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Jeudi 26 mai 2022 25 Iyar 5782 Nº 986 | Mensuel

CHARLES BERLING EN TOURNAGE EN ISRAËL SHILO : ENTRE PASSÉ ET AVENIR

DOSSIER

MIEUX VIVRE : LE CHEMIN VERS LE BIEN-ÊTRE

MEYER HABIB UN ENGAGEMENT SANS FAILLE LPH ACTUJ 986

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Nous y avons droit

HÔTEL

ACCO BEACH DU 14 AU 21 AOUT

‫עורכת ראשית‬ Rédactrice en chef Anne-Caroll Azoulay caroll@actualitejuive.com Journalistes : Eve Boccara Nathalie Sosna-Ofir Pascale Zonszain Richard Darmon Contributeurs : Jonathan Aikhenbaum Stéphanie Weill Gilles Bernheim Yohan Habib Gaelle Hanna Serero Nathalie Hirschprung Yoel Benharrouche Correctrice Carine Brenner Direction artistique Studio Actualité Juive contactisrael@actualitejuive.com

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l y a ces violences répétées contre le personnel médical.

Des cris, des injures, des coups contre des infirmières, des chirurgiens, des médecins, ceux-là mêmes qui travaillent nuit et jour pour sauver des vies et soigner sans distinction de race ni de religion. Ils ont appelé à une journée de grève pour attirer l’attention sur ce phénomène inquiétant qui laisse pourtant indifférent.

Et puis, il y a ces chiffres divulgués par Yaffa Ben-David, la secrétaire générale du syndicat, selon lesquels à la rentrée il manquera près de 8000 enseignants en Israël : leurs salaires dérisoires ne leur permettant plus de gagner leur vie décemment, les démissions sont pléthore chez ces nouveaux laissés pour compte.

Ces faits alarmants et le désarroi de la société civile nous concernent. Quel avenir pour nos enfants ? Si les professeurs arrivent à l’école frustrés par leur salaire, seront-ils suffisamment motivés pour révéler les talents de demain ?

Quel avenir pour notre système de santé ? Si les soignants ne se sentent pas protégés, seront-ils suffisamment attentifs pour déceler le symptôme qui pourrait sauver une vie ?

Les débats sécuritaires et politiques sont importants mais ils ne doivent pas éclipser le malaise citoyen vécu au jour le jour sur le terrain.

Le dossier de ce numéro est consacré au bien-être, à la recherche du « mieux vivre ». Mais mieux vivre, c’est aussi pouvoir être confiant et serein face à la solidité de nos institutions civiles. Être sûr que la qualité des services fondamentaux est prioritaire aux yeux des pouvoirs publics. Nous y avons droit, nous qui payons nos impôts, éduquons nos enfants à chérir ce pays où nous avons choisi de revenir après des milliers d’années d’exil et les envoyons au front. Être fou d’amour pour Israël ne doit pas nous empêcher de vouloir pour lui le meilleur – au contraire. Nous ne devons pas nous contenter des exploits de la Start-up Nation. Permettons-nous d’être exigeants avec notre pays, comme on le serait avec un enfant plus doué que la moyenne. Ne le laissons pas s’endormir sur ses lauriers (ou ses feuilles d’olivier). Nous savons qu’il peut davantage. Alors, avec bienveillance, incitons-le à revenir aux valeurs fondamentales et spirituelles qui sont les siennes.

Un peu moins de profit pour plus d’égalité et de solidarité. Un peu moins de discours politically correct pour plus d’actions au profit de l’éducation. Bref : davantage de Tikoun Olam.

édito

JUIN A` PETIT PRIX

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CHARLES BERLING

sommaire N°986 7 INTERVIEW

Meyer Habib, candidat aux législatives

Le comédien, metteur en scène et directeur de théâtre s'est rendu en Israël pour le tournage de l'émission Rendezvous en Terre promise

40 BOUILLON DE CULTURE

Le film d'animation, un axe majeur

28 CARTES SUR TABLE

43 PENSÉE JUIVE MODERNE

30 ÉCONOMIE

46 'HODECH TOV

Dépasser les bornes

• IBM en Israël : un mariage gagnant • On veut tous être millardaire

34 BINATIONAL

Claudie Harari, présidente des associations FLAM en Israël

36 RÉGION

Shilo, le trait d'union entre notre passé et notre avenir

38

Emmanuel Lévinas ou le rêve de l'être-pour-l'autre

Sivan, l'ultime équilibre

48 OPINION

par Rony Akrich

50 LE KLING DU MOIS

Jérusalem, Ilioucha et le balayeur de rue

52 COIN LECTURE

12-27 • MIEUX VIVRE AVEC SOI-MÊME • LE RAPPORT QUI CARTOGRAPHIE LE BIEN-ÊTRE • POUR VIVRE HEUREUX, VIVONS COACHÉS ?

• C'EST QUOI POUR VOUS LE BONHEUR ?

• DESSINE-MOI UN BON COACH • 5 TRUCS SIMPLES ET GRATUITS POUR VIVRE MIEUX 4

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ARRÊT SUR IMAGE

L'INTERVIEW

Meyer Habib : « Je suis un député libre » PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALE ZONSZAIN

Il aura fallu attendre soixante-treize ans, depuis la signature des accords diplomatiques entre Israël et l’Équateur, pour assister à la visite du président de ce petit pays d’Amérique latine. Le 9 mai dernier, Guillermo Lasso s’est rendu en Israël, accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Juan Carlos Holguin, de son ministre du Commerce et des Investissements extérieurs, Julio José Prado, et d’une délégation d’une centaine de chefs d’entreprises.

6 LPH ACTUJ 986 Clou de la visite : la signature d’accords bilatéraux

dans le domaine de la défense territoriale et la cybersécurité, avec l’ouverture d’une représentation dédiée à l’innovation à Jérusalem.

Au cours de sa visite, le président Lasso a déclaré que son pays « allait modifier ses positions vis-à-vis d’Israël à l’ONU en votant de façon plus équilibrée et en apportant son soutien à l’État hébreu dans les diverses commissions de l’organisation ».

Après la signature des accords, Lasso a tenu à se recueillir au Mur occidental. © THE WESTERN WALL HERITAGE FOUNDATION

LPH : Comment se passe cette nouvelle campagne ?

Meyer Habib : Aucune campagne n'est facile, mais celle-ci est encore plus difficile pour moi. Le premier tour des législatives pour les Français de l'étranger aura lieu le 5 juin, c'est-à-dire le jour de Chavouot, un jour sacré pour le peuple juif. J'ai tout fait pour tenter d'obtenir le décalage de la date, mais je n'y suis pas parvenu.

80 000 électeurs sont inscrits en Israël et l’écrasante majorité d'entre eux sont attachés à la Torah et à ses valeurs, que le peuple juif a préservées et qui ont préservé le peuple juif durant deux mille ans d’exil.

Mais ils tiennent tout autant à exercer leur droit de vote et ils auraient dû être entendus. Je ne désespère pas d’empêcher la fermeture scandaleuse des bureaux de vote à Ashdod et à Beer-Sheva, décidée, semble-t-il, à Paris, y compris au second tour. La configuration des bureaux de vote doit être la même que lors de l’élection présidentielle. On ne peut pas bâillonner les Français d’Israël.

© DR

Le député UDI de la 8e circonscription des Français de l'étranger brigue son troisième mandat aux législatives. Société, antisémitisme, diplomatie française, inquiétude des Français d'Israël : le candidat se confie à LPH.

Le député Meyer Habib lors d'une séance de questions au gouvernement

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L'INTERVIEW

L'INTERVIEW

Vous briguez aujourd'hui votre troisième mandat de député de la 8e circonscription, face à de nouveaux venus. Comment vous positionnez-vous dans cette course ?

M.H. : Les Français d'Israël me connaissent bien. Ils ont été 88 % à m’accorder leur confiance en 2017, et même 97 % à Ashdod et 98 % à Netanya. J’ai été le seul des onze députés des Français de l’étranger à avoir été réélu en 2017, car les électeurs savent que je suis un député libre. Je vote avec le gouvernement quand cela sert leurs intérêts et que cela répond à mes convictions. Je vote contre le gouvernement à chaque fois qu’il le faut. Je connais personnellement très bien le président de la République. Chose rare, il m’a invité à assister à des rencontres bilatérales au plus haut niveau. J'ai été le premier à voter pour son pacte de responsabilité. Mais je suis également capable de m’opposer frontalement à lui lorsque ses décisions vont à l'encontre de mes convictions et des intérêts de mes électeurs. Par exemple, je n’oublierai jamais que le groupe LREM [La République en marche] n’a voté aucun dysfonctionnement de la police et de la justice à l’issue de la commission d’enquête parlementaire sur la terrible affaire Sarah Halimi, alors que nous les avions prouvés tout au long de nos travaux ! J’ai mes convictions et je m’y tiens.

Je le répète : je suis un député libre. Défendre mes électeurs en conscience est ma seule boussole.

Vous aviez appelé à voter Macron au second tour de la présidentielle, mais vous avez des désaccords avec la politique de son gouvernement…

M.H. : Je n'ai jamais caché mon désaccord sur des prises de position que je considère comme graves, par exemple lorsque le ministre des Affaires étrangères français a évoqué un « risque d'apartheid » en Israël à la suite du rapport d'Amnesty International – que la France a d'ailleurs condamné tardivement. Je regrette que la France se soit démenée pour obtenir la libération du terroriste Salah Hamouri, cadre du FPLP, organisation responsable de l'attentat de la rue Copernic. Je condamne le fait que la France regrette le gel du versement de salaires à des terroristes palestiniens ayant tué des Français, dont l’assassin d’Esther Horgen, tuée à coup de pierres en décembre 2020. Je ne supporte plus que certains habitants de Jérusalem reçoivent leurs courriers d’information électorale à des adresses nommées « territoires palestiniens ». L’ambassade de France à Tel Aviv doit être transférée à Jérusalem. Malgré les promesses que m’avait faites le président Hollande, la France continue de voter à l'UNESCO et à l'ONU en faveur 8

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© DR

à me battre pour les retraites des Français d'Israël.

J'ai réussi à retirer la CSG, CRDS sur les revenus du patrimoine des Français de l’Union européenne, mais que les Français d'Israël continuent à payer alors qu'ils ne bénéficient plus des prestations sociales en France que cet impôt finance. J'interviens auprès des banques françaises quand elles ferment des comptes de retraités. Pendant le Covid, j'ai aidé à rapatrier des centaines de corps de victimes pour qu'ils puissent être inhumés en Israël ; et j'étais souvent un des seuls à assister à leurs obsèques quand leurs proches, à cause des confinements et des règlements sanitaires, ne pouvaient pas voyager.

« En Israël, je connais parfaitement l’ensemble de la classe politique et j’ai, comme chacun le sait, une proximité personnelle et idéologique avec Benyamin Netanyahou, dont je suis un proche parmi les proches. » Le député Meyer Habib en compagnie de l'ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou lors d'une conférence de presse à Jérusalem

de résolutions qui effacent le caractère juif du mont du Temple, du Tombeau de Rachel ou du Caveau des Patriarches pour en faire des mosquées. Enfin, je ne supporte pas que la France distingue encore la branche militaire et la branche politique du Hezbollah.

Quel bilan tirez-vous de ce mandat qui s'achève ?

M.H. : Que beaucoup a été fait et qu'il reste encore beaucoup à faire. Je me bats pour les intérêts des Franco-Israéliens. J'ai obtenu la reconnaissance des permis de conduire et des équivalences de diplômes. Nous avons développé un partenariat avec Qualita qui a donné de très bons résultats et nous allons continuer dans ce sens pour aider les nouveaux immigrants. Je suis heureux d'avoir aidé à l'ouverture de liaisons aériennes de compagnies low cost entre la France et Israël. Je continue aussi

Aujourd’hui, je suis très inquiet de voir que la majorité LREM courtise la ligne islamo-gauchiste et antisioniste de Jean-Luc Mélenchon

Tenez-vous toujours à votre visibilité sur des sujets plus politiques ?

M.H. : À l'Assemblée, je me suis souvent retrouvé trop seul à lutter contre les fléaux conjoints de l’antisémitisme et de l’antisionisme. J’ai été le premier à alerter le gouvernement français sur le meurtre de Sarah Halimi il y a cinq ans. Je me suis battu et j’ai réussi à avoir une commission d'enquête, mais la majorité m'a mis des bâtons dans les roues.

J’ai été en première ligne sur les affaires Mireille Knoll et Sébastien Selam ; et quinze ans après les faits, j’ai obtenu du président de la République la reconnaissance écrite du caractère antisémite du meurtre de Sébastien Selam. Sur le racisme, l'antisémitisme et la délégitimation d'Israël, j'ai posé plus de cinquante questions au gouvernement – ce qui est énorme ! –, dont dix-sept au cours de la dernière législature, là où les deux dernières présidentes du groupe d'amitié France-Israël n'en ont pas posé une seule. Aujourd’hui, je suis très inquiet de voir que la majorité LREM courtise la ligne islamo-gauchiste et antisioniste – l’antisionisme étant le nouvel antisémitisme – de Jean-Luc Mélenchon, parce qu’elle a obtenu près de 22 % des suffrages à l’élection présidentielle et qu’elle souhaite encore se renforcer pour les élections législatives, avec une alliance contre-nature qui déshonore la gauche.

Comment analysez-vous le vote des Français d'Israël à la présidentielle, avec le score réalisé par Éric Zemmour et la progression de Marine Le Pen au second tour ?

M.H. : Ce qu'on a vu, c'est un vote protestataire.

Zemmour, je le connais bien. Nous avons grandi ensemble. Son frère était dans ma classe à [l’école] Lucien de Hirsch. Aujourd'hui, il se trompe et je le lui ai dit. Il n'est évidemment pas antisémite, mais il est inacceptable qu’il réhabilite Pétain, qu’il nie LPH ACTUJ 986

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L'INTERVIEW l’amour de la famille Sandler pour la France parce qu’elle enterre ses proches en Israël, et qu’il établisse un parallèle insupportable entre les Sandler et leur bourreau islamiste, qu’il veuille interdire le port de la kippa dans la rue, qu’il prétende que l'Iran nucléaire n'est pas un souci, qu’il doute de l'innocence d'Alfred Dreyfus et qu’il soit contre les lois mémorielles. On ne peut pas gommer ses racines, aller se recueillir dans l’église sainte Clotilde la veille d’une élection ou échanger avec Tariq Ramadan. Les voix des Français d’Israël qu’ont recueillies Éric Zemmour et Marine Le Pen expriment un vote de défiance vis-à-vis de la politique proche-orientale de la France ; c’est un vote contre la montée de l'islam politique en France, contre l'antisémitisme.

Quelles priorités pour le prochain mandat ?

M.H. : Continuer à lutter contre les injustices fiscales, pour les retraites des Français de l’étranger, que je veux voir augmenter de 100 euros avec la prime inflation, et si possible aussi les bas salaires : je viens d’écrire au ministre Bruno Le Maire, que je connais bien pour l’avoir emmené en Israël, afin de lui demander de verser la prime inflation de 100 euros a minima aux retraités français résidant à l’étranger. Le shekel n'a jamais été aussi fort par rapport à l'euro et il faut protéger les retraités de la baisse de leur pouvoir d’achat.

Il faut aussi poursuivre le travail pour obtenir les équivalences de diplômes, et également continuer à s’engager en faveur d’une écologie responsable, libérale, innovante, génératrice d’emplois et de croissance : verte mais pas rouge ! Et puis je voudrais que toujours plus de Français d'Israël s'inscrivent sur les listes électorales. Un sur deux ne l'est toujours pas.

Parmi les priorités, je veux continuer à défendre le maintien de l'abattage rituel et le port de la kippa en sécurité dans l'espace public pour les Français juifs. Je continuerai à me battre contre

un Iran nucléaire, et pour la reconnaissance de Jérusalem capitale de l'État d'Israël.

Les islamistes me menacent, je vis sous protection policière depuis huit ans ! Je suis le seul député français dont l'ancien ministre iranien Javad Zarif connaissait le nom. Je suis diplômé du Technion et bilingue en hébreu. Plusieurs ministres français actuels ou pressentis sont des amis proches. En Israël, je connais parfaitement l’ensemble de la classe politique et j’ai, comme chacun le sait, une proximité personnelle et idéologique avec Benyamin Netanyahou, dont je suis un proche parmi les proches. J'ai le soutien massif des Français d'Israël parce qu'ils me connaissent et parce que je leur ressemble. Mais rien n’est gagné, et il faut impérativement qu’ils votent sur Internet du vendredi 27 mai au mercredi 1er juin, avec leur identifiant et leur code qu’ils recevront bientôt de leur consulat ! n

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MIEUX VIVRE : Le chemin vers le bien-être

Dans un monde qui va toujours plus vite, dans un pays où les menaces intérieures et extérieures attisent les tensions et les inquiétudes, le bien-être devient une priorité pour mieux vivre au quotidien. Il ne s’agit pas là d’une question abstraite nourrie d’élucubrations New Age. Le très sérieux rapport israélien sur lequel nous avons mis la main montre que des académiciens considèrent le bien-être comme une composante incontournable de l’avenir de notre société.

Et si l’on s’arrêtait deux minutes pour y réfléchir ?

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Mieux vivre avec soi-même PAR NATHALIE SOSNA-OFIR

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de blessures haque Crois en toi. Crée le de l'enfance individu non ou mal recherche genre de personne avec refermées, le bien-être, qui tu seras heureux de qui ont notion subjective vivre toute ta vie. laissé souvent Golda Meir des bleus assimilée à celle à l'âme. du bonheur, bien Il est alors que, comme l'a conseillé de expliqué à LPH consulter un le Dr Yarden Niv, psychanalyste coordinateur d'un pour pouvoir enfin rapport de l'Académie se comprendre et se libérer. israélienne des sciences et lettres Dans le cas de problématiques qui entend évaluer les paramètres plus légères ou/et ponctuelles du bien-être, il n'en est qu'une des liées à une question spécifique, composantes. comme celle de savoir si l'on doit La culture du bien-être a déferlé déménager, se séparer de son ces dernières années en France. compagnon ou de sa compagne, D'après le Centre national du changer de travail, sévir avec livre (CNL), les ouvrages qui y ses enfants ou bien apprendre sont consacrés représentent à mieux gérer son temps et à 60 millions d’euros de chiffre déstresser, on peut faire appel à d’affaires ; et tous les stages et un coach de vie, qui va nous aider autres retraites promettant de à trouver nous-mêmes la réponse le trouver affichent complet. à notre question ou appliquer Il en va de même en Israël, où quelques techniques simples qui l'on s'adonne de plus en plus au peuvent nous permettre de nous développement personnel, via un recentrer et d'éprouver plus de large éventail de méthodes. bien-être.

Certains parviennent à trouver ce Une enquête a révélé que si les bien-être, ou du moins un mieuxFrançais ressentaient plutôt un être, alors que d'autres ressentent mal-être, les Israéliens, eux, un mal-être sans toujours pouvoir se sentent plutôt bien. D'après en définir la cause. En fait, affirme l'indice international du bonheur Anne Emsallem, coach de vie et établi annuellement par l'ONU, psychanalyste, cela résulte d'une Israël est même le neuvième pays situation où l'on ne parvient pas à le plus heureux au monde, et le mettre ses valeurs en adéquation premier du Moyen-Orient ! Il est avec ses besoins – une situation même de plus en plus heureux : avec qui, dit-elle, nous contraint à trois places gagnées par rapport être celui ou celle que l'on n'est à l'année dernière, il se classe pas véritablement et que l'on ne juste après les pays nordiques, parvient pas à modifier, par peur la Suisse et la Hollande, et avant des autres, mais surtout de soil’Allemagne quatorzième, les même. Ce mal-être peut provenir 14

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États-Unis seizièmes ou la France qui vient en vingtième position.

Cet indice du bonheur se fonde sur divers paramètres : aides de l'État en temps de crise, degré de liberté, étendue de la corruption, mais aussi sur le niveau de stress des citoyens, la solidarité et le bénévolat, le produit intérieur brut par habitant, l'espérance de vie, le sentiment de liberté, la confiance et la générosité. Pour les besoins de ce classement, les citoyens sondés étaient invités à noter leur degré de bonheur entre 1 et 10.

Comment expliquer que les Israéliens, en dépit des fortes tensions liées à la situation sécuritaire sur le front sud, le front nord et même le front intérieur, la menace des attentats et celle, de plus en plus tangible, de la fin de mois, fassent partie des peuples les plus heureux au monde ?

D'après le professeur Mooli Lahad, psychologue et spécialiste des psychotraumatismes, fondateur en 1980 du CSPC (Community Stress Prevention Center) à Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, les Israéliens auraient développé une résilience au fil du temps et les tensions perpétuelles auraient attisé leur envie de bonheur, de mieuxêtre, de bien-être au jour le jour.

D'ailleurs, à la question de savoir si elle préférerait changer son lave-linge qui ne fonctionne plus ou bien partir trois jours en vacances si elle avait 2000 shekels de trop, Sarah, jeune maman de deux enfants, a choisi la seconde option, en déclarant : « Ce sera toujours ça de pris ! » n

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Un non-paiement du prêt risque d'engendrer des penalites de retard et un processus de recouvrement

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Le rapport qui cartographie le bien-être

économique et humain est compromis, et le bien-être général s'érode. Ainsi, si nous voulons promouvoir un bien-être durable en Israël, nous devons gérer, investir et utiliser efficacement le stock de capital naturel. Dans le contexte israélien, les terres, les écosystèmes et leur biodiversité, les ressources en eau, l'air, les minerais et les ressources énergétiques revêtent une importance particulière. Il va de soi qu'une ressource plus rare est plus importante qu'une ressource abondante, et ceci varie aussi d'un pays à un autre. Par exemple, en Israël, l'eau est une ressource critique. Et en raison de la petite superficie du pays par rapport à l'intensité de l'activité humaine, il est particulièrement important que les espaces ouverts soumis à de fortes pressions soient protégés et que des systèmes institutionnels soient mis en place pour gérer le stock de ressources dans une perspective intergénérationnelle.

PROPOS RECUEILLIS PAR NATHALIE SOSNA-OFIR

LPH : Que propose ce rapport ?

Yarden Niv : Un outil méthodologique – une liste d'indicateurs – permettant de définir la manière d'assurer une qualité de vie élevée dans le présent mais surtout à l'avenir. Ces indicateurs, récemment adoptés par le Bureau central des statistiques d'Israël, sont le fruit d'une recherche approfondie menée conjointement par un comité d'experts de l'Académie, des organismes gouvernementaux et une centaine de spécialistes issus du monde universitaire, gouvernemental et civil.

Quel est le niveau de qualité de vie des Israéliens, notamment par rapport aux autres pays occidentaux ?

Y.N. : Les résultats prouvent que la qualité de vie en Israël, du moins selon des critères subjectifs comme le bonheur et la satisfaction de vivre, tend à être parmi les plus élevées au monde, en tout cas parmi

Quelle importance revêt le capital social ?

Y.N. : Les êtres humains sont des créatures sociales. Pour que les sociétés s'épanouissent, certaines ressources doivent être disponibles. Ces ressources permettent de

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L'Académie israélienne des sciences et lettres a publié un rapport qui préconise la mise en place d'indicateurs destinés à mesurer les ressources nécessaires pour permettre de définir, maintenir et surveiller le niveau de bien-être en Israël. Un outil novateur qui permettra d'évaluer les options politiques et d'identifier les défis requérant l'attention des décideurs israéliens. Le rapport dirigé par Menahem Yaari – lauréat du prix israélien d'économie, professeur émérite du Département d'économie de l'Université hébraïque de Jérusalem, membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, et de l'Académie des sciences humaines de Berlin Brandebourg – a été coordonné par le Dr Yarden Niv, qui a accepté d'en expliquer en exclusivité à LPH les tenants et les aboutissants.

Le professeur Menahem Yaari, directeur du rapport sur le bien-être

les pays de l'OCDE. En revanche, si l’on se réfère à des indicateurs objectifs tels que divers aspects de l'économie, de la santé, de l'éducation et de la criminalité, la situation d'Israël est moins satisfaisante.

Sur quels paramètres le rapport s'est-il appuyé ?

Y.N. : Sur les ressources qui affectent le bien-être, classées en cinq capitaux : capital naturel, capital social, capital culturel, capital humain et capital économique.

Le capital naturel en Israël est-il protégé ?

Y.N. : L'existence de l'humanité sur terre repose sur le capital naturel. Celui-ci se compose des ressources naturelles qui rendent l'existence humaine possible, et qui sont bénéfiques à la vie et aux activités humaines. À mesure que le stock de capital naturel diminue ou se détériore, les possibilités de produire et de consommer des biens et des services diminuent, le développement

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évalue ses plans en fonction de leur contribution à la qualité de vie de ses citoyens. » coopérer avec les autres, de s’entraider, et de jouir d'un sentiment d'appartenance et d'esprit communautaire.

Les ressources du capital social sont importantes pour la capacité des personnes à agir à la fois au sein de leurs cercles d'appartenance les plus immédiats – par exemple, leur famille et leurs communautés locales – et au sein de cercles plus larges. Ces ressources comprennent les réseaux sociaux auxquels on a adhéré, l'engagement civique et politique, la confiance en autrui, des valeurs et des normes partagées, et aussi des ressources qui garantissent les conditions

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Quel impact a le capital culturel sur le bien-être ?

Y.N. : La culture et l'identité sont des besoins humains fondamentaux, bien qu'elles ne soient jamais intégrées dans les rapports réalisés sur le bien-être à travers le monde. Lorsque ces besoins sont satisfaits, le bien-être est amélioré. La culture est un élément du sentiment d'identité que possèdent les sous-groupes et les individus dans la société, et elle renferme elle-même des valeurs qui relient différentes identités entre elles. La substance des ressources culturelles peut différer d'un endroit à un autre, d'une période à une autre et d'une personne à une autre, en raison de leurs positions, leurs valeurs et leur identité. Il est particulièrement difficile d'estimer les ressources d'Israël dans cette perspective, en raison de la grande diversité sociale et culturelle du pays. Le contexte israélien doit encourager une nouvelle création culturelle et préserver les caractéristiques d'un patrimoine dont la négligence pourrait entraîner leur perte. Le financement public est crucial pour le développement et la préservation des ressources culturelles en vue d’un bien-être durable.

On fait beaucoup l’éloge du capital humain d'Israël.

Qu'en est-il ?

Y.N. : Le capital humain comprend à la fois la santé physique et mentale des individus, et les 18

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connaissances, aptitudes et compétences qu'ils ont acquises tout au long de leur vie – autant d’attributs qui améliorent leur bien-être. Le capital humain des individus contribue également au bien-être et à la croissance de la société dans laquelle ils vivent, par exemple grâce à son rôle majeur dans l'augmentation de la productivité du travail et la création de capitaux économiques. Au niveau national, la composition de la population, les tendances migratoires et les caractéristiques du marché du travail affectent également la capacité de la société à prendre soin de ses membres et leur qualité de vie. L'augmentation de l'espérance de vie et du niveau de vie dans de nombreux pays, y compris en Israël, met en question la capacité de maintenir et de développer le capital humain au fil du temps, et souligne la nécessité de passer d'une focalisation sur l'espérance de vie et le niveau de vie matériel à une focalisation sur la qualité de vie.

De plus, Israël est également confronté à d’autres défis concernant le capital humain : par certains de ses aspects, tels que les compétences et les connaissances du marché du travail, l’État hébreu est encore loin derrière les pays les plus développés et les inégalités y sont grandes. Bien que l'état de santé des Israéliens soit parmi les meilleurs au monde – l'espérance de vie y est parmi les plus élevées de l'OCDE –, le sous-investissement dans le système de santé – que reflète par exemple le nombre de lits d'hôpital par habitant – menace sa qualité. Enfin, comme d'autres pays développés, Israël va être confronté à de nombreux défis affectant son capital humain, des défis relatifs aux développements technologiques et à la transition vers une économie verte. De surcroît, le capital humain a une influence majeure sur la création et le maintien du capital économique.

Suite page 23

Trois magasins à Paris depuis 1954

sociales et politiques de l'épanouissement : institutions démocratiques, droits et libertés, absence de criminalité et de corruption. La pandémie de Covid, qui a plongé Israël et le reste du monde dans la crise, a mis en évidence l’importance du capital social pour le bien-être des populations, ainsi que celle de la résilience de l’État et de sa capacité à faire face aux défis. Les développements technologiques, la diversité sociale d'Israël et les tendances démographiques posent des défis pour le maintien du capital social d'Israël, des défis qui doivent être relevés si nous voulons le maintenir et le développer.

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Pour vivre heureux,

La pratique du coaching vient du domaine sportif, où il est depuis longtemps admis qu’un(e) champion(ne) a besoin d’un coach pour s’entraîner, travailler ses points forts et ses points faibles, l’accompagner tant du point de vue physique que mental. Timothy Gallwey – coach en tennis – a énoncé une formule qui résume l’action du coaching, quel qu’en soit le domaine :

vivons coachés ?

PAR NATHALIE SOSNA-OFIR

Coach par-ci, coach par-là, cet anglicisme est entré dans nos dictionnaires, et au registre de notre insatiable besoin de mieux vivre et de bien-être…

Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir nous faire coacher et à vouloir coacher. Phénomène ou épiphénomène ?

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qu'en fait, j'avais peur. » Ces deux coachés ont trouvé par eux-mêmes la réponse à leurs interrogations car, comme le précise Anne, le coach ne propose pas de solution mais il ouvre sa boîte à outils afin que son client devienne l'acteur de son histoire.

Le coaching est manifestement là pour durer. Pendant la pandémie, les gens ont découvert le « rester chez soi » et le coaching se fait généralement à domicile ou par Zoom. Le nombre de coachs a lui aussi explosé : coach de vie, professionnel, sportif, coach pour

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© DR

« Si de plus en plus de gens se font coacher, c'est parce que, dans notre époque d'immédiateté, nous manquons de temps et nous voulons atteindre rapidement nos objectifs, et non entamer une psychanalyse de dix ans », selon Anne Emsallem, coach de vie depuis dix ans, formée à HEC, passionnée d’art contemporain et de psychanalyse, qui coache en France et en Israël. Autre raison : le fait que nous évoluons dans des sociétés en mouvement qui nous obligent à nous remettre continuellement en cause.

Le client arrive généralement avec un problème ou une situation conflictuelle auxquels il est confronté. Le coach non seulement l’écoute, mais il reformule ses propos et lui pose des questions.

Pour Anne, « il doit permettre au client de donner du sens à sa vie, d'aller vers son désir intérieur et de trouver en lui son bien-être, que l'on ne peut atteindre qu'en alignant ses besoins et ses valeurs. » Les demandes diffèrent en France et en Israël, explique Anne. En Israël, parmi les Français qui ont fait leur alya, beaucoup ont besoin de comprendre quels sont leurs nouveaux repères, car Israël

P=P−I Performance (ou succès) = Potentiel − Interférences

enfants et même pour chiens.

Les uns par vocation de venir en aide aux autres, d'autres estimant avoir les capacités requises pour provoquer un changement, comme Irène qui dirige une compagnie d'exportation de produits israéliens et qui, constatant que les gens, autour d’elle, étaient de plus en plus stressés et se posaient de plus en plus de questions, a décidé de les accompagner : « Je les aide à enrayer leurs croyances limitantes, à ne plus avoir peur ni du regard des autres ni de l'échec. » Parfois, devenir coach est un choix facile et alléchant de reconversion ou de supplément de revenus, car ce métier n'étant guère réglementé, chacun ou presque peut s’approprier ce titre. n

Anne Emsallem : « Nous manquons de temps et nous voulons atteindre rapidement nos objectifs. »

propose une autre façon de vivre que celle de la France, qui est leur cadre référent : ici, c'est l'Orient, une autre lumière, un autre rapport au temps, le sens de la vie n’est pas le même. En France, on travaille et l’on gagne de l'argent pour acheter des biens matériels, alors qu'en Israël on le dépense pour aller mieux, parce que la vie c'est maintenant. Marianne, « montée » depuis Marseille il y a deux ans, a consulté un coach car elle se demandait si elle devait

rester ou repartir : « Je n'arrivais pas à trancher. Grâce à mon coach, j'ai compris les raisons de mes tergiversations et donc de mon mal-être, j'ai réussi à surmonter mes peurs et j’ai décidé de rester. Je sais que j'ai fait le bon choix. » « Ma coach m'a permis de prendre une décision professionnelle déterminante », confie Raphaël qui, lui, s'est fait coacher parce qu’il hésitait à accepter un avancement dans sa société. « Je pensais ne pas être à la hauteur et j’ai découvert

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C'est quoi pour vous le bonheur ?

Suite de la page 18 Justement, évoquons l'influence du capital économique sur notre bien-être…

Y.N. : Il le favorise directement et indirectement, car il contribue à la capacité d'un pays à fournir des biens et des services, à la fois pour le présent et pour l'avenir. Il est donc crucial pour le bien-être individuel au sens le plus fondamental ainsi que pour l'amélioration du niveau de vie. Le bien-être durable nécessite le maintien d'une capacité de production adéquate qui, à son tour, nécessite un niveau approprié de capital physique. Le capital de connaissances joue également un rôle vital dans la formation de la capacité de production d'un pays, tandis que le capital financier permet d'acquérir d'autres formes de capitaux, offrant ainsi une flexibilité, et une protection contre les chocs économiques et autres.

Pour moi, le bonheur, c’est cette sensation durable de bien-être, de joie, de plénitude, souvent en rapport avec l’existence d’une harmonie entre le corps et l’esprit. C’est aussi le sentiment de gérer comme il le faut les situations qui se présentent à nous, familiales, amicales, professionnelles, d’être là au bon moment, avec les bonnes personnes et au bon endroit.

Dr Avner Bensoussan Chirurgien plasticien en France et en Israël Le bonheur, c’est une étincelle dans les yeux d’une personne qu’on aime.

Patrick Braoudé Acteur, réalisateur, scénariste et producteur français

Georges Benayoun, producteur de cinéma et de télévision, auteur et réalisateur de documentaires pour France Télévisions Le bonheur, à bien y réfléchir, c’est pouvoir se dire qu’on a la chance de ne pas le connaître. Y tendre sans jamais l’atteindre. Comme le Machia'h. Avec bien sûr, sur le chemin, ces moments de grâce qui nous en donnent le goût, pour entretenir la quête.

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Prof. Cyrille Cohen Immunologue, professeur à l’Université Bar-Ilan et membre du Conseil consultatif sur les essais cliniques des vaccins contre le Covid-19

Le rapport préconise de surveiller la qualité de vie : en quoi est-ce crucial ?

Y.N. : La qualité de vie est en fait une aspiration

commune à tous les êtres humains. Dans une certaine mesure, on pourrait penser que l'un des objectifs de l'État, en tant qu'entreprise collective, est de nous garantir une qualité de vie élevée, ou du moins de nous permettre de l'atteindre. Par conséquent, il est important que l'État évalue ses plans en fonction de leur contribution à la qualité de vie de ses citoyens.

En d'autres termes, un État doit sans cesse vérifier s'il réussit ou non dans sa mission. Un suivi régulier de ces indicateurs peut aider, entre autres, à prévenir la surexploitation des ressources vitales et les dommages irréversibles qui en résulteraient pour les générations futures.

Existe-t-il un lien entre qualité de vie et bonheur ?

Y.N. : La qualité de vie est un concept plus large que le simple bonheur. C'est en fait une combinaison de bonheur, de prospérité, de satisfaction de la vie et de bien d'autres choses, comme la bonne santé, la vie sociale, l'amour, l'épanouissement personnel et plus encore. Autrement dit, la qualité de vie est multidimensionnelle, le bonheur n'en est qu'une des dimensions. n

Le bonheur, c’est partager, c’est aider, c’est pouvoir aimer et être aimé. Mais pour moi, c’est surtout faire de son mieux pour rendre les autres heureux.

Marie-Lyne Smadja, cofondatrice de Women Wage Peace Le bonheur, c'est de savoir vivre dans ce fragile équilibre qu'est le présent et de comprendre que le présent est chaque jour un cadeau.

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Dessine-moi un bon coach Il y en a des bons et des moins bons… voire certains qu’il faut éviter !

Nous avons interrogé trois coachs thérapeutes dont la réputation est fermement établie dans le monde francophone israélien, afin de savoir ce qui, selon elles, caractérise un bon coach.

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Corinne Bettan : Coaching et thérapie brève intégrative

– Un bon coach ne prend pas le pouvoir, il vous aide à révéler les parties de vous-même qui restent encore dans l'ombre.

– Il vous assiste, vous soutient et vous guide vers l’autonomie.

– Il ne se met pas à votre place mais vous aide à trouver la vôtre.

– Il ne prodigue pas de conseils mais des outils pour exploiter vos propres ressources.

– Il ne vous infantilise pas, mais vous aide à grandir. Il ne vous domine pas, mais vous guide.

– Il vous donne des clés pour recycler vos « duels » intérieurs et mieux vivre en « duo ». Lorsque vous serez réunifié, vos relations affectives et professionnelles évolueront naturellement.

– Grâce à des outils innovants, il décode votre passé afin que vous puissiez construire un futur qui vous permette d'être présent à votre vie.

– Il vous enseigne comment transformer vos écueils en force de vie, et les conflits du passé en tremplins pour choisir votre avenir.

– La méthode doit être brève, concrète et efficace.

d’aider autrui…

Un bon coach doit avoir suivi un solide enseignement. Afin d’être en mesure d’aider les autres, il doit également avoir fait un travail sur luimême au cours duquel il a avancé, réparé, grandi, expérimenté des difficultés et réussi à trouver un meilleur et plus juste équilibre sur son chemin de vie.

Un bon coach nous pousse à découvrir nos vérités intérieures, nos ressources, nos contradictions, nos fragilités, nos forces, nos potentialités, pour nous aider à réaliser nos objectifs sur notre chemin de vie. Être un bon coach demande des qualités d’empathie, d’adaptation, une bonne capacité d’écoute, un respect de soi et de l’autre, de la bienveillance, une bonne faculté de communication, de la pédagogie, une connexion à son cœur et à son intelligence émotionnelle, des valeurs humaines… Il doit posséder non seulement un savoir-faire, mais un savoir-être, et croire profondément en l’humain.

Le coach doit pouvoir proposer plusieurs approches à son client, mais son outil numéro un, c’est lui-même. Le travail se fait dans le présent, et une relation de confiance est au centre de l’accompagnement.

Un bon coach doit faire preuve d’une capacité à actualiser et développer ses connaissances, et à créer de nouvelles méthodes pour toujours mieux accompagner et obtenir de meilleurs résultats.

– Un bon coach est tout d’abord un professionnel qui possède un « don » pour aider les autres.

– Comme son nom l’indique, un coach est un entraîneur, car le cerveau s’entraîne comme un muscle !

– Toute pathologie psychique ne relève pas de la compétence d’un coach, qui doit parfois savoir adresser le client à un psychologue, voire un psychiatre.

– Un bon coach est empathique : il parvient à se tenir face à son client sans préjugés, à le voir comme unique, sans le comparer à nul autre ni le juger ; d’ailleurs, l’accompagnement doit être différent selon la personne coachée. En termes plus spirituels : le coach est un « keli naki », un « réceptacle propre », neutre, qui n’implique pas sa propre personne dans la thérapie, mais son savoir, afin d’aider le client à atteindre son objectif.

– Le bon coach offre donc un espace bienveillant et sa confiance.

– Pendant la séance, le coach est présent pour le client : écoute, disponibilité, empathie.

– L’accompagnement se fait, comme sur le tracé d’une ligne, d’un point A vers un point B, en donnant au client les bons outils nécessaires pour parvenir à réaliser son objectif.

– Un bon coach a lui-même un coach (un superviseur), afin d’optimiser son accompagnement et, quand la situation du client est bloquée, de vérifier dans quelle mesure le problème de l’autre résonne en lui.

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Aviva Azan : décodage thérapeutique, coaching personnalisé, formatrice en groupe et en entreprise Un proverbe yiddish dit : « Nous ne pouvons pas changer le sens du vent, mais nous pouvons orienter les voiles. » Il faut d'abord définir le rôle du coach :

Peut-on vraiment parler de bon ou de mauvais coach ?

Je dirais qu’il y a plutôt des coachs et des coachs qui « s’improvisent », même si leur intention est

Emma Ayache : Coach en développement personnel et thérapeute

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5 trucs simples et gratuits pour mieux vivre PAR ANNE-CAROLL AZOULAY

Le bien-être est une lutte de tous les jours, mais aussi une question de prise de conscience. Car pour avancer, il faut avant tout prendre conscience de ce que l’on ressent. S’arrêter, réaliser que l’on doit prendre des résolutions pour aller mieux ou seulement accroître notre bien-être, parce que nous le valons bien ! Sans aller chercher loin ni dépenser un sou, intégrer quelques petits réflexes dans notre vie quotidienne peut changer la donne du tout au tout.

Allez, on se lance !

par Hippocrate il y a deux mille ans, n’a jamais été si actuelle ! Rivés à nos téléphones, à nos ordinateurs et autres télévisions, nous sommes devenus hypersédentaires, ce qui est contre nature car nous sommes programmés pour marcher ! La marche ou toute autre activité physique prévient de multiples maladies (diabète, cancer, maladie d'Alzheimer…) ; mais surtout, elle nous procure un incroyable plaisir pour le peu d’efforts qu’elle nécessite. En Israël, la marche est devenue un sport national encouragé par d’impressionnants marathons organisés dans toutes les villes et accessibles à tous,

du débutant au professionnel. Et si l’on s’inscrivait au prochain ?

COMMUNIQUER Parler, échanger, rire, créer : autant de moyens de communiquer avec l’autre. Pour mieux vivre, nous devons les exploiter et les encourager. Se renfermer sur soi n’est jamais bon. Le miroir de l’autre nous est nécessaire pour mieux nous comprendre. Avec les bonnes personnes et à notre rythme, sortons des sentiers battus et entrons en communication avec les autres. Après tout, quoi de mieux qu’une discussion entre amis, une sortie en famille ou une heure de bénévolat ? n

c’est arriver à faire le vide et à vivre uniquement RESPIRER le moment présent. Prier, si l’on arrive à ne pas Ce n’est pas pour rien que « linchom », « respirer », être happé par nos pensées incessantes, est une en hébreu, est formé à partir de la même racine magnifique méditation. Regarder la mer ou cuisiner que « nechama », « l’âme » : effectivement, respirer peuvent aussi être des formes plus et mieux nous fait du bien de méditation. Selon les études et nous relie à notre essence, Selon une enquête scientifiques, méditer augmente à la vie. Embringués dans nos la mémoire et l’attention, existences trépidantes, nous menée auprès de 7500 réduit le stress, les maladies oublions presque de respirer, au cardiovasculaires, la douleur et sens littéral du terme ; ou bien, consommateurs dans les pensées négatives pouvant nos respirations sont minimales, six pays, 79 % d’entre eux conduire à la dépression. de faible amplitude, alors que l’air est là, généreux et toujours ont déclaré considérer BOIRE DE L’EAU accessible à volonté !

Aussi simple que bonjour, mais Une bonne respiration permet le bien-être comme pas si simple à adopter comme de réoxygéner tous les tissus et les organes. C'est d'abord une important, et 42 % comme réflexe… Pourtant, l’eau améliore nos capacités physiques, elle bonne dépollution de l'organisme. une priorité absolue. préserve notre concentration, notre Inspirer et surtout expirer mémoire et notre peau, elle favorise profondément est très important, la désintoxication et la purification cela permet d'éliminer le CO2, de du sang. L’eau est bénéfique pour notre digestion, elle se « désasphyxier », et de retrouver de l’énergie et du élimine les toxines et chasse le stress, elle prévient bien-être. l’arthrose et les maux de tête.

Vous êtes convaincus ? Allez, on se rue sur sa bouteille !

MÉDITER Détrompez-vous : méditer n’est pas l’apanage d’une MARCHER religion, d’une foi ou d’un peuple. Méditer, c’est « La marche est le meilleur remède pour juste faire taire le mental, actif 24 h/24, et toutes ses l'homme. » Cette phrase, supposément prononcée voix néfastes qui nous tirent vers le bas. Méditer, 26

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CARTES SUR TABLE

Dépasser les bornes PAR ARIEL KANDEL

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Elle pourrait exprimer une volonté de se rapprocher a nomination de la Première ministre française d'Israël et modifier une politique française pas nous indique-t-elle que Macron est prêt à forcément chaleureuse à l’égard de l’État hébreu. Celle dépasser certaines bornes ? Nommer à ce poste qui a été nommée une semaine avant Yom Yerouchalayim une femme dont le père était juif, résistant, rescapé serait-elle capable de dépasser les bornes, de se de la Shoah et sioniste est-il un signe évident que rapprocher de son identité et de Jérusalem ? Seraitle gouvernement français va mener une nouvelle elle prête, ce faisant, à aller « contre » l'électorat arabe politique envers Israël ? Les gros scores de l'extrême français qui, dans son immense majorité, a sûrement droite et de l'extrême gauche lors des présidentielles, voté Macron au deuxième tour ? De Gaulle, avant la et sans doute lors des prochaines législatives, ontguerre des Six Jours, avait une politique clairement ils poussé Macron à cette nomination, comme pro-israélienne – jusqu’à ce que ses intérêts et ceux de pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme ?

Malheureusement, Joseph Borne, le père d’Élisabeth Borne, s'est suicidé il y de nombreuses années – peut-être, comme Primo Levi, le célèbre rescapé d'Auschwitz et auteur de Si c'est un homme, craignait-il d'avoir la responsabilité d'être le dernier témoin. À sa mort, Élisabeth Borne est devenue pupille de la nation.

Elle ne le sait peut-être pas mais, comme Nicolas Sarkozy, descendant d'un grand-père juif de Salonique, la nouvelle Première ministre française peut bénéficier de la loi du retour israélienne : si elle le La Garde républicaine dans la cour de l'hôtel de Matignon, la résidence officielle de la Première ministre de la France souhaite, elle peut devenir la France changent, entraînant un changement de son israélienne… Parce qu’à la suite de sa création, attitude envers les pays arabes. Et si la France revenait l'État d'Israël a décidé de protéger tous ceux que à cette époque qualifiée de « lune de miel », à présent visaient les lois de Nuremberg, ces lois antisémites que Macron, qui ne peut de toute façon pas briguer promulguées en 1935 et en vertu desquelles ceux un troisième mandat, n'a plus besoin de s'assurer un dont les parents ou les grands-parents étaient électorat pour se faire réélire ? « Fier et dominateur », juifs allaient être exclus de la société, persécutés, avait dit de Gaulle du peuple juif. Souhaitons à Madame martyrisés et exterminés par les nazis. la Première ministre d'être fière de ses origines, de Sans aller jusqu'à imaginer qu’elle souhaite devenir son identité, et d’être en mesure de donner le ton de la israélienne, le « retour » de la Première ministre politique française à l’égard de l’État juif. n pourrait tout simplement être un retour à son identité.

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ÉCONOMIE

IBM en Israël :

© Yossi Zeliger – FLASH90

un mariage gagnant PAR DANIEL ROUACH

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'Université de Tel Aviv m'avait demandé il y a quelques années de donner des conférences chez IBM Israël, sur son site de Haïfa. Mes interventions portaient sur le thème « intelligence économique et veille technologique » ; et à cette occasion, j'ai pu me rendre compte de l’atmosphère qui règne dans les bureaux de ce géant informatique en Israël. À l'intérieur des bâtiments du groupe, rien de flamboyant ; pas de couleurs criardes de type « Google Center ». Chez IBM, tout est sérieux. Les employés ne sont pas en short et en sandales, ils ne se baladent pas avec des planches de surf sous le bras et ne parlent pas de leurs projets à l'extérieur du groupe. Bien visibles

Le gratte-ciel d'IBM à Tel Aviv

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sur les routes du nord d'Israël, les centres R&D d'IBM sont à l'image du groupe : massifs, sobres et efficaces. Rien d'ostentatoire.

Peu de gens connaissent la véritable histoire d’IBM en Israël. Le groupe américain n'a jamais écouté les appels du BDS au boycott d'Israël. Bien au contraire, l'État hébreu fait partie intégrante de la puissance de frappe d'IBM dans le monde (plus de 381 100 employés aujourd’hui) et la présence du groupe en Israël s’est marquée par une implication croissante, approfondie et de grande qualité.

L'actuel PDG d'IBM, Arvind Krishna, d'origine indienne, arrivé très récemment à la tête de l’entreprise, a décidé de se concentrer sur le « cloud computing », l’informatique dématérialisée – un virage stratégique qui représente un atout majeur pour IBM Israël, dont le rôle dans ce domaine est prédominant.

Un peu d’histoire Nous sommes en 1972. Pour ne pas perdre un grand scientifique juif d'origine israélienne, Josef Raviv, qui voulait retourner dans son pays, IBM accepte de le laisser travailler en Israël, à Haïfa, et de recruter dans la foulée une microéquipe de trois ou quatre personnes.

C'est ainsi qu'une minuscule structure qui devait être temporaire est devenue le centre de R&D d’IBM en Israël, employant des centaines de chercheurs à travers tout le pays.

On trouve en effet des chercheurs

L'équipe de la société de sécurisation des données, Trusteer, après l'annonce de son rachat par IBM le 15 août 2013

et ingénieurs d'IBM à Haïfa, Tel Aviv, Herzliya, Rehovot, Jérusalem et Beer-Sheva. Le Technion de Haïfa a toujours joué un rôle déterminant dans l'extension des activités de recherche ; et les allersretours entre le campus du Technion et les sites d'IBM (MATAM) sont très fréquents. Les meilleurs étudiants du Technion sont recrutés, avec un salaire de débutant très honorable, et les sujets de thèses proposés par IBM sont très demandés par les jeunes étudiants.

Les premiers chercheurs du groupe IBM en Israël ont d’abord travaillé dans de minuscules locaux.

Mais IBM n'a jamais regretté son investissement car les laboratoires de R&D israéliens ont permis au groupe américain de conquérir de nouveaux domaines d'activité, comme par exemple le domaine médical.

La présence d'IBM dans l'État hébreu remonte à 1949. À l’époque, c’est le groupe américain qui a introduit les ordinateurs dans le pays. Aujourd'hui, IBM y emploie plus de 2000 personnes. Sa présence dans le pays est si importante que l'agence Invest In Israel, chargée d'attirer des investisseurs mondiaux, utilise l'expérience et la présence d'IBM pour démontrer que la Start-up Nation n'est pas une illusion.

IBM a racheté 13 entreprises high-tech israéliennes ces dix dernières années, notamment Trusteer, pour près d’un milliard de dollars – ce qui représente l’un des plus gros rachats jamais enregistrés par une société high-tech israélienne.

Toutes ces innovations et ces acquisitions ont permis à IBM d’apprécier la culture des startups en Israël. Afin de mieux encore assimiler l'esprit entrepreneurial du pays, la société a décidé d’ouvrir un incubateur baptisé Alpha Zone, explique Dror Pearl, directeur de l’unité GTU d’IBM Israël : « Nous voulons que cet incubateur soit bien particulier. IBM n’a pas l’intention d’être une usine à start-ups comme les autres. Nous serons là pour les entreprises avant, pendant et après le programme. »

Une culture d’entreprise IBM est probablement l'une des structures qui a développé le plus précocement et le plus fortement le principe de culture d’entreprise. À ses débuts, IBM faisait chanter à ses salariés des hymnes à la gloire de l'entreprise et, durant la majeure partie du XXe siècle, l'uniforme – costume bleu, chemise blanche et cravate foncée – y était de rigueur pour les représentants commerciaux. Ces codes ont commencé à s'assouplir à la fin des années 1970, puis l'ont été considérablement dans les années 1990. De nos jours, l’apparence des employés d’IBM ne présente pas de particularité.

Les Israéliens, pour leur part, n'ont jamais vraiment adopté le costume bleu ; mais ils ont été très impressionnés par la culture IBM. L’Autorité israélienne de l’innovation et le ministère de la Défense ont récemment décidé d'allouer 200 millions de shekels pour développer le premier ordinateur quantique d’Israël et jeter les bases de la capacité de calcul israélienne, ce qui, selon eux, mènera à des progrès en économie, en technologie, en sécurité, en ingénierie et en science. Les experts affirment que l’informatique quantique peut être extrêmement bénéfique dans des secteurs comme la cybersécurité, les matériaux et les produits pharmaceutiques, la banque et la finance, ainsi que l’industrialisation ; et IBM est impliqué dans cette nouvelle aventure israélienne.

Si Israël a toujours bénéficié de l'extraordinaire savoirfaire managérial d’IBM, inversement, les Israéliens n’ont jamais cessé d’être de précieux alliés d'IBM, surtout dans les périodes difficiles, comme cela a été le cas au début des années 1990. Conscient de la valeur irremplaçable des ingénieurs israéliens, qui apportent avec eux technologie, imagination fertile, innovations de rupture, fertilisation croisée et surtout loyauté, IBM a de son côté fait bénéficier toute la filière technologique israélienne de la culture américaine. Un mariage en tout point gagnant ! n Daniel Rouach est professeur à l'ESSEC ( Paris) et président de la Chambre de Commerce Israël-France LPH ACTUJ 986

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ÉCONOMIE

ÉCONOMIE

On veut tous être

milliardaire...

PAR RICHARD SITBON

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a société est en crise. Une crise du trop.

Une crise de la modernité, de la culture et, paradoxalement, une crise de « trop de bienêtre », qui est une crise d’« enfants gâtés ».

La crise est observable à plusieurs niveaux : les normes, les logiques, les ambitions et les pratiques. Nos sociétés sont le théâtre d’une série de changements politiques, économiques, démographiques et sociaux qui s’opèrent sur fond de regrets, de nostalgie, d’espoirs et d’amertume.

D'aucuns nous disent « c'était mieux avant », oubliant les problèmes de logement, de nourriture et de santé auxquels étaient confrontés nos parents. D'autres se plaignent du chômage, de l'augmentation des prix, de la vie « dure », oubliant que nos États nous garantissent la sécurité, les aides, les vaccins gratuits quand nous en avons besoin… Oubliés, les problèmes d'antan.

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Cette crise sociale est avant tout une crise d'effritement des valeurs. Lorsque l'on interroge un jeune de moins de trente ans sur ses ambitions de carrière, une des réponses que l’on entend le plus est : « Je rêve de faire un “exit”. » Hélas, ce qui les intéresse, c'est uniquement l'argent ; ils ne comprennent pas qu'un « exit » est d'abord le fruit d’une entreprise qui suppose une passion et un travail demandant des efforts. Et lorsqu’on pose la question « que voulezvous devenir ? » aux moins de vingt ans, la réponse fréquemment reçue est encore plus effarante : « Je veux être connu. » Là aussi, la passion a disparu. On ne veut plus être un chanteur ou un sportif – non, cela demanderait trop d'efforts. D'ailleurs, pour réaliser leur rêve, ils disent souvent vouloir participer à une émission de téléréalité… À force de bien-être, les gens ont perdu le sens des réalités. Nous sommes devenus accros au refus ;

tout est bon pour descendre dans la rue et appeler à la révolte. Oubliées, les guerres ; oubliée, la vraie pauvreté… En France, la majorité des Gilets jaunes (57 % d'entre eux), par exemple, étaient en situation d'emploi, à la retraite ou en préretraite… Ils n’avaient jamais été de « vrais » pauvres et n’étaient certainement pas des crève-la-faim. Ils appartenaient plutôt aux classes légèrement au-dessous de la moyenne, avec un niveau de vie de 1486 euros mensuels, soit près de 300 euros de moins (seulement) que celui de la classe moyenne de l'ensemble de la population.

Mais la mode est à la contestation. La mode est au « je veux plus ». En Israël, les citoyens râlent aussi. Ils se plaignent de l'augmentation des prix du chocolat, des yaourts aux fruits, de l’expresso, et du prix exorbitant des hôtels cinq étoiles. Le prix de l'essence, ô scandale, ne permet plus de faire le plein de leurs voitures neuves – et les propriétaires des 6200 voitures Tesla déjà vendues en Israël, eux, se plaignent de l'augmentation des prix des billets d'avion. Les Israéliens sont à 66 % propriétaires de leur logement. Sachant que le coût moyen d’un appartement de quatre pièces dans l’État hébreu était de 2 200 000 shekels en 2021, ce sont donc tous des millionnaires. Pourtant, cela ne leur suffit pas. Aujourd'hui, le mécontentement est celui de millionnaires frustrés de n'être pas milliardaires.

Loin de moi de nier les difficultés. L'écart entre les riches et les pauvres (relatifs) n'a fait qu'augmenter au fil des années. En Israël et dans le monde, l'accès à la propriété devient de plus en plus difficile et l'inflation relève la tête. Alors oui, bien sûr, il y a des difficultés. Mais en face de nos écrans plasma, poussant nos caddies remplis à ras bord, nous sommes les enfants gâtés de la modernité.

La guerre en Ukraine nous rappelle que toute cette richesse peut nous être enlevée très vite. Les images des réfugiés ukrainiens, ces hommes, ces femmes et ces enfants condamnés à prendre le chemin de l’exode, nous interpellent. Habillés à la mode, des Nike aux pieds, fuyant avec de petits chiens dont la tête dépasse de leurs sacs, ces réfugiés qui, hier, se plaignaient comme nous de la vie chère, se retrouvent aujourd'hui jetés sur les routes, regardant en arrière leurs maisons éventrées et détruites.

Oui, ces images doivent nous interpeller. Ces bus remplis de mères tenant leurs enfants dans leurs bras nous rappellent aux vraies valeurs de la vie, celles qui méritent que l’on se batte pour elles : la famille, l'amour, la santé. Nous, Juifs, depuis des millénaires, murmurons au réveil le « modé ani », cette prière dans laquelle, nous remercions, étonnés, que notre corps endormi ait continué de vivre, de respirer, et que notre âme nous soit rendue. n

À RETENIR Israël vient de fêter ses 74 ans. Il y a 74 ans, dans les kibboutz, l'achat d'une paire de chaussures était soumis au vote des membres, tant la pauvreté était le pain quotidien. Aujourd'hui, le panier des dépenses des ménages a considérablement évolué : la part du budget qu’ils consacrent à la nourriture est de 18 %, une part qui n'a cessé de décroître au fil des années. La part consacrée à la communication et aux transports, elle, dépasse allégrement les 20 %, alors que 25 % des dépenses sont affectées au bien-être : éducation, culture, divertissements, spectacles, ameublement (3 %) et habillement (chiffres de 2021).

Ce panier met en lumière plusieurs éléments : d'abord, que les Israéliens vivent bien. Les prix des vêtements, des meubles et de l'électroménager ont baissé depuis une décennie. Dans les années 2000, une famille dépensait en moyenne 9700 shekels par mois, aujourd'hui elle en dépense plus de 15 000, non seulement parce que la vie est chère, mais aussi parce que nous consommons davantage pour notre bien-être. Ensuite, ce panier met en évidence le problème du logement, qui doit impérativement être réglé par les politiciens : avec près de 25 % du panier qui lui sont consacrés, le logement reste en tête des dépenses et grève le budget des Israéliens. Enfin, si les prix de l'alimentation subissent certes une hausse, la part consacrée à cette dépense dans le panier des Israéliens est toutefois la même qu’en France ; nous ne sommes donc pas moins bien lotis.

Depuis l'alya des Russes, Israël a vécu un électrochoc qui, en vingt ans, l’a fait passer d'un pays en voie de développement à un pays moderne, fort économiquement. Cet électrochoc a contribué à une amélioration du train de vie des Israéliens, mais il a également généré des abus et des inégalités. C'est contre ces déséquilibres – pauvres/riches, centre du pays/ périphéries, produits parfois vendus à des prix excessifs par manque de concurrence… – que les politiciens devront lutter dans les années qui viennent.

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BINATIONAL

BINATIONAL

Claudie Harari,

présidente des associations FLAM en Israël PROPOS RECUEILLIS PAR EMMA VERROUST

Chaque enfant devrait pouvoir préserver et cultiver ce trésor linguistique avec lequel il est arrivé en Israël.

LPH. En quoi consiste le dispositif FLAM ?

Claudie Harari. FLAM (Français LAngue Maternelle) est un dispositif qui a été initié par le ministère des Affaires étrangères français en 2011 et dont la gestion a été confiée à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Il vise à soutenir des associations qui proposent à des enfants français à l’étranger un apprentissage linguistique et culturel en français dans un cadre extrasolaire. Son but est donc de consolider les liens avec la langue française et de permettre aux enfants français, francophones, d'améliorer et de développer leurs connaissances orales et écrites du français, mais aussi de s'approprier une culture. Ce dispositif existe dans une centaine de pays à travers le monde et plus de 163 associations y sont reliées.

Comment ce dispositif est-il financé ?

C.H. Un appui financier annuel est destiné aux associations répondant aux critères d'éligibilité, et qui proposent aux enfants des activités linguistiques et culturelles. En plus de la subvention octroyée par l'AEFE, il est demandé une participation financière aux parents.

Quelles sont les différentes subventions que FLAM accorde ?

C.H. Il existe trois types de subventions. Le premier est une subvention d’aide au démarrage, qui couvre 50 % du coût total du projet. C’est une subvention 34

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dégressive et octroyée pour cinq années seulement.

Le deuxième type de subvention est l’appel à projets : ce sont des subventions pour des actions précises, réalisées en français bien sûr. Enfin, le troisième type de subvention, dit de regroupement régional, est destiné à l'organisation de rencontres régionales visant à établir des échanges, à diffuser du matériel, des outils pédagogiques, des méthodes et des projets pédagogiques pour toutes les associations FLAM d’un même pays ou/et avec d’autres pays.

Quel est le dernier projet en date en cours en Israël ?

C.H. Nous avons fait une demande pour avoir un regroupement régional entre Israël et les Émirats arabes unis. Nous sommes en contact avec une association à Dubaï, nous travaillons à la création d’un journal commun entre les enfants d'Israël et de Dubaï, mais nous développons aussi des pratiques de motivation afin d'encourager les enfants à suivre les activités FLAM proposées par les associations.

Quels sont les objectifs de ces associations ?

C.H. Ces associations ont pour rôle de réunir des enfants francophones et de maintenir la pratique du français sous toutes les formes d'activités qui soient : encourager tout ce qui peut être fait autour de la langue française et en français, afin que les

enfants restent des petits francophones bien qu’ils soient scolarisés dans des établissements non francophones.

En plus de ce soutien à l’apprentissage linguistique et culturel, ces associations ont également un rôle convivial : à travers elles, les familles se rencontrent pour des fêtes ou des événements, et les enfants se retrouvent et pratiquent leur langue maternelle en dehors du cadre familial, d'une manière vivante, ludique. Il me semble très important que ces enfants, au moment où ils font l'apprentissage de l'hébreu dans les écoles, se rendent compte de leurs capacités plurilingues, qu’ils en soient fiers et deviennent de vrais bilingues. L’intégration ne consiste pas à effacer son passé linguistique et culturel, mais à l'enrichir en adoptant une nouvelle culture et une nouvelle langue en arrivant en Israël.

Quelles sont les associations qui font partie de ce réseau en Israël ?

C.H. Il y a le Cercle francophone de Modiin, l'association Hanoucca à Jérusalem, l’association Le jardin français de Raanana et l'Association culturelle pour l'intégration et les droits des résidents étrangers à Tibériade. À la demande des familles, une association est en train de se créer avec le dispositif FLAM à Ashdod.

De nombreuses personnes veulent ouvrir des groupes FLAM, mais malheureusement, seules des associations francophones qui répondent aux critères d'éligibilité peuvent prétendre à des subventions, et c’est là que le bât blesse. de progresser, et chaque association a ses spécificités.

Ainsi, Le jardin français de Raanana a introduit le théatre, Tibériade les arts plastiques, Modiin la BD, et Jérusalem l’écriture d'histoires et le tournage de films. n

Quel est votre bilan ?

C.H. Lorsque j’ai introduit ce programme en 2012, je venais de terminer ma carrière d'inspectrice de Français au sein du ministre de l'Éducation nationale israélienne. La sauvegarde de la langue maternelle française des enfants m'importe énormément.

Chaque enfant devrait pouvoir préserver et cultiver ce trésor linguistique avec lequel il est arrivé en Israël, qui contribue à son ouverture d’esprit et à sa confiance en lui. Comme on dit : « Chaque langue dit le monde a sa façon. » Au départ, j’ai reçu un accord très positif des mairies de Netanya et de Jérusalem. Même si certaines associations se sont vues contraintes d'arrêter leurs activités FLAM, aujourd'hui plus de cinq associations sont très actives et deux autres devraient se joindre à notre réseau en Israël. 400 enfants sont inscrits dans les associations FLAM (avant le Covid, ils étaient plus de 500).

C’est un dispositif très important pour les familles.

Grâce à lui, les enfants peuvent communiquer avec leur famille et leurs amis restés en France, et au sein même de la famille arrivée en Israël, où l'hébreu n'est pas toujours pratiqué ; ils peuvent même devenir bilingues. Ce dispositif a beaucoup évolué et continue LPH ACTUJ 986

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RÉGION

PAR GUITEL BEN-ISHAY

Shilo est millénaire mais n'a que 44 ans. Une énigme ? En quelque sorte. En fait, Shilo résume l'histoire du retour du peuple juif sur sa terre. C'est là que tout a commencé et c'est là que notre histoire se poursuit aujourd'hui.

Située au cœur de la Samarie, © Miriam-Feyga Bunimovich

dans les monts d'Ephraïm, elle a abrité le Michkan. Aujourd'hui, quarante-quatre ans après que huit jeunes familles ont décidé de faire revivre cet endroit si symbolique, plus de 450 familles y habitent.

Shilo l'ancienne Il y a trois mille ans, Shilo a été la capitale du peuple d'Israël.

C'est là que se dressait le Michkan, l'équivalent du Temple.

Dans le livre de Samuel, on raconte l'histoire de Hanna, l'épouse d'Elkana, qui a prié à Shilo pour avoir un enfant. C'est aussi à Shilo que les jeunes hommes et les jeunes filles se rencontraient dans les champs lors de la fête de Tou BeAv. Shilo a été détruite suite à une guerre fratricide entre les tribus d'Israël, aux environs de l'an 1000 avant notre ère. Toutefois, Shilo n'a jamais cessé d'être un lieu de vie juive et les Juifs allaient y péleriner.

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La synagogue centrale de Shilo, baptisée « Zekher leMichkan Shilo » (« En souvenir du Michkan de Shilo »), est une magnifique réplique du Michkan qui se trouvait dans la Shilo antique.

Des recherches archéologiques menées aux XIXe et XXe siècles ont permis de mettre à jour l'emplacement du Michkan et les restes de la présence juive en ce lieu. Encore aujourd'hui, des fouilles archéologiques sont effectuées et de nouveaux objets y sont découverts. Il est d'ailleurs possible de visiter le site archéologique, qui a été aménagé en site touristique, très fréquenté par des touristes de tout le pays mais aussi de l'étranger.

Shilo : reconstruite de ses ruines En janvier 1978, un groupe de huit jeunes familles parvient à se procurer des caravanes pour aller

s'installer à Shilo. Pour obtenir les autorisations, ils ont prétendu monter un camp archéologique.

Le jour de Tou BiChvat de la même année, la première pierre du yichouv Shilo est posée, en présence du rav Tzvi Yehouda Kook et du rav Hanan Porat, fondateur du Gouch Emounim, pionniers de la présence juive en Judée-Samarie.

Ce coup de force place le gouvernement de Menahem Begin dans une position délicate face aux Américains qui voient dans cette nouvelle implantation un obstacle aux négociations en cours avec l'Égypte. Le gouvernement israélien décide alors de ne pas expulser les Juifs, mais d’envoyer à Shilo un bataillon de soldats

chargés de surveiller que ce petit groupe n’occupe pas davantage de terrain. L'eau et l'électricité sont coupées, et les habitants n'ont pas non plus le téléphone.

L'officialisation du yichouv aura lieu un an plus tard, en 1979, après une tentative d'attentat par les Palestiniens. Le gouvernement, sous la pression du député et rabbin Haïm Druckman, a estimé qu'il ne pouvait pas abandonner ces hommes, ces femmes et ces enfants : Shilo renaît de ses ruines.

Un artiste militant du mouvement Chalom Akhchav a décidé de protester par une sculpture baptisée Le colombier, qu'il a installée à l'entrée de Shilo. Le lendemain, les familles du yichouv publiaient dans la presse leurs remerciements pour l'œuvre d'art. Celle-ci est toujours là, elle a même été rénovée par le yichouv et fait partie de ses atouts touristiques.

Depuis, le yichouv n'a cessé de se développer et compte aujourd’hui plus de 450 familles. On y trouve une école primaire pour garçons et une pour les filles, des écoles

Sur le site archéologique de l'ancienne Shilo, la tour de Tel Shilo est incontournable. À l'intérieur, sur le décor naturel, est projeté un film qui raconte l'histoire du lieu et donne la sensation au visiteur de revivre l'épopée des Juifs du temps d'Éli le Cohen Gadol. Par ailleurs, le Michkan est représenté en hologramme et en 3D dans différents endroits du site. Des expériences modernes à vivre sur un site antique : le trait d'union entre le passé et l'avenir.

maternelles, deux collèges, plusieurs synagogues, une Yechivat Hesder, des terrains de sport… À 30 kilomètres de Jérusalem et 50 de Tel Aviv, au cœur de la région de Binyamin, Shilo est véritablement au centre du pays, attirant des actifs qui peuvent ainsi vivre relativement près de leur lieu de travail ; si un certain nombre d’habitants exercent leur métier sur place, notamment les

enseignants, la grande majorité d’entre eux travaillent à l'extérieur du yichouv. Par ailleurs, Shilo et ses alentours présentent un dynamisme économique qui se traduit surtout dans le secteur agricole, mais aussi artisanal. Les pionniers, qui y vivent encore, n'en finissent pas d'être émus.

Dans leurs rêves les plus fous, ils pensaient qu’un jour cinquante familles vivraient à Shilo. n

© Miriam-Feyga Bunimovich

Shilo : le trait d'union entre notre passé et notre avenir

© Mendy Hechtman – FLASH90

RÉGION

Le yichouv Shilo : un patrimoine archéologique hors du commun mais aussi des paysages à couper le souffle

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À L'AFFICHE

Charles Berling, un rendez-vous réussi en Terre promise PAR OLIVIA CATTAN

À

© Olivia Cattan

l’occasion de sa venue en Israël pour mon émission Rendez-vous en Terre promise, Charles Berling, comédien, metteur en scène et directeur du théâtre Châteauvallon-Liberté, scène nationale de Toulon, a rencontré des directeurs de théâtre et des comédiens, la troupe de théâtre de Tsahal, des Israéliens et des Palestiniens qui travaillent ou étudient ensemble grâce aux actions de chefs d’entreprise ou d’associations, l’Ambassadeur de France et la communauté francophone. Il a également exploré le pays, passant de Tel Aviv à Ariel, de Jérusalem au désert de Judée jusqu’à la mer Morte.

Dans cette interview exclusive réalisée à la fin des quatre jours intenses qu’a duré son séjour, il nous a livré son ressenti et le nouveau regard qu’il portera désormais sur Israël.

Catholique et athée, Charles Berling était venu deux fois en Israël auparavant, dans le cadre de festivals de cinéma. Mais c’était il y a longtemps

Escapade à Tel Aviv entre deux rendez-vous

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et jamais encore il n’avait eu le temps de véritablement découvrir Israël et sa population : « Ma première impression en arrivant ici a été que ce pays avait considérablement changé et évolué. Non seulement Israël s’est incroyablement développé, mais j’ai été frappé par le foisonnement de sa population et le dynamisme que la nature même d’Israël lui transmet. J’ai d’abord rencontré d’autres directeurs de théâtre, comme celui du théâtre Cameri ou celui du théâtre russe Gesher, ainsi que des comédiens et des réalisateurs, comme Lior Ashkenazi. Et j’ai été heureux de voir à quel point la fraternité entre les gens de culture est forte entre la France et Israël. Il faut dire qu’ici, on ressent profondément la grande tradition culturelle d’Israël. Le deuxième jour, j’ai aussi découvert la troupe de théâtre de l’armée israélienne. » Mais Charles Berling n’est pas qu’un homme de théâtre ; c’est aussi un pacifiste et un humaniste.

Alors naturellement, lors de l’élaboration du programme de son séjour, il a souhaité rencontrer des associations et des chefs d’entreprise qui œuvrent pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que des jeunes juifs et musulmans qui étudient ensemble : « J’ai rencontré des jeunes de quartiers de Lod qui vivent et étudient ensemble, ou encore des Palestiniens et des Israéliens qui travaillent côte à côte dans des usines à Ariel. Je trouve qu’Israël est d’autant plus beau lorsque les gens s’y mélangent, car nous espérons tous que la paix s’installe progressivement. Rien ne vaut la rencontre réelle avec les gens qui habitent ce pays et avec lesquels j’ai beaucoup discuté. Quand on est loin et que l’on ne dispose que des informations transmises par les médias, qui se focalisent toujours sur les nouvelles dures et graves, on finit par avoir des idées

© Eve Arbib

Charles Berling lors de la réception organisée en son honneur à la résidence de S.E. l'Ambassadeur de France en Israël à Tel Aviv

reçues. Pourtant, malgré cette histoire douloureuse et cruelle, il y a une volonté concrète de paix ; et toutes ces rencontres ont battu en brèche les idées reçues. » Charles Berling a également évoqué la proximité entre la France et Israël : « J’ai rencontré de nombreux francophones et il y a ici beaucoup de Juifs français qui se reconnaissent deux patries : Israël et la France. L’histoire a tissé des liens étroits et intimes entre ces deux pays. » Mais le moment que Charles Berling a préféré a été cette journée dans le désert de Judée où, après une balade en chameau, un déjeuner typique sous les tentes d’Abraham et une escapade sportive en jeep à la rencontre des Bédouins, nous avons visité Qumrân : « Si je ne devais retenir qu’un moment de tout ce voyage, ce serait cette journée où nous avons entamé la descente de Jérusalem vers la mer Morte, une descente au cœur de l’histoire, avec ce moment si particulier à Qumrân. Assis sans rien dire sur un banc, j’ai été bouleversé par ce moment de silence, un silence émouvant et bavard qui m’a fait penser à l’histoire du peuple juif, mais aussi à celle du Moyen-Orient. Ce silence était d’une telle densité que j’étais au bord des larmes, parce que quelque chose est remonté en moi, quelque chose comme l’essentiel de l’histoire dont nous sommes tous faits. »

Pris en photo à côté des drapeaux français et israélien, Charles Berling semblait profondément ému et enrichi intérieurement par ce voyage en Israël. Il m’a dit qu’il remportait avec lui, y compris pour son travail de comédien, ce silence et cette émotion ressentie dans le désert de Judée. n

5 DATES CLÉS l 30 avril 1958 : naissance de Charles Berling à

Saint-Mandé.

l 1981 : il interprète Le Dibbouk de Shalom

Anski au théâtre.

l 1996 : nommé au César du meilleur acteur

pour le film Ridicule, de Patrice Leconte.

l 2002 : il incarne Jean moulin dans un téléfilm

de France 2.

l 2010 : nommé à la direction du Théâtre

Liberté à Toulon.

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BOUILLON DE CULTURE

P

Coopération bilatérale France-Israël

Le film d’animation,

À l’initiative de l’Institut Français d'Israël, du Marché international du film d’animation d’Annecy (MIFA) et du Jerusalem Film Fund, chaque année depuis trois ans consécutifs se tient à Jérusalem l’atelier Annecy International Workshop-Jerusalem.

C

et atelier a pour objectif d’accompagner la jeune création israélienne du secteur de l’animation vers le marché de la coproduction internationale. Chaque année, des experts français sélectionnés et invités par l’Institut Français d’Israël et ses partenaires viennent en Israël pour animer l’événement. Pendant sept jours, les participants de l’atelier, préalablement sélectionnés sur un appel à candidatures et choisis pour la qualité de leurs projets, suivent l’atelier, centré sur le « storytelling », le « storyboarding » et le « pitching ». À l’issue du workshop, les meilleurs projets de films reçoivent une bourse leur permettant d’en poursuivre la mise en œuvre, voire, pour certains, de financer leur participation officielle au Pitchs MIFA dans le cadre du Festival international du film d'animation d'Annecy. Le MIFA constitue aujourd’hui l’une des plus belles plateformes de coproduction pour l’animation à l’international.

L’année dernière (en 2021), l’atelier Annecy International Workshop-Jerusalem s’est déroulé en partenariat avec le Département animation de l’École des beaux-arts Bezalel (Jérusalem). Le programme allongé et approfondi comprenait : - un coaching créatif d’experts français - un accompagnement autour du « pitching » et la sélection de quatre projets présentés à Annecy 40

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© Yoni Klaberman

un axe majeur

Workshop Annecy Animation

- un suivi des projets sélectionnés par les coachs lors de session mensuelles - la présentation des projets à Annecy lors d’un focus sur Jérusalem pendant le Festival international du film d’animation d’Annecy et son Marché (MIFA) Cette année (en 2022), l’atelier a choisi de privilégier les producteurs souhaitant se spécialiser en animation et les animateurs intéressés par la production.

Toujours avec l’aide d’experts français, il a permis aux participants sélectionnés de maîtriser la pro­duction de films d’animation et d’explorer les possibilités de coproduction en Europe et en France pour donner à leurs projets une envergure internationale. © Ivan Zuber

lus que quelques jours pour découvrir l’exposition photographique de François Aurat, Œil pour œil. À travers ses nombreuses expéditions, la Fondation Tara Océan développe une science de l’océan ouverte, innovante et inédite, qui a pour vocation de prédire, d’anticiper et de mieux gérer les conséquences liées au changement climatique. Véritable laboratoire scientifique flottant, la goélette Tara a déjà parcouru plus de 400 000 kilomètres, faisant escale dans plus de soixante pays lors de quatre expéditions majeures, menées en collaboration avec des laboratoires internationaux d’excellence. François Aurat, artiste et marin à bord du Tara, a documenté les expéditions de la goélette. Il a choisi de mettre en avant la beauté des poissons, à travers des photographies et des gyotakus, une technique artistique japonaise traditionnelle immortalisant les prises de pêche par des empreintes à l’encre de chine sur des feuilles de riz. Ces œuvres permettent à la fois de témoigner du lieu de vie de ces espèces Cet atelier répond à la volonté de l’Institut Français d’Israël de renforcer son implication dans le secteur de l'animation, Israël ayant été sélectionné comme l'un des 37 pays avec lesquels la France collaborera, principalement dans le domaine des industries culturelles et créatives. Outre les séries, le cinéma et la VR (réalité virtuelle), l’animation a été choisie pour favoriser la collaboration entre les professionnels israéliens et français.

L'animation française est classée parmi les meilleures de l'industrie mondiale de l'animation, son succès étant dû en bonne partie à sa capacité à évoluer avec son temps tout en restant fidèle à des formes plus anciennes.

La complémentarité israélienne et fran­ çaise dans ce secteur est évidente, et elle promet de belles col– laborations à venir. n Jerusalem-Annecy Workshop

Groenland

© François Aurat

souvent maltraitées et ignorées, et de donner à voir la somptuosité des couleurs des poissons.

L’Institut Français de Tel Aviv a laissé carte blanche à François Aurat pour ce projet d’exposition, qui s’inscrit dans un contexte où la pêche intensive et les conséquences du réchauffement climatique conduisent à la disparition de certaines espèces de poissons et à la modification de leur environnement. n Dans la galerie d’accueil de l’Institut Français de Tel Aviv 7 boulevard Rothschild, Tel Aviv Heures d’ouverture de la galerie : du dimanche au jeudi de 10h à 16h et le vendredi de 10h à 13h – jusqu’au 10 juin 2022

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0585300174 LPH ACTUJ 986

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BOUILLON DE CULTURE

PENSÉE JUIVE MODERNE

Retrouver l'autre

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relève en fait davantage d’une quête intérieure et d’un travail d’acceptation de l’autre tel qu’il est, que d’une investigation géographique.

Cette série, réalisée par trois Israéliens dont deux ont eux-mêmes fait un retour à la pratique religieuse, a rencontré un grand succès. En effet, elle traite d’un sujet au cœur de la société israélienne moderne : les fluctuations d’un monde à un autre sont ici de plus en plus courantes. Lorsque quelqu’un prend la décision de quitter le monde auquel il appartenait et de s'écarter de l'éducation qu'il a reçue, c’est souvent un véritable challenge pour ses parents et ses proches.

Les protagonistes de la série expriment beaucoup de tristesse, d’incompréhension et de colère. Mais si ces sentiments sont perceptibles au début de la série, ensuite, au fil des épisodes, on voit les esprits s’ouvrir de plus en plus ; une acceptation de l’autre s’installe et, presque toujours, les liens du sang s’avèrent être plus forts que tout.

Dans notre société malheureusement si souvent divisée, cette série de docuréalité est largement plébiscitée. Plus encore, un souhait profond se fait entendre : qu’elle fasse des émules dans tout Israël et même, pourquoi pas, dans le monde politique. n

Od Nipaguech a été créée par les réalisateurs israéliens Elad Kuperman, Ohad Gal-Oz et Ouri Groder, les deux derniers ayant eux-mêmes fait un retour à la religion.

La première saison de dix épisodes a été diffusée en mai 2020 et la seconde est sortie dernièrement, en mars 2022.

Diffusée à la télévision et sur le YouTube de la chaîne Kan 11, elle a rencontré un franc succès, avec plusieurs centaines de milliers de vues pour chaque épisode.

Aime ton prochain ; tout cela c’est toi-même ; cette œuvre est toimême ; cet amour est toi-même.

(E. Lévinas, De Dieu qui vient à l’idée)

D

e Dieu qui vient à l’idée est un recueil de textes composés par Lévinas dans les dernières années de sa vie.

Le philosophe y affirme que pour penser cette pensée hors pensée que constitue l’idée de Dieu, il faut « lâcher prise », ne pas tenter de l’atteindre de toutes ses forces, comme un objet de savoir à saisir, mais, au contraire, laisser cette pensée venir à soi au travers d’une rencontre avec un je-ne-sais-quoi d’insaisissable.

Si je ne peux pas penser cette pensée de Dieu, alors, demande Lévinas, comment Dieu vient-Il à l’idée ? Cela se produit au moment du plus grand relâchement, qui, paradoxalement, va devenir le moment de la plus grande responsabilité. Il y a entre les êtres, entre les êtres et les choses, et même entre les mots et les choses, des relations d’intérêt, « d’inter-essement », comme dit Lévinas, il existe des liens d’être à être où chacun s’affirme en lui-même pour exister face à l’autre… Et puis il y a l’inverse absolu : le « dés-inter-essement », lorsque, empoigné par l’humanité, le souffle de vie de l’autre, on en devient passif, dé-passé, dé-porté, dévoué… déstabilisé par l’idée de l’Infini qui surgit de la rencontre avec l’autre, infiniment différent de moi et qui me renvoie à ma propre vulnérabilité, ce que Lévinas nomme « le surgissement de l’humain dans l’être ».

En voyant devant moi le visage de l’autre, en rivant mes yeux dans les siens tout en essayant de parler, de me faire comprendre, de l’atteindre, il se passe alors quelque chose qui est au-delà de l’étant : la rencontre de nos deux humanités distinctes, transcendantes, immémoriales, qui se cherchent et tentent de se reconnaître dans « la vie de Dieu ». Je m’incline devant la grandeur de la sainteté qui habite chaque être humain, indistinctement. Et ce saisissement soudain, cet « événement prophétique », dit Lévinas, est une élection au sein de l’abandon. Je ne saisis

© DR

PAR ÉLIANA GURFINKIEL

a téléréalité a débarqué voici vingt ans dans le monde audiovisuel. Et à sa suite, le docuréalité. Comme sa grande sœur, ce dernier s’immisce dans la vie des gens, mais sous l’angle documentaire : un format qui a été critiqué mais qui plaît énormément, surtout en Israël où il a fait éclore de nombreuses émissions consacrées à toutes les facettes de la société israélienne.

Od Nipaguech (« Nous nous reverrons ») est une série de docuréalité qui a beaucoup fait parler d’elle. Elle n’est peut-être pas exportable car elle aborde une problématique bien particulière, propre à notre petit pays et à notre peuple : ces familles qui éclatent à cause de l’abandon de la tradition religieuse, ou au contraire d’un retour vers celle-ci.

La société israélienne, on le sait, est fortement compartimentée, divisée entre Ashkénazes et Séfarades, ultraorthodoxes, sionistes religieux et laïques, droite et gauche, carnivores et végétaliens…

Mais c’est surtout le sujet de l’identité religieuse que cette série a décidé de cerner, et c’est sûrement pour cette raison qu’elle a connu un tel succès. À chaque saison, ils sont cinq, hommes ou femmes, à avoir « perdu » un frère ou une sœur, un fils ou une fille : une pièce du puzzle familial qui, après de nombreuses années, a décidé de changer de direction religieuse. Et ce changement, les autres pièces ne peuvent pas l’accepter.

Ils s’appellent Moria, Gal, Yaakov ou Elad, et ils souffrent de ne plus être en contact avec un proche qui a changé de mode de vie. Pire encore : ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi ce proche a quitté le monde dans lequel il a grandi et dans lequel ils étaient heureux ensemble.

L’émission assigne à chaque personne un « envoyé » : quelqu’un d’extérieur qui va finalement réussir à faire le pont entre deux personnes qui étaient proches l’une de l’autre et que la vie a éloignées. Homme ou femme, cet « envoyé » va accompagner le protagoniste dans la recherche de l’être cher. Mais cette recherche 42

ou le rêve de l’être-pour-l’autre

Image issue de la série Od Nipaguech © DR

L

Emmanuel Lévinas

rien, je suis saisi, enlevé. Dans cet abandon total, me voici soudain libre, libre de toute la liberté qui a toujours été, une liberté pure, profonde et sauvage, d’avant la création elle-même, libre non pas d’être ou ne pas être, mais libre de réaliser l’au-delà de l’être, libre d’accéder à cet impératif de l’autre que je distingue soudain dans toute son étrangeté, son altérité – ou libre de tout refuser, en me refusant moi-même. Et face au visage qui me fait face, complètement désarmé, sans défense, c’est la Loi divine que j’entends, le premier commandement : « Tu ne tueras pas. » Quel déchirement de lire des mots tels que « amour gratuit », « responsabilité infinie » et « être-pour-l’autre » sous la plume d’Emmanuel Lévinas, qui a subi la traîtrise de ses maîtres Heidegger et Husserl, l’emprisonnement de guerre en Allemagne nazie et le massacre de sa famille entière, restée en Lituanie – et de quelle dignité cela témoigne-t-il ! Rescapé, Lévinas, directeur de l’ENIO, est devenu un immense philosophe et un talmudiste original, sur les traces de son maître Chouchani. Il a vu l’être qui se renie et éteint la vision de l’autre en l’exterminant, il a vu et vécu le règne de la mort et du refus total de la responsabilité de l’autre, du monde, de l’avenir. Il a été témoin du piétinement du passé, du saccage du présent.

Il est de cette génération ingrate de l’après catastrophe, l’après défoulement de la sauvagerie de certains, où ceux qui ont survécu doivent se rassembler, comme s’ils étaient les derniers hommes au monde, pour tenir cette éthique « impitoyable, sans secours ni promesse », de l’être-pourl’autre, et rétablir l’équilibre et la sainteté du monde, qui ont été brisés. Pour rappeler l’impératif de l’éthique face à la barbarie absolue, dans un monde de « difficile liberté ». n Gaelle Hanna Serero – Directrice des programmes du NAC, enseignante-chercheuse en Pensée juive moderne à l'Université Bar-Ilan et au Centre Beno Gross

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TRANCHES DE VIE

Le groupe NOVOMED recrute sur L’épreuve de constance du Kaddich PAR RICHARD DARMON, JOURNALISTE ET CONFÉRENCIER

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ire les mots du Kaddich – surnommé à tort par les ignorants et les novices du judaïsme « la prière des morts » – six à dix fois par jour pendant toute une année pour le deuil d’un proche parent constitue une pratique à laquelle beaucoup d’entre nous se sont malheureusement déjà livrés.

Mais ce n’est pas là chose aisée si l’on veut éviter de tomber dans les affres de sécheresse d’une récitation mécanique où l’on ne fait qu’« accomplir son devoir »… C’est une réflexion que je me suis faite en ce neuvième mois du deuil de ma mère, décédée de chagrin et d’épuisement en juillet dernier en France suite à la mort, quatre ans plus tôt, de mon père, son époux chéri. Elle est enterrée à ses côtés à Jérusalem.

Dans son incomparable livre Kaddish, traduit de l’américain et paru en 2000 aux éditions CalmannLévy, Leon Wieseltier réussit le tour de force, sur un sujet aussi complexe et aride, de « coudre » un extraordinaire récit, plein de finesse et de sagesse.

Il mêle à son propre journal quotidien du deuil de son père (émaillé d’émouvantes et clairvoyantes phrases clés sur l’intensité de son chagrin) les résultats ô combien passionnants de ses recherches historiques, bibliques et talmudiques sur les origines de cette prière de louange du Créateur, ainsi que sur ses diverses formes, aussi bien ashkénazes que séfarades, en Israël et dans la Diaspora. Il remonte pour ce faire aussi loin que la fin de la prophétie hébraïque, en recourant à de nombreux commentaires et sources peu connus jusque-là, sauf de quelques érudits.

L’un des débats rapportés dans cet ouvrage qui, comme le Talmud, voit des sages juifs répondre à certains de leurs prédécesseurs ayant vécu dans de lointaines époques et différents lieux, porte simplement sur la question de savoir pourquoi les Juifs doivent réciter le Kaddich et qui a le plus de mérite à le faire : est-ce le fils lui-même, qui, en

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assumant toute une année cette dure discipline, contribue à sa manière à améliorer le statut de l’âme de son père, une âme en pleine « transhumance » pendant le première année qui suit sa mort ? Ne serait-ce pas plutôt, par définition et plus « essentiellement », le père qui, même défunt, fait ainsi mériter son fils – audelà des errements et des manquements qu’il aurait accumulés durant sa propre vie – quand celui-ci dit le Kaddich dans les règles ? « Quel est le statut spirituel d’un cœur brisé ? – se demande Wieseltier à la fin de son livre. Telle est la question que soulève un […] responsum de Moïse Feinstein, […] en 1981. L’objet de cette décision est l’aptitude de l’endeuillé à diriger aussi le service religieux. Feinstein présente une dispute entre d’éminentes autorités du XVIe et du XVIIe siècle [Joseph Caro et Moïse Isserles, puis Joel Sirkes et Salomon Louria – ndlr] […] Sirkes cite l’opinion de Louria, un des grands talmudistes de Pologne.

Sa formule est inoubliable. L’endeuillé doit diriger le culte, déclare-t-il, “parce que le Roi des Rois préfère les vaisseaux brisés”. » L’endeuillé authentique, un « vaisseau brisé » ?

Pas seulement lui. Car cette source m’a remis en mémoire une très émouvante métaphore de navire utilisée il y a quelques années par un rabbin peu commun à la fin de la semaine (chiva) d’un terrible deuil : celui d’une famille israélienne d’une dizaine de jeunes enfants de tous les âges qui venaient de perdre père et mère dans un sanglant attentat terroriste. « Maintenant, leur avait-il chuchoté pour les consoler en parlant à leur cœur sur le ton d’une confidence, vos parents ressemblent à deux vaisseaux qui viennent de quitter le port pour le large et l’infini… Vous suivrez des yeux ces deux navires une pleine année en les voyant s’éloigner chaque jour un peu plus du rivage où vous êtes restés. Mais même quand ils deviendront chacun un minuscule point perdu dans l’immense horizon, puis plus rien, vous en aurez gardé le souvenir inaltérable pour l’éternité ! » n

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'HODECH TOV

SIVAN L'ultime équilibre

Le rav Yoel Benharrouche nous révèle le sens de chaque mois du calendrier juif.

Un rendez-vous mensuel précieux pour nous permettre de comprendre les secrets et la force du temps selon le judaïsme.

S

ivan est le troisième mois du calendrier juif, en comptant à partir de Nissan. Le chiffre trois est symbole d'équilibre. Il est de la même nature que la Torah qui sera donnée ce même mois, ainsi que le peuple d’Israël qui lui correspond.

Roch 'Hodech Sivan est le jour où le peuple d'Israël est arrivé et a installé son campement au pied du mont Sinaï, comme il est dit dans la Torah : « Et Israël campa devant la montagne… » Le verbe utilisé par la Torah pour désigner ce campement d'Israël est : « vayi'hane » (« il campa »), un verbe employé au singulier, contrairement aux autres verbes de ce même récit qui sont tous au pluriel.

Selon nos sages, il s'agit là de la preuve que le peuple d'Israël tout entier était arrivé à une union parfaite, « comme un seul homme animé d’un seul cœur ».

C’est la condition nécessaire pour véritablement recevoir la Torah : une unité absolue. Lorsque l'unité d'en haut rencontre l'unité d'en bas, alors les valeurs célestes se dévoilent.

Au mois de Sivan, nous célébrons la fête de Chavouot, qui marque « le don de la Torah » au peuple d'Israël au mont Sinaï. Il est intéressant de constater que cette fête n'a pas de date précise, puisqu’elle est calculée chaque année à partir de Pessa'h, la sortie d’Égypte : elle a lieu cinquante jours précisément après la date de notre libération. Cela implique que pour recevoir la Torah, il faut d'abord sortir de toutes les prisons qui enferment nos identités, afin de devenir une nation libre.

La leçon est simple : La Torah ne peut être donnée à Israël que si celui-ci retrouve sa liberté nationale.

Il est donc clair que la libération nationale d'Israël précède et conditionne la dimension toraïque qui lui correspond. Ce n'est que parce que nous sommes le peuple d'Israël libéré d'Égypte que nous pouvons accéder à l'esprit de la Torah à Chavouot.

De plus, durant la fête de Chavouot, l'accent est mis sur l'existence du « Donneur » de la Torah, et non sur une Torah déconnectée de sa source divine.

Cette fête marque ainsi la réalité d'Israël, ce peuple auquel l'Infini s'adresse pour lui transmettre les valeurs absolues nécessaires à l'évolution du monde. Le don de la Torah peut s’apparenter au don d’un remède permettant à l'humanité de guérir

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en complétant ses manques. Le don de la Torah à Israël marque le début de toutes les réparations du monde. C'est le partage de cette Lumière réparatrice qui emplira l'univers et toutes ses créatures.

Israël apparaît donc comme le « vecteur » choisi par l'Infini béni soit-Il pour réaliser ce projet d’une valeur morale et éthique supérieure. L'Éternel « utilise » le canal « Israël » afin de se dévoiler sur terre et de dialoguer avec ses créatures. Le passage du flux divin à travers Israël révèle que notre peuple a été façonné pour « jouer » le rôle de médiateur entre le Ciel et la Création tout entière. « Chavouot » signifie « semaines ». Cette fête marque l’achèvement de la période de sept semaines reliant Pessa'h à Chavouot. La mitzva de compter 49 jours, appelée Sefirat HaOmer, nous permet de faire une introspection personnelle, dans la perspective de recevoir la Torah à Chavouot. Chaque jour du compte est une étape de plus de ce parcours. n Rav Yoel Benharrouche, artiste peintre, enseignant www.orotvekelim.com

Horaires de Chabbat

Chabbat BaMidbar 27 mai 2022-26 Iyar 5782 Jérusalem 19h01 20h24 Tel Aviv 19h17 20h22 Netanya 19h18 20h23

Chabbat BeHaalotekha 10 juin 2022-11 sivan 5782 Jérusalem 19h09 20h33 Tel Aviv 19h25 20h31 Netanya 19h26 20h32

Chabbat Nasso 3 juin 2022-4 Sivan 5782 Jérusalem 19h05 20h29 Tel Aviv 19h21 20h27 Netanya 19h22 20h28

Chabbat Chela'h 17 juin 2022-18 Sivan 5782 Jérusalem 19h11 20h35 Tel Aviv 19h27 20h33 Netanya 19h28 20h34

Chavouot 5 juin 2022-6 sivan 5782 Jérusalem 20h33 20h30 Tel Aviv 20h31 20h28 Netanya 20h32 20h28

Chabbat Qora'h 24 juin 2022-25 Sivan 5782 Jérusalem 19h13 20h37 Tel Aviv 19h29 20h35 Netanya 19h30 20h36

Yom Yerouchalayim Dimanche 29 mai 2022-28 Iyar 5782

Ce mois-ci doit être pour chacun l’opportunité de retrouver sa stabilité, grâce à l’équilibre entre les valeurs profondes de notre ciel, la nechama, et de notre terre, le corps.

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OPINION

PAR RONY AKRICH

OPINION

Jérusalem outragée, Jérusalem brisée, Jérusalem martyrisée !

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© Moshe Shai – Flash90

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ais Jérusalem libérée !

Libérée par elle-même, libérée par son peuple, avec l'appui et le concours de tout Israël, c'est-à-dire d’Israël qui se bat. C'est-à-dire du seul Israël, du véritable Israël, de l’Israël éternel.

Depuis sa création, l’État d’Israël a voulu faire de Jérusalem sa capitale et obtenir une recon­ naissance internationale : Jérusalem unie sous souveraineté israélienne pour toujours et à jamais. Cette idée est devenue un slogan dans la bouche pâteuse de tout politicien novice.

Cependant, malgré ces efforts, la plupart des nations ne la reconnaissent pas comme capitale d'Israël.

L'État hébreu a fait preuve d'énormes capacités face aux défis qui n’ont cessé de se poser depuis sa création, mais les plans gouvernementaux existants ne répondent pas au manque de souveraineté israélienne dans sa propre capitale. Une douloureuse et insupportable réalité s’est installée parmi nous : non seulement une perte, quasi totale, de contrôle et d’autorité dans les quartiers nord et est de Jérusalem, mais aussi l'implication d'éléments étrangers et hostiles au sein même de la ville.

Jérusalem a été entièrement libérée pendant la guerre des Six Jours et nous avions le pouvoir, à ce moment-là, de la réunifier réellement.

Apporter une réponse à la dure réalité de cette ville déchirée requiert une nécessaire et incontournable prise en compte des aspects matériels et humains.

Car la souveraineté est une responsabilité ! Responsabilité du terrain, et des hommes et des femmes qui s’y trouvent.

Vue aérienne de la Vieille Ville de Jérusalem

Depuis lors, une chose est sûre : lorsque l’on retire la poudre jetée à nos yeux, nous ne sommes pas du tout souverains dans cette soi-disant « Jérusalem une et indivisible ».

Il est temps de se réveiller !

Il est temps de se battre pour une véritable souveraineté tout en corrigeant les nombreux manquements civils, là où le vide de souveraineté a permis aux éléments hostiles d’être présents,

d’inciter à la terreur et à la subversion contre Israël.

Il faut transformer Jérusalem, l’agrandir, l’élargir, lui permettre de devenir une métropole politique et nationale répartie sur un nouveau territoire municipal.

De Maale Adoumim au Gouch Etzion en passant par Mevasseret Tzion, la démographie juive de cette Jérusalem-là sera multipliée au centuple.

Ceux-ci méritent des droits, qui leur seront accordés au nom de notre souveraineté.

Mais résidence ne signifie pas citoyenneté, et les candidats devront prouver qu'ils la méritent.

Rappelons ici cette phrase attribuée à Ben Gourion : « Les Arabes ont tous les droits sur la Terre d'Israël, même le droit à la Terre d'Israël. » Si et si seulement ils acceptent de faire allégeance à l’État d’Israël, ajouterais-je ! Cette

approche me paraît plus que réaliste. La gauche progressiste, elle, soutenue par l’islamogauchisme occidental, se fourvoie et trompe nos concitoyens.

Malgré les conséquences tragiques des accords d’Oslo, nos « wokistes » juifs continuent de soutenir l'établissement d'un État palestinien, un État de terreur antisioniste et raciste, une entité sombre, violente et corrompue – et l’on ose, comble du drame, parler des droits de l'homme !

Les émeutes populaires, les insurrections, l'anarchie et la perte de contrôle au sein même des villes israéliennes sont les signes obvies de cette déliquescence.

Les gouvernements tentent timidement de « contenir » la violence, souvent avec un repli « stratégique », immédiatement interprété comme un acte d’impuissance – et ainsi, la violence reprend de plus belle, se répand et fait tache d’huile.

La Journée pour la libération de Jérusalem, en particulier, qui devrait marquer la réunification de la ville, démontre chaque année exactement le contraire. Nous voulons plaire, trouver grâce aux yeux d’autrui, mais ce faisant nous nous ridiculisons à nos propres yeux et donnons le spectacle d’un collapsus des pouvoirs !

Les enclaves arabes, autour de la ville et en son sein, bêtement annexées après la guerre des Six Jours, doivent être retirées des limites de celle-ci. Que quiconque s'y oppose vienne m’expliquer ce que le camp de réfugiés de Shuafat apporte à Jérusalem et à Israël. La zone doit être inondée de nombreuses forces de sécurité et la loi y être appliquée avec vigueur et détermination.

Cessons d'avoir peur d’être souverains, arrêtons de vouloir

être tendres avec la racaille qui caillasse et tue. Agissons et démontrons qui est le propriétaire de cette ville, notre capitale.

Qu'on se le dise : d’une manière ou d’une autre, il est temps de prendre des décisions, certes difficiles.

Nul n'a le droit d’humilier des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants.

Nul n'a le droit de mettre en danger toute une population, en la confrontant à la mort, aux blessures et aux handicaps physiques ou mentaux.

Nul n'a le droit de gouverner s'il n'exerce pas un réel pouvoir, une véritable souveraineté de jure.

Nul n'a le droit de s'absoudre de toute responsabilité, à la fois politique, militaire et religieuse, et surtout pas aux dépens de tout un peuple, ici et en Diaspora.

Je pense à tous les habitants de Jérusalem et de ses environs, à toute cette population, victime innocente d’une faiblesse identitaire et d’une dualité de la « Jérusalem d'Orient et d'Occident ». Au sein même de cette ville, une nation maintient encore et toujours sa foi, sa certitude et sa loyauté envers le projet hébreu.

Cette situation absurde sévit et persiste depuis de trop nombreuses années ! Nous sommes à bout. N'est-il pas temps de trancher dans le vif, le cœur brisé mais de manière souveraine et définitive, en acceptant de revenir aux frontières de 1967, ou en annexant sans équivoque tous les territoires soi-disant négociables ? Il faut en tout cas mettre fin à cette horrible et tragique réalité dans laquelle les pouvoirs politiques restent dans le doute et se déchirent. n LPH ACTUJ 986

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LE KLING DU MOIS

RECETTE

Jérusalem, Ilioucha

Pizza quatre fromages

Merci pour cette recette à

et le balayeur de rue PAR ELIE KLING

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n jour que nous étions assis autour de sa table, à Jérusalem, André Neher nous raconta l'anecdote suivante : « Je me rends chaque matin à la même heure à la synagogue et je croise régulièrement le balayeur de rue auquel, à chaque fois, je lance un amical “boker tov”. Un soir, j’ai été interviewé à la télévision pour parler de Jérusalem.

Le lendemain, mon balayeur de rue m'aborde le premier : “Je ne savais pas que tu étais professeur ! Bravo pour l'émission, tu parles formidablement bien de Jérusalem. Mais moi, ajoute-t-il avec fierté, moi, je la nettoie !” » Dans tes portes, Jérusalem, de Neher, s'ouvre par un rappel littéraire qui en dit long sur la place qu'occupe notre capitale dans la conscience universelle : dans un émouvant passage des Frères Karamazov, Dostoïevski raconte comment le petit Ilioucha, qui va mourir, propose à son père, le capitaine Sniéguiriov, une ultime consolation : « Quand je serai mort, prends un bon garçon, un autre ; appelle-le Ilioucha et aime-le à ma place… » Mais Sniéguiriov, éclatant en sanglots, s’écrit d’un ton farouche : « Je ne veux pas de bon garçon, je n'en veux pas d'autre […]. Si je t'oublie, Jérusalem, que ma langue reste attachée… » Et Neher de commenter : « Ainsi l'auteur russe, nourri de Bible, a-t-il admirablement exprimé l'idée qu'aucune chose au monde ne saurait évoquer le thème de I'Irremplaçable autant que Jérusalem. Or, cet entrelacement de Jérusalem et de I'Irremplaçable, aucune conscience humaine ne le ressent avec autant de force obstinée et de poignante évidence que […] la conscience juive. Car la conscience chrétienne a trouvé, très tôt, une autre Jérusalem à Rome et au Ciel ; la conscience musulmane, elle aussi, en a, dès son éveil, construit une autre à La Mecque et à Médine […]. Seuls les Juifs, bien avant qu'il n'y ait des Chrétiens et des Musulmans […] ont refusé d'en vouloir une autre, et, depuis, avec une constance aussi farouche que celle de Sniéguiriov, persistent dans leur refus de remplacer Jérusalem, fût-elle ruine et poussière, par une autre Jérusalem, fût-elle céleste ou édénique. »

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www.basher.co.il/

Combien de fois, sur la longue route qu'Israël a dû suivre aux quatre coins du monde, a-t-on essayé de le faire renoncer à son Irremplaçable, comme les amies de la bien-aimée du Cantique des Cantiques qui tentent de la convaincre d'oublier son amoureux parti au loin, de lui faire entendre raison ? Mais la bien-aimée refuse sans cesse de devenir raisonnable.

Fidèle, elle attend son retour, comme Israël qui, fidèle, savait qu'il retrouverait sa Jérusalem, même s’il a dû attendre 1897 ans pour y revenir enfin !

Pourtant, ces retrouvailles ne plaisent pas à tout le monde. Le roi de Jordanie, dont le père, pendant dix-neuf ans, avait interdit aux Juifs l'accès à leur vieux Mur, rêve toujours de transformer Jérusalem en ville arabe, les Européens nient tout lien entre le mont du Temple et le peuple juif, et le président américain « recommande » au gouvernement de ne pas « provoquer » les Arabes en laissant les Juifs prier sur leur lieu saint !

Mais tous ces grands donneurs de leçons ne parviendront jamais à éteindre l'amour enfoui au plus profond des cœurs des balayeurs de rue de Jérusalem et des Juifs du monde entier, un amour qui a survécu à tant de déceptions, à tant d'espoirs, qu'il en est sorti plus fort encore. Comme l'explique Neher : « Et maintenant que cette route m'a ramené à Jérusalem, maintenant que cette route a pour nom Israël, et qu'elle existe […] édifiée, bordée de larmes et de rires, d'arbres et d'êtres humains aussi nombreux que les millions d'Irremplaçables qui n'avaient d'autre nom sur leurs lèvres en vivant et en mourant que celui de Jérusalem, maintenant que Jérusalem n'est plus le symbole de l'Irremplaçable, mais qu'elle en est la réalité, maintenant vous voudriez que moi, Juif, j'en aime une autre, j'en veuille une autre, j'en accepte une autre ? » Les chants et les danses qui retentissent dans les rues de Jérusalem à Yom Yerouchalayim sont la garantie qu'elle restera pour toujours l'irremplaçable capitale de notre peuple.

Arrêtez-moi si je dis des bêtises… n

klingelie@gmail.com

PRÉPARATION

12 heures avant : 1. Dissoudre le sel et le miel dans un verre d’eau tiède.

2. Dans un récipient, mettre la farine et y façonner un puits. Ajouter le sucre, la levure, l'huile d'olive et le verre d'eau contenant le sel et le miel.

3. Commencer à pétrir avec un robot ou à la main (cela fonctionne très bien avec les deux méthodes) en ajoutant progressivement l'eau restante (¼ verre) si besoin.

4.

Transférer la pâte dans un récipient au fond duquel on aura disposé un peu de farine, saupoudrer ensuite un peu de farine au-dessus de la pâte, et couvrir avec un film plastique et un torchon. Laisser la pâte lever pendant toute une nuit (plus la pâte lève, plus elle sera souple et savoureuse). Pendant la levée de la pâte, la trouer au moins une fois et la laisser monter à nouveau.

INGRÉDIENTS

Pour deux pizzas

32 cm

Camembert Roquefort Gruyère Mozzarelle Sauce tomate/crème fraiche 3 ½ verres de farine 6 c. à s. d'huile d'olive 2 c. à c. de sucre (de préférence cassonnade, pour la couleur) 1/2 c. à s. de levure 1 c. à c. de sel 1 c. à s. rase de miel 1 ¼ verre d'eau tiède

Au dernier moment : 5. Diviser la pâte en deux et l'aplatir avec un rouleau à pâtisserie.

6. Placer la pâte dans un moule rond, verser la sauce (pour une pizza quatre fromages, toutes les sauces sont bonnes : avec des tomates fraîches ou en boîte, sauce blanche avec un peu d'oignons frits, crème avec sel et poivrons…).

7. Enfourner à 220 degrés pendant environ 8 minutes (la durée peut varier en fonction du four, il est conseillé de bien surveiller la première fois).

8. Sortir la pizza du four, ajouter les fromages et la remettre à cuire pendant cinq minutes supplémentaires.

9. La pizza maison est prête lorsqu'elle est un peu dorée (couleur due à la cassonnade) mais pas trop, pour qu’elle ne soit pas brûlée.

10. Bon appétit !

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JEUX ESSENTIEL

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d'Apollinaire sur les hommes, la guerre et la création littéraire.

En 2018, à nouveau chez Actes Sud, Raphaël Jerusalmy signe La rose de Saragosse, un roman palpitant dans lequel il revient sur la persécution des Juifs d’Espagne par l’Inquisition au XVe siècle.

Sorti récemment en poche chez Actes Sud, Évacuation est une fiction palpitante.

C’est la guerre. La population de Tel Aviv est évacuée.

Sauf qu’à la dernière minute, Saba, le grand-père de Naor, descend du bus, entraînant le jeune homme et sa petite amie Yaël dans une dérive clandestine au cœur de la cité désertée, désormais toute à eux. Une magnifique ode urbaine au désir de vie et de paix.

En 2021, c’est un titre pour le moins intrigant qui paraît aux éditions Balland : Des Sex Pistols à l’Intifada est un témoignage sur la vie d'un officier du renseignement d'Israël et les actions secrètes menées par l'auteur aux quatre coins du monde, sur lesquelles il lève pudiquement un coin du voile.

Il nous revient avec In Absentia, sorti en mars 2022 chez Actes Sud, qui se déroule en partie au Struthof, le seul camp de concentration implanté par les nazis sur le sol français. L’écrivain, qui fait se rencontrer deux personnages, deux destins, a admirablement tissé cette histoire imaginée, mais appuyée sur un fait réel. Un livre très fort, parfois insoutenable, mais aussi profondément humain et d’un grand lyrisme.

Kol haKavod, Raphaël ! n

Librairie Vice Versa Jérusalem 02-624 44 12 lib@viceversalib.com – www.viceversalib.com

SORTIRAI DU SOMMEIL

ENGIN DE CHANTIER

SUR LES TRACES DU CHAMPION

DÉFAUTS

PROTÉINE DE BLÉ

APPRIVOISA

VERTÈBRE

ÉDUQUÉ ORIGINE D’UNE CÉLÈBRE VÉNUS

RÉCENT

DIEU DU CIEL

CONTRAT DE TRAVAIL

Une œuvre, un auteur uel parcours ! Raphaël Jerusalmy fait ses études à l’École normale supérieure, « Normale sup », une des institutions les plus prestigieuses et les plus sélectives de France, spécialisée en lettres et sciences. Puis il s’engage dans l’armée israélienne, au sein de laquelle il évolue rapidement vers le service de renseignement. Après une quinzaine d’années, il prend sa retraite, mène des actions éducatives et humanitaires, et devient négociant en livres anciens à Tel Aviv. Il est également expert sur la chaîne i24NEWS. Raphaël Jerusalmy est l’auteur d’une œuvre littéraire de grande qualité, qui se caractérise par la variété de ses thématiques. Il a plus de dix titres à son actif. Je vous présente ici mes sept « chouchous ».

Son premier roman, publié en 2012 chez Actes Sud, est immédiatement remarqué. Sauver Mozart, le journal d’Otto J. Steiner, est l’histoire d’un attentat musical qui se passe à l’été 1939 et c’est un premier roman farouchement subversif.

En 2013, toujours chez Actes Sud, paraît La confrérie des chasseurs de livres. Nous sommes en 1450, à l’époque de François Villon ; il s’agit de combattre la censure, et de faire triompher l’humanisme et la liberté.

En 2016, l’écrivain nous régale avec Les obus jouaient à pigeon vole, publié aux éditions Bruno Doucey. Le 17 mars 1916, Guillaume Apollinaire est atteint par un éclat d'obus dans une tranchée, alors qu'il lit une revue littéraire qui, selon l'auteur, vient d'être retrouvée en Bavière. Le roman nous propose un retour sur les vingt-quatre heures qui ont précédé l'impact, sur le drame humain qui se joue et le regard

ARTÈRE DILATÉE

CAFÉ AU LAIT

ABIMÈRENT

SERVICE D’ESPIONS FRANÇAIS

VILLE DE NORMANDIE

FAIT L’INVENTAIRE

BOIRE LENTEMENT

INHALE ESPRIT

A SA CLÉ

APLANIE

RÉCIPIENT

VILLE DU NORD

ALLER EN JUSTICE FRUIT DE MER

TABLES DE BOUCHER

BALADE À VELO

CROCHET DE BOUCHER

IMBRIQUÉES

FIN DE MESSE ORIENT

CHAMPS RICHESSE

NOTE DU CHEF

FLEUVE DU NORD

IDIOTES

Détendez-vous !

Solutions des jeux page 58

N O C O C T O R R E N T M K M

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