La Quete_numero 207_septembre 2018

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2 $ sur le prix de vente va directement au camelot.

4$

Le magazine de rue de Québec Numéro 207 Septembre 2018

© Danièle Rouleau

Choix de trajet de 1km, 5km, 10km ou 15km Dimanche le 7 octobre 2018, de 7h30 à 13h30 Rassemblement pour le départ devant la Nef (190, rue Saint-Joseph Est, coin Caron) Pour en savoir plus ou s’inscrire : monsaintroch.com/activites-evenements/archipel-entraide/courirauxabris

SOMMAIRE

D

OSSIER

JEUX

EGO

POUR LE PLAISIR DE LIRE 24

N'être qu'un seul corps

25

Le jardinier

26

Maître de la maison

27

Euphorie pour deux

28

La Sagouine

10

Identité et médias sociaux

12

Le narcissisme, un trouble psychologique

15

Tasse-toi!

Philanthropologie?

16

29

Source de souffrance

30

En ce temps

18

Trouver sa voix dans la drague

31

Étoile filante

34

19

Une histoire d'ego

FUCK, le vélo et la survie

22

Le jeu de La Quête

23

La langue dans sa poche

SOCIÉTÉ 06

Les Valoristes à Québec

08

Paris à la rue

09

« L’ego est un je d’enfant »

14

Ego-trip

20

Tourner autour du mot

21

Redevenir comme avant ou… changer pour le mieux!

© Valerie Marcoux

© Illustration de Honoré Daumier

CHRONIQUES

SEPTEMBRE 2018

LA QUÊTE

03

PAGE COUVERTURE Oeuvre originale de : Danièle Rouleau

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - surdelarue rueLa!-Quête par des Vends le magazine

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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UNE TRIBUNE POUR TOUS Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de novembre : Rites et rituels

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS

Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés

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Ville: Vends le magazine de rue La Quête Code postal: Pour plus d’informations Appelle-nous au 418Date 649-9145 :poste 33

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Hey toi!

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Téléphone: La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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65$ 80$ 90$

ÉDITEUR Archipel d’Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L’INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette et Gilles Simard JOURNALISTES Sébastien Agostini-Cayer, Jasmine Desrochers, Antoine Grenier, Valérie Marcoux et Audrey-Maude Vézina AUTEURS Michel Boudreault, Monique Carignan Laquerre, Dominic, Gaétan Duval, François Gagnon, Mathieu Meunier, Gilles Plante, Sylvain Rouillard et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot et Jacques Carl Morin RÉVISEURS Benoit Arsenault, Francine Chatigny et Véronique Hardy BÉDÉISTE Madeleine Aubin ILLUSTRATEUR Benoit Gingras PHOTOGRAPHE Antoine Godbout INFOGRAPHISTE Sandra Potvin IMPRIMEUR Imprimerie STAMPA inc.

418 681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

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Financé par le gouvernement du Canada

LA QUÊTE

SEPTEMBRE 2018

MOT DE LA COORDO

« SANS EGO, TOUS ÉGAUX » À l’heure du dîner, pendant une discussion animée autour des disparités et des injustices sociales, ma collègue Carole-Anne lance cette formule « Sans ego, tous égaux! » Tellement vrai que l’importance, parfois démesurée, que nous accordons à notre JE se fait au détriment du NOUS, du collectif. De là vient l’idée de développer un dossier au sujet de l’ego.

Lorsque l’on visite les pages Facebook, Instagram et autres réseaux sociaux de l’omniprésent univers virtuel, force est de constater que chacun s’y présente sous son meilleur angle. Amplificateur d’ego, les réseaux sociaux? Antoine Grenier a discuté de ce sujet avec Louis-Simon Corriveau, doctorant en sociologie à l’Université Laval.

Audrey-Maude Vézina s’est intéressé au narcissisme que l’on associe communément aux individus à l’ego éléphan-

tesque qui ne font que dans le « je, me, moi ». Il faut savoir que parmi ces narcissiques — qui peuvent nous pourrir la vie — certains souffrent d’un réel trouble psychologique comme l’explique le psychiatre Évens Villeneuve.

Pour les bouddhistes, l’ego est la bête à mater. Pourquoi? Parce qu’il serait le principal obstacle au bonheur. Valérie Marcoux s’est rendue au Centre bouddhiste Toushita pour en apprendre davantage de la bouche de Guèn Kelsang Lakpa.

Les drag-queens sont-elles la pure représentation de l’alter ego féminin de ceux qui les incarnent? C’est ce qu’a cherché à savoir Jasmine Desrochers en discutant avec Gabry Elle, artiste qui monte sur la scène du Drague Cabaret Club plusieurs soirs par semaine.

D’ESPOIR ET DE CHANGEMENT Depuis deux ans, quelques bénévoles du Conseil de Quartier Saint-Roch élaborent le projet pilote des Valoristes à Québec. Leur objectif consiste à offrir aux « ramasseurs de contenants consignés » plus noblement nommés « valoristes » des points de dépôts chaleureux et humains, une alternative aux gobeuses mécaniques! Malgré les nombreuses embûches que l’équipe a rencontrées, une première journée de cueillette s’est tenue le 24 juin. La coordonnatrice du projet, Véronique Chabot, fait le bilan de cette première journée et partage ses espoirs d’établir un point de dépôt pour contenants consignés.

Signée par Gilles Simard ce mois-ci, la chronique L’Espoir au cube, dédiée principalement au rétablissement en santé mentale, est renversante. Gilles y présente une réalité, tellement simple et complexe à la fois : le désir de redevenir comme avant, pour quiconque a frayé avec des problèmes de santé mentale. À lire absolument!

Belle fin d’été!

FRANCINE CHATIGNY

NOS SYMPATHIES À LA FAMILLE VÉZINA

Début juillet, nous apprenions le décès de M. Gaétan Vézina, qui était camelot à l’intersection de la rue SaintJean et de la côte du Palais pendant la saison estivale. Nous offrons nos plus sincères sympathies à la famille et à tous les proches de M. Vézina.

TÉMOIGNAGES RECHERCHÉS

Dans le cadre de la Nuit des sans-abri qui se tiendra le 19 octobre prochain, le comité de la Bibliothèque vivante est à la recherche de témoignages de gens ayant vécu des périodes d’itinérance ou d’instabilité résidentielle. Les participants auront à livrer leur témoignage devant une dizaine de personnes dans une ambiance intimiste. Si vous souhaitez partager votre expérience, communiquez avec Carole-Anne Beaulieu au 418 649-9145 poste 24.

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LA QUÊTE

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LES VALORISTES À QUÉBEC

BESOIN D'UN POINT DE DÉPÔT DANS LE QUARTIER, PREUVES À L'APPUI

Nous avons échangé 4 350 contenants consignés, soit l’équivalent d’une cannette à toutes les cinq secondes pendant six heures! Nous avons servi 48 Valoristes auxquels nous avons remis des montants de 20 ¢ à 60 $. Certains Valoristes nous ont en quelque sorte adoptés et sont restés avec nous plus longuement pour jaser. On a recueilli leurs commentaires et suggestions. Quelques-uns ont souhaité s’impliquer. Plusieurs Valoristes demandaient quand seraient les prochaines dates du point de dépôt et signifiait souhaiter avoir ce service pendant le Festival d'été qui se déroulait la semaine suivante. Pendant la journée, des passants curieux s’informaient du projet et nous félicitaient pour l’initiative. MonSaintRoch est venu faire une entrevue. Un ami nous a apporté des carrés aux dattes... et même le ciel a attendu qu’on finisse notre activité avant d’envoyer la pluie! On peut donc dire que la journée du projet-pilote du 24 juin 2018 a été parfaite!

Une partie des bénévoles Dans une ville de Québec idéale, tous les citoyens qui n’ont pas besoin de l’argent de la consigne mettraient leurs contenants sur le dessus ou à côté de leur poubelle. Dans une ville de Québec exemplaire, tous les citoyens auraient la possibilité de participer au collectif sans se faire juger par les autres et subir de la répression policière. Dans une ville de Québec consciente, les institutions publiques nous faciliteraient la tâche.

VÉRONIQUE CHABOT Coordonnatrice du projet Les Valoristes à Québec Conseil de Quartier Saint-Roch valoristesqc@gmail.com

© Courtoisie Les valoristes

Considérant que les Valoristes à Québec ont répondu à l’appel malgré qu’on ait diffusé l’information seulement cinq jours avant l’événement, que les Valoristes rencontrés à cette journée n’étaient pas les mêmes que ceux rejoints lors du sondage à l’automne 2017, que la collecte de contenants consignés contribue à diminuer la criminalité (argent rapide et légal) et que le projet comporte des facettes sociales, économiques et environnementales, on peut conclure qu’il y a un réel besoin pour ce service à Québec. Près d’une centaine de Valoristes évoluent dans le quartier, le meilleur moyen de les joindre, c'est par le bouche-à-oreille.

Un point de dépôt avec des journées et heures fixes permettrait de compléter le service offert par les épiceries, de rejoindre plus de Valoristes et d’impliquer ceux-ci dans les tâches et décisions.

La mission du projet se dessine à mesure qu’on avance. À ce moment-ci, elle serait d’établir un pont entre les citoyens qui jettent des contenants consignés à la poubelle (et par terre dans les lieux publics) et ceux qui en ont besoin pour améliorer leur situation financière. Je crois qu’il y a de l’éducation à faire des deux côtés pour harmoniser les comportements de ces deux types de citoyens qui se complètent. Nous avons plusieurs idées d'action à venir, en tant que société on peut tellement faire mieux!

© Courtoisie Les valoristes

Le 24 juin dernier, après deux ans de démarches effectuées par les bénévoles du conseil de quartier de Saint-Roch, le projet pilote Les Valoristes à Québec s'est enfin concrétisé. Le projet est d' offrir le service d'un point de dépôt pour contenants consignés, particulièrement pour ceux qui en font la collecte en ville, dans les lieux publics. La fête de la Saint-Jean-Baptiste était une journée incontournable, car il y a beaucoup de cannettes à ramasser en ville et les épiceries sont presque toutes fermées. La coordonatrice du projet, Véronique Chabot, livre ici le bilan de cette première journée et annonce la venue d'une autre journée de cueillette en septembre.

Nos installations à l’ouverture très tôt le matin

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LA QUÊTE

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DES REMERCIEMENTS Je voudrais remercier les Valoristes pour leur travail environnemental et leur débrouillardise dans notre société imparfaite. Vous dérangez, car vous nous mettez sous le nez nos propres manquements à l’inclusion sociale, à l’équité des chances en économie et au respect de l’environnement.

J’ai une énorme reconnaissance pour mes amis bénévoles qui m’ont fait confiance en venant vivre cette expérience avec moi. Donc merci à Magali, Serge, Caroline, Simon, Michèle, Kamille, Odile, Étienne et Michèle de la Coop les Valoristes de Montréal. Merci à nos partenaires financiers, le Conseil de Quartier Saint-Roch, Lauberivière, les AmiEs de laTerre de Québec, la SPAQ et Williams Environnement qui ont fourni le matériel nécessaire au projet. J’aimerais remercier nos partenaires individuels, commerçants et organismes qui ont soutenu le projet cette année en participant à sa diffusion auprès des Valoristes : la Nuit des Sans Abris, CKIA, le magazine de rue La Quête, le RAIIQ, le Conseil de Quartier Saint-Jean-Baptiste, Marica, Pierre, Nicolas, David-Alexandre, Gilles, Dentell, L’Archipel d’Entraide, Clinique SPOT, Maison Revivre, L’Armée du Salut, Café-Rencontre, Rendez-Vous Centre-Ville, Lauberivière, L’EnGrEnAgE, Métro Saint-Roch, Intermarché Saint-Roch, Métro Cartier, Intermarché St-Jean. Et, pourquoi pas... je me remercie moi-même d’avoir suivi mon intuition et mes valeurs pour avoir mené le projet à partir des résultats de l’étude de faisabilité jusqu’à sa concrétisation. J’en sors grandie, remplie!

VÉRONIQUE CHABOT

PROCHAINE DATE

© Courtoisie Les valoristes

Une 2e journée du point de dépôt Les Valoristes est prévue le lundi 3 septembre. Horaire et lieu à confirmer. Cannettes écrasées acceptées! Grandes quantités bienvenues! Aluminium et plastique seulement (pas de verre). Nous faisons le comptage à la main, service rapide, amical! Apportez vos consignés, on vous donne l'argent, facile!

Toute aide au projet est bienvenue, idées, bénévolat, don de cannettes par les entreprises, etc. Écrivez-nous ou passez nous voir au point de dépôt si vous avez envie de participer et faire évoluer le projet! Le projet-pilote, c'est juste le début!

Cœur de lion, un Valoriste-partenaire et Véronique Chabot, coordonnatrice du projet

© Courtoisie Les valoristes

Pour plus d'info voir les affiches chez les partenaires cités plus haut ou écrire à : valoristesqc@gmail.com.

Et la camionnette pleine, vers la fin de l’activité i

Pour en savoir davantage Initiative Valoristes Québec, voir l'édition de mai 2018 de La Quête.

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LA QUÊTE

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PARIS À LA RUE Ah Paris! Pour le commun des touristes, la Ville Lumière évoque la culture, l’histoire et l’art. C’est la tour Eiffel, le musée du Louvre et sa Joconde, l’Arc de Triomphe, les Champs-Élysées, les croissants et l’accent parisien. Certes, elle renferme toutes ces merveilles et plus encore. Cependant subsiste une autre réalité : celle qu’on appelle communément les « SDF » (sans domicile fixe). Rencontre avec Abu Sha’ir et Pascal, qui habitent les rues de Paris.

L’histoire d’Abu Sha’ir en est une tristement commune de notre époque, celle de migrants. Originaire de la région rurale de Damascus en Syrie, il a dû fuir la guerre civile, les bombardements et l’oppression du régime Assad. « À Damascus, il n’y avait plus de sécurité, le siège et les tirs n’arrêtaient jamais. Il n’y avait pas de pain, d’électricité et d’eau… c’était invivable. » Pour assurer la survie de ses enfants, Abu Sha’ir et sa femme ont donc entrepris avec eux la longue traversée de la Méditerranée. « Nous avons été séparés pendant le voyage, ma femme et mes enfants sont présentement au Liban. Puisque j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en Algérie, et que mon français est bon, je suis parti pour Paris… » Malgré sa condition de réfugié syrien et son diplôme, sa relocalisation à Paris n’a pas porté fruit. Sans emploi et sans domicile, il passe désormais l’essentiel de ses journées à la station de métro Châtelet, où il mendie.

Avec un regard qui porte la souffrance de l’exil et tenant une vieille pancarte sur laquelle est inscrit « réfugié syrien », il dit cordialement, dans un français impeccable : « Il y a tellement de SDF dans Paris que, parfois, j’ai l’impression d’être invisible. Je ne me plains pas, je réussis à manger et j’ai espoir de me trouver un travail ». À la fin de notre conversation, il me serre vigoureusement la main et me rappelle que son destin est entre les mains de Dieu tout puissant, « Inch’allah ».

Son corps porte d’ailleurs les marques d’une vie dans la rue : démarche d’éclopé et une ecchymose à l’œil droit qui peine à ouvrir. Visiblement éméché, celui qui prétend connaître Paris comme le fond de sa poche fait un bref résumé de ses journées. « Je mendie, je fais du “squeegee” et tout le nécessaire pour subvenir à mes besoins. L’hiver est plus difficile, je me rends souvent à la bibliothèque Pompidou qui a un accès libre et j’y passe quelques heures par jour. Pour dormir, il n’est pas rare que je m’installe sur une bouche d’aération de la gare d’Austerlitz. »

« Il y a tellement de SDF dans Paris que, parfois, j’ai l’impression d’être invisible. » Abu Sha’ir Les vagabonds de la rue sont effectivement beaucoup plus visibles en période estivale, mais il est difficile d’établir leur nombre avec précision. Les estimations évaluent de 6 000 à 7 000 le nombre de personnes qui couchent dans les rues de Paris.

En finale, dans l’optique d’écrire ce papier, j’ai dû m’adresser à un certain nombre de SDF. Certains étaient incohérents et d’autres ne semblaient pas d’emblée vouloir échanger sur leurs conditions, ce qui est tout à fait compréhensible. Ceci étant dit, la majorité de ceux avec qui j’ai eu l’opportunité de discuter m’ont démontré un humanisme tangible et un accueil bienveillant. Possiblement que dans un monde bien différent du nôtre, la richesse se calculera à l’égard que l’on porte à autrui.

SÉBASTIEN AGOSTINI-CAYER

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© Photo by stephane333 on Trendhype

L’histoire de Pascal diffère de celle d’Abu Sha’ir sur plusieurs points, mais le dénominateur est le même, la rue. À 34 ans, Pascal a littéralement passé la moitié de sa vie dans les rues de Paris. « Je ne m’en cache pas, je suis SDF parce que je suis un drogué, je l’ai toujours été. J’ai pratiquement grandi dans la rue. Ça va bientôt faire 17 ans. »

LA QUÊTE

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OSSIER

« L’EGO EST UN JE D’ENFANT »

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Le selfie est devenu le moyen emblématique qu’utilisent les internautes pour communiquer, pour s’exprimer, pour révéler leur ego. C’est pourquoi l’on traduit selfie par le terme français égoportrait.

Se traduisant par je, le mot ego est largement utilisé dans l’ensemble des sciences humaines.

L’EGO SELON LA SCIENCE

L’impression qu’a présentement chaque être humain de pouvoir, grâce à sa raison, appréhender le monde, n’existait pas dans l’Antiquité. En ce temps-là, seul le noûs, l’esprit ultime planant sur le monde, pensait.

Ce sont les philosophes et les autres « scientifiques » des derniers siècles qui ont compris que chaque personne détient la faculté de sentir son monde intérieur et, contrairement à l’animal qui ne fait que sentir, de comprendre le monde extérieur. En résulte la conscience de soi qu’entretient tout être humain, ce qui donne naissance à l’ego, ce je qui se différencie de tout ce qui n’est pas lui-même.

En psychologie, l’ego c’est soi tel que chacun le perçoit au profond de sa propre conscience. Cela peut produire des distorsions : l’impression d’être quelqu’un de valeur supérieure ou, au contraire, d’être un déchet de l’humanité.

Cette image est de toute manière tronquée, car de larges pans en demeurent enfouis dans l’inconscient.

Le célèbre Sigmund Freud définit trois instances de la psyché humaine : le ça, ce sont les instincts, le surmoi est constitué de sa propre conscience morale sociale et le moi, représente l’ego, le je, l’individu tel qu’il se vit lui-même.

Pour les neurophysiologistes, la conscience égocentrée (sensations, émotions, pensées) n’est que le résultat de millions de connexions neuronales qui pulsent dans le cerveau.

Dans les religions, l’ego se présente plutôt avec des connotations négatives. L’individu se regarderait continuellement le nombril, voulant être reconnu surtout pour les qualités qui le flattent.

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L’ego cherche à plaire, à se montrer à son avantage.

Avec les années, l’ego doit apprendre à s’exprimer sans le faire à travers le regard d’autrui, sans toujours se soumettre au surmoi, car, au-delà des apparences, chaque personne détient le droit de vivre telle qu’elle existe au profond d’elle-même.

L’EGO DANS LA VIE COURANTE

C’est à 13 ans que j’ai pris conscience de mon ego, soit quand on m’a nommé brigadier scolaire. Avec ce titre, je me suis senti puissant : quand je signifiais à un automobiliste d’arrêter, j’étais prêt à imposer ma volonté même au risque de me faire casser les jambes.

Plus tard, dans le monde des affaires, j’ai acquis le statut de boss. J’ai alors senti que certains employés et fournisseurs affichaient une attitude à-plat-ventriste avec moi, ce qui flattait mon ego. C’était là l’effet du « statut », un concept de la psychologie sociale : la place qu’occupe un individu dans la hiérarchie d’un groupe impose à chaque membre de jouer son rôle tel qu’il est attendu par tous. C’est ainsi qu’une personne de statut inférieur peut vite se transformer en tyran quand on la coiffe du chapeau de boss. Qui n’a pas connu un collègue avenant devenu empoisonnant une fois nommé à un poste supérieur?

Avec la maturité, ni l’argent, ni les honneurs, ni le pouvoir n’ont plus beaucoup joué sur mon ego. Quoique… je fuis les postes d’autorité, car il m’est difficile de résister à l’ascendant que donne le titre de boss. Ma conjointe affirme que, sur un point du moins, j’ai parfois l’ego qui résiste : quand je me trompe — je tourne autour du pot, dit-elle, au lieu de l’admettre carrément.

Or je connais les réalisations de géants comme Newton ou Hawking, Shakespeare ou Brecht, Gutenberg ou Wozniak, et elles sont immenses, impressionnantes. Mon ego reste bien modeste face à ces génies et, l’âge venant, s’il se gonfle, c’est généralement à une plus raisonnable grosseur. Le linguiste et ex-étudiant à moi, Denys Lessard, en a résumé l’histoire : « L’ego est un je d’enfant ».

LA QUÊTE

CLAUDE COSSETTE

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IDENTITÉ ET MÉDIAS SOCIAUX

« L’utilisation des médias sociaux est un trait qu’on ne peut isoler pour comprendre une personne », soutient Louis-Simon Corriveau. « Les médias sociaux sont rarement une rupture de la vie hors-ligne ».

Ainsi, se limiter à cet univers brosserait un portrait incomplet.

En fait, la vie en ligne est généralement en continuité avec la vie hors-ligne, suggère le doctorant. Une personne qui s’intéresse, par exemple, aux différentes espèces d’arbres pourrait trouver une communauté en ligne pour continuer à approfondir ce sujet. Ce ne serait alors qu’une extension de la vie hors-ligne.

La particularité des médias sociaux réside ailleurs. Selon Louis-Simon Corriveau, la « spécialisation des communautés est plus facile avec Internet et les médias sociaux ». Cela crée des « milieux d’échange spécifique sur des enjeux spécifiques », ajoute-t-il. « C’est quelque chose de nouveau dans le rapport aux autres ».

L’IMPORTANCE DU REGARD DE L’AUTRE L’identité d’une personne se construit justement « dans le rapport à soi et dans le rapport avec d’autres », explique le chargé de cours. C’est « l’image de soi que la personne propose, par laquelle elle se définit, et par laquelle elle intériorise le regard des autres ». L’identité d’une personne se développe donc selon sa perception d’elle-même, ce qu’elle a conscience d’être, et selon la perception des autres, ce qu’ils me projettent comme image de moi.

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Pour le doctorant, les médias sociaux sont une extension de cela. Ils « rendent explicite une tension entre la conception de soi-même et la définition par le regard de l’autre de cette conception ». Par exemple, les personnes qui ne publient que les éléments positifs de leur vie sur les médias sociaux le font parce qu’elles accordent beaucoup d’importance au regard externe et ne veulent pas paraître vulnérables ou imparfaites.

Dans l’édition d’avril du magazine de rue La Quête, la journaliste Marylie Laberge Sévigny parle de l’urgence de plaire et écrit que « la place prépondérante des technologies et des réseaux socionumériques […] a considérablement modifié les relations humaines, installant une certaine urgence de répondre aux différentes demandes de nos proches ».

LA DÉMOCRATISATION DES MODÈLES Les réseaux comme YouTube ou Instagram amènent aussi une multiplication des modèles. Il y en a de plus en plus et « les gens peuvent s’identifier à ceux avec lesquels ils cadrent le mieux », explique Louis-Simon Corriveau. Cette pluralité de modèles permet plus de nuances dans le développement de l’ego.

Paradoxalement, il y a aussi le risque d’une « concentration des opinions ».

Comme on l’a vu récemment avec Facebook et ses algorithmes, ces réseaux ont parfois tendance à enfermer l’utilisateur dans une bulle de pensée unique.

C’est là un des dangers des médias sociaux. Bien qu’ils élargissent les horizons de leurs utilisateurs et qu’ils constituent une plateforme d’échange sans commune mesure, « il peut y avoir des problèmes personnels horsligne qui trouvent un écho en ligne », avance Louis-Simon Corriveau.

Une personne qui, par exemple, a de la difficulté à développer des relations amicales pourrait miser seulement sur un groupe en ligne, car il aurait l’impression que c’est le seul groupe qui le comprend. « Ça peut venir teinter ta conception de ton rapport au monde », s’inquiète-t-il. © Photo by Ksayer1 on TrendHype

Avec les médias sociaux, notre identité ou, dit autrement, notre ego, trouve un nouveau lieu pour s’exprimer. Selon certains, c’est un espace public privilégié pour les narcissiques. Mais Louis-Simon Corriveau, étudiant au doctorat et chargé de cours en sociologie à l’Université Laval, explique qu’il ne faut pas diaboliser les plateformes comme YouTube ou Instagram.

OSSIER

Les médias sociaux ont effectivement modifié la vitesse communicationnelle avec comme résultat que les attentes ne sont plus les mêmes dans les rapports sociaux modernes. Par exemple, on s’attend à avoir une réponse immédiate lorsqu’on écrit à quelqu’un. Néanmoins, LouisSimon Corriveau propose que ce soit d’abord et avant tout l’importance qu’on accorde au regard externe dans notre définition de soi-même qui va influencer notre rapport vis-à-vis ces nouvelles attentes. En d’autres mots, le poids de ces attentes dépend de l’importance accordée au regard d’autrui, qui repose sur des facteurs individuels et interindividuels.

LA QUÊTE

Néanmoins, ce phénomène n’est pas exclusif aux médias sociaux. « Ils sont rarement une rupture de la vie horsligne, mais plutôt une exacerbation de notre identité », croit le doctorant. « C’est comme si on mettait une loupe sur les traits que l’individu veut mettre en lumière », illustre-t-il. Il revient donc à chacun d’être conscient que sur les médias sociaux, les gens ne montrent bien souvent que ce qu’ils veulent montrer et que le portrait est la plupart du temps incomplet.

ANTOINE GRENIER

SEPTEMBRE 2018

Hébergement

SEPTEMBRE 2018

LA QUÊTE

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LE NARCISSISME

UN TROUBLE PSYCHOLOGIQUE Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le terme « narcissique » ne fait pas seulement référence à un ego démesuré ou à un être qui cherche désespérément l’attention de tous. À en croire le psychiatre Évens Villeneuve, ce n’est pas si simple! Chacun de nous est un peu narcissique. Vécu de manière saine, le narcissisme permet d’avoir une perception du « soi » équilibrée par rapport à « l’autre ». Lorsqu’il est pathologique, c’est une autre histoire.

Nous avons tous déjà côtoyé une personne à l’ego un peu trop gonflé, une personne qui ne se soucie pas des autres. L’on parle alors de traits narcissiques, pas nécessairement d’un trouble.

Lorsqu’un trouble de personnalité narcissique est présent, la personne atteinte doit être porteuse de souffrance et faire souffrir son entourage. « Pour être considéré comme un trouble, il faut que ça cause du trouble. Pour le reste, c’est des traits. Peut-être que parfois les

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traits peuvent être irritants, mais si la personne ne souffre pas ou ne fait pas souffrir les autres, ce n’est pas un trouble », insiste Évens Villeneuve, psychiatre spécialisé en évaluation et traitement des troubles sévères de la personnalité à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ).

L’origine du trouble de personnalité narcissique fait débat.

Certains pensent qu’il est génétique, alors que d’autres croient qu’il est psychologique ou social. Selon Évens Villeneuve, il s’agirait plutôt d’un mélange de ces deux sphères. « Il y a une partie biologique, mais il y a aussi une partie reliée à l’environnement. C’est rarement l’un sans l’autre. Certaines personnes vont avoir une vulnérabilité, mais ils ne viennent pas au monde avec un trouble », explique le Dr Villeneuve. Le trouble apparaît à l’enfance, à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, rarement plus tard.

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OSSIER

UNE SURGÉNÉRALISATION DU NARCISSISME Les troubles de personnalité narcissique sont souvent confondus. En réalité, trois grandes catégories sont possibles : hypervigilant, grandiose, et malin.

La distinction est rarement faite dans les médias. « Ceux que les gens appellent narcissiques, ce sont les grandioses. Ils ont une image démesurée d’eux-mêmes et ils considèrent les autres sans valeur. L’hypervigilant n’existe que dans le regard des autres et il est hypersensible au jugement. Il cherche à être le meilleur dans le regard des autres », précise le psychiatre. Le narcissique malin, lui, est souvent plus agressif et plus violent. Généralement, les narcissiques malins sont les plus susceptibles d’avoir des casiers judiciaires. Le Dr Villeneuve insiste beaucoup sur la distinction des types de troubles narcissiques car, croit-il, la surgénéralisation peut nuire aux personnes atteintes.

La caractéristique du narcissisme qui est souvent mise de l’avant est le manque d’empathie, mais ce n’est pas tout à fait juste. Selon Évens Villeneuve, on devrait plutôt parler de carences d’empathie à degré variable. Les narcissiques hypervigilants ont beaucoup d’empathie, plus que la normale. De l’autre côté, les narcissiques malins sont insensibles face aux autres.

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© LACMA, Le beau Narcisse du Français Honoré Daumier, 1841

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Dans la mythologie grecque, Narcisse était un chasseur d’une beauté exceptionnelle. Un jour, il vit son reflet dans l’eau alors qu’il s’abreuvait et en tomba amoureux. Il resta de longs jours à s’admirer et dépérit jusqu’à en mourir.

LE TRAITEMENT Selon Évens Villeneuve, un individu ayant une personnalité « normale » se caractérise par l'équilibre de sa perception de lui-même et la perception des autres à son égard. En psychothérapie, le thérapeute favorisera cet équilibre dans le traitement du patient. Plusieurs études tentent de trouver la meilleure approche de traiSEPTEMBRE 2018

tement. Certaines personnes souffrant d’un trouble narcissique reçoivent un traitement pharmacologique qui va atténuer les symptômes, mais la prise de médicaments ne doit pas être envisagée comme une solution permanente.

Les troubles narcissiques sont en général plus difficiles à traiter. « La difficulté est que les jeunes ne vont pas toujours chercher LA QUÊTE

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de l’aide et ont de la difficulté à se maintenir en thérapie. Un jeune borderline narcissique va aller chercher des soins plus rapidement qu’un jeune déjà narcissique », constate le Dr Villeneuve. Les narcissiques grandioses vont souffrir davantage vers la quarantaine alors que ça commence plus tôt chez les hypervigilants. « Ça dépend de la douleur. Tant qu’ils n’ont pas de souffrance, les narcissiques n’iront pas chercher de l’aide », ajoute-t-il.

L’EFFET DES RÉSEAUX SOCIAUX Certains chercheurs se sont penchés sur le lien entre le narcissisme et les réseaux sociaux.

Ils remarquent des traits plus égocentriques chez les jeunes, mais selon Évens Villeneuve, il n’y a pas plus de troubles narcissiques qu’avant les réseaux sociaux. « Lorsqu’on enlève les filtres, peut-être que la tendance à vouloir mieux paraître ou à être méchant va sortir davantage. C’est un révélateur des traits, mais ça ne crée pas un trouble. C’est plutôt comme si on levait les freins qui font que, normalement, les gens font attention l’un à l’autre. », conclut le psychiatre.

AUDREY-MAUDE VÉZINA

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EGO-TRIP

Se sentir important. Savoir en imposer aux autres. Tout envoyer promener à volonté. Choquer ceux qui cherchent trop à nous plaire. Se voir comme le centre du monde et croire que tout nous est dû. Voilà l’ego-trip de rêve.

Pour en arriver là, même les gens de pouvoir ont besoin de ces intermédiaires qu’on appelle les « moyens ou instruments de communication ». Lesquels couvrent l’ensemble d’un secteur d’activité beaucoup plus étendu que les métiers du journalisme et la presse écrite d’autrefois.

La radio et la télévision ont accéléré et élargi le public visé par les messages et multiplié les formes de divertissements et souvent fait de l’information un spectacle.

dans un message sur Twitter expédié après son départ de La Malbaie. Il était arrivé en retard et est parti avant la fin, après avoir signé l’entente collective finale. L’événement l’avait ennuyé. Il venait de trouver, dans une conférence de presse, l’occasion de ramener l’attention sur lui-même en insultant son hôte et collègue.

L’incident a réveillé de vieux doutes sur l’intégrité de l’homme dont les extravagances n’étonnent plus personne. Il allait participer à un autre spectacle qu’il avait concocté, et rencontrer le président de la Corée du Nord.

Lequel est, dit-on aussi imprévisible que lui. Puéril ego contre ego? On pense à Chamberlain et Hitler en 1938.

Mais aujourd’hui, la communication peut se faire directement depuis la source jusqu’au public cible, sans délai et ni filtre journalistique. Tout le monde peut s’en mêler.

L’actuel maître du genre est le président des États-Unis, renommé pour ses gazouillis intempestifs. Il sait même amener les médias traditionnels à faire écho à ses propos.

Que reste-t-il, deux mois après le G-7, de ces « petits mots » comme disait le président Macron, de la France?

Accusant le coup, M. Trudeau a gardé un silence diplomatique et envoyé au front sa ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, pour rappeler à tous que notre pays avait des négociations en cours avec son voisin...

Peut-on encore parler de la presse comme d’un quatrième pouvoir? Tocqueville, en 1833, élaborait une classification des pouvoirs : d’abord, le gouvernement central qui couvre le législatif, l’exécutif et le judiciaire; viennent ensuite les juridictions locales puis les associations et lobbies et enfin, la presse écrite. Depuis, les technologies ont évolué à une vitesse vertigineuse en imposant de nouveaux outils pour rejoindre le public.

L’impact est tel que les médias écrits sont menacés de disparaître. Qu’en est-il des contenus?

À Ottawa, les députés fédéraux ont unanimement voté une motion d’appui aux politiques du premier ministre…, en son absence. À Washington, certains ont été embarrassés, mais le gouvernement n’a présenté aucune excuse aux Canadiens, même si plusieurs personnalités l’ont fait. La presse nationale n’a pas cru nécessaire d’aller aussi loin, mais ironisé sur les contradictions du président, banalisant les excès de l’Américain « en charge » sans dénoncer le mal causé à sa fonction.

En 1964, quand Marshall McLuhan lance un pavé dans la mare des croyances sur les influences et les pouvoirs, on retient surtout un précepte : « Le médium est le message ».

Dans le village global en construction, les polémistes se demandent alors si dans cette optique, le contenu véhiculé importerait moins que le moyen de le transmettre.

Le fusil est-il plus important que le tireur, les balles qu’il tire et les cibles touchées? Sans balles, même un bon tireur ne tue rien ni personne. Sans contenu, à quoi sert le médium/contenant?

En juin dernier, après la rencontre du G-7, on a vu le président des États-Unis renier sa signature et traiter le premier ministre du Canada de faible et de malhonnête,

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Tout cela serait sans importance si autant d’enjeux économiques n’étaient en discussion entre les deux pays.

Avant la rencontre du G-7, le président américain a pu blaguer en prétendant que les Canadiens avaient brûlé la Maison-Blanche lors de la guerre de 1812. En réalité, c’était les troupes anglaises. Mais en 1776, Thomas Edison, autre leader américain, avait compris, après le refus canadien de se joindre aux États-Unis, qu’il « en coûterait moins cher d’acheter le Canada que de le conquérir. » Cette note rédigée à son retour à Philadelphie, après dix jours de négociations, il y a 240 ans, est éloquente.

Mais, le Canada a-t-il un ego?

LA QUÊTE

MARTINE CORRIVAULT

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© Madeleine Aubin

EGO, TASSE-TOI!

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L’EGO, SOURCE DE SOUFFRANCE Dans la religion bouddhisme, l’ego est une source de souffrance qui empêche l’individu d’atteindre le bonheur. S’en départir est un passage nécessaire pour progresser vers l’illumination. Pourtant, le terme « ego » est rarement utilisé au Centre bouddhiste Toushita situé sur la rue Saint-Jean. Guèn Kelsang Lakpa, enseignant résident au Centre, nous apprend que cette notion est plutôt exprimée à travers deux concepts clefs du bouddhisme : la préoccupation de soi et la saisie d’un soi.

« La préoccupation de soi nous rend déprimés chaque fois que nos désirs ne sont pas satisfaits, lorsque nos ambitions n’aboutissent pas ou que notre vie ne se déroule pas comme nous l’avions prévue. » Extrait de Comment transformer votre vie de Kelsang Gyats La préoccupation de soi rend vulnérable aux souffrances. Plus cette préoccupation s’accroît, plus

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nos attentes et notre insatisfaction augmentent, elles aussi. « Il faut apprendre à reconnaître les bons et les mauvais désirs », ajoute Guèn Lakpa. Il rappelle, entre autres, que de développer un esprit d’amour est une voie éprouvée vers le bonheur : « Il faut cultiver l’amour et chérir les autres pour atteindre le bonheur ».

La saisie d’un soi est ignorance, racine de toutes nos souffrances, selon le bouddhisme. Les individus sous l’influence de cette ignorance tentent de saisir leur « Moi » d’après leurs perceptions faussées. Dans cette perspective, le « Moi » est (comme toute chose) constamment changeant. C’est ce que nous apprend le concept d’impermanence, une autre idée importante pour saisir la pensée bouddhiste.

© Valerie Marcoux

La préoccupation de soi est source de souffrance puisqu’elle « amène à considérer son bonheur comme plus important que celui des autres », explique le moine bouddhiste kadampa. « La préoccupation de soi est l’état le plus néfaste, alors que la pré-

occupation des autres est l’état le plus bénéfique. Nous souhaitons tous être heureux, mais on se méprend sur les causes du bonheur.

Le bonheur est un état d’esprit. Il ne vient pas de l’extérieur » explique Guèn Lakpa. Évidemment, « prendre soin de soi, ça va. Il y a une distinction », nuance-t-il.

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Guèn Kelsang Lakpa, enseignant résident au Centre bouddhiste Toushita situé sur la rue Saint-Jean

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D Selon Guèn Lakpa, « nous nous identifions incorrectement » et cela est la source de toutes nos souffrances. La méconnaissance de son soi, des bons et des mauvais désirs participent à créer des perturbations au bonheur. Tout comme la préoccupation de soi est le contraire de ce que prescrit le bouddhisme pour accéder au bonheur.

MÉDITER VERS LE BONHEUR La méditation peut aider à dépasser la préoccupation malsaine de soi et la souffrance amenée par la saisie d’un soi erroné. La méditation invite à identifier les perturbations mentales nuisibles au bonheur afin d’en réduire éven-

tuellement l’impact sur le quotidien. Ultimement, la méditation vise l’élimination de ces perturbations amenées, entre autres, par la préoccupation de soi et la saisie d’un soi. « Que l’on soit bouddhiste ou non, la méditation permet de cultiver des états d’esprit qui amènent le bonheur mental », explique Guèn Lakpa. « Le bonheur est un état mental. Les choses externes ne peuvent pas apporter de véritable bonheur ». « La méditation, ce n’est pas faire le vide », précise Guèn Lakpa. Au contraire, « il s’agit d’un entraînement de l’esprit. Le but est d’entretenir un état mental positif le plus longtemps possible, pendant la méditation et dans notre vie ».

Par la méditation, on veut obser-

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ver ce qui se passe dans l’esprit, se centrer sur un objet vertueux.

On se familiarise avec la vertu, le positif et la sagesse, qui sont ultimement des causes de bonheur. « Tous les humains ont un potentiel de bonheur. Il faut simplement apprendre à le cultiver », affirme le moine.

Guèn Lakpa remarque un intérêt croissant du public pour la méditation. Selon lui, « les gens veulent comprendre les causes du vrai bonheur ». Cette quête lui semble tout à fait naturelle, puisqu’au fond, « ce vrai bonheur donne un sens à la vie », conclut le moine.

VALÉRIE MARCOUX

AU « PAYS PUR » « Toushita » signifie « pays pur ». En fait, c’est le nom du pays pur du Bouddha Maitreya, explique Guèn Kelsang Lakpa, enseignant résident du Centre bouddhiste Toushita. Situé sur la rue Saint-Jean depuis 15 ans, le Centre accueille laïcs et bouddhistes intéressés par leurs méthodes pour trouver la paix et le bonheur. Guèn Kelsang Lakpa y est enseignant résident depuis 8 ans. Baigné dans le bouddhisme depuis le début de sa vingtaine, il est aujourd’hui moine bouddhiste kadampa depuis bientôt 9 ans. Guèn Lakpa transmet les enseignements du Vénérable Guéshé Kelsang Gyatso Rinpotché, fondateur de la Nouvelle Tradition Kadampa.

Bien que le vénérable maître soit tibétain, le bouddhisme qu’il pratique n’est pas de tradition tibétaine. On dit de lui qu’il offre une présentation moderne des enseignements du bouddhisme, dans le but d’être compris et de toucher les personnes d’aujourd’hui. En tant qu’enseignant principal du Centre, Guèn Kelsang Lakpa a pour tâche de rendre accessible aux gens de Québec et de la région, « cette sagesse ancienne, si précieuse à la vie des gens de ce monde moderne si difficile », exprime le moine.

VALÉRIE MARCOUX

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TROUVER SA VOIX PARMI LES DRAG-QUEENS

Alors que son expérience le menait vers la comédie musicale, Gabriel Meagher-Audet, 26 ans et originaire de Shawinigan, a plutôt trouvé sa voie parmi les drag-queens. « Dans mon cas, ce n’était pas vraiment un choix. Je ne suis pas sorti de l’école en me disant que je voulais devenir drag-queen. J’ai étudié en comédie musicale à Toronto et, en sortant, j’ai obtenu un rôle dans Hairspray, où je jouais le rôle de la mère. Quand j’ai fini cette production, j’avais toujours le rôle d’Edna dans ma poche arrière. J’avais une paire de talons hauts et quelques morceaux de vêtements, j’étais donc capable de me débrouiller. Je suis revenu au Québec, puis j’ai appris que Le Drague Cabaret Club annonçait ses auditions pour devenir drag-queen », a expliqué celui qui a sauté sur l’occasion et qui, depuis maintenant quatre ans, se produit sur scène en tant que Gabry Elle.

APPELEZ-MOI GABRY ELLE Pour faire émerger la drag-queen en lui, Gabriel s’est inspiré de quelquesuns de ses artistes favoris, de même que de certains personnages fictifs ayant une forte personnalité. « Dans la vie, j’ai toujours dit qu’une personnalité est formée de plein de gens que tu rencontres. C’est donc un peu similaire quand tu te construis un personnage.

Par exemple, j’aimais beaucoup Ursula dans la Petite Sirène. J’ai donc repris

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son côté vilain et bitch », a-t-il mentionné, en évoquant également la populaire drag-queen Divine comme étant l’un de ses modèles.

Plusieurs soirs par semaine, Gabriel assume donc son rôle de diva prompte et énergique devant le public du Drague Cabaret Club de Québec, où il anime la soirée et propose ses interprétations de chansons connues. Il prend Gabry Elle plaisir à devenir Gabry Elle, car il s’est forgé une personnalité opposée à la sienne. « Il y a pleins d’affaires que je me permets de faire en tant que drag que je ne me permettrais pas de faire autrement, car il y a vraiment Gabry Elle la drag-queen et Gabriel l’homme. De mon côté, en tant que drag, il y a quelque chose de plus cru dans ma façon d’être, mais pour d’autres, je te dirais que la ligne est plus mince », a-t-il révélé.

UN MÉTIER COMME UN AUTRE Alors qu’il en fait sourciller plus d’un avec ses extravagances et ses discours parfois suggestifs, Gabriel n’y voit ni plus ni moins qu’un métier comme un autre. « Je ne suis pas là parce que je m’habille en femme et qu’il y a un fétiche ou quoi que ce soit. Je fais ça parce que c’est un personnage et qu’on m’a engagé, au même titre qu’un comédien », a tenu à justifier l’homme, qui se dit lui-même ouvert d’esprit.

« … le choix de vie, quel qu’il soit, n’a pas raison d’être jugé ».

- Gabry Elle

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© Courtoisie : Gabry Elle

Derrière les costumes, le maquillage et les manifestations excentriques des drag-queens se cachent des hommes, et maintenant des femmes, passionnés de la scène, mais qui sont encore trop souvent mal perçus dans la société. Chose certaine, ces personnages sont le résultat d’un véritable processus de création, qui les mène parfois vers la découverte de leur propre alter ego. C’est sous le couvert de leur personnage respectif que ces individus deviennent alors les porte-voix de groupes encore marginalisés.

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Ce gagne-pain, qui n’est pour lui qu’un prétexte pour vivre de sa passion, représente aussi l’émergence d’une nouvelle forme d’art, de même qu’un nouveau moyen de revendication. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il souhaite faire une différence avec son personnage de Gabry Elle. « L’art a toujours choqué. Il y a une question de genre et de sexualité dans nos spectacles qui, en plus, peut provoquer des gens dès le départ. Dans le meilleur des mondes, les gens pourraient comprendre les décisions des autres, comme l’idée d’être drag-queen, mais ce n’est pas le cas pour l’instant. C’est donc cette facette que je veux soulever. Comme quoi le choix de vie, quel qu’il soit, n’a pas raison d’être jugé », a-t-il conclu.

Ainsi, certains hommes drag-queens se forgent une personnalité complémentaire à la leur et semblent poursuivre une quête de leur alter ego féminin. Cependant, ce n’est pas le cas de tous, dont Gabriel, alias Gabry Elle, qui utilise son personnage construit de toutes pièces pour porter un message devant le public.

JASMINE DESROCHERS

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UNE HISTOIRE D’EGO

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Depuis trop de jours, tous les matins, la petite fille observe ses petits voisins qui marchent ensemble vers l’école, au bout de la rue. Elle s’imagine parmi eux avec un sac à dos, des éclats de rire et des conversations sur tout ce qui se passe à la maison, à l’école, dans la vie, quoi.

Mais sa maman dit qu’elle doit attendre d’aller mieux. « J’ai même pas un rhume, j’tousse pas. » Aujourd’hui, elle décide de ne plus attendre. Pendant que les grands sont occupés à leurs affaires, elle ramasse son chandail, glisse ses crayons de couleur dans le sac d’école avec les cahiers d’exercices et quitte la maison sans bruit.

Les amis sont déjà loin, mais elle connaît le chemin et les suit à distance, sur l’autre trottoir. « Pas me faire remarquer avant d’être arrivée »; sa logique suit un plan qui se limite au moment présent.

Elle passe par l’entrée principale et trouve son chemin jusqu’à la classe qu’occupait son groupe, l’an dernier. Et là, l’institutrice la regarde, un point d’interrogation dans les yeux : – T’es perdue, ma grande?

– Non, non. Juste pas avec mon groupe.

– Je vois bien ça, mais tu es avec quel groupe?

– Ben, celui d’ici... Vous ne me reconnaissez pas?

Les enfants entrent en se bousculant. Ils ne la remarquent qu’après avoir gagné leur place, mais n’en font pas plus de cas que ça. « T’es revenue avec nous autres?

Viens t’asseoir ici. » L’institutrice est embêtée, mais décide de faire comme si tout était normal, le temps que tout le monde se calme.

Puis, elle demande à la petite fille dans quelle classe elle est rendue, mais toute la bande répond en chahutant : « A l’était avec nous autres l’année passée. Vous êtes nouvelle, vous la connaissez pas. Elle a été malade, c’est pour ça qu’a la manqué la rentrée... »

différé. Elle va retrouver le numéro des parents et les prévenir. Et pour ne pas perturber les autres, l’institutrice poursuivra sa stratégie jusqu’à la récréation. Et la consigne des parents.

De retour en classe, elle ramasse les copies des élèves, même celle de la petite fille qui, maintenant, la regarde inquiète : « Est-ce que je peux rester? » L’institutrice jette un coup d’œil sur la feuille et laisse tomber, en souriant, un « On verra ce que tes parents vont décider... Là, les autres, vous sortez pour la récréation. Toi, tu restes avec moi, on va se parler. »

Pour reprendre le contrôle de sa bande, l’institutrice sourit et décide d’occuper son monde. « D’accord, on va faire un exercice pour voir si votre amie peut bien nous suivre.

Tout le monde est prêt? » La petite fille sort crayons et cahiers en se disant : « C’était pas plus compliqué que ça de revenir à l’école » et lit l’exercice avec ses voisins, sans remarquer que l’institutrice est sortie de la classe après avoir indiqué la page à travailler.

La petite fille c’était moi et l’institutrice, Mademoiselle Bélanger, la sœur de l’autre qui était là l’année d’avant. Finalement, le frère de mon père est venu me chercher au bureau de la directrice, après la récréation. Maman devait rester à la maison avec mes petites sœurs et papa était parti travailler avec l’auto. Heureusement pour maman, l’oncle était encore chez lui et a bien voulu venir me chercher à l’école. Plus tard, j’ai repris ma scolarité après une « opération des amygdales », comme on disait. Mais mon escapade m’avait confirmé que j’étais bien capable de revenir avec mon groupe. Et je n’ai plus été malade.

Bon, vous croyez que je vous raconte n’importe quoi?

L’école, ça ne fonctionne pas comme ça! Aujourd’hui, oui, avant c’était différent. Mon histoire vraie ressemble à ça!

La suite? Prévisible, même à l’époque des classes à divisions multiples, il y a « un peu longtemps ».

À chaque rentrée scolaire, je repense à ce jour où j’ai eu la preuve de l’importance de ma petite personne.

J’étais fière de mon exploit. Même si papa et maman l’étaient moins. C’est compliqué, l’ego des grandes personnes, surtout des parents.

L’institutrice est allée voir la directrice. Oui, elle connaît la petite fille dont le retour en classe a été

MARTINE CORRIVAULT

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TOURNER AUTOUR DU MOT

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Découvrir un aussi petit mot, c’est bien beau, mais ma curiosité n’étant pas assouvie, j’ai voulu en savoir un peu plus sur le sujet en m’intéressant à sa famille. J’ai d’abord fait la connaissance d’Égoïste, né en 1721, suivi d’Égoïsme né en 1743. Ensuite vint Égotisme en 1823. Ce dernier a une grande disposition à parler de lui, en plus de faire des analyses détaillées de sa personnalité physique et morale. Égocentrique fait son apparition en 1880, suivi du petit Ego en 1886. Je n’ai pu trouver la date de naissance exacte d’Égocentrisme, mais d’après mes recherches, il aurait vu le jour au début du XXe siècle. Pour ce qui est du dernier membre de la famille, Égocentriste, il est né en 1923. Que s’est-il passé pour que cette famille, qui a évolué sur deux siècles et 2 années, cesse de s’agrandir et de se développer davantage?

ce qui cloche dans notre société, au juste, pour que nos pairs souffrent autant sur le plan psychologique? Maladies, manque de sommeil, stress, anxiété, dépression, pertes de mémoire, idées suicidaires, idées meurtrières, idées pp e de grandeur, ras-le-bol générali- Bouchar d sé. Mais l’on nous dit de ne pas nous en faire, d’avaler notre p’tite pilule, comme dans la chanson « une petite pilule, un petit granule, et tout ira très bien Nous vivons à l’âge d’or de l’industrie pharmaceutique qui utilise des substances chimiques pour rétablir l’humeur de personnes souffrantes. Ça peut en soulager certains et en empirer d’autres. La matière que nous possédons entre les deux oreilles est tellement fragile et complexe. : sie rtoi Cou

L’égo. Le sujet était lancé : un très petit mot approuvé par l’Académie française en 1886. Composé de seulement 3 lettres, il a été utilisé comme abréviation auparavant. Emprunté au latin, il signifie « je ».

Comme sujet, il égale l’unité transcendantale du moi. Petit exercice : tout le monde à son miroir! « Je, me, moi » c’est bien vous. Regardez comme il faut, si vous ne vous reconnaissez pas, il y a un problème. Chez la femme, le moi correspond au désir universel de plaire. Quant à l’homme, son moi est considéré comme égal vis-à-vis des autres.

Après l’ère de la psychanalyse et l’ère chimique, que nous réserve l’avenir? Nous vivons à une époque où les technologies progressent à une vitesse fulgurante. Nous devrons accepter que celles-ci viennent à notre secours dans plusieurs domaine. Dans un avenir rapproché, bien des parties de notre corps— corps dont se préoccupe l’ego—pourront être réparées par des pièces électroniques, dont certaines seront reliées directement à notre cerveau. Avec la robotisation, une nouvelle génération habitera notre planète. Qu’on le veuille ou non, le tout est déjà commencé. Des mini-puces électroniques pourront rajeunir nos neurones. Certaines reliées à notre vue pourront filmer ce que nous voyons, d’autres, reliées à nos oreilles, enregistreront tous les bruits que nous entendons. Une puce GPS vous empêchera de vous égarer. Avec toute cette quincaillerie, l’homme ainsi robotisé perdra-t-il son ego? Ou un robot défectueux finira-t-il aux égouts?

Afin d’en savoir plus, j’ai poursuivi mes recherches.

Voici ce qu’elles ont donné. Si le petit Ego est né en 1886, il a donc un père qui l’a conçu et aidé à se développer. Ce père était sans doute d’âge mûr, c’est-à-dire environ une trentaine d’années. Si l’on prend 1886 moins 30, on se retrouve en 1856. Or, en Moravie cette même année naît Sigmund Freud, futur neurologue et psychiatre autrichien fondateur de la psychanalyse. Il développera dans ses écrits le concept du « moi » ou « ego », mais aussi du « sur- S’il vous plaît, ne m’enlevez pas mon EGO! moi ». De mon enquête, je viens de dépoussiérer un Égoïstement et sincèrement, squelette. Ce cher Sigmund qui fut si populaire chez PHILIPPE BOUCHARD ses contemporains par ses écrits se voit aujourd’hui relégué aux oubliettes.

Pourquoi?

Tout simplement parce qu’on ne soigne plus de la même façon qu’à l’époque de M. Sigmund. Qu’est-

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L'ESPOIR AU CUBE REDEVENIR COMME AVANT OU… CHANGER POUR LE MIEUX! Cette été, à l’Éphémère 1, alors que je participais à une activité à titre de « livre vivant », Émilie 2, une souriante trentenaire ayant connu de difficiles épisodes de maladie mentale, m’a lancé d’une voix pénétrante : « Je vais mieux, certes… Mais je voudrais tellement redevenir celle que j’étais avant… »

Redevenir comme avant… L’idée fixe, le mantra, LA phrase!

La fameuse et inexorable phrase que j’entends depuis toujours venant de quiconque a connu la maladie mentale, la dépression, la schizophrénie, la bipolarité, l’anorexie, les troubles anxieux, ou n’importe quoi dans le genre.

Redevenir comme avant… Une phrase incantatoire, un désir sincère, une obsession dévorante qui auront été miens longtemps, après que, dans la jeune vingtaine, je me sois tapé deux dépressions sévères consécutives, dues à un mode de vie dissolu et, surtout, à une dépendance affective aussi sournoise que manifeste. Un désir maladif d’être aimé et reconnu en fait, à cause des blessures de mon enfance (abandon, rejet, etc.).

Redevenir comme avant… En effet, Dieu sait si, une fois sorti de la psychiatrie de Roy-Rousseau, j’ai tout fait pour redevenir comme avant; pour redevenir celui que j’étais… J’ai demandé, prié, insisté, travaillé, forcé partout dans ma tête, dans mon corps, dans mes souvenirs, dans mes rêves, dans les moindres recoins de mon âme, pour me sentir comme avant… Pour redevenir celui que j’étais avant…

ON DEVIENT DIFFÉRENT : PLUS RICHE ET PLUS MATURE Tout ça pour m’apercevoir enfin, des années de souffrance morale et physique plus tard, qu’on ne redevient jamais comme avant. On devient un autre. On devient différent. On devient plus riche et plus mature. On devient adulte. Et ce faisant, on ne tient plus à redevenir comme avant…

La dépression, la maladie mentale et la dépendance sont des états psychiques et physiques qui ne se présentent pas comme ça, inopinément, au petit bonheur du jour, comme un papillon qui se poserait par inadvertance sur le bout de notre nez. Il y a des raisons, un message, un objet en fin de compte… Il y a quelque chose qu’on doit voir autrement, qu’on doit changer, guérir, pour aller mieux, pour devenir mature, pour s’épanouir.

Autant de notions et de concepts, qu’il m’aura fallu de longues années, avant que je puisse les comprendre, les accepter et les intégrer dans mon être. Avant que je finisse par lâcher prise et que j’oublie une fois pour toutes cette idée trompeuse et fallacieuse du « Je voudrais redevenir comme avant »…

L’ESPOIR RETROUVÉ Voilà donc ce que j’ai essayé d’expliquer de mon mieux, à Émilie, durant cet après-midi-là de canicule, alors que nous nous épongions sans cesse le front tous les deux. Quand je lui ai dit qu’on ne redevient jamais comme avant, j’ai d’abord perçu un voile de tristesse normal dans ses beaux grands yeux. Ensuite, en lui expliquant, avec des mots simples et appuyés, que l’on devient simplement « différent, plus riche et plus mature », j’ai senti de l’intérêt, et un désir évident d’en apprendre davantage sur le comment faire de la chose…

Quelques semaines plus tard, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, je croise Émilie et elle me lance : « Tu sais, je pense que j’ai compris ce que tu voulais me dire, l’autre jour… » Et la jeune femme de se lancer dans une longue et joyeuse tirade, en même temps que de parler abondamment d’un de ses projets, soit de retourner sur le marché du travail pour gagner des sous et devenir plus indépendante financièrement…

En l’écoutant, j'ai compris que j’avais peut-être réussi à semer une graine sur la nécessaire question du lâcher-prise et de l’acceptation du changement. Mais surtout, j’ai réalisé qu’Émilie avait renoué avec un optimisme revivifié. Un espoir renouvelé.

Et d’y avoir (peut-être) un peu contribué, me rend plein de gratitude envers cette Vie, si ingrate et si dure soit-elle, des fois.

@ Courtoisie Gilles Simard

GILLES SIMARD

1 L’Éphémère : place publique estivale de l’organisme en santé mentale Pech/Sherpa, sur Charest, au centre-ville de Québec

Gilles Simard à l’Éphémère SEPTEMBRE 2018

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Émilie : prénom fictif.

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LE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

VERTICALEMENT :

6- Résoudre. Nourriture prise en une fois à heures réglées. Deuxième.

1- Instrument d’optique qui permet de visualiser l’infiniment petit.

20- Bêtise, bévue.

7- Navire spécialisé dans le transport des grains en vrac (ERRELACIE). Demander impérativement. Pièce du jeu d’échecs.

HORIZONTALEMENT :

8- Prescription d’un médecin. Barreau transversal d’une échelle. Réunir par un nœud.

1- Malentendu. Ouvrir les yeux tout grands. Sillon sur la peau du visage, plus marqué avec l’âge.

2- Abri des Inuits. Entendre. Information, indication.

3- Restes des morts. Monarque. Nombre.

9- Antonyme de locataire. À la direction spirituelle d’un diocèse. Trouble, agitation vive.

10- Distance entre les essieux d’un véhicule (TETETEMMAPN). Boisson. Trompe de l’oreille moyenne.

4- Petit navire construit spécialement pour déplacer des navires d’un point à un autre. Recrudescence, renouveau. Instrument servant à vérifier l’horizontalité.

5- Mammifère marin. Troc. Couper une viande en tranches minces et en biais (PRASCOLEE).

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LA QUÊTE

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la langue dans sa poche PAR HÉLÈNE HUOT CLIN D’ŒIL

Soignez un rhume, il dure trente jours; ne le soignez pas, il dure un mois.

(Proverbe québécois)

PARLEZ-VOUS QUÉBÉCOIS? 1. Le verbe bretter signifie : rayer avec un outil dentelé. Il a aussi une autre signification chez nous : a. perdre son temps; b. refuser de prendre parti; c. répandre des ragots.

2. L’expression « À la revoyure », qui veut dire « au revoir, à la prochaine » n’est employée qu’au Québec. Vrai ou faux?

3. Le joual désigne la variété du français parlé au Québec dans certains milieux populaires. Le mot a été lancé par : a. Jean-Paul Desbiens (Frère Untel); b. André Laurendeau; c. Michel Tremblay.

4. Un seul des mots suivants ne se trouve pas dans les dictionnaires français : bine, champlure, jambette, magasinage, poutine. Lequel?

5. Quelle expression québécoise désigne une réunion de planification stratégique généralement tenue dans un endroit retiré? a. des états généraux; b. un lac-à-l’épaule? c. un séminaire.

6.

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Connaissez-vous une « traduction » québécoise pour les expressions suivantes : • se retenir, resté discret et réservé faire connaître quelqu’un ou quelque chose • agir avec nonchalance ou avec réticence conduire avec ses feux de route • abuser d’une situation avantageuse perdre son temps • il pleut beaucoup se faire remettre à sa place • il ne faut pas être très brillant pour résoudre ce se sentir visé, être piqué au vif problème perdre son emploi • le vent souffle avec violence

LA RUE DU MOIS

©Antoine Godbout.

Autrefois rue Saint-Ours, le boulevard Langelier prit son nom actuel en 1890 en hommage à François Langelier, alors maire de Québec. La rue Saint-Ours marquait la frontière entre les villes de Québec et de SaintSauveur. Tous les bâtiments qui s’y trouvaient ainsi que les nombreuses maisons des rues avoisinantes furent détruits lors d’un violent incendie survenu en 1866. Le désastre incita les autorités municipales à construire entre les deux villes une large tranchée coupe-feu : la rue Saint-Ours fut donc élargie (de 9 à 30 mètres) et, sous la direction de l’ingénieur Charles Baillargé, devint un très beau boulevard.

Quant à François Langelier (1838-1915), devenu sir François Langelier en 1907 par la volonté du roi Édouard VII qui l’a fait chevalier, sa carrière politique ne se limita pas à la mairie de Québec; il a aussi siégé à l’Assemblée législative (aujourd’hui l’Assemblée nationale) et à la Chambre des Communes. Parallèlement à ses activités politiques, il se consacra au droit et à l’administration : professeur de droit et doyen de sa faculté à l’Université Laval, avocat, juge à la Cour supérieure du Québec et, finalement, lieutenantgouverneur du Québec, de 1911 à sa mort en fonction quelques années plus tard.

J’attends de vos nouvelles…

Pour dire son mot ou donner un autre son de cloche, rien de plus facile, écrivez à hhgodbout@gmail.com.

Merci à vous ! Les réponses page 33.

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LA QUÊTE

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N’ÊTRE QU’UN SEUL CORPS Au fil de ma vie, tant dans les moments difficiles, les périodes de deuil, que dans les expériences magnifiques telles les voyages, j’ai toujours pris conscience d’être profondément connectée avec les autres. Même si je vis seule, je ne me sens jamais seule!

Comme notre corps physique, qui possède plusieurs organes et fonctions interconnectés qui assurent son bon fonctionnement et sa santé, j’aime croire que chacun de nous forme un seul « corps social ». Par exemple, dans la belle équipe de création de notre magazine La Quête, chacun joue un rôle important, valorisant et épanouissant dans la production et la diffusion du magazine. Dans notre corps social, le « je suis » devient « nous sommes tous et toutes ensemble dans l’harmonie, l’efficacité et le partage de nos forces, de nos faiblesses et de notre humanité commune ».

Puisque chacun de nous est essentiel, il ne doit pas y avoir de place pour la compétition qui crée des malaises entre les gens. Je ne dirais pas à mon bras qu’il est plus important que ma jambe. Il en est de même pour notre « corps social… »!

LA FORCE DU GROUPE J’aime assister à des concerts, à des pièces de théâtre, entendre des chorales et des groupes de musiciens.

Chaque fois, je m’émerveille face à la belle synergie qui unit, harmonise les talents individuels pour former l’ensemble, le groupe. Quand un chanteur ou une chanteuse présente son tour de chant sur une scène, il est accompagné de toute une équipe : musiciens et techniciens (ceux que nous appelons les « travailleurs de l’ombre »). Chacun d’eux est essentiel.

Il y a tellement d’exemples de groupes que je pourrais nommer pour exprimer à quel point nous sommes vraiment tous interconnectés. Cette profonde prise de conscience me sécurise, m’aide à être empathique, compréhensive, tolérante vis-à-vis l’humanité, tant les personnes qui sont près de moi que celles qui vivent dans d’autres pays.

Au point de vue spirituel, quelle que soit notre race, notre culture ou notre religion, je suis convaincue que nous formons un seul Corps, Cœur, Esprit parce que nous avons le même Créateur qui nous a donné des talents à développer et à partager avec les autres. Nous avons aussi les mêmes besoins fondamentaux : avoir un toit sur la tête, se nourrir pour rester en santé et vivre en paix avec les gens qui nous entourent et, surtout, ressentir le besoin le plus universel Aimer et être aimé!

@ pixabay.com

CHRISTIANE VOYER

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LA QUÊTE

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Gaétan Duval

@ Benoit Gingras

Le jardinier

Le jardinier voulait toujours bien faire, il ne comprenait pas que sur terre, le bonheur est parfois éphémère.

Et que parfois, pour le préserver, par respect pour l’amitié, il valait mieux se taire.

Il n’a pas toujours compris qu’amants, et brefs amusements, ne sont pas compris, dans véritable amour, tissé de toujours en jours sur un long parcours, de romantiques séjours.

Il regrettait de n’avoir été aussi sage, à sa vingtaine… son jeune âge, et quand le jardinier ses fautes pleuraient, de roses, son jardin s’inondait, symbole du pardon vrai, que Nature positive lui accordait.

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Maître de la maison

Il y a quelques années, j’ai entrepris une démarche pour tenter de comprendre les mystères de la vie et ainsi donner un sens à la mienne.

C’est à ce moment que j’ai pris conscience de mon ego. Pourtant, il m’accompagne depuis le tout début de mon périple sur terre. En fait, il fait bien plus que m’accompagner : c’est lui qui dirige ma vie. Depuis mon tout jeune âge, mon esprit s’est associé à lui et l’a désigné comme étant le maître de la maison.

Chose étrange, durant mon cheminement, ce n’est pas lui que j’ai reconnu en premier, mais bien la sagesse éternelle, le moi profond qui se fait tout discret au centre de mon être et qui me relie à l’éternité. Il m’a donc fallu découvrir en premier cette présence bienveillante pour ensuite reconnaître la présence de mon ego. C’est plutôt à cette beauté intérieure que devrait revenir le titre de maître de la maison. Pourtant, c’est bien mon ego qui s’est déclaré maître de mon existence. Il adore son rôle et s’y accroche intensément.

apporte rapidement commentaires et jugements sur tout ce qui la dérange. L’une m’attend patiemment dans le présent et l’autre se réfugie dans le passé ou se sauve dans le futur. L’une est vérité et l’autre croit la connaître.

Maintenant que j’ai pris conscience de leur existence, j’essaie de les faire cohabiter en harmonie sous le même toit. Je souhaite vivement que la présence au centre de mon être puisse parvenir à « raisonner » mon ego. D’ailleurs, lorsque je prête l’oreille aux murmures de ma sagesse intérieure, j’entrevois mon ego rougir de honte. À ce moment, je lui dis que désormais il ne sera plus seul à diriger ma vie et qu’il devra partager le titre de maître de la maison.

Hum! Au fait, parfois je me demande si mon ego n’aura pas des comptes à rendre lorsqu’il quittera la maison.

GILLES PLANTE

@Photo by Robin Iversen on TrendHype

Ces deux présences me semblent diamétralement opposées. L’une m’offre la sagesse, la paix, l’harmonie, et l’autre me déchire par son inquiétude, sa résistance aux événements, son angoisse. L’une m’offre son union avec la vie et l’autre m’isole dans son monde.

L’une m’offre un amour désintéressé et l’autre un amour centré sur lui. L’une accepte tout sans porter de jugement et l’autre

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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EUPHORIE POUR DEUX

L’euphorie fluo des nuits fauves

où l’étonnant de toi m’attend

sous ma peau

se remplit de l’écume de tes gestes

embrase les archipels chromatiques

le silo des rêves à franchir

jusqu’au plus écho de mes désirs indéchiffrables le peuple statique de mes os sort de son sommeil séché

qui ne seront pas oubliés au pays porté manquant

toi mon adorée prochaine

pour vibrer autrement sur l’océan de vivre

ma phosphorescente fontaine

mon cœur à l’air libre

qui m’étreint de son murmure

comprend la magie des chiffres qui parlent

je te puise dans le secret de nos nuits promises

je penche vers les escales illégales

et je te plie dans le feu de mes veines

au-delà de l’abandon de l’œil

© Photo on Foter

Dominic

Une approche plus humaine de l’éducation est essentielle. Au-delà des statistiques, il faut penser réussite éducative. Le gouvernement doit soutenir par des moyens concrets les élèves et le personnel.

PASSONS DE LA PAROLE AUX ACTES

LES ÉLÈVES NE SONT PAS TOUS PAREILS

La Quête - 7 po x 2 1/4 po, noir et blanc

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La Sagouine Sur une ter�asse à l’ombre L’abri des lecteurs Des personnalités circulent Incog�ito

©Benoit Gingras

La Sagouine d’Antonine Maillet flir�e avec Rabelais La vieille femme lui t�icote Une histoire de laine multicolore Qui parle d’amour Lavable à la machine

Puis elle lui dit : « J’aimerais ben ça m’en retour�er au pays de mes aïeux. »1

François Gag�on

Tu habites en chambre?

Tu as déjà habité en chambre?

Le Comité Maison de chambres a besoin de toi!

Tu peux

Apprendre à défendre tes droits en maison de chambres Aider tes pairs à défendre leurs droits Aider à la création d’un atelier par le partage de tes idées et de ton expérience

C’est TOI qui choisis ton rôle et ton niveau d’implication !!!

Communique avec nous

Comité Maison de chambres

infomaisondechambres@gmail.com

418 522-4040

190, rue St-Joseph Est

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Antonine Maillet, La Sagouine.

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Philanthropologie?

© Photo by Abode of Chaos on Trend hype_CC BY.jpg

Nous vivons à une époque où la vérité ressemble parfois au mensonge et le mensonge prend l’aspect de la vérité. D’ailleurs, nous utilisons des termes déformés par un usage erroné.

Ainsi, une tour de Babel idéologique s’élève à l’horizon. Nous façonnons des étrangers avec nos amis, sans saluer un voisin qui nous sourit.

Où allons-nous avec nos dénis et nos mythes?

AU BONHEUR OU AU MALHEUR?

Nous plaçons tous nos œufs dans le même panier : démence, capitalisme, démocratie, croyance, religion, dictature, anarchisme, gauche, droite et mythes. Notre perception se contente des apparences et plusieurs se cramponnent à des idées préconçues en multipliant les adversaires. Pire encore, nous nous entêtons à nous donner raison même quand nous avons tort. Nous ne différencions plus notre vérité de la pleine vérité, en confondant le bon et le mauvais. Alors que faire?

Pourquoi ne pas devenir philanthrope médiateur?

Michel Yacoub

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome

Allons au fond des choses pour identifier les erreurs et rétablir les bons concepts. Un philanthrope applique la démocratie déductive en corrigeant les fausses perceptions, car tout peut devenir utile que ce soit la science, la religion, la finance, la politique ou la technologie. En toute conscience et logique, cherchons à peser le pour et le contre en toute chose, afin de réaliser les valeurs philanthropiques. Visons l’élaboration d’une thèse humanitaire jusqu’à concevoir la « philanthropologie », qui veut produire une meilleure évolution personnelle, collective et planétaire. Tout problème mérite sa solution adéquate et durable.

Faisons de la philo une science.

Je souhaite que Québec soit le tremplin mondial de la philanthropologie en tant que philosophie, science et modèle de civilisation. Réveillons le philantropologue qui sommeille en chacun de nous! La solution nous incombe tous!

Avec mes respects!

Michel Boudreault

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En ce temps En ce temps qui ne reviendra plus

Ce temps disparu

Que de chemins mènent à la mort

Suis-je seul dans mon univers Barricadé avec mes misères Cette tristesse au quotidien Si fragile

Tour à tour, jour à jour

© Benoit Gingras.jpg

Cette larme perdure en ma demeure

Liens familiaux!

Ce n’est qu’un mot qui glisse à �leur de peau

Larmes de tristesse, cris de souffrance,

Qu’une émotion qui se perd

Larmes de misère, cris de désarroi,

Puis vint le regard d’un enfant

Larmes de jeunesse, cris d’espérance,

Enjoué, paisible, spontané, sincère,

Larmes de colère, cris d’innocence,

Toute cette vie qui se perd au �il du temps

De cette enfance qui se perd

Rabattu par l’adulte aigri

Devant tant de misère

Les larmes de l’enfance reviendront

L’enfance renaîtra pour de bon

L’enfance perdurera

L’humanité renaîtra Sylvain Rouillard

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Étoile filante J’ai traversé les océans Affronté les ouragans Terrassé de méchants géants J’ai pleuré la Belle au bois dormant Sauvé Cendrillon Minuit sonnant J’allais me blottir tendrement Dans les bras de Xavier Dolan

Arrive un désastre Mon popcorn est tombé Ma liqueur s’est renversée Assoupie dans ma vieille chaise peinturée J’avais rêvé Mon pied n’a pas foulé Le tapis rouge de la Croisée

© Photo by Disney_ABC Television Group_on Trend Hype_ CC BY-ND

Erreur de cinéaste

Mon César est parti ailleurs Récompenser un meilleur acteur.

Monique Carignan Laquerre

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Ressources Références communautaires Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches et de la MRC de la Haute-Yamaska Tél. : 2-1-1 Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418 648-2190 ou le 1 888-881-7192 Centre femmes aux trois A Pour la réorganisations sociale 270, 5e rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale. www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Le Cœur à lire 177, 71e rue Est, Québec Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots Centre de jour Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est, Québec Tél. : 418 529-2222 Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418 688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prévention du suicide 1310,1re Avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

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Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 armeedusalut.ca/quebec Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 523-1731 Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Réinsertion professionnelle À l'aube de l'emploi (Lauberivière) Formation en entretien ménager commercial /buanderie 401, rue St-Paul, Québec 418 694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org Recyclage Vanier Emploi et formation (manutentionnaire, aide-camionneur, préposé à l'entretien) 1095, rue Vincent-Massey, Québec tél.. : 418 527-8050 poste 234 www.recyclagevanier.com Prostitution

Tél. : 418 640-0915 www.caferencontre.org Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 Santé mentale Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157 Le Verger 943, av. Chanoine-Scott, Québec Tél. : 418-657-2227 www.leverger.ca Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org Toxicomanie Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca

La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com

Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com

P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org

VIH-Sida

Soupe populaire Café rencontre Centre-Ville 796, rue St-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner)

LA QUÊTE

MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

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Merci À TOUS NOS PRÉCIEUX PARTENAIRES !

RÉPONSES PARLEZ-VOUS QUÉBÉCOIS?

1. A. Bretter signifie : perdre son temps.

2. FAUX. Cette expression fait partie de la langue française familière depuis près de deux siècles.

3. B. Le mot a été lancé par André Laurendeau alors qu’il était rédacteur en chef du journal Le Devoir. Le 21 octobre 1959, dans un éditorial, Laurendeau qualifie la langue des écoliers « canadiens-français » de « parler joual ».

4. Le mot bine (de l’anglais bean).

PARTENAIRES OR

5. B. L’expression « lac-à-l’épaule » trouve son origine dans une réunion du conseil des ministres de Jean Lesage, tenue les 4 et 5 septembre 1962 au camp de pêche du Lac à l’Épaule, situé dans le Parc national de la Jacques-Cartier. Elle s’applique aujourd’hui à toute organisation (parti politique, entreprise, etc.) qui tient une réunion de planification stratégique dans un endroit retiré.

• Centraide

6. TRADUCTION EN QUÉBÉCOIS :

PARTENAIRES ARGENT • CKRL FM 89,1 • Impressions Stampa PARTENAIRES BRONZE • Alcoolique Anonyme • Audiothèque • Intermarché St-Jean PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

• Le Bal du Lézard

•

faire connaître quelqu’un ou quelque chose : le mettre sur la map

•

conduire avec ses feux de route : mettre ses hautes

•

perdre son temps : niaiser

•

se faire remettre à sa place : prendre son trou

•

se sentir visé, être piqué au vif : prendre ça personnel

•

perdre son emploi : se faire slaquer

•

se retenir, resté discret et réservé : se garder une petite gêne

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agir avec nonchalance ou avec réticence : se traîner les pieds

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abuser d’une situation avantageuse : ambitionner sur le pain béni

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il pleut beaucoup : il mouille à siaux

•

il ne faut pas être très brillant pour résoudre ce problème : ça ne prend pas la tête à Papineau pour résoudre ce problème

•

le vent souffle avec violence : il fait un vent à écorner les bœufs

• Maison Revivre PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM

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• Claude Gallichan

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FUCK, le vélo et la survie FUCK. C’est le mot qui est sor- Fais-toi voir. Ton chandail beige sau-

mon, ton manteau vert-de-gris et ta camisole olive pâlotte devraient être agrémentés d’une chic veste fluorescente. Sérieux.

Utilise tes yeux, tes oreilles, ton ins-

tinct, ton intelligence. Balaie constamment du regard la route, les intersections, les obstacles. Au risque de développer un torticolis de la cornée.

Tends l’oreille. Sers-toi de ta tête. Rouler de nuit en sens contraire du trafic en textant avec pas de casque? Peutêtre pas l’idée du siècle.

C

risse ton camp. Bon, désolé pour les gros mots. Quand on se retrouve dans l’angle mort d’un camion-benne, ce n’est pas le temps de polir son vocabulaire ni de penser aux oiseaux migrateurs. Mieux vaut s’extirper de là, au PC. Ne tolère jamais une situation qui ne t’offre pas de possibilités de sortie. Dans la vie, comme à vélo.

Koala. Le koala est un marsupial her-

bivore vivant en Australie qui raffole d’eucalyptus. La première lettre de son nom est le K. C’est la seule raison de sa présence ici. Poursuivons.

En parallèle, la sensibilisation des « autres » usagers de la route doit se poursuivre. Munir les poids lourds de dispositifs qui détectent les cyclistes dans les angles morts. Oui. Former, enseigner, parler. Oui, bien sûr. Construire des infrastructures qui intègrent le vélo. Parfaitement d’accord. Mais ces choses-là prennent du temps. D’ici là, on fait quoi? FUCK. C’est un coup de pédale dans la bonne direction. C’est se responsabiliser, avec les moyens du bord, en attendant que d’autres se responsabilisent, avec de grands moyens.

MATHIEU MEUNIER

© Iso Republic

ti de ma bouche quand un camion m’a effleuré le coude, à la frontière du Mexique, il y a quelques lunes.

L’odeur du diésel de proximité m’a hanté pendant quelques jours.

L’image de l’acier du mastodonte m’a par la suite visité au cours de fiévreux cauchemars. Je pédalais vers le sud.

J’avais du temps devant moi, de la sueur sur les tempes, de la liberté à revendre et pas beaucoup de pesos.

Entre deux motels miteux, je décidai de développer une technique qui, à défaut d’être infaillible, allait me permettre d’accroître mes chances de survie à vélo. Je constatai que, malgré ma persévérance et ma boule d’agressivité interne, je devais me résigner à perdre tout combat contre le parc routier. Il est rare que la personne à vélo sorte gagnante de ces duels inégaux et indésirables. Je tenais (et tiens toujours) à ce concept philosophique nommé si naïvement la vie. Pour mémoriser les fondements de cette technique révolutionnaire, j’emploie l’acronyme FUCK. Voici, en quelques lignes, l’essence de ces recommandations qui demeurent, malheureusement, toujours d’actualité pour les cyclistes de ce monde.

Il y aura toujours des automobilistes qui ouvriront leurs portières à l’improviste, des individus qui aiment détester les cyclistes, des situations routières complexes, imprévisibles.

Toujours. Faisons en sorte qu’il y ait aussi toujours des cyclistes qui circulent sur les routes. Toujours. Le vélo génère une trop grande quantité de ces microperles de bonheur pour en restreindre son utilisation par la peur.

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SEPTEMBRE 2018

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Ensemble, derrière ce décor, nous multiplions les possibilités.

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