La quete numero 203 avril 2018c

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Le magazine de rue de Québec

URGENCE Numéro 203 Avril 2018

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2016-06-09

15:18

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RADIO 89,1 WEB WWW.CKRL.QC.CA

SOMMAIRE DOSSIER

POUR LE PLAISIR DE LIRE

URGENCE...

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de soutenir le communautaire

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qui ne mène pas à l’action

09

de se sentir concernés

© shutterstock MJTH

12-15 les métiers de l'urgence 17

c'est toujours

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de sauver la langue française

27

Là

28

Lettre à ma famille

29

Feu vert

30

Lune mélancolique

30

L’instant

31

Vivement la démocratie !

19

de plaire

20

de fuir la routine

21

de ralentir

CHRONIQUES

22

de prévenir

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Un mythe nécessaire

23

de performer

10

Sauver le trésor

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Prendre son bien en urgence

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Mon podium olympique

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Le jeu de La Quête

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La langue dans sa poche

AVRIL 2018

LA QUÊTE

©Illustration : Vigno

© Audrey-Maude Vézina

JEUX 03

PAGE COUVERTURE Photo : Bob photographie Conception graphique : Sandra Potvin

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel

d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rueLa !- Quête par des Vends le magazine

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

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ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L'INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette et Richard Langlois JOURNALISTES Jasmine Desrochers, Antoine Grenier, Marylie Laberge-Sévigny, Pascal Lévesque, Valérie Marcoux, Louise Pillais, Vicky Plourde et Audrey-Maude Vézina AUTEURS Gaétan Duval, Dominic, François Gagnon, Nathalie Lacroix, Stéphanie Lévesque, Bernard St-Onge et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin et Ginette Pépin RÉVISEURS Benoit Arsenault, Samuel Bélanger et Véronique Hardy ILLUSTRATEURS Audrey-Maude Vézina et Vigno CARICATURISTE Bertrand Dugas BÉDÉISTE Madeleine Aubin PHOTOGRAPHE Antoine Godbout INFOGRAPHISTE Sandra Potvin IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418-681-0284 www.stampa.ca COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

Journal La Quête

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Financé par le gouvernement du Canada

LA QUÊTE

AVRIL 2018

MOT DE LA COORDO

URGENCE Le thème d’avril a interpellé un grand nombre de nos collaborateurs. Est-ce représentatif du sentiment d’urgence qui définit toutes les sphères de notre vie moderne? Je vous laisse juger...

L’état catastrophique du réseau québécois de la santé fait la manchette quotidiennement, et pour cause. Ce que l’on sait moins, c’est que les failles du système public entraînent de lourdes répercussions sur les organismes communautaires qui tentent de répondre à la demande croissante de services sans obtenir de hausse de financement significative. Valérie Marcoux a rencontré Raphaël Létourneau, responsable des communications de ROC 03 qui nous explique pourquoi il urge de soutenir le communautaire.

L’automne dernier, 15 000 scientifiques signaient une lettre ouverte, un véritable cri d’alarme, au sujet de l’état de la planète. Comment se fait-il que cette nouvelle, où il est question au bout du compte de l’anéantissement, de l’e-x-t-i-n-c-t-i-o-n de la race humaine, ait provoquée si peu de réaction parmi la population. Quelle force d’inertie nous habite? Que ce soit devant des causes universelles ou personnelles, pourquoi l’humain a-t-il tant de mal à changer son comportement? Valérie Marcoux a cherché des réponses auprès d’Ariane Bélanger-Gravel, experte en communication persuasive dans le domaine de la santé.

Dans Urgence de se sentir concernés de Audrey-Maude Vézina, Geneviève Puskas, conseillère en changements cli-

matiques et en énergie à Équiterre, fournit aussi quelques suggestions d’explication à notre (quasi) inaction devant le grand défi environnemental, tout en remettant les pendules à l’heure en ce qui a trait aux actions des États en matière de lutte au réchauffement climatique.

Là où nous sommes rapides à réagir, mais alors là vraiment rapides, c’est aux signaux sonores de toutes sortes qu’émettent nos petits bidules électroniques. Comme si, à tout coup, il s'agissait d'une question de vie ou de mort.

Marylie Laberge-Sévigny a recueilli deux témoignages sur cet urgent besoin de répondre et... de plaire.

Louise Pillais et Jasmine Desrochers ont rencontré un ambulancier, une infirmière, un pompier et une urgentologue. Ils ont tous en commun le fait de travailler dans l’urgence, littéralement, mais aussi de considérer leur métier respectif, comme le plus beau métier du monde — avec ses hauts et ses bas!

Les spin doctors, vous connaissez? Les partis politiques font appel à eux pour régler les crises qui éclatent au sein du gouvernement. Antoine Grenier, avec l’aide de son interlocuteur Thierry Giasson, professeur titulaire au Département de science politique à l’Université Laval nous en apprend un peu plus sur ces experts du « spin médiatique » dans L’urgence, c’est toujours.

On rêve tous, à un moment ou un autre, de fuir la routine. Lydianne St-Onge a concrétisé ce désir. À 26 ans, elle a tout balancé et elle est partie à l’aventure autour du monde. Grâce aux réseaux sociaux, elle a fait de son nouveau mode de vie, le voyage, son gagne-pain. Vicky Plourde l’a interviewée pour en connaître davantage sur la vie de globe-trotteuse.

Enfin des auteurs réguliers, mais aussi des nouveaux, partagent leurs plus urgentes préoccupations : de sauver la langue française en passant par le besoin de ralentir et de prévenir Du nouveau dans nos pages : une bande dessinée de Madeleine Aubin, une première planche tout à fait délicieuse.

Et toujours des jeux à la fois ludiques et instructifs. De la poésie. Et le retour de Bertrand Dugas, caricaturiste.

© Photo : Antoine Godbout

Bonne lecture!

FRANCINE CHATIGNY

AVRIL 2018

LA QUÊTE

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é y l F Le : isie rto Cou

UN MYTHE NÉCESSAIRE !

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La Grande Charte a accordé la démocratie aux Anglais, le Roi Clovis a formé les bases de la France que l’on connaît aujourd’hui et les Pères pèlerins sont à l’origine des États-Unis. Vrai ou faux? Peu importe, car les Anglais, les Français ou les États-Uniens communient à l’héritage et aux mythes de leur nation. Ce sont les mythes partagés et légués d’une génération à l’autre qui créent le plus fortement le sentiment d’appartenance à une nation.

LE MYTHE DU PERDANT Dans chaque société, des mythes lient les compatriotes, scellent leur unité… dopent leur fierté! Pour les Français, de grands « hommes » jouent ce rôle : la courageuse Jeanne d’Arc, le majestueux Louis XIV, le belliqueux Napoléon ou, plus récemment, le frondeur Charles de Gaulle. Pour les habitants de l’Hexagone, les idées psychosociales comme l’Éthique chrétienne, la Pensée cartésienne ou la Gouvernance républicaine le font également, mais avec une influence moindre.

De leur côté, les Québécois peuvent-ils se rassembler, avec la même ardeur, autour de mythes partagés ? Je ne le pense pas. Les Québécois sont plutôt liés par une tare enfouie dans le sous-sol de leur esprit : le récit mythique du perdant. Nous connaissons tous l’expression : « Nés pour un p’tit pain! » C’est que les épopées de notre histoire sonnent plutôt comme des naufrages : la Capitulation de 1759, l’Échec de la Rébellion de 1837, la Grande Noirceur duplessiste, puis le NON à la souveraineté du pays lors du référendum de 1995 : le désastre!

Au-delà de Dollard des Ormeaux, un jeune de 22 ans nouvellement immigré en Nouvelle-France que l’historien Lionel Groulx a tenté d’élever au statut de héros national, les Québécois n’ont pas réussi, après 400 ans d’histoire, à s’entendre sur un seul mythe mobilisateur.

Les Québécois ne disposent donc d’aucun héros, d’aucune saga, dont ils pourraient s’enorgueillir. Et, hélas, il est de plus en plus difficile de fédérer les individus autour d’un mythe national de nos jours. « Nous ne croyons plus au salut commun », écrit le philosophe Francis Wolff, ajoutant que « l’aspiration à un destin commun ne ressurgit que lorsqu’une brutale émotion ébranle le corps social ».

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L’URGENCE DE COMMUNIER Or, pour qu’une nation existe comme groupe, il est essentiel que tous les occupants d’un territoire s’identifient à un même héritage, aux mêmes valeurs, aux mêmes mythes. Pour les Québécois, il est urgent qu’ils identifient un mythe qu’ils partagent, qui soulève leur ferveur, et à travers lequel ils se reconnaissent. C’est urgent, sinon ils se feront dissoudre dans le magma nord-américain.

Nos récents leaders ont bien essayé de monter en épingle certaines des valeurs qui nous caractérisent comme notre maîtrise de la nordicité, notre créativité artistique, nos lois sociales-démocrates ou notre ardeur à défendre l’égalité hommes-femmes — la plus réussie au monde, se répète-t-on. Mais une « valeur » peut-elle réussir à jouer le rôle de mythe rassembleur?

La réponse est « non ». Ne nous leurrons pas! Ce n’est pas suffisant. En cette matière, c’est surtout une personne, un chef, un héros, qui peut jouer ce rôle. Or, ni Pierre Le Moyne d’Iberville, ni Louis-Joseph Papineau, ni René Lévesque n’ont acquis cette stature.

Il est donc urgent que se lève un chef visionnaire et charismatique, capable de proposer à tous les citoyens de ce Québec que nous chérissons, un rêve, un projet, auquel ils pourront se rallier, au-delà de l’individualisme ambiant, des idéologies et des rivalités partisanes, un rêve qui puisse recueillir l’adhésion de tous.

Un projet comme celui-là exigera toutefois de chacun — comme dans la vie à deux, comme au sein d’une société progressiste — qu’il cède une partie de son « je » pour construire un « nous » plus fort, un « nous » capable de métamorphoser la vie sociale et sa realpolitik. Un « nous » solide qui puisse nous guider vers un horizon meilleur, meilleur parce que choisi solidairement « pour atteindre à s’en écarteler… l’inaccessible étoile », comme chantait le légendaire Jacques Brel.

LA QUÊTE

CLAUDE COSSETTE

AVRIL 2018

URGENCE

« Le milieu communautaire québécois a un urgent besoin de financement.

Les organismes demandent 475 millions de dollars pour répondre aux minimums des demandes qui lui sont adressées. Les besoins n’ont jamais été aussi criants », raconte Raphaël Létourneau. « Les coupures dans le réseau public augmentent la pression sur les organismes communautaires », explique le responsable des communications de ROC 03. Selon lui, cela coûte moins cher au gouvernement de laisser le communautaire offrir certains services. Entre autres, parce que le salaire des intervenants (quand ils ne sont pas bénévoles) n’est pas soumis aux mêmes standards que dans la fonction publique. « 475 millions de dollars peuvent sembler beaucoup, mais nous serions 4 000 organismes communautaires à nous diviser cette somme », plaide Raphaël Létourneau. De plus, il rappelle que la compagnie Bombardier a reçu à elle seule un financement de 1,5 milliard de dollars de la part du gouvernement québécois.

ROC 03 regroupe 105 organismes communautaires de la région 03 qui comprend Portneuf, Québec et Charlevoix.

La majorité de ces organismes œuvrent dans le domaine de la santé et des services sociaux. Le rôle de ROC 03 est de représenter et d’aider de manières diverses ces organismes dans la réalisation de leurs missions. En ce moment, ROC 03 mène la campagne « Engagez-vous pour le communautaire!».

ROC 03 plaide pour un meilleur financement du milieu communautaire et pour l’autonomie de ce milieu. Le financement qui était habituellement accordé selon la mission de l’organisme se modifie depuis un moment déjà au profit du financement par projet. Ce financement est jugé moins stable par les organismes qui doivent alors mobiliser plus de ressources administratives pour toucher un financement régulier.

Elles doivent entre autres prouver comment chaque projet répond aux critères formulés par le gouvernement afin de toucher l’argent prévu à cet effet. Le financement par projet diminuerait la liberté d’action des organismes communautaires. Selon Raphaël Létourneau, les organismes communautaires sont les mieux placées pour connaître les besoins de leur clientèle composée essentiellement des personnes les plus vulnérables de la population. En effet, les personnes se tournant vers les services des organismes communautaires n’ont souvent pas réussi à trouver les ressources dont elles avaient besoin auprès du système public et n’ont pas les moyens de se tourner vers le privé.

ROC 03 pense ainsi que le gouvernement ferait fausse route en retirant aux organismes la liberté de repérer et d’établir les besoins du terrain.

© courtoisie Raphael Letourneau

DE SOUTENIR LE COMMUNAUTAIRE

Raphaël Létourneau, responsable des communications chez ROC 03.

DÉCOUVRIR LA FORCE DE LA COLLECTIVITÉ À travers son parcours dans le milieu communautaire, Raphaël Létourneau a pris conscience de la force de la collectivité. D’ailleurs, le milieu communautaire est majoritairement formé de personnes ayant eu des contacts préalables avec celui-ci. « On connaît tous, de près ou de loin, un organisme communautaire », avance le représentant de ROC 03. Il est convaincu du rôle central du communautaire dans la société et c’est pourquoi il lui semble urgent de préserver l’autonomie et le financement de ce milieu.

Selon Raphaël Létourneau, si le gouvernement refuse la somme de 475 millions demandée par le milieu communautaire et veut plus d’encadrement du financement qui leur est alloué, c’est que tous ne sont pas convaincus de l’efficacité du milieu communautaire, ou méconnaissent son importance dans la société démocratique. Pour lui, le milieu communautaire offre des « lieux ouverts qui rendent la vie démocratique accessible ». C’est aussi un milieu très humain où « la fin ne justifie pas les moyens; la manière d’atteindre l’objectif est aussi importante que le résultat ».

« 475 millions de dollars peuvent sembler beaucoup, mais nous serions 4 000 organismes communautaires à nous diviser cette somme. » ~ Raphaël Létourneau

© Slogan

VALÉRIE MARCOUX

Campagne « Engagez-vous pour le communautaire ».

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LA QUÊTE

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URGENCE

QUI NE MÈNE PAS À L’ACTION

© Archives Web

« L’homme est un animal raisonnable », disait Aristote. Au sens où l’humain a la raison à sa disposition et devrait agir de façon rationnelle. Malgré la popularité de cette idée qui a traversé le temps, on ne peut ignorer que l’humain vit également avec beaucoup de contradictions. Nous savons qu’il est urgent de modifier notre mode vie et nos habitudes de consommation pour sauver la planète, pour mieux répartir les richesses, pour entretenir notre santé, etc. Pourtant, nous sommes plusieurs à rester passifs devant ces menaces qui nous guettent. Quels mécanismes surpasseraient ainsi la raison et la logique humaines?

Ariane Bélanger-Gravel est experte en communication persuasive dans le domaine de la santé. Elle a particulièrement étudié les facteurs de motivation qui amènent l’individu à abandonner ou changer une mauvaise habitude pour sa santé. Dans ce domaine, « les spécialistes s’entendent pour dire que les faits et l’explication ra-

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tionnelle ne suffisent pas à inciter un individu à agir », explique Ariane Bélanger-Gravel. Ainsi, les humains ont des comportements contradictoires face à l’information qu’ils détiennent.

Bien qu’insuffisants, « l’information et les faits sont toutefois des bases indispensables pour éventuellement amener un individu à changer une habitude », soutient la professeure de communication. Prenons l’exemple d’un fumeur. Avec toute l’information qui existe aujourd’hui, comment l’être raisonnable décrit par Aristote peut-il fumer? « C’est que la pensée rationnelle est sujette aux interférences provenant de plusieurs facteurs », explique Ariane Bélanger-Gravel. Parmi ceux-ci, le sentiment d’efficacité et l’environnement de l’individu. Le sentiment personnel de l’individu d’être capable de réaliser une action, ainsi que la perception que cette action donnera un résultat, influence la possibilité que l’individu entreprenne cette action.

Pour sa part, l’environnement de l’individu peut être décrit comme facilitant ou non. Dans un environnement facilitant, les outils nécessaires à la réalisation de l’action sont disponibles à proximité de l’individu. Par exemple, s’il n’y a pas de cendrier près de lui, le fumeur jette son mégot au sol malgré le mal que cela fait à l’environnement. Dans cet exemple, l’environnement n’était pas facilitant puisqu’il n’offre pas LA QUÊTE

la possibilité matérielle et proxémique de faire un choix logique pour préserver l’environnement.

Il ne faut pourtant pas juger trop sévèrement les habitudes contradictoires, « nous ne sommes pas des personnes amorales pour autant. Et ce n’est pas que nous ne comprenons pas l’importance de ce qui nous est présenté », précise Ariane Bélanger-Gravel. « Pour bien vivre avec ses contradictions, l’humain a plusieurs stratégies », explique l’experte.

Parmi celles-ci, on retrouve le déni, autant du problème que de ses conséquences. Également le déni que nous sommes visés par la problématique. L’individu a aussi tendance à éviter les messages confrontant ses habitudes contradictoires. Ces mécanismes ont pour but de protéger l’individu, de « maintenir la cohérence » de son univers.

Les spécialistes de la communication persuasive n’ont toujours pas trouvé la recette magique pour motiver les individus à adopter des habitudes cohérentes en matière de santé. « Il existe autant de solutions qu’il y a d’humains », conclut l’experte.

VALÉRIE MARCOUX

AVRIL 2018

CHANGEMENTS CLIMATIQUES

URGENCE DE SE SENTIR CONCERNÉS

Le phénomène est pourtant loin d’être nouveau. Déjà, en 1992, un groupe de 1 700 scientifiques signaient un premier avertissement au sujet des dérèglements climatiques. Une deuxième mise en garde, soutenue par 15 000 scientifiques, suit 25 ans plus tard. La situation ne va guère mieux. Les décisions d’ordre planétaire prennent du temps et les dérèglements n’attendent pas. Ces dernières années, les scientifiques ont remarqué une hausse de la température moyenne de la Terre de 1°C. Cette augmentation n’est pas uniforme à l’échelle du globe.

Un réchauffement moyen de 1°C peut représenter une augmentation de 1,6 à 2°C au Québec, et jusqu’à 3,5°C dans l’Arctique. Cette différence peut paraître petite, mais elle inquiète beaucoup les scientifiques. « Dans la dernière période glaciaire, il faisait juste 4°C de moins sur la planète en moyenne. Ce n’est vraiment pas beaucoup, mais, dans ce temps-là, il y avait plusieurs kilomètres de glace au-dessus de nos têtes », insiste Geneviève Puskas, conseillère en changements climatiques et en énergie à Équiterre.

En 2015, les pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ont pris des engagements à la Conférence de Paris. Leur but : limiter l’augmentation moyenne à 1,5°C. « On se dirigerait vers une augmentation de 3,2 degrés. Il faudrait que tous les engagements des pays soient révisés et aillent encore plus loin; ce n’est pas assez pour l’instant », déclare Mme Puskas. Il est difficile de prévoir les changements associés à une telle hausse, mais les experts s’entendent sur une amplification des phénomènes déjà dévastateurs. Sécheresses, inondations, famines.

Il y aura aussi une perte de diversité de la faune et la flore. Les espèces n’arrivent pas à s’adapter assez vite. « Supposons que tu es un arbre et le climat a changé.

Il fait beaucoup plus chaud, mais tu ne peux pas vraiment te déplacer pour aller dans un climat qui fait plus ton affaire », plaisante-t-elle.

AVRIL 2018

UN JOUR À LA FOIS

UN TRAVAIL DANS L’OMBRE

Il est difficile d’imaginer l’impact qu’auront ces changements dans cinq générations. Pour la population, il n’est pas évident de faire le parallèle entre les changements climatiques et la vie quotidienne. « Souvent, ça reste un peu sur l’impression que ce sont seulement les scientifiques qui peuvent se prononcer sur la question des changements climatiques, mais non. C’est dans la vie de tous les jours. C’est l’auto que je prends le matin pour aller travailler. C’est comment j’isole ma maison. C’est quel choix alimentaire que je fais. Ça concerne tout le monde », insiste la conseillère.

Les discours des scientifiques donnent parfois l’impression que les décideurs ne font pas de gestes concrets. La réalité est tout autre. « Il y a quand même énormément qui a été fait de la part des décideurs. Il y a beaucoup d’engagements des pays, des rencontres internationales sur le climat où tous les pays se rencontrent.

Il y a énormément de progrès. Les pays agissent, mais quand tu as tout un pays à gérer, ça ralentit les choses », confirme Mme Puskas. « Les actions pour les changements climatiques, ce ne sont souvent pas des choses très sexy. Quand toute notre économie est basée sur le pétrole, c’est difficile de dire “on va faire changer ça en 5 ans”. Plusieurs secteurs dépendent de cette forme d’énergie. De se dire que si l’on ne fait rien, dans 30 ans, on va le ressentir, c’est difficile à rendre concret.

Ce n’est pas très vendeur comme plateforme électorale », poursuit-elle. Un changement de mentalité de la part des politiciens est nécessaire, mais le soutien de la population l’est tout autant.

Selon Geneviève Puskas, déclarer l’état d’urgence n’est pas la meilleure façon de faire bouger les choses. « On est un peu dépendant des hydrocarbures et du pétrole. Quelqu’un en surplus de poids qui se fait dire qu’il doit perdre 100 lb en 2 semaines, c’est un peu décourageant! La plupart des gens vont baisser les bras.

Même au niveau des pays, quand la marche est trop haute, c’est un peu décourageant. On aime ça procrastiner quand les tâches sont difficiles », ajoute-t-elle.

AUDREY-MAUDE VÉZINA

© Audrey-Maude Vézina

Les changements climatiques sont synonymes d’urgence dans le monde scientifique. Dans la communauté, c’est toutefois une autre paire de manches, la vision à long terme tardant à se concrétiser.

Chaque année, les pays se rencontrent lors des Conférences des parties (COP) pour discuter des changements climatiques et des actions à prendre. L’Accord de Paris a été négocié lors de la COP21 en 2015. En décembre 2018, la Pologne accueillera la COP24.

LA QUÊTE

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SAUVER LE TRÉSOR

Est-ce de l’inconscience collective qui fait qu’à cette échelle, l’homme ne se sent pas concerné?

Le 12 octobre 1492 marque la découverte des Amériques, le 20 juillet 1969 la conquête de la Lune. À partir de ces dates, l’eau et l’air n’ont cessé de se détériorer. On peut citer, en exemple, ppe B ou cha rd les nombreux déversements accidentels de pétrole qui polluent l’eau et endommagent la faune aquatique. Dans l’espace, une quantité phénoménale de satellites, fonctionnels, désuets ou en morceaux, sont en orbite autour de notre bonne vieille Terre. Est-ce normal de laisser ainsi à l’abandon dans l’espace des satellites qui ne servent plus à rien et qui risquent de causer des accidents? La réponse est NON. Est-ce de l’inconscience collective qui fait qu’à cette échelle, l’homme ne se sent pas concerné? Il est vrai que le temps à l’échelle humaine n’est pas égal à celui de l’échelle planétaire. ili Ph

Cet exemple n’en est qu’un parmi tant d’autres, mais dans tout, le processus est toujours le même. L’urgence nécessite une vitesse de réaction et d’action pour corriger la situation. À l’échelle humaine, il n’y a pas trop de difficultés. Par exemple, les mots suivants sont la logique de notre civilisation et ils sont employés pour régler certaines situations : Accident — ambulance – hôpital; Feu — pompiers – eau; Crime — police – arrestation, le tout précédé du 911. Rien de très compliqué dans ces codes, toute la population comprend cela facilement et est en mesure de réagir de façon urgente. Pourquoi? Tout simplement parce que ces situations sont à l’échelle humaine.

de constater que notre planète se détériore de plus en plus rapidement.

: isie rto Cou

Il fut un temps où, sur la planète terre, l’urgence n’existait pas; la végétation, l’eau, le sol et l’air s’harmonisaient de façon parfaite, un véritable paradis. L’être humain y était heureux et les jours s’y écoulaient à son rythme. Cependant, cette paix et ce calme ne devaient pas durer. Je peux donner ici en exemple une situation où l’homme a pu découvrir l’urgence pour la première fois. Un lion, qui avait peut-être une petite fringale, s’approcha rapidement d’un être humain. Ce dernier, pris de panique, s’enfuit pour ne pas faire partie du festin. Tout ça part de la peur, la peur qui engendre le stress, le stress qui éveille la vitesse d’agir, qui se traduit finalement par l’urgence.

Le taux de monoxyde de carbone produit par les automobiles pollue l’air et affecte grandement la couche d’ozone.

Cette dernière, en se dégradant au-dessus de la calotte polaire, permet au soleil de faire fondre les glaces nordiques plus rapidement. Ainsi, celles du Groenland qui ont plus de 20 000 ans qui s’effritent dans l’eau risquent de créer éventuellement des inondations affectant les propriétaires riverains. En suivant le principe de l’effet domino, on peut se rendre assez loin, mais je me dois ici de vous en faire grâce!

POINT DE NON-RETOUR?

DÉPASSER LES LIMITES

L'homme a gaspillé un bon pourcentage de tout ce qu’il a touché, terre, eau et air, et le processus s’accélère. Bientôt, il Mais qu’en est-il si la situation dépasse l’échelle humaine? sera trop tard, le pendule du temps est à minuit moins cinq Ça, c’est un autre problème, parce que l’humain se sent et près d’atteindre le point de non-retour. beaucoup moins concerné, même, parfois, pas du tout.

Il s’en remet aux autorités qu’il a élues. Ces dernières, L’urgence existe présentement sur la planète Terre, car les prises dans leurs carcans, ont de grandes difficultés à ré- éléments qui la composent ont subi une détérioration sans agir, les dossiers traînent en longueur, les spécialistes qui pareille à cause de l’être humain, et ce n’est plus le paradis. se penchent sur le sujet ont de la misère à se relever et, Cette Terre promise, si nous continuons ainsi, ne pourra pendant ce temps, la catastrophe a bien souvent le temps reprendre ses droits que si l’être humain disparaît de sa surde se produire. face. L’homme aura gaspillé le trésor qui lui avait été confié.

Et si on parlait de quelque chose à l’échelle planétaire. Là, URGENCE! personne ne se sent concerné, sauf certains scientifiques qui lancent un cri d’alarme. L’homme inconsciemment a gaspillé et pollué à peu près tout ce qu’il a touché. Ne voyant pas plus loin que le court terme, il n’est pas étonnant

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LA QUÊTE

PHILIPPE BOUCHARD

AVRIL 2018

© Madeleine Aubin

AVRIL 2018

LA QUÊTE

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LES MÉTIERS DE L’URGENCE Travailler dans l’urgence... C’est littéralement ce que font l’ambulancier, l’infirmière, le pompier et l’urgentologue qui ont accepté de livrer à La Quête un témoignage sur la beauté, mais aussi sur certaines faiblesses de leur pratique respective.

LOIIC DANELLA CLOUTIER POMPIER « APPRÉCIÉ PAR LES CITOYENS »

Jeune diplômé du programme Techniques de sécurité incendie à Québec, Loiic Danella Cloutier débute sa carrière de pompier et avoue porter fièrement cet uniforme. « C’est un métier qui est beaucoup apprécié par les citoyens. Ils nous voient comme des héros et c’est très gratifiant », ex-

plique le jeune homme de 22 ans.

Celui qui travaille dorénavant en tant que pompier pour la ville de Trois-Rivières n’est pas si nouveau dans le domaine. Chez lui, ce métier est une histoire de famille.

Enfant, il avait pour modèle son père et son oncle qui, tous deux, étaient pompiers pour le service de sécurité incendie de Montréal. « J’allais souvent passer des quarts de travail avec mon père à sa caserne et c’est là que j’ai eu la piqûre », raconte-t-il. Il mentionne d’ailleurs la présence constante de son paternel, nouvellement retraité après 25 ans de service, tout au long de ses études et de son processus d’embauche. « DE NATURE CASSE-COU »

Bien que Loiic ait la passion du métier, il ne cache pas les conditions parfois difficiles de son travail. L’été, la chaleur est insupportable, tandis que l’hiver, le froid devient son pire ennemi. « Dans ces conditions, nos habits sont comme des blocs de glace, tous les tuyaux sont gelés et ça devient difficile de travailler comme il se doit », raconte-t-il en faisant référence à une intervention passée d’une durée de neuf heures, en pleine nuit, avec une température ressentie à -38 degrés Celsius.

Le pompier reconnaît également les risques encourus par la pratique. Le jeune homme, qui se qualifie de « nature casse-cou », préfère toutefois les considérer comme une source de motivation. « S’il n’y avait aucun risque au métier, je pense que plusieurs ne le pratiqueraient pas », confie celui qui avoue ressentir une montée d’adrénaline lorsque l’alarme résonne dans la caserne.

JASMINE DESROCHERS

ANN FLEURY

© Loiic Danella Cloutier

INFIRMIÈRE « ON EST AU FRONT! »

Loiic Danella Cloutier, jeune pompier pour la ville de Trois-Rivières, partage la passion du métier avec son père, nouvellement retraité du service de sécurité incendie de Montréal après 25 ans de service.

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LA QUÊTE

Infirmière depuis un peu plus de 32 ans à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, Ann Fleury a occupé plusieurs postes au cours de sa carrière. Elle a, entre autres, enseigné deux sessions contractuelles en Soins infirmiers au Cégep de Victoriaville, mais travaille maintenant en médecine de jour. Elle y accueille des patients nécessitant des soins réguliers.

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l’infirmière qui a entamé depuis quelques mois sa préretraite.

Mme Fleury s’accroche d’ailleurs à son projet de retraite, celui d’infirmière en soins de pieds. « Je vais quitter pour ma retraite dans le domaine public, mais je vais poursuivre en soins de pieds dans le domaine privé », se réjouit-elle en affirmant qu’il s’agit pour elle de la suite logique des choses.

JASMINE DESROCHERS © Courtoisie Ann Fleury

ÉLYSE BERGER PELLETIER URGENTOLOGUE « UN VRAI TRAVAIL DE DÉTECTIVE »

Malgré le système de santé déficient, « il y a quelque chose d’humain qui persiste », croit Ann Fleury, infirmière depuis plus de 32 ans.

Mme Fleury a toutefois consacré 27 années de sa vie professionnelle aux soins infirmiers en salle d’urgence, son dada. « On voit de tout; on est au front! J’aimais ce challenge et on formait une belle équipe. Ce sont aussi les premières minutes qui étaient importantes au niveau de la confiance relationnelle entre le patient et l’infirmière », explique-t-elle. La relation d’aide, mais également le mystère qui planait autour du milieu de travail lui ont donné envie de devenir infirmière. « Quand j’étais jeune, les hôpitaux m’intriguaient, parce qu’on n’avait pas le droit d’entrer pour des visites si on n’avait pas 12 ans. Je me disais que c’était un monde que j’allais percer », raconte celle qui a vu sa mère, sa tante et son oncle évoluer dans le domaine de la santé.

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NOUVELLE RÉALITÉ Ann Fleury voit dorénavant la réalité du métier d’infirmière d’un tout autre œil qu’à ses débuts. « Avec les conditions du système de santé telles qu’on les connaît, on nous demande d’aller aux priorités. On est géré par l’horloge », déplore-t-elle.

La situation est telle que Mme Fleury est moins fière de pratiquer son métier qu’avant. « Je suis fière des soins que je donne, mais je suis très déçue de notre réseau de santé. Si c’était à refaire, je ne choisirais pas cette profession » témoigne-t-elle en mentionnant que certains jours, les patients s’en rendent compte. « Ils nous appellent les petites abeilles », dit LA QUÊTE

Être urgentologue « est le plus beau métier du monde » pour Élyse Berger-Pelletier. Celle qui pratique à l’Hôtel-Dieu de Lévis depuis 2011 et qui occupe le poste de présidente de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec (ASMUQ), depuis 2015, étonne par son énergie communicative.

C’est en visitant un bloc opératoire avec un ami, durant ses études au cégep, que le désir de se diriger vers la médecine s’est présenté comme une évidence. Après son externat, son choix de spécialisation est fixé : la médecine d’urgence. « J’ai été marquée par les situations critiques que l’on peut rencontrer en urgence, avec toute la fébrilité et l’adrénaline qui caractérisent cette médecine », explique-t-elle.

Travailler au quotidien aux urgences n’est pas chose aisée. En

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« Je considère mon métier comme de la vraie médecine, car on a beaucoup de contacts avec les patients et on diagnostique beaucoup de choses », raconte-t-elle. « C’est un vrai travail de détective, où l’on doit comprendre telle ou telle plainte, c’est ce que j’aime dans mon métier », conclut-elle en souriant.

LOUISE PILLAIS

PIERRE MARTIN © Jennifer Marcuson

TECHNICIEN AMBULANCIER « UN POINT DE REPÈRE POUR NOS PATIENTS »

Élyse Berger Pelletier, urgentologue

effet, pour Élyse Berger-Pelletier, un tel métier demande une certaine gestion du stress et des prises de décision rapide. « On est sollicité en permanence entre les ambulances qui défilent et qui arrivent en même temps, les patients qu’il faut observer et qui ont besoin d’être écoutés, et nous devons consulter et diagnostiquer rapidement », raconte-t-elle.

UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE Si les urgences paraissent, au premier abord, chaotiques, la jeune femme souligne l’aspect humain qui reste toujours aussi important dans son métier. « On a souvent affaire à des gens qui sont souvent dépourvus et qui viennent aux urgences plutôt par dépit que par choix », constate-t-elle.

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« Parfois, il faut aussi prendre en considération les familles qui les accompagnent et qui attendent des nouvelles », affirme Élyse Berger-Pelletier, qui privilégie une approche pleine de tact et d’honnêteté auprès de ses patients pour leur annoncer les diagnostics.

Si son métier peut lui sembler par moment prenant en raison des horaires parfois extrêmes, la jeune femme ne regrette rien. « Il est vrai que tout le monde est débordé aux urgences, et les gens peuvent parfois être impatients à l’égard des médecins, car la santé est la préoccupation n° 1 au Québec », explique-t-elle. Elle souligne aussi l’impact que peut avoir son travail quotidien d’urgentologue sur sa vie familiale, qui subit parfois « des horaires chaotiques ».

LA QUÊTE

L’envie de devenir ambulancier s’est manifestée comme une évidence pour Pierre Martin, technicien ambulancier paramédical dans la région de Chaudière-Appalaches. « J’avais ce désir d’aider et de donner un coup de main pour les autres en situation critique, qui vivent une urgence vitale. Nous sommes, en tant qu’ambulanciers, un point de repère pour nos patients », raconte-t-il. « C’est un métier où il faut intervenir auprès des patients dans le besoin, qui sont dans une détresse traumatique ou médicale », explique-t-il. « On a souvent affaire à des personnes victimes d’AVC (accident vasculaire cardiaque), de perte de conscience ou de détresse respiratoire », dit-il. « Je doute quotidiennement! » admet-il en riant. Si, en tant qu’ambulancier, il doit respecter un protocole d’intervention, AVRIL 2018

ambulanciers. « C’est vrai qu’il y a beaucoup de pression, mais nous sommes formés pour ce genre de situation. Même si ce n’est pas facile, il faut essayer le mieux possible », raconte Pierre Martin.

© Courtoisie Pierre Martin

Pour garder la main dans ce genre de situation, une formation est proposée de 3 à 4 fois par année pour le maintien et la mise à jour des compétences. L’envie d’apprendre reste également primordiale dans son métier, selon lui, pour toujours mieux appréhender les situations.

Pierre Martin, ambulancier

chaque situation reste différente. « Il est important de connaître les lignes directrices [du protocole] de travail, mais il ne sert à rien d’apprendre les choses par cœur, mais de réussir à gérer la pression », confirme-t-il.

Martin : « On n’a pas vraiment de repos sur le temps de travail, le transport étant une priorité dans le métier qui occupe une majorité de la journée ».

UN MÉTIER CHARGÉ EN RESPONSABILITÉS

En effet, certains secteurs sont très mal desservis dans la région, comme dans la région de Chaudière-Appalaches où l’ambulancier travaille. « Il faut transporter les patients rapidement avec diligence à l’hôpital le plus proche, à l’Hôtel-Dieu de Lévis, mais il est situé à 56 km de mon lieu de travail », remarque-t-il. « Pour les patients les plus instables, on les emmène en fonction de leur problème aux hôpitaux de Québec ».

Mais l’attente est généralement de courte durée en fonction des secteurs, comme en témoigne Pierre

Une responsabilité et une vitesse de travail qui peuvent parfois peser sur les épaules des

Sa journée commence généralement par la réunion des ambulanciers techniciens à la caserne, où il est important d’inspecter le matériel et les véhicules. Ensuite, la patience est souvent recommandée dans le métier en attendant les appels des futurs patients.

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LA QUÊTE

« J’ai suivi, par exemple, un cours en pharmacologie pour comprendre les effets des médicaments. Il est important de toujours rester à l’affût dans ce métier », affirme Pierre Martin, qui souligne la patience dont doivent faire preuve les aspirants ambulanciers. Car aider son prochain, dans ce métier, demande de s’y consacrer entièrement, quitte à parfois mettre de côté ses proches, car les urgences ne connaissent pas les jours fériés. Mais, sans se départir de son optimisme pour pratiquer ce que Pierre Martin aime lui aussi, dire que « c’est le plus beau métier du monde! » LOUISE PILLAIS

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PRENDRE SON BIEN EN URGENCE

Dans le quotidien moderne, le mot urgence sert à toutes les sauces sans jamais perdre de son sens initial : « grouillez-vous, ça presse ». Donalda disait peut-être : « Faut prendre son mal en patience », mais aujourd’hui, on veut « prendre son bien en urgence ». La vie est trop courte pour attendre sans rien faire. Autres temps, autres mœurs, autres priorités.

Personne n’a envie de voir défiler son temps de vie à seulement espérer le paradis à la fin de ses jours. On le veut maintenant, sans trop y réfléchir comme les ancêtres qui, eux, devaient avaler les dires de l’autorité. L’homme actuel n’est pas moins docile ou plus rebelle, mais ses maîtres sont plus subtils. Un dôme d’optimisme ne protégera pas l’humanité des catastrophes qu’elle génère, mais rêver d’avenir sans s’occuper du présent, ça relève de l’utopie.

Les sautes d’humeur de la nature inquiètent et on se demande pourquoi « les autres » ne comprennent pas l’urgence d’éviter les désastres. Mais, que fait-on soi-même?

La vie quotidienne n’a jamais été aussi bousculée par les urgences. À la maison, au travail, dans ses amours et même dans les loisirs, rien ne va jamais assez vite, malgré le dicton qui dit : « Devant l’urgence, il faut savoir ne pas se presser ». Qui aujourd’hui peut s’offrir ce luxe pourtant essentiel à l’équilibre humain?

Quelle est, de toutes les urgences, celle qui vous presse le plus, qui vous énerve, qui vous fait commettre des erreurs d’appréciation, des gaffes et des fautes dans vos relations ou celle qui pourrait même menacer votre vie ou celle d’autres personnes? Qu’est-ce qui fait qu’une chose devienne, à un certain moment, plus importante, plus urgente que tout? Et, combien de fois par jour dit-on : « J’ai pas le temps, j’ai plus urgent à voir, je suis trop occupé... »?

Le sujet intéresse les chercheurs dans diverses disciplines et ils ne se limitent plus aux techniques de gestion des Ford, Taylor ou Ono (Toyota). Nicole Aubert, psychologue et sociologue française, a publié les premiers résultats de ses travaux au début des années 2000. Son ouvrage qui analyse les effets toxiques soulevés par la gestion du temps dans la société moderne s’intitule La culture de l’urgence, la société malade du temps1. L’auteur raconte comment l’accélération des rythmes dans nos existences, provoquée par l’explosion des nouvelles technologies, laisse à plusieurs humains l’impression de « passer à côté de leur vie ». L’équilibre fragile mais nécessaire entre le

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travail et la vie personnelle est menacé par une urgence de rentabilité qu’impose la mondialisation.

Paradoxalement, des études menées au sein de diverses multinationales démontrent la fragilité des gains de productivité obtenus dans ce climat de « tyrannie de l’urgence », à cause des problèmes humains qui en résultent.

Au lieu de ralentir le mouvement, l’industrie remplace l’homme par un robot sans états d’âme, entièrement disponible et programmable en fonction des besoins des entreprises et des marchés. Le mouvement est lancé et cette philosophie gagne du terrain un peu partout, dans tous les domaines où l’on relie urgence et productivité.

Une... discrétion médiatique recouvre les faiblesses de ce système et, surtout, ses conséquences sur la société des humains qu’il jette à la rue. Désormais, le sujet est plutôt abordé sous l’angle de l’indispensable formation qui doit accompagner toute velléité d’implantation technologique.

La crise causée par l’épuisement et l’essoufflement du personnel soignant dans nos hôpitaux excite les neurones des administrations qui rêvent de voir débarquer des armées de petits robots pour remplir certaines tâches. Le nouveau CHU de Québec a déjà prévu un réseau de chariots autoguidés (robots) pour déplacer objets et matériaux à l’intérieur de ses futures installations. Les farceurs attendent un code de circulation dans les corridors, tout en espérant qu’on ne glissera pas vers des improvisations thérapeutiques.

Car on sait qu’ailleurs dans le monde, des utilisations de « mécaniques autoguidées » touchent les « clientèles ».

Ici, on ne parle déjà plus de « malades ». La perspective n’a rien de rassurant sans une radicale transformation des mentalités chez les gestionnaires et les autorités responsables des orientations et du financement. Personne ne veut revenir à l’époque de Donalda et prendre son mal en patience. Le citoyen contribuable est encore un être humain « en urgence » de vivre bien, maintenant.

LA QUÊTE

MARTINE CORRIVAULT

Ouvrage de 384 pages, paru chez Flammarion en 2003 et en édition Poche en 2009.

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POLITIQUE ET « SPIN MÉDIATIQUE »

L'URGENCE, C'EST TOUJOURS

Le « spin médiatique », aussi appelé « spin politique », est une « stratégie d’influence des médias menée par un acteur politique [qui tente de] jouer sur les perceptions que va avoir la population de ses propositions », précise M. Giasson.

Un tel exercice de communication vise à convaincre les électeurs de la justesse des décisions prises et de leur justification.

Le parti au pouvoir veut dégager une impression de confiance et de maîtrise des dossiers. Pour ce faire, il doit savoir bien communiquer avec la population. « S’il ne contrôle pas son message, il ne contrôle pas sa réélection », affirme M. Giasson.

Les partis d’opposition tentent aussi d’imposer leur discours en insistant, par exemple, sur les scandales qui touchent le gouvernement.

Dans ces situations de crise, les spin doctors (des experts du « spin médiatique ») déploient ce que M. Giasson qualifie de « structure pour contenir une crise et recadrer les interprétations ». Leur travail consiste donc à trouver des manières de présenter la situation sous l’angle voulu, surtout lors d’une urgence.

Imaginons une crise politique provoquée par la déclaration incendiaire d’une ministre. Le spin doctor AVRIL 2018

entrera en action si l’organisation politique juge que la réponse du public à la déclaration relayée par les médias est négative. Il tentera alors de limiter les dégâts en neutralisant ou en influençant les individus, notamment les journalistes, qui nuisent au message que l’on souhaite véhiculer. © Courtoisie Thierry Giasson

La politique est un monde où tout va très vite. Souvent, les partis sentent le besoin d’utiliser une technique appelée le « spin médiatique » pour ralentir la cadence.

Thierry Giasson, professeur titulaire au Département de science politique à l’Université Laval, explique que cette pratique permet de contrôler le message des différents partis et de répondre aux situations d’urgence et de crise.

LE RÔLE DES MÉDIAS Les médias jouent un rôle essentiel dans cet exercice de communication. « Ils contribuent à la formation de l’opinion que les gens vont se faire du travail des acteurs politiques », dit le professeur Giasson. Dès lors, on peut s’attendre à ce que ces derniers essaient de « diriger » le plus possible le travail des journalistes.

Les politiciens prétendent que ces exercices de « spin » servent simplement à s’assurer que leurs propos sont bien expliqués et transmis à la population. Par contre, il s’agit parfois de tentatives pour « noyer le poisson », souligne Thierry Giasson. En forçant les journalistes à poser des questions pour bien comprendre, les politiciens cherchent effectivement à orienter leur interprétation. En ce sens, « les médias sont les victimes du spin médiatique », insiste Thierry Giasson.

Les journalistes ne sont toutefois pas dupes. Comme le mentionne Thierry Giasson, ils utilisent des techniques pour avertir les lecteurs qu’ils ont été témoins de « spin médiatique ». Par exemple, ils vont écrire que « le premier ministre a volé à la rescousse de son ministre ».

Cette sorte de jeu illustre la « situation d’interdépendance entre les journalistes et les acteurs politiques qui veulent tous deux contrôler la perception du public », ajoute-t-il.

LA QUÊTE

Thierry Giasson, professeur titulaire au Département de science politique à l’Université Laval.

UN SENTIMENT D’URGENCE AMPLIFIÉ PAR LES MÉDIAS SOCIAUX Les médias sociaux, notamment Twitter, ont fait de la communication politique un exercice de tous les instants. Elle est devenue « instantanée », fait remarquer Thierry Giasson. « Il faut souvent réagir rapidement », note-t-il. Un tweet qui devient viral pour les mauvaises raisons ou une déclaration catastrophique d’un ministre nécessite une intervention immédiate et musclée.

Bien que la pratique du « spin » existe en politique depuis très longtemps, l’apparition des nouvelles plateformes d’échanges a augmenté la vitesse à laquelle circule l’information, ce qui accroît le risque de dérapage. Voilà pourquoi Thierry Giasson soutient que, de nos jours, « l’urgence, c’est toujours ».

ANTOINE GRENIER

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URGENCE DE SAUVER LA LANGUE FRANÇAISE C’est en révisant les articles de ce numéro d’avril de La Quête, dont le thème est l’urgence, qu’a germé l’idée d’écrire cet article.

J’approche la soixantaine et quand je regarde autour de moi, je constate malheureusement que notre société est mal en point et qu’elle devrait effectuer un long séjour à l’urgence pour régler une multitude de problèmes. Je pense à nos systèmes d’éducation et de santé et au traitement que l’on réserve à nos personnes âgées et aux personnes handicapées et dans le besoin. Je songe aussi à ce que nous sommes devenus comme société où les notions de fierté, de responsabilité, d’intégrité et de respect ont pris le bord!

Même chose pour notre histoire et nos traditions. Je pense également à ce débat interminable sur l’identité, la nation et la survie de la langue française.

Ce sont tous des dossiers qui m’interpellent, et j’ai malheureusement l’impression que l’on tourne en rond et que l’on n’ose pas affronter les problèmes et sortir des sentiers battus pour les résoudre.

Par exemple, que pourrions-nous faire pour assurer la survie de la langue française en Amérique du Nord? D’abord, il faudrait redonner un sentiment de fierté aux francophones et les inviter à respecter et à promouvoir leur langue (bien écrire et bien parler), tout particulièrement chez les jeunes. Ne pourrions-nous pas aussi avoir une vision plus large de ce problème et sortir des frontières de notre « p’tit » Québec pour envisager la survie de la langue fran-

çaise en Amérique du Nord? À l’ère de la mondialisation, il n’y a plus de frontières. Il est maintenant temps de penser autrement et d’abandonner le « rêve » du pays pour lequel nous avons dépensé tant d’énergie depuis les années 1960.

Saviez-vous qu’il y a des communautés francophones dans la plupart des provinces canadiennes et même aux États-Unis qui pourraient bénéficier des ressources que nous avons ici au Québec? Nous pourrions être la bouée de sauvetage et une espèce de leader de la francophonie en Amérique du Nord.

Nulle nécessité d’aller « nous péter les bretelles » en France, alors que nous avons tout un défi devant nous ici même. Nous pourrions commencer à nous rebâtir une histoire et un certain sentiment de fierté. Laissons de côté les complaintes et regardons vers l’avant. Si vous voyagez un peu, vous allez découvrir des signes du passage des explorateurs français un peu partout au Canada et aux États-Unis. J’en ai vu les traces à Memphis et à Nashville, Tennessee, l’été dernier, avec un certain sentiment de fierté, je dois dire… Pourquoi aussi ne pas célébrer la « SaintJean-Baptiste », le 24 juin, avec les Acadiens, les Franco-Ontariens, les Louisianais et tous les autres francophones d’Amérique du Nord? Pourquoi ne pas célébrer la fête des Acadiens, le 15 août de chaque année? Ce pourrait être un beau projet de société rassembleur et apolitique, ne trouvez-vous pas?

BENOIT ARSENAULT Réviseur pour La Quête

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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LA QUÊTE

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URGENCE DE PLAIRE

LE MIROIR PIXELLISÉ DES RÉSEAUX SOCIONUMÉRIQUES

À tout instant, nous avons nos appareils électroniques ainsi que plusieurs applications à portée de main : Facebook, Instagram, Twitter, Tumblr, Pinterest, Snapchat et bien d’autres applications font désormais partie de nos vies et, pour plusieurs, il est même devenu impossible de s’en passer.

Règle générale, l’utilisation de ces nouvelles technologies offre un monde très ludique et riche en découvertes, en apprentissages et en possibilités. Toutefois, il s’est installé une relation complexe entre la technologie, la conciliation travail-vie et le mieux-être personnel.

Avec les médias socionumériques, nous avons d’abord trouvé une solution facilitant les rapports humains. En effet, nous prenons de plus en plus l’habitude de nous tenir loin les uns des autres, tout en étant en relation par le biais de nos différents réseaux socionumériques. Toutefois, ces nouvelles façons de communiquer sont de plus en plus nombreuses et intrusives, créant ainsi un sentiment d’urgence face aux réponses qui y sont attendues.

Laurie Bouchard est une jeune adolescente de 14 ans qui baigne dans le numérique depuis sa naissance et qui n’a jamais connu le monde sans Internet. « Disons quand mes amis m’écrivent des messages textes, si je ne réponds pas, ils vont m’écrire sur Messenger et m’envoyer une vidéo ou une photo sur Snapchat. Pis là, si je ne réponds toujours pas, ils vont être fâchés parce qu’ils savent que j’ai toujours mon cellulaire avec moi. Fack quand mes amis m’écrivent, il faut que je leur réponde! Ma mère, elle, quand on soupe, elle comprend pas ça que ça presse. »

domestiques, alors que la vie familiale s’impose à son tour beaucoup plus au travail. Martin Chiasson, enseignant au primaire, ressent aussi la pression des réseaux sociaux. « Maintenant, nous avons des plateformes de collaborations en classe. Les élèves qui ont des questions, à la maison, peuvent nous écrire pour nous questionner. C’est super, mais quand un élève m’écrit le vendredi soir pour me demander c’est quoi les pages du devoir à remettre lundi matin, ben si je vois la notification sur mon cellulaire, je ne serai pas capable de ne pas lui répondre, sinon je vais me sentir un mauvais prof alors je vais être stressé et pressé de lui répondre. » DE L’URGENCE RÉELLE À L’URGENCE ILLUSOIRE Ces exemples donnent un aperçu de la place prépondérante des technologies et des réseaux socionumériques qui ont considérablement modifié les relations humaines, installant une certaine urgence de répondre aux différentes demandes de nos proches, peu importe l’heure où la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Toutefois, nous faisons extrêmement confiance aux médias socionumériques et cette confiance, qui s’avère parfois en être une aveugle, peut probablement expliquer, en partie, la place grandissante que nous choisissons de donner aux médias socionumériques et à ce sentiment d’urgence qui les accompagne. « Quand je regarde Instagram ou Facebook le soir et que je vois une photo de mon amie et son chum, ça me donne hâte d’en avoir un moi aussi pour faire ça moi aussi.

Ah! Pis quand je vois ce que les filles cool de mon école ont fait, pendant la fin de semaine, je suis pressée de trouver une photo nice de ma fin de semaine pour la publier moi aussi », confie Laurie. Si les conversations dues à un réel intérêt envers une autre personne sont de plus en plus rares, le partage de photos dans lesquelles l’emphase est sur sa propre beauté, les plus beaux aspects de sa vie personnelle et ses plus grands exploits est de plus en plus courant. On croit ce qu’on voit sur les réseaux socionumériques et on s’impose une urgence de suivre la masse, de répondre à ces réalités illusoires : une urgence de plaire.

La technologie nous suit partout, brouillant souvent les démarcations traditionnelles entre les différentes sphères de notre vie. Le travail fait souvent intrusion dans les activités

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LA QUÊTE

© shutterstockNucleartist

Être continuellement connecté transforme nos interactions avec les autres, nos méthodes de travail, notre pratique des loisirs, l’utilisation de notre temps libre, ainsi que nos habitudes de consommation. Ce mode de vie branchée crée le besoin de répondre rapidement à toutes nos attentes et nous place constamment en situation d’« urgence » : obtenir un emploi à l’envoi d’un texto, prendre une décision importante par un simple clic de souris ou rencontrer son futur conjoint à la simple pression du pouce.

MARYLIE LABERGE SÉVIGNY

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FUIR LA ROUTINE Lydiane St-Onge n’en pouvait plus de son mode de vie. Elle ressentait un urgent besoin de quitter le Québec et de partir à l’aventure, mais surtout, à la conquête de la liberté. Par le biais de son blogue, Lydiane autour du monde, cette jeune trifluvienne partage ses expériences de globetrotteuse et ses impressions sur les possibilités de voyager aujourd’hui, et ce, sans attache.

Aujourd’hui, la jeune entrepreneure est conférencière, auteure d’un livre et blogueuse. Elle possède aussi sa boutique en ligne. Elle est également suivie par près de 48 000 personnes sur Instagram et plus de 100 000 personnes sur Facebook. La globetrotteuse affirme qu’elle n’a aucune idée de ce que l’avenir lui réserve (…) elle ne sait pas si Lydiane autour du monde survivra au cours des années, « est-ce que la popularité des réseaux sociaux sera toujours au rendez-vous, tout cela peut changer si, par exemple, j’avais un enfant ou si j’avais moins de temps à y consacrer ». La jeune femme demeure tout de même optimiste. Si l’engouement envers Lydiane autour du monde devait s’arrêter un jour, elle trouvera quelque chose d’autre.

Cela dit, voyager a un coût. Certaines personnes comme Mme St-Onge réussissent à financer leurs voyages grâce aux médias sociaux et aux partenaires. D’autres travaillent pendant une certaine période dans le pays visité afin d’amasser la somme nécessaire pour leur prochain voyage.

© Courtoisie Lydiane St-Onge

ADIEU, LE MODÈLE TRADITIONNEL

Lydiane St-Onge

À 26 ans, Lydiane St-Onge avait le vent dans les voiles : une carrière d’agente immobilière prometteuse et assez de biens matériels pour satisfaire ses désirs. Malgré cela, elle ressentait un « vide » dans sa vie. Du jour au lendemain, ses parents, qui étaient également courtiers immobiliers ont décidé de tout arrêter et d’aller vivre en Nouvelle-Calédonie. Ce moment a été une révélation pour Mme St-Onge, et le déclencheur d’une remise en question au sujet de son avenir. Elle a vu ses parents travailler très dur, jusqu’à l’épuisement. Elle ne voulait pas vivre cela à son tour.

Quelques années plus tard, elle a essayé de diminuer sa charge de travail en engageant une secrétaire afin de pouvoir voyager. Ça n'a pas été un réel succès. Deux ans plus tard, la jeune entrepreneure décidait de tout vendre afin de partir pour sa première destination : les Philippines. L'aventurière affirme qu’elle a longtemps douté du bien-fondé de son projet, « mais quand j’ai eu les deux pieds dans l’avion, je savais que j’avais pris la bonne décision ».

Sur les réseaux sociaux, on constate que les photos et les blogues sur les voyages ont la cote. Est-ce que les nouvelles générations seraient plus portées à délaisser le mode de vie traditionnel et à partir à l’aventure? Mme St-Onge croit que les voyages sont plus accessibles qu’autrefois. « Dans le temps de nos parents, un billet d’avion ça coûtait extrêmement cher ».

En d’autres mots, c’est l’une des raisons qui expliqueraient pourquoi de plus en plus de gens voyagent, selon elle. En effet, selon l’Association internationale du transport aérien, près de 3,3 milliards de personnes ont pris l’avion en 2014, ce qui représente 170 millions de personnes de plus qu’en 2013. Également, elle observe que de plus en plus de jeunes souhaitent devenir leur propre patron et travailler à la maison. Une solution qui est d’autant plus possible grâce aux technologies et qui, conséquemment, laisse un horaire plus flexible pour voyager.

Devenir voyageur à temps plein n’est peut-être pas la profession qui assure la plus grande stabilité. En revanche, les voyages apportent beaucoup sur le plan personnel. « Les gens ont plus de compréhension et de respect envers les différences et les autres cultures », selon notre interlocutrice.

Mme St-Onge n’a pas de trajet précis lorsqu’elle voyage. Elle vit au jour le jour. Elle laisse ses rencontres et son « feeling » du moment la guider. En fait, tout ce que cette grande voyageuse désire, c’est de vivre libre et sans attaches.

QUAND LES VOYAGES DEVIENNENT UN MÉTIER

VICKY PLOURDE

Pour Mme St-Onge, les voyages sont devenus son gagnepain. En effet, son blogue Lydiane autour du monde a été le début de son projet.

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URGENT besoin de

RALENTIR

© shutterstock_1Chepko Danil Vitalevich

Travaille, travaille, travaille. 40 heures, 50 heures… Sors danser, rentre tard la nuit, retourne travailler, va à l’école, dors quelques heures. Besoin de payer le loyer, besoin de manger. Vais-je y arriver? Travaille, travaille, travaille.

Cours après l’autobus. Je n’ai pas renouvelé mon laissez-passer. Cours au dépanneur du coin. Bougonne après le temps.

Pourquoi il y a juste 24 heures dans une journée?!? Soupir!

Me suis levée en retard. Pas le temps de déjeuner! Encore pressée. Toujours à courir. Besoin de sortir de cet engrenage. Que faire? Je ne sais pas. Je ne sais plus.

Et puis silence. … « Madame Nathalie Lacroix est demandée à la salle de triage, madame Nathalie Lacroix… » S’asseoir. Attendre. Attendre l’urgentologue. Attendre le résultat des examens. Attendre le diagnostic.

Un mois vient de passer.

Apprendre. Apprendre à patienter. Chaque chose en son temps.

Deux mois… Le diagnostic, enfin. Cancer. Le temps soudainement s’arrête. Arrêt de travail.

Que vais-je faire tout ce temps chez moi? Réfléchir, me poser. Me réapproprier le temps. MON temps. Marcher le long de la rivière. Écouter les oiseaux chanter. Lire. Ah! Lire! Que ça m’avait manqué. Sortir ma caméra. Photographier la vie. Ralentir. Savoir garder le rythme, laisser les autres courir. Prendre le temps. Du temps pour soi. Du temps avec les autres. Prendre le temps d’aimer et se laisser aimer.

C’était en février 2009. Assise à l’urgence, je réalisais que la vie m’offrait le plus beau des cadeaux : le temps. Et je l’ai pris. Et depuis, je le chéris.

NATHALIE LACROIX

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LA QUÊTE

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URGENCE DE PRÉVENIR

SOUFFRIR Dépendante affective, ma sœur Thérèse était en amour avec un homme qui a abusé de sa fragilité avant de la rejeter en raison de l’obsession maladive qu’elle manifestait à son égard. Cette rupture a nourri les idées négatives de ma sœur, perturbé son sommeil et coupé son appétit. Finalement, elle a plongé dans une grave dépression et a commis l’irréversible geste. Mon neveu Sylvain était victime d’intimidation à l’école. Il s’isolait souvent dans sa chambre pour lire, écrire des poèmes et, petit à petit, il a sombré lui aussi dans la dépression. Il a mis un terme à sa vie à l’âge de dix-neuf ans. Ces drames provoquent chez les proches un vrai tsunami d’émotions.

La tristesse, l’incompréhension, l’ignorance, l’impuissance, la colère et la culpabilité nous submergent.

référer à des personnes-ressources. J’encourage également les personnes dont les souffrances sont réellement profondes à aller chercher de l’aide, il n’y a pas de honte à cela.

CROIRE Après les funérailles de ma sœur Thérèse, j’ai fait un rêve.

Je la voyais entrer dans la cuisine familiale, son visage était fatigué et pâle et elle m’a dit : « J’ai raté mon saut…! » (elle s’est jetée du haut de son immeuble à logements). Je lui demandais pourquoi et elle me répondait qu’elle était découragée, épuisée. Et nous nous sommes enlacées, l’une et l’autre. Elle me dit alors doucement à l’oreille : « Christiane, je t’aime beaucoup...! » Je lui ai répondu que moi aussi, je l’aimais beaucoup... puis, je l’ai vue monter vers la Lumière.

Ce rêve était empreint d’une telle beauté, de tant de chaleur et de douceur; nous baignions toutes les deux dans l’Amour Inconditionnel.

Si vous connaissez quelqu’un qui traverse une période de dépression, je vous suggère de les écouter et, surtout, de les

© Courtoisie_Association Québécoise de prévention du suicide

Depuis 28 ans, la première semaine de février est dédiée à la prévention du suicide. L’objectif de cette semaine est de sensibiliser les gens au suicide et de le prévenir. Cette cause me touche personnellement parce que deux membres de ma famille se sont suicidés. Ces départs subits ont bouleversé les vies de mes parents et de mes frères et sœurs. C’est pourquoi, même s’il est tabou de parler du suicide, je trouve important de nommer ce sérieux problème et d’écrire au sujet de cette réalité que vivent beaucoup de familles.

Ce rêve m’a beaucoup consolée. Je l’ai partagé à des membres de ma famille et à des amis qui croient, comme moi, que la vie continue après la mort physique. Cela me fait un bien immense de croire que l’Au-Delà existe!

Il y a ces mots très profonds et plein d’espoir que chantait Édith Piaf dans son populaire Hymne à l’amour. « Dans le ciel plus de problèmes... Dieu réunit ceux (celles) qui s’aiment...! » CHRISTIANE VOYER

URGENCE D'AIMER J’ai compris que l’être humain a besoin d’aimer quelque chose de plus grand que sa faiblesse pour en venir à bout...

Comme d’aimer plus sa santé, que de trop manger... Et cela le fait avancer...

Et tout cela, si on ne l’a pas, on peut l’avoir; c’est une question d’avoir qui n’a pas rapport avec le mérite, notre bonté, notre force.

Merci et Paix, Joie, Amour et Tout à tous; STÉPHANIE LÉVESQUE

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DOPAGE ET ANXIÉTÉ

L’URGENCE DE PERFORMER

L’anxiété de performance ou de compétition touche tous les athlètes, quel que soit leur niveau. Elle se manifeste principalement par un stress mal équilibré. Guy Thibault, ancien cycliste de compétition, est directeur de l’Institut national du sport du Québec (INS) qui travaille en étroite collaboration avec les athlètes de haut niveau. « Si une personne est trop anxieuse, sa performance va être réduite et si une personne n’est pas assez anxieuse, sa performance va être aussi réduite. Il y a une espèce d’optimum à trouver entre les deux », explique-t-il. Selon Guy Thibault, le stress est quelque chose de normal qui peut même être positif. « Il y a toute une série de phénomènes physiologiques reliés à l’effort qui vont être activés par le stress. Mais si le stress est trop grand, la performance va être diminuée », affirme-t-il en se basant sur ses propres expériences en tant que cycliste, mais aussi sur les avis des psychologues qui travaillent avec l’INS. Selon Guy Thibault, la majorité des athlètes ont tendance à ressentir un stress surélevé. L’institut tente ainsi d’apprendre aux athlètes à vivre avec leur stress. « Le truc le plus courant est d’apprendre aux athlètes à penser et à contrôler leur respiration ». Les psychologues sportifs recommandent parfois de s’adonner au pranayama, un ensemble de techniques de respiration provenant du yoga. Les équipes natio-

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nales reçoivent aussi le soutien d’un « préparateur mental » dont le but est d’aider les athlètes à se préparer psychologiquement à une compétition.

Cette préparation n’empêche pourtant pas des athlètes de sérieusement envisager le dopage comme solution pour compenser leur stress de performance. Des spécialistes ont commencé à travailler avec les entraîneurs pour les sensibiliser à cette anxiété et à ses conséquences.

© courtoisie Claude Goulet

Vous êtes un jeune athlète sur le point de participer à une compétition importante. Votre rêve : atteindre les plus hauts sommets. Le simple fait de penser à votre performance vous donne des migraines, des tensions musculaires et des troubles digestifs.

Votre pression sanguine augmente.

Vous songez soudainement à prendre certaines substances pour améliorer le tout malgré les risques que vous encourez à tricher. Il y a fort à parier que vous souffrez d’anxiété de performance. Ce trouble psychologique affecte les athlètes incapables de gérer leur stress devant la compétition.

PRESSION ET DOPAGE Depuis le début des années 2000, des études documentent la prise de substances dopantes chez les athlètes.

Claude Goulet, professeur au département d’éducation physique de l’Université Laval, a mené l’une de ces études. Il a questionné environ 3 500 jeunes faisant partie d’équipes sportives du Québec et de programme de sport-études. 25,6 % des répondants ont déclaré avoir utilisé des produits interdits ou soumis à des restrictions par le Comité international olympique.

L’un des objectifs de l’étude était de connaître les intentions des jeunes derrière le phénomène du dopage. Selon Claude Goulet, plusieurs jeunes ont ainsi ressenti une pression face aux critères de performance présents chez les fédérations et les équipes sportives. « Ils ont des enjeux de commanditaires et de performance et cela influence leur intention à se doper », affirme Claude Goulet. Guy Thibault qui a mené durant les années 1990, des travaux sur le dopage, croit qu’il y a aussi une pression de l’entourage notamment de la part des parents. Les parents peuvent avoir un effet néfaste sur l’estime de soi de l’athlète notamment s’ils sont trop exigeants envers leurs enfants ou encore qu’ils focalisent trop sur leurs erreurs, disait-il dans un avis paru en 2011.

Selon Guy Thibault, on s’est longtemps menti sur le sujet du dopage. « On a longtemps cru que les substances dopantes étaient nuisibles à la santé, mais les nouveaux produits apparus dans

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Claude Goulet a mené une étude sur le dopage chez les jeunes qui a été publiée en 2010. Le professeur continue ses recherches en la matière et tente de conscientiser les entraîneurs en la matière.

les années 1990 ont, comme les médicaments trouvables en pharmacie, des effets secondaires ». Claude Goulet ose espérer qu’à la lumière des recherches faites durant les années 2000, la situation s’est améliorée et que l’on a pu conscientiser les équipes derrière les athlètes. Il espère aussi que l’on a pu inciter les sportifs à s’entraîner et à s’alimenter de façon équilibrée au lieu de se doper et de céder à la pression du stress de performance. Guy Thibault est plus pessimiste. Selon lui, les tests antidopage ne sont pas encore suffisamment efficaces et les mailles du filet demeurent toujours larges. Il estime que les tests antidopage sont nécessaires, mais qu’il faut continuer la recherche pour les améliorer. Il y a donc encore beaucoup de chemin à faire en la matière. Les équipes sportives et leurs athlètes demeurent donc toujours pris entre une volonté de performer et celle de trouver des moyens adéquats pour contrôler leur stress sans succomber à la tricherie.

PASCAL LÉVESQUE

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L'ESPOIR AU CUBE MON PODIUM OLYMPIQUE Comme tous les deux ans, je me plais à regarder les Jeux olympiques. Bien sûr, ils ont évolué avec de nouvelles disciplines et ils sont devenus une machine incroyable à faire bien de l’argent.

J’aime à penser qu’il n’y a pas que cela... Les performances des athlètes me font parfois frémir, mais tout cela soulève des questions, car l’accent est tellement mis sur la performance ultime, celle qui conduit à la fameuse médaille d’or olympique. Nos galas artistiques sont un peu sur le même modèle. Mais avonsnous besoin de cette obsession maladive de monter sur la première marche du podium ou d’être la personnalité de l’année?

place, son utilité, sans avoir à être décoré d’une médaille ou à monter sur un podium.

Et les Olympiques alors? Elles deviendraient un grand moment de joie où les Humains se rassemblent pour célébrer dans l’espoir, sans compétition poussée à l’extrême comme nous le ressentons trop souvent, mais bien plus dans un vrai partage. Je dois rêver!

RICHARD LANGLOIS

Le monde du livre n’échappe pas à cette dynamique de compétition. Les grandes librairies et les salons du livre accordent une meilleure visibilité aux artistes qui publient à l’occasion. Les Lise Dion et autres vedettes ont tout-à-fait le droit d’écrire elles aussi, mais le traitement que l’on fait à leurs publications créée un ombrage sur un grand nombre d’auteurs moins connus qui ont une plume extraordinaire et qui ont tant à dire et à partager. C’est une situation que je trouve injuste.

J’ai le privilège d’être publié et d’avoir participé à onze salons du livre partout au Québec et au Nouveau-Brunswick, depuis la sortie de mon dernier livre en 2016. J’ai la sensation de m’accomplir dans cette vie, même si je ne remporte pas de grands prix.

C’est le chemin parcouru que j’aime et qui me fascine... ce sont toutes ces personnes qui gardent espoir et dont le visage s’illumine malgré des moments parfois difficiles. Qui n’en a pas?

« Je crois que nous pouvons tous être victorieux lorsque nous arrivons à harmoniser notre corps et notre âme vers un seul et même être, ce qui représente une compétition intérieure d’une vie, qui est beaucoup plus difficile à acquérir qu’une médaille, mais véritablement la plus importante... » CHANTALE LABRECQUE auteur et conférencière www.chantalelabrecque.ca

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©Illustration : Vigno

Alors, que faire? Ai-je besoin d’un podium pour être heureux? Quel chemin dois-je emprunter pour me construire à partir de mes passions et de mes intérêts? Tout d’abord, je me dis toujours que si je peux apporter ma contribution de quelques manières que ce soit, j’aurai fait avancer notre société.

Je tente de trouver un sens à cette vie en parcourant une route avec beaucoup d’efforts, mais sans attente. Je marche dans la nature en contemplant toutes ces petites et grandes merveilles où chacun a sa

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LE JEU DE LA QUÊTE PAR MORIN LE JACQUES JEU DECARL LA QUÊTE

par Jacques Carl Morin et Ginette Pépin VÉRIFIÉ Ce jeu consiste à remplir lesLES rangées horizontales ainsi que lesQUE colonnes 1 et 20 à 1l’aide CE JEU CONSISTE À REMPLIR RANGÉES HORIZONTALES AINSI LES COLONNES ET 20 des ou lettres mélangées ou déjàMÉLANGÉES inscrites. Chaque case grise représente Àdéfinitions, L’AIDE DESindices DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUEune lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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1- Fin du monde.

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5- Prononcer en marquant nettement chaque syllabe.

Concert donné par un artiste seul. Petit reptile diurne.

20- Nom d’emprunt.

20- Nom d’emprunt.

6- Jeu de hasard. Le point le plus important. Évier.

HORIZONTALEMENT Horizontalement::

7- Code de l’aéroport de Québec. Sauce blanche à base de lait. Femelle du sanglier. Fait de désigner quelqu’un par un vote.

1- Équilibre (MALOPB). Théâtre de la rue Saint-Joseph.

1- Employé Équilibre Théâtre de Réla rue8- Saint-Joseph.

Employé d’enlever Le signe typographique « % ». chargé Grande souffrance chargé(MALOPB). d’enlever les ordures ménagères. ordures ménagères.

Répondez s’il vous plaît. physique. Fontaine en face de l’Hôtel du Parlement. pondez s’il vous plaît.

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des chansons les plus connues des Rolling 2- de ce de quice doitqui arriver Coo- 9- L’une 2- Prévision Prévision doit(CRISTONOP). arriver (CRISTONOP).

Coopérative.

Langue officielle du Brésil.

Stones. Abri fabriqué pour les chiens. Sel aux effets pérative. Langue officielle du Brésil. relaxants.

3- Péché capital dans le *catéchisme de l’Église catholique*. Purgatif. Pelage d’un animal.

3- Péché capital dans le *catéchisme de l’Église catho10- Mettre en silo. L’une des herbes de Provence. Ville lique*. Purgatif. Pelage d’un animal.

4- Marijuana. Élément avec lequel le verbe s’accorde nombre et en personne. Réunion de réputéeen pour son maïs. plusieurs clés attachées 4- Marijuana. Élément avec lequel ensemble. le verbe s’accorde en nombre et en personne. Réunion de plusieurs clés ensemble.

5- attachées Prononcer en marquant nettement chaque syllabe. Concert donné par un artiste seul. Petit

reptile diurne.

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PAR HÉLÈNE HUOT LA SAGESSE PROVERBIALE « Il faut faire vite ce qui ne presse pas pour pouvoir faire lentement ce qui presse. » (Proverbe chinois) « Un zeste d’impatience ruine un grand projet. » (Proverbe kurde) « Qui est impatient d’avoir un enfant épouse une femme enceinte. » (Proverbe sénégalais) « La patience édifie, l’impatience renverse. » (Proverbe danois) « La patience est un arbre dont la racine est amère et dont les fruits sont très doux. » (Proverbe persan) « Hâte-toi lentement. » (Proverbe latin, *Festina lente* ») URGENCE OU PAS? 1. Le médecin spécialisé dans la médecine d’urgence s’appelle : a. un urgentiste; b. un urgentologue; c. les deux appellations sont équivalentes.

2. La première ville canadienne à utiliser un numéro unique pour joindre les services d’urgence est : a. Toronto; b. Vancouver; c. Winnipeg.

3. Le signal de détresse S-O-S (appel à l’aide) a été adopté officiellement : a. en 1908; b. en 1919; c. en 1935.

4. Est urgent ce dont on doit s’occuper sans attendre. Quelle locution signifie : a. sans délai; b. on arrive à tout avec de la patience; c. il n’est pas nécessaire de se précipiter si on est sage et prudent.

5. Les amateurs de séries télévisées ou de films français sont habitués à voir intervenir le samu. Que signifie ce sigle?

6. En 2000, la Croix-Rouge a retenu le 2e samedi de septembre comme Journée mondiale des premiers secours. Le mot « secours » appartient à la même famille étymologique que : concours, cours, discours et parcours. Vrai ou faux?

7. Une partie de scrabble? Déplacez les lettres et découvrez le mot de sept lettres (un nom commun, relié au thème de l’urgence) : CEEDIMN; CEORSSU; EEISSTV; EEPRSSX; EINOSTU. 8. Urgence signifie : nécessité d’agir vite. Connaissez-vous un mot qui a le sens contraire?

CETTE QUESTION EST UN APPEL À TOUS…

QUI SUIS-JE? « Avoir quelque chose à transmettre, l’exprimer et convaincre le destinataire, ce n’est pas une mince tâche. Sur les téléphones portables, on nous fournit maintenant une gamme d’expressions pour teinter le message. Plus besoin de trouver les mots : on ajoute une face dubitative, morte de rire ou coquine et le compte est bon. La chose est dite. Adieu la subtilité, la nuance qu’un adjectif ou un adverbe peut ajouter. » (2015)

J’attends de vos nouvelles…

Pour dire son mot ou donner un autre son de cloche, rien de plus facile, écrivez à hhgodbout@gmail.com.

Merci à vous ! Les réponses page 33

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LÀ Je suis trop idéaliste Je crois te percevoir Chez les surréalistes Je crois te voir Chez les automatistes J’ai l’impression que tu es dans Renoir Ou chez les autres impressionnistes.

Je crois t’avoir croisée Chez Théophile Gauthier Peut-être étais-tu cachée bien en rond Chez Aragon Ou dissimulée tout en silence Chez Saint-Saëns.

Peut-être es-tu allée faire un p’tit tour Chez les chansons d’Aznavour Ou te cacher dans les sous-bois Sous les rythmes de Robert Charlebois.

Peut-être as-tu voulu finir Chez Gainsbourg-Birkin et leurs soupirs.

Mais tu n’es pas là.

Vraiment pas là!

Tu existes dans une réalité Qui s’en vient à grands pas feutrés Si je fais preuve de bonne volonté Mon aimée.

© shutterstock MJTH

Gaétan Duval

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Lettre à ma famille Allo!

Je ne sais plus si je devrais monter à Montréal pour le Jour de l’An. Comme je le disais au cousin au téléphone vers 15 h 30, hier, j’ai passé un beau Noël et je continue à vivre de belles vacances comme ça fait longtemps que j’en ai vécu d’aussi belles. Il y a de la neige et du froid comme dans notre enfance. Beaucoup de lumière.

En réponse à votre question première que j’imagine, côté santé, ce matin, c’est le cadran qui m’a réveillé, un peu « groggy », après 8 heures de sommeil.

J’ai passé un beau 25 au Centre social Croix Blanche.

Nous étions 30. Beaucoup de personnes âgées. J’ai aidé avant, pendant et après le repas. Soupe légumes et alphabet, dinde, pétaques pillées, salade de choux, tout fait maison + pâté et petits pois, gâteau sauce au caramel (proche de la recette de maman), café déca + jeux et prix de présences.

26-27-28 mollo, marches entrecoupées de court trajet de bus, bien habillé pour affronter les froids sibériens, dans les quartiers centraux avec des arrêts dans les commerces, librairies et bibliothèques.

Je revisite la ville de Limoilou jusqu’au château Frontenac... J’aurais des histoires à raconter un peu comme l’autre cousin lorsqu’il revient de voyage.

Je fais de nouvelles rencontres et approfondis mes relations avec d’autres gens que je découvre, ou redécouvre.

© Archives Web

Peut-être que je suis encore légèrement euphorique ou tout simplement bien dans le moment présent, à l’endroit où je dois être.

Chez moi, tous les postes de télé peuvent être intéressants, alors je la ferme la plupart du temps sauf pour écouter de la musique sur Stingray.

Quand je ne sais pas quoi faire, je le dis à notre cher père au ciel et il me répond, sorti de ma mémoire : « Mets ton pyjama pis va te coucher ». Ce que je fais, à toute heure du jour et de la nuit, et je sieste ou somnole ou réfléchis ou lis ou écoute Simon and Garfunkel ou Félix Leclerc ou tourne de bord en fœtus ou les pieds en l’air etc. ou aucunes de ses réponses dans mon lit.

Comme je suis à la maison, mon diabète est plus facile à contrôler puisque je décide du menu de mes 3 repas par jour, et de mes collations et parce que c’est les fêtes, j’ai toujours un sac de chips à portée de main!

Voilà, A+ Bernard St-Onge

Marches toujours avec mon sac à dos et mon cahier ligné 8 1/2 par 11 au cas où j’aurais envie ou besoin d’écrire (écrire à nouveau me fait grand bien, la preuve ce courriel-fleuve) et me réfugie dans les bistrots où je me paye un allongé déca par jour en dehors de chez moi.

Je coupe les restos et mange à la maison pour économiser et prendre le temps de cuisiner, ce qui est une activité apaisante et agréable.

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Feu vert De temps en temps, les instants navigables traversent ce qui reste de mon cœur recousu à force de voyageries au pays du coin de l’œil j’ai retrouvé la saison des patiences à portée de source.

Sous mes pas, ovale de dunes et de vagues, la mer refait le sable.

Apaisé paysage qui s’ouvre avec la clef de ta présence toi ma poésie casse-cou mon gribouillage aventureux ma seule orbite disponible tracée avec les mots de la déchirure

© Brian S.

Dominic

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Lune mélancolique la lune est aussi mélancolique que moi sa lumière a le goût d’autrefois avec des souvenirs oubliés depuis longtemps les quelques « je t’aime » chiffonnés dans le fond d’un coffre ont l’odeur tenace de la boule à mites

© Archives Web

François Gagnon

L'instant Un moment singulier est constitué de plusieurs instants.

Le nombre de moments singuliers dans une journée reste arbitraire.

En cette journée d’équinoxe, le soleil est parfaitement en équilibre au-dessus de ma tête.

Et sa lumière me procure un moment d’extase poétique qui demeure éphémère.

Aujourd’hui, l’instant l’emporte.

François Gagnon

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Vivement la démocratie!

Lorsqu’il nous arrivera un jour de décider ensemble de notre avenir commun, si cela a lieu, nous n’accepterons plus de laisser à une large part des richesses à quelques-uns et à d’autres, en très grand nombre, uniquement de quoi survivre ou vivre dans la pauvreté.

Certains pousseront les hauts cris à la lecture de ce paragraphe, ou pis encore, feindront le mépris. On nous aura tellement appris, pour nous calmer, que la « démocratie représentative » était la démocratie, qu’on a fini par y croire, par intégrer cette grossière tromperie, même dans les sphères progressistes.

Certains, sans même s’arrêter à y penser, nous dirons que ce n’est plus possible aujourd’hui, cette vraie démocratie, qu’on est beaucoup trop nombreux. Quelle naïve soumission! D’une part, et c’est l’évidence, la technologie nous le permettrait; d’autre part, et c’est encore plus vrai, la grande majorité des décisions n’ont pas être prises à grande échelle. On peut bien décider ensemble, dans son patelin, de bâtir une école, de créer de vraies coopératives, de s’entraider, sans pour cela avoir le consentement du monde entier.

Pour l’instant, quand on ne nous parle pas sans fin de ces *vrais* détenteurs du pouvoir, de ceux qui le possèdent à notre place, ce sont de ces gens plus que riches, protégés par cette fiction de démocratie – la « démocratie représentative » - dont on nous parle. Et nous regardons impuissants, nous rire au nez, ces Jeff Bezos d’Amazon, l’homme le plus riche du monde selon le magazine Forbes, qui pouvait compter lors de la dernière année sur une fortune personnelle de 120 milliards de dollars; ou encore ces patrons des grandes banques, ici, qui ont profité d’une rémunération totalisant environ 53,6 millions de dollars au cours du dernier exercice financier. Et tous ces autres riches, et toutes ces urgences environnementales, qui nous concernent au plus haut point, pour lesquelles nous ne pouvons rien faire, vidés de nos pouvoirs de citoyens que nous sommes!

Je ne fais plus partie depuis longtemps de ceux qui crient « Vive la démocratie! » Je suis plutôt de ceux, plus éclairés, et je n’ai pas peur de le dire, qui crient haut et fort : « VIVEMENT LA DÉMOCRATIE! » Bruno Marquis

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1. C. L’appellation courante en France est « urgentiste »; au Québec, le terme « urgentologue », qui a le même sens, a été reconnu par l’Office québécois de la langue française en 1999.

2. C. En 1959, Winnipeg adopta le numéro 9-9-9 qui était en vigueur en Angleterre depuis 1937.

À TOUS NOS

3. A. Le signal S.O.S. (en morse : trois traits, trois points, trois traits) a été adopté lors de la convention internationale de radiotélégraphie tenue à Berlin en 1906; il a été officialisé lors de la même convention tenue deux ans plus tard.

PRÉCIEUX

4. A : « D’urgence » (ou « de toute urgence »), synonyme de « illico ». B : « Tout vient à point à qui sait attendre ». C : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. »

PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR • Centraide

5. Le samu est le « Service d’aide médicale d’urgence »; ce mot est un nom masculin invariable qui figure aussi dans le dictionnaire…

6. Vrai. Tous ces mots appartiennent à la famille étymologique de « courir ».

7. CEEDIMN : médecin. CEORSSU : secours. EEISSTV : vitesse. EEPRSSX : express. EINOSTU : soutien.

8. ??? ( vous avez une réponse à suggérer. Écrivez-nous!)

PARTENAIRES ARGENT

RÉPONSE Qui suis-je?

• CKRL FM 89,1

MARIE LABERGE, écrivaine québécoise, née à Québec en 1950

• Centrale des syndicats du Québec (CSQ) • Impressions Stampa • Services 211

PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Intermarché St-Jean • Services Harmonia

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

Elle débute comme comédienne avant de se consacrer à l’écriture et de toucher aussi à la mise en scène de théâtre et à l’enseignement. Elle signe une vingtaine de pièces, jouées ici et dans plusieurs pays d’Europe. Elle est également auteur de romans, dont la trilogie intitulée *Le goût du bonheur* quide a connu succès populaire.

6- Jeu hasard. un Leimmense point le plus important. Évier.

Marie Laberge a reçu de nombreux prix dont, à plusieurs 7- Code de l’aéroport de Québec.

Sauce blanche à base de lait. Femelle du sanglier. Fait de reprises, le Prix du gouverneur général et le Prix du pudésigner quelqu’un par un vote. blic du Salon du livre de Montréal. Elle est chevalière de 8- Le signe typographique « % de ». l’Ordre Grande souffrance l’Ordre national du Québec et officière des arts physique. Fontaine en face de l’Hôtel du et des lettres Parlement. de la France.

9- L’une chansons les vivre, plus Éditions connuesQuébec des Rolling Citation : Marie Laberge,des Treize verbes pour Amé- Stones. Abri fabriqué pour les chiens. Sel aux effets relaxants. rique (2015), page 62.

10- Mettre en silo. L’une des herbes de Provence. Ville réputée pour son maïs.

SOLUTION LE JEU DE LA QUÊTE

• Le Bal du Lézard • Maison Revivre

PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM • Yves Boissinot • Claude Gallichan

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©Antoine Godbout.

Merci

RÉPONSES URGENCE OU PAS?

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© Illustration Bertrand Dugas

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Au nom de toutes les personnes et de toutes les familles dont la vie sera changée à jamais grâce à votre générosité, Julie, Simon et Nawel vous disent merci ! centraide-quebec.com