Mayotte Hebdo n°787 aperçu gratuit

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S17 MARS O 2017 M M A I R E 6/7 VISITE MINISTÉRIELLE ÉRICKA BAREIGTS “EAU SECOURS” DE MAYOTTE 10/11 RETOUR SUR LA VISITE DE LA SECRÉTAIRE D’ÉTAT À LA VILLE LA RÉNOVATION URBAINE SERA LONGUE “MAIS NOUS Y ARRIVERONS” 12/13 DAHI ALDAHER, RÉFUGIÉ SYRIEN HANTÉ PAR LES BOMBES 14/15 J’AI TESTÉ POUR VOUS L’APNÉE AVEC UN CHAMPION DU MONDE 16 AUTO-MOTO LA PEUGEOT 3008 EST ARRIVÉE À MAYOTTE 18/23 TROPHÉES MAHORAIS DE L’ENTREPRISE, 5ÈME ÉDITION : LA CÉRÉMONIE A TENU SES PROMESSES 24/27 MUSIQUE ALPAJOE MUSIK : UN LABEL MAHORAIS À PARIS 28/31 SPORT ACTUALITÉ/RÉSULTATS/CLASSEMENTS

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CE QUE VOUS EN DITES

MONSIEUR LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DES SERVICES, “Gouverner, c’est administrer”, disait Léon Blum, alors Président du Conseil du Front populaire en 1936. Cependant, le quotidien de l’activité administrative et de la prise de décision consacre avant tout la mise en œuvre d’actions publiques concrètes. C’est autant d’exigences procédurales, donc des compétences et une ouverture d’esprit certaine. Tout cela combiné, montre alors pour moi et suivant l’expérience, que, en dernier lieu, “administrer” c’est aussi “gouverner”, mais que ça ne monte surtout pas à la

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tête. En effet, les évolutions récentes de Mayotte, également au regard des enjeux politiques et les mutations des administrations nationales et locales, en terme de contractualisation, d’expérimentation et des procédures européennes laissent une large part de décision aux services, lesquels apparaissent désormais comme de véritables artisans de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques. Dès lors, avec l’absence de directives ainsi que la négligence voire la méconnaissance du politique, l’administration peut devenir un monstre. Tel un tentacule qui touche à tout mais qui ne fait rien, si ce n’est expédier des dossiers dont elle n’a souvent pas la maitrise. Mais, c’est aussi un univers singulier, constitué de routines et de régularités qui lui sont souvent propres. Qui a déjà mis les pieds au conseil départemental sait de quoi je parle : recrutements de complaisance, mises au placard, des services – pour la

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plupart – qui prennent leur temps : les uns écoutant leur Mgodro, chigoma etc., en toute quiétude, quand les autres sont sur Facebook ou papotent tranquillement pendant les heures de travail. Bref, l’administré doit attendre ou crier pour se faire entendre.

C’est là que j’en appelle à vos compétences et à votre expérience Monsieur le Directeur général des services Mahafourou Saidali, surtout qu’il s’agit là d’une première pour un Mahorais et que, je cite le président du CD (lors de votre prise de fonction), “le temps est venu de dépasser ce que j’appelle l’infantilisme mahorais”. Je le critique souvent mais là je signe sans broncher. Partant de là, il convient désormais de montrer vraiment notre savoir-faire : c’est avant tout, pour moi, ne pas considérer l’administration du CD comme un objet figé. Bien au contraire, toute la complexité de votre travail est, ici, d’emmener vos services à prendre conscience que cette adminis-

TRIBUNE LIBRE

tration est “publique”. Sa raison d’être est de servir le développement de Mayotte, donc les Mahorais. En outre, vous devez aller jusqu’au bout en modernisant cette structure : c’est faire en sorte que cette administration – comme toute administration d’une institution qui doit assurer la préparation et l’exécution des décisions prises par un exécutif – commence, sous votre direction, à ne plus être considérée comme un champ de luttes politiques dans lequel les fonctionnaires et les services tendent à occuper une place de plus en plus politisée. A fortiori lorsque l’évolution de Mayotte développe concomitamment une complexification des sujets et des dossiers. Par conséquent, il s’agit d’en appeler aux compétences, et de mettre un terme à cette porosité instrumentalisée et croissante entre les échelons dits “politiques” : tels que le Cabinet, les directions, les services et autres chargés de missions.

Si porosité il doit y avoir, c’est par le tra-

vail et les compétences qu’elle doit se construire et être consacrée à l’intérêt général des Mahorais. Vous devez enfin vous confronter aux méthodes ou aux stratégies employées par vos supérieurs hiérarchiques – qui sont les politiques –, dès lors qu’ils entrainent des dysfonctionnements dans vos services ou vont à l’encontre de l’intérêt général des Mahorais. Je veux dire par là que le “laisser-faire” parce que “l’on-est-à-Mayotte” doit être combattu et abattu par nous-mêmes les enfants de cette île. Sinon, point de salut !

C’est ainsi vous affirmer face à ceux qui vous ont nommés, et ceux qui vous attendent au tournant, en montrant qu’un Mahorais peut être à la hauteur de telles responsabilités, parce qu’aujourd’hui, que vous le vouliez ou non, vous être devenu un exemple, et un homme qui sera épié (à tous les sens du terme). [ MHSO www.mayottehebdo.com r 03/2017 r Mayotte Hebdo N° 787 5