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Accompagner bête et maître

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Le vieillissement

Le vieillissement

L’abandon des animaux de compagnie et la surpopulation animalière en refuge sont des problèmes récurrents à Québec. Samuel Côté, propriétaire du refuge Les Fidèles Moustachus, souhaite que davantage de sensibilisation soit faite auprès de la population et suggère un meilleur accompagnement des propriétaires fautifs. Selon lui, les procédures coercitives n’ont jamais été efficaces et ne régleront rien à long terme.

Les Fidèles Moustachus est un refuge animalier de la ville de Québec dirigé par Samuel Côté depuis près de 12 ans. Autrefois connu sous l’appellation de Protection des animaux de Québec, le refuge a changé de nom afin de projeter une image plus représentative et positive de sa mission. C’est avec fierté que Samuel Côté souligne que Les Fidèles Moustachus a aujourd’hui placé près de 10 000 animaux dans de nouveaux foyers.

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Les Fidèles Moustachus est ouvert aux citoyens qui souhaitent se défaire de leurs animaux pour diverses raisons : déménagement, allergies, manque de temps, difficultés financières, etc. Bien entendu, dans le processus d’adoption ou encore d’abandon, des formulaires sont à remplir afin de s’assurer que l’animal trouvera un milieu qui lui convient bien. « On veut une adoption qui va durer, on ne veut pas adopter au premier venu pour se débarrasser de l’animal », souligne M. Côté. À l’arrivée d’un « fidèle moustachu », l’équipe s’assure d’avoir le pedigree de ce dernier, ce qui facilitera son adoption. Les Fidèles Moustachus cherchent entre autres à connaître les méthodes d’éducation du propriétaire ou encore l’ancien habitat de l’animal et ses habitudes avec de jeunes enfants, par exemple.

UN ACCOMPAGNEMENT ADÉQUAT

Les Fidèles Moustachus s’assure également de faire l’accompagnement adéquat auprès des personnes qui adoptent, afin d’être certain que l’appliquant n’a pas de besoin particulier ou de questionnements concernant l’animal adopté. En faisant un tel suivi, l’équipe souhaite s’assurer qu’autant l’animal que l’adoptant soient heureux pour le reste de leur vie. Pour Les Fidèles Moustachus, l’adoption ne signifie pas l’achat d’un animal, mais bien l’ajout d’un nouveau membre à la famille.

Samuel Côté offre également un accompagnement auprès des personnes qui possèdent déjà un animal de compagnie et qui ont du mal à s’en occuper adéquatement. Aborder la maltraitance d’un regard punitif n’est pas une solution à son avis. « À l’exception des usines à chiots

© Photo Erika Bisaillon Samuel Côté, propriétaire des Fidèles Moustachus, participe, quand l’occasion se présente, au Salon Info-Canin du centre commercial Fleur de Lys.

qui maltraitent volontairement les animaux pour des raisons financières, les animaux malmenés témoignent souvent de la détresse de leur propriétaire », déplore-t-il. C’est à ce niveau que M. Côté est en désaccord avec le retrait d’animaux à leurs maîtres lorsque la maltraitance n’est pas volontaire. Il pense que cet acte nuira davantage au propriétaire qui, bien souvent, adore son animal, mais est en détresse émotionnelle.

« Comment demander à quelqu’un de s’occuper de son animal s’il n’est pas capable de s’occuper de lui-même, questionne-t-il? Le propriétaire ira s’acheter un nouvel animal et le cercle vicieux se perpétuera. Il faut régler le problème à la source! »

D’ailleurs, M. Côté a accompagné à quelques reprises des maîtres, afin de les aider à s’occuper de leurs animaux. Il insiste sur le fait qu’en épaulant ces propriétaires et en les écoutant, la qualité de vie de la personne et de l’animal s’améliore visiblement.

ADOPTION EN REFUGE

Samuel Côté rappelle l’importance d’adopter en refuge et non sur Internet afin de ne pas encourager l’industrie des usines à chiots. Bien que l’animal soit moins cher à l’achat, il risque de développer des problèmes de comportements ou de santé ce qui entraînera des coûts. Aussi, ces animaux sont rarement stérilisés, vaccinés et vermifugés. Le propriétaire des Fidèles Moustachus précise qu’adopter d’un refuge aide non seulement un animal, mais également votre porte-monnaie.

M. Côté déplore le manque de sensibilisation faite auprès de la population. Il critique par le fait même le manque de prévention et de travail en amont dans le secteur animalier. Il note que si la volonté populaire était plus importante, les élus se pencheraient probablement plus sur la question.

ERIKA BISAILLON

La SPA prend le relais

Cette année, l’appel d’offres pour le centre de services animaliers de la ville de Québec a été remporté par la Société protectrice des animaux (SPA). L’achat de licences, la gestion des plaintes et la récupération d’animaux trouvés dans la rue ne sont donc plus sous la responsabilité des Fidèles Moustachus et retournent sous la chapeaute de la SPA de Québec.

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