La Quete_numero 205_juin 2018C

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Le magazine de rue de Québec Numéro 206 Juin 2018

© Antoine Godbout

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2016-06-09

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RADIO 89,1 WEB WWW.CKRL.QC.CA

SOMMAIRE ©NL_clowntriste@FrancineChatigny

DOSSIER CHOISIR

POUR LE PLAISIR DE LIRE

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Le clown triste

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« Est-ce que c’est toujours bon d’avoir le choix ? »

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Quitter les faux paradis

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14

Comment choisir?

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Humilité

16

Se lancer en affaires

25

Peuple chantant

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Angoisse

27

Le festival

30

En ces temps-là

17

La sobriété heureuse

18

Pas de choix

22

La résilience

23

Un jour ce sera l’été

24

Lettre

Petite puce, pardonne-moi

CHRONIQUES 06

Le poids de nos choix

12

Choisir ou choir

15

Est-ce que j’ai choisi ?

19 Choisir... la vie

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Le jeu de La Quête

21

La langue dans sa poche

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LA QUÊTE

© Archives Web

© illustration

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JEUX 03

PAGE COUVERTURE Photo : Antoine Godbout Conception graphique : Sandra Potvin

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel

d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rueLa !- Quête par des Vends le magazine

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots. facebook.com/laquete.magazinederue et issuu.com/laquete/docs

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FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

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ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L’INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette et Marc-Émile Vigneault JOURNALISTES Sébastien Agostini-Cayer, Jasmine Desrochers, Antoine Grenier, Pascal Lévesque et Vicky Plourde

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Hey toi!

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ÉDITEUR Archipel d’Entraide

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AUTEURS Pierre Lamarre Boucher, Julie Cartier, Dominic, Isabelle Drolet, Gaétan Duval, Michel Émond, François Gagnon, Normand Létourneau, Mariane Nolin, et Christiane Voyer

AUTEURS DES JEUX Hélène Huot et Jacques Carl Morin RÉVISEURS Benoit Arsenault, Francine Chatigny et Véronique Hardy

BÉDÉISTE Madeleine Aubin PHOTOGRAPHE Antoine Godbout INFOGRAPHISTE Sandra Potvin IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418-681-0284 www.stampa.ca COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d’Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

Journal La Quête

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Financé par le gouvernement du Canada

LA QUÊTE

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MOT DE LA COORDO

CHOISIR Si, à l’époque représentée sur notre couverture — note aux plus jeunes, Référendum de 1980 —, nous avions fait un autre choix, Québec ne serait pas aujourd’hui le théâtre de la plus inutile des représentations des huit pays réputés être les plus grandes puissances économiques du monde. Et si les puissants décidaient, dans un excès de lucidité, d’utiliser autrement les sous que leur confient les citoyens, les migrants ne se bousculeraient pas aux frontières de l’Occident ou du moins, ils y seraient mieux accueillis comme le rappelle avec justesse Martine Corrivault dans Le poids de nos choix...

que le malheur a frappé plus d’une fois dans sa vie, adhérerait sans doute à cette conclusion, car s’il rit de toutes les embûches qui ont jalonné son parcours, c’est un peu par choix, mais beaucoup par hérédité!

Conditionnés ou non, nous faisons tout de même des choix significatifs au cours d’une vie.

Pour Tarek, quitter les faux paradis en est un, tout comme pour Roger et Serge qui ont décidé d’embrasser la sobriété heureuse.

Bonne lecture et bon début d’été!

FRANCINE CHATIGNY

DES TRUCS POUR TRANCHER Avant d’assumer ses décisions, il faut d’abord les prendre. Pas toujours facile!

Madeleine Aubin, la gentille bédéiste qui a choisi les pages de La Quête pour publier en version papier le résultat de son brillant talent, illustre la technique infaillible pour faire un choix! Si vous en voulez plus — des dessins de Madeleine —, vous pouvez la suivre sur son blogue Pour mon ami Simon (pourmonamisimon.wordpress.com).

Pour remplir le devoir de citoyens qui s’imposera à nous à l’automne, on pourra toutefois peser le pour et le contre de manière un peu plus sérieuse. Que l’on se tourne vers les grands philosophes comme Machiavel et Montaigne ou vers les conseils de la confidente vedette du Journal de Montréal il peut être intéressant de s’arrêter et de réfléchir au processus décisionnel lui-même comme nous le propose Antoine Grenier et Jasmine Desrosiers... même si au final, nous y sommes pour peu dans nos prises de décision comme le suggère Claude Cossette dans sa chronique. Normand Létourneau, JUIN 2018

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LE POIDS DE NOS CHOIX

Le temps passe si vite: c’était quand, déjà, la vague de sympathie mondiale devant le cadavre d’un petit garçon noyé sur une plage de Turquie? En automne 2015. La Syrie, à feu et à sang. Les populations n’ont plus le choix et fuient. Le petit Alan Kurdi est une victime parmi tant d’autres, mais son image diffusée par les médias a ému la terre entière. À l’époque, le Canada se choisit un nouveau premier ministre jeune et sympathique, résolu à faire les choses autrement. À peine un mois plus tard, il s’engage à recevoir des milliers de réfugiés pour éviter un autre drame comme celui d’Alan et de sa famille. Pas le choix, il faut agir : la machine administrative suivra l’élan, croit-il. Aujourd’hui, plusieurs s’interrogent devant la tournure des événements. Parce que les « damnés de la terre » des temps modernes ne sont pas que Syriens. Ils viennent de plusieurs régions du globe et voyagent dans des conditions inhumaines. Les bonnes volontés individuelles ne suffisent plus à les accueillir mais tout se passe dans l’apparente indifférence des chefs d’États.

Ceux-là même qui débarquent chez nous pour un « sommet » où le problème reste sans doute absent du programme. Et aujourd’hui, et dans les mois à venir, les contribuables canadiens n’auront d’autre choix que d’observer le feu d’artifice des millions flambés pour assurer la sécurité de ces « grands » visiteurs au Manoir Richelieu. Si au moins ces réunions menaient à des esquisses de pistes de solution pour éradiquer certaines des causes de ces « dérangements » de populations forcées de partir pour chercher leur sécurité ailleurs.

Dans le documentaire Le rêve canadien, diffusé en avril à l’émission Enquête de Radio-Canada, une réfugiée africaine bloquée en Amérique centrale livre un message bien simple à notre premier ministre ainsi qu’aux dirigeants des grandes puissances de ce monde. « Pourquoi ils ne demandent pas aux chefs de nos pays de nous donner la sécurité à nous, leurs peuples? On ne serait plus obligés de partir. Tout ce qu’on veut, c’est une bonne vie pour nos enfants...».

Une autre avoue. « Avoir su que ce serait si difficile... mais je n’ai pas le choix. Je n’ai plus rien maintenant. J’ai pas d’autre choix que continuer...» Tout cela en ignorant qu’au bout du voyage, si elles y arrivent, rien ne garantit qu’elles seront autorisées à rester au Canada.

quoi ils s’embarquaient : dix pays à traverser, 20 000 km à travers jungles, forêts et faunes tropicales, rivières, montagnes et frontières à contourner avec des passeurs qui dévorent leurs dernières économies. Ensuite, réussir à entrer aux États-Unis, traverser le pays ... Qu’est-ce qui peut bien pousser ces gens venus d’Afrique, d’Europe, d’Asie, des Antilles même, à choisir pareille galère? Misère et espoir?

Géopolitique, abus de pouvoir, conflits locaux, intérêts économiques divers se retrouvent toujours à l’origine des grandes migrations, même à l’ère des voyages dans l’espace.

Les problèmes environnementaux s’ajoutent à la liste des causes et des enjeux. Et les actualités révèlent que même dans les contrées développées comme l’Amérique, des litiges liés à l’approvisionnement en eau potable se dessinent.

Ailleurs, des populations sont chassées de leurs terres par les conflits provoquées par ces questions. Mais on n’en parlera que si les grandes puissances s’en mêlent, au nom de leurs intérêts économiques.

En attendant, ici autour du Manoir Richelieu, quelques-uns des millions qui auraient pu servir à réorganiser adéquatement les services frontaliers canadiens, à mieux outiller les équipes d’Immigration Canada en matière d’information aux migrants, et celles qui s’occupent du traitement des demandes d’asile, ces millions-là iront à la sécurité de chefs d’État que le gouvernement canadien a choisi d’inviter pour discuter de... divers dossiers. Cela étant dit, on n’a pas d’autre choix que de bien recevoir ces gens-là. « Ça va nous mettre sur la carte!!! ».

Les plus cyniques souligneront que les sujets au programme des sommets résultent de dossiers déjà étudiés, triturés et traités par les fonctionnaires, accolés de recommandations soumises sans garantie d’efficacité ultérieure. Les choix ultimes relèvent des autorités supérieures dont les priorités ne sont pas toujours bien claires pour le commun des mortels. Même si c’est lui qui paye la facture. Pas le choix, c’est comme ça, mon pauvre Alan.

Mais quels sont, au juste, les mots de Jordi Bonnet, sur les murs du Grand Théâtre de Québec...?

MARTINE CORRIVAULT

Ceux qui ont accepté de parler ne soupçonnaient pas ce dans

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© Madeleine Aubin

POUR MON AMI SIMON

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CHOISIR DE RIRE

LE CLOWN TRISTE « Je cherche quelque chose, mais je ne sais pas quoi j’ai tout perdu... on ne trouve pas ce qu’on a perdu. » ̴Normand Létourneau

© FrancineChatigny

Camelot 3e Avenue Limoilou

« Aimes-tu ça toi la chasse à l’ours? » Quiconque connaît Normand Létourneau connaît son gag de la chasse à l’ours, et des tonnes d’autres farces, car Normand aime faire rire. Beaucoup. L’humour est le baume qu’il applique sur sa propre histoire, qui elle, est beaucoup moins drôle.

EFFLUVES D’AMOUR ET RELENTS D’ALCOOL Son histoire commence en 1944, dans le secteur Iberville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ses parents, Albert et Florence, ont respectivement 32 et 16 ans quand il naît.

Son père, un bon gars, quoiqu’un peu bagarreur, boit : toutes ses payes de mécanicien y passent. Pour nourrir Normand, et plus tard, son petit frère, Florence prend

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des pensionnaires. Dans l’espoir d’améliorer son quotidien — et dans le but inavoué d’éloigner Albert de ses « faux amis » —, Florence décide, en 1949, de déménager à Montréal.

Faute de moyens, la famille s’installe chez un oncle de Normand. Ils vivent à six dans un 2 et demi de Griffintown. Albert couraille moins, mais ne boit pas moins pour autant. Florence sombre dans la dépression. Les enfants sont placés chez des membres de la famille pendant six mois.

Entre-temps, Florence tente de retourner chez sa mère, qui la reçoit avec cette rebuffade : « Qu’est-ce que tu fais ici? T’as voulu le marier? Endure! » Guère plus de consolation en consultant un méde-

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cin qui lui suggère : « Vous devriez vous mettre à boire! » Pour comprendre cette prescription, il faut se remettre dans le contexte des années 50.

Quand Normand relate ces passages de sa vie, il s’interrompt régulièrement et précise, avec un ton empreint de douceur : « Papa n’était pas méchant, il se bagarrait avec les autres, jamais avec nous... J’ai aimé mon père! Ma mère était bonne vivante, elle était drôle Moumou… J’étais en amour avec ma mère, elle était tellement bonne! » Cette affection se traduira par le soutien qu’il apporte à ses parents avec qui il restera jusqu’en 1966, année où son père décède d’un cancer. Normand demande

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alors sa blonde Nicole en mariage, mais lui pose une condition : Moumou doit venir vivre avec eux.

LE DRAME FRAPPE… Pour payer les 60 $ par mois que coûte le loyer de la rue St-Joseph à Montréal, Normand exerce le métier de couvreur.

De plus, de deux à trois mois par année, il s’exile dans des chantiers où il trime dur, sept jours sur sept. Pendant ces contrats-là, il est logé et nourri — et il ne sort pas, insiste-t-il. Ses payes complètes sont envoyées à Nicole, qui demeure toujours avec Florence. Après quelques années de ce rythme de vie, Normand cumule un petit pécule qu’il investit dans la construction d’un chalet à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix. C’est là d’ailleurs qu’il célébrera son 5e anniversaire de mariage, célébration qui se terminera tragiquement.

Quand la famille réunie au chalet pense plutôt à aller dormir, Nicole, qui a encore envie de fêter, part à pied à une noce qui se déroule tout près, sur la route 223. Puis dans la nuit, un grand cri. La femme de Normand vient d’être happée... mortellement.

En racontant cette tragédie, près de 50 ans après qu’il l’a vécue, les yeux de M. Létourneau se remplissent de larmes qu’il essuie en chuchotant : « Elle m’a laissé dans marde… » Puis, il lève la tête, et dans un grand éclat de rire ajoute : « Ben c’est vrai, les enfants étaient encore aux couches. » Cher Normand!

Il s’installe alors avec son fils d’un an et demi et sa fille de trois ans et demi dans la nouvelle résidence de son frère et de sa belle-sœur. Ça se passe assez bien, jusqu’au jour où sa belle-sœur apprend que son mari a couché avec une autre femme, dans la famille proche, de surcroît. La belle-sœur de Normand tente alors de se suicider. À sa sortie de l’hôpital, où elle a subi des électrochocs, elle ne peut plus garder les enfants.

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Normand va alors cogner chez son parrain, où vit Florence depuis le décès de Nicole. Cette « solution » ne fait qu’un temps, et il doit alors se résoudre à placer ses enfants chez des étrangers. Même s’il les prend avec lui chaque fin de semaine et les amène au chalet le plus souvent possible, cela ne le satisfait pas : il veut ses enfants avec lui. Il décide alors d’aller vivre chez Madeleine — avec qui il n’est pas en amour — qui les accueille, ses enfants et lui. Peu de temps après, Normand emprunte de l’argent pour rendre le chalet habitable à l’année. Madeleine, ses enfants et la famille de Normand emménagent alors à Saint-Paul-de-l’Île-auxNoix. Pendant une dizaine d’années, la vie continue, avec ses hauts et ses bas.

LE DRAME FRAPPE (BIS) La fille de Normand, nouvelle détentrice d’un permis de conduire temporaire, insiste vivement pour prendre l’auto de son père. Juste pour aller au dépanneur, tout près, avec son chum. Normand finit par accepter. L’auto capote… et sa fille de 16 ans meurt sur le coup. Son chum, qui miraculeusement n’a subi aucune blessure, est inconsolable. Normand, qui n’arrive pas à le consoler, pas plus qu’il n’arrive à se consoler lui-même, l’envoie chez son père. Quand il apprend que le jeune homme a fait une tentative de suicide, Normand craque. « Là j’ai commencé à boire solide... » Même s’il pleure tout le temps, il continue à travailler, pour pourvoir au bien-être des enfants. « Je travaillais la semaine, et je me soûlais la gueule tous les vendredis en soirée. Le reste du temps, pour me changer les idées, j’étais coach de hockey. » Quand les enfants atteignent la majorité, Normand ne se retient plus. « Je buvais. Je voulais mourir, mais je ne savais pas comment, j’avais peur. J’allais dans les bars et je faisais un peu de trouble pour me faire casser la gueule... un coup de poing, ça aurait pu me tuer… » D’ailleurs, la fois où il est allé dans les anciennes cabines de danseuses du bar pour recruter des jeunes pour le hockey pendant qu’ils transigeaient de la drogue, son souhait s’est presque réalisé : il en a mangé toute une.

LA QUÊTE

Cet incident l’a conduit chez son médecin, qui après avoir pansé ses plaies, l’a dirigé vers l’hôpital psychiatrique. À la première rencontre avec le psychiatre, Normand demande : « As-tu perdu ta femme? As-tu perdu ta fille? Alors comment tu vas faire pour me soigner? » On lui accole le diagnostic de maniacodépressif, on lui prescrit du lithium, et on lui interdit de boire. Il suit sagement les recommandations de son psychiatre pendant 4 ans. Puis, lors d’une sortie avec Madeleine, il s’accorde un « petit » verre de vin. Il n’en faut pas plus pour qu’il recommence à boire… et que la prochaine mauvaise nouvelle l’enfonce encore plus dans la dépression. « J’M’EN VIENS DE TE CHERCHER MON OSTIE » En 1997, le frère de Normand reçoit un diagnostic de cancer de stade avancé. Cette annonce ébranle sérieusement Normand. « Un soir, je suis rentré dans le garage avec une caisse de 24 en me disant c’est à soir que ça se passe. J’ai fait un signe en haut pis j’ai dit j’m’en viens te chercher mon ostie, ça va faire l’injustice. J’ai fermé toutes les portes du garage, pis j’ai bu ma 24 en laissant tourner le moteur de mon camion. » Quand il s’est réveillé le lendemain matin, il était en beau tabar… Il s’est alors tourné vers les calmants offerts par son médecin pour traverser ce troisième deuil. La seule chose qui le retient à la vie, c’est sa mère. « Elle a dû se faire amputer une jambe. Mais en bonne clown, elle en riait. On était pareil tous les deux. » Florence, est décédée en 2000.

C’est à peu près au même moment que Normand a quitté Madeleine, a vendu sa maison à son fils (en lui disant qu’il était fier de lui), a dilapidé sa p’tite fortune et a commencé à « voyager », comme il dit.

C’est depuis ce temps qu’il cherche, qu’il cherche... sans cesser de rire.

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCINE CHATIGNY

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« EST-CE QUE C’EST TOUJOURS BON D’AVOIR LE CHOIX? » Voilà la question que pose Mathieu Robitaille, professeur en philosophie au cégep de SainteFoy. Pour y répondre, il se réfère à deux philosophes célèbres : Machiavel et Michel de Montaigne. Alors que le premier aimerait atteindre le « contrôle maximal », le second se contente, en certaines matières, de s’en remettre à la fortune dans le sens de hasard. Deux approches bien différentes aux conséquences, elles aussi, bien différentes.

Machiavel est un philosophe italien de la Renaissance (14691527). Son œuvre la plus célèbre, Le Prince, a été publiée en 1532.

Au chapitre 25, le penseur avance que « se laisser gouverner par la fortune [le destin] entraîne la passivité ». Au contraire, il suggère d’« être en position d’attaque face à la fortune », explique Mathieu Robitaille.

Cette prédisposition à l’attaque est souvent décrite comme la

clé du succès par certains, les hommes et les femmes d’affaires, par exemple. L’idée qu’il ne faut pas laisser les choses nous arriver, mais plutôt choisir ce qui nous arrive est ancré dans un certain imaginaire collectif. À l’inverse, certains croient que rien n’arrive pour rien, et qu’il faut donc chercher à tirer des leçons des événements auxquels nous soumet la fortune.

« Se laisser gouverner par la fortune [le destin] entraîne la passivité ». ~ Machiavel

Machiavel s’éloigne grandement de l’image classique de la vertu.

Il croit que l’homme vertueux est prudent lorsqu’il « tente de contrôler au maximum son environnement, de dominer les autres et de saisir les bonnes occasions », explique M. Robitaille. « Machiavel nous pousse vers le risque zéro », ajoute-t-il.

Il s’éloigne aussi de l’image classique de la fortune. « La fortune est souvent associée au vent dans la sagesse traditionnelle, en référence aux philosophes anciens qui s’intéressaient beaucoup à la question de la fortune et de son rôle dans la vie humaine », affirme Mathieu Robitaille.

Or, Machiavel propose plutôt l’image d’un « fleuve à la puissance destructrice ». L’homme vertueux est donc celui qui tente de « plier le fleuve à sa volonté ». « Il ne faut pas lui laisser le choix (au fleuve), il faut que nous lui imposions notre choix », précise M. Robitaille.

L’homme vertueux doit « être actif pour contrôler cette puissance destructrice ». C’est une vision de conquête où l’on pose des gestes pour soit retourner la fortune en sa faveur, soit l’empêcher de se retourner contre soi. Selon Mathieu Robitaille, Machiavel met « de côté la question de la moralité pour embarquer sur le terrain de l’efficacité et de l’utilité ». « PEU IMPORTE NOTRE PRUDENCE, LA FORTUNE A TOUJOURS LE DERNIER MOT »

© Archives WEb

Michel de Montaigne est un philosophe français de la Renaissance (1533-1592). Il propose une vision du monde différente de celle de Machiavel.

Pour Montaigne, « la fortune a le dernier mot ». « Mieux vaut Machiavel

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choisir ce qu’on peut choisir en cherchant à ce que ce soit le plus moral possible », résume le professeur de philosophie.

mement, il y a des éléments qu’on ne choisit pas, qui sont hors de notre contrôle et qui vont décider de l’issue ultime », dit Robitaille.

Ce qui est « le plus moral » se rattache ici à une conception plus classique de la vertu et de la moralité. Celle-ci implique « de poser l’action ou de faire le choix le plus juste, le plus droit, le plus beau possible », explique Mathieu Robitaille. Des mots qui rappellent les pensées des philosophes grecs Socrate et Platon.

« RIEN DE NOBLE NE SE FAIT SANS RISQUE »

M. Robitaille croit d’ailleurs que Montaigne s’inspire du courant philosophique du stoïcisme, qui remonte aux Grecs et aux Romains. Ce courant de pensée incite « à contrôler ce qui est à notre portée et à se détacher de ce qui est hors de notre portée ». En effet, Montaigne affirme qu’« ulti-

Cette citation célèbre de Montaigne est tirée du chapitre Divers événements de même conseil qui présente bien le rapport du philosophe avec la fortune. Alors que l’homme vertueux machiavélien veut éliminer les risques et « plier le fleuve à sa volonté », Montaigne croit, au contraire, que la noblesse de l’action humaine naît de cette absence de contrôle, de cette acceptation de l’incertitude.

Montaigne ne prône toutefois pas un abandon total à la fortune, ou, en d’autres mots, le rejet de notre capacité à faire des choix. « Il y a des choses qui méritent d’être contrôlées », selon Montaigne, mais « il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas choisir ».

Illustrons cela avec l’exemple du fleuve.

© Wikimedia Commons CC

Machiavel voudrait l’endiguer et installer des protections qui permettraient, par exemple, de vivre

à proximité du fleuve et d’exploiter ses ressources. Montaigne suggérerait plutôt de « profiter du fleuve quand il [est] favorable et [d’] accepter les moments où il ne l’est pas ». Endiguer le fleuve, c’est aussi se priver des loisirs qu’il peut offrir, selon le penseur français. Il nous invite donc à « ne pas voir le fleuve comme un ennemi », pense Mathieu Robitaille.

« Il y a des choses qui méritent d’être contrôlées [...] et des choses qu’il vaut mieux ne pas choisir ». ~ Montaigne

Une invitation qu’accepte le professeur. « Plus on veut contrôler et avoir des choix, moins on est satisfait de nos choix et plus on est tenté de revenir sur nos choix, bref, de vivre dans un malaise perpétuel ». Montaigne dit que « mieux vaut accepter ce que la fortune nous donne » et ne pas chercher à tout contrôler. « Le monde de Machiavel, au contraire, prône l’élimination du plus grand nombre de risques possible, le contrôle maximal ».

Pour Mathieu Robitaille, « vouloir tout contrôler, c’est une illusion de bien-être et de bonheur ».

ANTOINE GRENIER

Montaigne

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À 20 ans, j’entrepris mon premier grand voyage. Je quittai Québec équipé de mon fameux appareil-photo Canon. Je voulais y fixer mes plus beaux souvenirs. Ce ne fut pas long que la vie me posât une question : des merveilles que je découvrais, moi l’artiste, voulais-je en conserver une image sur papier? Ou me sentirais-je plus satisfait si je participais pleinement, avec tous mes sens, à la vie qui bat, c’est-à-dire sans caméra? Dur choix.

J’ai choisi d’abandonner mon beau Canon pour me rendre disponible, tous sens confondus, aux nouveautés que le voyage me proposait.

LA DOULEUR DE CHOISIR Les choix sont toujours difficiles à faire car choisir, c’est également renoncer. Choisir de vivre l’instant du voyage, c’était renoncer à ces instantanés que j’aurais collectionnés, à ce plaisir si prisé aujourd’hui de présenter une tranche de sa vie sur Pinterest ou Instagram.

d’affolantes rencontres, qu’adopter un programme d’études, c’est laisser tomber maints autres champs dans lesquels il pourrait s’épanouir.

Les choix conscients s’effectuent par le raisonnement mais certaines personnes sont incapables d’arriver à choisir, elles sollicitent de l’aide extérieure. Ainsi, certaines assurent que la vie résoudra leur questionnement… un jour, plus tard. D’autres font appel à la pensée magique : les dés, la tireuse de cartes ou le chamane.

D’autres confient cette responsabilité à Dieu qui tranchera leur dilemme.

Même réfléchi, un choix peut être arrêté avec plus ou moins de satisfaction, de justesse, de fermeté. Un ado qui choisit de lancer à sa jeune camarade « je t’aime » ne s’engage pas avec la même profondeur qu’un octogénaire qui susurre « je t’aime » à sa conjointe handicapée qu’il soigne depuis des années.

La vie tout entière est choix. Choisir de se lever et de faire la grasse matinée, de se mettre au travail ou de procrastiner. De continuer ou d’abandonner. De croire ou de douter. D’être heureux ou misérable. Et, ne pas choisir, c’est choisir de laisser les événements décider pour soi. Si on ne choisit jamais, c’est la vie en soi qui s’étiole. C’est choir.

Cela dit, chacun est responsable de ses choix. C’est pourquoi, suite à un « mauvais choix », certaines personnes sont torturées par les remords. Mais sachant ce que la science a révélé, auraient-elles vraiment pu choisir autrement? Il est facile, après coup, de penser « j’aurais dû faire un autre choix ». Mais, sur le moment, puisque ces personnes n’ont pas agi autrement, n’était-ce pas le choix qui s’est imposé? Il ne sert à rien de se morfondre en ruminations, sinon pour en tirer une leçon pour l’avenir.

Choisir est d’autant plus difficile que nos désirs sont souvent contradictoires. On croit que, pour faire le bon choix, il suffit d’analyser puis de conclure. Or, les sociologues ont montré que l’on choisit d’adopter les comportements de notre milieu social. Et les psychologues expliquent que ce sont les motivations inconscientes qui guident nos choix. Puis les neuroscientifiques pensent que nos choix sont la réaction directe aux stimuli électrochimiques qui se produisent dans le cerveau.

Cela prend une vie pour développer sa capacité d’arrêter des choix éclairés et profonds. À quel âge réalise-t-on que la vie entière ne suffira pas à goûter tous les fruits de la vie, qu’il faut choisir si l’on veut profiter pleinement du temps qui reste? Quand et pourquoi choisit-on de continuer sur un erre d’aller plutôt que de donner un coup de barre?

Comme l’a résumé le philosophe Jean-Paul Sartre, les arguments rationnels ne servent qu’à nous justifier après coup. « Quand on délibère, c’est que les jeux sont faits ».

LA PROFONDEUR DU CHOIX

À l’occasion, on pourra être appelé à faire un choix héroïque en sa propre conscience — et éventuellement seul contre la majorité silencieuse et paralysée. Le prix Nobel Czeslaw Milosz rappelle que « dans une pièce où tous se taisent dans un genre de conspiration du silence, une seule parole vraie retentit comme un coup de fusil ».

Jeune, il est normal que les choix soient difficiles. L’ado sent bien que dire oui à une relation, c’est renoncer à

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LA QUÊTE

CLAUDE COSSETTE

JUIN 2018

QUITTER LES FAUX PARADIS La vie n’a pas toujours été facile pour Tarek. Issu d’un milieu modeste, il sera initié à un jeune âge au monde des paradis artificiels. Les démêlés avec la justice, les séjours en maisons de probation et les problèmes avec les drogues feront trop tôt partie de son quotidien. S’ensuivra un parcours sinueux et parsemé d’embûches qui le mènera rapidement au bord du gouffre. Toutefois, malgré les épreuves qui semblaient insurmontables, Tarek fera preuve d’une résilience exceptionnelle qui lui permettra de vaincre l’adversité.

sans sommeil, de nombreuses absences au travail et une dépendance grandissante. « Je me suis retrouvé dans une situation où ma vie n’avait plus aucun sens. Ma conjointe m’avait quitté et j’étais sur le “bien-être” puisque mon horaire de consommation ne me permettait pas de garder un emploi. À partir de là, tout va très vite.

Ton corps crée une accoutumance à ce que tu consommes, conséquemment il t’en faut plus. Plus, ça coûte très cher. »

« Le problème avec la toxicomanie, c’est que tu ne la vois pas forcément venir. Tu penses avoir le contrôle sur ce que tu consommes, tu ne te considères pas comme un Tarek “junkie”. Par contre vient le jour où pour quelconques raisons tu essaies de ralentir. C’est à ce moment que tu réalises que tu as trop nourri le monstre et que maintenant, il te possède. » À l’époque, Tarek vivait avec sa petite amie et travaillait dans une station-service. Sans que cela l’inquiète trop, sa consommation hebdomadaire de méthamphétamines et de diverses drogues est rapidement devenue quotidienne. Consommation caractérisée par de longues nuits JUIN 2018

La situation dans laquelle se trouvait Tarek semblait sans issue. Un brouillard opaque et constant semblait couvrir son existence jusqu’au jour où le soleil traversa les nuages. « Dans mon cas, c’est l’instinct de survie qui m’a sauvé. Sans cet instinct c’était la morgue ou l’aile psychiatrique. Ça n’a pas été facile, le chemin du retour a été long. » La première démarche de Tarek a été de se joindre aux Narcotiques Anonymes (NA), un organisme sans but lucratif qui a pour mission d’aider les personnes dépendantes à arrêter de consommer. Il a aussi reçu un appui précieux d’amis et de sa famille, tout au long du processus. « Après environ un mois de sobriété et un peu de recul par rapport à ta situation, c’est vraiment à ce moment que tu prends conscience de toute l’absurdité de ton mode de vie. » © Sébastien Agostini-Cayer

Rencontré chez lui, rue Arago dans le quartier Saint-Sauveur, Tarek est souriant. Il est conscient qu’il a failli mordre la poussière. N’ayant rien consommé depuis plus de 3 ans, il travaille maintenant dans un restaurant et entrevoit son avenir avec optimisme.

Il parle de sa toxicomanie aisément et sans censure. Bien qu’il souhaiterait ne jamais avoir consommé, il est persuadé que le fait d’être passé à travers ces épreuves l’a, aujourd’hui, rendu plus fort.

« Ça devenait mentalement épuisant, du moins dans mon cas. J’avais l’impression que je me suicidais passivement. Je me voyais faire, incapable de combattre ma dépendance. Je pense honnêtement être passé très proche de faire une psychose. »

Le prix que paie un toxicomane n’est cependant pas uniquement monétaire. Tarek l’a découvert à ses dépens. Au cours de ses années de consommation, le jeune homme a perdu des amis, des petites amies, des collègues, mais aussi sa santé et son estime de soi. La consommation de psychotropes sur une longue durée engendre non seulement des maux physiques, mais potentiellement des troubles mentaux.

LA QUÊTE

Aujourd’hui, Tarek mène une vie épanouie qui contraste à ses années de consommation.

Il travaille, s’alimente bien et fait de l’exercice de façon régulière. Il habite toujours le quartier Saint-Sauveur et continue de participer sporadiquement aux réunions des NA. Pour lui, on ne saurait dire plus vrai que le dicton des NA : « Revenez, ça marche! »…

SÉBASTIEN AGOSTINI-CAYER

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COMMENT CHOISIR?

TROIS CONSEILS PAR LOUISE DESCHÂTELETS

1. FAIRE LE VIDE Un dilemme suscite généralement un tourbillon d’émotions et crée un climat d’incertitude. Ces états d’esprit brouillent les pistes de solution et engendrent un stress nuisible à la prise de décision.

C’est pourquoi il est important de se distancer du problème pour ainsi voir la situation dans son ensemble et éventuellement poser les actions en conséquence. « Il est essentiel de ne jamais agir sur un coup de tête pour prendre une décision importante qui affectera la suite de sa vie, car c’est la meilleure façon de se tromper. Il faut s’assurer d’être dans un état relativement stable, sans fatigue excessive et sans état de crise extrême », suggère Mme DesChâtelets.

Pour atténuer cette pression et arriver à voir la lumière au bout du tunnel, certains favorisent les

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Lavigueur

activités physiques, tels le yoga ou la course. D’autres préféreront s’isoler avec leurs écouteurs aux oreilles. S’aérer l’esprit lors d’une promenade en plein air est également une méthode à privilégier.

Autrement dit, toutes les activités sont bonnes pour prendre du recul et mettre un peu d’ordre dans ses idées.

© Guy

Qu'ils soient petits ou grands, bons ou mauvais, la vie n’est formée que de choix. D’ailleurs, on entend souvent dire que notre chemin se définit en fonction de ceux-ci. Alors que certains s’imposent d’eux-mêmes, d’autres se transforment en véritable casse-tête. Pour cheminer de manière éclairée dans ce processus parfois complexe qu’est la prise de décision, Louise DesChâtelets, reconnue comme étant la confidente la plus appréciée des Québécois depuis 17 ans grâce au Courrier du Journal de Montréal, partage avec nous trois conseils qui pourraient nous être utile lors de dilemmes futurs.

2. PRENDRE CONSEIL Mme DesChâtelets ne croit pas que de se renfermer sur soi puisse être la solution optimale pour considérer toutes les avenues qui s’offrent à nous. « Il faut demander l’avis du plus grand nombre de personnes en qui l’on a confiance et qui nous semblent avoir une opinion pertinente sur le choix qu’on a à faire. C’est la façon la plus laborieuse, mais la meilleure pour “se faire une tête”, comme on dit. Plus on a de points de vue, plus on a de chance de faire le bon choix », juge-t-elle.

Elle précise toutefois que ce n’est pas le nombre d’opinions récoltées qui importe, mais plutôt la variété. « Il faut donc éviter de ne demander l’avis qu’à des personnes qui nous diront ce que nous voulons entendre », poursuit-elle.

3. S’ÉCOUTER Considérer l’avis d’autrui peut s’avérer pertinent, mais, au final, le choix ultime ne repose que sur soi. « Un choix ne sera jamais le même pour tout le monde ni le même dans toutes les circonstances de vie », rappelle Mme DesChâtelets. Une prise de LA QUÊTE

Louise Deschâtelets

conscience des désirs qui nous animent est alors primordiale.

Certains diront qu’il suffit d’écouter la « petite voix » qui se fait entendre au fond de notre être. Mme DesChâtelets, elle, est mitigée quant à son existence. « Une chose m’apparaît claire cependant, c’est que si cette “petite voix” se fait insistante et qu’on la fait taire au profit d’un aspect de soi que l’on sait nuisible à notre évolution personnelle, on va payer le prix tôt ou tard », explique-t-elle.

De son côté, elle fait valoir une tout autre vision de l’écoute de soi. « Il faut voir à faire coïncider les trois niveaux d’être qui composent notre personne, soit la tête (le rationnel), le cœur (l’émotif) et les tripes (le sensitif). Si l’un des trois niveaux se rebiffe et donne des signes de désaccord face à la décision que l’on va prendre, cela signifie que la réflexion n’est pas terminée, puisque l’harmonie ne règne pas en nous », en conclut Mme DesChâtelets.

JASMINE DESROCHERS

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L’ESPOIR AU CUBE EST-CE QUE J’AI CHOISI? •

de naître le 11e garçon d’une famille de 15 enfants?

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d’être élevé avec et par une grande sœur et sept grands frères?

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de vivre ma petite enfance insignifiante dans l’environnement de mes trois petites sœurs chéries et tant désirées?

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de quitter la maison familiale à 12 ans pour aller demeurer une année entière chez ma grande sœur à Elliot Lake en Ontario (sous prétexte d’apprendre l’anglais…?)

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de quitter définitivement, à 16 ans, la maison familiale du rang 4 de Saint-Félix-de-Dalquier près d’Amos (sous prétexte de demeurer en ville pour mon travail…?)

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de subir ma première expérience sexuelle à l’âge de 17 ans au hasard du jumelage des chambres de visiteurs de LG2 sur le territoire de la Baie-James (avec un vieux « bonhomme » de passage qui travaillait pour Hydro-Québec?) de quitter Amos pour venir étudier à Québec parce que mon programme d’étude en Arts graphiques n’existait alors pas en Abitibi?

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de compléter un DEC en éducation spécialisée et un BAC en psychoéducation (pour avoir une carrière à la hauteur des attentes parentale et familiale?)

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de fonder une famille sous la pression de ma propre famille afin de prouver à tout ce beau monde que je suis « un homme, un vrai, avec du poil dans’raie? » (expression familiale machiste).

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de vivre une psychose, d’être attaché sur une civière par les policiers avant d’être hospitalisé en psychiatrie et gardé en isolement dans une chambre à porte barrée pendant toute une semaine avant d’atterrir?

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d’être surmédicamenté (aldol, séroquel, ziprexa, ativan, imovan, lithium, épival, neurontin, fentanyl, etc.)

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de « mourir pour l’éternité avec mes peurs » ou de « vivre ma vie ici, maintenant »?

Est-ce que j’ai choisi…?

STOP! C’est ici que la question s’arrête et que je choisis la vie!

Maintenant, cette vie que j’ai choisie, je la vis à mon goût. Depuis, je me reconstruis.

J’ai choisi de divorcer après 17 belles années de mariage et trois merveilleux enfants.

Diagnostiqué bipolaire depuis plus de 21 ans.

Grand-père depuis maintenant 9 et 5 ans.

Amoureux d’un homme extraordinaire depuis maintenant 19 ans.

Fier de l’homme que je suis devenu, de la vie que j’ai choisie.

J’assume ma différence simplement, librement depuis que « la Folle du logis » a tenté de prendre le contrôle et que je l’ai apprivoisé pour m’en faire une alliée. Je l’ai lentement accompagné vers un retour au sommeil lui promettant de veiller sur elle.

Choisir c’est possible. Espérer se reprendre en main après un coup dur c’est réaliste et réalisable. « Y en aura pas d’facile » comme disait Olivier Guimond, mais, le rétablissement pour moi c’est concret. Je suis bipolaire c’est un fait, mais pas une fatalité.

J’ai appris à canaliser mes énergies, à surmonter la honte et la culpabilité, et à reconstruire une image de moi positive. Je me suis retroussé les manches et je recolle les morceaux. Je reprends des engagements envers moi-même et je respecte les limites que j’ai moi-même fixées pour retrouver mon équilibre. Je me suis bien entouré. Je me suis progressivement réapproprié mon pouvoir personnel.

J’ai conscience que je ne pourrai admirer l’ensemble du « puzzle » qu’une fois le dernier morceau assemblé. La tâche demeure colossale, mais tellement vivifiante, gratifiante et valorisante. J’embrasse la vie un jour à la fois.

Choisir la vie signifie pour moi assembler les morceaux un à un, avec patience, confiance et amour, imaginant dans ma tête l’ensemble prendre forme de pièce en pièce, créant une image grandiose et unique qui, inévitablement, continuera d’évoluer jusqu’à mon dernier souffle.

Est-ce qu’on peut choisir la vie?

Ma réponse est simplement, OUI.

© illustration

Vigno

MARC ÉMILE VIGNEAULT

« Quand vous choisissez l’espoir, tout est possible. » Christopher Reeve

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LA QUÊTE

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SE LANCER EN AFFAIRES

Selon l’Indice entrepreneurial 2017, rapport réalisé auprès de 17 530 répondants par la Caisse de dépôt et placement du Québec en 2017, Léger Marketing et l’Institut d’entrepreneuriat de la Banque de Montréal, 47,9 % des jeunes de 18 à 34 ans auraient l’intention de créer ou de reprendre une entreprise comparativement à une intention entrepreneuriale de 21 % de la population totale interrogée. Ces chiffres apparaissent encourageants pour la relève. « C’est une excellente nouvelle.

Pour la région de Québec, c’est très porteur pour l’avenir », affirme Michel Paradis, directeur en entrepreneuriat et à l’international de la Chambre de commerce de Québec. « Ce qui pousse les gens à se lancer en affaire, c’est la volonté de pouvoir se réaliser et d’exercer leur créativité », poursuit-il. Il croit aussi que le transfert d’entreprises, des entrepreneurs plus âgés vers les plus jeunes est à prendre en compte. La relève devient dès lors nécessaire pour les vétérans qui ne veulent pas délaisser leurs entreprises ni leurs employés.

Actuellement, le gouvernement du Québec fournit les ressources et multiplie les initiatives pour encourager les jeunes à se lancer en affaire ou assurer la pérennité des entreprises déjà existantes, comme le programme Jeunes volontaires, un programme issu d’Emploi Québec, qui aide financièrement les jeunes entrepreneurs tout en leur fournissant du mentorat pour leur projet. Le gouvernement finance aussi des programmes de formation à la création d’entreprises donnés par des organismes sans but lucratif comme Entrepreneuriat Québec. La Chambre de commerce de Québec, quant à elle, tente de soutenir les nouveaux entrepreneurs notamment en les aidant à

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se bâtir un réseau, ce qui est fondamental au démarrage d’entreprises, selon Michel Paradis. Il les encourage d’ailleurs à intégrer les chambres de commerce locales pour se faire des contacts dans un contexte économique favorable à l’emploi.

En effet, en 2017, selon Québec International, une agence de développement économique qui compile des statistiques sur la région de Québec, 4 300 nouveaux emplois ont été créés à Québec. Selon Michel Paradis, il y a eu une croissance constante sur le plan de l’emploi ces dernières années, ce qui représente un climat propice aux nouvelles entreprises pour se développer.

Ce climat économique favorable est

humain, et ce, partout dans le monde.

Cette globalisation nécessite que les entrepreneurs se démarquent et soient compétitifs puisqu’ils rivalisent désormais avec le reste de la planète. À l’échelle canadienne, il faut aussi dire que le Québec stagne sur le plan de la création d’entreprises contrairement au reste du Canada. En 2011, le Québec constituait environ 23 % des entreprises canadiennes, pourcentage qui est descendu à 19 % en 2015, selon une étude réalisée par le Service du développement économique de Montréal. Il est aussi à noter qu’en 2017, selon « l’Indice entrepreneurial », il n’y a eu que 9,4 % de la population interrogée qui a entamé des démarches pour

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Plus que jamais médiatisé, l’entrepreneuriat est valorisé notamment avec des émissions comme Dans l’œil du Dragon à Radio-Canada qui permet de faire connaître des entrepreneurs ambitieux à la recherche d’investissements, de mentorat et, bien entendu, de publicité. Le monde des affaires se popularise auprès du public et attire de nombreux jeunes.

pourtant à double tranchant puisque les entreprises vivent des pénuries de main-d’œuvre et vont jusqu’à courtiser des travailleurs issus d’autres régions où le taux de chômage est un peu plus élevé. Ainsi, lors de la dernière édition de la Foire de l’emploi de Québec de 2018, des travailleurs prêts à se faire séduire par des employeurs de la région étaient venus de Montréal en autobus nolisés expressément pour l’événement. Il s’agit d’un des principaux défis des entrepreneurs, selon Michel Paradis qui croit que ce besoin peut être pallié par la globalisation, qui permet plus facilement de trouver du capital

LA QUÊTE

créer ou reprendre une entreprise, dont 14,1 % parmi l’échantillon de jeunes interrogés. Ces statistiques seraient biaisées par le fait que plusieurs des répondants ayant entamé des démarches pour créer et reprendre des entreprises étaient déjà des entrepreneurs. S’il y a un progrès, il apparaît donc bien mince malgré la multiplication des initiatives publiques visant à encourager la création d’entreprises, notamment chez les jeunes malgré la volonté de plusieurs de se lancer en affaires.

PASCAL LÉVESQUE

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ALCOOLIQUES ANONYMES

LA SOBRIÉTÉ HEUREUSE Dans mon bureau, Serge et Roger, avec respectivement 22 et 28 ans non pas d’âge, mais de sobriété, ne tarissent pas d’éloges envers les Alcooliques anonymes (AA) qui leur ont redonné la liberté. Forts de leur expérience, les deux gaillards, qui s’investissent dans l’organisation régionale, souhaitent faire connaître au plus grand nombre ce mouvement d’entraide entre pairs.

D’emblée, Serge précise que le mouvement auquel il appartient ne rivalise pas avec les centres de désintoxication. Les AA se veulent un outil supplémentaire à la disposition de ceux qui considèrent leur consommation d’alcool problématique ou qui admettent souffrir de la maladie de l’alcoolisme.

Maladie, vraiment? C’est du moins ce qu’a démontré une étude dont les résultats ont été publiés en août 2016 dans le journal Molecular Psychiatry : la dépendance à l’alcool serait provoquée par la réduction de l’activité d’une enzyme (Prdm2) qui joue un rôle entre les neurones du cortex préfrontal. « Cette dépendance est évolutive et irréversible », ajoute Serge. Tant qu’une solution médicale réelle ne sera pas proposée, l’abstinence totale demeure la seule voie de salut, mais être abstinent dans une société comme la nôtre n’est pas chose aisée. Pour combattre cette maladie de déni, « Demain, j’arrête..., mais demain n’arrive jamais parce qu’on est toujours aujourd’hui », comme l’illustre Roger, les AA proposent un programme d’entraide menant à l’abstinence.

L’ENTRAIDE L’entraide s’avère la force des AA qui accueille des hommes et des femmes de tous les milieux. « Saoul au cognac ou à la bière, on est tous égaux », lance Roger. Les groupes de rencontres et le parrainage sont les deux formes d’entraide préconisée au sein du mouvement. Ce soutien entre pairs est essentiel dans la démarche vers le rétablissement, mais pour maintenir une vie sobre, la reconnaissance d’un être supérieur demeure l’élément incontournable selon la philosophie AA. UN MOUVEMENT RELIGIEUX? Dans une société où plusieurs militent pour la laïcité, cette nécessité semble à contre-courant. Elle doit même être rébarbative à certains, non? Serge et Roger s’animent lorsque l’on aborde le sujet. Selon eux, le mouvement est es-

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sentiellement spirituel et non religieux. « On demande l’aide d’une puissance supérieure, mais chacun peut la concevoir comme il veut. Ça peut être Dieu tel que la personne le conçoit, mais ça peut être l’esprit du groupe, un arbre, soi-même », maintient Serge. Ainsi, chaque membre est libre d’appartenir à une religion existante, d’être ou non pratiquants, athées (qui croient à la non-existence de Dieu) ou même agnostiques (qui ne sait pas et n’est pas capable de savoir si Dieu existe).

LES GROUPES DE RENCONTRES Dans la ville de Québec, une centaine de réunions, réparties dans quatre districts (Québec, Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport), se tiennent chaque semaine. Puisque chaque groupe est autonome, l’approche, notamment la manière d’aborder l’aspect spirituel, peut différer légèrement.

La taille des groupes varie également, certains groupes comptent de 5 à 6 personnes alors que d’autres peuvent compter une quarantaine, voire une centaine de personnes.

À propos Fondé aux États-Unis en 1935 par Bill W. et le docteur Bob, le mouvement des Alcooliques anonymes est présent dans 160 pays.

LE PARRAINAGE Les réunions permettent de se faire des amis qui ont assumé leur alcoolisme, qui ont pris les moyens pour devenir abstinents et qui comprennent la réalité de l’alcoolique : ils sont les mieux placés pour accompagner un alcoolique vers la sobriété. Les anciens prennent souvent un nouveau sous leurs ailes et deviennent, ce que l’on nomme dans le mouvement, un parrain. Le grand avantage du parrainage est le soutien individualisé. « J’ai le même filleul depuis 20 ans. Quand il ne va pas bien, il peut m’appeler à la maison », confie Serge.

Ces duos parrain-filleul favorisent également les échanges plus intimes essentiels pour libérer les émotions, responsables à 85 % de la dépendance, selon Roger qui conclut : « Le nouveau est important. Aider un nouveau, c’est s’aider soi-même en se rappelant d’où l’on vient ». Un rappel à ne pas perdre sa liberté.

Les Alcooliques anonymes Tél. : 418 529-0015 http://aa-quebec.org FRANCINE CHATIGNY

Enfin, différents modèles de réunion sont offerts : réunions ouvertes à tous qui consistent généralement en des lectures, suivi du partage par un membre et réunions fermées qui s’adressent uniquement aux alcooliques et qui prennent différentes formes (discussions et réflexions autour d’un thème, avec conférencier) ou étude du Gros livre des AA qui renferme la base du programme. « Il est important d’essayer différents groupes jusqu’à ce qu’on trouve le sien, celui où l’on se sent bien », insiste Serge.

S’INTÉGRER Il peut être intimidant de se présenter à une réunion et certains préfèrent s’y rendre avec un participant. Il faut toutefois savoir qu’en se présentant seul, le nouveau sera très vite accueilli par un membre. Les personnes en état d’ébriété sont admises à la condition qu’elle reste calme et qu’elle ne gêne pas le bon déroulement de la réunion. Les AA ne refusent personne.

LA QUÊTE

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ÉDUCATION ET AUTISME

PAS DE CHOIX En apparence, Dylan, 19 ans, ressemble aux autres garçons de son âge. Il parle, marche et est en bonne santé. En discutant avec lui, on apprend qu’il n’a qu’une troisième année, qu’il n’étudie et ne travaille plus. Dylan fait partie des 1,4% des personnes au Québec atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA).

fiée pour créer des classes spécialisées et adaptées à leurs besoins. Conséquemment, des élèves ayant une déficience intellectuelle, un trouble de comportement, ou un trouble envahissant du développement peuvent se retrouver dans le même local et recevoir le même service même si leurs besoins sont différents.

Pour toutes ces raisons, Dylan quitte l’école avec le consentement de ses parents. Malheureusement, aucune autre option n’est possible pour lui : ses apprentissages ne sont pas assez avancés pour lui permettre d’intégrer un Centre d’éducation des adultes et aucune classe spécialisée dans sa région n’accueille des jeunes atteints d’un trouble du spectre de l’autisme.

LE MANQUE DE MOTIVATION Le TSA se définit par trois éléments principaux : les troubles de comportement, de l’opposition et l’absence d’émotions. Pour le jeune homme, les difficultés d’apprentissage scolaires, sociales et communicationnelles sont les symptômes les plus apparents.

Malgré cela, il conduit, cuisine, et se débrouille seul dans une multitude d’activités. Cependant, Dylan ne va plus à l’école depuis deux ans déjà, faute d’avoir trouvé la place qui lui revient dans le réseau scolaire.

Or, l’intégration à la nouvelle classe n’a pas été un succès. Le jeune homme n’avait pas l’impression d’être suffisamment encadré. « Les consignes n’étaient pas claires et je ne me sentais pas appuyé par mes enseignants ». Également, la relation avec les élèves de sa nouvelle classe était tendue. « Je ne me sentais pas intimidé, mais les autres pouvaient être tannants avec moi ».

Les parents de Dylan croient que la situation est injuste. Par conséquent, son père n’a d’autre choix que de déménager dans une autre municipalité afin que son garçon puisse continuer d’aller à l’école jusqu’à 21 ans. « Dans ce cas-ci, ce n’est pas une question de choix, il n’y a rien d’assez adapté qui peut faire progresser notre garçon dans les services que la commission scolaire nous offre ».

Dylan souhaite que sa nouvelle école puisse mieux répondre à ses besoins.

Il ne sait pas encore précisément ce qu’il choisira comme métier : peutêtre un « Ghostbusters », c’est-à-dire un chasseur de fantôme. Le jeune garçon reste optimiste quant à l’avenir et à ses projets.

VICKY PLOURDE

© Archives Web

À Dégelis, petite ville du Bas-StLaurent d’où il est originaire, les services se font plus rares que dans les grands centres. Dans le réseau scolaire québécois, les personnes ayant un handicap peuvent aller à l’école jusqu’à l’âge de 21 ans. Passé cette période, leur sort tombe entre les mains de leurs familles ou d’organismes. Certes, l’école secondaire de son village regroupe une classe pour les personnes ayant un handicap. Hélas, la clientèle n’est pas assez diversi-

LE DÉMÉNAGEMENT Il y a quelques années, Dylan a commencé à ressentir un malaise dans la classe qu’il fréquentait. Pas assez stimulé dans sa classe, il a jugé ne pas apprendre assez rapidement. « Je voulais avancer, mais j’avais l’impression qu’il n’y avait rien pour me stimuler ». Avec l’aide de ses parents et la direction de son école, il change de classe pour évoluer dans un nouvel environnement qui le stimulerait dans ses apprentissages et l’atteinte de ses objectifs.

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LA QUÊTE

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CHOISIR... LA VIE

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La vie est une suite de choix, avec ou sans conséquence pour l’avenir. Nous sommes confrontés quotidiennement à faire des choix. Et souvent, il en va de sa vie, de sa santé, de son bien-être, de son avenir, et même de l’avenir de ses descendants. Tout choix demande une certaine réflexion sur les répercussions qu’il pourrait engendrer. Dans certains cas, choisir demande une grande maturité.

TRAVAIL

façon dont la personne envisage les situations, la nature de ses relations avec son entourage et sa famille. En regardant bien les deux êtres qui ont conçu votre partenaire, n’oubliez pas qu’il aura, dans 20 ou 30 ans, l’assaisonnement de ses antécédents génétiques. Dépendamment de vos projets de vie, vos enfants auront aussi des traits ancestraux. Si toutes les situations décrites vous fascinent, alors vous êtes l’heureux gagnant d’une union parfaite si vous acceptez les qualités comme les défauts.

UN LIEU POUR VIVRE

Choisir une profession est parfois une tâche difficile, mais il ne devrait pas en être ainsi : pour être heureux, nous devrions être libres de faire ce que nous aimons.

Le travail, quel qu’il soit, ne serait ainsi plus un travail mais un divertissement. Celui qui ne ressent pas une passion pour ce qu’il fait ne peut atteindre le bonheur.

Le travail bien fait mène au succès. Je me permettrai ici une citation d’un homme admirable et déterminé. « Le seul endroit où le succès vient avant le travail c’est dans le dictionnaire. » (Steve Jobs) AMOUR L’amour est la pierre angulaire de la vie. D’où l’importance de faire le bon choix qui mérite une méditation assez sérieuse. L'union de deux personnes doit représenter une force. Or, l’expression « tomber en amour » m’intrigue passablement. Le fait de tomber est loin de représenter une force, mais bien une faiblesse. D’un autre côté, tomber est loin d’être un choix. À ce propos, il me vient à l’esprit la première leçon de ma toute première journée d’école. Mlle Vaillancourt, mon enseignante de première année, demanda au petit Émilien : « Toi Émilien, est-ce que tu l’aimes beaucoup ta maîtresse d’école?

-Ho! oui je l’aime beaucoup, ma maîtresse d’école. » Mlle Vaillancourt fixant l’interrogé : « Comment peux-tu m’aimer, Émilien, puisque tu ne me connais même pas. »

Au Canada, ce lieu pour vivre s’appelle une habitation, avec le climat rigoureux de l’hiver, il serait difficile de s’en passer. Les choix sont de plus en plus multiples, un logement, un loft, un condo, une maison, construction temporaire ou permanente. Quoi qu’il en soit, un jour ou l’autre vous serez confrontés à cette situation. Ce qui importe le plus, c’est que l’endroit qui sera votre choix doit répondre à votre mode de vie. Les critères suivants sont de la plus haute importance. En premier lieu, la luminosité. Si vous y tenez, vérifiez l’orientation solaire.

Ensuite, la proximité des services. Il n’est pas toujours très drôle de courir une certaine distance pour les nécessités quotidiennes : à prendre en considération si vous voulez économiser du temps. Êtes-vous nomade ou sédentaire? Le nomade peut s’adapter à plusieurs situations, les critères précités sont moins importants pour lui. Dans le cas du sédentaire, qui dans notre civilisation devient de plus en plus rare, le choix d’une habitation demande bien des méditations. Les matériaux utilisés doivent avoir une bonne résistance afin de ne pas passer sa vie continuellement dans un chantier. Je connais certaines personnes pour qui une maison, c’est pour la vie, voire plusieurs générations.

LE CHOIX FONDAMENTAL C’est le choix que toute personne « normale » devrait faire, celui de la vie. En ce qui me concerne, l’aide à mourir, NON merci.

Voilà une leçon qui m’en a appris beaucoup sur Bon choix! l’amour. Pour aimer vraiment, il faut connaître les différentes facettes de l’être aimé. Outre la première impression physique, il y a les habitudes de vie, la

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LA QUÊTE

PHILIPPE BOUCHARD

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Idéalement, le jeu de la Quête et La langue dans sa poche sont en vis-à-vis

LE JEU DE LA QUÊTE LE JEU DE LA QUÊTE par Jacques Carl Morin

PAR JACQUES CARL MORIN Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des définitions, des indices ou des lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grise CE JEU CONSISTE À REMPLIR HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET représente une lettre qui estLES à laRANGÉES fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du20mot Àsuivant.

L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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Verticalement :

VERTICALEMENT :

1- Cinéaste québécois réalisateur de *Blade

1- Cinéaste québécois réalisateur de Blade Runner 2049.

5- Nom de huit rois d’Angleterre. Cap de Québec. Un petit peu (NATTENIT).

Runner 2049*.

20- Grade militaire d’officier subalterne.

20- Grade militaire d’officier subalterne.

6- Gros nuage gris porteur de pluie. Jugement, verdict (EEENNCST). Artisan qui fabrique des meubles.

Horizontalement:: HORIZONTALEMENT

7- Petit lac peu profond. Chant religieux des Noirs des États-Unis. Quadrilatère dont les côtés ont tous la même longueur. Outil, appareil, machine.

1- très élevé passequi au-dessus vallée d’une vallée (AIUCDV). Préservatif masculin.

1- Pont Pont très qui élevé passed’une au-dessus 8- Planète. Liquide très sucré. « ________ et lon(AIUCDV).

Préservatif masculin.

Six ____ ____ quatre font deux. Ingénieux,quatre perspicace. gueur de temps font plus que force ni que rage ». font deux. Ingénieux, perspicace.

Volcan sicilien.

2- Générique Générique musical (DANIFICIT).

2- musical (DANIFICIT).

Aller au-delàAller de est plié.

(CHRANIRF). Rebord d’un objet qui est plié.

3- Chaîne de montagnes située au Québec. Période de temps anormalement sec.

4- Graisse. Plateau sur lequel on joue aux dames. Rocher émergeant d’un point d’eau. Étui, gaine (ARROUEFU)

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Six

au-delà de (CHRANIRF). Rebord d’un objet qui 9- Fanfaron (DRANTAV). Trouver. Qui a les cheveux roux.

10- Prénom du président de la République française. Le L dans le sigle OSBL. Terme affectueux pour appeler son petit frère.

LA QUÊTE

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la langue dans sa poche PAR HÉLÈNE HUOT LA SAGESSE PROVERBIALE

À force de choisir, on finit par se tromper.

(Proverbe provençal) QUESTIONS DE CHOIX… 1. Quelle expression connue convient à chacune des situations suivantes : a. b.

c. d.

e.

4. Une partie de scrabble?

Dans une alternative où rien n’est bon.

En cas d’indécision devant une alternative, on prend généralement la plus mauvaise action.

Choisir avec le plus grand soin.

Entre deux solutions opposées, il n’y a pas de troisième réponse : il faut faire son choix.

Pas le choix, il faut se résigner.

Déplacez les lettres et découvrez le mot de sept lettres (un verbe relié à notre thème) : ADEOPRT. CDDEEIR. CHIIORS. DEENPRR. ILOORUV. 5. Le Choix du Président est une marque canadienne qui regroupe plusieurs « produits maison » ou « produits maisons », faites votre choix…

6. « Je n’aime pas l’idée d’avoir à choisir entre le ciel et l’enfer : j’ai des amis dans les deux. » L’humoriste auteur de cette phrase est :

2. Une viande de surchoix est : a. de première qualité b. choisie par le plus grand nombre de consommateurs c. offerte en surabondance

a. Yvon Deschamps b. Coluche c. Mark Twain

3. La langue française ne comprend que quelques mots qui se terminent par « oix », comme choix, noix, croix, voix, qui sont très connus, et aussi mirepoix. Un ou une mirepoix est : a. une matière visqueuse à base de goudron ou de résine; b. une préparation culinaire à base de légumes et d’épices; c. un produit à base d’amidon qui sert à empeser le linge.

7. Le verbe « choisir » se conjugue exactement de la même manière au subjonctif présent et au subjonctif imparfait.

Vrai ou faux?

« Nous traitons injustement l’ennui. Ne rien faire, n’avoir rien à faire, n’aller chez personne et n’attendre la visite de personne, autant de choses honnies sans que nous sachions vraiment pourquoi.

Nous vivons dans un monde si excité que plus personne ne sait pourquoi il danse et après quoi il court. Je soutiens au contraire qu’il est heureux celui qui peut se permettre d’arrêter. Il faut du temps pour soi. Car ce qu’on appelle des creux, ce sont en réalité des calmes. […] L’âme aime la tranquillité. C’est elle après tout qui va la négocier, l’interminable éternité. » (2009)

©Antoine Godbout.

QUI SUIS-JE?

J’attends de vos nouvelles…

Pour dire son mot ou donner un autre son de cloche, rien de plus facile, écrivez à hhgodbout@gmail.com. Merci à vous !

Les réponses des deux jeux : page 29

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LA RÉSILIENCE

J’ai beaucoup d’admiration pour les personnes résilientes; lire leurs biographies, les écouter en conférence, voir à la télévision leurs milieux de vie difficiles et découvrir comment elles s’en sont sorties. Elles sont contraintes de vivre la guerre, la violence sous toutes ses formes. Elles doivent coûte que coûte protéger leurs enfants, les nourrir, trouver un abri. Elles sont victimes pour toutes sortes de raisons : politiques, financières, sociales, mais font tout en leur pouvoir pour échapper à leur sort. Leur goût de vivre est tellement authentique, profond…! Des hommes, des femmes qui vivent en « choc post-traumatique » qui demandent l’aide nécessaire pour

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Oui, il existe tellement de solutions pour nous aider à sortir de nos périodes difficiles, de nos états dépressifs. Quelques exemples : aller marcher dans la nature, faire du bénévolat, aller manger au restaurant avec un ami, jardiner, lire, écrire, prier, méditer, écouter de la belle musique, garder des enfants, comprendre, écouter des adolescents, voyager selon ses moyens. La liste est longue et c’est à chacun de nous de trouver ce qui nous fait du bien, ce qui nous passionne, ce qui donne un sens à notre vie, ce qui nous nourrit sur les plans physique, affectif, spirituel.

LA QUÊTE

CHRISTIANE VOYER

© Archive Web

Avec le temps qui passe et mes expériences de vie, j’ai compris en toute humilité et avec beaucoup d’humanité, ceci : je n’ai pas fini de découvrir que chacun est entièrement responsable de ses pensées, de ses sentiments, de ses actions, de ses bonnes ou mauvaises attitudes. Il n’y a rien de plus pénible, de plus lourd dans une relation que d’être en contact avec une personne qui s’apitoie sur son sort en pensant et en disant sans arrêt : « Ce n’est pas de ma faute, c’est la faute des autres. » Je sais et comprends qu’il y a une prise de conscience à faire et un cheminement à réaliser quand nous voulons sortir de notre « état de victime ». Une grande liberté intérieure s’éveille alors comme une lumière qui s’allume en nous. Cela me rappelle la métaphore de l’oiseau qui enfin sort de sa cage pour prendre son envol.

comprendre, accepter leur condition.

J’ai récemment regardé à Canal Vie une émission qui a pour titre Mon chien, mon combat. Elle racontait les témoignages de soldats qui ont combattu pendant la guerre en Afghanistan, et qui en sont revenus avec de graves séquelles psychologiques et physiques. L’un d’eux a découvert en profondeur tous les bienfaits de la zoothérapie : c’est ainsi qu’il a soigné son mal-être grâce à l’adoption d’un chien qui l’a sauvé de sa détresse.

Il a créé un refuge pour chiens destiné à aider ses anciens frères d’armes, afin qu’ils choisissent un compagnon qui sera à la fois compatible avec leur personnalité. C’était beau et touchant de voir se porter les premiers regards des chiens sur ces hommes traumatisés, et de voir un lien s’établir entre l’humain et l’animal, qui se choisissaient sans hésiter.

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Un jour ce sera l’été Le petit orphelin aux pieds de sable habitait une vieille cambuse vagabonde aux creux de l’hiver gris de boue et de gadoue ses rêves de soleil et d’amour se noyaient dans les planchers profonds et s’enfonçaient dans les marais de la cave les nuits blanches photographiaient les graffitis gravés sur les planches le petit orphelin aux pieds de sable habitait des histoires d’amour qui n’avaient de vraie que leurs contours la vie ne lui faisait pas de façon il roulait ses cigarettes avec la machine à fendre le cœur le bonheur restait pris dans les pierres un beau matin il s’éveilla dans l’air vibrant de rires et d’éclats le soleil pissait dru le long des avenues l’été dansait dans la ruelle d’à côté les femmes étincelaient sur les vitrines ravies la joie coulissait sur leurs joues fleuries un ciel inouï logeait la lueur des souhaits.

Dominic

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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Lettre

Petite puce, pardonne-moi

Quand je te rencontre,

Petite puce qui grandit Je veux te donner du répit Oublie tes tourments et sourit La vie nous accordera le grand prix

ma charmante amie, toujours tu me souris, et mon pénible ennui s’enfuit comme par blanche magie.

Tes paroles remplies de tendresse chavirent mon esprit de spirituelles caresses.

Tes yeux bleu vert sont si beaux ils reflètent, comme s’il existait l’Eldorado.

Sauras-tu un jour pardonner l’ignorance de ta mère De t’avoir traitée avec tant de misère de t’avoir aimée avec tant de colère donne-moi la chance maintenant de te prouver le contraire Toute la douceur de mon cœur est pour toi Regarde la nouvelle maman qui est là Ton petit cœur, oui je le regagnerai me pardonneras-tu ma puce adorée?

© archive web

Je ferai tout mon possible ma chérie pour t’apprendre les valeurs de la vie Pour que tu grandisses aux côtés du bonheur Pour te voir t’épanouir et t’enrichir ainsi Pour que tu puisses m’apprendre à ton tour, un jour... maman Que tu me témoignes une si compréhensive amitié

Isabelle Drolet

m’a toujours agréablement étonné.

Sache que toujours je ferai l’effort de ne pas rouiller si précieux trésor Quand tu n’es pas là, je pense souvent à toi J’évite ainsi le risque d’être broyé Par de mélancoliques pensées.

Mille « mercis »!

D’être mon amie.

© fotomelia

Gaétan Duval

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Humilité Il est solitaire le grand orme.

Il travaille humblement.

Il fait de l’ombre Pour les choses.

Il est seul dans son champ, le grand orme.

Il fait de l’ombre, Bonnement et bêtement, Pour les choses et pour les bêtes.

Obstinément, Il fait de l’ombre; Bonnement et humblement, Pour alléger la misère, Des choses, des bêtes et des hommes.

Pierre Lamarre Boucher

Peuple chantant Loi n’est point vertu Conscience douloureuse

Enfants en amour Beauté mortuaire

Même si Hugo fût génie

Jamais plus la solitude

Société écrasée Apprentissage de l’égoïsme

Le Canadien pleure Le Suisse reste coi Le Russe sourit

Gauche rouges Droite bleus Droite bleus Gauche rouges

Julie Cartier

© diez artwork

Droits vendus Souvenir vif Plaie affamée

Tous chantent solitude.

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Tu es là.

Oui tu es vraiment là.

Mais tu te demandes pourquoi tu es là.

Tu réfléchis.

Tu essaies de raisonner de façon constructive.

Les réponses ne viennent pas.

Tu es encore plus agacé.

Tu veux savoir.

Tu veux comprendre.

Mais, la confusion est installée.

Tu deviens irritable.

Tu perds patience.

Trouveras-tu la solution?

Tu regardes autour de toi.

Tu cherches à comprendre ce qui t’entoure.

Mais... tu ne trouves aucun repère, aucune piste Tu commences à paniquer, à flipper dangereusement.

Ton cœur s’emballe.

Oui, tu es dans la merde.

L’angoisse monte.

Monte.

Monte encore.

Encore.

Tu sais déjà que tu es fini.

La fin t’apparait comme une évidence.

Sauf que... tu ne désespères pas.

Même que tu espères.

Il y a encore de la vie.

Tu en veux encore.

Puis, petit instant de lucidité, petite éclaircie Tu sais que tu peux te dépêtrer de cette vilaine situation.

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© Fotolia alisseja

ANGOISSE

STOP Tu arrêtes de penser et retrouves ton calme en inspirant profondément Oui, oui, tu sais qu’il ne sert à rien de s’énerver.

Dans cette fragile accalmie, tu aperçois la lumière.

Non, une lueur.

Cela t’apaise.

L’espérance t’habite encore plus fort.

Voilà!

Espérer, espérer Toujours garder espoir.

Cesser de voir le côté noir Imaginer de nouvelles possibilités Persister.

Ne pas lâcher.

Persévérer.

Michel Émond

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Le festival La pomme de tire coûte seulement deux dollars. Je brandis l’argent devant la vendeuse aux joues saillantes. Je salive en recevant la friandise. Déception : le sucre colle fortement à mes dents et le fruit n’a pas bon goût. La pomme est presque pourrie. Mais je la dévore tout de même.

Le festival tire à sa fin. Les stands ferment les uns après les autres. Le printemps est sonore et plein de promesses. Un enfant pleure entre les décombres. D’énormes gorilles roses, des bretzels et des sacs de maïs soufflé seront bientôt emballés.

Un homme inquiet remplit sa camionnette en vue du prochain festival. Il entend son fils pleurer dans les bras de sa mère. « Il fait ses dents », lui dit-elle, « les incises percent les gencives. » Elle chuchote une comptine à l’oreille de son bébé. Curieux, je m’approche.

Je l’écoute chanter. La comptine ravive en moi un souvenir. Je vois à nouveau ma mère dans sa cuisine : lave-vaisselle, robot culinaire, ouvre-boite électrique qui s’emballent continuellement.

Le dimanche matin, la cuisine était trouée de cratères de farine; un vrai champ de bataille où ma mère chantait. Elle passait de longues journées à cuisiner. Si seulement elle était encore vivante, je lui demanderais une autre chanson.

La jeune maman lève la tête dans ma direction. « Que feriez-vous à ma place? ». Gêné, je réalise que je la dévisage depuis un bon moment. Je l’invite à continuer. « Je n’ai jamais rien entendu d’aussi beau », lui dis-je, « La comptine s’imprègnera en lui. » Elle me sourit. Et je pars.

Heureux.

Le printemps éveille tous mes sens.

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François Gagnon

Steve Fournier-Dion

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À TOUS NOS PRÉCIEUX PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR

1. Les expressions sont : a. De deux maux il faut choisir le moindre. b. Qui choisit prend pire; l’expression d’origine est de l’écrivain Mathurin Régnier (1575-1613) : « Qui veut choisir souvent prend le pire ». c. Trier sur le volet d. Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée e. Veux, veux pas

5. Plusieurs produits « maison ». Lorsqu’il qualifie un nom, le mot « maison » est invariable.

On dit des tartes maison, des terrines maison et ainsi de suite.

6. C. Mark Twain, de son vrai nom Samuel Langhome Clemens, essayiste et humoriste américain (1835-1910).

2. A. Une viande de surchoix est de première qualité, de qualité supérieure.

3. B. Préparation à base de légumes et d’épices, la ou le mirepoix est utilisée pour corser une viande. Ne pas confondre avec poix (A) et empois (C).

7. Faux, mais presque vrai. Il n’y a que la 3e personne du singulier qui diffère d’un temps à l’autre. La conjugaison est la suivante : que je choisisse, que tu choisisses, qu’il choisisse (subjonctif présent) et qu’’il choisît (subjonctif imparfait), que nous choisissions, que vous choisissiez, qu’ils choisissent.

• Centraide PARTENAIRES ARGENT • CKRL FM 89,1

RÉPONSE Qui suis-je?

• Impressions Stampa

SERGE BOUCHARD, anthropologue, écrivain et animateur de radio, né à Montréal en 1947.

3- Chaîne de montagnes située au Québec. Période de temps anormalement sec.

PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Intermarché St-Jean

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

• Le Bal du Lézard • Maison Revivre

Spécialiste peuples amérindiens, il ajoue publié de nom4- des Graisse.

Plateau sur lequel on aux dames.

Rocher émergeant d’un point d’eau. Étui, breux ouvrages et (ARROUEFU) articles qui portent sur les Inuits, les Mégaine tis et autres peuples autochtones d’Amérique du Nord. Il est 5- Nom de huit roisessais d’Angleterre.

Cap(Les de Québec.

Un petit peu (NATTENIT). aussi l’auteur de plusieurs littéraires corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux, L’homme descend 6- Gros nuage gris porteur de pluie. Jugement, verdict (EEENNCST). Artisan qui fabrique des de l’ourse, C’émeubles. tait au temps des mammouths laineux et Les yeux tristes de mon camion, prix du Gouverneur général Petit lac peu profond.

Chant religieuxBernard des NoirsArdes États-Unis. Quadrilatère dont les côtés 2017). Sa7-collaboration avec l’anthropologue tous la même longueur.

Outil, et appareil, machine. cand a donnéont lieu à des émissions de radio des livres remarqués. Serge Bouchard a participé à de nombreux docu8- Planète. Liquide très sucré. « ________ et longueur de temps font plus que force ni que mentaires et rage émissions de télévision où il a su exprimer sa ». Volcan sicilien. vision anthropologique du monde. Il s’est fait connaître notamment9-en Fanfaron animant(DRANTAV). les émissionsTrouver.

Les chemins Qui a de les travers cheveux roux. et De remarquables oubliés sur les ondes de Radio-Canada.

10- Prénom du président de la République française.

Citation de Serge Bouchard tirée *C’étaitson au temps des mammouths laiaffectueux pourde appeler petit frère. neux*, Les Éditions du Boréal, 2012, pp. 201-202. Photo : Antoine Godbout

• Claude Gallichan

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Terme

SOLUTION

PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM • Yves Boissinot

Le L dans le sigle OSBL.

©Antoine Godbout.

Merci

4. ADEOPRT= adopter. CDDEEIR= décider.

CHIIORS = choisir. DEENPRR = prendre.

ILOORUV = vouloir.

RÉPONSES QUESTIONS DE CHOIX…

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En ces temps-là mon enfant....

La terre bourgeonnait encore au printemps La cime des arbres déployait ses bourgeons telle une prière; les mains tendues vers le ciel.

Les lilas embaumaient la douce brise d’un printemps nouveau-né.

Bouillonnait la vie, sous une terre mi-gelée parsemée de pousses verdoyantes, colorée d’une blancheur fondante des dernières bordées de neige, si surprenante, nous rappelant la force de cette nature.

Les saisons, les jours et nuits embrumés, partout l’horloge inébranlable entamait son tic tac, synchronisant chaque partie de cette Terre-Mère généreuse et aimante.

Les rivières serpentaient les montagnes, chatouillant les poissons, abreuvant la forêt.

Nos yeux se crispaient devant ce Dieu du ciel nommé Soleil.

En ces temps-là.... mon amour, je sentis une solitude profonde en moi, perdue au milieu de cette folie de croissance, de démesure.

La folie du pouvoir s’empara des humains, recherchant un bonheur plastifié, sans odeur, sans couleur, sans saveur.

Le cœur endurci, le jugement aiguisé, condamnant la simplicité pour haute trahison.

En ces temps-là..., le cœur devient de plus en plus noir.

Agressé par ceux qui demeuraient dans la lumière, miroir de leur obscurité. On tenta de les faire taire.

Et puis, rassemblée, la lumière devient de plus en plus forte, aveuglant la destruction.

Le courage et la persévérance sont tressés si étroitement, que la survie de notre planète fut envisageable.

En ces temps-là.... mon petit fils

En ces temps-là... mon petit Boris, tu pourras toi aussi respirer librement, bercer tes enfants en regardant un ciel étoilé, parfumé de lilas.

Boire une eau pure, cultiver les champs et contempler la beauté de cette Terre-Mère.

Car nous aurons été des milliers, des millions à combattre l’indécence du pouvoir destructeur.

L’éternité était envisageable, puisque mon sang en toi circulait un élan d’amour invisible, mais tangible.

En ce temps, la lumière est nécessaire pour éclairer la route vers la guérison de notre civilisation.

La cupidité, l’austérité, le pouvoir à tout prix, préparaient subtilement leur mutinerie.

Un à un les héros disparaissaient, ridiculisés et bâillonnés, idiots, fous, alarmistes, anarchistes.

Pour hier, pour aujourd’hui, mais surtout pour ton avenir.

En ribambelle, les nuages racontaient leur histoire, révélant parfois un quelconque orage en devenir la pluie dosée nourrissait le vivant.

Magnificence en harmonie.

Mariane Nolin ta mamy xxx

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© Alain Dreamstime Stock Photos

En ces temps-là... Terre-Mère devient amère, blessée et transpercée de toutes parts, regardant ses enfants la mutiler, perdant l’équilibre.

Ses tremblements intérieurs secouaient son écorce, cœur de notre existence.

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Hébergement

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Ensemble, derrière ce décor, nous multiplions les possibilités.

Nous tous, ici Merci à nos organismes et aux utilisateurs de leurs services d’avoir généreusement participé à cette publicité.

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