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il s’apprête à écrire sur le support posé sur ses genoux, un papyrus qu’il déroule de la main gauche. Dans sa main droite prenait sans doute place un calame, sorte de pinceau fait d’une tige végétale et aujourd’hui disparu. Peinte de couleurs vives pour rendre la sculpture vivante, le calcaire utilisé allie le noir pour les cheveux et le sol, le brun pour la peau et le blanc du pagne du petit personnage. Mais c’est avant tout le regard particulier de ce dernier qui en a fait une œuvre sans pareille figuré de face, le Scribe semble fixer le spectateur avec intensité, l’iris de l’œil, formé d’un cône de cristal de roche poli, reflétant la lumière donne l’impression d’un éclair de vie. Dessinées d’un trait de khôl sombre, ses paupières soulignent ce regard impénétrable, laissant planer l’impression d’une étrange réalité.
UN P’TIT SCRIBE PLUS GRAND
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QUE NATURE
ET C’EST UNE BONNE SITUATION, ÇA, SCRIBE ?
Il est aussi ancien que les pyramides et il n’avait pas quitté le Louvre depuis 1999, ce qui en dit long sur le caractère exceptionnel d’une œuvrephare, offerte aux regards plusieurs mois à l’entrée de la Galerie du temps avant d’occuper le pavillon de verre de mai à septembre, puis de rejoindre les salles de l’exposition Champollion. Découvert en 1850 à Saqqarah par l’égyptologue Auguste Mariette, originaire de Boulogne, Le Scribe accroupi, œuvre la plus emblématique sans doute des collections égyptiennes du Louvre, a pris ses quartiers pour un an au cœur du Bassin minier le 2 février 2022, à l’occasion du déplacement du président de la République Emmanuel Macron.
Portrait d’un lettré mort voici plus de 4 500 ans, le Scribe ne se tient au demeurant pas accroupi mais en tailleur, immortalisé au moment où
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De la Galerie du temps à l’exposition Champollion, le lettré anonyme le plus célèbre du monde a laissé une trace derrière lui, qui plus est volumineuse : Le P’tit Scribe, un géant comme le Nord en connaît des dizaines, copié sur la célèbre statue de calcaire. Réplique XXL d’un original haut de 53 centimètres à peine, la version chti de l’érudit égyptien est sortie des ateliers de l’artisan Dorian Demarcq, père des trois géants lensois et de bien d’autres, au terme d’une longue aventure initiée par le Louvre-Lens et huit associations de l’agglomération lensoise, soit près de 150 habitants. À chacun son rôle : tandis que Dorian Demarcq s’est chargé de concevoir et fabriquer la structure de résine et d’osier du géant, les habitants ont conçu les habits et autres accessoires d’un géant un rien moins sérieux que son original. Au sortir des ateliers, un “petit” Scribe de 2,8 mètres de haut pour une vingtaine de kilos – cinq fois moins que son modèle en calcaire.

Comme tout géant du Nord qui se respecte, Le P’tit Scribe officiellement baptisé au terme d’une mémorable parade en clôture de Parc en fête avait déjà une belle tournée à son actif, avec une dizaine de déplacements dans les communes impliquées sur le département pour une série d’animations qui auront été autant d’occasions de le parer des accessoires qu’ils lui ont confectionnés. Habillé, exposé et porté par les habitants et les publics des centres sociaux à l’occasion de soirées et de spectacles divers dans le cadre d’une série d’animation estivales, Le P’tit Scribe aura conquis le public au gré d’une foule de chorégraphies, de chorales et de fanfares, installant une ambiance festive dans son sillage.
