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Un Mois, Un personnage

Elizabeth Garrud, suffragette et reine du jujitsu !

- Camille B

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Un mois, un personnage ! Elizabeth Garrud, suffragette et reine du jujitsu !

Royaume-Uni, 1918. Le premier conflit mondial, de 4 ans, vient de se terminer. Dans les rues en liesse de Londres, les passants célèbrent la victoire des membres de l’Entente; parmi eux, des femmes. Pourtant, le sourire aux lèvres, c’est une seconde victoire qu’elles célèbrent tout aussi fièrement : celle de l’égalité ! En novembre 1918, au Royaume-Unis, elles obtiennent officiellement le droit de vote, à compter de leurs 30 ans, rejoignant ainsi le panthéon de pays tels que la Nouvelle-Zélande ou la Finlande qui l’avaient déjà acté. Si, ce jour-là, les suffragettes, commeon nomme les féministes de cette époque, se dressent fièrement, victorieuses face à un pays qui a fini par embrasser la “marche du progrès”, ce ne fut pas toujours le cas.

En 1897, Millicent Fawcett, née Aldeburg, fille d’un riche homme d'affaires londonien, alors âgée de 20 ans, fonde la National Union of women’s Suffrage Societies. Le but de l’organisation est alors de promouvoir le droit de vote pour les femmes, en employant des moyens pacifistes. En 1903, la lutte prend un tournant lorsque Emmeline Pankhurst fonde la WSPU (Women’s Social and Political Union), dont les membres sont rapidement renommées “suffragettes” par la presse. Ces femmes défilent, manifestent dans la rue,et se font remarquer. Rapidement, des marches qui se voulaient pacifistes sont source d’arrestations, et de combats entre police et manifestants.

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C’est alors qu'Elisabeth Garrud commence à jouer un rôle majeur. Née en 1872, au pays de Galles, elle se marie en 1892, avec Edouard Garrud, professeur de gymnastique. En 1899, le couple est un des premiers à être initié à l’art du jujitsu par le seul professeur d’Europe à l’époque, Edward William Barton-Wright. Symbole d’émancipation, et de liberté, Elizabeth fît de nombreuses conventions qui incombaient à une femme mariée de l’air Edwardienne. En 1907, elle est la protagoniste d’un court métrage, produit par le studio Pathé “Jiu jitsu Downs the footpad”; et commence à donner des cours d’art martial aux femmes et aux enfants.

À partir de 1908, elle s’engage dans la cause suffragiste, et commence à faire cours pour le « club suffragette d’auto-défense», réservé aux militantes. En 1913, son implication dans la lutte augmente encore, lorsque, en réponse au décret dit « du chat et de la souris » du gouvernement Acquish, elle forme un bataillon dit des« Body Guard », afin d’empêcher l’emprisonnement des leadeuses du mouvement.

Ainsi, en 4 ans plus d’une centaine d’arrestations seront évitées. Par ailleurs, en s’imposant en tant que combattantes, les suffragettes offrent une nouvelle dimension à leur discours, montrant qu’elles sont aussi capables que les hommes de faire preuve de violence, et de détermination. La vision du grand public change, leurs revendications sont de nouveau médiatisées. Leur voix porte plus loin que jamais, car elles brisent les codes. Dans les journaux, un glissement soupèrent : “d’hystérique”, on fini par parler de “revendicatrice”, avant de voir le terme “féministe” s’imposer. Avec l’arrivée de la guerre, la montée en puissance de ces femmes apparaît plus que jamais comme témoin de l’évolution de la marche du monde. Le travail se démocratise, lorsqu’il faut remplacer les hommes partis au fronts, et le gouvernement comprend qu’avec des cheffes politiques prêtes à défendre et revendiquer coûte que coûte leur liberté, il sera impossible de complètement les renvoyer dans leurs foyers. C’est ainsi que, le 21 novembre 1918, quelques jours après une circulaire ministérielle, le droit de vote des femmes entre dans la loi britannique.

En France, il faudra attendre jusqu'en 1944, soit presque trente ans plus tard, pour que ce soit le cas.

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