21 minute read

ALTERNATIVE

Les classes d’actifs alternatifs présentent de nombreux avantages : décorrélation des marchés traditionnels, elles offrent des rendements parfois très intéressants et elles sont un excellent moyen de diversification. Ce n’est donc pas un hasard si ces fonds connaissent une popularité croissante auprès des investisseurs. Présentation.

Pourquoi investir dans les AIF ?

Salomé Jottreau Illustration

Maison Moderne (Archives) Photo Encore méconnue il y a quelques années, l’industrie des fonds de dette privée ne cesse de croître. Gautier Despret, head of private debt chez IQ-EQ Luxembourg, nous parle de cette classe d’actifs prometteuse.

Pourquoi investir dans… Les fonds de dette privée

Moins connue que celle du private equity ou du real estate, pour lesquels la Place est devenue une référence européenne, voire mondiale en la matière, l’industrie des fonds de dette privée commence elle aussi à s’établir dans le paysage des classes d’actifs alternatifs au Luxembourg. Selon l’enquête annuelle menée conjointement par l’Alfi et KPMG, les actifs sous gestion de fonds de dette privée ont en effet augmenté de 36,2 % en 2020 pour atteindre un record total de 108,4 milliards d’euros.

Cela fait maintenant près de 20 ans que Gautier Despret, head of private debt chez IQ-EQ Luxembourg, travaille sur cette classe d’actifs. « Au cours des 15 dernières années, nous avons été témoins de l’envolée significative des structures de dette privée au Luxembourg. Naissante au début des années 2000 avec un marché de niche, la dette privée a pris un essor additionnel, d’abord via le label Microfinance décerné par Luxflag en juillet 2006, ensuite par la FAQ publiée le 9 juin 2016 par la Commission de surveillance du secteur financier. Avant cette date, à Luxembourg, seules les banques étaient habilitées à ‘originer’ de la dette. Cette nouvelle orientation a été une confirmation officielle que les AIF à Luxembourg pouvaient octroyer, acquérir ou participer à des activités de crédit. Cette mesure a été une véritable révolution pour le marché de la dette, rappelle Gautier Despret. Parce qu’elles étaient soumises à de plus grandes pressions réglementaires et en raison d’une certaine frilosité liée aux risques, les banques ont petit à petit laissé les fonds prendre le relais dans l’octroi de dettes, d’où cette explosion ces dernières années. »

« Cette classe d’actifs pourrait se montrer salvatrice pour de nombreuses PME qui auront besoin de financements dans les prochains mois .»

GAUTIER DESPRET Head of private debt IQ-EQ Luxembourg Le modèle américain transposé en Europe ?

Ces actifs jouent aujourd’hui un rôle de plus en plus important pour remédier au déséquilibre entre l’offre et la demande de liquidités. « Cette tendance avait déjà été perçue aux États-Unis, où on a vu le système bancaire se retirer du financement de l’économie réelle et être remplacé par le marché des fonds. D’ailleurs, aux USA, aujourd’hui, seulement 20 % de la dette octroyée vient du monde bancaire. Les 80% restants proviennent de dettes privées. En Europe, on est évidemment encore loin de cette proportion », explique Gautier Despret.

Mais pour le head of private debt de chez IQ-EQ et de nombreux observateurs, cette tendance devrait se dessiner en Europe dans les prochaines années. « Certains se demandent même si un fonds de dette privée ne peut pas remplacer une banque sur l’activité de crédit. Le peer-to-peer lending (le prêt entre particuliers) et les plateformes de crowdfunding qui fleurissent depuis quelques années, ne sont rien d’autre que de la dette, fait remarquer Gautier Despret. Petit à petit, ce modèle américain se transposera en Europe. Cela ne se fera pas du jour au lendemain puisqu’en Europe, contrairement aux États-Unis, 27 pays disposent chacun de leurs propres législations et que ce n’est pas simple d’harmoniser les choses. Mais on y arrivera un jour. »

De nombreux freins Les fonds de dette privée constituent aujourd’hui la troisième classe d’investissements alternatifs derrière les fonds de private equity et les fonds immobiliers. Au regard de leur intérêt grandissant, ces actifs pourraient, dans les prochaines années, se tailler une place encore plus importante. « C’est un mode de financement extrêmement vaste qui englobe, entre autres, le private equity ou encore l’ensemble des real assets. Le marché a donc un potentiel inégalable », fait remarquer le head of private debt de chez IQ-EQ Luxembourg. Alors que cette classe d’actifs semble avoir plutôt bien résisté à la crise financière pour le moment, elle pourrait se montrer salvatrice pour de nombreuses PME qui auront besoin de financements dans les prochains mois. » Affaire à suivre.

De plus en plus d’investisseurs n’hésitent plus à se tourner vers les fonds d’impact. Plus poussé encore que l’investissement ESG, l’impact investing consiste à investir dans une activité, une entreprise ou un projet, qui tente d’apporter une réponse à une problématique environnementale ou sociétale précise.

Les fonds d’impact sont des investissements qui ont un impact social ou environnemental positif et mesuré. Ces fonds ciblent généralement les 17 Objectifs de développement durable (ODD), fixés par les États membres des Nations unies. Il peut s’agir de la lutte contre la pauvreté ou les inégalités, les objectifs qui ont un impact sur l’environnement, sur la vie sous-marine, etc. « Il y a souvent un amalgame qui est fait entre les fonds ESG et les fonds d’impact. Ces derniers sont en fait une sous-catégorie de l’investissement ESG », précise Patrick Goodman, cofondateur d’Innpact, société précurseur en matière d’investissement d’impact sur la Place. « Les fonds ESG vont veiller à tenir compte de certains facteurs sociaux, environnementaux ou de gouvernance et à ne pas avoir d’impact négatif dans une de leurs catégories alors que les fonds d’impact visent un impact positif mesurable. Là est toute la différence entre ces deux investissements. »

L’Union européenne a d’ailleurs récemment permis d’offrir davantage de transparence en matière de durabilité dans le secteur des services financiers à travers sa réglementation Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR). Elle vise en effet à accroître la transparence sur la manière dont les acteurs des marchés financiers intègrent les risques et opportunités en termes de durabilité dans leurs décisions d’investissement. « Elle a classifié les investissements en trois catégories. L’article 9 vise les fonds ayant pour objectif

Pourquoi investir dans… Les fonds d’impact

« On sent clairement une mouvance de la part des investisseurs qui sont de plus en plus stricts dans leurs critères de développement »

PATRICK GOODMAN Cofondateur, Innpact

l’investissement durable et dont la plupart des investissements visent à avoir un impact social ou environnemental mesurable, l’article 8 vise les fonds promouvant des caractéristiques environnementales ou sociales et dont certains investissements visent à avoir un impact et l’article 6 concerne tous les autres. Cette réglementation vise clairement à combattre le greenwashing», explique Patrick Goodman.

Un changement de paradigme Il y a, depuis quelques années maintenant, une réelle volonté de la part des gestionnaires de fonds, mais aussi de certains investisseurs, d’avoir un impact sur l’environnement ou la société au travers de leurs investissements. « Certains grands acteurs, comme Danone, ont la volonté d’avoir une approche plus respectueuse de l’environnement et des gens. On sent clairement une mouvance de la part des investisseurs qui sont de plus en plus stricts dans leurs critères de développement », assure Patrick Goodman.

Le Luxembourg s’est imposé comme un acteur international dans le secteur de l’investissement d’impact. Par exemple, aujourd’hui, plus de 50 % des MIV (microfinance investment vehicles) sont basés à Luxembourg. « De par l’importance de la Place dans l’industrie des fonds de manière générale, les fonds d’impact représentent également une part importante au Luxembourg. Et ce n’est pas fini puisque cette industrie est en pleine croissance », assure le cofondateur d’Innpact.

Mais de nombreux challenges sont encore à relever pour cette classe d’actifs. « L’un des défis du fonds d’impact est la taille critique. Ce sont souvent de petits fonds, qui n’intéressent pas les prestataires. Trouver une banque dépositaire qui accepte des fonds de 50 à 100 millions, ce n’est pas facile, explique Patrick Goodman. L’activité d’un fonds d’impact est plus intense qu’un fonds traditionnel. Il ne suffit pas de s’asseoir dans une salle de trading et d’analyser une société de son bureau, il faut aller sur le terrain pour voir les sociétés dans lesquelles on investit. Cela coûte de l’argent naturellement. Le gros challenge, ce sont donc les économies d’échelle pour atteindre cette masse critique. »

Innpact Photo

Vu comme une véritable valeur refuge dans un environnement de taux bas, l’immobilier séduit toujours plus d’investisseurs. Une bonne nouvelle pour l’industrie luxembourgeoise des fonds real estate, qui s’érige aujourd’hui en référence européenne en la matière.

L’industrie des fonds immobiliers luxembourgeois se porte bien. Le dernier rapport de l’Alfi démontre en effet que cette classe d’actifs alternatifs rencontre un succès grandissant sur la Place. Si le nombre de fonds immobiliers luxembourgeois stagne depuis 2017 autour des 320 unités (au dernier recensement, au troisième trimestre de 2020, le nombre de fonds de ce type gérés au Luxembourg était de 319), le volume d’actifs sous gestion, lui, est en constante progression depuis plus de 10 ans. Entre 2017 et le troisième trimestre de 2020, ce volume est passé de 56,187 milliards à 88,151 milliards d’euros. « L’industrie des fonds real estate au Luxembourg s’est donc montrée résiliente face au Covid, même si on estime que les levées de fonds et les transactions ont été réduites d’environ un tiers au niveau mondial, confirme Pierre Beissel, partner Private Equity & Real Estate chez Arendt. On remarque également un engouement de plus en plus grand de la part d’investisseurs internationaux. 82 % des actifs sous gestion au Luxembourg proviennent d’Europe, mais on note une croissance au niveau des investisseurs non européens. Dès que des promoteurs cherchent à mettre en place une stratégie internationale, le Luxembourg est une excellente option. J’aurais même tendance à dire qu’il n’a pas d’équivalent en Europe. » Grâce notamment à sa stabilité politique et économique, ainsi qu’à sa boîte à outils étoffée, la Place luxembourgeoise est en effet devenue une référence en matière de fonds real estate sur le Vieux Continent.

Pourquoi investir dans… Les fonds immobiliers

« Pour les investisseurs qui adoptent une stratégie internationale, l’industrie des fonds immobiliers luxembourgeois est la meilleure option en Europe. »

PIERRE BEISSEL Partner Private Equity & Real Estate, Arendt Une classe d’actifs de repli

Si l’immobilier a toujours la cote auprès des investisseurs, c’est notamment parce qu’il fait office de valeur refuge, et plus particulièrement dans un environnement de taux bas comme on le connaît actuellement. « On craignait pourtant que certains investisseurs cherchent à tout prix à vendre leurs fonds ouverts pour récupérer des liquidités durant la période Covid. Finalement, selon les chiffres officiels, cela n’a pas du tout été le cas. Acheter de la pierre, psychologiquement, c’est intéressant, car l’immeuble ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Et si le bâtiment est bien situé et plus ou moins occupé, les loyers rentreront et créeront des liquidités. Cet aspect tangible de cette classe d’actifs est extrêmement attractif pour le grand public. Qui plus est dans un environnement de taux bas comme on le connaît actuellement », souligne Pierre Beissel qui, à l’instar de nombreux observateurs, ne croit pas à une remontée des taux d’intérêt prochainement. Les fonds real estate offrent avant tout une certaine forme de sécurité aux investisseurs. « C’est une classe d’actifs de repli. On ne va pas nécessairement chercher du rendement comme sur d’autres marchés. Le rendement annuel dans un fonds real estate est de 5,7 %, alors que dans d’autres classes, comme le private equity, on peut atteindre le double, mais c’est un produit sûr et qui fonctionnera toujours », assure le partner Private Equity & Real Estate chez Arendt.

Les bureaux dans l’expectative Sans surprise, ce sont les secteurs de l’industrie et de la logistique qui offrent actuellement les meilleurs résultats sur le plan mondial. « La technologie et les secteurs du bien-être au travail ont également connu un véritable coup d’accélérateur avec la crise. Et, au Luxembourg, le résidentiel fonctionne évidemment très bien. » Le secteur des bureaux reste, lui, dans l’expectative. « Les bureaux existeront toujours, mais ils seront peut-être moins spacieux en raison d’une généralisation du télétravail. Le secteur de l’immobilier possède une certaine inertie, les conséquences du télétravail sur celui-ci ne seront pas visibles dans l’immédiat », assure Pierre Beissel, qui promet aussi un gros rebond pour le secteur de l’horeca, durement frappé par la crise.

De par leur impact sur l’économie réelle et leur création de valeur sur le long terme, les investissements en infrastructures sont reconnus par les investisseurs comme une classe d’actifs particulièrement singulière et intéressante.

L’infrastructure est l’un des plus grands piliers du système économique mondial. Elle influence le développement économique des pays, des États et des villes et joue un rôle crucial dans la création de liens et d’échanges internationaux. Les infrastructures permettent aux individus d’avoir accès aux commodités et aux ressources, qu’il s’agisse de l’eau, de l’électricité, des télécommunications ou des soins de santé. Avec une telle importance, l’investissement dans les infrastructures est de plus en plus reconnu par les investisseurs privés comme une catégorie unique. L’investissement dans les infrastructures couvre un large éventail de types de projets différents avec des profils risque/rendement différents. « Dans la famille des classes d’actifs alternatifs, les fonds d’infrastructure sont une classe d’actifs relativement nouvelle, générant un impact et une création de valeur à long terme. Le cycle de vie des fonds d’infrastructure est généralement plus long que celui d’autres classes d’actifs de capitaux privés, tels que le capital-investissement, l’immobilier et la dette privée, avec une durée moyenne de 15 ans », explique Alexis Wolf, partner, head of corporate finance and head of infrastructure au sein de KPMG Luxembourg.

Un intérêt grandissant Lorsque les investisseurs s’engagent sur des fonds d’infrastructure, ils savent qu’il leur faudra bloquer leur argent sur une longue période. Le côté illiquide de cette classe d’actifs ne semble pas effrayer les grands investisseurs institutionnels qui n’hésitent plus à consacrer une partie de leur

Pourquoi investir dans… Les fonds en infrastructure

« Le marché s’attend à ce que les fonds d’infrastructure privés augmentent leurs actifs sous gestion de 25 %, ce qui reflète l’intérêt pour cette classe d’actifs. »

ALEXIS WOLF Head of corporate finance and head of infrastructure KPMG Luxembourg portefeuille à ce type d’investissement.

« Le premier trimestre 2021 a vu une diminution par rapport au premier trimestre 2020 des levées de fonds pour les infrastructures, qui sont passées d’environ 45 milliards de dollars à près de 24 milliards de dollars. Toutefois, cette diminution s’explique principalement par le fait qu’au cours du même trimestre en 2020, un gestionnaire d’actifs a clôturé un fonds pour un montant de 20 milliards de dollars, explique Alexis Wolf. Cela dit, la taille moyenne des fonds en cours de clôture a presque doublé depuis 2018, atteignant une moyenne de 1,8 milliard de dollars. Le marché s’attend à ce que les fonds d’infrastructure privés augmentent leurs actifs sous gestion de 25 %, ce qui reflète clairement l’intérêt croissant pour cette classe d’actifs. » Cet intérêt grandissant s’explique notamment par les nombreux avantages que confère ce type d’investissement. « Cette classe d’actifs alternatifs, en tant que méthode d’investissement, est avantageuse par rapport à d’autres classes d’actifs dans le sens où elle découle des propriétés intrinsèques des actifs sous-jacents, qui peuvent inclure une position monopolistique sur un marché (comme un aéroport), des prix réglementés, des revenus stables et une longue durée », indique Alexis Wolf. La faible corrélation avec le marché permet à cette classe d’actifs d’obtenir une meilleure diversification.

L’énergie renouvelable en plein boom Les récentes mesures prises par les gouvernements pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 – notamment les plans de vaccination – ont contribué positivement à la reprise globale de l’économie. La crise a toutefois laissé des traces dans le secteur infrastructurel. « La valorisation des actifs basés sur la demande (aéroports, télécommunications, routes à péage et ports) a été particulièrement affectée par la crise du Covid. Les aéroports ont par exemple vu leurs valorisations diminuer de près de 20 %. Le trafic aérien ne devant retrouver ses niveaux d’avant la maladie qu’en 2023 ou 2024 », explique Alexis Wolf, qui rappelle que si les compagnies des eaux ont bien résisté, les sociétés actives dans les énergies renouvelables, elles, ont vu leur demande bondir en raison de l’intérêt accru des investisseurs pour les placements durables.

KPMG Photo

Deloitte Luxembourg Photo Après un petit coup d’arrêt au deuxième trimestre 2020, l’industrie du private equity tourne à nouveau à plein régime. Une aubaine pour la Place qui entend continuer à développer son expertise déjà très poussée dans cette classe d’actifs.

Le private equity, ou capital-investissement, est une classe d’actifs alternatifs qui permet d’investir dans des entreprises non cotées, principalement des PME, dans la perspective de les voir décoller et ainsi en dégager un retour sur investissement intéressant. Il suscite de l’intérêt partout dans le monde depuis quelques années, en raison notamment d’une rentabilité particulièrement intéressante à long terme. Après des mois de croissance ininterrompue, le marché du private equity a connu un sérieux coup d’arrêt à partir du deuxième trimestre de 2020 en raison de la crise sanitaire. Toutefois, l’industrie a terminé l’année de manière extrêmement positive, permettant à cette classe d’actifs de se montrer résiliente par rapport à la crise que nous traversons. « L’industrie connaît une croissance considérable au Luxembourg, confirme Nick Tabone, partner et private equity leader chez Deloitte Luxembourg. On le constate, d’une part, par le nombre croissant de nouveaux fonds qui sont créés, mais aussi par le volume d’actifs toujours plus important que l’on trouve dans chacun de ces fonds. »

De la rentabilité certes, mais aussi des risques Il faut dire que cette classe d’actifs a des arguments à faire valoir, à commencer par les rendements très conséquents qu’elle peut offrir. Ainsi, ces dernières années, en Europe, le private equity a par exemple surperformé par rapport au marché des actions. En étant décorrélé des marchés traditionnels. « Les investissements en private equity portent par ailleurs sur le long terme. Dans ce cadre, on recherchera

Pourquoi investir dans… Le private equity

« Investir dans cette classe d’actifs nécessite une connaissance approfondie du sujet. »

NICK TABONE Partner et private equity leader Deloitte Luxembourg

des managers qui ont le savoir-faire nécessaire pour apporter une valeur ajoutée aux sociétés qui ne performent pas au maximum ainsi qu’à leurs actionnaires.

Les stratégies de capital-investissement étalent le plus souvent sur 10 ans. C’est la raison pour laquelle les investisseurs qui choisissent des fonds de private equity sont souvent des organismes institutionnels qui ont des responsabilités sur le long terme et qui cherchent donc à obtenir un rendement sur le long terme également », explique Nick Tabone.

Pour espérer atteindre un tel niveau de rentabilité, les investisseurs doivent tout de même accepter de prendre certains risques. Ils peuvent, par exemple, ne pas recevoir de retour sur leur investissement, voire ne pas récupérer leur capital en cas d’échec de l’entreprise. « C’est en effet un business risqué. C’est pourquoi, pour investir dans cette classe d’actifs, il est nécessaire d’être bien informé. Le private equity, ce n’est clairement pas pour tout le monde », explique l’expert, qui pointe également l’illiquidité de cette classe d’actifs.

Une classe d’actifs qui se démocratise Si ce sont principalement des clients institutionnels qui s’intéressent au segment du private equity, on voit émerger depuis quelques années maintenant une nouvelle clientèle sur le marché, constituée de particuliers. « C’est une tendance positive pour l’industrie dans le sens où cela permet d’injecter davantage de capitaux sur le marché », assure Nick Tabone qui pointe également un certain nombre de défis auxquels devra faire face l’industrie du capital-investissement pour confirmer ce succès dans les prochaines années. « Il y a notamment l’enjeu de la digitalisation dans la manière dont les affaires sont menées. Il faut aussi pointer l’augmentation du capital disponible, ainsi que les opportunités de transactions, dues à l’accroissement de cash disponible poursuivant un nombre plus limité de transactions. » Grâce notamment à son environnement juridique attrayant, au dynamisme de la Luxembourg Private Equity and Venture Capital Association (LPEA), et à son expertise des fonds, Luxembourg est devenue, ces dernières années, l’une des places incontournables de cette industrie, promise à un bel avenir.

Olivier Desmarescaux, Private Equity Partner Gregory Fayolle, Private Equity Partner & Founder

Investissement

Être responsable : investir pour une économie durable

Contenu sponsorisé par ORAXYS

Au Luxembourg, le Private Equity représente un secteur florissant. Pour rendre l’économie plus durable, certains acteurs du secteur décident d’intégrer la thématique environnementale pour avoir un impact positif sur la planète.

Aujourd’hui, si l’expertise environnementale tend à se développer dans le secteur du Private Equity, elle reste toutefois difficile à acquérir. Les experts financiers disposant de compétences techniques dans ce domaine représentent donc une minorité. « Nous voyons de plus en plus d’exigences réglementaires, mais aussi une demande toujours plus importante de clients particulièrement attentifs et une accélération de l’offre des fournisseurs proposant des solutions », déclare Olivier Desmarescaux, Private Equity Partner chez Oraxys Sustainable Private Equity.

Offrir une valeur ajoutée d’experts stratégiques aux entreprises De plus en plus d’investisseurs souhaitent se tourner vers des placements qui font sens et /ou qui sont davantage respectueux de l’humain et de la planète. Dans divers pays, des pionniers se positionnent dans le domaine des investissements Private Equity ayant un impact positif sur l’environnement.

Créée en 2008, Oraxys a décidé dès le départ d’œuvrer exclusivement sur ce sujet et de devenir un expert sustainable. « Nous avons une organisation qui nous est propre. Notre équipe multidisciplinaire a l’originalité de se composer, à côté des gestionnaires ‘classiques’ de Private Equity, d’une équipe de 14 dirigeants industriels ayant géré de grandes entreprises dans différents secteurs d’activité. Nos experts Associés Stratégiques ont donc une connaissance tant de l’entreprise que des secteurs », précise Gregory Fayolle, Private Equity Partner & Founder.

Outre la compétence financière, l’équipe apporte une expertise sectorielle, opérationnelle et entrepreneuriale. « Nous sommes l’une des rares sociétés dont l’ensemble de l’équipe d’investissement et de gestion se trouve au Luxembourg. L’ancrage luxembourgeois est fondamental pour notre rayonnement européen », ajoute Gregory Fayolle.

Privilégier des entreprises à impact positif Si en matière d’investissement, certains décident de se tourner vers des infrastructures, des multinationales, ou des start-up, Oraxys a fait le choix de privilégier des petites et moyennes entreprises (PME), dont le chiffre d’affaires se situe entre 10 et 100 millions d’euros, qui sont rentables et qui ont des projets de croissance. « Nous investissons des montants de 3 à 12 millions d’euros pour accompagner la croissance de ces PME. Leur particularité est de présenter une offre à impact environnemental positif pour la planète et des pratiques responsables », explique Olivier

Simon Verjus (Maison Moderne) Photo

Desmarescaux. Cet impact positif couvre aussi bien les solutions d’économie circulaire (le fait de recycler des matériaux et objets pour leur offrir une seconde vie) que les ingrédients et produits naturels, ou les technologies permettant de réduire la consommation énergétique.

Dans le métier, 80 % des opérations sont réalisées par l’intermédiaire de banques d’affaires conseillant les dirigeants et entrepreneurs pour lever des fonds. « Nous recourons de façon très marginale à celles-ci. Grâce à notre réseau, nous approchons directement les entrepreneurs. 90 % de nos opérations sont organisées de cette manière. Le fait d’être sur ce même sillon depuis 12 ans et de développer des relations à long terme nous permet de donner une appréciation affinée et personnalisée du risque et du potentiel de croissance », commente Olivier Desmarescaux.

Réunir un tour de table d’investisseurs partageant la même vision Oraxys s’adresse à des investisseurs privés et familiaux très fortunés, comme les family offices, regroupés au sein d’un

IMPACTER POSITIVEMENT L’ENVIRONNEMENT

Promouvoir la production de produits naturels et / ou bio.

Développer l’économie circulaire (recyclage de matériaux).

CHIFFRE ET DATES CLÉS

2008

Création d’Oraxys Sustainable Private Equity.

9

Le premier fonds d’Oraxys a permis d’investir dans 9 PME européennes.

2021

Finalisation du 2e fonds.

club. Après un premier fonds démarré en 2008 et suite à la demande de certains investisseurs initiaux, l’équipe d’Oraxys finalise actuellement la levée d’un nouveau fonds – Oraxys Environment 2 – qui est déjà souscrit pour les deux tiers. Après avoir été parmi les premiers à gérer ce type d’investissements, Oraxys a pu développer une expertise spécifique et un réseau de plus de 1.000 entreprises à impact positif situées dans le Benelux, en France, en Allemagne et en Suisse.

« C’est donc un investissement qui fait sens pour la planète et l’humain et qui offre de bonnes performances financières et durables. Notre multiple moyen de sortie par entreprise est à ce jour de 2,2 × », explique Gregory Fayolle.

Favoriser le développement durable au Luxembourg Wako, fabricant luxembourgeois de fenêtres et portes de haute qualité, figure parmi les entreprises luxembourgeoises que le gestionnaire de fonds a accompagnées. « Très vite, nous avons identifié que l’offre produits de Wako répondait parfaitement à l’isolation thermique des bâtiments, qui était selon nous un sujet majeur dans ce secteur, grâce à la qualité et au caractère innovant des produits assemblés et distribués. Plus vous installez de fenêtres et portes aux standards de qualité élevés en matière d’isolation thermique et phonique, plus vous participez au bien-être des populations et réduisez la consommation d’énergie », conclut Gregory Fayolle. Une démarche qui a valu à Wako en 2020 le prix Alphonse Weicker, le prix du développement économique durable au Luxembourg. 3 QUESTIONS À

GREGORY FAYOLLE

Private Equity Partner & Founder

Les PME doivent avoir une offre avec un impact positif, un projet de croissance et être déjà rentables pour pouvoir accélérer. »

Pourquoi avoir créé Oraxys ? Je suis un entrepreneur dans l’âme. De plus, créer à 35 ans une société de gestion était un challenge. J’ai choisi de le faire car je suis convaincu par la tendance environnementale et par la nécessité de gérer les ressources de façon efficace pour permettre à l’économie d’être durable. Enfin, j’ai aussi eu la chance de pouvoir attirer un tour de table assez exceptionnel qui m’a fait confiance et qui, aujourd’hui encore, nous suit pour notre 2e fonds.

Pour quelle raison avoir privilégié le caractère durable ? Nous ne pouvons plus produire et consommer comme le faisaient nos parents. J’ai depuis toujours la conviction que la thématique environnementale est nécessaire au caractère durable de l’économie. L’environnement est un avantage compétitif et non pas une contrainte.

Sur quels critères basez-vous vos investissements ? Les PME doivent avoir une offre avec un impact positif, un projet de croissance et être déjà rentables pour pouvoir accélérer. Elles doivent également être portées par des entrepreneuses et entrepreneurs avec lesquel(le)s il y a une communauté de valeurs et d’objectifs.

Diminuer sa consommation de manière responsable.

Retrouvez plus d’informations sur leurs fonds en contactant : gregory.fayolle @oraxys.com — olivier.desmarescaux @oraxys.com