il fera beau demain - MOUVEMENT POSITIF / Novembre - Décembre 2021

BIMESTRIEL NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2021 | NUMÉRO 9

MOUVEMENT POSITIF

P201027 Dépôt Liège X

il fera beau demain BATOPIN : LE CDH LANCE L’OFFENSIVE

Le projet Batopin, qui réunit les quatre grandes banques de Belgique, a pour but de diminuer de moitié l’offre de distributeurs de billets en Belgique, tout en assurant, disent-ils, un accès à un point cash dans un rayon de moins de 5 km de son domicile.

© Istock

IFBD - Rue du Commerce 123, 1000 Bruxelles

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Participation

Première Assemblée citoyenne Ils avaient entre 18 et 35 ans, ils étaient tous surmotivés à l’idée de passer un week-end de débats et de partage. Ils vous racontent comment s’est déroulé ce superbe exercice de citoyenneté.

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Focus

Faire de la politique autrement Tendance depuis plusieurs années auprès des jeunes, TikTok et Twitch commencent à être utilisés par les politiciens. On en pense quoi chez Il fera beau demain ?

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L'interview

Vente de bois wallons : tout pour la Chine Emploi et environnement sont menacés par la vente de bois wallon à la Chine. Sans parler de la flambée des prix que cela engendre et qui met de côté les scieries wallonnes. Jean-François Gatelier a tiré la sonnette d’alarme : des solutions doivent être trouvées. Entretien avec le bourgmestre de Sivry-Rance.

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Édito

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à argumenter en ligne via l’adresse www.ilferabeaudemain.team/project/ les-grands-choix/consultation/ phase-finale/consultations.

Chères amies, chers amis, La campagne participative bat son plein. Plus de cent activités en trois mois ! Plus d’une par jour donc. Le mouvement positif Il fera beau demain est bel et bien le vôtre, celui de chacun et chacune d’entre vous qui organisez ou participez à un « Match », celui de chacun et chacune d’entre vous qui partez à la rencontre des citoyens et parlez (en) vrai avec eux. Vous pourrez d’ailleurs lire en pages 6 et 7, les témoignages de quelques acteurs parmi tant d’autres qui font vivre cette campagne participative.

Nous espérons que vous serez encore nombreux à profiter des derniers évènements pour donner votre avis et contribuer à la construction de notre nouveau projet politique. Les principales tendances actuelles sont résumées en page 3, mais vous pouvez encore les faire évoluer en participant aux derniers matchs organisés.

N’hésitez pas non plus à voter et

Novembre - Décembre 2021

présidentielle sera également organisée afin que l’équipe dirigeante, qui devra déployer le mouvement et le mener jusqu’aux prochaines élections, bénéficie aussi du soutien des nouveaux adhérents et pas seulement des anciens membres du cdH.

CEPESS et été chef de Cabinet de Joëlle Milquet lorsqu’elle était ministre de l’Emploi, puis de l’Intérieur. Il était l’un de nos meilleurs conseilleurs Parmi toutes les activités organisées, économiques et un compagnon une avait une ampleur particulière. de route de nombreux d’entre Les 16 et 17 octobre, 45 jeunes de nous. Au lendemain d’une COPtous les horizons ont constitué une 26 dans l’ensemble décevante, assemblée citoyenne et imaginé En attendant la prochaine dissolution les compétences de Philippe ensemble des solutions innovantes du cdH et son remplacement nous auraient été bien utiles pour permettre l’accès au logement par notre nouveau mouvement pour affronter les défis de la pour le plus grand nombre. politique, nos députés restent nécessaire transition de notre Découvrez en pages 4 et 5, le récit particulièrement actifs dans les économie vers un nouveau modèle de ce week-end enthousiasmant où parlements. Que ce soit sur la de croissance plus respectueux discussions, créativité et convivialité question de la facture d’électricité, du de notre environnement et de furent au rendez-vous. L’organisation rythme scolaire, de la rationalisation notre qualité de vie. Nos pensées d’assemblées citoyennes ouvertes des distributeurs de billets, de la vont à ses proches. Son souvenir à tous devra rester un outil de propreté publique et de l’abandon restera marquant pour nous tous. participation essentiel dans des canettes, de la correcte prise en notre nouveau mouvement. compte des sinistrés des inondations Nous vous souhaitons une belle de cet été, de la clarté dans fin d’année. Nous souhaitons Après le 12 décembre, ce sera le l’application des règles sanitaires ou vivement que la recrudescence moment du travail de synthèse, encore pour le plan de relance, nos du virus n’empêchera pas cette de la rédaction d’un projet de députées et députés sont là. Ils et année de pouvoir célébrer les manifeste assurant une cohérence elles dénoncent le manque de prise fêtes en famille et entre amis. d’ensemble entre toutes les idées en compte des préoccupations de Nous avons tous besoin de issues du processus participatif, de nos citoyens, mais aussi avancent l’affection des nôtres. L’espoir de l’élaboration de nouveaux statuts. des propositions concrètes, justes disposer d’un traitement efficace Tout cela vous sera présenté les 4 et raisonnables. Il ne faudrait pas contre les formes graves de la et 5 février lors de la Convention que le fossé entre le politique et maladie grandit chaque jour. de création de notre nouveau les citoyens se creuse davantage.

En attendant, la vaccination et mouvement politique qui se La proximité reste une priorité. les gestes barrières restent nos déroulera sur le site de Tour meilleures protections. Prenez et Taxis à Bruxelles. Dans les Ces dernières semaines ont aussi été donc soin de vous et des autres. semaines qui suivront, le projet de marquées par une triste nouvelle, manifeste et la proposition de statuts la disparition à 46 ans à peine Maxime Prévot pourront être discutés et amendés de Philippe Donnay. Commissaire Président du cdH par l’ensemble des adhérents du au Bureau fédéral du Plan depuis nouveau mouvement. Une élection 2014, Philippe a dirigé avant cela le Laurent de Briey Pilote d'Il fera beau demain – Mouvement positif

SOMMAIRE

RETOUR EN IMAGES

3 4-7 8 9 10-11 12

RETOUR EN CHIFFRES PARTICIPATION FOCUS LE DOSSIER Marche Climat - Quartier Européen

Marche Climat - Quartier Européen

Barbercue - Namur

L'INTERVIEW PRÈS DE CHEZ VOUS

IL FERA BEAU DEMAIN - MOUVEMENT POSITIF Novembre - Décembre 2021 Parlons (en) vrai - Nivelles

Parlons (en) vrai - Mouscron

Tour des provinces du Hainaut

COORDINATION GÉNÉRALE Francine Vanuytrecht

MISE EN PAGE Loris Klein

RÉDACTEURS Charlotte Bazelaire Laurent de Briey Damien De Vroey Julien Matagne Stéphane Nicolas Maxime Prévot Margaux Van Meerhaeghe

ÉDITEUR RESPONSABLE Gauthier de Sauvage Rue du Commerce 123 1000 Bruxelles

RÉSEAUX SOCIAUX Congrès 2021 - Louvexpo

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Congrès 2021 - Louvexpo

Congrès 2021 - Louvexpo

www.ilferabeaudemain.team/ /IlferabeaudemainMouvementpositif

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Retour en chiffres

Novembre - Décembre 2021

Y’A Match : Les scores à la mi-temps Depuis le 12 septembre 2021, vous avez l’occasion de vous prononcer sur 37 grands choix – ou « matchs » – à prendre dans le cadre de « Il fera beau demain – Mouvement positif ». Vous pouvez donner votre avis jusqu’au 13 décembre lors d’évènements physiques, près de chez vous, et en ligne sur www.ilferabeaudemain.team.

mi-temps pour vous livrer les premières tendances. Tous les chiffres de l’article sont en date du 7 novembre, à l’heure où nous envoyons les textes à l’impression. Vous trouverez les chiffres actuels sur la plateforme.

A mi-parcours, nous profitons de la

Déjà 75 débats-évènements terminés

En route pour 100 évènements locaux à travers le territoire !

ou planifiés réuniront plus de 1000 participants en présentiel pour traiter de l’un ou l’autre match. 41 rencontres citoyennes « Parlons (en) vrai », sur les marchés ou en porte-à-porte, ont aussi lieu sur tout le territoire. Des dizaines d’évènements supplémentaires sont en préparation et seront annoncés au fil des semaines. Il y en a partout ! Autant de moments de qualité, de rencontre, de convivialité, de discussions politiques ;

autant de moments qui irriguent d’oxygène la démocratie. Revivez l’histoire d’un des nombreux évènements locaux en pages 6 et 7 de ce journal.

Retrouvez les dates des derniers évènements près de chez vous sur la page : www.ilferabeaudemain.team/ events, sur la page Facebook de « Il fera beau demain – Mouvement positif » et dans nos newsletters.

Les scores sur la plateforme A l’heure où vous lisez ces pages, nous sommes entrés dans la dernière ligne droite de la campagne participative. C’est donc aussi votre dernière chance pour participer à un de nos 37 matchs ! Rendez-vous tout de suite sur www.ilferabeaudemain.team pour voter.

Jusqu’au moment de l’envoi de ces pages à l’impression, les 37 matchs sur la plateforme ont mobilisé :

7.856 votes 1.863 contributions

1.259 participants

Les 5 matchs les plus serrés → départagez-les !

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il allonger la journée scolaire pour pouvoir faire plus d’activités culturelles et sportives à l’école ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Doit-on pouvoir déduire nos frais de réparation de nos impôts ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il généraliser les tests d’orientation obligatoires à l’entrée des études supérieures ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Est-il possible d’avoir une agriculture 100 % bio en Belgique ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il mettre fin à la nomination des fonctionnaires et des enseignants ?

Les 5 matchs avec le plus de votes CONTRE → Les jeux ne sont pas fait ; donnez votre avis.

POUR

MITIGÉS CONTRE

Doit-on autoriser le droit de vote aux résidents étrangers pour les élections régionales et fédérales ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il imposer des quotas dans les entreprises et les administrations et, si oui, en faveur de quels groupes discriminés (femmes, personnes d’origine étrangères, handicapés…) ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il décriminaliser l’usage des drogues ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

La 5G devrait-elle être généralisée ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il obliger les partis à annoncer avec qui ils veulent former une coalition avant les élections ?

Les 5 matchs avec le plus de votes POUR → Vous avez des réticences ? Faites-le savoir.

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il mettre fin au dumping social et environnemental en taxant davantage les biens importés ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il une même protection sociale pour les indépendants et les salariés ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il supprimer toute taxe sur les héritages et les donations à ses enfants ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il sanctionner financièrement les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale entre les hommes et les femmes ?

POUR

MITIGÉS CONTRE

Faut-il supprimer le numerus clausus en médecine ?

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Participation

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Novembre - Décembre 2021

Première Assemblée citoyenne : la parole aux jeunes !

Textes : Margaux VAN MEERHAEGHE

Ils ont entre 18 et 35 ans et se préparent à vivre un week-end hors du commun. Deux jours pour discuter, trouver des idées et répondre à la question : l’accès au logement, mais à quel prix ?

Un enjeu indispensable pour les jeunes et leur avenir.

N

euf heures, heure de rendezvous. Ils sont 45 à se rendre à Liège pour participer à la première Assemblée citoyenne du mouvement.

Il s'agit d'un exercice de démocratie nouveau pour beaucoup et pour Il fera beau demain également. Certains viennent en groupe, mais pour un bon nombre de jeunes, c’est seuls qu’ils débarquent dans cette ancienne abbaye transformée en auberge de jeunesse moderne. Ils ont parfois la boule au ventre d’arriver solo, mais ce sentiment s’éloigne rapidement et laisse place aux premières rencontres.

Pour ces jeunes, le logement est une thématique importante. Que ce soit à Bruxelles ou en Wallonie, les prix grimpent, acheter seul devient souvent compliqué. Maxime est un jeune travailleur dans la biotechnologie. Dans un futur proche, il espère pourvoir acheter un bien immobilier. « La thématique est très importante car je suis un jeune qui vient de se lancer sur le marché du travail. Acheter un bien et devenir propriétaire, c’est une idée qui tourne dans ma tête. Donc comprendre le pourquoi, comprendre l’actualité des prix qui augmentent, les impacts, c’est très important pour moi. Essayer de comprendre les problématiques qui peuvent survenir à l’achat et à la location, c’est aussi le but de ma venue ».

Mohammad était aussi très pressé de participer à l’assemblée. Étudiant en communication et marketing, il se sent aussi pleinement concerné par la thématique. « Je suis Bruxellois et je remarque une augmentation fulgurante du prix. Si dans 2 ou 3 ans, je veux m’acheter un bien, je sens que ça va être très compliqué, que ce soit avec les prix qui augmentent, les problèmes énergétiques des biens ou encore la vétusté des bâtiments. Donc c’est un sujet très intéressant, sur lequel il y a beaucoup à dire et qu’on peut encore creuser ».

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Assemblée citoyenne Il fera beau demain - Mouvement positif à Liège.

L’atmosphère se détend de plus en plus grâce à la première activité. Céline, jeune demandeuse d’emploi et maître assistante en construction, nous explique le début de ce week-end : « J’avais un peu d’appréhension de ne connaître personne en arrivant, mais je pense que tout le monde était dans la même situation. Donc on était tous ouverts à faire connaissance. Et la première activité à jouer était parfaite pour cela... La journée du samedi a commencé par un show d’improvisation participatif. Des artistes ont joué des scènes sur nos rêves et cauchemars autour du logement. On devait les aider en donnant nos idées et cela a permis de nous lâcher un peu pour la suite. »

Pour l’occasion, trois experts ont fait le déplacement : Thomas Taels, directeur du Foyer namurois, une société de logements publics, Pascale Thys, directrice de l’asbl Habitat et Participation, et enfin, Jean-Marie Halleux, chargé de cours à l’Université de Liège, où il enseigne la géographie économique. Trois intervenants pertinents pour ouvrir ce premier débat tant attendu. Un moment riche en échanges, qui a beaucoup plu à Céline car pour elle « on était tous au même niveau. Il n’y avait pas de différence entre nous et les experts et ça favorisait vraiment le dialogue.

On n’avait pas peur de prendre la parole pour donner notre avis ou nos pistes de réflexion ».

Les langues se délient, les premières affinités se créent et une atmosphère bon enfant se fait sentir. Qu’on ait 18 ou 35 ans, la différence ne se fait pas ressentir. C’est maintenant le moment de passer aux choses sérieuses : dialoguer avec les experts sur l’accès au logement.

Ces premières prises de parole ont servi à alimenter les activités du reste de la journée qui se déroulaient cette fois en petits groupes. Pour Maxime, ces échanges restent un de ses moments favoris. « C’est vraiment lors de cet épisode qu’on a pu débattre des solutions concrètes.

On a essayé de mettre en place toutes les belles idées qu’on a eues. Au final, on se rendait compte des contraintes, des obstacles, de la faisabilité ou non, ou encore de la mise en place. Le brassage d’idées apportait parfois des solutions auxquelles je n’aurais jamais pensé seul ». Même remarque du côté de Céline : « Ces travaux en sous-groupes nous ont vraiment permis de co-construire des solutions. Ça créait une alchimie qui donnait des idées qu’on n’aurait pas forcément eues à la base. On améliore ainsi les idées et on les concrétise ».

Pour Mohammad, c’est l’intelligence collective qui résulte de ces ateliers qui l’a le plus touché. « C’était super enrichissant !

On a discuté en permanence, on a apporté des idées et arguments. Grâce à ces groupes, on change de perspective, le regard change et on voit les choses différemment. La nuance était présente et c’est vraiment important car, pour moi, rien n’est toujours noir ou blanc. L’intelligence collective a joué un grand rôle. On

IL FERA BEAU DEMAIN – MOUVEMENT POSITIF |

avait des personnes de tous horizons professionnels, ce qui nous a permis de vraiment parler du concret, par exemple de la pratique avec des juristes, de l’avis de syndicats… des gens impliqués différemment dans la société ».

Il y a un temps pour travailler, mais aussi un temps pour se détendre. Apéro, sortie, temps-libre… Les jeunes savent travailler mais savent s’amuser aussi. « Il n’y avait pas que du brassage intellectuel », nous explique Maxime. « Il y a eu beaucoup de moments de rigolade. Il arrivait aussi que pendant un break, on échangeait encore des idées pour changer la société. C’est agréable comme week-end, un peu fatiguant car notre cerveau est toujours en ébullition, mais agréable ».

Céline est aussi très enthousiaste : « On est vraiment un bon groupe qui rigole bien, mais tout en sachant bien travailler ! » En plus de cela, elle en retire beaucoup de positif sur le plan personnel : « Ça m’a apporté une certaine confiance en moi. Je suis arrivée dans un groupe où je ne connaissais personne et j’ai osé donner des idées pour des actions futures, qu’on puisse faire quelque chose de chez nous. Je pense qu’on ne doit pas attendre les prochaines élections que les politiciens se réveillent. On peut le faire via le monde associatif par exemple. » Car outre le sujet, c’est aussi la démarche qui a attiré ces nombreux jeunes. Pouvoir participer à une assemblée citoyenne, ça n’arrive pas tous les jours. Et ça Mohammad l’a bien compris : « Cette assemblée, c’est une opportunité incroyable pour débattre d’enjeux majeurs de notre démocratie. Ici, on a l’occasion de trouver des pistes de solution afin de régler un problème de la société de manière démocratique. Et en plus, on le fait face à des gens de la vie concrète, pas seulement des politiques. On est vraiment dans un exercice de démocratie directe et dans le détail, ça vient de la base. C’est un bel exemple de démocratie horizontale, c’est ça qui m’a convaincu d’y participer et j’aimerais bien que ça continue ».

Maxime, lui, voit l’assemblée ainsi que le mouvement comme la possibilité d’ouvrir ces champs de discussions : « Via les réseaux sociaux et la plateforme, je voyais que les gens débattaient de sujets auxquels je

Participation

Novembre - Décembre 2021

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QUELQUES RECOMMANDATIONS

On sort d’ici avec des idées DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE concrètes, qui ont été bien façonnées tout au long du weekend avec un échantillon de l’ensemble de 1. Naturaliser les villes Ça leur coûte cher, ils ne font aucune la population. économie de frais et la potentielle

Assemblée citoyenne Il fera beau demain - Mouvement positif à Liège.

n’avais parfois jamais réfléchi à la faisabilité et d’autres que je connaissais. C’est vraiment par curiosité que j’ai atterri ici : c’est toujours intéressant de voir les avis d’experts, surtout quand ils sont opposés ».

Céline est également conquise et compte bien continuer à s’investir dans le projet : « Je crois vraiment en ce processus, que ce soit l’assemblée citoyenne ou Il fera beau demain dans son ensemble. On sort d’ici avec des idées concrètes, qui ont été bien façonnées tout au long du week-end avec un échantillon de l’ensemble de la population. Je pense m’investir dans la suite du processus pour voir ce que ça va donner, si nos idées sont écoutées.

Et pourquoi pas motiver des amis à donner leur avis à d’autres évènements. Je compte donc continuer le processus et cibler plus large et varié pour que tout le monde soit représenté. C’est une belle opportunité, il ne faut pas passer à côté ».

Depuis les inondations de l’été 2021, l’imperméabilisation de nos sols à cause de la bétonisation des espaces s’impose comme étant un problème important. La naturalisation des espaces urbanisés y apporte une réponse en plus d’améliorer le cadre de vie des habitants et de servir la cause climatique et environnementale plus largement (biodiversité, suppression des îlots de chaleur, recharger les nappes phréatiques…). Pour y arriver, l’Assemblée propose, d’une part, de graduellement introduire une vue systémique de l’écologie dans les formations du secteur immobilier et, d’autre part, d’introduire un coefficient de perméabilité et de végétalisation que les projets immobiliers devraient atteindre.

2. Tango Climatique : rénovation énergétique à l’échelle d’un quartier/rue Les changements climatiques nous imposent une obligation de résultats dans la rénovation du parc immobilier.

Aux grands maux, l’Assemblée propose le Tango comme remède. L’idée est de rénover les maisons quartier par quartier, rue par rue. Cela permettrait de diminuer les coûts de rénovation grâce aux économies d’échelle. Pendant le temps que durent les travaux, les habitant.e.s seraient relogé.e.s dans des espaces tampons (logements publics…) à proximité. L’Etat gèrerait l’opération et la co-financerait, p.ex. avec des green bonds (obligations vertes), se rémunérant sur l’économie d’énergie engendrée. La danse des déménagements temporaires, rue par rue, et des corps de métiers formerait le Tango climatique si nécessaire.

3. Tiers investissement pour logements locatifs Assemblée citoyenne Il fera beau demain - Mouvement positif à Liège.

Les propriétaires de logements mis en location ont peu d’intérêt à les rénover.

augmentation de loyer ne suffit pas pour le justifier. Il faut cependant rénover les ~30 % de logements en location. Pour sortir de ce cul-de-sac, l’Assemblée propose un système de tiers-investissement. L’Etat financerait les travaux de rénovation énergétique et se rembourserait sur l’économie de charges générée. Le locataire continuerait à payer les mêmes charges malgré sa moindre consommation énergétique à la suite des travaux.

Ces propositions vous font réagir ? Vous les aimez, y voyez des inconvénients, souhaitez les enrichir ? N’hésitez pas à partager vos réactions à dagnies@cepess.be.

Vous trouverez le rapport complet, avec l’ensemble des recommandations, sur le site www.ilferabeaudemain.team/ blog. Envoyez un mail à danielle@ ilferabeaudemain.team si vous souhaitez vous porter candidat pour participer au groupe de travail sur le logement.

Pourquoi ces Assemblées citoyennes sont si importantes ?

C’est une grande première et un pas important pour la démocratie participative en Belgique. Pour la première fois, deux assemblées citoyennes sont organisées afin de définir la ligne politique d’un parti politique.

Alors que le débat public est de plus en plus polarisé, ces assemblées cherchent à rassembler des personnes de tous bords pour débattre et dégager une position commune. Elles veulent remettre l’intérêt général au-dessus des dogmes et des intérêts particuliers défendus par la plupart des partis politiques.

Alors que la première assemblée était à destination des jeunes sur l’enjeu de l’accès au logement, la deuxième assemblée, sans limite d’âge, s’est réunie le 20 novembre pour voir s’il est réaliste et souhaitable d’avoir une alimentation 100 % bio, locale et respectueuse du bien-être animal en Belgique. Ces assemblées servent aussi de projets pilotes vu la volonté de continuer à en organiser régulièrement dans le cadre du futur mouvement politique.

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Participation

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Novembre - Décembre 2021

Prise de pouls Textes : Margaux VAN MEERHAEGHE J’ai proposé au mouvement de participer à la marche pour le climat du 10 octobre. L’idée a de suite été acceptée et on a pu lancer l’appel à la mobilisation. Je pense qu’à l’heure actuelle, les jeunes ne se sentent plus écoutés, surtout avec la Covid. C’est donc important de les soutenir, surtout pour une cause aussi importante que le climat. D’ailleurs pour moi, ce genre de marche ne devrait pas rassembler que les jeunes car c’est un problème qui concerne tous les citoyens. Dans les derniers discours du mouvement, on a bien rappelé qu’on devait être conscient de cet enjeu et donc d’un point de vue personnel, c’était un événement immanquable.

Nous nous sommes donc rassemblés ce dimanche-là et nous sommes allés vers les autres marcheurs pour écouter leurs avis. Les gens étaient très réceptifs, ils étaient assez ouverts.

Je pense que pour Il fera beau demain ou pour le futur mouvement, on doit continuer de cultiver les manifestations et autres marches. C’est un moment à ne pas louper pour montrer les convictions qu’on défend. Personnellement, c’était ma première manifestation. C’est un dispositif assez soft, accessible à tous et intéressant même sur le plan humain. Je le recommande à tous !

Vous pensez à un événement qui correspond aux convictions du mouvement ? N’hésitez pas à nous contacter afin que nous puissions y assurer notre présence, à vos côtés.

Lenny FERRETTI

Après deux mois de campagne participative, nous somm pour faire le point avec nos meneur.euses de campagn événements. Rencontres, débats ou encore évé Nous ne sommes encore qu’au début de la campagne, mais nous avons déjà organisé quelques événements dans la région. Autant de « Y a match » que de sessions « Parlons (en) vrai ». Les retours sont positifs concernant les matchs. Les gens ont besoin de s’exprimer, c’est un réel besoin qu’on observe durant ces événements. Ils sont aussi contents de se retrouver après la « pause covid ». Je trouve que ces matchs sont une bonne opportunité pour avancer sur des sujets et pour montrer aux citoyens qu’on les écoute.

Concernant les sessions « Parlons (en) vrai » que nous avons organisées, on remarque que les réponses sont totalement différentes en fonction de l’endroit où l’on se trouve. Les réponses sont parfois complètement opposées, alors que seulement 10 kilomètres séparent les villages. C’est assez impressionnant.

Pour le moment, l’accueil des gens est excellent. Ils comprennent que la démarche est sincère. Nous ne sommes pas en période électorale donc ça facilite le contact. Je suis aussi très surpris car les gens aiment vraiment parler. Il ont envie de s’exprimer, c’est que la démarche est nécessaire. C’est une très chouette expérience, on retrouve le contact sur le terrain.

Je remarque aussi que l’intérêt pour les questions sur l’avenir ainsi que la déviance est grandissant aujourd’hui. Je le ressens de plus en plus et c’est aussi pour cela que les gens ont envie de répondre.

Sébastien DE JONGE

J’ai eu l’occasion de participer à deux matchs en tant que citoyenne. J'en retire beaucoup de satisfaction.

Au niveau social, cela m’a permis de rencontrer des personnes d'horizons différents. Mais j'ai aussi appris beaucoup lors des échanges. Avant de participer, j’avais tout de même un peu pris connaissance des sujets abordés.

Je me suis sentie de suite bien accueillie et bien intégrée, j’ai pu en toute sérénité donner mon avis et être écoutée. Ce que je retiens surtout, c’est qu’au final j’ai laissé mes a priori, tout à fait non fondés, sur nos politiciens derrière moi.

Ensuite, je me suis rendue sur différentes communes pour l’opération « Parlons (en) vrai ». J’ai énormément apprécié ces moments. J’ai été très surprise : dans la globalité, les citoyens rencontrés ont été très réceptifs et demandeurs d’être écoutés. J’ai hâte de participer à d’autres événements de ce genre !

Isabelle DE POURCQ

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Participation

Novembre - Décembre 2021

s sur le terrain Photos : ©iStock

mes aujourd’hui à la moitié du parcours ! Le bon moment ne et nos coordinateur. rices sur l’organisation de leurs énements nationaux, ils sont sur tous les fronts !

FRANÇOIS MOULIGNEAU Jonathan BISET Laora WAUTELET J'ai participé à deux activités " Parlons (en) vrai ".

Pour la première, nous nous sommes réunis à sept sur le marché de Namur le samedi 25 septembre. Nous avons d'abord testé l'application entre nous. Celle-ci est facile à utiliser et les questions permettent une discussion intéressante. Ce n'était par contre pas très confortable d'aborder les gens dans la rue pour un sondage. Nous avons d'ailleurs appris qu'il valait mieux éviter le mot " politique " et se raccrocher au mot " sondage " pour espérer un accord. Les personnes qui ont accepté étaient généralement heureuses de discuter ! C’est très intéressant de voir les différentes réponses et façons de voir les choses.

Pour la seconde, nous étions trois le 2 octobre au marché paysans-artisans à Bois-de-Villers. Pour cet événement, l'un de nous était originaire de ce village et cela lui a permis de " rabattre " des personnes qu'il connaissait vers nous pour réaliser le sondage.

En plus d'être plus efficace, c'était certainement beaucoup plus agréable pour les utilisateurs de l'application.

Si on veut que ça fonctionne et si on veut faire parler d'Il fera beau demain, il faut qu'il y ait un maximum de personnes qui installent l'application et qui l'utilisent, pas nécessairement lors d'événements mais même en famille, au travail, à des soirées, entre amis...

Les meneurs de campagne pourront difficilement atteindre leurs objectifs seuls. Un sondage c'est toujours une discussion et cela peut donc facilement durer 20 minutes. Nous devons tous nous y mettre si on veut un réel impact !

L'organisation du " Parlons (en) vrai " se divise en 3 temps: - bloquer une date et un lieu où nous pourrons croiser beaucoup de personnes qui auraient un peu de temps à nous consacrer - réunir une équipe de 5-6 bénévoles motivés et qui aiment le contact direct. Si nécessaire, expliquer la démarche et l'utilisation de l'application - aller à la rencontre des gens le jour J Nous avons pu remarquer que les citoyens que nous interpellions n'étaient pas avares sur les différents sujets qui les occupent actuellement. La santé, les pensions, l'énergie... Bref, les sujets ne manquaient pas et le besoin d'en parler se faisait ressentir.

Contrairement à une période électorale, les passants n'étaient pas sous pression de multiples partis politiques qui viennent faire leur publicité sur le marché. Bien au contraire, notre démarche d'aller à la rencontre de ceux-ci afin de les écouter dans le but de construire un nouveau mouvement a donné lieu à des rencontres positives.

Les participants s'inscrivent dans la démarche positive, mais sont aussi vigilants. En effet, ils ne veulent plus être les dindons de la farce et avoir l'impression de jouer une comédie. Nous avons senti une grande attente de leur part et du coup, nous portons une responsabilité dans la réussite du processus Il fera beau demain.

L'utilisation de l'appli permet véritablement de nous guider dans notre conversation avec les citoyens.

Elle permet d'enclencher la discussion et soyons honnêtes, c'est le plus compliqué. C'est un bel outil pour nous aider dans le contact direct.

Après de longs mois de rencontres virtuelles, nous nous retrouvons en chair et en os ! Il s’agissait d’un « AfterWork » plein de convivialité lors duquel l’application Qomon a pu tourner à plein régime dans le cadre de l’opération « Parlons (en) vrai ». Un plaisir de se retrouver après l’été et les confinements successifs.

Le 23 octobre, avec l’équipe locale d’Il fera beau demain, nous sommes allés à la rencontre de nos concitoyens dans le cadre du marché du samedi matin à Mouscron, pour écouter ce qu’ils avaient à partager avec nous au regard du questionnaire interactif de l’application Qomon. Nous avons également organisé un « match » passionnant, au Café de la Paix, à Mouscron, lors d’une assemblée citoyenne qui avait pour thème « Faut-il généraliser la 5G ? ».

Je trouve ces rendez-vous très enrichissants sur le plan humain. Ce sont de belles rencontres lors desquelles l’intelligence collective pétille ! Un vrai bonheur ! Ces interactions citoyennes nous permettent d’affiner nos réflexions sociétales et de préparer au mieux l’avenir de notre Mouvement positif. Le retour des participants est excellent car nos concitoyens ont envie et besoin d’être entendus, surtout après ces confinements successifs.

Ils veulent que les choses changent. Ils veulent un autre monde et nous sommes là pour leur faire part du réenchantement de celui-ci, que nous pouvons précisément leur proposer dans le cadre d’Il fera beau demain et de notre futur Mouvement positif !

Ces activités nous donnent des ailes pour en organiser d’autres. C’est un cercle vertueux avec nos équipes organisatrices et nos concitoyens. Des idées très concrètes émergent évidemment de ces rencontres profondément humaines et nous les relayons, notamment, via la plateforme. N'hésitez pas à y faire un tour !

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Focus

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Novembre - Décembre 2021

Faire de la politique autrement : la course aux réseaux Texte : Margaux VAN MEERHAEGHE

On le savait déjà, les réseaux sociaux ont joué un rôle important durant la campagne électorale de 2019. Tout le monde, ou presque, a été la cible de publicités des partis ou personnalités politiques, que ce soit en Wallonie ou en Flandre. Mais les réseaux sociaux changent vite, il faut s’adapter rapidement. En seulement deux ans, des petits nouveaux ont déjà fait leur apparition dans le paysage de la communication politique. La course aux vues, aux likes et aux partages est donc encore renforcée avec l’arrivée des politiques sur Twitch et TikTok. On vous dit tout sur ces deux plateformes. acebook, c’est démodé. La génération Z (1995-2010) désinvestit l’un des premiers réseaux sociaux pour d’autres contrées numériques. Snapchat et Instagram restent à la mode, mais sont maintenant en concurrence avec Twitch et TikTok. Le premier est à la base un réseau social rassemblant des amateurs de jeux vidéo qui diffusent leurs parties en live. Mais petit à petit, avec le confinement, Twitch devient un excellent moyen pour les politiques de communiquer avec les citoyens cloîtrés chez eux. On s’adresse donc à un public jeune, un peu geek, sans filtre et sous forme de questions/réponses.

Le second, TikTok, est une application de partage de vidéos. L’application permet de créer des vidéos courtes sur fond musical et de reproduire des tendances ou des challenges. Chorégraphie, sketch ou simple vidéo, il y en a pour tous les goûts. Très populaire auprès de 14-24 ans, les politiques s’invitent sur le réseau pour toucher ce public.

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Et cela, certains l’ont bien compris. Vous avez peut-être vu passer des articles sur ces dirigeants politiques qui investissent TikTok et Twitch. Emmanuel Macron, Elio Di Rupo ou encore le Vlaams Belang se prêtent déjà au jeu des vidéos TikTok, tandis que Paul Magnette et François Hollande répondent aux questions en live sur Twitch.

Pour Il fera beau demain et notre futur mouvement, nous voulons essayer une autre méthode : laisser la place aux jeunes pour parler aux jeunes. Nous avons donc fait appel à Ismaël, notre génie en herbe de ces nouveaux médias.

A 21 ans, Ismaël connaît déjà bien les deux plateformes et leurs codes. Depuis plusieurs années, il alimente Twitch et TikTok avec des vidéos et sera bientôt un des visages du mouvement sur les deux réseaux sociaux. Mais qu’est-ce qui fait que ces applications fonctionnent aussi bien chez les jeunes ? « Sur Twitch, on commence à faire des lives parce qu’on a une passion, parce qu’il y a un sujet qui nous intéresse », explique Ismaël. « Ce que j’aime bien avec cette plateforme c’est qu’on part souvent d’un truc qu’on fait seul dans sa chambre, comme les jeux vidéo par exemple, et qu’on peut ainsi partager avec tout le monde. Par exemple dans mon cas, j’aime parler de politique, je le fais avec mes amis parfois, mais pourquoi pas ouvrir le cercle aux autres utilisateurs de Twitch ? ».

Sur TikTok, la mécanique est différente : « Ce qui prime, c’est plutôt l’inventivité, la créativité. Personnellement j’aime bien vulgariser la politique. Donc j’essaye de le faire en 1 minute dans un format un peu décalé qui allège le sujet. »

très jeunes ? « C’est un grand oui pour moi ! » clame Ismaël. « Ces plateformes sont là pour le divertissement, comme l’a été Facebook ou Instagram à la base. Ce n’est pas dédié à la politique, mais s’il y a quelque chose dont je suis convaincu, c’est que la politique fait partie de toute la société, est partout dans la société. Quand vous travaillez, la politique sera les impôts Pour Ismaël, la présence d’Il fera beau que vous payez, le bien-être au travail. La demain sur Twitch et TikTok est primor- politique influence aussi notre éducation et diale : « Ces plateformes parlent actuel- bien d’autres aspects de notre vie. Donc je lement aux jeunes, parfois même aux très pense que dire qu’une application devrait jeunes. On sait que les moins de 30 ans ne être complétement vierge de toute politique, regardent plus vraiment la télé et les jour- ça veut donc dire qu’on ne peut pas y parler naux, donc ça nous permet de leur parler, de notre société, de ce qu’on vit. La politique d’avoir des canaux de discussion avec eux. a sa place partout car c’est la manière dont Ils sont également beaucoup moins sur des on régit notre société, le vivre-ensemble. Et réseaux pionniers comme Facebook, c’est s’il y a un endroit où on ne peut pas parler de pour cela qu’il est important qu’on diversifie vivre-ensemble, alors cet endroit n’est peutnos formats. Cela nous permettra de parler être pas bien géré ». Il faut savoir aussi que aux jeunes et de communiquer avec eux sans TikTok interdit la publicité politique sur filtre, sans l’intermédiaire de médias et de sa plateforme et qu’il n’est pas possible leur dire ce qu’on a envie de leur dire ». De de sponsoriser un live sur Twitch. Une plus, TikTok et Twitch pourraient être manière peut-être de permettre aux Notre Tiktoker et streamer en herbe a une vitrine pour nos visages jeunes qui jeunes consommateurs de ne pas être plusieurs objectifs sur ces plateformes : ne sont pas encore intégrés et invités spectateurs d’un contenu à leur insu. parler simplement de politique, la vulga- dans le monde des médias traditionnels.

Vous pourrez bientôt découvrir le futur riser et la rendre accessible au jeune public. « Ma méthode c’est de regarder les Mais est-ce que les politiques ont vrai- mouvement sur ces deux plateformes, actualités du moment, voir si ça parle aux ment leur place sur des réseaux qui devenues à la mode dans le monde gens et essayer de la décrypter, d’en débattre comptent un bon nombre d’utilisateurs politique. et d’avoir leur avis. C’est un peu de l’éducation permanente tout en faisant de la politique citoyenne. Le mieux, c’est quand je me rends compte que des amis, qui ne sont pas intéressés par la politique, me demandent quand je refais un live ou des vidéos. Ça montre que ça fonctionne et que ça intéresse quand même les gens ».

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Le dossier

Novembre - Décembre 2021

Batopin : le cdH lance l’offensive

Photos : ©iStock

Textes : L'équipe du cdH

Le projet Batopin, qui réunit les quatre grandes banques de Belgique, a pour but de diminuer de moitié l’offre de distributeurs de billets en Belgique, tout en assurant, disent-ils, un accès à un point cash dans un rayon de moins de 5 km de son domicile.

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otre parti humaniste a dans le nale afin d’objectiver le coût actuel des collimateur ce projet Batopin distributeurs et le coût futur du nouveau et à chaque niveau de pouvoir, réseau de distributeurs à l’horizon 2024. fédéral, bruxellois et wallon. « Et ce, afin que les banques ne réperAinsi, pour notre député Benoît Dispa : cutent pas les surcharges tarifaires sur leurs « Ce projet de distributeurs communs clients qui se rendraient aux nouveaux conduira à un recul du service à la popula- distributeurs ». tion. Et l’impact sera plus préjudiciable en Wallonie que dans les deux autres Régions, Enfin, il réclame également l’assurance car elle est moins densément peuplée. Les que les banques dans lesquelles l’État aînés seront touchés à cause de la fracture exerce une minorité de blocage au sein numérique. Est-ce que l’on veut que des de l’actionnariat « ne participeront pas à zones rurales ou de petits centres urbains se la raréfaction des services bancaires aux désertifient ? ». citoyens ». « Ne laissons pas les banques agir en catimini ». Et il conclut : « Après Pour notre député, il faut en premier des auditions consacrées à ce sujet, on m’a lieu que la norme soit au minimum : un proposé de signer une proposition de résoludistributeur automatique par tranche tion rédigée par la majorité. J’ai refusé. Le de 2.500 habitants avec une couverture texte est conciliant vis-à-vis de Batopin. Il assurant l’accessibilité à minimum 98 % ne débouchera sur rien ». de la population (95 % pour le projet Batopin) dans les 5 km.

Au Fédéral, Vanessa Matz, Maxime Prévot et Josy Arens ont déposé en mars Ensuite, il faut l’assurance que les distri- dernier une proposition de résolution buteurs puissent réaliser d’autres opéra- visant à assurer des services bancaires tions, comme des virements, des consul- de proximité, de qualité et inclusifs. tations d’extraits de compte, etc.

Et dernièrement, ils sont revenus à la charge avec plusieurs interpellations au En troisième lieu, Benoît Dispa plaide Fédéral. pour une saisine de la Banque natio-

« A Bruxelles et à ce jour, les critères qui seront appliqués pour la localisation des distributeurs à billets ne sont pas encore connus. Il semble clair, et en lien avec le concept de ville à 10 minutes si cher au Gouvernement, que Batopin doit tenir compte de la densité de la population, de l’âge de celle-ci

et de l’accès aux services en ligne pour définir les points où les retraits sont possibles.

On va déposer une proposition de résolution en ce sens », nous explique notre députée Véronique Lefrancq.

Consigne sur les canettes et bouteilles en plastique : En Wallonie, sur les 18.000 tonnes de déchets sauvages ramassés annuellement, les canettes représentent 7 % et les bouteilles en plastique 12 %.

La question de la mise en place d’une consigne est revenue au Parlement wallon le mardi 19 octobre dernier et pour le cdH, il est plus que temps d'avancer. Nos députés François Desquesnes et Julien Matagne ont d’ailleurs déposé, en juin 2020, un décret pour instaurer légalement cette consigne.

Qu’est-ce qu’on attend ! ? Plus de 100 communes wallonnes ont signé la

demande d’instauration d’une consigne, défendue également par de nombreuses associations environnementales et agricoles. Dans certains pays, où le principe est d’application, le taux de retour atteint parfois les 95 % ! D’ailleurs, il faut savoir que 40 pays ont déjà mis en place un système de consigne et aucun n’est revenu en arrière.

Evidemment, cela fait peur aux structures en place qui craignent le changement, mais la consigne n’y changera rien, c’est juste un outil complémentaire.

Et cela fonctionne !

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L'interview

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Jean-François

Gatelier Bourgmestre de Sivry-Rance

« Nos scieries wallonnes n’ont eu aucune chance face aux Chinois » Texte : Charlotte Bazelaire

Monsieur Jean-François Gatelier, nous avons entendu beaucoup parler de la problématique des ventes de bois wallon à la Chine. Pourriezvous nous décrire en quelques mots cette problématique ?

La problématique de la vente du bois wallon s’explique comme ceci : depuis une quinzaine d’années, les scieurs belges qui venaient acheter le bois aux ventes publiques se sont vus remplacés en grande partie par des négociants.

Ceux-ci, forts de leurs moyens, achètent pour eux ou pour l’étranger des lots de bois à haut prix (plus de 30 % de la valeur du marché) ne laissant que peu de place aux scieries belges.

Et ces dernières, n’arrivant pas à mettre de telles sommes, n’achètent presque plus de bois belge et donc n’engagent plus et n’ont presque plus de travail.

Par exemple, sur les 4.500 m3 vendus dernièrement sur le cantonnement de Thuin, TOUT a été acheté pour la Chine ! Or, chaque achat de 500 m3 de bois par un scieur belge procure un emploi en Wallonie. La Wallonie a perdu ici 9 emplois.

De plus, les containers chargés de nos bois en vrac partiront d’Anvers pour un trajet de 14.000 km sur un bateau qui polluera l’équivalent de l’ensemble du parc automobile belge. Notre bois sera scié et transformé en Chine avec de l’électricité produite à partir de leurs centrales au charbon. Et ces containers ne reviendront pas vides, mais remplis de jouets chinois pour les fêtes de fin d’année et dans 6 mois, vous pourrez acheter votre parquet ou meuble IKEA qui aura fait le trajet retour de 14.000 km

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C’est une catastrophe économique et écologique !

L’achat de bois par la Chine n’est pourtant pas récent. Pourquoi est-ce un souci maintenant ?

Cette problématique n’est effectivement pas nouvelle, mais ce qui change c’est l’ampleur et l’importance du phénomène.

Il faut savoir que la Chine a décidé cette année (2021) de ne plus abattre des chênes chez eux durant 99 ans. Du coup, elle se retourne vers les meilleurs producteurs et nous sommes parmi ceux-ci. La Chine a décidé de protéger ses ressources naturelles. Elle achète chez les autres au prix fort tout en protégeant ses propres ressources.

Et elle va encore mettre le prix fort chez nous durant plusieurs années. Si des mesures immédiates ne sont pas décidées rapidement, les scieurs wallons seront en faillite dans moins de 2 ans. La Wallonie deviendra alors un pays du tiers monde qui vend ses matières premières à des pays plus riches et industrialisés.

Ne serait-il pos possible de ne pas vendre à la Chine ?

Ce serait le plus facile évidemment, mais c’est impossible et illégal. Le bois est un bien public et, à ce titre, doit être vendu publiquement aux enchères. Tout citoyen, toute personne peut venir à la criée et acheter des lots. Il n’y a donc pas moyen de bloquer ces ventes.

Et même si, depuis 2014, le Gouvernement wallon permet aux communes de réserver jusqu’à 15 %

de leurs récoltes de bois aux scieries locales par le biais de la vente de gré à gré, ceci n’est pas une obligation et c’est peu suivi par les communes.

Auriez-vous des pistes de solution à proposer ?

Il faut créer des mesures protectionnistes, il faut oser faire comme ailleurs. L’Allemagne a décidé de ne vendre aux chinois que leur surplus de bois, la France réglemente ses ventes de bois pour éviter le scénario catastrophique wallon. À partir du 1er janvier, la Russie va obliger la Chine à acheter du bois qui devra être scié préalablement en Russie.

Nous pourrions donc obliger les communes à vendre X % des lots de bois avec minium 50 % de chênes aux scieurs wallons. Tant qu’il n’y a pas d’obligation cela n’ira pas car cela peut déforcer une commune par rapport à l’autre.

Et je vais même plus loin, car il faut savoir que 45 % des forêts wallonnes sont publiques et 55 % sont des forêts privées, or depuis plusieurs années, le bois a fortement augmenté de valeur. Les propriétaires privés (souvent fortunés)

en arrivent à spéculer sur celui-ci. C’est un très bon placement (0 % de taxe à la succession par exemple). Il faut donc veiller à ce que les ventes privées, tout comme les publiques, soient obligées à se faire suivant X % aux scieries belges.

Cela ne va pas ruiner la Wallonie d’avoir pour une fois une mesure protectionniste.

La ministre Tellier parle d’une subvention européenne de 8 millions d’euros, mais les scieurs wallons ne veulent pas d’argent, ils veulent du bois.

Et si subvention il y a, quand est-ce que les scieries belges verront les 8 millions arriver ? Quels seront les critères pour être subventionné ?

Les petites scieries seront-elles assez informées pour faire toutes les démarches ? Cela ne profitera-t-il pas toujours aux grosses installations ?

C’est aux politiques à mettre des limites, le chêne est notre dernière ressource naturelle qui peut dégager des centaines d’emplois.

Enfin, sachez que nous allons rédiger des propositions avec les scieurs locaux en espérant que celles-ci soient relayées par nos parlementaires.

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L'interview

Novembre - Décembre 2021

La Chine dévore la forêt wallonne Photos : ©iStock

Le marché du bois wallon est réputé pour la qualité de ses feuillus qui suscitent une pression internationale, singulièrement en provenance de la Chine. Chaque année plus gourmande, cette dernière opère actuellement une véritable razzia lors des ventes publiques. Ses négociants attaquent le marché à prix fort, laissant bredouilles nos scieurs wallons. Sachant qu’un peu plus tôt, tous nos bois scolytés sont partis chez ces mêmes Chinois au triple de l’estimation… C’était prévisible. Qu’est-ce qui a été fait depuis ? Rien. Résultat : c’est la flambée des prix, des emplois wallons sont menacés et cela suscite de nombreuses questions environnementales.

Les scieurs wallons ont la gueule de bois…

Quelles pistes de solutions ?

Pourtant des outils existent : déjà en 2014, Carlo di Antonio alors ministre de la Forêt inscrivait dans le Code forestier le principe de « vente de gré à gré ». Il vise à garantir l’approvisionnement des scieries locales suivant des critères de qualité et d’accessibilité. En l’occurrence, elles peuvent se procurer jusqu’à 33 % de leurs besoins en feuillus via ce procédé, tandis que les vendeurs peuvent réserver jusqu’à 15 % des feuillus de dimension supérieure à 120 cm de circonférence mis en vente un an plus tôt. Les lots sont conditionnés de sorte que la facture reste accessible à moins de 35.000 € pour satisfaire les besoins et surtout les moyens des plus petites entreprises.

Interrogé par nos soins en séance plénière du 20 octobre 2021, le ministre de l’Economie Willy Borsus, en partenariat avec la ministre de la Forêt, Céline Tellier, promet 8 millions d’euros dans le cadre du Plan de relance. Il fait la promotion des « ventes de gré à gré » évoquées plus haut, qu’il souhaite maximiser – sans expliquer comment – et propose, au besoin, d’adapter les balises fixées dans le cadre de ces contrats.

Il évoque aussi la labellisation à la française qu’il juge bancale au regard du droit européen, mais qu’il n’exclut pas pour l’avenir. La piste, selon nous, réside dans un label de transformation non pas à l’échelle d’un état mais à l’échelle européenne. C’était l’objet d’une résolution cosignée en 2016 par Josy Arens et François Desquesnes, mais rien de tel n’a vu le jour pour l’heure.

On pourrait encore citer d’autres outils issus des ministres cdH wallons qui se sont succédé à l’instar des parcs à grumes, initiés par le ministre René Collin en 2019, ou de la Cellule d’appui à la petite forêt privée. Notre formation politique a toujours été attentive à la filière bois wallonne et continuera de le rester pour protéger nos bois, nos emplois et notre environnement.

Sauf qu’en pratique, les vendeurs ont trop peu souvent recours au régime de contrat de gré à gré. D’abord parce qu’ils sont, pour plus de la moitié, des propriétaires privés (54 %) qui tirent logiquement profit de cette explosion des prix. Et compte tenu de la situation financière de certaines communes, CPAS et autres provinces, l’augmentation des recettes de 30 %, 40 %, voire 50 % par rapport au budget initial, permet de renflouer les caisses. Aussi, bien qu’ils soutiennent l’économie locale, les pouvoirs publics ne sont pas toujours armés juridiquement pour justifier des clauses environnementales dans les marchés publics. La majeure partie du temps, ils s’en remettent au Département Nature et Forêt qui rédige les cahiers des charges ensuite avalisés par les conseils communaux.

Texte : Julien Matagne

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Près de chez vous

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Un nouveau président chez les Aînés

Texte : Stéphane Nicolas

Monsieur le Président, cher André, vous êtes le nouveau président élu des Aînés du cdH. Félicitations ! A la lecture de votre CV, vous avez déjà eu mille vies et vous avez encore d’importantes responsabilités aujourd’hui. Alors pourquoi un énième challenge ?

Ce n’est pas un challenge, c’est une nécessité, une conviction. J’ai passé une grande partie de ma vie à soigner les personnes, je voudrais aujourd’hui contribuer à soigner la société qui est malade et qui « pourrait aller mieux » en me concentrant sur 3 défis : le digital, le climat et la santé.

Le climat, le digital, c’est une affaire de jeunes, ça ne concerne

pas votre génération. Est-ce pour être « à la mode » que vous avez choisi ces deux défis ?

Détrompez-vous ! Notre génération et la suivante ont permis une prospérité nécessaire après la guerre, mais celle- ci s’est faite au détriment du cadre de vie et de la nature. Soyons, avec nos petits-enfants, les aiguillons d’une transition énergétique moins polluante et d’une alimentation saine. A l’échelle de l’apparition de l’humain sur la Terre, la différence d’âge entre l’enfant qui vient de naître et moi est infime. Nous sommes de la même génération, habités par la responsabilité de nous régénérer en harmonie avec la Mère Nature.

En ce qui concerne le digital et le numérique, ils deviennent aujourd’hui le

moyen d'accès aux services élémentaires (bancaires, communicationnels, de mobilité et même de santé quelques fois…). Les aînés sont des citoyens à part entière et ils ont le droit de participer à la révolution numérique. Une partie non négligeable des personnes de ma génération ne maîtrise pas ces outils et donc n’a pas accès aux services de base. Elles sont isolées, dépendantes et marginalisées. C’est un défi que je m’assigne : aider toute personne à la maîtrise des outils numériques. Une formation gratuite à la maîtrise d’un smartphone ou d’une tablette, c’est une urgence sociale pour sortir ces aînés de l’isolement.

Mais alors pour la santé, faut-il encore se battre à votre niveau ?

A mon niveau et à tous les niveaux.

La pandémie a démontré le manque important de soignants, de structures et de matériel pour une prise en charge efficace et humaine des catastrophes. La mise en place de l’assurance autonomie doit continuer à être notre combat, car la santé c’est aussi vivre dans un lieu choisi et accessible pour les aînés. Enfin, c’est avoir des conditions de vie financières correctes grâce à des pensions justes.

Quelle sera votre méthode présidentielle ?

Agir justement et avec bienveillance.

Nous comprenons beaucoup mieux !

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