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La fabrication d’une proie
Présentée au théâtre Nebia, à Bienne, la pièce ont offensés» jette une lumière crue sur une triste réalité: le harcèlement scolaire.
Le sujet est hélas universel. Qui ne s’est pas retrouvé confronté, à un moment ou à un autre de sa scolarité, à une situation de harcèlement entre camarades d’école, que ce soit dans la peau de la victime ou de l’agresseur. Qu’il s’agisse de simples moqueries récurrentes, d’agressions verbales, d’une attitude d’exclusion ou qu’on en vienne aux violences physiques, ces actes, qui aux yeux des adultes peuvent s’apparenter à des jeux d’enfants, laissent souvent des blessures et des séquelles indélébiles dans la vie des personnes harcelées.
Le théâtre comme la littérature peuvent jouer un rôle social, engagé, permettant de mettre en lumière l’invisible ou l’indicible pour attiser notre vigilance et encourager à combattre les souffrances à la source. C’est le cas du spectacle À ceux qui nous ont offensés, présenté à Nebia – grande salle de théâtre à Bienne – le 27 avril prochain.

Apparente insouciance
La pièce est adaptée du roman coup de poing de Jérémie
Lefebvre, sorti en 2015, intitulé Le Collège de Buchy. C’est l’histoire d’un gentil petit garçon élevé par sa grand-mère. Derrière la tendre image de cette enfance en apparence insouciante se cache la réalité moins rose d’un souffre-douleur. Trente ans plus tard, ce petit garçon devenu adulte découvre malgré lui son propre fils sous un jour nouveau. Un événement en apparence anodin, déclenche alors le film des souvenirs. En l’espace d’une nuit blanche, il revit ses années de collège passées sous les coups et les crachats, en un monologue rempli d’humanité et d’humour noir. Soufflant le glacial et le brûlant, il nous embarque avec ce soliloque délirant, entre candeur et férocité.
Ce texte flamboyant sur la violence scolaire et cette prestation d’acteur envoûtante témoignent de la quête éperdue d’une résilience. Et distille l’espoir d’un monde meilleur pour nos enfants. MM
Informations: «À ceux qui nous ont offensés», par la Cie Grand Boucan (France) jeudi 27 avril à 19 h à Nebia, rue ThomasWyttenbach 4, Biel/Bienne. www.nebia.ch