Mayotte Hebdo n°797 aperçu gratuit

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S O M M A I R E 26 MAI 2017

6/7 ÉVÉNEMENT CODE DU TRAVAIL : CE QUI VA CHANGER (OU PAS) 8 À L’AFFICHE LE XV DE FRANCE À MAYOTTE 10/15 DOSSIER ILS FONT RIRE MAYOTTE 24/27 LITTÉRATURE CONCOURS DE NOUVELLES : LES GAGNANTS 28/32 ACTUALITÉ/ RÉSULTATS/CLASSEMENTS

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TRIBUNE LIBRE

AVÉ EPFAM !

D

onc, l’EPFAM en l’occurrence l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte est né, et surtout, son premier président vient d’être nommé en la personne de Jacques Touchefeu, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts et jusqu’alors directeur général de l’établissement public d’aménagement Orly Rungis Seine Amont. Amen !

Tout cela pour dire que l’État se réveille peu à peu pour se donner les moyens de régler les problèmes de la propriété des terres à Mayotte. Mais attention à ce que cela ne tourne pas à la farce ! Et je m’adresse particulièrement aux élus mahorais, ceux qui siègeront au conseil d’administration de cet établissement. Pour construire son cadastre actuel la France a pris son temps, et elle a même travaillé avec les services de l’Église. Le plan cadastral a été d’ailleurs construit par commune et notamment pour remédier aux injustices fiscales issues de l’Ancien Régime. Par conséquent, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi à Mayotte, ou de calquer ce qui se fait aujourd’hui en métropole parce que l’on est pressé, mais prendre son

temps et bien comprendre la réalité mahoraise.

C’est-à-dire que l’indivision, en tant que modalité d’appropriation de la terre, transmise de génération en génération, renvoie à des pratiques et à des représentations très différentes des pratiques et des représentations françaises. En effet, la plupart du temps, les Mahorais se sont partagés la terre familiale à l’amiable, sans formaliser ce partage. Des filles ont hérité par le processus matriarcal, d’autres par la culture vivrière, de génération en génération… Et surtout des villages mahorais ont été toujours érigé en plaine. Ce n’est donc pas un hasard si beaucoup de mahorais sont aujourd’hui sur la zone des 50 pas géométriques. C’est l’organisation de la vie et des arrangements sociaux qui ne sont pris en charge par aucun texte législatif ou réglementaire : le travail de cet établissement doit d’abord se pencher sur ces situations, sinon ça sera simplement de la casse. Cet établissement devra aussi travailler sur les archives des cadis pour dénouer un certain nombre de problèmes – comme la France l’a pratiqué avec l’Église en son temps – pour avoir des titres de propriété originels, couvrant, peut-être, les

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droits des héritiers, ou pouvant mener à des partages moins conflictuels.

Se pencher également sur ceux qui se sont appropriés des terrains qui ne sont pas les leurs, parce qu’ils maitrisaient mieux le cadre juridique, notamment la règle de l’occupation au-delà des dix ans. Car, oui, certains Mahorais ont été spoliés à travers cette règle…

Bref, sortir de l’insécurité foncière à Mayotte suppose avant tout de comprendre le foncier à Mayotte. Ce la suppose aussi de l’appréhender comme un phénomène social total, et de bien circonscrire les nombreux accommodements et arrangements sociaux et traditionnels autour de la propriété de la terre, car le problème de l’indivision et de l’absence d’immatriculation a une histoire dans cette île. Ce n’est nullement le fruit du hasard !

Cependant, ce travail ne sera pas fait si nos élus, notamment nos dix-sept maires, se rendent là-bas sans avoir travaillé leur dossier, ou bien s’ils se contentent de dire “oui” au président du conseil d’administration et “oui” aux représentants de l’État. [ MHSO

LES COMMENTAIRES SUR NOTRE PAGE FACEBOOK À propos de la liste des 32 candidats aux élections législatives.

“S’il y avait autant de monde pour conduire des projets à Mayotte on aurait débloqué pas mal de problèmes. On ne peut pas faire des primaires pour les législatives? Ça nous évitera de perdre du temps avec autant de candidatures.”

Mxll Stana Yamani “Trente-deux candidats pour deux circonscriptions! Quelle honte! Les charognards partent à la conquête du pouvoir, comme en métropole!”

Romain Lbt “Et c’est parti pour le bordel”. Abra Angatahi À propos de l’inauguration de l’amphidrome Karihani “Je suis jaloux de la route littorale que les Réunionnais construisent sur la mer pour relier Saint-Denis et la Possession. Nous on veut des révolutionnaires à la tête du pays.” Doss Maoulida “Bravo. Voilà un bien d’utilité publique. Bon pour l’économie et la fluidité des biens et des hommes.”

Moussa Attoumani

LE TWEET DE LA SEMAINE Bcp de reportages idylliques sur #Mayotte (FRANCE) mais trop peu sur la misère, la malnutrition, la faim ... @ACAMUSBZH

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