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FOCUS sur la rue Achille René-Boisneuf
Texte : Rosy JALCE BAMBUCK Responsable du service patrimoine de la ville de Pointe-à-Pitre Photos : Simax Communication
FOCUS
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sur la rue Achille René-Boisneuf
Achille René-Boisneuf, début XXe s. Arch. Dép. Guadeloupe, 2 FI 35
Je suis l’artère la plus ancienne et la plus large de la ville de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. J’apparais dès 1767 sur le plan de la ville de Pointe-à-Pitre. Je suis délimitée à l’Est par le quai Ferdinand de Lesseps et à l’Ouest par le quai Lefebvre. Qui suis-je ? La rue Achille René-Boisneuf !
Placée au cœur de la ville primitive de Pointeà-Pitre fondée par ordonnance du 31 mai 1764 après la guerre de Sept ans, cette voie a pris, au fil du temps, divers noms, « rue du Commerce », « rue du Carénage » à cause d'un carénage qui était situé à l'extrémité est, la « Grand rue », et en 1863 « rue d’Arbaud » du nom du comte Alexandre d’Arbaud de Jouques, gouverneur de 1775 à 1768. Ce n'est qu'en 1930 qu'elle sera rebaptisée rue Achille René-Boisneuf du nom d'un homme politique Guadeloupéen. Général et Député de la Guadeloupe. Il perd son dernier mandat pour avoir dénoncé des scandales au Togo. Suite à des démêlés avec la justice et l’Administration, il s’écarte de la vie politique et devient avocat avant de renouer avec les affaires publiques vers 1921. Il meurt le 28 décembre 1925.
Né le 9 novembre 1873 au Gosier, de parents cultivateurs, Achille René-Boisneuf poursuit ses études au lycée Carnot où il sera aussi répétiteur. Il devient maire de Pointe-à-Pitre, Président du Conseil
La rue Achille René-Boisneuf se distingue certes par sa largeur mais surtout par sa notoriété. En effet, la petite bourgeoisie pointoise y habitait ainsi que les riches commerçants et les négociants. Dès l'origine, la rue Achille René-Boisneuf était un lieu d'échange commerMonuments cial où était implanté l'ancien Hôtel Moderne fréquenté par les représentants de commerce. Les belles demeures créoles, dont les plus anciennes datent du dernier quart du XIXe siècle, en témoignent, à l’image de la maison Thionville, historiques. sise au numéro 7, avec son garde-corps en fer forgé très ouvragé décoré de motifs floraux.

APPRENDRE POUR S’ENVOLER
Parce que savoir lire et écrire c’est être libre, « Apprendre pour s’envoler » a développé une toute nouvelle méthode, incluant bienveillance et apprentissage progressif de la lecture et de l’écriture pour adultes. Une pierre à l’édifice pour combattre l’illettrisme, ce fléau social silencieux classé grande cause nationale en 2013.

A la genèse de ce projet, deux auteures passionnées : Nicole Anne PARFAIT, successivement directrice de publication, éditrice, auteure et formatrice indépendante pour adultes en situation d’illettrisme et Isabelle FACELINA CHAUMET, formatrice en droit social et avocate au barreau de Fort de France jusqu’en 2018, particulièrement sensibilisée aux enjeux de l’illettrisme au quotidien de sa fonction. Et pour mener à bien ce projet d’ampleur, c’est sur de très nombreuses personnes ressources que se sont appuyées nos deux auteures : artistes, poètes, écrivains, docteur en langues et cultures régionales, formateurs, professeurs des écoles… c’est tout un panel de professionnels qui a été mobilisé autour de la méthode. Apprendre pour s’envoler est désormais disponible en librairie, éditée aux éditions ORPHIE : la méthode s’adresse à tous ceux qui n’ont pas pu acquérir les bases suffisantes en lecture, écriture ou calcul et qui affrontent, au quotidien, les difficultés de ces compétences trop peu verrouillées. L’objectif : leur offrir, à mesure, une plus grande autonomie dans leur vie familiale, professionnelle ou citoyenne. Côté pratique, comme pour de jeunes pousses, tout recommence autour de la méthode syllabique. Un abécédaire permet tout d’abord de redécouvrir l’alphabet, par la distinction puis l’association des voyelles et des consonnes qui forment les mots. S’ensuivent de nombreux exercices pour consolider les différentes étapes de la démarche pédagogique et permettre à chacun d’avancer à son propre rythme. L’estime de soi participant activement à l’apprentissage et à la prise en confiance, l’ouvrage est parcouru de citations stimulantes et proverbes bienveillants, s’inscrivant eux aussi dans le plaisir d’apprendre. Les illustrations et les dessins à colorier plongent directement dans notre identité ultra-marine, et valorisant notre culture, ils facilitent l’étude de sujets familiers. Ludique et performante, la méthode « Apprendre pour s’envoler » s’adresse tant aux apprenants qu’aux formateurs, familles ou amis qui accompagneront le nouveau lecteur sur le chemin de la liberté.


« Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et il se réaliseront sûrement » Martin Luther King apprendrepoursenvoler@gmail.com l 06 96 39 07 06 l www.editions-orphie.com
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Les nombreux bâtiments publics qui la longent contribuaient aussi à son prestige. À savoir le bureau des postes, le bureau du Trésor, l'hôtel de ville et l'hôtel du gouverneur.
On y déniche deux maisons à la structure en fer, prémices de l’introduction de l'architecture métallique dans les maisons privées. Au rez-dechaussée des immeubles, les grandes façades percées de larges baies en anse de panier rappellent la présence des anciens entrepôts.
La rue s’insère dans un quartier patrimonial et culturel riche, de par la présence de deux musées, le musée Schoelcher et le musée municipal Saint-John Perse et la médiathèque Achille René-Boisneuf. Ces trois édifices sont classés au titre des Monuments historiques.
L’ancienne maison SouquesPagès, à l’angle de le rue de Nozières, accueille depuis 1987 le musée municipal Saint-John Perse, du nom du diplomate et prix Nobel de littérature dont la maison natale se trouvait, justement, au numéro 52 de la rue Achille René-Boisneuf, ce qui permis au musée d’obtenir le label Maison des illustres.
La Médiathèque Achille René-Boisneuf, ancienne mairie inaugurée le 5 avril 1885, de style néo-classique, fut le théâtre de nombreux évènements politiques locaux. Citons la marée humaine de citoyens qui se rassembla pour



défiler lors de la nomination d’Achille René-Boisneuf aux élections du 17 mai 1925.
Encore au XXIe siècle, la vocation commerciale de cette voie perdure avec la présence de nombreuses banques. Dans le langage populaire, ne l’appelle-t-on pas « La rue des banques » ? Elle connaît un regain d'attractivité. L’architecture vernaculaire côtoie les constructions modernes de la Rénovation urbaine de Pointe-à-Pitre, l'immeuble Simone SchwarzBart et l'immeuble Hubert Jasor construit en 2017.
Comme un clin d’œil à la transmission patrimoniale, la rue Achille René-Boisneuf héberge une épicerie fine des produits de la Guadeloupe tenue par l’arrière-petit-fils de monsieur Achille René-Boisneuf.
ENCORE UN PEU ?
Poursuivez votre découverte de la rue Achille René-Boisneuf et du quartier culturel, à l’occasion de la visite « La ville des bords de quais », commentée par un guide-conférencier des Villes et Pays d’Art et d’Histoire agréé par le ministère de la culture. Service du patrimoine culturel de la Ville de Pointe-à-Pitre
Tél : 0690.31.87.52 Mail : rosy.jalcebambuck@ville-pointeapitre.fr
