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QUAND LE QUAI PIERRE-SCIZE ÉTAIT L’ÉPICENTRE DE LA FÊTE
Les moins de 30 ans ont du mal à s’imaginer que, pendant une vingtaine d’années, le premier pôle festif de notre capitale se situait sur les quais de Saône : quai Romain Rolland et surtout quai Pierre Scize, avec une quinzaine d’établissements très courus tenus par des personnages hauts en couleurs comme Jojo, Jeannot, John, Guy, Max... Au début des années 2000, les aménagements de la voirie décidés par Gégé portent un coup fatal aux fêtards qui ne peuvent plus se garer. La fête déménage alors aux Brotteaux, avant de migrer vers la Confluence dès 2010. Le Guide de la Nuit édité par Lyon Poche en 1996 nous plonge dans la folle ambiance de cette époque encore bénie. MP
Entre Tradition Et Volution Sereine
Les quais de Saône, Quai Pierre-Scize en tête, continuent d’attirer une foule de fêtards infatigables. Et conservent de fait leur statut de pôle incontournable de la nuit lyonnaise. Sur la rive ouest de la Saône, se tient depuis des lustres déjà, la zone d’établissements nocturnes la plus dense de la ville : le quai Pierre-Scize. Certains n’y vont jamais, parfois par principe, parfois par goût. D’autres ne vont que là, par tradition, par habitude, fidélité... tous croient connaître ce quai bourré de pubs, de boîtes, de restos noctambules... Pourtant au statisme apparent de ce fief de la nuit lyonnaise, se substituent de plus en plus de valeurs nocturnes insoupçonnées. Contre toute attente, ces quais — grossièrement catalogués « Porsche diesel en double-file et warning avec blondasse et Weston livrés en série » — savent aujourd’hui se faire novateurs, cosmopolites, glamours ou franchement déconneurs. Le fêtard moyen s’est longtemps fait jeter comme un malpropre de toutes les portes auxquelles il se risquait à sonner, il peut aujourd’hui partir confiant à l’assaut du quai Pierre-Scize, sous réserve toutefois d’avoir une bonne dose d’énergie, d’esprit festif et de sociabilité (respecter un lieu nocturne, c’est aussi accepter de jouer le jeu : un look sympathique, une conduite amicale...). État des lieux.
De toutes les couleurs... Tavernes, pubs, clubs, restos dansants et karaokés... les accros de la nuit traditionnelle trouvent toujours leur compte de plaisirs nocturnes entre la place Gerson et le quai Chauveau. Une variété d’établissements qui s’organise néanmoins autour d’une répartition plus ou moins thématique. Constat, la première partie des quais de Saône, à partir de Saint-Paul, concentre essentiellement les établissements à vocation de spectacle, pubs et restos dansants. La Vie d’Artiste ou le Cupid’s Pub, le Tapas Club (Karaoké)... Puis on tombe sur le pub L’Iguaçu, le récent Pirate... Et retour à la case resto : à la carte, du cosmopolitisme (spécialités grecques au sirtaki, camerounaises à la Roche...), du dansant (Papagayo, Taka... et nombre d’établissements aux attributs variés : Le Savagnin, La Boucherie, La Cannelle ou Le Pierscize. Changement d’horizon au niveau du Ness, nouveauté du quai Pierre-Scize, tendance bar à mezze. La seconde partie du quai rassemble les lieux plus « nocturnes », boîtes, pubs et clubs. Le Tropez (ex Aquatic), le pub Hot Road, le Quai Ouest, le Haute Tension, et bien sûr le Flamenco Rock, entrés dans les habitudes festives de nombre de Lyonnais depuis belle lurette. Les fumeurs pris au dépourvu profiteront d’une virée dans le coin pour se réapprovisionner en fumigènes au Raid Café. Le reste des enseignes se partage entre restos et pubs, au sens large du terme. Dans la première catégorie, on signalera Au P’tit Zinc, Têtedoie, La Mairie (qui n’y est jamais allé ?) ou La Conciergerie. Entre table et fête : l’incontournable 42 ou le FBI café Côté pubs, une seule nouveauté, L’Estanco, mais également La Bodega ou un bar tropical, Le Moana. De toutes les couleurs, donc, et pour toutes les envies.
Lyon Poche, le Guide de la Nuit 1996/97
Nos remerciements à Patrick Deschamps