Vivai 2015 3 fr

Le magazine

du bien-être et du développement durable

03/2015

NUTRITION Le lait de vache a de la concurrence!

Des ersatz à base de soja, de riz ou d’amandes envahissent les rayons

VOYAGER Les îles exercent un pouvoir de fascination. Vivai en a visité quelquesunes, proches et lointaines

Le temps de vivre

oekom Rating 2015: Migros n° 1 mondial des détaillants durables.

Nous promettons à Giosua d’élargir de 30% notre gamme de produits pour personnes allergiques d’ici fin 2016.

La ligne de produits certifiés sans lactose, sans gluten et autres ingrédients susceptibles de déclencher des intolérances, ne cesse de s’élargir à Migros. Avec cette promesse et de nombreuses autres promesses concrètes, nous nous engageons pour la génération de demain.

Vous trouverez nos articles pour personnes allergiques dans certains magasins Migros ainsi que sur LeShop.ch.

Plus sur generation-m.ch

ÉDITORIAL

Chère lectrice,cher lecteur, Je dois dire aussi…

© Photo de couverture: Getty Images, iStockphoto (montage: Vivai); Ci-contre: © Roland Tännler, iStockphoto

Tout le monde y arrive!

J’adore surfer sur le site www.ecole-club.ch et voir tout ce que l’on peut apprendre. Suite à des propos traumatisants entendus à l’école primaire («Et c’est censé être quoi?»), je me sens incapable de dessiner.

Ce qui est sûrement vrai.

Mais j’aimerais savoir. C’est pourquoi je vais m’inscrire au cours de dessin.

Ambiance tropicale La mort n’est pas une fin. Il y a un an mourait le poète colombien Gabriel García Márquez. Ses livres ne se sont jamais aussi bien vendus. J’ai relu L’amour au temps du choléra pour la troisième fois. Un livre magnifique avec une atmosphère tropicale, chaude et humide. Parfait pour l’été.

Et la chaleur peut produire bien des effets!

J’avais congé ce jour-là. Je voulais juste acheter un cadeau vite fait. Au moment déjà où la vendeuse a posé la petite boîte à plat sur le papier cadeau, au lieu de la mettre sur la tranche, j’ai su que ça allait durer. Elle a essayé maladroitement de replier le papier, mais la boîte glissait. Elle a lissé le papier de la paume de la main, puis elle a réessayé. Elle y était presque arrivée, quand elle s’est écriée: «Miel!

Il n’y a plus de scotch!»

Alors là, j’ai poussé un soupir, haussé les sourcils, commencé à me balancer d’un pied sur l’autre. C’est curieux. J’avais pourtant le temps, mais je ne pouvais m’empêcher de penser: «CETTE FEMME EST EN TRAIN DE ME VOLER MON TEMPS». «Au contraire, elle t’a offert un moment d’oisiveté», avait commenté ma cousine préférée après coup. (Elle a toujours une vision des choses très personnelle.) Et elle avait raison. J’aurais pu en profiter pour me rappeler un vers de la Bible approprié à la situation: «Il y a un temps pour tout». Ou pour me concentrer sur ma respiration, comme le conseillent les coaches dans les stages de méditation, à l’écart du monde réel. La vendeuse a fini par me demander si «c’était bien comme ça», en me tendant un paquet avec un ruban tout de travers. Si je n’avais pas été en proie à une telle colère contenue, j’aurais trouvé cela touchant.

Avec ce numéro, nous vous offrons un peu de temps pour réfléchir à la notion de temps. On peut apprendre à se laisser porter par son cours, me semble-t-il. Fatalement, beaucoup pensent réussir à tirer un meilleur parti de leur temps. Et puis, quelqu’un, quelque chose, les force soudain à s’arrêter. Parfois c’est une vendeuse maladroite.

J’espère que vous profiterez bien de votre temps cet été.

Rédactrice en chef Vivai 3/15

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Environ 10 000 produits sont élaborés par nos soins.

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Nous réalisons nous-mêmes ce qui nous tient à cœur. Par exemple notre liquide vaisselle Handy, que nous produisons dans l’une de nos propres entreprises en Suisse.

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Pour en savoir plus: www.elabore-chez-nous.ch

APERÇU

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Impressum

sur l’île Un reportageNous Norderney ? is reçu n’avons jamapositive si une réponse Soit, notre rapidement. d Braun auteur Haralre de cette est originai région. magnifique

Editeur: Fédération des coopératives Migros Directeur des médias Migros: Lorenz Bruegger Directeur des éditions: Rolf Hauser Directrice des publications: Monica Glisenti Rédactrice en chef: Susanna Heim Adjointe: Christine Kunovits Coordination: Imelda Stalder Edition allemande: Lukas Hadorn Edition française: Sylvie Castagné Edition italienne: Alda Viviani Directrice artistique: Dora Siegenthaler Rédactrice photo: Cornelia Thalmann Traitement d’images: Reto Mainetti Révision (F): Martine Rivier Adresse de la rédaction: Magazine Vivai, case postale 1766, 8031 Zurich, vivai@mediasmigros.ch www.migros.ch/fr/vivai Imprimerie: Vogt-Schild Druck AG, CH-4552 Derendingen Papier: sans bois, FSC-Mix Emissions de CO2 compensées par un projet au Brésil

Martin Burgdorff est très doué pour créer des infographies et des illustrations belles et simples à partir de montagnes de données. Il est certainement l’un des meilleurs dans son domaine.

(P. 20)

ISSN: 1663-716X Tirage total de Vivai: 250 000 D: 173 000, F: 60 000, I: 17 000 exemplaires

Avec le lait aussi, c’est la quantité consommée qui compte.

© Igor Kuprin, Sabine Braun, Paolo Dutto, Marion Nitsch

Les experts

Commandez gratuitement Vivai par e-mail à: abonnements.vivai@ mediasmigros.ch ou par téléphone au: 0800 180 180

Journaliste à Migros Magazin et auteure d’un blog sur le jardinage, Almut Berger nous a apporté ses conseils pour l’article sur le jardin. (P. 24)

Pour les articles sur la nutrition, nous faisons appel à David Fäh, physiologiste nutritionniste et enseignant à l’Université de Zurich.

Ingénieure en technologie alimentaire et auteure de plusieurs ouvrages, Marianne Botta Diener nous parle ici du lait et de ses ersatz. (P. 34) Vivai 3/15

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Lentillegrumainiseuexset. fruité,

acidulé et sucré, lé ier surprenant et famil

Env ie n? d’i n spiratio us à A bon nez-vo a ison C u isine de S e t g a g n ez !

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ÇA FAIT PLAISIR

Tout le monde à bord – Vivai met les voiles Que distinguez-vous à l’horizon? Je vois un bel exemple d’upcycling, soit un bateau de pirates fabriqué avec des matériaux de récupération, en exclusivité pour Vivai, par les créatrices du e-magazine trimestriel de loisirs créatifs Kiludo. Cette mine de bonnes idées propose des jeux, des idées de bricolage et des recettes de cuisine pour les parents et les enfants de 3 à 8 ans. On aime le concept, on aime le bateau.

Rendez-vous sur www.kiludo.ch/probemagazin pour commander votre exemplaire gratuit de Kiludo (disponible seulement en version allemande).

Le festival du bio Du 19 au 21 juin, Zofingen accueillera la 16e édition de Bio Marché, la plus grande foire bio de Suisse, dont Migros est le sponsor principal.

Il y aura 200 exposants suisses et étrangers, dont des représentants de M-Industrie et des fournisseurs de Migros Bio. Ils proposeront aux visiteurs de délicieuses spécialités.

Tous accros au bio!

© Pablo Tys, www.biomarche.ch

Plus d’infos sur www.biomarche.ch

D‚ AUTRES IDÉES POUR L‚ ÉTÉ Regarder s’élever les flammes d’un feu de camp, se détendre dans un sauna au cœur de la forêt, partir en canoë ou, s’il pleut, jouer au bowling, camper dans le salon, créer un potager, etc. Un an après le succès de 100 choses à faire absolument cet été, Migros revient avec une kyrielle de nouvelles idées pour vivre un été passionnant, sous le signe de la bonne humeur et de l’aventure. Et ce, quelle que soit la météo. Le livre 100 nouvelles idées pour un été par tous les temps est disponible dans tous les magasins Migros.

Les produits Alnatura gagnent du terrain Depuis l’année passée, Migros a élargi son assortiment Alnatura, qui compte dorénavant plus de 300 produits. Le nombre de fans de ces aliments bio incitant à adopter un mode de vie plus durable ne cesse également de croître: d’ici fin 2015, le nombre de magasins proposant des produits au label vert devrait doubler, passant d’une centaine à plus de 200. Quel plaisir!

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La force du magnésium au quotidien Simplement 1 sachet 1x par jour Granulés à boire riches en magnésium Au goût frais d’orange

Complément alimentaire.

Disponible dans votre pharmacie ou droguerie.

Biomed AG, 8600 Dübendorf, www.biomed.ch © Biomed AG. All rights reserved.

ON AIME

Les joies de la baignade – par tous les temps Au risque de paraître vieux-jeu, à la rédaction de Vivai, nous sommes de grands amateurs de bains thermaux. Eté comme hiver. Situés dans le Sud-Tyrol, les thermes Merano sont nichés dans un parc de 50 000 mètres carrés, planté de palmiers et de rosiers. Les fleurs s’y épanouissent divinement à la belle saison. En cas de météo capricieuse, piscines, saunas et spas, aménagés dans une immense structure en verre, font vite oublier le mauvais temps. L’hôtel Terme Merano, auquel on accède des bains par un passage sous-terrain, est un élégant lieu de villégiature.

Un voyage dans l‚espace Quel effet cela peut-il faire d’être une particule de lumière filant dans l’espace à 300 000 kilomètres par seconde? L’artiste américain Alphonse Swinehart a réalisé une vidéo de 45 minutes montrant le vol d’un proton qui parcourt notre système solaire jusqu’à Jupiter, et passe à côté de la Terre.

Une expérience intense, qui s’avère étrangement apaisante après quelques minutes de visionnage déjà.

Sur Google, taper «Riding Light» dans le champ de recherche. La vidéo est disponible sur la plateforme Vimeo.

Pour voir

www.hotelthermemeran.it

© Illustration: Christopher Corr

DU FRUIT, QUE DU FRUIT

100 % fruits, aucun colorant, aucun arôme artificiel ni sucre ajouté: c’est la composition gagnante du nouveau Fruit Ice de Migros. Cette glace qui a tout bon est composée de trois ingrédients: de la pulpe de fruits, des fibres d’agrumes et du jus de pomme concentré. C’est tout !

Reste à choisir entre la fraise et la mangue.

Rendre service peut être si simple!

Grâce à l’appli gratuite Be My Eyes, des non-voyants obtiennent, via un chat vidéo, des réponses à leurs questions – qu’elles portent sur la date de péremption d’un yogourt ou le menu d’un restaurant. Les 18 000 aveugles actuellement enregistrés peuvent compter sur plus de 200 000 voyants pour leur prêter leurs yeux. Une idée formidable. www.bemyeyes.org. Appli disponible sur l’iTunes Store et bientôt pour Android.

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DOSSIER LE TEMPS

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2 heures du matin. Selon les médecines ayurvédique et chinoise, une personne qui se réveille à cette heure-là a des problèmes de foie.

Nous avons bien plus de

© Nature morte (31.5.-20.5.2008), c-print UltrasSecG, 210 x 180 cm, pièce unique © Michael Wesely, avec l’aimable autorisation de la galerie Fahnemann

temps à vivre que nos ancêtres. Et pourtant, il semble que nous n‚ en ayons jamais assez.

D‚ où l‚ intérêt d‚ apprendre à mieux gérer notre temps, ce bien qui est peut-être le plus précieux que nous possédions.

Texte: Ruth Hoffmann Photos: Michael Wesely Illustration: Martin Burgdorff

l

e temps est une chose étrange. Tant qu’on se laisse vivre, il ne signifie absolument rien du tout. Et puis, brusquement, on n’est plus conscient de rien d’autre», chante la Maréchale dans l’opéra de Richard Strauss Le Chevalier à la Rose. «Il est tout autour de nous. Il est même en nous. Il ruisselle sur nos

visages, il ruisselle sur le miroir, il coule entre mes tempes. Et, entre toi et moi, il coule encore, sans bruit, comme un sablier.» Elle adresse ces paroles à Octavien, son jeune amant, tout en sachant pertinemment qu’il ne peut la comprendre ni partager sa mélancolie: il est encore trop jeune pour percevoir l’irrémédiable

course du temps et la ressentir comme douloureuse.

Toute personne dans la quarantaine a sans doute déjà éprouvé par intermittence le sentiment exprimé par la Maréchale.

Comment se fait-il que notre perception du temps puisse tant varier? Que le temps nous semble parfois s’écouler à la vitesse Vivai 3/15

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DOSSIER LE TEMPS De 5 à 10 heures. C’est à ces heures que se produisent le plus d’infarctus, du lundi au vendredi. Les vaisseaux sanguins sont moins élastiques tôt le matin. C’est pourquoi les AVC sont également plus nombreux aux premières heures du jour.

Des saisons à la mesure du temps

Chaque cellule du corps possède en outre son horloge endogène, dont le cycle complet est de 24 heures et quelques minutes, qui lui permet de se synchroniser avec les autres cellules. Le noyau suprachiasmatique, une structure minuscule située dans le cerveau, assure la coordination.

Le rythme de cette horloge centrale varie d’à peine quelques minutes au cours d’une vie. Dans la nature, ce degré de précision suffit amplement, comme il a suffi à l’homme pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité: il y a deux siècles à peine, seules la lumière du jour et les saisons rythmaient sa vie et son travail.

L’industrialisation y a mis fin en confrontant les êtres humains à des relations et contraintes toujours plus complexes.

Résultat d’une perception subjective, l’accélération du temps a annoncé la domination des instruments pour le mesurer.

Un sentiment nouveau s’est emparé de l’homme moderne: l’impression de 12

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toujours manquer de temps. Alors que par rapport à nos ancêtres, nous n’avons jamais joui d’autant de loisirs, qu’appareils et machines nous délivrent de moult corvées et que notre espérance de vie a quasiment doublé au cours des derniers siècles, nous éprouvons l’étrange sensation de toujours courir après le temps.

L’accélération du temps, virus qui a déjà pratiquement contaminé la planète entière, n’explique qu’en partie ce paradoxe.

Ce qui est déterminant, c’est notre rapport au temps.

Pour estimer les périodes de courte durée, le cerveau se fie aux mouvements comme les battements de paupières, les pas, ou le rythme de la respiration, tandis que pour les périodes plus longues, il se réfère aux changements de l’environnement extérieur afin de les comparer aux souvenirs enregistrés. Nous pouvons ainsi estimer le temps d’attente à un feu rouge, celui qu’il faudra à un piéton pour

Soyez maître du temps 1. Vivez dans l’instant présent!

L’esprit part sans cesse à la dérive, faisant des plans pour l’avenir ou ressassant le passé. Or la vie se déroule ici et maintenant. L’oublier empêche d’en profiter pleinement.

2. Cultivez l’oisiveté en vous livrant à des activités improductives, p. ex. écouter de la musique, se promener, regarder le ciel… Une façon de se recentrer dans l’instant présent et d’échapper au rythme effréné du monde extérieur.

3. Concentrez-vous sur ce que vous faites! Il est impossible de traiter deux choses à la fois. Penser que le multitasking permet de gagner du temps est une pure illusion.

4. Etablissez des priorités! Demandez-vous si la tâche que vous vous apprêtez à accomplir est essentielle.

Cela permet déjà de faire le tri.

traverser la rue ou la durée d’un coucher de soleil. Toutefois, comme nous n’enregistrons pas consciemment ces signaux, nous nous trompons souvent dans nos estimations. Ce décalage est particulièrement flagrant lorsque nous ne voyons pas le temps passer parce que nous sommes pleinement concentrés dans le présent: c’est le cas lors d’un rendez-vous amoureux, ou lorsque nous sommes absorbés par une tâche passionnante.

Des activités chronophages

A l’inverse, si nous assistons à une conférence qui nous ennuie, elle nous paraîtra interminable. Albert Einstein avait résumé de façon fort simple sa théorie de la relativité: «Placez votre main sur un poêle une minute, et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute.»

Serions-nous condamnés à ce que les plus belles heures de notre vie soient précisément les plus courtes? Que nenni!

Dans la mesure où, contrairement à l’audition ou à la vue, aucun de nos sens n’est dédié au temps, nous pouvons influencer sa perception de manière ciblée.

Nous excellons déjà dans l’art de gâcher notre temps. Le prochain tram n’arrive que dans cinq minutes? Nous en profitons pour consulter fébrilement nos mails, les dernières infos, ou poster un billet sur Facebook. Entre amis, surveiller l’écran de son smartphone n’est plus considéré depuis longtemps comme un manque de savoir-vivre. Or, il n’existe pas de moyens plus efficaces que les médias électroniques pour gaspiller un précieux temps de vie. Les jeux vidéo figurent parmi les plus chronophages, et leurs adeptes finissent par perdre toute notion du temps.

Une fois déconnectés, il ne leur reste aucun souvenir auquel leur cerveau puisse se rattacher – le temps s’est dissous, sans laisser la moindre trace.

Transcender le temps nous paraît en revanche beaucoup plus ardu, voire impossible. Or, il se trouve qu’avec un peu

Nature morte(31.3.–7.4.2009), c-print UltrasSecG, pièce unique © Michael Wesely, avec l’aimable autorisation de la galerie Fahnemann

d’un escargot ou au contraire filer comme le vent, tandis qu’horloges et calendriers l’égrènent imperturbablement avec la régularité d’une montre suisse? En vertu de quel étrange phénomène nous semblet-il passer toujours plus vite à mesure que nous avançons en âge?

Notre corps est régi par une horloge interne d’une incroyable précision, qui fonctionne même en l’absence de tout repère extérieur. Les expériences de personnes bloquées dans une grotte et plongées dans l’obscurité complète témoignent de ce phénomène. Alors qu’il leur est impossible de savoir s’il fait jour ou nuit, leur rythme circadien se rétablit après une courte phase d’adaptation.

Leurs journées ont environ 24 heures et demie, dont 16 sont passées en état d’éveil.

Si ces personnes ont l’impression d’avoir perdu toute notion du temps, la confusion ne naît pourtant que dans leur esprit. Leur horloge interne continue à orchestrer l’ensemble des processus vitaux de manière parfaitement synchronisée.

C’est de 8 à 9 heures, le mercredi matin, que le plus d’enfants viennent au monde, entre 2 et 3 heures que l’on enregistre le moins de naissances, et à 8 heures que le nombre de césariennes est le plus élevé.

C’est à 8 heures que le trafic pen­ dulaire est le plus chargé à Zurich, près de deux fois plus qu’à 18 heu­ res, deuxième pic de la journée.

Les photographies reproduites dans ce dossier ont été prises par le photographe allemand Michael Wesely. Il réussit à capturer le flétrissement des fleurs grâce à des temps de pose très longs.

d’entraînement, on peut y arriver. Tout repose sur le pouvoir de l’attention, proprement magique. Vous souhaitez prolonger une belle soirée? Il vous suffit de fournir une profusion d’impressions à votre horloge interne en accordant votre pleine attention à chacun des détails qui contribuent à l’atmosphère que vous appréciez tant. Certes, il s’agit d’un instant éphémère qui ne se reproduira jamais de façon identique. En dépit de ce fait, ou précisément pour cette raison, concentrez-vous profondément sur cet instant et, tous vos sens en éveil, prêtez attention à ce qu’il

renferme. La conscience consciente du temps permet de transcender les limites temporelles.

Voilà pourquoi nous conservons davantage de souvenirs de notre enfance ou de notre jeunesse, alors que les années vécues à l’âge adulte semblent se succéder sans nous marquer. Une fois par an, le jour de notre anniversaire, nous constatons avec étonnement qu’une année de plus s’est écoulée. Echapper totalement à ce phénomène s’avère difficile. Lorsqu’on aborde la quarantaine, on ne voit plus la vie avec les mêmes yeux qu’un enfant de

dix ans. La routine s’installe et ne laisse plus beaucoup de place à l’émerveillement. Il est alors vite fait de se mettre en pilotage automatique et de laisser filer les semaines et les années, sans même y prendre garde.

En prêtant attention au temps, nous pouvons ainsi ralentir son rythme. Se confronter à l’inconnu, acquérir de nouvelles connaissances, ou encore rompre avec nos habitudes nous permet de donner au temps davantage de densité. Et, à défaut de suspendre son vol, de vivre plus intensément! l Vivai 3/15

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Pyotr Ilyich Tchaikovsky aimait partir se promener chaque jour à 9 heures, pour pouvoir se mettre à composer à 10 heures.

C’est entre 10 et 12 heures que les stations-service augmentent le plus souvent leur prix.

” L‚ inactivité est jugée suspecte „ Dans leur nouveau livre, les auteurs munichois Karlheinz et Jonas Geissler font l‚apologie d‚une approche plus souple du temps. Selon eux, il importe en particulier que les pauses, les loisirs et l‚ennui échappent à l‚accélération constante de la vie moderne.

Interview: Lukas Hadorn

Messieurs Geissler, nous sommes volontairement arrivés chez vous avec un petit quart d’heure d’avance, l’avez-vous remarqué?

Karlheinz Geissler (KHG): Cela ne me

pose aucun problème. Je vis depuis des décennies sans montre, et je veille à ce que le déroulement de mes journées ne soit pas réglé à la minute près. Etant moimême peu ponctuel, je n’attends pas des autres qu’ils le soient.

Jonas Geissler (JG): Mon cas diffère un

peu. J’exerce une profession libérale, ma femme travaille et nous avons deux enfants en bas âge. J’ai de ce fait davantage de contraintes horaires que mon père.

Si l’on se réfère à vos ouvrages, l’heure s’apparente à une hérésie des temps modernes.

KHG: C’est un peu ça. En inventant la

montre, nous avons dissocié le temps de la nature et oublié les signes qui nous indiquaient l’heure. Dès lors, il ne nous 14

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importe plus de savoir s’il fait jour ou nuit, mais s’il est 17 ou 18 heures. Nous évoluons dans deux espaces temps, l’un où l’heure est mesurée mécaniquement, et l’autre, où le temps est rythmé par la nature.

disposer aussi librement de son temps qu’aujourd’hui. Et pourtant, il nous semble toujours plus difficile de profiter de cette liberté.

En quoi cela pose-t-il problème?

JG: Dans sa vie quotidienne, l’homme

Montres et horloges ont fait du temps une question d’argent. Dans la logique de l’économie capitaliste, le temps n’est rien d’autre qu’un facteur de production qui, dans le jeu de la concurrence mondiale, détermine les profits ou les pertes, la richesse ou la pauvreté.

moderne est en permanence confronté à ce dilemme: lui faut-il se fier au rythme de la nature ou à celui de sa montre? Estce que je dois me lever parce qu’il fait jour ou parce que mon réveil sonne? Est-ce que je mange parce que j’ai faim ou parce qu’il est midi? Plus nous régissons nos vies avec des montres et des horaires, plus nous nous éloignons de la nature. Et donc de nous-mêmes aussi.

Et ce dilemme serait donc source de stress?

KHG: Tout à fait. Cela est d’ailleurs para-

doxal, car si l’on considère l’histoire de la civilisation, jamais l’homme n’a pu

Pourquoi?

KHG: La liberté coûte cher en temps.

JG: Dans notre société, avoir du temps

doit se justifier. L’inactivité est suspecte.

Un agenda de ministre fait meilleure impression que de longues plages de loisir.

L’action est encensée, et l’inaction, plutôt mal vue. Prenez les expressions comme «vite» ou «deux secondes», dont nous truffons inutilement notre discours: «Je passe vite à la pharmacie», ou «prête-moi ton stylo deux secondes». Sans y prendre

DOSSIER LE TEMPS Une enquête a révélé que les personnes âgées préfèrent aller faire leurs courses vers 11 heures; les jeunes, entre 16 et 18 heures.

garde, nous nous mettons nous-mêmes constamment sous pression.

«Time is money», le temps, c’est de l’argent.

KHG: Oui, tel est le credo de la société

de performance. Il faut tout organiser avec un maximum d’efficacité, tout doit se faire toujours plus vite. Mais à quel prix? Epuisement pour les uns, dépression pour les autres…

JG: Les choses essentielles dans la vie – l’amour, l’amitié ou le plaisir – n’ont pas de prix. D’où le titre de notre livre, Time is honey. Ceux qui considèrent le temps uniquement comme un bien générateur de profits passent à côté de ses qualités, qui ont la douceur du miel. Ce sont ces qualités qu’il faut redécouvrir.

Comment? En prônant une décélération?

KHG: Non, la décélération n’est juste-

ment pas la solution. Il s’agit davantage de redécouvrir et d’apprécier le temps et sa diversité sous toutes ses formes. En font partie la rapidité comme la lenteur, les pauses, l’oisiveté, l’ennui…

© Photo personnelle

JG: Il faut d’abord accepter que nous ne

pouvons aménager tout à fait librement notre rythme de vie, qui répond à certaines contraintes auxquelles nous ne pouvons échapper. D’une part, chacun a son propre biorythme, qui régit l’alternance des phases d’activité et de repos, ou nos pics de performance. D’autre part, il y a les impératifs temporels extérieurs dictés par l’environnement socioprofessionnel et privé. Il convient de trouver un juste équilibre entre les deux.

De quelle façon y parvient-on concrètement?

JG: En évitant de planifier nos journées

Penseurs père & fils Se laisser le temps de vivre Professeur émérite en péda­ gogie économique, Karlheinz Geissler (70 ans) se consacre à l’étude du temps depuis 30 ans. Il est également le fondateur de l’institut time­ sandmore, au sein duquel œuvre son fils Jonas (35 ans).

Les deux hommes ont coécrit Time is honey (oekom Verlag).

Un ouvrage dans lequel ils défendent l’idée qu’il est vain de vouloir gagner du temps, de chercher à contrôler son emploi du temps à tout prix, ou encore de craindre de perdre du temps. Les auteurs père et fils invitent ainsi leurs lecteurs à ne faire qu’une seule et unique chose de leur temps: à le vivre…

trop en détails, sans laisser de place à la spontanéité, aux rencontres ou aux besoins de notre corps. Ou en prenant simplement le temps de faire les choses.

Nous devrions donc nous octroyer plus de pauses?

KHG: Absolument. Les personnes qui ne

s’accordent jamais de pauses par crainte de rater quelque chose se privent d’un grand bonheur. Lorsqu’on fait une pause, le mieux est justement de ne rien faire du tout, ou une activité à l’opposé de celle qu’on vient d’accomplir.

JG: Les pauses, comme une promenade matinale ou la lecture du journal, nous permettent de cadencer notre vie. On peut en faire des rituels qui contribuent à rythmer agréablement nos journées. On devrait sérieusement s’entraîner à perdre son temps! Chercher à en gagner ne sert à rien, car on sait pertinemment que les minutes grappillées ne permettront pas de jouer les prolongations en fin de vie! l Vivai 3/15

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Le brochet mord le plus volontiers à l’hameçon entre 12 et 14 heures. Il est alors en quête d’une proie pour son déjeuner.

La plus belle heure du jour Il est des gens qui aiment regarder le jour au monde un beau coucher de soleil. Et vous, quel est votre moment préféré dans la journée? Vivai a mené sa petite enquête.

Propos recueillis par: Petra Koci Photos: Marvin Zilm

”

Le matin calme Mes heures préférées commencent après le départ des enfants de la maison. Je bois alors tranquillement un deuxième café. Je vais souvent me promener avec notre chien Mäx et j’apprécie le calme de la forêt. Pendant ces moments-là, je fais le plein d’énergie. De l’énergie dont j’ai besoin pour le reste de la journée.

”

Monica Herr, mère de quatre enfants, de 12, 10 et 6 ans (des jumeaux), Horgen.

”

L‚ heure bleue J’aime l’heure bleue, ce moment entre chien et loup, et particulièrement le crépuscule. Dès que le soleil disparaît à l’horizon, le visage du monde change soudain. Les premières étoiles étincellent dans le ciel, tandis que, sur Terre, les lumières s’allument. J’appuie volontiers sur le bouton de mon appareil photo à ce moment magique.

”

Alessandro Della Bella, photographe, Zurich.

Son livre Helvetia by Night réunit des photos du ciel, prises de nuit et en accéléré.

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”

A vélo Mes journées sont aussi variées que la meilleure heure peut l’être. Mais souvent, c’est dans l’après-midi lorsque je prends mon vélo pour aller chercher des pièces chez un fournisseur ou faire d’autres emplettes. Ça aère la tête et ça fait du bien avant de reprendre le travail à l’atelier.

”

Roman Winiger, horloger, La Chaux-de-Fonds

© Prune Simon Vermot (portrait Roman Winiger), Claudio Bader (portrait Nikita Uboldi)

se lever, d‚autres qui ne rateraient pour rien

DOSSIER LE TEMPS 15 heures. L’heure à laquelle Picasso se retirait dans son atelier, où il peignait jusqu’à 22 h 30. Il prenait ensuite son repas du soir et recommençait à peindre à 23 h 30, pour ne s’arrêter qu’à 2 heures du matin.

”

La Limmat, la nuit Pour moi, la meilleure heure, c’est vers minuit, quand j’ai fini de jouer à l’hôtel et que je me promène dans Zurich. Après m’être exercée les doigts pendant des heures, cela me fait du bien de me dégourdir les jambes.

La ville a des allures romantiques quand elle dort. Je respire l’air frais et je regarde les reflets des lumières dans l’eau noire de la Limmat. C’est fascinant.

”

Csilla Varga-Strobl, pianiste et chanteuse, se produit entre autres régulièrement à l’hôtel Storchen, à Zurich.

L ‚ énergie de l ‚ aube ”

J’aime la pointe du jour: je me lève avec le sentiment d’avoir la plus belle place de travail au monde! Dans l’atmosphère du petit matin, j’ai la plupart du temps une vue époustouflante sur notre panorama de montagnes; elle me transmet, ainsi qu’à mes clients, une énergie positive.

”

Nikita Uboldi, guide de montagne, Agarone.

”

Sous la lune Mon heure préférée, c’est entre trois et quatre heures du matin.

Tout dort encore quand je me rends au travail à vélo. J’apprécie le calme.

Il n’y a personne dans les rues.

Seule la lune m’accompagne. Et je suis heureuse de pouvoir vivre de ma passion, la confiserie.

”

Noomi Minoletti, boulangèrepâtissière à la boulangerie Burkhard, Lyss, lauréate du championnat suisse de boulangeriepâtisserie 2014

”

Aux fourneaux Mon heure préférée c’est en fin de matinée. Un moment qui est, pour moi, dédié à la nourriture. Je mets de la musique et je cuisine. Je compose mon plat dans sa casserole, et aussi mon activité artistique. Je chante, je danse, j’imagine certaines modifications et les expérimente sur cette zone de carrelage qui devient ma scène, une scène pour moi toute seule.

”

Carine Kapinga Grab, comédienne, danseuse, pédagogue du théâtre, Zurich.

”

Comme un miracle Je trouve bouleversant le silence qui règne à cinq heures du matin, quand tout est endormi. Je ressens comme un miracle le lent éveil du jour – et de la vie. Un miracle toujours renouvelé, un cadeau de Dieu.

Commencer chaque jour qui m’est offert avec Jésus-Christ, dans la prière, cela me met de la joie au cœur.

”

Sœur Elisabeth, cloître Leiden Christi, Jakobsbad Vivai 3/15

17

La plupart des accidents de la route ont lieu entre 17 et 18 heures. La majorité en ville et le vendredi.

17 heures, c’est l’heure du repas du soir pour les détenus.

Des horloges naturelles Animaux et végétaux perçoivent le temps à leur façon.

Et pour eux, ce peut être une question de vie ou de mort.

Texte: Atlant Bieri

c

e printemps, nous avons à nouveau pu observer l’un des plus grands miracles de la nature: le temps. Dès la fonte des neiges, avec une extrême ponctualité, l’ail des ours a envahi les sous-bois d’un bout à l’autre du pays. Une semaine plus tard, c’était au tour des crocus, qui ont percé l’herbe un peu partout. Peu de temps après, les cerisiers se sont mis à fleurir. Comme si un accord secret avait été conclu entre eux.

Une telle coordination peut exister uniquement parce que la nature possède la notion du temps. Une horloge biologique est à l’œuvre dans la plupart des êtres vivants, des bactéries aux animaux, en passant par les plantes. Elle est constituée d’une myriade de gènes temporels, dont les fonctions sont interconnectées de façon si subtile qu’ils sont capables de mesurer le temps avec une très grande précision.

Voici comment cela fonctionne: un premier gène en active un deuxième, qui va inhiber lentement le premier, ce qui entraîne un ralentissement de son activité. Par conséquent, le premier va être de nouveau excité. Ainsi se met en place

18

Vivai 3/15

un rythme biologique simple. «En principe, il y a plusieurs de ces boucles de rétroactions qui sont entrelacées», explique Robertson McClung, biologiste à l’Université de Dartmouth, aux EtatsUnis, et expert sur le sujet de la perception du temps chez les plantes.

«Comme tous les instruments de mesure du temps, les horloges biologiques ne sont pas parfaitement synchronisées avec le rythme de 24 heures des jours et des nuits», fait remarquer Robertson McClung. C’est pourquoi les plantes ont des gènes temporels dont la seule fonction est de régler l’heure. Activés par la première lueur du jour, ces gènes ajustent quotidiennement l’horloge interne sur le lever du soleil, comme on réglait jadis sa montre à gousset sur l’horloge de l’église.

Si animaux et végétaux possèdent de telles horloges, ce n’est pas seulement pour le plaisir. Grâce à elles, ils sont en mesure d’anticiper les changements importants dans leur environnement et de s’y adapter. Ce qui peut s’avérer être une question de vie ou de mort. Un exemple: si l’ail des ours commençait à sortir de terre un mois plus tôt, ses feuilles gèle-

raient sous la neige. Et un mois plus tard, il devrait partager son espace vital avec quantité d’autres végétaux.

Grâce à leur perception du temps, les pâquerettes se ferment la nuit pour mieux se protéger de ceux qui menacent de les avaler. Le mimosa va même plus loin: il replie aussi ses feuilles au crépuscule afin d’offrir moins de surface d’attaque aux animaux voraces. L’onagre fait exactement le contraire: ses fleurs s’ouvrent le soir. De jour, elles ne sentent rien, mais dès que la nuit tombe, elles exhalent un parfum suave intense. Elles attirent ainsi des papillons de nuit, qui sont ses principaux pollinisateurs. Si elles étaient dépourvues de perception temporelle, les fleurs d’onagre diffuseraient leurs précieux effluves toute la journée, sans discernement.

La drosophile (la petite mouche du vinaigre) est même capable de fixer le moment de sa naissance grâce à ses gènes temporels. La larve se gave de légumes pourrissants et, après quelques jours, elle devient chrysalide, puis achève de se métamorphoser en mouche au cours des quatre jours suivants. Lors de son éclo-

DOSSIER LE TEMPS

Hypania invalida Pâquerettes

Drosophile Faon Cigale périodique

© Corbis, GettyImages, iStockphoto, National Geographic

Onagre

sion, les ailes de la drosophile sont encore froissées. Elles doivent tout d’abord se déployer et durcir pour que la mouche puisse voler.

Un taux d’humidité élevé et une température fraîche favorisent le déploiement des ailes de la drosophile. C’est pourquoi elle choisit toujours de s’extraire de son cocon à l’aube. Si l’éclosion avait lieu dans la chaleur de la mi-journée, par exemple, les ailes ne pourraient pas se déployer correctement à cause de la sécheresse de l’air. Et la drosophile serait incapable de voler durant toute sa vie.

Dans les années 1970, des chercheurs ont découvert des drosophiles dont les gènes temporels avaient muté. Au lieu de suivre un rythme de 24 heures, leur horloge interne était calée sur un rythme de 19 heures. De ce fait, elles ne savaient plus quand c’était le matin ou le soir, et les éclosions se produisaient à de mauvais moments de la journée.

Le temps joue un rôle particulièrement important dans la reproduction.

Lors d’un rendez-vous amoureux, il est déterminant que les personnes intéressées se trouvent au même endroit au

même moment. Le ver Hypania invalida doit également relever ce défi. Les mâles et les femelles vivent la plupart du temps séparés sur les fonds marins. Pour s’accoupler, ils remontent à la surface, où ils dansent ensemble, tout en expulsant les uns, du sperme, les autres, des ovules. La fécondation a lieu dans l’eau.

Il n’y a d’accouplement que par nouvelle lune, et quatre heures après le coucher du soleil exactement. Pour ne rater ce rendez-vous en aucun cas, les Hypania invalida possèdent deux horloges internes. La première fonctionne selon un rythme de 24 heures et indique aux vers l’heure du jour; la deuxième, selon les cycles lunaires, et elle les prévient de l’arrivée d’une nouvelle lune. La descendance est ainsi assurée.

Encore plus curieux que l’accouplement des Hypania invalida: le mariage des cigales périodiques (ou cycliques).

Il faut précisément 17 ans à ces cigales pour accomplir leur développement, un laps de temps qu’elles passent à l’état de larves dans la terre, à une profondeur allant jusqu’à un demi-mètre. Elles se nourrissent alors de la sève qu’elles

prélèvent dans les racines des arbres à l’aide de leur trompe.

Pour mesurer le temps qui passe, elles se basent sur les changements dans la qualité de la sève. L’hiver, faute d’un rayonnement solaire suffisant, la sève est moins bonne. Mais lorsque que l’été revient, elle est toujours parfaite. Les cigales comptent ces cycles. Quand elles arrivent à 17, elles rampent jusqu’à la surface par millions. Une fois arrivées à l’air libre, elles muent et se mettent en quête d’un partenaire.

Mais c’est le chevreuil qui a le rapport au temps le plus étonnant. Le brocard honore la femelle en été. Si la gestation ne durait que quelques mois, les petits viendraient au monde en hiver, lorsque les températures sont basses et la nourriture est rare. Les chevrettes retardent donc le développement de l’embryon. Sa croissance est stoppée durant quatre mois et elle ne reprend qu’en décembre. Les faons naissent en mai, lorsque les températures ont remonté et que la nourriture est abondante. Les mères peuvent alors tranquillement élever leur petit. Elles ont tout le temps. l Vivai 3/15

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DOSSIER LE TEMPS

En service 24 h/24 Il se passe toujours quelque chose à Migros. Jour et nuit, on fabrique, on emballe, on transporte… Un tour de cadran chez le leader de la distribution.

Texte: Lukas Hadorn

Illustration: Martin Burgdorff

00 h 00 Au MVN, le centre de logistique de Migros pour l’ensemble de la Suisse, l’équipe de nuit commence à charger les marchandises. Dieter Hofstetter et ses collègues chargent jusqu’à 50 camions, qui trans­ portent de tout jusqu’aux magasins, des trombones aux canapés.

01 h 00 Les portes sont­elles toutes bien fermées? A Dierikon (LU), le gardien de nuit Konrad Rölli entame sa ronde.

01 h 30 Bien pratique! Pendant que Betty Loretan sommeille paisiblement à Loèche­les­ Bains (VS), quelqu’un a loué sa voiture pour quelques heures via Sharoo.ch.

02 h 00 A Hotelplan Suisse, Monika Peter, de piquet cette semaine, reçoit l’appel d’un client qui séjourne en Floride et n’a pas obtenu la caté­ gorie de chambre d’hôtel qu’il souhaitait. Elle trouve une solution satisfaisante pour le client.

03 h 30 02 h 30 L’alarme retentit sur le site de pro­ duction de Midor à Meilen. Il y a un problème au niveau de la ligne de fours n° 17. L’électricien Paul Müller, de piquet, réussit à remettre les choses en ordre en un tournemain.

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A Gossau (SG), Harry Hälg démarre la fabrication des saucisses Olma. Il met la viande, le lait entier, les épices et le sel de cuisine dans un broyeur pour faire la chair à saucisse.

04 h 30 Une locomotive de manœuvre va récupérer des wagons frigori­ fiques au MVN. Ce centre de distribution est relié au réseau des CFF par une voie privée.

Environ la moitié des marchan­ dises Migros est transportée par chemin de fer.

La plupart des cambriolages sont commis entre 17 et 21 heures. Les butins sont principalement constitués d’argent liquide, de bijoux et d’appareils photo ainsi que de téléphones et ordinateurs portables.

14 h 00

15 h 00

Les rédacteurs de Migros Magazine discutent avec ferveur des sujets à paraître dans le prochain numéro.

Chut, pas de bruit!

Raphael Stäger, qui suit le cours intitulé Ecole de commerce I à l’Ecole-club Migros de Wetzikon (ZH) passe l’examen du diplôme.

13 h 00 Aux stocks de digitec Galaxus, à Wohlen (AG), Stefan Streit réceptionne une livraison de plusieurs centaines de smartphones, qui seront expédiés le soir même aux clients.

11 h 00 Les cuisiniers des restaurants et Take Away Migros ont terminé leur mise en place. C’est l’heure de faire une courte pause avant le rush de midi.

08 h 00 A l’école d’apiculture parrainée par le fonds de soutien Engagement Migros, le directeur Mathias Götti et sa classe observent les trous d’envol des ruches pour déterminer l’état des populations d’abeilles.

06 h 45 Au Fitness Parc Allmend de Lucerne, la coach Melanie von Rotz et son groupe de 15 personnes sont déjà en train d’effectuer des exercices axés sur la force et l’endurance.

12 h 00 Bon appétit! Dans le cadre du projet Tavolata, la retraitée Marie Dominé, de Delémont (JU), a préparé un repas pour une tablée de seniors.

10 h 00 A peine fabriquées, les premières saucisses Olma dorent déjà sur le gril de Migros Neumarkt, à Saint-Gall.

09 h 00 Humm, des framboises toutes fraîches! La responsable de produit Helen Treier et l’équipe de développement de Bischofszell Produits Alimentaires dégustent des fruits de saison.

06 h 30

© xxxxxxx

05 h 00 A Neuendorf (SO), dans un hangar frigorifique où la température n’excède par les - 26 °C, Rajko Novakovic a fini de travailler. La machine dont il a eu la charge a traité 15 300 cartons dans la nuit.

A Zurich, le magasin Migros de la gare centrale ouvre ses portes.

A 22 h, heure de la fermeture, quelque 13 000 clientes et clients en auront franchi le seuil.

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DOSSIER LE TEMPS A partir de 23h30, aucun vol n’est autorisé à l’aéroport de Zurich Kloten.

16 h 00 Que de beaux coups! Au Golfparc Migros du Signal de Bougy (VD), un flight de quatre joueurs s’apprête à commencer un parcours.

17 h 00 La hotline M Infoline est très demandée. Elle reçoit des centaines d’appels par jour. Une cliente de Locarno veut savoir pourquoi elle ne trouve plus son yogourt préféré dans les rayons.

23 h 00 Fin de la répétition. Les musiciens composant l’ensemble de musique de chambre Trio Rafale, parrainé par le Pourcent culturel Migros, rangent leurs instruments. La journée a été longue.

22 h 00

17 h 45 Anina Gautschi gare sa voiture à la place n° 7 du centre de retrait LeShop.ch, à Staufen (AG). Elle récupère les achats qu’elle a commandés sur Internet dans l’après-midi.

19 h 00 Que c’est bon! Après une longue journée de travail, Christa Obretto s’offre un massage au Fitness Parc.

20 h 00 Heureusement que Migrolino est encore ouvert. Felix Widmer va vite s’acheter de quoi se préparer un bon petit souper.

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Consuelo Keller, créatrice de bijoux en 3D, conçoit sa campagne de crowdfunding (financement participatif).

Elle fait partie des 70 designers bénéficiant du soutien du fonds Engagement Migros pour se lancer sur le marché.

20 h 30 Dans les ateliers de Chocolat Frey, les machines tournent encore à plein régime. Certaines unités de production fabriquent plus de 20 000 plaques par heure.

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

LE JARDINAGE

Le paradis retrouvé Si vous ne jardinez pas, il est probable que vous allez bientôt vous y mettre.

Le jardinage fait de plus en plus d’adeptes. Et on comprend pourquoi.

j

’ai grandi dans un lotissement du début des années 60, où la végétation se résumait aux pots de géraniums qui ornaient notre balcon et aux quelques maigres pelouses sur lesquelles il était interdit de marcher. C’est dire si mon initiation botanique fut des plus limitées.

Jusqu’au jour où j’eus mon propre jardin, grâce à un appartement qui disposait d’un espace vert de 50 m2. Mes premières tentatives pour transformer ce coin de terre en potager échouèrent lamentablement.

Allais-je apporter de l’eau au moulin de cet ami pour qui le jardinage, c’est comme la cuisine ou le ski, soit un talent acquis dès l’enfance ou jamais? Arracher les mauvaises herbes, labourer, bêcher, planter, sarcler… A l’occasion d’une idylle bucolique avec un jardinier, j’ai pourtant fini par découvrir que ces activités pouvaient avoir leur charme.

Entre-temps, il semblerait que nous soyons nombreux à avoir contracté le virus du jardinage. Bien des personnes, dont les doigts ne s’activent d’habitude que sur le clavier d’un iPhone, ressentent un frémissement dès le retour de la belle saison. Elles se mettent à trifouiller la terre avec entrain et paraissent aussi absorbées par cette tâche qu’elles l’étaient par leur pérégrinations dans le monde virtuel. Retourner une plate-bande ou arracher les mauvaises herbes qui risquent d’étouffer les jeunes pousses n’est pas perçu comme une corvée, mais comme une source de plaisir intense. Et tant pis si on a le dos cassé et les ongles terreux, ces légers tracas sont vite oubliés à la vue 24

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des délicats végétaux ondulant au gré du vent ou des rosiers lourds de mille boutons.

Rétablir un lien avec la terre

D’où nous vient cette nostalgie? Selon Mirjam Hauser, spécialiste des tendances à l’Institut Gottlieb Duttweiler, «le jardinage séduit car, outre les bénéfices d’une activité en plein air, il procure aussi des expériences sensorielles.» Toute personne qui jardine sait quelle relation intense on développe avec la terre qu’on cultive, même si ce petit coin de verdure se limite à une jardinière. Voir fructifier les graines qu’on a semées procure une joie ineffable.

«Notre quotidien s’apparente souvent à un théâtre, et les rapports humains sont la plupart du temps superficiels», constate le paysagiste Alain Diebold. «Les plantes nous permettent de rétablir un lien avec la nature et notre origine. Elles nous donnent beaucoup, sans vain discours ni reproche.» Selon Almut Berger, auteure d’un blog sur le jardinage qui connaît un vif succès en Suisse alémanique, cultiver la terre nous aide à mieux nous connaître.

En effet, jardiner est une activité riche d’enseignement. En premier lieu, cela nous apprend l’humilité, car aucun jardinier n’échappe à certains déboires.

Invasion d’escargots ou d’otiorhynques, canicules ou averses de grêle nous rappellent à chaque fois que nous ne sommes jamais maîtres de la nature, tout au plus ses serviteurs. «En matière de jardinage, tout n’est pas planifiable, et on ne peut forcer les choses», souligne la blogueuse.

Quand on jardine, il est également nécessaire de se montrer prêt à faire des compromis. Par exemple, même si l’on est adepte du tout bio, il faut parfois accepter d’avoir recours à de petites doses de produits chimiques afin de ne pas livrer ses massifs de buis en pâture aux redoutables pyrales du buis. Ou bien admettre que l’on ne peut planter de la sauge dans un endroit humide et ombrageux.

Pour que cette herbe aromatique prospère, il est en effet essentiel de lui choisir un emplacement et un type de sol qui lui conviennent. Ce qui s’applique par ailleurs à toutes les espèces végétales.

Le jardinage a également pour qualité de faire naître l’espoir. Car lorsque la nature renaît et s’épanouit au retour de la belle saison, cela met du baume au cœur. Il nous enseigne aussi la patience.

Les bulbes de tulipes plantés à l’automne ne fleuriront qu’au printemps suivant, et les massifs auront besoin de deux ans pour s’étoffer. Quant aux jeunes arbres, il faudra patienter une quinzaine d’années pour les voir déployer toute leur vigueur.

Et finalement, le jardinage favorise le lâcher-prise. Il permet notamment de se libérer du stress et des tensions du quotidien, qui fondent comme neige au soleil au contact de la terre. L’oxygénation du cerveau participe aussi à cet effet euphorisant. De nos jours, avoir un jardin, c’est le luxe absolu. Un luxe qui nous permet de nous rapprocher de la nature et de modifier notre rapport au temps. Sans compter que, dans cet Eden rien qu’à soi, on a la sensation d’un paradis retrouvé. l

© Getty Images

Texte: Silvia Schaub *

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

LE JARDINAGE

L‚ utile et le futile Si les bons outils font les bons jardiniers, les bons accessoires font les beaux jardins.

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Vivai 3/15

Promesse écolo Dans le cadre de son programme de développement durable Génération M, Migros a promis de développer son assortiment d’articles bio pour le jardin d’ici 2020 et de doubler son chifffre d’affaires de produits bio. www.generation-m.ch

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© Shutterstock

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DÉVLOPPEMENT DURABLE

ÉVALUATION DES ENTREPRISES

La plus durable est…

Dans toutes les bouches, le terme «durable» est généralement associé à un comportement respectueux de l’environnement. Il va pourtant bien au-delà, car il englobe aussi la responsabilité sociale. Le titre «Détaillant le plus durable au monde» décerné à Migros en 2014/15 recouvre ainsi un large éventail de critères.

Texte: Susanna Heim Illustration: Lena Kunstmann

h

onnête, crédible et responsable: ce qui ressemble à la liste des qualités que l’on souhaite trou­ ver chez un futur compagnon correspond également aux attentes de la plupart des gens à l’égard d’une entreprise. La crise financière, les scandales environnemen­ taux, mais aussi les cas d’exploitation de travailleurs ou de fournisseurs ont conduit à une certaine défiance de l’opinion en­ vers les multinationales.

Phénomène nouveau, les entreprises se retrouvent ainsi en compétition non seulement sur le plan économique, mais aussi sur celui des valeurs. Quelle philo­ sophie prônent­elles? De quelle façon perçoivent­elles leur rôle dans la société?

Comment gèrent-elles les ressources?

Autant de questions qui se posent au niveau politique, mais pour lesquelles les consommateurs entendent eux aussi avoir des réponses.

Outre la société et les médias, qui surveille et note les entreprises? Cette question a offert de nouveaux débouchés aux agences de notation indépendantes, qui ont pour mission d’évaluer les socié­ tés commerciales. Dans son classement 2014/15, Oekom Research, l’une des plus réputées dans le domaine du développe­ ment durable, a décerné à Migros le titre de «Détaillant le plus durable au monde».

L’évaluation prend en compte plus d’une centaine de critères. Dans le cas d’entreprises comme Migros, 40 % des critères portent sur l’aspect environnemental, 28

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60 %, sur le social. Ce volet comprend les catégories Collaborateurs & fournis­ seurs, Société & responsabilité produits, ainsi que Ethique économique. Migros a été particulièrement bien notée en tant qu’employeur, et ses rapports avec ses fournisseurs (contrôle des normes socia­ les minimales) ont été jugés excellents.

Or, ces aspects sont également des com­ posants du développement durable.

En plus d’un contrôle externe, les entreprises ont surtout besoin d’un auto­ contrôle. La crise du secteur bancaire a toutefois montré que ce garde­fou ne fonctionnait pas toujours. Pour exercer un contrôle, il faut des règles sur les­ quelles s’appuyer en cas de doute. Un code de bonne conduite qui résume les règles s’appliquant aux collaborateurs.

Largement développé par Migros ces dernières années, ce domaine (appelé compliance en anglais), a aussi été bien noté dans le classement Oekom 2014/15.

Les règles fixées par Migros impliquent notamment que chaque collabora­ teur se conforme au principe de dévelop­ pement durable. Ce qui pourrait rester lettre morte fait en réalité tout à la fois office de filet de sécurité et de boussole.

Car il en va d’un point essentiel: la res­ ponsabilité. Dans un monde globalisé où les smartphones sont fabriqués dans des ateliers chinois et les vêtements pour bébés, dans des usines indiennes, la res­ ponsabilité est répartie sur de nombreuses épaules: celles des producteurs et des

fournisseurs, mais aussi sur celles des acheteurs, en Suisse. «Aujourd’hui, pour les entreprises, la responsabilité constitue un défi plus ardu que par le passé, car elle est répartie sur une longue chaîne», commente Eva Häuselmann, du cabinet d’experts despite. Avec son équipe, cette spécialiste en recrutement a mis au point un test visant à évaluer le système de va­ leurs de collaborateurs potentiels. Selon elle, une entreprise doit avoir une «culture de la responsabilité» vivante. En d’autres termes, il ne suffit pas de coucher de bonnes intentions sur le papier, il importe que les normes établies soient respectées.

La tolérance zéro en cas d’infractions favorise l’intégrité au sein de l’entreprise, affirme de surcroît la spécialiste. Et si le contrevenant occupe un rang élevé dans la hiérarchie? Il faut alors pouvoir signaler les manquements constatés à une instance neutre. Dans le cas de Migros, cette instance interne est M­concern.

Tout abus peut y être signalé, sous cou­ vert de l’anonymat.

Une entreprise ne peut pas vivre en autarcie. Elle se retrouve automatique­ ment insérée dans un réseau de dépen­ dances et d’obligations et ce, tant sur le plan environnemental que sociétal. Une fois de plus, on ne peut que saluer la clairvoyance de Gottlieb Duttweiler qui, bien avant les classements établis par les agences d’évaluation, avait déjà inscrit la responsabilité sociale au nombre des principes fondamentaux de Migros. l

Classement Oekom Research 2014/15 Migros distinguée

Le groupe Migros s’est vu décerner le titre de «Détaillant le plus durable au monde». Sur les 140 candidats en lice, il est aussi le seul à avoir obtenu la note B +. L’agence de notation Oekom Research AG procède à l’évaluation d’entreprises et de pays, en se fondant sur l’un des catalogues de critères les plus complets au monde. Le groupe Migros a obtenu d’excellentes notes dans la plupart des domaines, qui ont été évalués selon plus d’une centaine de critères. Par rapport au classement 2011, c’est en matière de développement durable que Migros a le plus progressé, notamment grâce au lancement du programme Génération M et grâce à l’introduction d’exigences de base environnementales et sociales au sein du groupe ainsi qu’à l’élaboration d’un Code de bonne conduite pour ses collaborateurs.

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CADDIE SOUS LA LOUPE

L‚ ANALYSE DU PSY

Copains ou jeune couple ?

A la vue des achats photographiés ci-dessus, notre psychologue mise sur une colocation d’hommes, mais deux détails le chiffonnent: le bouquet de fleurs et l’assouplissant. Faut-il en déduire la présence d’un élément féminin?

Photos: Nik Hunger

l

a spatule, le bouquet de gerberas et l’assouplissant en format XL retien­ nent mon attention et me conduisent à une première hypothèse. La spatule pourrait s’inscrire dans les achats d’un nouveau ménage, où manquent encore quelques ustensiles. Le bouquet a sans doute été acheté en prévision d’une visite, ou pour le seul plaisir des occupants du foyer. N’étant pas un spécialiste de la 30

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lessive, je ne sais que dire de l’assouplis­ sant. Ces achats me font spontanément penser à une colocation masculine. Non pas parce que, contre toute attente, les hommes n’étaient pas représentés dans le précédent numéro, mais parce qu’ils évoquent davantage des habitudes ali­ mentaires masculines.

Je bute sur quelques éléments contra­ dictoires. Si rien ne s’oppose à ce que des

hommes achètent des fleurs pour agré­ menter un nouvel intérieur, l’assouplis­ sant en format XL continue à m’inter­ peler. Ma première supposition prend du plomb dans l’aile, mais je n’y renonce pas pour autant. Les huit litres de lait UP, les céréales, le jambon, le salami et le pain de mie en abondance m’aiguillent pourtant bien sur une colocation mascu­ line. Le couscous et les quatre avocats

Cette fois, notre client mystère a fait ses courses à Migros Calandapark, à Coire.

pourraient témoigner d’un goût certain pour les spécialités exotiques.

Afin de me faciliter la tâche, je vais tenter d’imaginer la vie et les habitudes culinaires de l’acheteur mystère. Poulet, pain de mie et avocats devront être consommés rapidement et suffisent pour deux ou trois personnes, ce qui m’indique avec certitude que ces achats ne sont pas destinés à un célibataire. Quant au petitdéjeuner, pris à la maison, il comprend du café ou du chocolat, des céréales, voire des œufs brouillés au jambon. A midi, les repas sont pris à l’extérieur, et le soir, personne n’a le temps ni l’envie de se lancer dans la préparation de grands menus.

Les produits choisis permettent de préparer un plat en quelques minutes. La gourmandise n’est pas en reste, grâce aux glaces stracciatella et vanille, ainsi qu’aux

„Ma première

supposition prend du plomb dans l’aile, mais je n’y renonce pas.

„

Le psychologue de la nutrition Le Dr Robert Sempach est responsable du projet Santé pour le Pour-cent culturel Migros. Son projet Tavolata a pour but de réunir des personnes âgées autour d’une table. Infos sur: www.tavolata.net.

framboises et aux myrtilles fraîches. La glace M-Budget indique que l’acheteur fait attention aux prix, mais qu’il est prêt à débourser plus pour des produits particuliers comme le gruyère affiné en grotte.

Ces réflexions enterrent l’hypothèse d’une colocation d’hommes jeunes. Je penche désormais en faveur d’un jeune couple actif, vers le milieu de la trentaine.

Peut-être déjà parents, ils habitent plutôt à la campagne qu’en ville. Les petitsdéjeuners et les repas du soir sont pris en commun, dans une atmosphère détendue.

Les courses sont en général faites par Madame, mais il arrive que Monsieur s’en charge, même s’il se sent un peu perdu au rayon des détergents. En contrepartie, il ramène de jolies fleurs à la maison!

Qui se cache derrière ce caddie?

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CADDIE SOUS LA LOUPE

La solution Les fleurs et les avocats sont pour Madame! Mais c’est Monsieur qui a rempli le caddie. Marc-Alexander Iten, 27 ans, est informaticien. Il vit depuis peu avec Karin, 27 ans également, assistante médicale, à Rhäzüns (GR).

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ous sommes impressionnés! A la fin, M. Sempach a presque mis en plein dans le mille! Nous sommes un peu plus jeunes et n’avons pas encore d’enfants. D’habitude, nous faisons les courses ensemble, mais cette fois-là, Marc-Alexander s’en était chargé tout seul. C’est vrai qu’il avait vu un peu grand avec l’assouplissant! En ce qui concerne les fleurs, il est en revanche très fort et apporte souvent un bouquet à la maison.

Comme nous travaillons tous les deux, nous faisons de gros pleins de courses pour des raisons pratiques et économiques. Le pain de mie, par exemple, se congèle facilement. Nous avons toujours en réserve des aliments qui s’apprêtent de multiples façons comme le poulet, les œufs ou le jambon. MarcAlexander a fait l’école hôtelière et il est capable de concocter un menu à quatre plats en un rien de temps.

C’est pourquoi M. Sempach a commis une petite erreur en ce qui concerne les repas du soir. Même si, évidemment, nous ne pouvons passer des heures aux fourneaux après une journée de travail, nous prenons le temps de faire la cuisine.

Il est alors pratique d’avoir sous la main des accompagnements vite préparés, tels que la purée de pomme de terre. Le matin, en revanche, nous nous contentons d’un bol de céréales.

Nous aimons beaucoup les plats exotiques, mais le couscous et les avocats étaient pour Karin, qui a subi une opération de la mâchoire et a encore du mal à mâcher. Quant aux glaces, nous trouvons que celle à la vanille de M-Budget convient parfaitement pour les frappés faits maison, mais si nous voulons en déguster une en dessert, nous optons pour une qualité supérieure. En principe, nous faisons attention aux prix, mais lorsque la qualité joue un rôle déterminant, comme pour le gruyère, nous passons outre ce critère.

Quant à la spatule, elle a simplement été achetée pour en remplacer une qui avait rendu l’âme. l Propos recueillis par Gisela Femppel

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NUTRITION

LAIT ET ERSATZ

Le lait sans la vache Les vaches suisses produisent quatre milliards de litres de lait par an. Les consommateurs choisissent toutefois de plus en plus souvent des alternatives à base de végétaux. Et cela pour des raisons de santé. Mais pas que.

Texte: Marianne Botta Diener Photos: Christine Benz

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l suffit de passer un moment dans l’un de ces bistrots qui proposent du café dans une infinité de variations pour entendre: «Un café à emporter, avec du lait de soja s’il vous plaît.» Au supermarché, les nouveaux ersatz de lait sont alignés comme à la parade: boisson à l’avoine, boisson au riz, boisson aux amandes. Tous ces succédanés de lait en Suisse! Au pays du lait! «La consommation de lait est en baisse, mais ce qui augmente, c’est la demande en boissons pour le remplacer», commente Annina Erb, responsable du secteur Alimentation & santé au sein de la Fédération des coopératives Migros. Durant des décennies, le lait de vache a été considéré comme l’un des éléments essentiels d’une alimentation saine. Aujourd’hui, les avis sont partagés. Il y a les défenseurs du lait de vache 34

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et ceux pour qui ce breuvage est plus ou moins mauvais pour la santé.

Selon plusieurs instituts de sondage, le marché des boissons végétales succédanés du lait croît de plus de 15 % par an au plan mondial. Les boissons à base de soja sont les ersatz de lait les plus connus.

Il en est aussi de plus innovants, élaborés par exemple à partir de noix, de graines ou de céréales anciennes, qui gagnent de plus en plus les faveurs du public. Beaucoup de ces produits sont pauvres en protéines et en graisse (lipides), mais plus riches en glucides que le lait de vache. Ils sont souvent enrichis en calcium, parfois même en sucre. Pour ce qui est des substances nutritives, ils ont toutefois du mal à concurrencer le «vrai lait». D’ailleurs, ils ne peuvent pas être désignés comme des «laits». Pour ces produits de rempla-

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NUTRITION

LAIT ET ERSATZ

cement, seule l’appellation «drink» ou «boisson» est autorisée.

Le lait est toujours considéré comme un aliment sain. «Nous recommandons aux adultes de consommer trois portions de produits lactés par jour», précise la conseillère en nutrition Steffi Schlüchter, responsable du service médias de la So­ ciété Suisse de Nutrition SSN. Et le pro­ fesseur Christophe Lacroix, de l’Institut des sciences de l’alimentation et de nutri­ tion de l’ETH Zurich, complète: «Aucun autre aliment est si riche et a une teneur en nutriments si élevée que le lait. C’est en outre la meilleure source de calcium à notre disposition et l’un des premiers aliments que nous connaissons.» Il ajoute que le lait et les produits lactés font partie intégrante de notre culture. Nous nous sommes adaptés génétiquement à la consommation de lait et, de ce point de vue, il est tout à fait justifié d’en consom­ mer. En Suisse, la production annuelle de lait de vache s’élève à plus de quatre millions de tonnes. Le lait est ainsi le plus important produit de l’agriculture helvète.

Pas une simple mode

Le nombre de personnes renonçant à consommer du lait ne cesse d’augmenter.

D’après le Dr Georg Schäppi, directeur de aha! Centre d’Allergie Suisse, cela est dû à la croissance régulière des cas d’into­ lérance: «De plus en plus d’enfants sont allergiques aux protéines du lait de vache.

Et l’intolérance au lactose touche environ une personne sur cinq en Suisse.» Heu­ reusement, il existe des alternatives. Selon le spécialiste: «Adopter une alimentation exempte de lait n’est pas une simple mode.

Toute personne qui souffre de fortes ré­ actions après avoir consommé du lait doit renoncer à en boire.» Ou au moins opter pour un lait sans lactose ayant des valeurs nutritives équivalentes, dans le cas d’une intolérance à ce composant du lait. La de­ mande en produits de remplacement est, elle aussi, en augmentation constante.

Il y a par ailleurs des opposants au lait peu soucieux des questions de santé, mais plutôt du bien-être des vaches. Afin 36

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de donner du lait, elles doivent avoir un veau après l’autre. «Boire du lait à l’âge adulte pourrait être qualifié de non physiologique», fait remarquer le méde­ cin nutritionniste David Fäh. Car à part l’Homme, aucun être vivant adulte n’en boit. Pour les avocats de cette thèse, seuls les nouveau­nés devraient consommer du lait. «Mais avant, on n’atteignait rarement les 90 ans. Le lait fait partie de ces ali­ ments qui rendent cela possible, car il fournit des protéines de bonne qualité et beaucoup de calcium qui renforce les os», complète le professeur Lacroix.

Un manque de preuves

David Fäh lui réplique que «les bases scientifiques ne sont pas suffisantes pour que la Société Suisse de Nutrition puisse faire des recommandations en la matière.»

Il n’existe aucune preuve irréfutable que la consommation de lait s’accompagne d’une diminution du risque de décès ou de maladie. Les résultats des études por­ tant sur les conséquences d’une consom­ mation fréquente de lait sur le risque de cancer et de maladie cardiovasculaire sont tout à fait contradictoires. D’après plusieurs enquêtes, le lait et les produits lactés ne diminueraient même pas le ris­ que d’ostéoporose à l’âge adulte. Bouger semble apporter une bien meilleure pro­ tection aux os. Le Dr David Fäh souligne que les carences en calcium sont rares chez les personnes ayant une alimenta­ tion équilibrée, même lorsqu’elles ne boivent pas de lait.

Que ce soit du lait ou n’importe quel autre aliment, l’impact positif ou négatif sur la santé est probablement une ques­ tion de quantité consommée. Le lait ne semble toutefois pas être vital. Contrai­ rement à la croyance largement répandue, il ne constituait pas, autrefois, un aliment de base. «Pour moi, le lait est un aliment neutre au plan de la santé», résume le Dr David Fäh. Quant à lui, il continue à en boire avec plaisir – et sans aucune mauvaise conscience. Même chose pour le professeur Lacroix, spécialiste des sciences de l’alimentation. l

Les succédanés de lait Les ersatz de lait peuvent être utilisés pour le muesli ou dans le café, comme le lait de vache. La plupart d’entre eux s’emploient aussi en cuisine ou pour la pâtisserie.

Lait de brebis

Il fournit une fois et demie plus de protéines et de calcium que le lait de vache, mais aussi plus de lipides et de calories. Un peu plus digeste que celui de la vache, ce lait contient du lactose.

Il est très riche en acides gras essentiels (acides linoléiques et linoléiques

conjugués) ainsi qu’en vitamines (B2, B6, B12, B13, C et niacine). Sa teneur en acide orotique (vitamine B13) est particulièrement élevée. On prête au lait de brebis des vertus anticancéreuses, et il stimulerait la formation des cellules sanguines dans la moelle osseuse.

Boisson au soja*

Végane et sans lactose, elle contient presque autant de protéines et un peu moins de glucides que le lait de vache.

Crémeuse et jaunâtre d’aspect, elle a un léger goût de haricots de soja.

Boisson aux amandes

Végane et sans lactose, elle fournit peu de glucides. C’est l’un des rares ersatz de lait que l’on peut associer à un ré­ gime «low carb» (pauvres en glucides).

Pauvre en protéines, elle contient autant de lipides que le lait de vache (3 g par dl).

De consistance aqueuse, elle est blan­ che et crémeuse, et sa saveur rappelle le massepain.

Boisson à l’avoine

Elle fournit (un peu) de béta­glucane, qui influe positivement sur les taux de lipides sanguins, mais elle est pauvre en protéines. Sa teneur en glucides est à peu près équivalente à celle du lait de vache, et elle est végane et exempte de lactose. D’aspect aqueux, elle est de couleur coquille d’œuf, et son goût est proche de celui du porridge.

Boisson au riz*

Elle est végane et exempte de lactose, à très faible teneur en protéines et en

lipides. Elle fournit près de 10 g de glucides par décilitre, donc moins que le lait de vache, et contient moins de lipides et de protéines que ce dernier.

Une boisson au riz n’apporte toutefois pas certains des précieux composants que l’on trouve dans le lait, tels que le calcium, le phosphore, les vitamines A, D et B2. D’aspect aqueux, elle est blanche et a un délicat goût de riz. * Lors de l’achat, veillez à ce qu’il n’y ait pas de sucre ajouté. De nombreux produits n’en contiennent certes pas, mais une partie de l’amidon (contenu dans les céréales) est transformé en sucre au cours de la fermentation.

Et ce sucre n’est pas meilleur pour la santé que le sucre de ménage.

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NUTRITION

SAIN & LÉGER

En cas de canicule

Sur beaucoup de blogs dédiés à la gastronomie, le pudding aux graines de chia sert d’élément de base pour préparer une glace sans œufs ou sans crème.

Il suffit, p. ex., de le mixer avec du cacao en poudre jusqu’à obtention d’une masse crémeuse et de la mettre au congélateur.

Un dessert qui en jette Réputées bonnes pour la santé, les graines de chia sont particulièrement tendance.

Mais que peut-on faire avec? Par exemple, un pudding facile et qui en jette.

Texte & recette: Daniel Stehula Photo: Christine Benz Illustration: Anja Kroencke

a

la fin du XIXe siècle, l’herboriste anglais Edward Palmer rapportait que les Indiens du Mexique mangeaient une bouillie visqueuse appelée pinola, faite à partir de petites graines grillées, puis moulues et mélangées avec de l’eau. Ces graines provenaient d’une sorte de sauge: la chia. Aujourd’hui, elles connaissent un succès phénoménal, et leurs vertus sont louées aux quatre coins de la planète. Quelque 120 ans après le scientifique britannique, des stars californiennes remettent au goût du jour cet aliment, qu’elles taxent de «miraculeux».

Le nombre de personnes qui en ajoutent deux cuillerées à leur muesli ou qui en mettent dans leur smoothie du matin, comme le mannequin Miranda Kerr, ne 38

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cesse de croître. Une bonne habitude. Et pas seulement parce que les graines de chia sont constituées à près de 25 % de protéines de bonne qualité ainsi que d’antioxydants et de minéraux, tels que le potassium et le calcium, mais également parce qu’elles sont une incroyable source d’énergie. Elles donnent une agréable onctuosité au muesli et craquent sous la dent. Des caractéristiques dont nous tirons avantage dans cette recette. Les graines de chia confèrent en outre un sentiment durable de satiété et régulent la densité du contenu intestinal. Des qualités que possèdent également les graines de lin, qui sont, quant à elles, connues depuis longtemps et aussi bonnes pour la santé. Mais moins tendance…

Pudding aux graines de chia et aux fraises

Pour une personne: 4 cs de graines de chia, 250 ml de boisson au soja, aux amandes ou au riz, ou de lait de vache, quelques fraises et de la menthe fraîche.

Dans un bocal, mettre les graines de chia et le lait (ou l’ersatz de lait).

Ajouter du sucre selon le goût. Fermer le bocal et laisser gonfler une heure ou, encore mieux, toute une nuit. Nettoyer les fraises et, éventuellement, les sucrer.

Les mettre sur le pudding et garnir de menthe fraîche. On peut aussi remplacer une partie du lait ou de l’ersatz de lait par du lait de coco, ou encore mixer une demi-banane et l’ajouter aux graines de chia. l

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Contre la pauvreté en Suisse

Patrizia (33 ans) : une mère aux prises avec la pauvreté Beaucoup de choses pèsent sur les épaules des personnes élevant seules leurs enfants : la responsabilité des enfants, le travail et le ménage.

Des soucis auxquels s’ajoutent souvent encore des problèmes financiers, quand le revenu ne suffit pas pour vivre. Comme dans le cas de Patrizia Monier (33 ans) qui élève ses deux enfants à Zurich.

Madame Monier, quels sont les problèmes les plus importants que vous rencontrez en ce moment ?

Mon plus gros problème, c’est que je n’arrive pas à payer mes factures à temps. Chaque mois, je dois veiller à qu’il reste encore assez d’argent pour manger. Je suis toujours sous pression et je me bats quotidiennement pour éviter de devenir un cas social.

Apprenez-en plus sur Patrizia et ses enfants : www.agirtoutsimplement.caritas.ch

Percevez-vous un revenu ?

Oui, mais ça ne suffit pas. Je travaille à l’aéroport, au tarif horaire, j’aimerais travailler davantage. Mais je ne trouve pas d’emploi, je ne reçois que des refus. On nous reproche toujours de ne pas être assez flexible quand on élève seule ses enfants. On ne nous laisse pas notre chance, c’est ça qui est dur.

Comment faites-vous au quotidien ?

Notre vie est un perpétuel renoncement.

Ce qui est particulièrement douloureux pour moi, c’est de devoir toujours dire non quand les enfants souhaitent quelque chose. Nous n’avons simplement pas les moyens d’aller au zoo ou de faire de la luge. Ce sont des moments où je suis sur le point de craquer.

Qu’est-ce qui vous donne de la force ?

Mes enfants. Sans eux, je n’y arriverais pas. J’aimerais tant qu’ils soient heureux et j’aimerais leur en donner davantage, mais je ne peux pas.

Il y a en Suisse près de 200 000 mères et pères qui élèvent seuls leurs enfants.

Parmi eux, une personne sur six est en situation de pauvreté, la plupart étant des working poor, c’est-à-dire des gens qui, malgré une activité professionnelle, gagnent trop peu pour entretenir leur famille. Et la pauvreté est héréditaire. Il est prouvé que les enfants de familles pauvres se retrouvent à leur tour en situation de pauvreté une fois adultes.

Caritas appelle l’opinion publique, la classe politique et les milieux économiques à agir. Elle réclame des solutions de garde à des prix abordables, de meilleures conditions de travail et des prestations de soutien pour les familles monoparentales en situation de pauvreté.

Par un don, vous pouvez soulager de manière importante des familles astreintes au minimum vital et soutenir des offres d’aide comme les Épiceries Caritas et les magasins de seconde main, la consultation sociale et le service Dettes conseils, la CarteCulture, des vacances gratuites et le projet de parrainage « avec moi ».

Compte postal : 60-7000-4 Pour les dons en ligne : agirtoutsimplement.caritas.ch/suisse

ENFANT MIGROS

Un petit coup de fouet Andy Wolf, spécialiste des médias à Lucerne, avoue être devenu un «enfant Migros» un peu par hasard, à l’adolescence. A 47 ans, sa fidélité envers l’enseigne orange n’a jamais failli, bien au contraire.

Texte: Lukas Hadorn Photo: Christian Schnur (Montage: Vivai)

Depuis quand êtes-vous un «enfant Migros», Monsieur Wolf?

Depuis mon adolescence. J’ai grandi à Neuenhof, en Argovie. Il n’y avait que deux commerces: un Usego et une Migros, où les jeunes se retrouvaient.

Nous passions des heures assis à la fontaine, en mangeant des glaces Migros!

Ces souvenirs influencent-ils votre comportement de consommateur?

Ma fidélité à l’enseigne résulte d’un mélange de nostalgie et d’habitude. Je fais partie des consommateurs qui, une fois convaincus, restent fidèles à vie. Mais qui sait, peut-être qu’en d’autres circonstances, je serais devenu un «client Coop»!

Votre attachement à Migros vous semble donc surtout lié à la consommation de produits alimentaires?

Oui, absolument. Même s’il m’est déjà arrivé de me promener dans un parc Pré Vert ou de faire du sport dans un centre de fitness Migros. J’ai aussi vu l’excellent film consacré à Gottlieb Duttweiler.

J’apprécie l’engagement de Migros face à sa responsabilité sociale, mais il s’agit d’un facteur qui ne m’influence pas vraiment ou alors, de façon inconsciente.

A quels produits ne pourriez-vous pas renoncer?

Aux souris au chocolat, à la mélasse, à la tourte Sacher, au sirop de framboise,

à l’Ice Tea, ainsi qu’aux oursons en gélatine. Sans oublier la glace au chocolat et les Risoletto!

Vous aimez beaucoup les sucreries!

(Rires.) C’est vrai! Ma femme s’arrache les cheveux lorsque je fais les courses.

Ceci dit, je n’ai pas une seule carie!

Vous avez un produit culte?

Les barres au chocolat malté. J’ai animé pendant dix ans une matinale à la radio.

Il me fallait être au studio dès 4 h du matin. N’étant pas un buveur de café, j’avais besoin de sucre pour me donner un coup de fouet. Mon petit-déjeuner se composait d’un chocolat froid, d’un yogourt à la fraise et d’une de ces barres.

Comment s’appellent-elles d’ailleurs?

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barre au

petit-déjeuner

”

Je prenais un chocolat froid et un yogourt à la fraise à la maison, puis une barre SportVit au bureau… Comment peut­on avaler tout ça au réveil? «J’ai sans doute un bon métabolisme!», concède Andy Wolf avec un sourire.

SportVit?

Oui, c’est ça! Comme j’ai de la peine à me souvenir du nom des produits, je me repère aux emballages. Du coup, je suis perdu lorsqu’ils changent. Mais heureusement, à Migros, beaucoup de produits restent tels quels.

Y a-t-il un produit dont vous déplorez la disparition?

(Il réfléchit.) Oui, les flans au caramel, ceux qui étaient dans un pot en forme de trapèze. Je crois qu’ils n’existent plus.

A moins que seul leur conditionnement ait changé? l

Etes-vous aussi un enfant Migros? Ecrivez-nous à: vivai@mediasmigros.ch

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” Une

Facts

& Figures

Un vrai classique! Cela fait déjà 50 ans que SportVit fait partie de l’assortiment Migros. Les dés au malt enrobés de chocolat contiennent 12 vitamines et deux types de minéraux. Depuis les années 1960, ils ont accom­ pagné de nombreux petits Suisses en course d’école.

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Les cheveux ont-ils besoin d‚une protection solaire ?

Oui, les cheveux sont sensibles aux rayons UV! Combiné à l’eau de mer ou au chlore des piscines, le soleil les met à rude épreuve. Ils se dessèchent et se décolorent, qu’ils soient teints ou naturels. Pour éviter l’effet paille, mieux vaut les protéger en prenant les devants. Un chapeau offre la meilleure des protections. A défaut, optez pour un spray capillaire avec filtres UV. Les produits spécial coloration avec filtres UV intégrés préservent l’éclat de la couleur et apportent un complément de soin. Vous trouverez quantité d’astuces pour sublimer toutes les chevelures sur www.schwarzkopf.fr.

Peut-on se passer de déo ?

En été, l’application quotidienne d’un déodorant fait partie des gestes d’hygiène incontournables. Or, qu’en est-il des sels d’aluminium présents dans la plupart des produits sur le marché? Ces composants font débat, car on les suspecte de favoriser le cancer du sein. Le professeur Peter Itin, médecin-chef du service Dermatologie à l’hôpital universitaire de Bâle, relativise: «Il n’existe pour l’heure aucune preuve scientifique d’un lien entre les sels d’aluminium et le cancer du sein. Quoi qu’il en soit, seuls les antitranspirants contiennent du chlorure d’aluminium. Les déodorants classiques, qui se contentent de neutraliser les odeurs désagréables, en sont exempts.» Par principe, on évite d’appliquer un déo sur une peau lésée ou irritée.

Des intolérances aux parfums pouvant conduire à des allergies de contact ont aussi été observées dans de très rares cas.

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Des questions avant l‚ été ?

De nouvelles interrogations se font régulièrement jour quant aux soins à adopter lors d’expositions au soleil. Voici des réponses.

Texte: Gisela Femppel

SOINS SPÉCIAL ÉTÉ

CORPS ET ÂME

Comment avoir de jolis pieds tout doux ?

«La corne s’élimine à sec avec une râpe», commente Lotti Madera, pédicure installée à Coire. On peut alors enchaîner avec un gommage, puis un bain chaud, pour bénéficier en prime d’un délicieux effet relaxant. Pour avoir des pieds tout doux, Lotti Madera recommande de les hydrater tous les jours avec soin. En cas de callosités incrustées, privilégiez les crèmes contenant de l’urée.

De jolis pieds impliquent aussi des ongles soignés. Ces derniers doivent être coupés bien droits à l’aide d’un coupe-ongles. Repoussez ensuite doucement les cuticules, puis terminez la mise en beauté de vos pieds en appliquant un vernis lumineux.

La crème solaire empêche-t-elle la synthèse de la vitamine D ?

Une bonne protection solaire s’avère indispensable pour se protéger des risques de cancer de la peau. En même temps, de récentes études conduites auprès de personnes âgées confirment l’importance de la vitamine D pour la santé des os, mais aussi pour la musculature.

Alors que cette vitamine est synthétisée par la peau sous l’effet des rayons UVB, une protection solaire correctement appliquée bloque en grande partie ce processus. C’est pourquoi Heike Bischoff-Ferrari, professeur de gériatrie et chercheuse en gérontologie, conseille un apport supplémentaire en vitamine D sous forme de compléments alimentaires de novembre à mai, période où, sous nos latitudes, le soleil n’est pas assez présent pour assurer un apport suffisant en vitamine D. Mais dès le retour des beaux jours, il faut quand même s’en protéger en appliquant généreusement sa crème solaire.

Une épilation sans irritation,

© Coliena Rentmeester/Trunk Archive

est-ce possible ?

Le rasage mécanique est la méthode la plus simple et la plus rapide pour faire peau douce. Afin d’éviter les rougeurs, il s’effectue toujours sur peau humide avec un gel ou une mousse à raser. Les lames pourvues de plaquettes lubrifiantes offrent un confort de glisse optimal.

Brigitte Scheller, de l’institut de beauté Delgada, à Zoug, conseille d’appliquer ensuite une lotion hydratante à l’aloe vera. Les crèmes dépilatoires éliminent elles aussi poils et duvets en un clin d’œil, mais certains composants chimiques entrant dans leur composition peuvent induire des réactions allergiques sur les peaux sensibles. Enfin, l’épi­ lation à la cire offre les résultats les plus durables, mais c’est aussi l’option la plus douloureuse. Pour un usage à domicile, les bandes de cire froide ont notre faveur.

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TOUS EN SELLE

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a pratique du vélo convient à tous: enfants, adultes, seniors, sportifs, aventuriers ou pendulaires. Depuis l’invention du vélocipède à pédale il y a environ 130 ans, sa forme a peu évolué.

La structure est toujours simple, mais les détails – et la personne qui pédale – font la différence. Moyen récréatif ou d’évasion pour certains, le vélo représente, pour d’autres, un défi sportif ou un simple mode de locomotion.

Héroïsme, évasion et audace

Daniel Eberli possède deux vélos. Un vélo de course high-tech, avec lequel ce médecin et triathlète zurichois s’entraîne une fois par semaine autour du lac de Greifensee ou de l’aéroport. L’autre est un ancien modèle sorti de l’atelier Meier d’Oerlikon avec lequel il participe à l’Eroica, une course organisée chaque automne sur les routes pavées de Toscane.

«C’est l’occasion de s’évader du traintrain quotidien», affirme-t-il.

Pendant six mois, il a restauré ce vélo, recherché des pièces d’origine et récolté des conseils auprès des anciens du vélodrome de plein air d’Oerlikon.

«C’est le même modèle que le premier vélo cinq vitesses qui a participé au Tour de France», explique le docteur Eberli.

Pour faire une arrivée stylée en Italie, Daniel Eberli s’est procuré d’anciens bidons. Son cuissard lui avait été fourni par l’un de ses amis âgé de 90 ans, et les chaussures d’époque ont été achetées aux enchères en Californie, via Internet. «Sur l’Eroica, il n’y a pas de contrôles stricts», ajoute-t-il, «on roule avec du vieux matériel sur des routes non carrossables.»

Les coureurs en maillot de laine endurent la fatigue. Tout comme autrefois, le ravitaillement se compose de pain blanc accompagné de sucre et de vin.

Le premier grand voyage à vélo de Myrtha Kaufmann, une veuve de 44

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71 ans qui vit à Stettfurt, en Thurgovie, l’a conduite aux portes de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle. C’était il y a 6 ans. Elle avait eu le désir de découvrir de nouveaux horizons après avoir perdu son mari. Elle raconte qu’elle s’était sentie submergée, qu’elle avait ressenti le besoin de s’évader. «Vers l’Espagne», précise-t-elle, «c’est comme ça que tout a commencé.»

Le marchand de cycles local lui a conseillé un vélo de tourisme argenté avec moyeu à vitesses intégrées qui coûtait 5000 francs. «Je l’ai acheté sans trop réfléchir», se souvient Myrtha Kaufmann.

Puis elle s’est lancée. Depuis, elle affiche plus de 20 000 kilomètres au compteur.

Elle précise: «Mon vélo a 14 vitesses, mais je n’en utilise que neuf.» Après SaintJacques, elle s’est attaquée au cercle polaire: 8250 kilomètres jusqu’à Hammerfest, en Norvège, et retour. En 14 semaines.

Durant ses périples, elle passe dix heures par jour en selle, parcourant des étapes d’environ 120 kilomètres.

Bien qu’elle ne réserve jamais son hébergement à l’avance, elle n’a aucun problème pour trouver un endroit où dormir.

«Je rencontre toujours des gens serviables.

Ils s’attroupent autour de mon vélo et veulent tout savoir.» Dernièrement, elle est venue à bout des 4500 kilomètres qui séparent Anchorage de Vancouver en sept semaines, à travers les étendues sauvages de l’Alaska et du Canada. Elle n’a trouvé que des campings et a dû, pour la première fois, dormir sous tente. «Je n’avais pas du tout peur des ours», affirme-t-elle.

Au final, on n’est jamais vraiment seul et la nourriture est rangée dans des conteneurs étanches. «Mais je crois que j’ai eu de la chance.»

Une seule vitesse suffit au bonheur du Bernois Patrick Seabase. Avec son fixie sans vitesse, sans freins ni roue libre, il se lance à l’assaut des cols. Au sud du

© Getty Images

BOUGEZ !

Heureux à vélo Parce qu’il permet de se déplacer à la force des mollets, à l’air libre, et en se jouant des bouchons, le vélo séduit de plus en plus. En version electrique aussi.

Texte: Daniel Stehula Portraits: Marvin Zilm Vivai 3/15

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BOUGEZ !

TOUS EN SELLE

Gothard, la Tremola et ses pavés compte parmi ses préférés. «J’adore ce qui est monumental, les collines ne m’intéressent pas», lance-t-il. Plus le défi est corsé, plus forte est la motivation de vaincre la montagne avec un vélo conçu pour la plaine. «Le cyclisme est une passion», affirme Patrick Seabase, et une école de la vie: «Ce qui est facile à atteindre n’apporte pas de véritable victoire.» En montagne, il n’a aucun moyen de se reposer.

L’ascension est une vraie lutte. Et pendant la descente, il doit mouliner aussi rapidement que ses jambes le lui permettent, car sans la roue libre, les pédales tournent à une vitesse de 70 tours/minute. Quant au freinage, Patrick Seabase est contre: «Avec ce vélo, tu dois être dans le coup.

Tu es comme attaché sur une fusée.» Il a acheté son premier vélo de piste il y a neuf PUBLICITÉ

Série TS Le style allié à la polyvalence. flyer-bikes.com

URBAN 46 Vivai 3/15

ans et s’est lancé dans les sorties sportives il y a maintenant quatre ans. Aujourd’hui, il a des sponsors et gagne sa vie grâce au cyclisme. Avec d’autres professionnels, il suit des entraînements et peut parcourir jusqu’à 20 000 kilomètres par an. Fabian Cancellara aurait même voulu qu’il prenne le départ du Paris-Roubaix, mais, à son regret, les organisateurs ont refusé qu’il participe avec son fixie.

L’essor du vélo électrique

Le maire de Berne, Alexander Tschäppät, avoue ne pas être particulièrement sportif. Et pourtant, il se rend toujours au travail à vélo. «En ville, le vélo est un mode de locomotion incroyablement pratique», affirme-t-il. A vélo, finis les bouchons et la recherche de place de parc.

Avant, l’élu conduisait une moto, mais

il ne pouvait pas la garer n’importe où. Il s’est converti à l’e-bike dès l’apparition sur le marché du premier Flyer. Ainsi, il grimpe sans problème la côte qui mène chez lui, et il peut aller travailler en costume. Lorsqu’il ne pleut pas, il emprunte même des chemins sur son deux-roues motorisé. «Et je n’arrive jamais en réunion trempé de sueur», ajoute-t-il. En tant qu’utilisateur d’e-bike convaincu, il aurait toutefois des améliorations à proposer.

La plus importante pour lui serait que l’on puisse mieux identifier les vélos électriques dans le flux de la circulation: «Les piétons et automobilistes sous-estiment souvent notre vitesse.»

En attendant, les ventes d’e-bikes ne cessent d’augmenter. En 2014, ils représentaient près d’un vélo vendu sur cinq.

Et leur succès va croissant. l

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Quatre passionnés, quatre vélos radicalement différents 1. Daniel Eberli

2. Alexander Tschäppät

3. Patrick Seabase

4. Myrtha Kaufmann

Ce médecin zurichois de 44 ans possède un vélo de course ancien qui lui permet de voyager dans le temps.

A l’automne, il enfile sa tenue de cycliste nostalgique et enfourche son vieux modèle de vélo à cinq vitesses. Il part pour l’Italie afin de participer à l’Eroica, une course de vélos anciens qui se déroule sur des routes pavées comme il y a 100 ans. Crevaisons comprises.

Le maire de Berne, 63 ans, utilise son vélo électrique pour se rendre au travail.

Converti très tôt à l’e-bike, il a acheté un modèle de la première génération. Depuis, il est resté fidèle à ce moyen de locomotion. Il suit l’évolution des vélos électriques avec attention et apprécie les modèles récents, qui offrent un compromis idéal entre poids et autonomie.

«La passion se nourrit de la souffrance», clame ce Bernois de 32 ans. Il gravit et dévale les cols sur son fixie, un vélo sans vitesse, ni freins ni roue libre. Pour atteindre ces performances exceptionnelles, il parcourt 20 000 kilomètres par an et rame afin d’équilibrer sa musculature. «On n’a rien sans rien», dit-il. Grâce à ses sponsors, il peut vivre du cyclisme et photographie ses plus beaux itinéraires.

Cette jeune septuagénaire de Stettfurt (TG) a acheté son vélo de cyclotourisme il y a seulement six ans. Mais il a déjà plus de 20 000 kilomètres au compteur. Au cours de ses voyages, elle dort avec son vélo dans sa chambre d’hôtel, afin de ne pas tenter les voleurs. Et elle dispose toujours d’une réserve de secours pour trois jours: noix, chocolat, fruits secs, pain suédois, glucose, pommes.

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BOUGEZ !

TOUS EN SELLE

1 " L‚âge moyen de nos

A chacun le sien Nouveaux modèles

clients est en baisse ” Mario Klaus est responsable marketing chez m-way, un spécialiste de l’e-bike.

1. Pour les pendulaires: le Flyer TS 7.70 atteint une vitesse de 45 km/h et jouit d’une autonomie jusqu’à 90 kilomètres. Fr. 4199.

2

A quoi est dû l’incroyable succès des vélos électriques?

Les raisons sont nombreuses.

L’offre est aujourd’hui si vaste que chacun peut trouver le vélo qui lui convient. Les pendulaires profitent de cette alternative pour accroître leur mobilité. Les gens apprécient également la liberté qu’offre ce mode de locomotion.

La motorisation a fait de gros progrès…

La phase de tests sur le long terme est achevée. Les batteries et les moteurs sont désormais fiables et ont une longue durée de vie.

L’assistance motorisée se fait plus en douceur, et l’efficacité ne cesse de s’améliorer.

2. Pour les connaisseurs: le

Cannondale Mavaro Headshok Performance est un vélo de cyclotourisme doté d’une batterie et d’une autonomie de 80 à 190 km. Fr. 3999.

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3. Pour les jeunes: sable, neige, boue, etc., le Haibike Xduro Fatsix passe partout.

Il a des pneus larges pour plus de stabilité et un moteur qui assure une assistance jusqu’à 25 km/h. Fr. 4899.

Dans quelles situations le vélo électrique est-il particulièrement recommandé?

C’est devenu un moyen de transport très répandu en zone urbaine. Aujourd’hui, se déplacer à vélo électrique est considéré comme «cool», et nous constatons que l’âge moyen de nos clients ne cesse de diminuer. Partant, nous estimons que le nombre d’e-bikes en Suisse va bientôt être multiplié par trois, voire huit fois.

4. Pour les parents: l’Urban Arrow est le vélo de transport par excellence pouvant accueillir deux enfants.

Fr. 4499.

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Ces produits sont disponibles dans les filiales m-way. Pour en savoir plus, rendez-vous sur: www.m-way.

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Floradix, le complément alimentaire liquide riche en fer, est désormais disponible sous une forme 100% végétale, idéale pour les adeptes du véganisme et les personnes intolérantes au gluten ou au lactose.

Fatigue, manque d’entrain, stress sont souvent le signe d’une carence en fer. Selon le Dr Beat Schaub, spécialiste en médecine interne, la plupart des femmes en âge de procréer présentent un taux de ferritine trop bas. Troubles du sommeil, états d’épuisement ou perte de cheveux peuvent en résulter. Le fer est en effet un important pourvoyeur d’énergie.

Cet oligo-élément essentiel intervient dans la formation du sang et contribue au transport de l’oxygène dans l’organisme.

Une carence en fer n’est pas une fatalité! Des préparations naturelles riches en fer aident à

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DOSSIER REISEN SFAFSAFKFKKLFHL SFAFSAFKFKKLFHL VOYAGER BELLES ÎLES

De sable et d‚eau Vivre sur une île, c‚ est voir le monde sous une tout autre perspective. Pour Vivai, nous en avons visité deux, une au cœur de la Suisse et une au nord de l‚ Allemagne.

Texte: Harald Braun Photos: Sabine Braun Illustrations: Martin Haake

Faune et flore Plus de 80 % de la superficie de cette île de Frise orientale se situent sur le territoire du parc national de la Mer des Wadden de Basse-Saxe. Durant la belle saison, quelque 400 000 visiteurs viennent y chercher un peu de fraîcheur, mais les amateurs de promenades au bord de l’eau et les amoureux de la nature trouvent toujours un coin au calme où se poser.

Pour explorer les prés salés avec un guide 50

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expérimenté, s’adresser à Johann. Il connaît comme sa poche ces paysages composés de bancs de sable et de pâturages. Il vous fera découvrir des étendues de dunes quasi désertes et de stupéfiants prés salés, où il est risqué de s’aventurer sans guide. La mer monte parfois plus vite qu’une personne qui court. A ne pas manquer: les phoques moines typiques de la région, qui, à marée basse, viennent se reposer dans les bras de mer Wichter Ee et Busetief.

île lointaine

Norderney

n

orderney, la plus vieille station balnéaire allemande, figurait au XIXe siècle parmi les lieux de villégiature de bord de mer les plus chics d’Europe. Aristocrates, artistes, poètes et penseurs aimaient y séjourner. Le jeune Heinrich Heine a écrit de son séjour sur l’île: «La mer était ma seule compagnie – et je n’en ai jamais eu de meilleure. Les nuits au bord de la mer, grandioses, énormes.» Aujourd’hui encore, la fascination qu’exerce Norderney doit beaucoup à ses paysages marins et à ses longues plages de sable. Il n’y a qu’une seule ville. Et encore, elle est plutôt paisible.

Avis aux amateurs de tranquillité et de solitude.

Hébergement L’Inselloft

Bistrot de poissons Le Pirate

Quatre villas composent ce bel établissement. A l’intérieur, les différentes parties du bâti sont judicieusement imbriquées, et la sobriété du design s’accompagne d’un service sympathique et efficace. Studio dès 140 euros, loft dès 210 euros, pour deux personnes et par nuit.

Damenpfad 37-40 www.inselloft-norderney.de Le Seesteg

© Getty Images

Activités et curiosités Norderney n’a rien à voir avec Ibiza – ni même avec Sylt. Et ça, c’est plutôt un point positif. Les vacanciers qui recherchent dans la mer du Nord une île où faire la fête jusqu’au petit matin risquent d’être très déçus par cette région de Frise orientale. Par contre, Norderney est une destination idéale pour les amateurs de fraîcheur marine en été. Et de thalasso. En effet, comme Langeoog, Norderney est connue en Allemagne pour ses bains thermaux et thérapeutiques. Le terme «thalassothérapie» vient du grec «thalassa», qui signifie «mer». A Norderney, non seulement l’eau de mer est utilisée à des fins

thérapeutiques, mais aussi le limon, les algues et même le sable. Pour en savoir plus sur les vertus des ressources locales, voire pour les tester, on peut séjourner au bade:haus Norderney, un magnifique hôtel historique avec un centre de thalasso de 8000 mètres carrés, le plus grand d’Allemagne. Mais pas de souci, ce temple du thermalisme comprend deux grands bains et plusieurs saunas entièrement réservés à la détente. Sur la petite île de Norderney, on peut même voir des films récents au Norderneyer Kurtheater, un fastueux théâtre bâti en 1893 et admirablement conservé, qui fait office de cinéma.

Elégant et extravagant, le Seesteg abrite 16 chambres très luxueuses.

Sans compter que la situation de l’hôtel est sublime et qu’il y a une piscine «infinity» sur le toit-terrasse.

La classe quoi! Le prix est en rapport.

Studio dès 280 euros, loft ou penthouse dès 380 euros, pour deux personnes et par nuit, petit-déjeuner à la carte inclus. www.seesteg-norderney.de

Hôtel Inselloft 51

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VOYAGER

BELLES ÎLES

Tobias Pape

Insa et Nils Klimek

Personnalités de l‚île Il n’aime pas trop parler. Mais agir, prendre les choses en main, là il n’hésite pas. Tobias Pape a trouvé sa place à Norderney. Arrivé il y a 12 ans, il s’est installé ici et n’a aucune intention d’en partir. Des yeux rieurs, laconique, c’est un original doté d’imagination.

En 2012, Tobias Pape a décidé, comme ça, de devenir brasseur. Il a mis deux cuves de brassage et installé un restaurant avec une petite scène pour des concerts en live dans sa maison. Il a étudié des ouvrages sur le brassage de la bière, puis il a inscrit «Norderneyer Brauhaus» sur la vitre, accompagné de la simple phrase «Là où on boit de la bière». Il a rencontré un tel succès qu’il n’arrive pas à satisfaire la demande en été. Grâce à des personnalités entreprenantes et créatives comme Tobias Pape, Norderney est en train de vivre un renouveau culturel.

Insa et Nils Klimek, par exemple, le couple à la tête de l’Inselloft, ont importé sur l’île un style décontracté et chaleureux. On se sent chez eux comme chez des amis, qui auraient très bon goût. Et la qualité du service y est irréprochable. Des petits pains faits maison, 34 chambres joliment décorées, un salon confortable, où les hôtes peuvent prendre un thé ou un verre de vin, gracieusement offerts, au coin du feu.

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Bonnes adresses

Gastronomie

Situé dans un pavillon de type années 1960, avec de grandes baies vitrées donnant sur la plage, le Milchbar est l’endroit idéal pour admirer le coucher de soleil sur Norderney.

Ce bar à cocktails propose en outre une petite restauration. C’est un lieu culte sur l’île. En été, il faut faire preuve de patience pour trouver une place. Même chose au restaurant Weisse Düne, aménagé dans une maison en bois toute en longueur et à la déco design, dans un environnement spectaculaire, au milieu des dunes. On y déguste une cuisine de haut niveau (donc pas bon marché), dans un cadre rustique mais stylé.

A Norderney, toute personne qui veut être vue est amenée à se rendre un jour ou l’autre au Weisse Düne.

Weisse Düne

De l’extérieur, le bâtiment tient de la remise et de la cabane en bois. Mais la décoration intérieure est sublime, la cuisine, absolument délicieuse, et le lounge, simplement fabuleux.

C’est définitivement l’un des endroits les plus branchés de l’île, un lieu de rendez-vous sélect au milieu des dunes. www.weisseduene.com Friedrich

Au cœur de l’île, le Friedrich propose une petite carte, mais de qualité, dans une ambiance dépouillée et élégante. Le pain et les gâteaux sont faits maison. Il y a également six appartements de vacances à louer. www.friedrich-norderney.de

Carte d‚identité D’une surface de 25 km², Norderney est la deuxième plus grande île de Frise orientale. Elle mesure 14 kilomètres de long, et sa largeur n’excède pas 2,5 kilomètres.

Située entre Juist et Baltrum, Norderney est au cœur du parc national de la Mer des Wadden de BasseSaxe, fondé en 1986 et inscrit au patrimoine naturel de l’UNESCO depuis le 26 juin 2009. L’île possède un réseau de 80 kilomètres de chemins de randonnée et pistes cyclables ainsi que 14 kilomètres de plages de sable. Le bade: haus Norderney est le plus grand centre de thalasso d’Allemagne.

Prendre un cocktail au Milchbar

Se donner rendez-vous au Weisse Düne

île proche

Ile Saint-Pierre es îles ont toujours eu une dimension fascinante. lCelle de Saint-Pierre, avec son charme nostal-

gique et son atmosphère paisible, attire les âmes romantiques. Soit, c’est une destination très courue pour les courses d’école et les excursions, mais l’esprit du passé y reste bien présent. Le charmant pavillon au toit en forme de bulbe ou le cloître historique transformé en un bel hôtel en témoignent.

Et font naître un désir de retraite silencieuse – mais sans ascèse.

Texte: Petra Koci

Carte d‚identité Les visiteurs

© Hôtel-restaurant Ile Saint-Pierre, iStockphoto

La personne la plus célèbre ayant séjourné sur l’île est Jean-Jacques Rousseau, qui y a passé six semaines en 1765. Mais Goethe, l’impératrice Joséphine et les rois de Prusse et de Suède ont aussi vécu sur cette bande de terre.

Aujourd’hui, les lieux sont plutôt fréquentés par des jeunes mariés et leurs invités, des participants à un séminaire ou à une fête d’entreprise ainsi que des amoureux de la nature.

Situation: l’île Saint-Pierre

est une longue langue de terre qui s’avance dans le lac de Bienne. Sur la rive sud, elle est reliée à la petite ville d’Erlach par un pont.

Accès: A pied ou à vélo d’Erlach. L’île est desservie par des bateaux de ligne (www.bielersee.ch) et un bateau-taxi, la Navette (pour réserver, appeler le: 079 760 82 60).

Période idéale: de mimars à fin octobre, car l’hôtel-restaurant Ile SaintPierre est alors ouvert (www.st-petersinsel.ch)

Faune et flore L’île Saint-Pierre est un petit paradis pour les lapins sauvages et les colverts.

La circulation automobile y est interdite, et une grande partie de sa superficie est classée en réserve naturelle. Une aubaine pour de nombreux oiseaux aquatiques et espèces migratrices. Le bruissement des roseaux qui bordent le chemin des Païens accompagne les promeneurs qui arrivent sur l’île à pied. Les mouettes poussent leurs cris non loin du rivage, tandis que les trilles du loriot, soutenus par un chœur mixte de chanteurs à plumes, s’élèvent à l’ombre de la forêt. Sur la rive ouest, les pins qui se détachent sur les eaux turquoise confèrent à ce coin de terre une ambiance méditerranéenne.

Activités et curiosités

Mets et vins

Se promener, grimper jusqu’au pavillon et sentir l’énergie qui émane de ce lieu, ou faire une pause gastronomique au restaurant aménagé dans l’ancien cloître. La principale curiosité de l’île est la chambre de Jean-Jacques Rousseau, plutôt spartiate, où sont exposés des manuscrits du philosophe.

Les moines du Moyen Age ne boudaient pas les plaisirs terrestres. Les vignobles de l’ancien cloître produisent des crus gouleyants, servis au restaurant Ile Saint-Pierre en accompagnement de la sandre ou de la perche du lac, ou alors du bœuf NaturaBeef provenant de l’unique éleveur de l’île.

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Mais encore…

L‚Europe regorge de jolies îles.

Nous en avons sélectionné quelques-unes, proches ou lointaines, qui invitent à s‚évader pour un jour ou plus.

Ile aux Dames

Après tout, elle nous appartient un peu, cette presqu’île du lac de Constance.

Accessible en bateau ou en barque depuis la rive suisse, elle offre un visage chaleureux aux visiteurs qui y débarquent sur sa digue bordée de peupliers. Le charme de l’île de Reichenau vient de sa tradition écologique et de son cloître.

Depuis cette année, un hôtel flambant neuf, l’Inselglück, accueille les visiteurs. www.meininselglück.de.

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Ufenau / Lützelau Dans la partie supérieure du lac de Zurich, près de la digue entre Pfäffikon et Rapperswil, se trouvent deux petites îles, Ufenau et Lützelau. Même si la première est desservie par bateau d’avril à octobre, inutile de prévoir bikini et short de bain: depuis plus de 1000 ans, l’île est la propriété de l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln, et la baignade y est interdite. Pour barboter, rendez-vous sur l’île voisine de Lützelau en bateau à moteur ou bateau-taxi. Quoi qu’il en soit, elles sont aussi belles l’une que l’autre.

© GettyImages, iStockphoto, Keystone, Laif, Shutterstock

Reichenau

Elle vaut le détour, cette île au petit nom charmant située sur le lac bavarois de Chiemsee. Interdite à la circulation automobile, la Fraueninsel (de son vrai nom Frauenchiemsee) abrite une célèbre abbaye bénédictine, Frauenwörth. Mais ses 300 habitants se réjouissent aussi de la venue de visiteurs masculins.

D’ailleurs, la Herreninsel ou île aux Hommes est bien en vue. Pour en savoir plus: www.chiemsee-inseln.de.

BELLES ÎLES

VOYAGER

Oléron Isola Bella Perles du lac Majeur, au large de la petite ville italienne de Stresa, les Borromées sont constituées d’un trio d’îlots: Isola Bella, Isola Madre et Isola dei Pescatori. Ce petit archipel se visite facilement en une journée, grâce aux nombreuses liaisons maritimes au départ de Stresa, de Baveno, d’Intra et de Pallanza. Outre son palais qui abrite un musée, Isola Bella peut s’enorgueillir de posséder un magnifique jardin baroque.

Avec ses arbres centenaires, ses somptueux parterres de fleurs et ses plantes luxuriantes, il a tout du petit paradis posé au beau milieu de l’eau.

Résistant vaillamment aux assauts de l’océan Atlantique, l’île d’Oléron n’a rien d’une diva. Contrairement à sa voisine l’île de Ré, qui connaît un véritable engouement depuis plusieurs années et cultive le style bon chic bon genre. Sur l’île d’Oléron, plus de 34 kilomètres de plages de sable s’offrent aux visiteurs, qui apprécient son ambiance familiale et son charme typiquement français.

Et c’est, qui plus est, le paradis des huîtres. Mais chut! Au mois d’août, elle est déjà très prisée.

Sylt Cette île de la mer du Nord n’a rien d’un lieu de rendez-vous mondain. Par contre, elle possède des atouts naturels indéniables: des dunes à perte de vue, de charmantes maisonnettes au toit de chaume et un air délicatement iodé. Après une balade dans les vasières ou un tour à vélo, on s’y repose dans un fauteuil-cabine en osier. Pour un séjour de rêve, descendre à l’hôtel Budersand. www.budersand.de.

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gagnants au Tannenhof, un hôtel situé à Weiler, dans la région d’Allgäu, au sud de l’Allemagne. Notre prix comprend 3 nuitées pour 2 personnes, y compris la demipension et un programme wellness («Allgäuer Mädle» pour les dames, et «Allgäuer Bua» pour les hommes) par personne. Pour en savoir plus sur cet établissement, rendez-vous sur le site: tannenhof.com.

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Par carte postale (courrier A): Editions Vivai, concours 3/15, case postale, 8074 Zürich Date limite de participation: 22 juin 2015 Solution du précédent numéro: mouvement Nom de la gagnante: Waltraud Escher, Bertschikon

Les gagnants seront tirés au sort parmi les bonnes réponses des éditions de Vivai dans les trois langues et avisés par écrit. Les prix ne peuvent pas être convertis en espèces. La voie juridique est exclue. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du concours. Les gains n’ayant pas été retirés dans les trois mois suivant le tirage au sort sont considérés comme caducs. Ils ne donnent lieu à aucune contrepartie. Les collaborateurs de la Fédération des coopératives Migros ne sont pas autorisés à participer au concours. Le mot mystère ainsi que le nom du gagnant ou de la gagnante seront publiés dans le numéro 04/15 de Vivai.

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MON COIN À MOI

BEN MOORE

«La plupart des Britanniques ont un café préféré près de chez eux.»

Professeur d’astro­ physique à l’Université de Zurich et auteur, Ben Moore s’intéresse à la création de l’univers et à son devenir ainsi qu’aux formes de vie qui pourraient s’y trouver.

Ce Britannique de nais­ sance joue également volontiers de la guitare électrique. Dans la scène musicale, il est connu sous le nom de «Professor Moore».

l

e Nordbrücke, c’est mon bistrot. J’habite juste à côté. La plupart des Britanniques ont un café préféré près de chez eux où ils se rendent régulièrement: «leur pub». L’atmosphère décontractée de ce bistrot zurichois me rappelle vraiment un peu celle d’un pub anglais. Le bar et les vieilles tables en bois, la décoration nostalgique aussi. Cela est particulièrement perceptible en soirée. J’aime bien venir y faire un tour le soir, deux-trois fois par semaine peut-être. Pour moi, c’est l’endroit idéal pour réfléchir, quand je 58

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suis «bloqué» ou en panne d’inspiration.

En principe, je m’assois au bar ou sur le canapé avec mon petit carnet et je note mes idées, ou je travaille sur mes formules. Pour le livre que je suis en train d’écrire, Da draussen, j’ai dû faire beaucoup de calculs. Par exemple, à quelle distance saurions-nous reconnaître, de la Terre, une Etoile Noire qui foncerait sur nous. L’Etoile Noire, ou Death Star, c’est ce vaisseau spatial destructeur de la taille de la lune dans La Guerre des Etoiles. Curieusement, nous l’aperce-

vrions seulement quand il se trouverait à peine plus loin de nous que notre lune.

Théoriquement, nous n’aurions donc plus que quelques jours pour évacuer notre planète Terre. C’est ce genre de calculs que j’ai faits au bistrot. Je me sens bien dans cet environnement sympathique, tout simple; j’y vais volontiers chercher l’inspiration. Il arrive régulièrement que je tombe sur certains de mes étudiants au bar. Si cela les fait fuir? Pas du tout. Ils trouvent ça bien.» l Propos recueillis par Petra Koci

© Ornella Cacace

Le café Nordbrücke

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