’étais toujours directeur de la restauration : 15 points de vente, 5 000 couverts par jour... Une très grosse unité, mais dans l’excellence. Nous avions un restaurant japonais, pour lequel nous achetions le poisson où il était le meilleur, c’est-à-dire le matin à la criée sur le marché de Tokyo, pour le cuisiner et le servir le jour même sur notre table à Hong Kong. J’ai voulu expérimenter l'hôtellerie de loisir, c’est comme ça que j’ai atterri à l’Ile Maurice, mon premier poste de directeur adjoint. Mais je préfère les hôtels urbains, et avec mon épouse nous adorons l’Asie : je suis donc parti pour le Peninsula de Pékin. Un hôtel de 600 chambres où nous avons transformé quatre étages pour accueillir les premières implantations en Chine des plus grands noms de la mode : Hermès, Cartier, Chanel, Louis Vuitton... J’étais numéro deux, il était temps que je devienne Directeur Général. J’ai d’abord rejoint le Pierre à New-York avant de poser mes valises en Inde. L’Oberoï puis l’Impérial, un hôtel indépendant presque centenaire, que nous avons mis plusieurs années à rénover, un bâtiment Art déco imaginé par un disciple de Le Corbusier, un endroit magique.

Comment l’occasion de travailler à La Mamounia s’est-elle présentée à vous ?

m. a .

Je venais de passer cinq ans à Singapour au Raffles, je gérais un portefeuille régional de huit hôtels. Avec mon épouse, nous avions passé plus de vingt ans en Asie, la France nous manquait, les enfants grandissaient… puis Mr Rabie Khlie, Président du conseil d’administration, m’a offert l’opportunité de La Mamounia, et je l’ai saisie…

p. j.

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Quels étaient les enjeux lorsqu’en septembre 2013 vous avez été engagé ? Qu’avez-vous gardé, fait évoluer ?

m. a .

p. j . L’approche est toujours la même : dans les palaces, vous faites d’abord l’état des lieux et vous établissez vos objectifs à moyenlong terme. Avec le Président, nous avons commencé par faire une analyse : en septembre 2009 c’était la réouverture suite à trois ans de travaux. En 2011, les attentats de Marrakech : un gros ralentissement pour le tourisme au Maghreb. Le premier objectif était donc d’ordre financier. Le taux d’occupation était assez bas, je devais augmenter le chiffre d’affaires.

Mais il faut aussi respecter l’héritage et établir une nouvelle stratégie avec les personnes concernées. Il fallait réconcilier La Mamounia avec certains partenaires locaux et internationaux ; tout en maintenant l’hôtel au statut de palace. Et c’est ce qu’on a essayé de faire. Avec un peu de succès je pense.

Aujourd’hui, après 7 années ici, c’est grâce à cette confiance et cette relation fructueuse que j’ai avec notre Président que nous avons pu hisser La Mamounia encore plus haut.

Parlez-moi de ces victoires. Et quelles ont été les difficultés majeures rencontrées ?

m. a .

p. j . La stratégie a commencé à porter ses fruits. Le chiffre d’affaires a commencé à augmenter, nous avons reconstruit des ponts avec nos partenaires et nos clients. Puis en 2014, les attentats sont survenus en France, en Angleterre, et le Maroc a été victime des amalgames : 2015 et 2016 ont été deux années compliquées. Il a fallu revoir les processus, façonner l’équipe, pour mieux travailler ensemble. Par bonheur, la conférence sur l’environnement de 2016 a relancé la destination Marrakech, offrant de très bonnes années 2017 et 2018, et 2019 encore mieux ! Et en 2020 on aurait battu notre record, sans la crise COVID.

L’hôtellerie est une aventure humaine. Comment cela se traduit-il dans votre manière de diriger ?

m. a .

Quand je suis arrivé, les différents départements de l’hôtel étaient un peu comme les pays d’Europe : chaque département travaillait derrière ses frontières, et le directeur général était un peu comme le Président de la commission européenne, il n’avait pas son mot à dire. On a changé tout ça.

Je pense que je suis un patron exigeant. J’aime travailler en équipe, la faire évoluer, faire tomber les obstacles. Ce qui m'intéresse, c’est la performance et la satisfaction du client, et on rame tous dans le même sens. Je suis proche des équipes, mais je reste le patron, je tire le bateau. Je suis juste et très social.

p. j .

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CI-CONTRE, LA NOUVELLE AMBIANCE DU SPA DE LA MAMOUNIA. À DROITE, PIERRE JOCHEM ET SON EPOUSE. EN BAS, LE BAR ITALIEN. _ON THE LEFT, THE NEW ATMOSPHERE OF THE SPA OF LA MAMOUNIA. ON THE RIGHT, PIERRE JOCHEM AND HIS WIFE. BELOW, THE ITALIAN BAR.

m . a . La Mamounia va nous révéler son nouveau visage, onze ans après sa dernière réouverture historique en 2009 : quelles étaient les intentions derrière cette volonté de changement ? p. j . Nous sommes face à de nouvelles tendances, les gens voyagent de plus en plus, ils vivent de plus en plus d’expériences, les concepts de restauration doivent être revus tous les 6, 7 ans.

Nous étions restés dans notre pur jus. Il était temps de revoir les choses, d’analyser les tendances. Il fallait créer une osmose : conserver notre héritage tout en étant dans la modernité.

Marrakech aussi a beaucoup évolué, les hôtels de luxe proposent des concepts intéressants et les restaurants de la ville se sont beaucoup diversifiés. Le mode de consommation également a évolué, les gens aiment désormais les ambiances casual, relax et luxe à la fois, un style de cuisine plus simple. Nous avons donc mis en place une très belle offre, très diversifiée, notamment avec l’œnothèque, le sucré-salé de Pierre Hermé… De plus, c’était important d’avoir un restaurant asiatique. m . a . Parlez-moi de votre relation avec vos différents partenaires ?

Comment a-t-elle éclos ? Sur quelles bases s'est-elle tissée ? p. j . Pierre Hermé est un ami, on voulait travailler ensemble depuis longtemps, et on s’est lancés. Culinairement c’est plus pointu, très créatif. C’est un monsieur très humble. Avec lui on est en constante ébullition ; en parlant ensemble des desserts marocains, il a décidé qu’il apporterait sa touche, notamment avec des cornes de gazelle signées Pierre Hermé. Depuis un an et demi, il se lance dans le salé, avec des clins d’œil à la cuisine française, dont il a revisité les classiques.

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Pour l’Asiatique, je ne voulais pas un restaurant trop typé, comme Nobu ou Zuma, ce qui nous intéressait c’était un restaurant qui combine les parfums de l’Asie en général. Il y a très peu de personnes au monde qui savent faire ça comme Jean-Georges Vongerichten.

Il est Alsacien, il a longtemps voyagé en Asie, puis New York, où il a créé Wong puis le Spice Market dont s’inspire notre restaurant asiatique. C’était l’homme idéal. Il a plusieurs restaurants de cuisine italienne, style Trattoria : cuisine simple, bonne et créative, qui ne remet pas tout en question. Il travaille les pâtes, et au bar à pizza, vous goûterez une des meilleures pizzas du monde ! m . a . Qu'est ce qui a motivé le choix singulier du tandem Patrick Jouin et Sanjit Manku ? p. j . Je suivais leur parcours depuis plusieurs années ; je les avais recommandés pour la rénovation du Raffles de Singapour. Ils sont très contemporains dans leur approche, il fallait l’adapter le mieux possible. Pour tout vous dire, ils partaient loin, on a dû les retenir dans leur élan ! On s’est mis d’accord assez vite, j’ai besoin d’être en confiance. Ce sont des partenaires, comme Pierre Hermé. Ils sont absolument géniaux, on peut refuser ce qu’ils proposent, et ils le redessinent à la minute. Les deux premières fois qu’ils sont venus, ils se sont juste installés dans le jardin, ils regardaient et s’imprégnaient. Ils m’ont dit qu’il y avait un problème d’énergie, ils ont rééquilibré tout ça.

vous êtes patron d’une institution de ce style, ça vous fait quelque chose. J’ai partagé une multitude de moments de vie avec les clients et les équipes, des expériences tristes, drôles. J’ai vécu un véritable typhon à l’île Maurice. Quand on se réveille dans un hôtel dévasté et qu’on ne sait pas si tout le monde est vivant, qu’on balaye avec les clients… ou quand on voit les Tours tomber sous nos yeux à New-York et qu’il faut rassurer et continuer… ce sont des moments forts !

Et bien sûr, il y a La Mamounia, son jardin centenaire et son parfum que j’aime tant, l’authenticité des lieux et de mes équipes qui m’attachent à elle viscéralement, sans parler du fait que mes parents se sont connus dans ses murs au milieu des années 1950, c’était comme une évidence… m . a . L’itinérance semble être le fil rouge de votre histoire familiale. Quelles sont les valeurs les plus importantes que vous pensez avoir transmises à vos enfants ?

Oui, je leur ai transmis le goût des voyages : ils adorent ça tous les deux ; ils sont ouverts sur le monde. D’ailleurs ils sont tous les deux dans l’hôtellerie, ils ont fait l’école de Lausanne. Ils ont la passion du travail bien fait, la rigueur, le sérieux, la persévérance.

Et avec tout cela, ce que je leur souhaite le plus c’est d’être tout simplement heureux.

p. j .

Qu’avez-vous gardé comme habitudes, rituels ou mode de vie, après autant d’années vécues dans des pays aux cultures différentes de la vôtre ? m. a .

Selon vous, qu’est-ce qui fait la différence entre un grand hôtel d’hier et un grand hôtel d’aujourd’hui ? m. a .

p. j . Les palaces d’antan ont évolué avec le temps. Il faut respecter l’héritage et rester dans la modernité. Ce qui a changé, ce sont les notions de marketing (digital, numérique), d'écologie… Ce sont des aspects nouveaux qu’il a fallu incorporer. Mais pour un client, un palace reste un palace : le service, les matériaux, la qualité des mets, être reconnu… Notre métier reste le même, nous restons des aubergistes, nous sommes là pour l’accueil du client, pour lui faire vivre une expérience hors du commun. Pour ma part, j’essaye d’accueillir le plus de clients possible, saluer un maximum de gens, et au moment de l’apéritif et du dîner, je tente d’être présent avec mes clients. Quelques uns deviennent même des amis.

m. a .

Vos plus beaux souvenirs dans ce métier ?

L’Imperial à New Delhi restera un grand moment dans ma carrière, j’adorais cet hôtel, on l’a rénové, repositionné, en 7 ans on l’a transformé. Je travaillais 7 jours sur 7, 18 heures par jour, mais le succès a été au rendez-vous, cela en valait la peine. Je peux dire que je l’ai fait. Ouvrir un hôtel à Hong Kong de A à Z, ça non plus ça ne laisse pas indifférent. Quant au Raffles de Singapour, un hôtel qui a 125 ans, ses fantômes dans les couloirs, ses couchers de soleil… Quand j’y repense, ça me prend à la gorge. Quand

p. j .

Je suis Alsacien et Français... A partir de là, avec mon épouse, on a gardé notre équilibre entre travail et vie personnelle, en se gardant des plages pour nous très privées. Et on a adapté une manière de vivre de certains pays, par exemple le dimanche, on adore déjeuner à la Thaï, on s’installe sur un coussin et on mange sur une table basse - évidemment, pas lorsqu'on reçoit (sourire).

On est restés nous-même.

p. j .

m. a .

A quoi ressemble une journée type de Pierre Jochem ?

p. j. Ce serait un équilibre entre le temps passé au bureau, les réunions, la présence sur le terrain avec les clients et les équipes.

Ceci dit, et c'est ce qui nourrit ma passion pour ce métier, les journées d’un Directeur Général d’un palace comme celui-ci ne se ressemblent jamais… Cela fait bien longtemps que j’ai arrêté de dire à mon épouse à quelle heure je rentrais – je suis très ponctuel (rires).

Le dimanche, on se détend, notre rituel c’est de nous reposer à la maison, faire du sport, manger équilibré, lecture et télévision…

Que vous inspire une telle réouverture dans le contexte mondial actuel ?

m. a .

On a aujourd’hui un très bel outil de travail totalement dans l’air du temps, mais nous allons devoir nous battre pour les affaires.

Le jour où il y aura le rebond, on sera prêts. Je pense qu’il faudra encore tenir jusqu’au deuxième trimestre 2021, où ça devrait repartir. On a un avantage : les gens vont privilégier les destinations moins lointaines, les gens viendront plus au Maroc qu’à Bali ou à l’autre bout du monde… Mais surtout, La Mamounia est un hôtel emblématique, c’est une destination en soit, elle fait partie du patrimoine du Royaume.

p. j .

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In bed with Pierre Jochem With the help and unflagging efforts of his staff, Pierre Jochem stewarded La Mamounia towards its crowning award: Conde Nast Traveller magazine’s Best Hotel in the World in 2018. Amid a year upended by an unprecedented storm, I had the pleasure to meet up with the general manager of La Mamounia, who has navigated these rough seas towards the hotel’s next shores with strength and optimism. In his simple and down-to-earth way, Pierre Jochem looks back on his impressive career in the world of luxury hotels and towards the fateful future of the mythic institution that holds a special place in his heart.

Pierre Jochem – hello. How are you feeling today?

MOUNA ANAJJAR:

PIERRE JOCHEM:

I’m feeling very well, thank you.

M.A. Let’s begin at the beginning. Tell me about your career. Was it clear from the start that you would do this?

P.J. I was very lucky because I was born overseas, in Africa. I spent my adolescence in the Belgian Congo, Cameroon, Kenya, Ethiopia.

I travelled a lot with my parents, in beautiful hotels, in nice airplanes. I felt very comfortable in the world of luxury hotels. That’s why, at age 14, I decided to enroll in a hotel school—the one in Strasbourg, since I was from the east of France.

It was very clear to me: While Europe was an obligatory stopover, I wanted to have an international career in luxury hotels. My passion for this field has always been there.

M.A. Your journey through the world of international hotel management has been flawless. You started at the Park Hyatt in London before jetting off for a long stay in Asia – in several countries and prestigious establishments. Sketch the contours of this grand tour for me a bit…

My first posting was in England for the Hyatt group, which had created the Park Hyatt brand: very high-end hotels with fewer than 200 rooms. I come from the restaurant business, which is the heart of a hotel. Everything passes through it. I had always been attracted by Asia, which was experiencing a boom during the period when I went there, first to Bangkok, where I was the restaurant director for Regent, a respected luxury-hotel group that had nine hotels at

P.J.

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the time. Then I went to Hong Kong for the opening of an absolutely magical hotel, the Shangri-La. I was still the restaurant director: 15 outlets and 5,000 customers per day… A huge number but done with excellence. We had a Japanese restaurant and bought the fish from the early morning vendors in the Tokyo market to serve the same day on our tables in Hong Kong. I wanted to try out leisure resorts, and that’s how I landed in Mauritius – my first post as co-director. But I really prefer urban hotels, and my spouse and I adore Asia, so I went from there to the Peninsula in Beijing, a 600room hotel where we dedicated four floors to welcome the very first shops in China from the biggest names in fashion: Hermès, Cartier, Chanel, Louis Vuitton… I was the number two there. It was high time to become a general manager. First I joined the Pierre in New York before heading off to India. The Oberoi, then the Imperial—a nearly 100-year-old independent hotel that we took several years to renovate. An Art Deco building by a disciple of Le Corbusier. A magical place.

M.A. How

did the opportunity to work at La Mamounia come up?

I had just spent five years at the Raffles in Singapore and was managing a portfolio of eight regional hotels. My wife and I had been in Asia for 20 years. We missed France. Our children were growing up. Then Mr. Rabie Khlie, president of the administrative board, offered me the opportunity to work at La Mamounia, and I jumped at the chance.

P.J.

M.A. What were the stakes when you came on board in September 2013? What have you maintained from then? What have you tried to update?

P.J. The approach remains the same: in palace hotels, you take stock of the place and establish your objectives for the medium-long term.

Along with the president, we began by doing an analysis: September of 2009 marked the reopening of the hotel after three years of work.

In 2011 came the terrorist attacks in Marrakech and a huge slowdown in tourism in North Africa. The first objective was therefore financial.

The occupancy rate was low, and I had to boost the hotel’s figures. But you also have to respect the history while creating a new strategy with the concerned parties. It was essential to reconcile La Mamounia with certain local and international partners while maintaining the hotel’s palace status. And that is what we have tried to do. With some success, I would add.

Today, after seven years here, it is thanks to this confidence and fruitful relationship that I have with our president that we have been able to elevate La Mamounia even higher.

M.A. Tell

me about these victories. And what were the major difficulties you encountered?

The strategy has begun to bear fruit. The numbers are going up and we have rebuilt the bridges with our partners and clients. Then in 2014, terrorist attacks erupted in France and England, and Morocco felt the fallout. The years 2015 and 2016 were complicated.

Happily, the environmental conference here in 2016 re-established Marrakech as a destination, leading to good years in 2017 and 2018 and an even better year in 2019. In 2020 we would have beaten our own record were it not for the COVID crisis.

P.J.

M.A. The

hotel business is a human endeavor.

How does that play a role in your management style?

When I arrived, the different hotel departments were a bit like the different nations of Europe: each was master of its own fife, and the general manager was a bit like the president of the European Commission: unable to say or do much. We changed that.

I think that I am a demanding boss. I like to be part of a team, develop that team, clear away obstacles. What interests me is performance and the satisfaction of the client. We all row in the same direction. I’m close with the teams but remain the boss. I steer the ship. I am both friendly and fair.

P.J.

M.A. Eleven

years after its last grand reopening, in 2009, La Mamounia is soon going to unveil its new look. What was behind this desire for change?

We’re coming face-to-face with new trends.

People travel more and more. They’re having more and more experiences. Restaurant concepts need to be updated every six or seven years. We had been clinging onto our original format, so it was time to take a new look at things, to analyse the trends.

We had to create a kind of osmosis: preserve our heritage while embracing modernity.

Marrakech has also evolved a lot. The luxury hotels have some interesting concepts and the city restaurants now offer much more variety.

Consumption patterns have also evolved.

People now like places with a casual atmosphere that is relaxed and luxurious at the same time and a more simple cooking style.

We have therefore put into place a really lovely and diverse selection, particularly with the wine bar and the sweet-savory dishes of Pierre Hermé. It was also important to have an Asian restaurant.

P.J.

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M.A. Tell

me about your relationships with your various partners. How did these come about?

What are they based upon?

Pierre Hermé is a friend. We had wanted to work together for a long time, so we set out to do it. In terms of food, it’s more cutting-edge and creative. He’s a very humble fellow. With him, something is always simmering creatively.

While talking together about Moroccan desserts, he decided he would add his personal touch to them, notably his signature gazelle-horn pastry. Starting a year and a half ago, he’s also gotten into cooking appetizers and main courses, including his own takes on the French classics. For l’Asiatique restaurant, I didn’t want something specific to one country, like Nobu or Zuma. What interested us was a restaurant combining the flavours of Asia more generally. There are very few people in the world who can pull that off like JeanGeorges Vongerichten. He’s from Alsace and travelled extensively in Asia before arriving in New York, where he created Wong and then Spice Market, which have inspired our Asian restaurant. He was the perfect man for the job.

He has several Italian restaurants in the trattoria style – simple, good, creative cooking that doesn’t push the boundaries too far. He makes the pastas, and at the pizza bar you will taste one of the best pizzas in the world!

P.J.

M.A. What

motivated the inspired choice of the duo Patrick Jouin and Sanjit Manku?

I’ve been following them for many years and had recommended them for the renovation of the Raffles in Singapore. Their approach is very contemporary and had to be adapted as well as was possible. To be honest, they started off with some bold ideas and we had to rein them in a bit! We came to an agreement pretty quickly. I needed to be on the same page. They are partners, like Pierre Hermé. They are totally wonderful. We can reject what they come up with and they’ll immediately redesign it. The first two times that they came, they ensconced themselves in the garden, looking around and soaking it up.

They told me that there was a problem with the energy and rebalanced it.

P.J.

M.A. In

your opinion, how are the grand hotels of the past different from the grand hotels of today?

P.J. The palace hotels of yesteryear have evolved with the times. You need to respect the history while remaining modern. What has changed are the ideas about marketing (online, digital) and the environment. These are new dimensions that we had to incorporate.

But for the client, a palace hotel remains a palace hotel: the service, the design materials,

the quality of the food, the recognition by the staff. Our job remains the same. We are still hospitality professionals. We are there to welcome the client and provide him or her with an exceptional experience. Speaking for myself, I try to welcome as many clients as I can, greet as many people as possible and, during the aperitif period or dinner time, be present with them. A few even become friends.

aside time for us and us alone. And we have adapted ways of life from certain countries [where we have lived]. On Sundays, for example, we love to do a Thai-style lunch, where we sit on cushions and eat at a low table – though not when we have guests over, obviously [smiles]. We have remained very much ourselves.

M.A. What

M.A. What

are your most cherished memories of your career?

P.J. The

Imperial in New Delhi will always be a great moment in my career. I adored that hotel.

We renovated it, repositioned it, and in seven years fully transformed it. I worked there seven days a week, 18 hours a day, but it completely paid off. It was well worth the effort. I can say that I did it. Opening a hotel in Hong Kong from A to Z, that also leaves an enduring mark.

As for the Raffles in Singapore, a 125-year-old hotel, ghosts in the hallways, its sunsets…When I think back on it, it really grabs hold of me.

When you’re the boss of such an institution, it does something to you. I’ve shared so many moments with clients and staff. Sad experiences.

Funny experiences. I lived through a veritable typhoon in Mauritius. When you wake up in a shattered hotel and don’t even know if everyone is alive, and you clean up alongside the clients…

Or when you see the Twin Towers fall right in front of your eyes in New York and you have to reassure people and carry on…those are powerful moments! And of course there is La Mamounia, with its century-old garden, its scent that I love so much, the authenticity of the spaces, the visceral bond with my teams, to say nothing of the fact that my parents met each other within its walls in the mid-1950s. It was practically foreordained.

is a typical day in the life of Pierre

Jochem?

P.J. A balance between time at my desk, meetings, and interacting with clients and staff on the hotel grounds. That said, and what feeds my passion for this job is that the days of a general manager of a palace hotel like this one are never identical. It was long ago that I stopped telling my spouse what time I was coming home. I’m very punctual [laughs].

Sundays we relax. Our ritual is to unwind at home, do some exercise, eat healthy meals, read and watch television….

M.A. How

do you get inspired for such a reopening given the current global context?

P.J. Today we have a very good work tool, totally tapped into the current moment, but we are going to have to struggle on the business side. The day that things rebound, we will be ready. I think we’re going to have to keep holding out until the second quarter of 2021, at which point things should start to get going again. We do have an advantage: people are going to prioritise nearby destinations. They will be more likely to come to Morocco than to go to Bali or the other side of the world.

But above all, La Mamounia is an iconic hotel, a destination in itself, and a part of the cultural heritage of the Kingdom of Morocco.

M.A. Global

roaming seems to be a theme in your family history. What are the most important values that you have tried to transmit to your children?

P.J. Yes,

I gave them their taste for travel. They both love that. They are open to the world.

Besides, they are both in the hotel business and did their studies in Lausanne. They appreciate a job well done: the rigor, the seriousness, the perseverance. And for all that, what I wish the most for them is simply that they be happy.

M.A. After

so many years spent in foreign countries and in cultures different from your own, what habits, rituals or lifestyle choices have you adopted?

I am both Alsatian and French. Thanks to that, my spouse and I have balanced our professional and personal lives by setting

P.J.

interview photography

by Mouna Anajjar Alan Keohane 21

“ Comment notre époque peut-elle influencer l’esprit d’un lieu sans abîmer son âme éternelle ? ” C'est l'équation que le duo d’architectes, Patrick Jouin et Sanjit Manku, auquel a été confiée la délicate mission de réinterpréter les espaces de restauration de La Mamounia, a résolue avec brio. Entretien avec Patrick Jouin.

interview photographie

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Mélanie Polatova Alan Keohane

Comment vous y êtes vous pris pour écrire ce nouveau chapitre ?

Chaque projet commence par une période d’imprégnation. On se balade dans le lieu, on observe, on ressent l’invisible, on écoute les histoires, on rencontre les amoureux du lieu et on cherche aussi ce qui ne fonctionne peut-être plus si bien. Entrer à la Mamounia, c’est comme entrer dans un rêve. Tout est beau et empli de sérénité. Le charme du lieu est une délicate combinaison d’attentions humaines, d’héritages et de nature empreinte de beauté et de sérénité. Nous avons remis à plat le parcours des clients. Nous appelons cela la chorégraphie des expériences. Nous devions introduire une nouvelle énergie contemporaine tout en préservant l’ADN du lieu, si forte qu’elle pouvait prendre vie dans une proposition au présent. De longues discussions avec Pierre Jochem et ses équipes nous ont permis de réinventer l’offre. Ensuite, nous avons commencé à dessiner comme on écrit un opéra. Il y a plusieurs actes, plusieurs mouvements, mais cela ne doit rester qu’une seule œuvre.

Comment aborde-t-on une entité aussi mythique ?

Quand nous avons été choisis pour réinventer les espaces de restauration de La Mamounia, beaucoup de nos collègues nous ont félicités. C’est inhabituel et cela montrait à quel point le lieu est mythique. Bien sûr, sur le coup, on est impressionnés par l’enjeu mais en même temps, c’est beaucoup plus facile de travailler sur un projet qui est déjà si beau ! Les légendes et les fantasmes attachés à La Mamounia sont une riche matière pour faire pousser un nouveau projet. Chaque concepteur vient y apporter sa touche tout en laissant une partie du passé. C’est dans cette confusion des écritures que naît aussi la richesse du projet. Où que l’on regarde, les histoires se mélangent et c’est très bien ainsi.

LES ARCHITECTES PATRICK JOUIN ET SANJIT MANKU. _ARCHITECTS PATRICK JOUIN AND SANJIT MANKU

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EN HAUT, LES EMBLÉMATIQUES “MAXI LANTERNES” OU “KIOSQUES-TENTES”. À DROITE, LA TAPISSERIE ET LES LUSTRES DU RESTAURANT ASIATIQUE. _ABOVE, THE EMBLEMATIC "MAXI LANTERNS" OR TENTS LIKE KIOSKS. ON THE RIGHT, THE TAPESTRY AND CHANDELIERS OF THE ASIAN RESTAURANT.

Vous êtes-vous inspirés du travail des architectes passés ?

Les deux volumes d’André Paccard étaient déjà dans ma bibliothèque depuis bien longtemps et son œuvre influencera pendant encore très longtemps tous ceux qui apporteront leur vision à La Mamounia. L’intervention de Jacques Garcia est aussi remarquable. Comme dans tous ses projets, il a su manier sa fine et impressionnante culture des objets et de l’architecture. C’est un maître aussi dans la création d’ambiance. La barre était haute et j’espère que les visiteurs apprécieront notre proposition.

Avez-vous collaboré avec les Chefs pour la création des espaces culinaires ?

Un restaurant n’existe que pour permettre de vivre une expérience, un moment. Du lieu le plus simple au plus sophistiqué, il faut qu’il y ait adéquation entre le contenant et le contenu, comme dirait mon ami Alain Ducasse. C’est essentiel de comprendre la proposition du chef et nous connaissons bien ces deux artistes. Nous avons réalisé le laboratoire de Pierre Hermé, l’endroit où il concocte ses créations. Comme Jean-Georges, il est très respectueux de notre travail et est très précis dans ses demandes. C’est une chance pour nous de travailler avec de tels professionnels.

Parlez-nous de la fameuse lanterne qui vous a guidés tout au long de ce projet.

Il faut venir à La Mamounia entre chien et loup, arpenter les dédales de ses murs et de ses jardins pour comprendre le rôle essentiel que jouent les lanternes qui jalonnent

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votre chemin. Nous avons réinterprété la lanterne à l’aune des existantes. Nous avons dessiné une nouvelle silhouette qui varie en taille en fonction des espaces, tout en gardant les matériaux d’origine. Les nouvelles technologies d’éclairage rendent possibles de subtils effets dans la lumière pour rendre encore plus magique la nuit à La Mamounia. Notre pari est toujours le même : réinventer le charme sans user de nostalgie. Regarder vers l’avenir.

Un espace fétiche dans l'hôtel ?

Mon espace fétiche est la terrasse de la chambre avec la vue plongeante sur le jardin et l’Atlas au loin. C’est majestueux. Regarder ce paysage m’apporte un véritable calme. À chaque fois que j’ai cette chance, je sais que le temps ralentit. C’est le luxe ultime.

Décrivez-nous cette “ chorégraphie des expériences ” L’Œnothèque est le point de départ du projet. Ce qui est génial dans l’architecture de La Mamounia, c’est aussi l’intelligence de son plan et de l’organisation des services.

Une efficacité possible grâce à ce qui se trouve sous les pieds des hôtes. C’est là qu’une surprise de taille attend les amateurs de vin. Une immense table minérale est baignée par une lumière zénithale filtrée grâce à un lustre tressé de cordes, hommage au savoir-faire marocain.

L’espace est entouré par une belle collection de vins, parfaitement entreposés dans les règles d’hygrométrie et de température. C’est unique et j’espère que les instants qui seront vécus dans cet endroit seront mémorables.

Le Cinéma, une ambiance feutrée et très confortable, dans les bleus profonds, avec des touches métalliques chaudes. C’est un peu comme un cinéma d’art et essai de quartier, mais avec un équipement technique digne des meilleures salles actuelles, où l’on peut boire une coupe de Champagne ou un verre de Muscat du Domaine des Trois Cavaliers de Berkane (j’adore). Hitchcock a tourné “ L’homme qui en savait trop ” à La Mamounia !

Le Churchill. On aime beaucoup les lieux intimistes, un peu secrets. On imaginait se balader un peu tard le soir et découvrir ce bar confidentiel, comme un décor de cinéma. On adore aussi dessiner des bars. Celui-ci est en marbre noir sculpté avec des petites lampes vertes en verre qui nous rappellent l’esprit anglais, autant que celui d’une voiture Pullman avec ses boiseries. Ce rappel aux chemins de fer n’est pas fortuit car c’est le point de départ de l’histoire de La Mamounia. Notre complice Stéphane Carratero, l’éclairagiste, est venu y distiller sa chaleureuse magie.

Le Salon de thé par Pierre Hermé. La douceur est une caractéristique de La Mamounia. C’est dans la sonorité même de son nom. Nous avons cherché le lieu idéal pour passer un moment suspendu dans un salon où déguster les créations de Pierre Hermé. Le mobilier est profond avec des très beaux tissus fabriqués sur-mesure par les manufactures Pierre Frey. L’artiste Pietro Siminelli a réalisé des panneaux en tissus dégradés de bleu vers le gris, avec un jeu de plissage sur lesquels sont accrochés des lanternes. Au centre, la pièce maîtresse : un lustre en verre qui prolonge le graphisme géométrique de la coupole qui le tient. On le voit depuis le cœur de La Mamounia. C’est une installation qui fait le lien entre passé et futur, entre savoir-faire, celui de Lasvit en l’occurrence, et du Machine Age avec ses techniques de design génératif.

Ce lustre symbolise à lui seul la capacité de La Mamounia à se réinventer à travers chaque époque.

L’Asiatique par Jean-Georges. Parcourir l’allée Majorelle et déboucher sur les jardins est un moment magique et Jacques Garcia a eut une très belle idée en ouvrant cette perspective. Pierre Jochem a redistribué les concepts culinaires : le restaurant italien déménage en prenant la place du restaurant français. Dorénavant, on trouvera au bout de l’allée Majorelle l’Asiatique par Jean-Georges.

Nous avons agi comme des Dj en mixant des références asiatiques et marocaines. Comme les plats du chef qui fusionnent Chine, Thaïlande, Japon et France, le décor emprunte les laques noires, les décors, les lampions, les estampes colorées d’Hokusai en les mélangeant avec les ornements originaux de l’espace. Les tables sont toutes uniques avec un décor émaillé, comme une immense aquarelle découpée.

La mise au point du processus est une première. C’est aussi notre signature qui s’exprime là. Pour surprendre, nous devons toujours innover, souvent en mettant au point de nouvelles techniques. C’est une aventure qui demande de la patience et qui embarque toute une équipe dans un but commun.

L’Italien par Jean-Georges, le challenge du projet. L’hôtel avait besoin d’une base de repli en cas de mauvais temps et de l’impossibilité d’utiliser le Pavillon piscine. Nous avons agrandi l’ancien restaurant français pour en faire un jardin d’hiver avec de très grandes portes qui resteront ouvertes la plupart du temps. Au centre, la cuisine de l’italien surmontée d’un grand lustre contemporain organise l’espace. C’est vivant, joyeux, décontracté, tout en étant chic. C’est l’endroit où les générations se mélangent. Nous sommes ici entre l’hôtel et le jardin. Entre salle à manger et cuisine. C’est un entre-deux et pour fermer l’espace, une immense fresque en céramique parcourt la cloison du fond. Elle est comme un miroir éternel du jardin et de la flore et la faune qui le composent.

Le Pavillon de la Piscine est un temple de la gastronomie, du fait à la minute, du frais. C’est un pays de Cocagne, qui incarne toute la générosité de La Mamounia. Celle des sourires et celle des gourmandises. L’espace est majestueux alors nous avons installé un objet lumineux réalisé par Veronese, qui flotte dans le vide et lui donne sa mesure. Il s’axe sur une fontaine en faïence bleue outremer. Les kiosques s’enroulent autour de ce centre. Le sol est un tour de force de calepinage de marbre où, comme pour le lustre du salon de thé, nous marrions savoir-faire traditionnel et graphisme contemporain. Nous voulions mettre en avant l’immense réservoir des capacités des maîtres-artisans marocains. Sans eux, on n’est rien.

Nous voulions dessiner quelque chose qui ne pourrait pas être fait ailleurs dans le monde et le challenge a été relevé. Chapeau à eux.

Les Tentes. Lors de nos balades entre l’hôtel et la piscine nous avons eu une vision. Le nouveau restaurant italien, en s’agrandissant, risquait de se trouver à l’étroit entre les murs de La Mamounia et la première rangée végétale nous séparant de la piscine. Nous avons ressenti qu’il fallait dégager une vue vers l’Atlas sans déranger les clients qui profitent de la piscine. Notre réponse fut d’ouvrir un peu la végétation et d’installer deux kiosques-tentes qui offrent une retraite au cœur de l’activité. Nous en avons mis une troisième qui devient l’accès de l’œnothèque. La nuit, ces trois microarchitectures deviennent des maxi-lanternes.

Toujours la lumière comme lien magique.

Le Lounge du Restaurant Marocain. Nous ne sommes pas des fêtards. Malgré tout, on adore la musique et on ne peut pas se passer d’elle. Notre équipe, elle, est plus festive ! Vous les trouverez sous la tente perchée où nous avons réinterprété la tradition du cuir découpé au laser sous la forme d’une suspension surplombant un bar en fer à cheval assez spectaculaire. Nous, nous serons sur la terrasse et ses immenses banquettes auxquelles nous avons inclus un chauffage individuel (nous sommes un peu frileux). Mais peut-être que nos épouses et nos filles voudront danser...

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“How can you infuse a place with the spirit of the present without destroying its enduring soul?“ Such is the riddle that the architectural duo of Patrick Jouin and Sanjit Manku—entrusted with the delicate mission of recreating La Mamounia’s restaurants—have solved with brio. Interview with Patrick Jouin.

How did you go about writing this new chapter?

Each project starts off with a period of familiarization. We walk around the place. We observe. We try to sense what can’t be seen.

We listen to its stories. We meet its devotees.

And we seek out what works well and what no longer works well.

Stepping into La Mamounia is like entering a dream. Everything is beautiful and serene.

The place’s charm is a delicate combination of human attentiveness, heritage, and nature suffused with beauty and serenity. We have completely rethought the way clients move through the space--the choreography of experiences, as we call it. We had to create a new contemporary energy all the while preserving the place’s DNA, which is so strong that it would have found its way into the new design whatever we did. Some long discussions with Pierre Jochem and his teams allowed us to proceed with our reinvention.

Then we started to design as one might write an opera. There are several acts and multiple movements, but everything contributes to the same overall composition.

How does one approach such a mythic place?

When we were chosen to reinvent La Mamounia’s restaurants, many of our colleagues congratulated us. This is uncommon and shows just how mythic the hotel is. Of course, the high stakes are not lost upon us, but at the same time it is much easier to work on a project that is already beautiful! The legends and fantasies attached to La Mamounia are a rich soil in which to grow new realities.

Each designer brings his personal touch while leaving intact a part of the past. It’s this palimpsest that gives birth to the richness of the project. Wherever one looks, the stories and histories mix together, and that is exactly as it should be.

Did you draw inspiration from the work of the past architects?

The books of André Paccard have been in my shelves for a long time, and his work will have an enduring influence on everyone who brings their design vision to La Mamounia. The stylings of Jacques Garcia are also remarkable. As with all of his projects, he knew how to wield his 26

refined and impressive knowledge of objects and architecture. He is a master of creating atmospheric interiors. The bar was set very high, and I hope that visitors appreciate our contribution.

Did you collaborate with the chefs when creating the cooking and dining areas?

A restaurant exists purely to allow people to enjoy a momentary experience. From the simplest to the most sophisticated establishment, there needs to be a harmony between the vessel and what it contains, as my friend Alain Ducasse might say. It is essential to understand the ideas of the chefs, and we know those two artists well. We designed the laboratory of Pierre Hermé, the place where he concocts his creations. Like Jean-Georges, he is very respectful of our work and very specific in his demands. We are lucky to be able to work with two such professionals.

Tell us about the famous lantern that guided you during this project.

One has to visit La Mamounia at dusk and pace the labyrinth of its walls and gardens to understand the key role played by the lanterns that trace your path. We reinterpreted the style with a nod to the existing ones. We designed a new shape that varies according to the size and function of each space while maintaining the original material. New lighting technologies allow subtle luminescent effects that make night even more magical at La Mamounia.

We are very proud of them. Our challenge is still the same: reinventing the charm without succumbing to nostalgia. Looking to the future.

What is your favourite place in the hotel?

My favourite spot is the balcony of the room that has the vast view of the garden and the Atlas Mountains in the background. It’s majestic. Looking at this landscape inspires calm. Every time I have the chance to stand there, time slows down. That is the ultimate luxury.

Tell us about this “choreography of experiences“.

The Wine Bar is the departure point. What is wonderful about La Mamounia’s architecture is also the intelligence of its layout and the organization of amenities. An efficiency that is possible thanks to what is tucked away below ground. It is there that a great surprise awaits wine lovers. A massive table is illuminated by a skylight and ceiling light of braided ropes that pays homage to Moroccan craftsmanship. The area is surrounded by a lovely collection of wines that are perfectly stored with regards to

humidity and temperature. It’s unique, and I hope that people will take home some lasting memories from their experiences there.

The Movie Theatre. Hushed and comfortable, done in deep blues with touches of metal.

It’s a bit like a neighbourhood arthouse cinema, except that the projection equipment is worthy of the finest current theatres, and you can drink a flute of Champagne or a glass of Muscat (from the Domaine des Trois Cavalliers de Berkane, which I love).

Hitchcock filmed “ The Man Who Knew Too Much “ at La Mamounia!

The Churchill Bar. We love intimate spaces that are a bit secret. We were imagining people strolling along late at night and chancing across this secluded bar, which is like a movie set. We love designing bars.

This one is made of black marble and has small green glass lamps that evoke something English for us, as well as a Pullman car with its wood panelling. This nod to the railroads isn’t just by chance, since they are at the heart of the La Mamounia’s history. Our collaborator Stéphane Carratero, the lighting designer, came down and worked his magic.

The Pierre Hermé Tea Room. Softness is a key element of La Mamounia, right down to the sound of its name. We sought the perfect spot to spend an enchanted moment enjoying the creations of Pierre Hermé. The plush furniture features lovely fabrics that were made to order by the workshops of Pierre Frey. The artist Pietro Siminelli dreamed up the fabric panels whose play of folds hold hanging lanterns.

The masterpiece is in the centre: a glass ceiling lamp that radiates the geometric patterns of the dome that holds it. You can see it all the way from the centre of the hotel. It’s an installation that links past and future, as well as craftsmanship—Lasvit, in this case—and the “ Machine Age “ through the techniques of generative design. It symbolises La Mamounia’s ability to reinvent itself continually in each era.

L’Asiatique by Jean-Georges. Strolling down the Allée Majorelle when it opens up onto the gardens is a magic moment, and Jacques Garcia gets full credit for opening up that visual perspective. Pierre Jochem rearranged the gastronomic offerings: the Italian restaurant is taking over the place of the French one. Henceforth L’Asiatique by Jean-Georges will be at the end of the Allée Majorelle. We were like DJs, mixing Asian 26

An intermediary area. To close off the space, a massive ceramic fresco runs along the dividing wall. It’s like a reflection of the garden and the flora and fauna that compose it.

The Pool Pavilion is a gastronomic temple where everything is fresh and made on the spot. It’s a land of plenty that embodies all of the generosity of La Mamounia: smiles and fine food. Since it is a majestic space, we installed a lighted creation by Veronese that floats in the emptiness. It shines towards a deep blue ceramic fountain, and the food stations wind around the centre. The floor is a tour de force of marblework that, like the light in the tea salon, melds traditional craftsmanship with contemporary graphic art. We wanted to showcase the immense talents of the master artisans of Morocco. Without them, we would be nowhere. We wanted to design something that could not be made anywhere else in the world, and we succeeded. Hats off to them.

The Tents. During our walks between the hotel and the swimming pool, we realised something.

The newly expanded Italian restaurant was at risk of getting scrunched by the walls of La Mamounia and the row of vegetation alongside the swimming pool. We felt that it was essential to open up the view towards the Atlas Mountains without bothering the guests enjoying the pool. Our solution was to clear some vegetation and set up two tent-like kiosks that provide a respite amid the activity. We deployed a third one to serve as the entryway to the wine bar. At night, these ministructures turn into maxi-lanterns. Once again, magical lighting comes to the rescue.

THE MASTERPIECE GLASS CEILING LAMP IN THE TEA ROOM.

and Moroccan aspects. Like the chef’s dishes, which are an interplay of Chinese, Japanese, Thai and French, the décor takes black lacquer, paper lanterns and colourful Hokusai prints and mixes them with original ornamentation.

The tables all have a unique enamel design, like an immense, sliced-up watercolour. The process is a first for us. It’s also the expression of our signature approach. In order to surprise people, we have always to be innovating, often by employing new techniques. It’s an adventure that requires patience and involves a whole team working towards a common goal.

L’Italien by Jean-Georges. The big challenge.

The hotel needed a backup zone in case bad weather made it impossible to use the swimming pool pavilion. We enlarged the former French restaurant in order to create a winter garden with large doors that remain open most of the time. In the centre, the kitchen of the Italian restaurant is crowned by a grand contemporary lighting unit that organises the space. It’s lively, joyful, laid-back and chic all at the same time. It’s the spot where the different generations rub shoulders. It’s between hotel and garden, between kitchen and dining room.

The Lounge of the Moroccan Restaurant. We are not partiers, though we love music and can’t live without it. But our team likes to party!

You’ll find them inside the tent where we have reinvented tradition via a laser-cut leather suspension that overhangs a rather spectacular horseshoe-shaped bar. As for us, we’ll be on the terrace, where the immense banquettes each have their own individual heating unit (since we are a bit sensitive to cold). But maybe our spouses or daughters will want to dance…

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Mélanie Polatova Alan Keohane 27

LA MAMOUNIA - ISSUE #10 PART II

MAESTRO MASTER ]MAHER[

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Pierre Hermé et La Mamounia Conversation avec Pierre Hermé

“Avec La Mamounia, c’est une relation de confiance, d’amitié, de plaisir.”

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Mélanie Polatova Alan Keohane

Déjà présent à La Mamounia avec une boutique éponyme, Pierre Hermé, reconnu par-delà les frontières comme le pionnier de la pâtisserie moderne, signe aussi tout au long de l’année la carte des desserts des restaurants depuis 2017. C’est dans le cadre de cette collaboration qu’il se voit confier la direction artistique de deux nouveaux projets gourmands : un salon de thé où l’on pourra retrouver ses pâtisseries emblématiques et découvrir La corne de Gazelle Mamounia, une création exclusive inspirée du répertoire pâtissier marocain. Fort du succès de ses salons de thé parisiens, Pierre Hermé aura également à charge la carte salée de la Galerie Majorelle, l’occasion pour lui d‘exprimer sa vision de la cuisine française revisitée.

Où puisez-vous votre intarissable inspiration ?

Je suis né curieux et à ce titre, je m’intéresse à beaucoup de choses. J’ai un grand intérêt pour le produit, certes, mais quand il s’agit d’imaginer de nouvelles créations, je peux m'inspirer d’une conversation, d’une exposition, d’un bijou... L’idée vient de n’importe quel élément de ma vie quotidienne et absolument tout est susceptible de me faire penser à de nouvelles saveurs, des mélanges, des formes...

Je vous donne un exemple : les tablettes de chocolat créées spécialement pour La Mamounia sont inspirées de l’aspect des pavés de la place Jemaa El Fna ! Un jour, en marchant dans la ville, je me suis dit que leur forme était parfaite, superbe pour des tablettes de chocolat ! Il n’y a aucune règle : la création et les idées sont infinies.

Parlez-nous de votre processus de création.

La valeur du temps est essentielle dans le processus ; il faut savoir respecter et attendre. Aussi le travail de création passe par le dessin et les croquis. Depuis 1984, je dessine mes créations qui deviendront ensuite des recettes avant de les confier à mes collaborateurs qui travaillent en Recherche et Développement pour qu’ils les mettent en pratique, qu’ils les testent. Nous échangeons énormément, nous dégustons et je décide des options à mettre en œuvre : la création n’est pas un processus démocratique. Et lorsque je crée sur-mesure en répondant aux demandes et commandes spécifiques de clients, alors c’est le client qui décide.

Quelques exemples de vos créations Signature pour La Mamounia ?

Vous trouverez des Cornes de gazelle Signature, composées de pâte d’amande et fleur d’oranger, de compote d’orange des jardins de La Mamounia, ou encore d’un croustillant d’amlou (recette berbère à base d’huile d’argan et d’amandes). J’ai aussi créé des Figurines en chocolat, représentant les quatre animaux emblématiques des Jardins de La Mamounia : l’oiseau, l’âne, le chat et la tortue. Je me rends régulièrement pour de courts séjours à La Mamounia car le lieu est une vraie source d’inspiration. J’y ai puisé celle du décor de la Bûche exclusive de la Mamounia : Jardin de l’Atlas habillée d’un Moucharabieh pour les fêtes 2020.

Quelle est votre histoire avec La Mamounia ?

Ma relation avec La Mamounia est passionnelle, c’est une relation sur le long terme, de confiance, d’amitié, de plaisir, et c’est la première fois que je développe une collaboration de cette envergure en dehors de Paris.

Le moteur de cette collaboration, c’est ma relation avec Pierre Jochem, forte du respect et de l’écoute que nous avons l’un pour l’autre. L’intérêt de la part de Pierre Jochem et de ses équipes pour mon travail m’inspire dans ma manière de créer. De mon côté, je respecte la vision de l’hôtel, c’est ce qui rend notre collaboration aussi fructueuse.

Votre collaboration a été renforcée avec la carte salée de la Galerie Majorelle. Que peut-on dire des recettes salées d’un Maître du sucré ?

En réalité, dans mon temps libre j’adore cuisiner le salé, c’est un réel plaisir. J’ai donc élaboré, à l’instar du travail que nous avons effectué dans nos salons de thé à Paris, une carte dédiée à la gastronomie française revisitée, déclinant Blanquette de veau, Salade avocat homard pamplemousse, Croque-monsieur à ma façon…

Toujours à base d’ingrédients de grande qualité, une constante préoccupation.

Pâtisserie orientale VS française : quel parallèle ou opposition ?

La première fois que j’ai regardé les femmes qui travaillent en cuisine pour la pâtisserie du restaurant marocain, j’ai été fasciné. Moi qui mesure tout au gramme près, quand je les vois fabriquer les pâtisseries sans aucunes notes, presque les yeux fermés, je suis impressionné ! J’ai passé un merveilleux moment à contempler leurs gestes.

La Mamounia en quelques mots ?

En trois mots : luxe, calme et beauté. Et mon lieu préféré, celui qui me tient vraiment à cœur, c’est le Menzeh. C’est un endroit magique, un peu caché, qu’il faut découvrir, un écrin sublime pour mes créations.

PAGE PRÉCÉDENTE, LE PATIO DU SALON DE THÉ PAR PIERRE HERMÉ. A DROITE, UN DES CROQUIS DE PIERRE HERMÉ. _PREVIOUS PAGE, THE PATIO OF THE TEA ROOM BY PIERRE HERMÉ. ON THE RIGHT, ONE OF PIERRE HERMÉ'S SKETCHES.

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Pierre Hermé and La Mamounia A GAUCHE, L’ENTRÉE DU MENZEH. CI-DESSOUS, DÉTAIL DU SALON DE THÉ. _ON THE LEFT, THE ENTRANCE OF THE MENZEH. BELOW,

Conversation with Pierre Hermé “ La Mamounia and I have a relationship based on trust, friendship and pleasure. “

DETAIL OF THE TEA ROOM.

Already a familiar presence around La Mamounia thanks to his namesake boutique, Pierre Hermé, recognized beyond the borders as a pioneer of modern patisserie, also signs the dessert menus throughout the year since 2017. As part of his ongoing collaboration with La Mamounia, the chef has been entrusted with the artistic direction of two new gourmet projects : the tea salon where you can find the chef’s trademark pastries and discover La corne de Gazelle Mamounia, an exclusive creation inspired by the Moroccan pastry repertoire. Similarly, on the strength of his successful Paris tea rooms, he has also been tapped to develop the main menu for the Galerie Majorelle—the perfect opportunity for him to express his vision of French cuisine revisited.

From where do you draw your inexhaustible inspiration?

I was born curious, and as such, I am interested in many things. I have huge interest in the ingredients, of course, but when it comes to dreaming up new creations, I can take inspiration from a conversation, an exhibition, a jewel... The idea comes from almost anywhere in my daily life and absolutely everything is likely to make me think of new flavors, forms or combinations. Let me give you an example : the chocolate bars that I created specially for La Mamounia are inspired by the aspect of the paving stones of the Jemaa El Fna square! Walking around there one day, I saw that their shape was perfect, superb for chocolate bars! There are no rules: creation and ideas are infinite.

Tell us about your creative process.

Taking one’s time is essential. it is necessary to know how to respect and wait. Also the work of creation passes by the drawing and the sketches. I’ve been doing them since 1984, I design my creations which will then become recipes before entrusting them to my collaborators who work in Research and Development so that they can put them into practice and test them. We exchange a lot, we taste and I decide which options to implement : creation is not a democratic process. When I am making something to order in accordance with the specific requests and orders of a client, however, it’s the client who decides.

What are some of your signature creations for La Mamounia?

Gazelle horns made from a dough of almonds and orange-blossom water with a lush filling that uses oranges from the Mamounia’s own gardens. A crispy take on amlou, a Berber recipe employing argan oil and almonds. I’ve also created chocolate figurines that represent the four emblematic animals of La Mamounia gardens: birds, donkeys, cats and turtles. I often do short stays at La Mamounia: the place is a real source of inspiration. I took inspiration from its interior design, notably for the pastry Jardin de l’Atlas, decorated with Moucharabieh for the 2020 holidays.

What is your history with La Mamounia?

My relationship with La Mamounia is passionate, lively and long-term, based on trust, friendship, pleasure. And it’s the first time that I have undertaken such a collaboration outside of Paris. What fuels the collaboration is my relationship with Pierre Jochem, which is built on mutual respect and the ability to listen.

The interest that Pierre Jochem and his teams have shown towards my work inpspires the way I create things. From my side, I respect the hotel’s vision, which is what makes our collaboration so fruitful.

Making the menu for the Galerie Majorelle has deepened your collaboration with the hotel. What savory recipes can we expect from the master of sweet?

I love cooking, it’s a real pleasure. Actually, in my spare time I love to cook salty food.

So, in the manner of my tea rooms in Paris, I designed a menu of revisited French gastronomy, including blanquette de veau, avocado salad with crab and grapefruit, and a croque monsieur done in my own personal style. And all employ high-quality ingredients.

North African pastries versus French pastries: more similar or different?

The first time that I watched the women who make the pastries for the Moroccan restaurant, I was fascinated. As someone who measures every single gram, when I see them whipping up pastries without any notes, almost with their eyes closed - I’m wowed! I had a wonderful time contemplating their gestures.

Sum up La Mamounia in a few words.

Three words : luxury, tranquility and beauty. And my favorite spot, the one that really captures my heart, is the Menzeh. It’s a magical place, a bit hidden that needs to be uncovered, a sublime backdrop for my creations. interview photography

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Voyage gustatif en compagnie de monsieur Vongerichten La cuisine audacieuse de Jean-Georges Vongerichten fait de lui une référence majeure dans le monde de la gastronomie, souvent considéré comme le créateur de la cuisine fusion, du fait de sa capacité exceptionnelle à assimiler des styles de cuisine différents. Homme d'affaires et restaurateur avisé, il est à l’origine du succès de 39 restaurants dans le monde.

Pour La Mamounia, Jean-Georges signe la carte des deux principaux restaurants : on lui doit le nouveau concept de l’Italien à la façon d’une Trattoria de luxe, ainsi que la Table asiatique du Palace où il se réapproprie les grandes traditions culinaires d’Asie, du Japon à la Chine en passant par l’Asie du Sud Est.

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Mélanie Polatova Alan Keohane

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Au Commencement : Le M aroc “La première fois que j’ai visité le Maroc en 1976 avec la Marine Française, j’ai fait une excursion jusqu’à Marrakech lors d’une escale à Casablanca. Je suis tombé amoureux des épices, des saveurs... Je rêvais d’y retourner un jour, ce que j’ai finalement fait avec mon équipe l’année dernière pour un voyage d’étude. J'ai retrouvé tout ce qui m’avait tant enthousiasmé et j'ai su que je voulais ouvrir un restaurant ici. Le projet a débuté lorsque mon ami Pierre Hermé m’a présenté à Pierre Jochem. Nous avons organisé une rencontre à Shanghaï et visité mes deux restaurants, Jean-Georges et Mercato. Au cours de notre dîner au Mercato, mon restaurant italien, Pierre Jochem est tombé amoureux du concept et nous avons décidé d'ouvrir deux restaurants : La Mamounia L'Italien et L'Asiatique par Jean-Georges”.

L’italien Côté architecture, le restaurant a été revu dans un esprit de Trattoria de luxe, un espace lumineux et dynamique où la cuisine va à la rencontre des clients, intégrant des espaces de préparation au cœur même de la salle, elle-même ouverte sur les jardins avec une terrasse pensée comme une orangeraie et des rappels esthétiques qui intègrent la végétation environnante. L’Italien mise tout sur l’ouverture des espaces, tout en conjuguant raffinement et convivialité. Sur la carte : les grands classiques de la cuisine italienne revisités par Jean-Georges, des desserts que l’Italie a inspirés à Pierre Hermé, et une carte des vins faisant la part belle aux grands vignobles italiens.

L’italie De Jean-Georges “Ce que j'aime le plus dans la cuisine italienne, c'est la simplicité de la cuisine et la saisonnalité des ingrédients. Je m’inspire de mes voyages, des marchés de producteurs et de la cuisine régionale. Mais aussi des 34 dernières années que j’ai passées à New York où la cuisine italienne est très présente. Je la trouve réconfortante. Je suis non seulement enthousiaste à l'idée d'apporter deux de mes concepts au Maroc, mais aussi de pouvoir ramener des idées et des saveurs avec moi.”

L’asiatique Le lieu, chaleureux, intègre aussi bien des matières nobles que des clins d’œil aux traditions d'Asie telles que les tables, pièces uniques s’inspirant de l'art du laquage. Ouvert sur les jardins le jour et baigné par l’atmosphère électrisante de la galerie Majorelle le soir, l’Asiatique est une expérience sans pareil à Marrakech, autour d’un format versatile aussi bien appréciable pour un repas à l’assiette que dans un esprit de partage. Le menu s’articule comme un parcours initiatique à travers le continent : une carte de classiques, une offre de sushis et de bouchées vapeur créatives, des desserts que l’Asie a inspirés à Pierre Hermé, une collection de sakés…

L’asie Selon Jean-Georges “Mon plus beau souvenir est celui de mon arrivée à Bangkok - où j’avais été envoyé pour ouvrir un restaurant pour le Chef Outhier dans les années 1980 -, pendant le trajet vers l'hôtel, j'ai été happé par l'odeur de la citronnelle et du poisson fermenté. J'ai demandé au chauffeur de se garer devant l'un des vendeurs ambulants qui faisait de la soupe Tom Yum Kung. Les saveurs n'avaient rien à voir avec ce que j'avais connu auparavant. Ma passion pour les saveurs et la cuisine asiatiques a commencé à ce moment-là. J'ai passé les cinq années suivantes à vivre en Asie où j'ai développé un amour pour cette cuisine. Le menu décline une sélection de plats allant du Japon à la Chine en passant par l'Asie du Sud-Est. Il s’agit d’une compilation de souvenirs de mes voyages passés et présents en Asie, rappelant des souvenirs de cuisine jusqu'à ce premier voyage à Bangkok.”

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PAGE PRECEDENTE ET CI-DESSOUS, LE RESTAURANT ITALIEN. À DROITE ET PAGE SUIVANTE, LE RESTAURANT ASIATIQUE. _PREVIOUS PAGE AND BELOW, THE ITALIAN RESTAURANT. ON THE RIGHT AND NEXT PAGE, THE ASIAN RESTAURANT.

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A flavourful journey alongside Monsieur Vongerichten The audacious cuisine of JeanGeorges Vongerichten has made him a major figure in the world of gastronomy. Thanks to his exceptional ability to meld the styles of different cuisines, he is often considered the creator of fusion food. Both a businessman and an astute restaurateur, he can credit himself with the success of 39 restaurants around the world. For La Mamounia, JeanGeorges has devised the menus for the two main restaurants. He’s behind both the new concept of the Italian restaurant—a luxury trattoria—and the hotel’s Asian eatery, where he has readapted great Eastern culinary traditions spanning from China to Japan to Southeast Asia.

Morocco: how it all started ”The first time that I visited Morocco was in 1976, with the French navy. I headed down to Marrakesh during a stopover in Casablanca and fell in love with the spices, the flavors. I dreamed of returning one day, and I finally did with my team last year, for a research trip.

I rediscovered everything that had excited me and knew that I wanted to open a restaurant here. The project got off the ground when my friend Pierre Hermé introduced me to Pierre Jochem. We met up in Shanghai and visited my two restaurants, Jean-Georges and Mercato. During our dinner at Mercato, my Italian restaurant, Pierre Jochem fell in love with the concept, and we decided to open two restaurants: La Mamounia L'Italien and L'Asiatique by Jean-Georges.”

L’Italien Restaurant Architecturally, the restaurant has been re-envisioned as a high-end trattoria, both light-filled and lively. The kitchen rubs shoulders with the customers courtesy of preparation areas in the middle of the dining room, which looks out on the gardens and sports a terrace area recalling and orange grove, as well as design touches that integrate the surrounding vegetation. Privileging airy, open spaces, the restaurant simultaneously seeks to wed refinement and conviviality. As for the menu, it features classics of Italian cuisine--jazzed up by Jean-Georges--along with Italy-inspired desserts

by Pierre Hermé and a wine list showcasing the top Italian regions.

The Italy of Jean-Georges “What I love most about Italian cuisine is its simplicity and use of seasonal ingredients. I draw inspiration from my travels, from produce markets, and from regional cooking, as well as from 34 years of living in New York, where Italian cuisine is well-established. I find it comforting. I’m enthusiastic not only to be able to bring two of my concepts to Morocco, but also to be able to bring back some ideas and flavors with me.”

L’Asiatique Restaurant The warm space employs both the finest design materials as well as nods to Asian traditions, including specially crafted tables inspired by the art of lacquerware.

Looking out on the gardens by day and bathed in the electrifying ambiance of the Galerie Majorelle by night, l’Asiatique restaurant is an unparalleled Marrakech experience where you can enjoy a full meal or a shared bite. The menu is conceived as a journey across the continent: a menu of classics; a selection of sushi and creative steamed morsels; Asian-inspired desserts by Pierre Hermé; a collection of sakes…

Asia through Jean-George’s eyes (and nose) “My most cherished memory is arriving in Bangkok, where I had been sent to open a restaurant for the chef [Louis] Outhier in the 1980s. During the ride to the hotel, I was seized by the odor of lemongrass and fermenting fish. I asked the driver to park in front of one of the food carts selling Tom Yum Kung soup. The tastes bore no relationship to anything I had ever tried before. My passion for Asian flavors and cooking began at that very moment. The menu presents a selection of dishes extending from Japan to China to Southeast Asia. It represents a compilation of memories from my past and present travels in Asia, all the way back to my culinary memories from that first-ever trip to Bangkok.”

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LA MAMOUNIA - ISSUE #10 PART III

MERVEILLEUX MARVELOUS [RA-IÃŽ]

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by IsmaĂŻl Zaidy Models Fatima Zahra & Othman. Photographer agent Yazid Bezaz

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PROSPÉRER QUEL QUE SOIT LE LIEU OÙ DIEU NOUS PLACE. BLOSSOM WHEREVER GOD PUTS YOU

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CHAQUE FLEUR EST UNE ÂME QUI S'ÉPANOUIT DANS LA NATURE. EVERY FLOWER IS A SOUL BLOSSOMING IN NATURE.

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AU LEVER DU JOUR, TOUT EST LUMINEUX MAIS IMPERCEPTIBLE. AT SUNRISE EVERYTHING IS LUMINOUS BUT NOT CLEAR. 47

IL Y A TOUJOURS DES FLEURS POUR CEUX QUI VEULENT LES VOIR. THERE ARE ALWAYS FLOWERS FOR THOSE WHO WANT TO SEE THEM.

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QUAND JE TE VOIS, MES YEUX S'ÉPANOUISSENT. WHEN I SEE YOU, MY EYES BLOSSOM.

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LAISSEZ VOTRE CŒUR FLEURIR POUR OFFRIR VOTRE BEAUTÉ AU MONDE. OPEN THE BLOOM OF YOUR HEART AND BECOME A GIFT OF BEAUTY TO THE WORLD. 50

LA SAGESSE A POUR FONCTION DE DISTINGUER LE BIEN DU MAL. THE FUNCTION OF WISDOM IS TO DISCRIMINATE BETWEEN GOOD AND EVIL.

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LA MAMOUNIA - ISSUE #10 PART IV

MYTHIQUE MYTHIC [OUSTOURI]

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DESSIN DES ARCHITECTES FRANÇAIS HENRI PROST ET ANTOINE MARCHISIO, 1923. _DRAWING BY FRENCH ARCHITECTS HENRI PROST AND ANTOINE MARCHISIO, 1923.

Il était une fois La Mamounia...

Afin de vous livrer son histoire, nous avons consulté les archives de la mythique Mamounia, non sans émotion. Tout commence au XVIIIe siècle, lorsque le jeune Sultan El Mamoun se voit offrir ce jardin alors rebaptisé “ Arsat-El-Mamoun ”. Au siècle suivant a été construit au sein de ce paradis végétal, un petit bâtiment mauresque, “ le Pavillon de la Mamounia ” où l’on recevait les invités officiels… Et c’est en 1923 que l’hôtel ouvrira ses portes en lieu et place de ce même pavillon.

Once Upon a Time at La Mamounia... We have gleefully plunged into the archives to bring you the history of this mythic hotel. It all began in the 18th century, when the young Sultan El Mamoun has been gifted a garden–rebaptised as “ Arsat-El-Mamoun “. A century later, a small Moorish structure, Le Pavilion de la Mamounia, was erected in the heart of this lush paradise, to receive official visitors. This is in 1923 that the legendary hotel will open on the site of this pavilion.

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Mélanie Polatova Archives La Mamounia

“ Un jour viendra sans doute oĂš nous verrons ici un palace dans un grand jardin avec des arbres, des palmiers et des fleurs.â€?

L'historien Henry Dugard en1917

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La Naissance d’un Mythe “ C'est un des lieux les plus beaux du monde.”

Winston Churchill à Franklin Roosevelt en 1943.

1923 “ L’Hôtel de la Mamounia, Transatlantique et CTM ”, est construit au cœur du jardin “ Arsat-El-Mamoun ”, contre les murs d’enceinte de la ville. A l’origine, l’hôtel totalisait une cinquantaine de chambres sur un seul étage, il n’était pas luxueux et pourtant dès le départ, incarnait une escale mythique. Le Maroc était alors sous protectorat français, l’architecture du palace fut donc confiée à messieurs Prost et Marchisio sous les ordres de la Compagnie des Chemins de Fer du Maroc. A l’époque, l’hôtel était dédié aux longs séjours : on y venait avec ses meubles. On rejoignait alors Marrakech par le bateau puis le train... une véritable transhumance !

Années 40-50. Pour faire face à son succès grandissant, La Mamounia connaît une série de rénovations afin de doubler sa capacité d’hébergement (jusqu’à une centaine de chambres).

C’est aussi l’époque à laquelle Winston Churchill fréquente assidûment le palace, où il aime s’installer chaque hiver pour peindre. Les stars de l’époque adoptent les lieux : on y croise Marlene Dietrich, Michèle Morgan, Pierre Brasseur, Orson Welles, Rita Hayworth, Coco Chanel, Ray Charles... La liste est longue !

Années 60-70. La piscine, la discothèque, le court de tennis… sont autant d’infrastructures de loisirs qui transforment progressivement l’hôtel, où le défilé de stars continue.

Pour le Gotha de l’époque, on ne va pas au Maroc ou à Marrakech, mais bien à La Mamounia, qui est devenue une destination à elle seule.

A Star Is Born.

1923. “La Mamounia hotel, Transatlantique and CTM”, as it was then called, sprouted up in the Arsat El-Mamoun gardens, right against the city’s protective walls. At the outset, the hotel featured 50 rooms spread across one lone floor. It wasn’t luxurious but quickly became a mythic place to stay.

Since Morocco was then a French protectorate, the architectural duties were handed to Monsieurs Prost and Marchisio, who reported to the Moroccan railway company. In those days, the hotel was set up to host long stays, and guests would bring their own furniture to Marrakesh – a journey typically undertaken by boat and then by train. A true seasonal migration!

1940. To manage its growing success, La Mamounia enacts a series of renovations intended to double its lodging capacity from 50 to 100 rooms.

It is during this period that Sir Winston Churchill regularly spends his winters at the hotel, where he indulges his passion for painting. Other stars also pass through, and on any given day you might run into Marlene Dietrich, Michèle Morgan, Pierre Brasseur, Orson Welles, Rita Hayworth, Coco Chanel, Ray Charles…and the list goes on!

1960. The swimming pool, the disco, the tennis courts… an abundance of leisure and recreation facilities add to the hotel’s offerings while the influx of celebrities carries on unabated. For the era’s high society, the favourite port of call isn’t Morocco or even Marrakesh, but indeed La Mamounia, which has become a destination in itself.

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CI-DESSUS, L’ENTRÉE DE L'HÔTEL DANS LES ANNÉES 40. CI-DESSOUS, WINSTON CHURCHILL ET SON ÉPOUSE CLÉMENTINE À LA MAMOUNIA EN 1943. _ABOVE, HOTEL ENTRANCE IN THE 40’S. BELOW, WINSTON CHURCHILL AND HIS WIFE CLEMENTINE IN 1943 AT LA MAMOUNIA

CI-DESSUS, UNE SCÈNE DU FILM “ L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP ” D’ALFRED HITCHCOCK TOURNÉ À LA MAMOUNIA EN 1956. CI- CONTRE, LE SALON D’HONNEUR AVANT LA RÉNOVATION DE 1986. _ABOVE, A SCENE FROM ALFRED HITCHCOCK MOVIE “THE MAN WHO KNEW TOO MUCH”, SHOT AT LA MAMOUNIA IN 1956.

ON THE LEFT, HONOR LOUNGE BEFORE 1986

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“ Un matin, nous nous sommes réveillés et le soleil était là. Le soleil marocain qui fouille les recoins.

Les oiseaux chantaient, l’Atlas barrait de neige l’horizon, les odeurs de jasmins montaient dans notre chambre.

Ce matin-là nous ne l’avons pas oublié puisque, d’une certaine manière, il a décidé de notre destin. ” Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent lors de leur premier séjour à La Mamounia en 1966

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L’empreinte Art Déco

EN HAUT, LA GALERIE MAMOUNIA AVEC DES TOILES DE BESANCENOT. EN BAS, LE HALL D’ENTRÉE DE LA MAMOUNIA - ÉPOQUE PACCARD. _ABOVE, THE MAMOUNIA GALLERY WITH PAINTINGS BY BESANCENOT. BELOW, THE ENTRANCE HALL OF LA MAMOUNIA - PACCARD PERIOD.

1986 Sous l’impulsion du Roi Hassan II, le flamboyant décorateur André Paccard est chargé de rénover l’hôtel pour le transformer en un véritable palais. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour La Mamounia, qui s’inscrira alors dans la “short list” des véritables Palaces de ce monde. Les travaux sont pharaoniques : près de 3.000 ouvriers se relaieront 24 heures sur 24 pour que l’hôtel ouvre à nouveau ses immenses portes… seulement cinq mois plus tard ! La nouvelle décoration allie la fantaisie du style Art Déco aux fastes de l’artisanat marocain.

C’est à cette époque que le Casino est construit, et que l’hôtel est considérablement agrandi : Une aile et un étage ont été ajoutés pour totaliser 171 chambres, 56 suites et 3 villas. Le décor fastueux de la nouvelle Mamounia fait sensation, avec ses cendriers signés Lalique, ses rééditions de bergères Leleu de 1930, ses cariatides... Le restaurant Le Marocain devient le meilleur de Marrakech. Les stars d’Hollywood ou de la Nouvelle Vague y côtoient désormais des hommes politiques et des journalistes influents qui s’y pressent.

2000. Dès la première édition du Festival International du Film de Marrakech, La Mamounia devient ce lieu évident où les stars internationales et autres professionnels du cinéma posent leurs malles chaque année.

PAGE DE GAUGE. EN HAUT, LA SUITE KOUTOUBIA. EN BAS À GAUCHE, LA RÉCEPTION DE L’HÔTEL ET EN BAS À DROITE LA SUITE BALDAQUIN - ÉPOQUE PACCARD. _OPPOSITE PAGE. ABOVE, THE KOUTOUBIA SUITE. AT THE BOTTOM LEFT, THE HOTEL RECEPTION DESK, AND AT THE BOTTOM RIGHT, THE BALDACHIN SUITE - PACCARD PERIOD.

An Art Deco Redesign.

1986. By decree of King Hassan II, the flamboyant decorator André Paccard is tasked with renovating the hotel and elevating it into a veritable palace. With this new chapter, La Mamounia joins the “ short list “ of the world’s true palace hotels. It is a labour worthy of the pharaohs: nearly 3,000 people work around the clock until the hotel once again opens its massive doors – just five months later! The new design melds Art Deco fantasy with the splendours of Moroccan artisanship. The casino is added, and the hotel is considerably enlarged: thanks to a new wing and an additional floor, the hotel now comprises 171 rooms, 56 suites and 3 villas. The lavish decor of the new Mamounia—with its sculpted caryatids, Lalique ashtrays, and re-editions of classic 1930s Jules Leleu armchairs—creates a sensation. Le Marocain becomes the best restaurant in Marrakech. Hollywood stars and other celebrities rub shoulders with the politicians and influential journalists who vie for tables.

2000. With the launch of the Marrakech International Film Festival, La Mamounia becomes the beloved bolthole of international stars and other veterans of the world of cinema.

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Retour Aux Sources Arabo-Andalouses

A GAUCHE, LA PISCINE DU SPA. CI-DESSOUS, LE PATIO NOIR ET BLANC. A DROITE, L’UN DES HALLS DE L’HÔTEL. _ON THE LEFT, THE SPA SWIMMING POOL. BELOW, THE BLACK AND WHITE PATIO. ON THE RIGHT, ONE OF THE HALLS.

2006 - 2009 L’hôtel ferme ses portes en 2006. Le mobilier des années Paccard de style majoritairement Art déco ou classique français, s'arrache lors d’une vente aux enchères historique : Tout le monde veut garder un souvenir du palace... La Mamounia fait peau neuve, c’est le décorateur Jacques Garcia qui est chargé de lui restituer son ADN hispano-mauresque. Trois ans de travaux sont nécessaires pour transfigurer les ambiances qui seront majestueusement teintées de clair-obscur. Les patios inspirés de l’Alhambra et décors traditionnels sont façonnés par les plus grands maîtres artisans au service de la riche culture marocaine. La version 2009 de La Mamounia affiche de nombreuses transformations : cette fois, le nombre de chambres a été réduit (136 contre 171 auparavant) pour gagner en espace, ajouter des suites. La piscine est devenue carrée en hommage au bassin de la Ménara. La discothèque a disparu pour faire place au sublime Spa de 2.500m2. Côté jardin : au gré des massifs de fleurs et bosquets d'arbres, 20 espèces de cactus viennent s'ajouter aux 900 autres plants du jardin multi-centenaire. Au-delà du Pavillon Menzeh, de part et d'autre de l'allée d'oliviers centenaires, le jardin potager de 2,5 hectares est apparu. Depuis, jardiniers et Chefs se retrouvent chaque jour pour partager leur passion commune, celle des beaux et bons produits de la terre. C’est également à ce moment-là que La Mamounia se pare de sa délicieuse identité olfactive aux effluves de datte.

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A Return to Arabo-Andalusian Roots 2006 - 2009. The hotel temporarily shuts its doors in 2006. The Paccard-era furniture, both Art Deco and classic French, spurs a bidding frenzy during an historic auction. Everyone strives to hold onto a piece of La Mamounia. La Mamounia turns over a new leaf, with decorator Jacques Garcia in charge of reclaiming the hotel’s Spanish-Moorish DNA. Three years of work are required to transform the spaces and invest them with their majestic interplay of lights and darks. Patios inspired by the Alhambra Mosque in Granada and various traditional settings are fashioned by the greatest master artisans working in the rich Moroccan tradition.

The 2009 version of La Mamounia displays a multitude of transformations: The number of rooms is reduced (from 171 to 136) in order to offer extra space, and more suites are added. As a tribute to Marrakech’s Menara basin, the swimming pool adopts its rectangular form. The disco, meanwhile, is replaced by a sublime 2,500-square-meter spa. On the grounds, alongside the flowerbeds and groves of trees, 20 types of cactuses join the 900 other plants in the centuries-old garden. Beyond the Menzeh Pavilion, on both sides of the row of venerable olive trees, a 2.5-hectare vegetable patch begins to grow. Gardeners and chefs meet up every day to share their common passion: beautiful and high-quality produce from the soil. And when fragrance of dates wafts through, La Mamounia shows off its delicious olfactory dimension as well.

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Entre Héritage Et Contemporanéité

2020 Maintenant que La Mamounia a renoué avec ses origines, il est temps de l’inscrire dans son époque. Pour cet ambitieux projet, le choix a été fait d’un style sobre et pur, d’un dessin à la fois contemporain et résistant aux assauts du temps, mais aussi respectueux de l’histoire du lieu et de ceux qui l’ont conçu et imaginé il y a près d’un siècle. Pour cette ultime rénovation a été sélectionné un cabinet de renommée internationale, capable de concentrer un savoir-faire rare dans la création d’atmosphères uniques. Le cabinet Jouin & Manku a su épouser cette vision globale en revendiquant une parfaite intégration, un “effacement des lignes entre les objets, l’intérieur et la structure”. L’ajustement conceptuel donne naissance à neuf points de vente -créés ou rénovés- et vient consolider la prestigieuse offre de restauration de La Mamounia, en intégrant la virtuosité de deux stars des fourneaux : Pierre Hermé et Jean-Georges Vongerichten. Les deux Chefs ont opéré une redéfinition conceptuelle plus contemporaine, plus pointue, qui explore des saveurs hautement raffinées et surprenantes dans la lignée de la tradition du goût reconnue à La Mamounia. Pour Pierre Jochem, son directeur général, “ il fallait créer une osmose ; conserver notre héritage tout en étant dans la modernité ”. Un défi délicat, relevé avec panache. La Mamounia célèbre plus que jamais l’authenticité, le charme et le renouveau.

A GAUCHE, LE MAGISTRAL LUSTRE EN VERRE ET LA FONTAINE DE LA NOUVELLE MAMOUNIA. EN HAUT, LE NOUVEAU CHURCHILL BAR. ET LE LUSTRE DU PAVILLON DE LA PISCINE. _ON THE LEFT, THE MASTERFUL GLASS CEILING LAMP AND THE FOUNTAIN OF THE NEW MAMOUNIA. ABOVE, THE BRAND NEW CHURCHILL BAR. AND THE POOL PAVILION CEILING LAMP.

Heritage Meets Modernity 2020. Having reconnected with its origins, La Mamounia now turns towards the current era. For this ambitious project, a sober and pure style was decided upon a contemporary design impervious to the vicissitudes of time that also respects the hotel history and those who conceived and built it nearly a century ago. This latest renovation has been entrusted to an internationally renowned firm with a rare talent for creating unique spaces.

That firm, Jouin & Manku, marries their global vision with a capacity for total integration that “erases the lines between objects, interiors and structures.“ Such a conceptual shift has given birth to nine sales areas—either renovated or created from scratch—and brings together La Mamounia’s prestigious restaurant offerings by incorporating the virtuoso skills of the two kitchen stars: Pierre Hermé and Jean-Georges Vongerichten. Together the two chefs have enacted a new format —more contemporary and cutting-edge— exploring surprising and highly refined tastes that are still in line with the flavourful tradition that La Mamounia is known for. In the words of Pierre Jochem, the hotel’s director: “We had to create a type of osmosis that would preserve our past while embracing modernity.“ A delicate balancing act that has been executed with panache. More than ever, La Mamounia celebrates authenticity, charm and renewal.

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UNE MAMOUNIA, LEUR MAMOUNIA,

LA MAMOUNIA...

Un Palace bientôt centenaire, habité par l’histoire de chacun de ses visiteurs. Combien de générations l’ont connu, combien en ont gardé un souvenir aussi intime qu’unique. C’est dans cette mémoire vive que l’on peut approcher au plus près du Cœur battant de La Mamounia. Malgré le temps qui passe et les transformations, son âme reste la même, palpable à travers les évocations de ses amis fidèles d’hier et d'aujourd'hui.

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Abdelkader Fenjiro MAROC A l’époque où j’étais Directeur de la Mamounia (fin des années 60), il y avait le grand restaurant pour les dîners et le Grill dans le jardin pour les déjeuners. C’est à cette époque que nous avons créé la piscine et les courts de tennis, ce qui n’a pas forcément été bien accueilli par certains clients qui appréciaient la quiétude absolue des jardins (rires). Le dimanche par tradition, nous proposions quelques plats marocains, comme la pastilla au pigeon, au grand restaurant, qui servait une cuisine française traditionnelle. Il était donc temps de créer un lieu dédié à la cuisine marocaine. J’ai fait appel à une dame reconnue pour son excellente cuisine marocaine, pour créer la carte du restaurant et former les cuisinières. Sa condition a été de me recevoir à plusieurs reprises pour goûter ses mets ! C’est ainsi que le restaurant marocain a été créé. Cette dame s’y est installée et a apporté avec elle un dessert qui est devenu fameux : la pastilla au lait ! Le restaurant El Bahja - Les anciens disaient “Marrakech El Bahja” (la belle), c’est pourquoi j’ai choisi ce nom emblématique de la ville - était autant apprécié par nos clients que par les Marrakchis.

Hassan Hajjaj MAROC J’ai eu l’occasion d’y résider 5 jours pour un shooting pour le numéro 3 du MIM magazine, et d’y expérimenter la vie de palace dans toutes ses dimensions : ses jardins exceptionnels, la qualité de la nourriture et du service. Après ce shooting, le summum a été de voir mes photos exposées au sein même de l’hôtel. Mais si je devais résumer La Mamounia en une seule sensation, ce serait son parfum…

Frederick Vreeland MAROC Peu de temps après mon arrivée à l'Ambassade des USA à Rabat en 1963 comme Premier Secrétaire, la Maison Blanche me demandait d’accompagner la Première Dame, Jackie Kennedy, à Marrakech. Ma femme Betty, qui avait fait ses études avec Jackie, nos deux fils et moi-même, avons donc eu l’honneur de résider trois nuits à La Mamounia. J’ai fréquenté beaucoup de grands hôtels en Europe dans mon enfance, et j'ai vite reconnu que la Mamounia était à la hauteur des plus mythiques établissements hôteliers du monde, un Palais qui valait ses Cinq Étoiles. Quand je suis devenu Ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, La Mamounia est apparue avec évidence comme ma première recommandation pour mes amis et concitoyens. Inoubliable.

Witney Robinson NEW YORK La Mamounia est tout simplement un rêve - un grand rêve, un de ces rares hôtels qui est une destination en soi, une incarnation éternelle de l'essence de Marrakech - le mystère, l'art et le sublime.

Etchika Rheims PARIS A mes yeux, cette grande dame définit également l’un des piliers de ma famille. Lorsque nous passons les portes, l’accueil est tellement merveilleux, que nous ne pouvons que laisser derrière nous le passé et nous tourner vers le futur. Depuis trois générations, c’est au cœur de ses murs que nous avons su, au cours de multiples séjours, nous redécouvrir et nous aimer, refaire le monde et transmettre cet amour du Maroc. Dans chaque pièce de cette vieille bâtisse, nous avons souvent ri et même parfois pleuré, mais toutes ces émotions ne seront jamais aussi bien conservées que dans mes souvenirs au cœur de La Mamounia. Le foyer est-t-il l'endroit vers lequel nous courons ou celui depuis lequel nous fuyons ? Peut-être même que la maison n’est seulement que l'endroit où nous nous cachons, où nous sommes acceptés inconditionnellement, un endroit qui nous fait sentir plus que chez nous, parce que l'on peut finalement être qui nous sommes. Ici ma maison, c’est bien La Mamounia.

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Maître Mustapha Zine MAROC Dans les années 90, un ami de Los Angeles m’appelle pour m’informer qu’une grande star de Hollywood devait venir à Marrakech avec son compagnon d'origine marocaine. Il voulait que je veille à la réussite de leur séjour. Il me demandait de visiter deux Suites à La Mamounia pour l’aider à confirmer son choix. J’étais ravi et je proposai même de les recevoir à dîner à la maison. J’ai visité les deux suites, mais j’ai pensé qu’on devait aussi leur proposer la Suite Marocaine, bien qu’elle donne sur l'avenue en face de la Koutoubia - et les hauts parleurs du Muezzin. Arrivés à la Mamounia, le directeur leur fit donc visiter les deux suites, ainsi que la Suite Marocaine, en précisant que j’avais insisté pour qu’elle leur soit proposée. Et surprise, c'est celle qu'ils choisirent ! J’y avais fait déposer des cadeaux de bienvenue, un beau livre chacun, que j'avais soigneusement dédicacés. Mes enfants étaient fous de joie de recevoir cette grande star à la maison. Mon fils Othman avait même insisté pour acheter une chemise neuve pour l'occasion. Malheureusement, lorsque j’appelai la Mamounia pour organiser ce dîner avec nos hôtes de marque, quelle désagréable surprise d’apprendre qu’ils avaient quitté prématurément Marrakech pour Paris ! Quelle déception pour mon fils, tellement impatient à l'idée de rencontrer Catherine Tramell (le personnage que jouait Sharon Stone dans Basic Instinct) !

Pilar Vivet BARCELONE Chaque fois que je franchis les portes de La Mamounia, l’effluve des dattes imprègne mes sens du parfum marocain. En me promenant dans ses patios et ses chambres, je me plonge dans la plus belle culture de ce pays. Mes meilleurs moments sont sans aucun doute le thé à la menthe dans leurs jardins au coucher du soleil, lorsque le ciel se teinte d'ocre et que retentit l'appel à la prière... et le privilège de nager dans la plus belle piscine intérieure de la planète, entourée de colonnes, auréolée d’un spectaculaire plafond peint à la main qui témoigne de sa si riche tradition décorative.

Mylène Vilanove BORDEAUX On n’a jamais fini de rêver La Mamounia, et c’est ça qui est magique ! Elle est l’âme de Marrakech. Magnifique et inoubliable !

Abdelmalek Alaoui MAROC La Mamounia est pour moi emblématique d’une certaine idée du Maroc à la fois intemporelle et contemporaine, ne reniant pas son histoire et préfigurant l’avenir.

Naty Abasca ESPAGNE Mes souvenirs de Marrakech remontent à mon enfance avec mes parents et mes frères. Depuis Séville, c’était une véritable odyssée de prendre le ferry pour traverser jusqu’à Tanger, puis rouler jusqu’à Marrakech. Mais cela en valait la peine ! Marrakech est une ville magique, ses couleurs, ses habitants, ses odeurs et tout ceci est démultiplié dés que tu arrives à La Mamounia. L’élégance des portiers, l’amabilité des concierges, qui tous te reconnaissent lorsque tu passes la porte. Ils te reçoivent avec toutes les attentions et spécialités locales : douceurs, thé à la menthe... Lorsque tu entres dans ta chambre, tu as la sensation d’être dans un palais, il y a toujours des dattes, des amandes et des pâtisseries marocaines.

Les vues merveilleuses sur l’Atlas et ses sommets enneigés : je peux passer des heures à le regarder... J'ai hâte de revenir, il n'y a pas de meilleur hôtel au monde que La Mamounia !

Laurent Lafitte PARIS J’ai 15 ans. Premier contact avec La Mamounia. L’homme qui en savait trop. James Stewart et Doris Day comme initiateurs de Luxe.

Première visite vingt ans plus tard à la hauteur de mes rêves de Cinéma et de mes fantasmes d’Orient. Un véritable Palace, comme un long corridor feutré vers la grande surprise, celle du réel : Marrakech.

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A Mamounia, Their Mamounia, THE Mamounia…

Nearly 100 years old, La Mamounia is suffused with the stories of generations of visitors. So many guests have passed through, leaving each with memories both personal and unique. It is through these living memories that we come closest to the beating heart of La Mamounia. Despite the passage of time and the transformations the hotel has undergone, its soul remains the same—palpable in the tales of its loyal friends from yesterday and today.

Frederick Vreeland (Maroc) A little after my arrival at the U.S. embassy in Rabat in 1963, where I was then First Secretary, the White House asked me to accompany the First Lady, Jackie Kennedy, to Marrakesh. My wife Betty, who had studied with Jackie, our two sons and I thus had the honor to spend three nights at La Mamounia.

I had been to many of the great hotels of Europe during my childhood, and I immediately recognized that the Mamounia was in every way the equal of the world’s most mythic establishments—a place truly worthy of its five stars. When I became U.S. ambassador to Morocco, La Mamounia became the clear recommendation for my friends and fellow citizens. Unforgettable.

Pilar Vivet (Barcelone) Every time I stroll through the doors of La Mamounia, the scent of dates permeates my senses. Walking among the rooms and patios, I feel immersed in the beautiful culture of this country. My favourite moments are without a doubt having a mint tea at sunset in the gardens when the sky is tinted ochre and resounds with the call to prayer… and the privilege of swimming in the most beautiful indoor pool on the planet, surrounded by columns and haloed by a spectacular handpainted ceiling that testifies to the country’s rich decorative traditions.

Laurent Lafitte (Paris) At age 15 I discovered La Mamounia through The Man Who Knew Too Much. James Stewart and Doris Day initiated me into the idea of luxury. I made my first visit 20 years later, at the height of my cinematic dreams and North African fantasies. It is a true palace, like a long, hushed hallway leading to a grand, and real, surprise: Marrakesh.

Abdelkader Fenjiro (Maroc) During the period when I was director of La Mamounia (at the end of the 1960s), the

restaurant served dinners and le Grill in the garden was for lunches. That was when we created the swimming pool and the tennis courts, which were not always completely welcomed by certain guests, who preferred the total quiet of the gardens (laughs). On Sundays, it was our tradition to serve a few Moroccan dishes, such as pigeon pastilla, in the restaurant, which specialised in traditional French cuisine.

So it was really high time to create a space dedicated to Moroccan food.

I called upon a lady known for her excellent Moroccan cooking to create the menu and train the cooks. She invited me over several times to taste her dishes, and thus the Moroccan restaurant was born! This lady set up shop there and brought along with her a dessert that has since become famous: pastilla made with milk!

The El Bahja restaurant – the oldtime locals used to call the city “ Marrakech El Bahja “ (the beautiful), which is why I chose this emblematic name—was beloved as much by the people of Marrakech as by the clients of the hotel.

Witney Robinson (New York) La Mamounia is simply a dream – a vast dream and one of the rare hotels that is a destination in itself as well as the incarnation of the eternal essence of Marrakesh: mysterious, artistic, sublime.

Naty Abascal (Espagne) My memories of Marrakech date back to my childhood with my parents and brothers. From Seville it was a veritable odyssey to take the ferry across to Tangier and then drive down to Marrakech. But it was worth the effort!

Marrakech is a magical city – its colours, its odours, its people – and all the more so when you arrive at La Mamounia. The elegance of the doormen, the friendliness of the concierges, who all recognise you when you pass through the door. The greet you attentively with local specialties: sweets, mint tea… When you go into your room, you feel like you’re in a palace—there are always dates, almonds and Moroccan pastries. The marvellous views of the Atlas Mountains and their snow-capped peaks: I can spend hours gazing at them. I’m keen to go back. There is no better hotel in the world than La Mamounia!

Mylène Vilanove (Maroc) One never ceases to dream of La Mamounia, and that is its true magic. She’s the soul of Marrakech, magnificent and unforgettable!

Etchika Rheims (Paris) For me, this grande dame forms one of the cornerstones of my family experience. When we walk through its doors, the welcome is so marvelous that we leave our past behind

and turn ourselves toward the future. Over three generations, we have learned within these walls, over the course of many stays, to rediscover ourselves and to love ourselves, to remake the world and to channel this love of Morocco. In every room of this venerable structure, we have often laughed and even sometimes cried. All of these emotions will forever be well-preserved in my memories of La Mamounia. Is home the place that we run towards or from which we flee? Maybe home is not only where we hide ourselves away, but also where we are accepted unconditionally, a place where we feel even more than just sheltered, because we can finally be who we truly are. Here, my home is La Mamounia.

Abdelmalek Alaoui (Maroc) For me, La Mamounia is emblematic of a certain idea of Morocco, both timeless and contemporary, never denying its past while prefiguring the future.

Hassan Hajjaj (Maroc) I had the occasion to spend five days at La Mamounia while doing the photo shoot for issue number three of MIM magazine and to experience every dimension of hotel life: its exceptional gardens, the high quality of its food and service. After the shoot, the highlight was to see my photographs exhibited within its walls. If I had to sum up La Mamounia in a single sensation, it would be its scent…

Maître Mustapha Zine (Maroc) During the 1990s, a friend from Los Angeles called me to let me know that a big Hollywood star was meant to come to Marrakech with her boyfriend, who was of Moroccan origin. He wanted me to keep watch over everything. He asked me to look at two suites at La Mamounia to help them make a choice. I was delighted to help and also offered to host them for dinner at my home. I surveyed the two suites and thought we should also suggest the Suite Marocaine – even though it overlooks the avenue across from the Koutoubia Mosque and the loudspeakers used by the Muezzin. I had two welcome gifts dropped off—a lovely book for each of them with a special dedication. My kids were overjoyed to host this big star at our house. My son Othman even insisted on buying a new shirt for the occasion. Unfortunately, when I called La Mamounia to set up this dinner with our brandname guests, we had the unpleasant surprise to learn that they had suddenly left Marrakech to go to Paris! It was a total disappointment for my son, who was thrilled by the idea of meeting Catherine Tramell (the character played by Sharon Stone in Basic Instinct)! texte illustration

Mélanie Polaltova Mariam Bouchamane 69

LA MAMOUNIA - ISSUE #10 PART V

MAGIQUE MAGICAL ]SA’HER[

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Escapades In & Out La Mamounia vous emmène en voyage hors du temps, loin du monde. Pour cela, deux chemins s’offrent à vous. Celui d’un dîner éphémère dans l’un des quatre somptueux décors privatisés au sein même du Palace.

Ou un départ pour une expédition vertigineuse vers les grands espaces de l’Atlas. Quel que soit le chemin emprunté, l’évasion vous attend à destination. texte photographie

EXPÉDITION GASTRONOMIQUE AVEC VUE. A DREAM MEAL OUT OF TIME, BUT WITH A VIEW!

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Melanie Polatova Mohamed Lakhdar

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LIEUX D'EXCEPTION POUR DES MOMENTS SUSPENDUS : LA TERRASSE DE LA BANANERAIE EN BAS, ET LE PATIO NOIR ET BLANC À DROITE. _UNIQUE PLACES FOR EXCEPTIONAL MOMENTS: THE TERRASSE DE LA BANANERAIE BELOW, AND THE BLACK AND WHITE PATIO ON THE RIGHT.

In Les Dîners Éphémères Un espace-temps créé rien que pour vous au sein du Palace, une échappée belle qui prend la forme d’un pique-nique bucolique, d’une pure déclaration d’amour ou d’une soirée mémorable...

Déjeuner bucolique dans le jardin potager Parmi les effluves d’épices et de plantes aromatiques, là même où les Chefs viennent piocher les végétaux qu’ils transforment avec virtuosité, votre table est dressée le temps d’un pique-nique chic ou d’un barbecue privatif. Un moment bucolique en toute intimité. Deux scénarios pour ce déjeuner exceptionnel : pique-nique servi dans un panier en osier ou menu barbecue (grillades, légumes grillés et crudités) - de 2 à 120 personnes - uniquement pour les résidents ; déjeuner uniquement.

La beauté majestueuse du patio noir et blanc Dans le patio au zellige graphique devenu mythique, choisissez le menu de votre dîner ou de votre réception. Appropriez-vous littéralement la beauté des lieux, dégustez le menu de votre choix et laissez-vous bercer par les musiciens qui ne jouent que pour vous... Le menu du restaurant de votre choix est servi à la carte. Dîner uniquement, de 2 à 8 personnes cocktail réception jusqu'à 30 personnes - possibilité d’open bar et animation musicale.

Parenthèse exotique sur la terrasse de la bananeraie Installez-vous dans le cadre végétal de la terrasse plongeant sur les jardins. Choisissez le menu qui vous fait de l’oeil parmi les cartes asiatique, italienne, française, marocaine… Et laissez-vous bercer par le ou les musiciens qui accompagneront cette échappée gourmande exceptionnelle. Menu servi à la carte - 2 à 6 personnes - animation possible.

Dans le patio d’un riad à l’abri des regards...

Construits et organisés autour d’un patio traditionnel, les Riads cultivent à merveille cet art de la discrétion. Investissez le patio d’un Riad le temps d’un déjeuner privé ou d’une soirée événementielle. La perspective est parfaite : lignes pures et arabesques s’entremêlent en totale harmonie. Rien que pour vous.

Scénarios possibles : buffets animés par nos chefs, animation musicale - déjeuner ou diner de 2 à 30 personnes - réception ou cocktail dînatoire jusqu’à 40 personnes - possibilité d’open bar et d’animation.

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PARFAITE RECONSTITUTION DES EXPEDITIONS LOINTAINES D'AUTREFOIS. _PERFECT RECONSTITUTION OF THE YESTERYEAR EXPEDITIONS.

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A lcimat C’est l’histoire d’un moment suspendu, une expérience unique qui matérialise tous les fantasmes d’expédition d’autrefois, le vertige d’un face à face avec des espaces infinis, et la finesse d’un dîner élaboré par La Mamounia. Le luxe à l’état pur au coeur des vallons sauvages de l’Atlas. En recréant l’esprit des expéditions marocaines du début du XXe siècle, à une heure de route de Marrakech, ce périple exceptionnel a pour destination les flancs sauvages du plateau du Kik. Un site remarquable, préalablement sélectionné pour sa beauté sauvage et son évocation d’exil lointain bien qu’éphémère.

Les origines d’Alcimat proviennent de l’arabe “ al cimat ”. Un mot ancien qui signifiait il y a plusieurs siècles “ direction ”. L’azimut servait alors aux explorateurs à calculer, avec l’aide d’une boussole, l’angle horizontal entre la direction d’un objet et un point de référence : le nord magnétique... Départ pour une expédition inédite, en compagnie d’un Chef personnel et d’un chauffeur, qui sera également le majordome de la soirée. Les itinéraires choisis mêlent la beauté des paysages à l’esprit des explorations d’autrefois. Seuls au monde, dans un cadre vertigineux, autour d’une pause pique-nique gastronomique, les voyageurs s’emparent d’un coucher de soleil qui semble n’appartenir qu’à eux. Au fil des saisons sont proposées des activités cousues-main, scénarios écrits selon l’inspiration du moment : séance d’astronomie à la nuit tombée, démonstration de chasse au faucon, projection de film à l’heure où les dernières lueurs du jour laissent place à l’obscurité...

Seul point commun à ces expéditions uniques : le dîner orchestré par La Mamounia pour un moment gastronomique exceptionnel, dans un cadre remarquable doté de tout le confort nécessaire.

SEULS AU MONDE, FACE A UN PANORAMA EXCEPTIONNEL. _ALONE, FACING AN EXCEPTIONAL PANORAMA.Â

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Escapades In & Out

Let the Mamounia take you on a voyage through time and space.

Two possible paths point the way.

The first leads to a pop-up dinner in one of the four sumptuous private areas in the heart of the hotel.

The other carries you on a headspinning expedition either up the Atlas Mountains. Either way, an exceptional getaway awaits.

INTERNAL ESCAPES: OUR POP-UP DINNERS

A space-time voyage fashioned entirely for you resides in the core of the hotel’s palatial sprawl.

This great escape might take the form of a bucolic picnic, a declaration of true love or an unforgettable evening.

Bucolic lunch in the vegetable garden Among the scents of spices and aromatic plants—the very same spot where the chefs select the vegetables that they so skillfully transform—your private table unfolds for a chic picnic or private barbecue, both bucolic and intimate. Two possibilities are available for this exceptional lunch: a picnic served from a wicker basket, or a selection of barbecued meats and grilled vegetables with a side of crudités.

Available for 2 to 120 hotel guests. Lunch only.

The majestic beauty of the black and white patio Enjoy your dinner or private reception amid the graphic Moorish tilework of the hotel’s mythic patio. Make yourself at home in the surrounding beauty, relish the menu of your choice, and let yourself be swayed by the musicians who play for you and you alone. For dinners, an à la carte menu from the restaurant of your choice is available for 2 to 8 people. For cocktail receptions, optional open bar and live music can be arranged for your group of up to 30 guests.

An exotic outdoor pause on the terrasse de la bananeraie As you overlook the gardens from the expanses of the Terrasse de la Bananeraie, choose whatever menu catches your eye, whether Asian, Italian, French or Moroccan. Then let yourself be transported by the musician or musical groups who come along for this exceptional culinary escape. A la carte menu for 2 to 6 people. Entertainment optional.

Sheltered from View on the Patio of a Riad…

Constructed and laid out around a traditional patio, riad houses embody the art of discretion.

As you enjoy a private lunch or a special event

in the evening, the visual perspective is perfect: pure lines and arabesques intermingle in total harmony—just for you. Possible formats include lunch or dinner buffets for 2 to 30 people-presided over by our chefs with accompanying live music--and cocktail receptions for up to 40 guests with the option of food, open bar and entertainment.

EXTERNAL ESCAPE: ALCIMAT

Like a moment out of time, this unique experience reawakens old dreams of expedition and arouses the awe of infinite expanses as you indulge the finesse and pure luxury of a dinner conjured by the Mamounia amid the wild valleys of the Atlas Mountains.

Recreating the spirit of early 20th century expeditions around Morocco, this exceptional journey begins with a one-hour road trip to the wild slopes of the Kik Plateau, remarkable site selected for his savage beauty and hint of distant exile. The origins of the name Alcimat come from the old Arabic word “al cimat,” which centuries ago meant “direction.” At the time, it helped explorers to calculate, with the help of a compass, the horizontal angle between the direction of an object and a reference point: magnetic north.

A personal chef will accompany this unique journey, in addition to a driver who will serve as the evening’s butler. Each itinerary features both beautiful landscapes and the spirit of explorations of yore. Travelers will have the sunset all to themselves while surrounded by a picnic of gastronomic delights and an aweinspiring setting.

Depending on the season, individually tailored activities or impromptu experiences can be arranged: stargazing, falconry demonstrations, sunset films as day fades into night…

Whatever the expedition, these unique Mamounia dinners promise an exceptional gastronomic meal in a remarkable setting outfitted with every available comfort.

texte photographie

Melanie Polatova Mohamed Lakhdar

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LA MAMOUNIA - ISSUE N°10 MIM BY LA MAMOUNIA

MERCI ET À BIENTÔT !

THANK YOU AND SEE YOU SOON! 80