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RÉSIDENTES

Manon Ravel et Marie Willaime aiguisent leur regard d’architecte et d’écrivaine lors de collaborations artistiques qui questionnent leur pratique. Manon crée l’atelier de scénographie « soplo », un collectif réunissant deux architectes et une plasticienne en vue d’imaginer des créations hybrides, légèrement hors-champs. Marie collabore avec d’autres artistes pour penser le texte littéraire hors du livre dans sa matérialité sonore ou dans l’espace physique. De cette volonté d’une architecture et d’une littérature vivantes, nourries des spécificités des rencontres, découle chez elles l’envie de partager leurs pratiques à des non-initiés par des démarches participatives. Lors de la mise en place d’ateliers de création ou de l’organisation d’échanges collectifs, Manon et Marie imaginent une pédagogie incitative et permissive, donnant des outils à même de rendre les participants véritablement acteurs du projet.

Notre duo mixte, articulant architecture et écriture, nous a permis d’imaginer une approche commune qui mêle arpentage du territoire, enregistrement des paroles d’habitants et temps collaboratifs de réflexions et d’écriture in-situ

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Nous avons eu six semaines de résidence pour parcourir, interroger et comprendre comment le verbe « habiter » s’incarne à Sauveterre-de-Guyenne et porte en lui un avenir.

Se saisissant du cadre de recherche-action proposé, nous avons imaginé le projet « Traversée ». Anagramme presque parfaite de « Sauveterre », le vocable « Traversée » appelle un arpentage sensible du territoire à travers les vécus et les paroles de ses habitants.

Notre exploration, par notre duo, est à la fois littéraire et architecturale : guidées par les habitants sur leurs itinéraires, nous avons appréhendé le territoire à travers les mots de chaque arpenteur. Ces traversées ont permis de mettre à jour les pratiques du territoire, les souvenirs ou les rêves incarnés à Sauveterre.

La démarche de recherche-action, invitant à penser les processus mis en œuvre avec les usagers du territoire, a engendré une deuxième dynamique de résidence. Devenues l’oreille d’une commune à laquelle on confie plaintes et idées, nous avons saisi cette occasion pour penser un autre dispositif : le « mur des prérogatives sauveterriennes ». Composé de notes repositionnables, il fourmille d’idées de changements possibles voire utopiques pour Sauveterre.

Cette récolte, accumulée lors de rencontres individuelles, est transformée collectivement par les habitants lors d’ateliers ou de temps forts. Elle a suscité réflexions, débats et questionnements entre habitants.

Pour quel objectif ? Révéler par des affichages in-situ une lecture collective du territoire et initier des pistes pour des projets architecturaux ou urbanistiques.