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UNIK UBIK
from LARSEN°45
©DR
# album # tournaisian·punk
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TEXTE: DIDIER STIERS Cette fois, c’est la bonne! On ne dira pas que le quatuor revient “en fanfare”, mais dans la foulée d’un troisième album tout frais (aprèsUnik Ubik en 2014 et Maximum Axis en 2016), les futurs concerts déménageront les neurones! Normal: ce disque longuement reporté s’intitule I’m Not Feng Shui!
UNIK UBIK I'm not feng shui
Humpty Dumpty Records On a vite compris, le 15 septembre dernier, que la Humpty Dumpty Label Night allait laisser des traces dans les organismes. Notamment en voyant débarquer sur les planches de l’Orangerie des Tournaisiens bien remontés. «On avait envie de foutre une grosse patate, nous assure Thomas Rasseneur (basse, voix) quelques semaines plus tard, attablé dans l’antre du Water Moulin. J’avais pris des beaux costumes mais ils m’ont dit «Non, reste comme ça, c’est nous les punks, ce soir!» Donc je suis resté comme ça, et c’était très bien!» Comme l’est cet album, glissé dans une pochette signéeMaya Delhaye, la fille du guitariste, issue de Saint-Luc, et sur lequel on retrouve aussi GW Sok (ex… The Ex).
C’est notamment le mixage deI’m Not Feng Shui qui a pris du temps. Vous dites qu’il y a même eu scission avec le batteur d’alors (remplacé par Aurélien Van Trimpont, –ndlr), pour divergences d’optique. Vous vouliez quoi? Thomas Rasseneur: Un album qui ne ressemble pas à un enregistrement de répète, ce qui était plus ou moins le cas pour les deux premiers. Et donc un truc un peu plus poussé, plus enrichi mais pas trop.
On a demandé à Tommy Desmedtqui le mixait de se sortir les doigts du cul et de proposer des trucs.
Vous aviez pourtant déjà travaillé avec lui! Sébastien Delhaye (guitare, voix): Oui mais c’était quand même très scolaire, comme vision du bazar. Tandis que là, il a tenté pas mal de trucs, y compris des choses qui ont fâché des gens, du coup c’est intéressant quand ça émet des critiques. Ce sont aussi des choix qu’il a fait par moments, pour le son, des samples, des trucs dont on n’avait peut-être pas l’habitude, en tout cas pour certains d’entre nous.
Quelle était l’envie, au départ? TR: On s’était séparés du tromboniste juste avantet il y avait une volonté de sonner moins fanfare, même si ça sonnait pas vraiment fanfare, mais de laisser moins de place quand même aux cuivres.
Et donc d’avoir peut-être un petit côté plus rock mordant, plus punk si on peut dire, et d’aller plus droit au but. SD: Oui, cet album-ci est vachement plus mordant, plus puissant, un peu plus punk, post-punk. Et justement, au sax, JB(Jean-Baptiste Rubin, leur recrue bretonne,–ndlr) reprend un peu la place de soliste qu’on voulait au départ, comme s’il avait une voix. C’était vraiment l’idée première d’Unik
Ubik, il y a déjà8, 9 ans… Donc c’est vrai que c’est plus mordant et ce n’est pas qu’on ait fait moins de recherches.
Ça se sent même dansPinheads On The Move, votre cover de Tuxedomoon, non? SD: C’est pourtant l’exacte réplique du morceau… TR: On a remplacé le violon par un sax. Après, c’est une des couleurs qu’on aime aussi beaucoup,
Tuxedomoon. Déjà sur le deuxième album, il y avait des morceaux qui s’en rapprochent. Quant àla cover, pour la petite histoire, on devait jouer leur première partie au Magasin 4 et puis le bassiste (Peter Principle,–ndlr) est décédé, une semaine avant… Voilà, c’est aussi un petit clin d’oeil.
Au jeu du name dropping et des points communs, entre punk, rock, afro et jazz, vous diriez que c’est de Tuxedomoon que vous vous sentez le plus proche? SD: Depuis qu’on existe, si j’avais eu à chaque fois un carnet dans lequel j’avais noté tous les noms auxquels les gens nous ont dit qu’on leur faisait penser, ça serait déjà bien rempli! TR: Il y a toujours ce souci d’étiqueter et c’est toujours compliqué, pour nous aussi. SD: Pour les programmateurs et tout, ça complique les démarches mais, franchement, pas pour le public.
On a fait le Bota, puis on est revenu jouer chez nous à Tournai et après, on est allés à Charleville où c’était la guerre, mais alcoolisée… Chaque fois, c’était des publics différents. Etquand on a joué lors de notre résidence à Rennes il y a quelques mois, des gens étaient là avec leurs enfants! TR: Mais parce qu’il y a un saxophone, comme dans
La Panthère Rose! SD: Aah, c’est ça? Merde!