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Article par Tom Mansuy, journal- iste invité continued on

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and organizing ourselves for the anglophone and francophone training sessions .

We took a little hiatus but came back with one of our best events yet – our Alwanat safe space dinners. These are an opportunity for students to come and talk over good food and company. But, it also affords members the chance to share their experiences of racism in a safe space where what they say will not be trivialised or debated. We can all empathize with each other given our shared experiences. We also welcome allies to come and learn more about the lived experiences of POCs and talk about how they can help the movement.

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We also worked with different associations, co-organising the Arab Student Organization x Alwanat x Sciences 360 HAFLA party which was a celebration of Middle Eastern food and music with henna, shisha, and good vibes all round. The semester ended with our first ever in-person conference with the author of “Illegitimes,” Nesrine Slaoui, a former Sciences Po student herself. She talked about her book and navigating environments such as our university as a Brown, Muslim woman from a low socioeconomic background.

This semester, Alwanat is hoping to build on the momentum we have already created and have more dinners, parties and, of course, conferences so that we can share fun, exciting, and informative spaces with the entire campus community. We want to continue engaging the campus in important conversations about everyday racism on and off campus-as well as topical issues for us as students of the MENA region. We are always open to anyone interested in our activities, so if you want to join us please feel free to approach any member of the board to chat!

La Provence et la Catalogne:

deux soeurs à l’histoire entrelacente

Article par Tom Mansuy, journaliste invité

“Je bois à la Catalogne, notre sœur! à l’Espagne, notre amie! À la France, notre mère.” Ces quelques mots sortirent tout du droit du discours félibrigéen qu’eut tenu le très grand Frédéric Mistral en 1868. Intitulé Ço que voulèn (“Ce que nous voulons”), le poète provençal y fait l’éloge de notre belle Provence et espère raviver l’esprit nationaliste qui quelques décennies plus tôt anima chacun de ses habitants. Il blâme les capitales de Paris et Madrid pour élever des enfants dans le dédain de leurs coutumes maternelles. Frédéric Mistral n’est autre que le visage de la Provence, un homme qui se battu corps et âmes pour une renaissance du Provençal, pour la reconnaissance d’une langue mourrante qui fût jadisse celle d’un peuple fier et libre.

Des Grecs fondateurs de la colonie de Massalia (Marseille) aux Romains instigateurs de la Pax Romana et à l’origine des theâtres, des acqueducs, des thermes, et des amphithéâtres dans la région en passant par les Ostrogoths, les Mérovingiens, et les Carolingiens, tous eurent une influence sur la Provence que nous connaissons aujourd’hui. C’est cependant au peuple barcelonais et à l’amitié catalane que cet article rendra hommage. Une histoire dont les premières traces remontent à l’année 1125,

date à laquelle un traité est signé établissant un comté de Provence au Sud sous l’autorité de la Maison de Barcelone et un au Nord sous domination toulousaine. Le Rhône devient pour la première fois une frontière politique. Le royaume des Catalans s’étale désormais de Barcelone jusqu’aux Alpes. Cette période historique marque aussi le début d’échanges inter-culturels entre les deux peuples, échanges qui perdurent encore aujourd’hui. Si les drapeaux barcelonais et provençal sont très ressemblants, ce n’est pas un hasard. En effet, le journaliste Charles Cartigny affirme que le plus ancien sceau portant les armoiries aux quatres pals sur fond d’or n’est pas catalan mais bien provençal. Il est conservé aux Archives Départementales des Bouches-du-Rhône. Lors de son règne en Provence, le comte Bérenger auraient ramené cette armoirie en Catalogne et l’aurait proclamé en tant qu’emblème officiel de son royaume, donnant naissance aux quatres bandes horizontales de couleur rouge sur fond doré.

La politique d’expansion que menèrent les Catalans au XIIIe siècle se traduisit par une catalanisation des territoires occupés. Les Catalans installèrent une forte administration notamment à Aix-enProvence qui perdurera jusqu’en 1501, date à laquelle le Parlement d’Aix-en-Provence est réformé à la suite de l’annexion de la Provence par le puissant roi de France Louis XVI. Les Catalans rendirent aussi obligatoire l’apprentissage de leur langue. Ainsi, au XIIIème siècle toute la côte méditerranéenne parla catalan et ce ne fut pas sans influencer les dialectes locaux qui pendant un siècle d’occupation se mélangèrent doucement à la langue administrative. Aujourd’hui, on retrouve encore des traces du catalan dans le provençal moderne si bien que certains linguistes

La politique d’expansion que menèrent les Catalans au XIIIe siècle se traduisit par une catalanisation des territories occupés. Le provençal se remet tout doucement de la période linguicide fin XIXe siècle où les châtiments corporels avait pour but de rendre honteux son usage.

Drapeau Catalan CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons comme souligne justement Alain Barthélemy “le provençal habite dans la tête d’un nombre notable de nos concitoyens mais il en sort plus difficilement.” En quelques chiffres, le provençal est le deuxième dialecte le plus parlé en France et est présent dans 32 départements même si des variations régionales sont à noter. Le provençal se remet tout doucement de la période linguicide fin XIXe siècle où les châtiments corporels avait pour but de rendre honteux son usage. Parmis les punitions, on retrouvait un usage fréquent des coups de régle sur les doigts lorsqu’un élève parlait dans sa langue régionale. C’est ainsi que l’on constate dans de nombreuses régions la coexistence de la génération des arrières-grands-parents monolingues, des grands-parents bilingues mais dont la langue maternelle n’était pas le français, celle des parents bilingues passifs et enfin celle des enfants monolingues

francophones après 1960. Cependant, nous voyons aujourd’hui des signes annonciateurs de changement aussi petits soit ils. Qui aurait cru voir la création d’un professorat “Je bois à la Catalogne, notre soeur! à l’Espagne, notre amie! À la France, notre mère”. de langues régionale avec son propre concours de recrutements? Qui aurait cru voir la télévision française s’ouvrir aux langues de France? Qui aurait cru même voir des politiciens commencer à réfléchir à des solutions pour encourager leur pratique? L’héritage provençal est là, et il ne faut pas chercher bien loin pour le trouver. Il subsiste dans une hybridation avec le français. Escamper, rouster, garrouile, pèguer, brayer, certains mots provençaux sont quasiment même passés dans l’usage national comme fadat, fondut, et minot. La langue provençale est loin d’être morte même si son nombre de locuteurs est en déclin. Les politiques linguicides du gouvernement français sont les principales responsables de ce déclin, une chute que son homologue catalan n’a pas ou peu connu.

le considèrent comme un dialecte occitan. La question “parlez-vous français?” se traduit par “parlatz francés?” en provençal et par “parles francès” en catalan. On y voit bien les similitudes.

En 1867, Victor Balaguer, écrivain Catalan, se révolte contre le rattachement de la Catalogne à la couronne d’Espagne. Menacé de mort, il s’exile avec sa famille et est chaleureusement accueilli par les félibriges, de fiers Provençaux. L’amitié entre Occitans et Catalans sera solennellement scellée le 30 juillet 1867 par la remise par les Catalans d’une coupe d’argent, créée par l’Avignonnais Fulconis qui refusa d’être payé pour son travail lorsqu’il apprit la destination et le sens de cette coupe. Quel beau symbole d’amitié entre deux peuples! Cette coupelle représente deux femmes. L’une d’elles, la Provence a posé son bras droit autour du cou de la Catalogne comme pour lui marquer son amitié tandis que la Catalogne a mis sa main droite sur son cœur en guise de remerciement. Ce tendre geste décrit les Catalans comme des lointains frères et perpétue une amitié qui perdure encore aujourd’hui.

La diversité linguistique permet d’échapper à la pensée unique. Frédéric Mistral en été convaincu lorsqu’il fonda en 1854 le Félibrige, une association littéraire s’assurant la défense des cultures régionales traditionnelles. Il y écrivit le Tresor dou Felibrige qui reste à ce jour le dictionnaire le plus riche de la langue occitane. A l’heure actuelle, nous ne disposons d’aucune enquête officielle pour mesurer la pratique du provençal. Après hypothèses, on oscille entre un nombre de 100,000 à 400,000 personnes capable de parler sur les 4,5 millions de Provençaux. Précisons que ces statistiques ne comprennent

Cependant, nous voyons aujourd’hui des signes annonciateurs de changement aussi petits soit ils. Qui aurait cru voir la création d’un professorat de langues régionale avec son propre concours de recrutements? Qui aurait cru voir la télévision française s’ouvrir aux langues de France? La langue provençal est loin d’être morte même si son nombre de locuteurs est en déclin. Les politiques linguicides du gouvernment français sont les principales responsables de ce déclin, une chute que son homologue catalan n’a pas ou peu connu.

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