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RENCONTRE
RICHARD WERLY
En suivant la ligne de démarcation de 1940 entre la France libre et la zone d’occupation nazie, Richard Werly se penche sur les fractures que la France connaît aujourd’hui.
Journaliste franco-suisse, Richard Werly habite Saint-Mandé depuis 2015 et partage son temps entre de nombreuses activités dont celle d’auteur.
L’HISTOIRE ET LA POLITIQUE AU COEUR Après avoir été correspondant francophone du quotidien suisse Le Temps, Richard a rejoint le journal Zurichois, Blick, en tant qu’éditorialiste sur la France et l’Europe. Sa formation d’historien à la Sorbonne et son cursus à Sciences Po Paris ont amené ce fin analyste de la vie politique française à travailler dans plusieurs rédactions dont celle de La Croix, la Vie, Télérama… mais également en tant que correspondant à l’étranger. Personnage à mille facettes, Richard est aujourd’hui chroniqueur sur la chaîne parlementaire, sur Public Sénat ainsi que sur Arte. Il dirige aussi une collection de livres L’âme des peuples (Ed. Nevicata) et est l’auteur de plusieurs ouvrages dont La France contre ellemême publié en mars dernier. COMPRENDRE LA France D’AUJOURD’HUI La France contre elle-même résulte d’une enquête minutieuse de deux ans, réalisée par l’auteur qui a suivi cette fameuse ligne de démarcation située du Jura à Orthez en passant par la campagne berrichonne et les coteaux de la Touraine, au cœur de la France coupée en deux, de juin 1940 à novembre 1942 selon les exigences de l’envahisseur nazi.
LA FRANCE CONTRE ELLE-MÊME Grasset 234 pages 20,90 € (format broché)
Bientôt disponible à la librairie Paroles. Le point de départ de ce livre réside dans ses attaches personnelles : la ligne de démarcation se terminait en Suisse mais aussi son enfance passée dans un village au sud de la Nièvre où la cicatrice de la ligne peinait à se refermer. Il répond aussi à d’aucuns qui parient sur le déclin de la France, sa possible disparition… « Le livre raconte le résultat de mon enquête qui repose sur trois constats : le premier est que cette ligne, qui était la pire des fractures imposées par l’ennemi, a permis paradoxalement de réveiller de la solidarité, elle a été un trait d’union entre les gens. Cette période en dit long aussi sur les disparités françaises. Et puis, être le long de la ligne de démarcation dans ces zones rurales, c’est prendre conscience que certains territoires se sentent abandonnés » explique Richard Werly. « C’est à la fois un voyage dans la résilience française et dans sa fragilité », une manière de dire que même dans un tumulte aussi grave, la France n’a pas disparu, que cette France rurale de la ligne de démarcation « aujourd'hui marginalisée pour son immobilisme, fut celle qui sauva le pays dans la tourmente en accueillant les réfugiés venus de Paris et de ses communes voisines, comme SaintMandé, durant la guerre ». Alors oui, elle est solide et son déclin n’est pas pour demain même si parfois elle est rongée par des antagonismes et en guerre… contre elle-même.