La quete numero 202 mars 2018c

4$ Le magazine de rue de Québec

Numéro 202 Mars 2018

S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant un­e carte d’identification.

2 $ sur le prix de vente va directement au camelot.

Le goût des livres

• Quand les mots pansent les maux • Snoute, poète de la rue • Rigodon transcendantal • Une mémoire pour demain

Hébergement

MARS 2018

LA QUÊTE

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SOMMAIRE DOSSIER

POUR LE PLAISIR DE LIRE

LE GOÛT DES LIVRES 06

Quand les mots ©Illustration : Stéphane Delapré pansent les maux

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Floriane désespérée

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Mon petit doigt

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Accomplissement

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Snoute, le poète de rue

22

Una canción

09

Une brève histoire de l’avenir

23

Mes amis les oiseaux

26

Les boulots de Sébastien

Papier, encre et volupté

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Le livre persiste

13

Nourriture pour le cerveau

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CHRONIQUES 08

Une mémoire pour demain

14-15 Rigodon

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transcendantal

Les mots changent le monde

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Objet de collection

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Un livre au quotidien

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Le jeu de La Quête

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La langue dans sa poche

MARS 2018

LA QUÊTE

©Antoine Godbout

©Simon Drouin

JEUX 03

PAGE COUVERTURE Photo : Antoine Godbout Conception graphique : Sandra Potvin

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel

d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rueLa !- Quête par des Vends le magazine

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots. facebook.com/laquete.magazinederue et issuu.com/laquete/docs

UNE TRIBUNE POUR TOUS Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1 du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de mai : Les voisins. er

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés

Nom: Adresse: Travaille à ton compte. Pas d’horaire.

Ville: Vends le magazine de rue La Quête postal: PourCode plus d’informations Appelle-nous au 418Date 649-9145 :poste 33 Ou

Abonnement régulier Abonnement de soutien Abonnement institutionnel

Viens nous rencontrer au 190, rue St-Joseph Est (coin Caron) Dans l’église Jacques-Cartier

Téléphone: La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L'INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette et Marc-Émile Vigneault

SUIVEZ-NOUS SUR

Hey toi!

Tu as 18 ans ou plus.

Tu veux te faire quelques dollars?

ÉDITEUR Archipel d'Entraide

65$ 80$ 90$

JOURNALISTES Jasmine Desrochers, Antoine Grenier, Pascal Lévesque, Valérie Marcoux, Isabelle Noël, Malika Schneider AUTEURS Sébastien Beaulieu, Julie Bellemare, Floriane,Renée Perron, Mathieu Rioux, Jean Pierre et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin et Ginette Pépin RÉVISEURS Benoit Arsenault, Francine Chatigny et Véronique Hardy ILLUSTRATEURS Yves Girard, Mathieu Rioux, Line Simard et Vigno PHOTOGRAPHE Antoine Godbout INFOGRAPHISTE Sandra Potvin IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418-681-0284 www.stampa.ca COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

Journal La Quête

190, rue St-Joseph est Québec (Québec) G1K 3A7 Téléphone : 649-9145 Télécopieur : 649-7770 Courriel : laquetejournal@yahoo.ca

Financé par le gouvernement du Canada

LA QUÊTE

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MOT DE LA COORDO

LE GOÛT DES LIVRES Le livre, le vrai, celui fait de papier couvert d’encre, n’est pas du tout en péril, selon ce que nous rapportent les collaborateurs de La Quête. Au contraire! Au fil des pages de ce numéro, nos bénévoles vous livrent différents portraits de cet objet culturel qui enrichit quiconque y plonge.

Bonne lecture!

Francine Chatigny

UNE NOUVELLE ÉQUIPE POUR L.U.N.E. Libre. Unie. Nuancée. Ensemble. (L.U.N.E) est fière de présenter sa nouvelle équipe de travailleuses de rue formée de deux duos intervenante et intervenante paire-aidante.

L.U.N.E. offre à toutes les FEMMES, incluant les trans et les queer, un hébergement drop in de 18 h à 12 h sept jours sur sept. Cinq lits sont disponibles. Intervenantes sur place.

65, rue Notre-Dame-des-Anges

Bureau : 418 704-5863 Hébergement : 418 914-1298

www.projet-lune.org De gauche à droite : Maryse, Sarah, Andrée et Dantell qui forment la nouvelle équipe de travailleuses de rue de L.U.N.E.

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BIBLIOTHÉRAPIE

QUAND LES MOTS PANSENT LES MAUX Vous est-il déjà arrivé de lire un livre et de vous dire : « C’est exactement ce dont j’avais besoin en ce moment! » Oui? Eh bien vous avez fait l’expérience de la bibliothérapie. Si la réponse est non, courez à la bibliothèque ou à la librairie de votre quartier, pronto, car au même titre qu’un coup de fil à un ami ou une séance de yoga, lire peut créer un réel impact au quotidien.

Connue surtout en Angleterre, la bibliothérapie est une discipline qui soutient que nos lectures peuvent devenir des outils thérapeutiques efficaces dans les périodes difficiles.

Les Britanniques bénéficient même de programmes qui placent les livres au cœur d’une démarche médicale chez des personnes souffrant de dépression, de troubles anxieux, ou de phobies, par exemple.

Chez nos voisins du Sud, le terme est même officiellement reconnu par l’Association of Hospital and Insti-

tution Libraries depuis 1966. Il est défini comme « l’utilisation de lectures choisies comme soutien dans le cadre d’un traitement thérapeutique en médecine ou en psychiatrie », ou, plus simplement, des « lectures dirigées qui peuvent contribuer à la résolution de problèmes personnels ».

Une Association nationale de bibliothérapeutes a également été fondée en 1983 et accrédite ses praticiens, alors qu’au Canada, la Canadian Applied Literature Association s’intéresse aux applications de la littérature dans diverses pratiques thérapeutiques.

Dans la Francophonie, l’essai Les livres prennent soin de nous, de l’écrivaine française Régine Detambel a fait un tabac et la bibliothérapie commence à faire parler d’elle au Québec.

Le fil rouge est un bon exemple : ce site littéraire, fondé par des passionnés de bouquins en tous genres, permet de livrer à domicile des coffrets de bibliothérapie par abonnement.

Grâce à un questionnaire en ligne

sur nos goûts littéraires et nos préoccupations du moment, les experts concoctent un paquet personnalisé contenant des livres adaptés à notre profil. Katy Roy, diplômée en littérature et fondatrice de la Bibliothèque Apothicaire, organise également des séminaires sur la bibliothérapie et des consultations de groupes et individuelles partout au Québec.

OUI, MAIS… ON LIT QUOI?

Les livres de croissance et de développement personnel ont le vent en poupe actuellement, et les tablettes des librairies sont remplies de guides pratiques pour toutes situations.

Mais même si l’on pense tout de suite à la lecture de livres de psychologie populaire, la fiction reste le genre privilégié en bibliothérapie. Je suis du même avis : les histoires et personnages d’un roman ont ce pouvoir de créer un attachement, un lien qui, dans les moments pénibles, nous aide à nous sentir moins seuls.

Même si les préférences littéraires sont individuelles, et que l’art de la bibliothérapie réside dans le bon choix de livre pour la bonne personne, je vous propose une sélection de titres qui possèdent ce je-ne-sais-quoi réconfortant. Il suffit parfois d’une recommandation pour tomber sur le baume littéraire dont on avait besoin. Bonne lecture!

ISABELLE NOËL

©Canvas.com et Isabelle Noël

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LA QUÊTE

©Canvas.com et Isabelle Noël

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SUR LES TRACES DE SNOUTE, LE POÈTE DE RUE

vendant ses poèmes pour presque rien dans les rues de Sherbrooke et d’ailleurs. Chacun donnait ce qu’il voulait : « La poésie ça n’a pas de prix », disait souvent l’auteur.

©Simon Drouin

« Les rochers, compagnons des goélands, servent de lutrins à de bien belles chansons. » -Snoute

Michel Craig, alias Snoute.

J’ai passé mon adolescence à Sherbrooke. Beaucoup de mon temps s’est dispersé autour de l’axe King-Wellington. On y trouve le cinéma, la gare, des bars, des restaurants, des cafés, des friperies, des librairies, et Snoute. Lorsque nous sortions au cinéma, entre amis, ma mère me donnait un billet de 10 $; cela payait (dans le temps) mon entrée et me laissait juste assez pour une confiserie ou... un poème.

À qui voulait bien l’entendre, Snoute racontait volontiers ses périples dans la province et en Europe, où il a vagabondé pour vendre ses poèmes. Sa vie était faite de poésie, de voyages et de simplicité. Comme je l’enviais!

Amoureuse de lecture et d’écriture, comme j’admirais son courage. À chacun de mes passages au centreville, j’espérais le croiser. Par moment, le bohème disparaissait, des jours ou des semaines. Pour l’adolescente que

©Valérie Marcoux

Snoute était souvent devant le cinéma. Avant ou après la projection, j’allais lui donner mon change contre une de ses œuvres. J’ai été bien triste d’apprendre la mort de ce personnage en 2014. Snoute était poète de rue. C’est la vocation qu’il avait choisie. Depuis les années 70, cet homme de Windsor dédiait sa vie à son art,

Certains pensaient que Snoute était sans domicile, mais il retournait bien chez lui le soir. Il y avait beaucoup de légendes sur Michel Craig, de son vrai nom. Avec le temps, le mythe s’est un peu mélangé à la réalité. Il aurait peut-être habité dans l’est de la ville, près de la soupe populaire où il prenait quelques repas. On disait aussi qu’il avait visité la prison, supposément arrêté pour le simple fait de vendre ses poèmes dans la rue sans permis. Finalement, ses nombreux et impossibles voyages étaient légendaires à travers la ville.

j’étais, personne n’était plus poète que lui. Nelligan, petit bourgeois, pouvait aller se rhabiller. Snoute vivait l’art, vivait de son art et le faisait vivre dans nos vies. Pas besoin d’ouvrir un livre et de s’asseoir. En allant rejoindre un ami au cinéma, en allant prendre l’autobus, en sortant du restaurant, tu n’avais qu’à tendre la main pour agrémenter ta journée d’un brin de poésie. Merci, Snoute.

Il a produit de nombreux petits recueils maison dont, Ramasseur de vos fonds de poches, qui me suit depuis 2009. Il s’agit de son 37e livre : deux feuilles glacées, une grosse broche, et une trentaine de pages de poésies.

Sur la quatrième de couverture, on témoigne de la fierté de l’auteur qui a réussi à vivre de son art depuis 35 ans sans « quêter » un sou. « Les gens fument la pipe; je ne sais pas s’ils s’ennuient de leur mère. » -Snoute C’est sans prétention que Snoute a vendu des poèmes dans la rue toute sa vie. Son français n’était pas parfait, mais ses erreurs créaient des images ou ambivalences inattendues dans sa prose, volontairement ou non. Il écrivait sur ce qu’il voyait et vivait.

Avec sa plume, il saisissait la poésie de notre monde. Aujourd’hui, il repose aux côtés d’Œdipe roi de Sophocle dans ma bibliothèque. « Un conte est né, devrais-je y croire? » -Snoute. À sa mort, l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) publie une notice pour reconnaître la vocation poétique que l’auteur a donnée à sa vie. Décrit comme étant en marge du milieu littéraire, l’œuvre de Snoute a tout de même été reconnue par plusieurs amateurs de poésie.

VALÉRIE MARCOUX

37e recueil « Ramasseur de vos fonds de poches », par Snoute.

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UNE MÉMOIRE POUR DEMAIN

Quel écrivain accepterait que, pendant un siècle, personne ne lise un de ses ouvrages? Aussi surprenants que cela puisse paraître, ils sont déjà quatre à avoir succombé à cette terrifiante et merveilleuse tentation de participer à la création d’une Bibliothèque pour l’avenir.

La romancière canadienne Margaret Atwood a même été la première à accepter le défi des initiateurs du projet. Au printemps 2014, elle a remis à l’artiste multidisciplinaire écossaise, Katie Paterson, instigatrice du Future Library Project en Norvège, le manuscrit inédit de son Scribbler Moon qui ne paraîtra qu’en 2114. Le livre sera conservé dans une salle réservée de la nouvelle bibliothèque d’Oslo, avec les 99 autres œuvres originales que l’on entend réunir, à raison d’un nouveau titre chaque année, d’ici 2114.

Le projet comporte également un élément écologique.

Dès 2012, Katie Paterson et son groupe ont négocié avec les autorités nationales et municipales l’aménagement d’une forêt où un millier de petites épinettes ont été plantées. À maturité, ces arbres serviront à produire le papier sur lequel on imprimera les 1 000 exemplaires de chacun des livres. De plus, tout le bois sacrifié pendant l'aménagement de la nouvelle forêt sera utilisé dans la construction de la « chambre du silence » qui abritera les manuscrits.

Pendant qu’un peu partout dans le monde, l’omniprésence du numérique incite les promoteurs à bâtir le bâtiment idéal pour héberger des œuvres technologiques, le projet de Katie Paterson mise sur une autre approche qu’elle lie au temps qui passe et à l’imaginaire. Inspirée par l’observation des cercles du bois qui permettent d’établir l’âge d’un arbre, elle raconte avoir jonglé avec les mots. Les cercles sont comme les chapitres d’un livre; la forêt et l’arbre, le papier, l’auteur et même la bibliothèque doivent être en interconnexion.

Après en avoir discuté avec d’autres créateurs et des promoteurs à la recherche d’une idée novatrice, l’artiste a vu son idée prendre forme au cœur d’un développement urbain de la banlieue d’Oslo, dans la nouvelle bibliothèque municipale qui sera inaugurée en 2019. Déjà un rituel existe pour la remise du manuscrit par son auteur, chaque printemps dans la forêt de Nordmarka. La sélection des écrivains revient à la fondation (trust) créée pour assurer la pérennité du projet.

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Premier auteur à relever le défi en 2014, Margaret Atwood, n’a jamais fait un mystère sur son intérêt pour la protection de la nature et l’avenir de l’humanité. L’idée de planter 1 000 épinettes pour le papier qui portera son roman qu’elle ne verra jamais imprimé, ça lui a plu. Un pari sur l’avenir : les lecteurs de Scribbler Moon ne sont pas encore nés!

Les œuvres de Mme Atwood rejoignent désormais un large public depuis que la télévision et le cinéma s’y intéressent. Aux États-Unis, son roman The Handmaid’s Tale a connu un regain de popularité depuis l’élection de M. Trump et les derniers Golden Globes ont primé l’adaptation qu’on en a faite. Son roman Alias Grace a aussi été porté à l’écran et les producteurs HBO travaillent à un projet à partir de sa trilogie Oryx and Crake (Le dernier homme, Le temps du déluge et MaddAddam).

En 2015, le défi d’écrire pour le futur a été lancé au Britannique David Mitchell qui a remis un ouvrage titré From Me Flows What you Call Time. On peut déjà lire en français ses romans La cartographie des nuages et L’Âme des horloges.

Pour 2016, l’Islandais Sjon, poète, parolier collaborateur de Björk et romancier (Le garçon qui n’existait pas et Le moindre des mondes) a offert une œuvre rédigée dans sa langue maternelle tout en se demandant si, dans cent ans, quelqu’un saura encore la lire. Mais la romancière invitée en 2017 ne se pose pas la question; d’origine turque, Elif Shakak (La bâtarde d’Istamboul, Soufi mon amour, Black Milk) ne dit pas dans quelle langue elle remettra son ouvrage, car elle utilise le turc et l’anglais qu’elle traduit elle-même.

Qu’un projet culturel comme la Bibliothèque de l’avenir (Fromtidsbiblioteket) se réalise en Norvège ne devrait étonner personne. Déjà, ce pays abrite et a financé, dans l’archipel arctique des Svalbard, le projet surnommé l’Arche de Noé verte où des millions de spécimens de végétaux sont remisés sous haute sécurité en prévision d’éventuelles catastrophes mondiales. À chacun sa conclusion.

LA QUÊTE

MARTINE CORRIVAULT

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HOMO DEUS —

UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’AVENIR En 2015, Yuval Noah Harari présentait pour la première fois en français son best-seller international Sapiens – Une brève histoire de l’humanité. Il y racontait l’évolution de l’Homo Sapiens jusqu’à l’atteinte de son statut actuel, celui d’espèce dominante. En 2016, l’auteur revient en force avec la suite Homo deus — Une brève histoire de l’avenir, dans laquelle il expose les attentes et les rêves, mais aussi les cauchemars inespérés du XXIe siècle. « Sapiens retraçait l’histoire de l’humanité.

Homo deus interroge son avenir. » Les problèmes récurrents des derniers millénaires — la famine, les épidémies et la guerre — semblent aujourd’hui mieux contrôlés. « Pour la première fois de l’histoire, on meurt plus aujourd’hui de manger trop que de manger trop peu; on meurt plus de vieillesse que de maladies infectieuses; et les gens qui se suicident sont plus nombreux que les victimes de tous les soldats, terroristes et criminels réunis », énonce Harari.

L’espèce humaine en vient donc à s’interroger sur son avenir, sur le combat qui donnera sens à son existence.

Le nouvel objectif de l’humanité ne semble ni plus ni moins que de s’élever au rang de divinité, c’est-à-dire « aimer, haïr, créer et détruire à bien plus grande échelle ». Par les avancées scientifiques, les procédés technologiques croissants et les pouvoirs accordés à la biotechnologie et aux algorithmes informatiques, Sapiens pourrait éventuellement devenir Homo deus.

RENONCER À LA LIBERTÉ

SE RACONTER DES HISTOIRES

Le système libéral actuel attribue à l’être humain un libre arbitre, une voix intérieure unique à l’origine de la prise de décisions individuelles. « Les gens subissent bien entendu l’influence de forces extérieures et d’évènements relevant du hasard, mais en fin de compte chacun de nous peut brandir la baguette magique de la liberté et décider par soi-même », écrit l’auteur.

Selon l’auteur, le libéralisme et sa croyance en un libre arbitre sont entre autres l’unes des raisons pour lesquelles Sapiens est parvenu à imposer sa domination sur les autres animaux et espèces vivantes. En fait, il se distingue par sa capacité à coopérer efficacement avec plusieurs de ses semblables, de même que sa faculté à croire en des fictions qui n’existent que dans son imaginaire individuel et collectif.

Au fil de ses découvertes, la science en a cependant conclu autrement. Sapiens ne serait en fait qu’un amalgame de nombreux algorithmes différents, soit « des gènes, des hormones et des neurones obéissant aux mêmes lois physiques et chimiques qui gouvernent le reste de la réalité », soutient Harari dans son ouvrage.

Contrairement à ce que sous-tend le libéralisme, les humains ne disposent pas de la faculté de suivre leurs désirs. Ils ne font que les sentir et agir en conséquence. Ces derniers seraient alors dépourvus d’âme, de soi, mais surtout, de libre arbitre.

La pensée libérale valable au temps de Locke, Rousseau et Jefferson s’accorde dorénavant mal avec la recherche scientifique. « La contradiction entre libre arbitre et science contemporaine est l’éléphant dans un laboratoire : beaucoup préfèrent ne pas le voir en se penchant sur leurs microscopes ou leur scanner d’IRM ».

L’argent n’est par exemple important pour Sapiens que parce qu’il a choisi de lui donner une valeur. Autrement, la monnaie ne représente qu’un rond de métal ou un bout de papier. La symbolique accordée aux dieux ou aux nations en est de même. Homo Sapiens se croit détenteur d’un libre arbitre, car c’est ce qu’en a décidé la notion de démocratie qui, elle aussi, n’est que fiction inventée par les hommes.

Ce que l’auteur tente de faire comprendre à travers cet essai, c’est que « nous manifestons soudain un intérêt inédit pour le sort des formes de vie inférieures, peutêtre parce que nous sommes sur le point d’en devenir une », lorsque les algorithmes se seront emparés de nos corps pour faire de nous des surhommes. « Toutes les prédictions qui parsèment ce livre ne sont rien de plus qu’une tentative pour aborder les dilemmes d’aujourd’hui et une invitation à changer le cours de l’avenir », met en garde le professeur.

JASMINE DESROCHERS

À propos de l'auteur

©www.ynharari.com

Originaire d’Israël, le professeur Yuval Noah Harari est doctorant de l’Université d’Oxford et à présent maître de conférences pour le Département d’Histoire de l’Université hébraïque de Jérusalem. Il se spécialise dans l’histoire du monde, l’histoire médiévale et l’histoire militaire. Plusieurs mentions honorifiques lui ont été décernées pour ses recherches antérieures. Il compte déjà plusieurs livres et essais à son actif, dont son best-seller mondial Sapiens – Une brève histoire de l’humanité.

Yuval Noah Harari MARS 2018

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PAPIER, ENCRE ET VOLUPTÉ Je m’en confesse, je suis un lecteur qui privilégie le papier. J’apprécie le livre en tant qu’objet, j’aime son odeur et j’aime cette sensation de tourner une page pour voir ce que me réserve la suite. Il s’agit d’un comportement plutôt nostalgique similaire à ceux qui privilégient le vinyle et le CD au MP3 et je ne suis ni le premier ni le dernier à l’affirmer.

Je me suis promené récemment dans des librairies du Vieux-Québec où il m’arrive de dénicher certains trésors de lecture, notamment dans les bouquineries usagées. Les libraires que j’ai rencontrés m’ont indiqué que le commerce du livre papier ne se portait pas pour le mieux. Amazon et d’autres détaillants électroniques gagnent du terrain alors que les grandes librairies telles qu’Archambault et Renaud Bray se diversifient pour devenir tout simplement des gros joueurs du divertissement, ri-

©Pixabay

Cependant, ce que j’apprécie le plus du format papier, c’est l’absence relative de distraction qui me permet de me concentrer davantage qu’en lisant sur mon téléphone intelligent ou ma tablette numérique. Il est rare que je me plonge dans un article avec un appareil numérique sans me faire déranger par des notifications Facebook ou des messages textos auxquels j’ai le réflexe d’aller jeter un œil.

Quand je lis un livre, une revue, un journal, ou un magazine papier, je tâche d’éviter toutes sources de distraction.

livre dans un environnement dénué de dérangement. Le papier revêt pour moi une nécessité personnelle.

C’est aussi la raison pour laquelle, à l’université, je devenais l’une des bibittes de plus en plus rares qui privilégiaient les notes manuscrites à la place de l’ordinateur portable. Je tends à croire que l’électronique nous rend hyperactifs. Se retrouver seul avec un livre, c’est souvent se retrouver seul avec un récit pour plonger ensuite pleinement dedans comme dans une mer de mots. J’apprécie d’autant plus le plaisir de lire un vrai

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valisant désormais avec les Costco et Walmart. On pourrait croire que tout cela n’augure rien de bon pour le livre papier, mais en vérité les dernières données provenant de l’Institut de la statistique du Québec en 2014 ne chiffraient qu’à 7 millions de dollars les ventes de livres numériques sur un marché de plusieurs centaines de millions de dollars. C’est donc ici davantage les petits commerçants qui ont à craindre pour leur survie, plus

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que le format papier en lui-même.

On remarquera aussi la popularité des grands rendez-vous tel le Salon du livre de Québec où des milliers de lecteurs viennent à la rencontre de leurs auteurs favoris et effectuent des découvertes littéraires. Il semble donc difficile d’être alarmiste actuellement, du moins, en ce qui concerne la vente du livre papier.

Si le format papier est en train de mourir à petit feu, la flamme se révèle bien minime notamment en matière de livre. Ce serait en réalité les habitudes des gens qui changeraient.

Ce sont aussi ces mêmes habitudes en transformation qui expliqueraient cependant peutêtre pourquoi la presse papier décline.

Pourquoi acheter un magazine ou un journal quand on peut avoir un article qui nous intéresse à la pièce, et ce, gratuitement dans notre appareil électronique intelligent?

C’est le raisonnement auquel plusieurs membres de mon entourage m’ont confronté, surtout des jeunes adultes. Je suis donc peut-être destiné à être cette créature de plus en plus rare qui lit son journal dans l’autobus, mais je suis sans doute encore loin, très loin d’être un spécimen anormal concernant le fait de lire le format papier.

PASCAL LÉVESQUE

MARS 2018

LE LIVRE TRADITIONNEL PERSISTE

Depuis l’arrivée d’Internet, les gens lisent plus, mais d’une manière toutefois bien différente. Nicholas Carr, journaliste, blogueur dédié aux nouvelles technologies des États-Unis et auteur de l’ouvrage Internet rend-il bête? soutient qu’avec Internet, les lecteurs survolent l’information, plutôt que d’avoir une lecture profonde et concentrée. Dans cette optique, la place de la lecture est-elle toujours la même?

LA LECTURE TRADITIONNELLE TOUJOURS D’ACTUALITÉ?

Philippe Sauvageau, président-directeur général du Salon international du livre affirme qu'il y a encore aujourd’hui un véritable engouement pour l’événement qu’il gère. L’année dernière, l’événement a frôlé un record de fréquentation en accueillant plus de 60 000 visiteurs, dont 28 000 jeunes. « Ça démontre bien que les gens ont encore un lien particulier avec le Salon du livre, et surtout, les livres », précise le principal intéressé.

Il s’enthousiasme de voir ces futures générations qui viennent chaque année en très grand nombre pour découvrir non seulement de nouveaux auteurs, mais également des maisons d’édition d’ailleurs et d’ici.

Ces jeunes visiteurs sont aussi des consommateurs de livres. « Ça c’est extrêmement important de former dès aujourd’hui un public éventuel pour les prochaines années. Les jeunes achètent énormément d’ouvrages », explique monsieur Sauvageau, qui s’enthousiasme de voir cette tendance persister d’une année à l’autre.

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LE NUMÉRIQUE À LA MODE? L’ère du numérique a grandement modifié la manière dont les personnes consomment l’ information. Cette dynamique apporte un changement certain dans la façon de lire, au même titre que le format des livres. En effet, les livres traditionnels coexistent avec les livres audio, les livres numériques accessibles aussi bien par ordinateur que par liseuse. Salon international du livre de Québec, 2015 Toutefois, l’explosion du numérique sure où ça prend un certain temps n’arrive pas à mettre de côté les habipour lire. Et quand vous lisez, vous tudes de lecture traditionnelles. êtes tout seul, il s’agit d’un loisir individuel », précise monsieur Sauva« Les expériences que nous avons geau. L’écoute d’un disque ou le vifaites avec des livres numériques désionnement d’un film ne demande montrent que les gens préfèrent enpas nécessairement le même degré de core aujourd’hui les documents sous concentration que la lecture. format papier », explique Philippe Sauvageau. Durant les dernières édiLes nouveaux supports offrent néantions du Salon international du livre moins certains avantages. Le livre de Québec, l’organisation a offert audio peut s’avérer être une solution plusieurs activités avec le numérique, intéressante pour celles et ceux qui mais le résultat n’a pas été aussi posisoutiennent qu’ils n’ont pas le temps tif que souhaité. de lire. En effet, à l’aide d’un casque, le livre s’intègre facilement dans le « Nous avons invité la bibliothèque quotidien de chacun. Les livres nude Québec pour qu’elle puisse prémériques représentent une excellente senter les livres numériques qu’elle opportunité pour accumuler de plus prête au public. Malgré la grande en plus d’ouvrages sans nécessaireaccessibilité de l’espace et des instalment faire déborder sa bibliothèque. lations spécialement conçues pour le Salon, les visiteurs n’étaient pas au Toutefois, le papier reste le format de rendez-vous », ajoute M. Sauvageau. livre le plus populaire tant au Québec Cette expérience a démontré que les qu’à travers le monde et les habitudes visiteurs sont davantage attirés vers des lecteurs persistent. des livres dits « traditionnels » plutôt que les versions numériques.

MALIKA SCHNEIDER

©Antoine Godbout

Les livres en papier font partie intégrante de la culture. Sont-ils en déclin? Portrait des livres, dans une société ultra connectée au cœur du numérique.

UN LOISIR QUI DEMANDE DU TEMPS « Le livre demeure un objet qui n’est pas facile à consommer dans la me-

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LES MOTS CHANGENT LE MONDE

Certains fous de l’histoire comme Gengis Khan, Napoléon, Hitler ou les Bush père et fils, ont cru que les guerres changeaient le monde. En réalité, ce sont les idées, la coopération, l’amour qui le font. Et les mots.

LES MOTS QUI EMPRISONNENT La journaliste Dominique Demers raconte dans La Presse : « Quand j’ai entendu le ministre [de l’Éducation] Yves Bolduc affirmer qu’il y avait bien assez de livres dans les bibliothèques des écoles, ça m’a rendue folle. [Au Québec,] on fabrique des “non-lecteurs” et ça me désole ». Or, les non-lecteurs sont ordinairement des gens qui ne connaissent qu’un nombre limité de mots et qui se laissent facilement éblouir par les beaux mots des autres.

Les mots représentent des objets ou des idées. Plus on maîtrise de mots, plus on distingue les subtilités de la réalité.

Les personnes qui ne disposent que d’un vocabulaire réduit saisissent la vie plutôt schématiquement et elles sont facilement enjôlées par les mots des bonimenteurs. Qu’on pense aux ouailles de ces prêcheurs fondamentalistes. Elles se laissent entraîner par le verbe tonitruant de leur gourou, ses métaphores simplistes et ses arguments creux.

Ou à ces pseudo-scientifiques, écrivailleurs ou conférenciers, prétendus spécialistes qui proposent une technique magique pour enclencher un amour durable, perdre facilement du surpoids, réussir l’éducation de ses enfants ou décrocher un job de rêve.

Ou encore à ces animateurs médiatiques qui expriment une opinion fragile sur tout et n’importe quoi en employant un vocabulaire simpliste — et qui réussissent ainsi à se forger un auditoire distrait, mais fidèle.

LES MOTS QUI LIBÈRENT Par ailleurs, il existe des mots qui libèrent, par exemple, ceux qui sont utilisés par les chercheurs de vérité. Les mots irradient alors une immense force de libération individuelle et sociale.

En effet, Paul de Tarse, au sein même de la civilisation romaine, présentait dans ses lettres le Dieu unique des chrétiens qui a fini par occuper toute la place en Europe et dans les Amériques. Les quelques centaines de mots de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 ont, depuis 200 ans, amené des millions de citoyens à réclamer leur liberté.

En octobre 2017, The Times rapportait que des femmes accusaient d’agression le producteur de cinéma Harvey Weinstein. L’actrice Alyssa Milano déclenche alors un tsunami médiatique quand elle publie sur Twitter deux petits mots : « #Me too ». En quelques semaines, près de deux millions de personnes confessent « Moi aussi »…

ENRICHIR SON VOCABULAIRE On ne peut pas toujours communiquer efficacement en n’utilisant que deux mots! La réalité sera comprise avec plus d’exactitude si on dispose pour la décortiquer de mots plus nombreux et plus exacts. Écouter et échanger, cela développe le vocabulaire… et le discernement.

Cela fait découvrir de nouveaux mots avec leur signification lumineuse.

Par ailleurs, si l’on ne se colletaille qu’à l’entourage immédiat, ou à la radio de masse, ou aux histoires qui circulent sur leurs réseaux sociaux, on ne fera qu’assimiler les idées qui circulent le plus et les mots les plus banals.

Et l’on se retrouvera emprisonné dans un vocabulaire limité, usé et faible.

Aussi est-il bon, pour percevoir de nouveaux aspects de la vie, de fréquenter des auteurs réputés et issus de milieux qui nous sont peu naturels, qui savent jouer avec une panoplie de mots nouveaux et aux effets tranchants.

On pourra par là acquérir un vocabulaire plus étendu et que l’on pourra ensuite utiliser à son tour pour changer le monde.

Confucius répétait : « Lorsque les mots ont perdu leur sens, les gens ont perdu leur liberté ».

CLAUDE COSSETTE

On a décerné le Prix Nobel de la paix à la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai que les talibans ont tenté d’assassiner. Elle a déclaré aux Nations-Unies : « Un enfant, un professeur, un livre, un crayon peuvent changer le monde ».

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LA QUÊTE

MARS 2018

NOURRITURE INDISPENSABLE POUR LE CERVEAU La capacité à lire est essentielle dans la société moderne, que ce soit pour s’informer ou se distraire. Mais au-delà de ses fonctions utilitaires, la lecture joue un rôle important dans le développement cognitif comme l’explique Sébastien Tremblay, professeur titulaire à l’école de psychologie de l’Université Laval.

Le professeur Tremblay est catégorique : « La lecture, c’est essentiel. » En effet, elle est un puissant stimulant pour le cerveau qui lui permet d’évoluer : « C’est le mécanisme par lequel on acquiert l’information […] les connaissances, mais aussi les émotions ».

Le principal avantage de la lecture sur le cerveau est son effet stimulant : « Avec la lecture, la première chose c’est le contenu que tu vas chercher, tu vas vivre des émotions avec un roman, tu vas être cultivé, au courant de ce qui se passe dans ta société », estime M. Tremblay. Le professeur souligne aussi que la lecture peut contribuer à créer des liens. « La lecture va t’amener à communiquer, à engager des discussions », dit-il.

©Gines Valera Marin/Shutterstock

La lecture, que ce soit de romans ou de journaux, fait donc réfléchir, elle « fait repenser à certaines de ses opinions », selon M. Tremblay. De ces réflexions et de ces connaissances acquises par le lecteur naissent les stimulations qui permettent au MARS 2018

cerveau de se développer. C’est donc dire qu’une personne qui ne lit pas du tout perd un moyen très efficace de stimuler son cerveau. D’où l’importance de s’exposer le plus souvent possible à la lecture.

La lecture fréquente permet aussi d’enrichir le vocabulaire du lecteur et favorise le développement de stratégies de lecture. La richesse du vocabulaire est d’ailleurs ce qui différencie les lecteurs, ce qui permet à certains de lire des textes plus ou moins difficiles. Mais, comme le souligne Sébastien Tremblay, ce n’est pas la difficulté de la lecture qui importe; c’est le simple fait de lire. La difficulté n’a aucun impact sur les mécanismes de développement du cerveau : tant qu’elle est stimulante pour le lecteur, elle est bénéfique.

« Peu importe la plateforme,l’activité de lecture demeure la même. » ~ Sébastien Tremblay

LE CERVEAU N’EST PAS UN MUSCLE

Sébastien Tremblay tient à rappeler que, contrairement à certaines croyances populaires, le cerveau n’est pas un muscle qui « grossit » avec des exercices d’association ou de mémoire : « Quelqu’un qui lit souvent va acquérir des stratégies de lecture, mais il n’y a rien dans son cerveau qui est devenu plus gros comme un muscle. » Ces stratégies peuvent être la capacité à mieux assimiler l’information, à faire des liens plus rapides ou encore à mieux cibler le contenu important du texte.

LA QUÊTE

En fait, bien que les exercices pour le cerveau ne soient pas nécessairement mauvais ou nuisibles, le professeur affirme qu’ils ne sont pas aussi efficaces que les publicités veulent bien nous le faire croire. Ils permettent toutefois de « développer des stratégies, et peut-être, à force d’en faire, développer des trucs pour te rappeler de certaines choses. » Ils peuvent donc être utiles, mais ne feront pas de vous le prochain prix Nobel.

LA LECTURE À L’ÈRE NUMÉRIQUE

Les changements technologiques et le développement rapide des ordinateurs, téléviseurs, téléphones intelligents et tablettes viennent quelque peu changer le monde de la lecture.

En effet, la lecture n’est plus confinée aux livres papier, mais est de plus en plus numérique. Nombre d’enfants apprennent maintenant à lire sur une tablette numérique ou un téléphone intelligent, et ce, sans même avoir touché à un livre.

Pour Sébastien Tremblay, cela n’est pas un problème, bien au contraire. À ses yeux, « peu importe la plateforme, l’activité de lecture demeure la même. » Tant le contenu que le processus de lecture sont identiques qu’on lise sur du papier ou sur un écran. De plus en plus d’études tentent justement de trouver des façons d’utiliser ces nouveaux médiums pour faciliter l’apprentissage de la lecture par les enfants. Car il ne fait aucun doute que les générations futures grandiront non pas avec un livre dans les mains, mais plutôt avec une tablette.

ANTOINE GRENIER

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RIGODON TRANSCENDANTAL

POUR MACHINE À COUDRE ET PARAPLUIE Le livre est un outil parfait. Je précise pour les plus jeunes : un livre est une sorte de long tweet avec des mots compliqués, un iPhone qui n’aurait pas besoin d’être rechargé. Ses « applications » sont l’ubiquité, le voyage dans le temps, l’augmentation de l’intelligence — de l’utilisateur, non de l’outil —, et un accès haut débit à la vérité.

Vos téléphones, soi-disant intelligents, contiennent du calcul, de l’exactitude, mais détournent de la vérité.

Comme Jules Renard, « j’ai été élevé par une bibliothèque », sans guide, dans une solitude cosmique. Personne qui sache que Céline n’est pas Dion, qu’Homère n’est pas Simpsons, qu’Œdipe n’est pas qu’un complexe.

C’est qu’aujourd’hui on affirme fièrement s’être « fait soi-même ».

Comme si l’histoire commençait avec notre propre naissance. Le vacarme que nous menons enterre le chant des morts. Nous n’avons plus l’humilité d’accueillir notre héritage.

Quel genre d’humains sommes-nous, pourtant, si nous ne prenons pas en garde le legs de nos ancêtres pour nous inscrire dans le temps long?

Mine de rien le lecteur est celui qui veille sur les morts, pendant que les autres dorment. « L’homme doit s’honorer lui-même et s’estimer digne de ce qu’il y a de plus élevé, dit Hegel. De la grandeur et de la puissance de l’esprit il ne peut avoir une trop grande opinion.

L’essence fermée de l’univers n’a en elle aucune force qui pourrait résister au courage de connaître » Nous avons perdu ce courage, cette dignité.

Une grande fatigue s’est emparée de l’homme. Tout héritage apparaissant élitiste, donc suspect, on ne transmet plus rien. La chaîne est rompue.

La pensée pourtant nous interpelle, pose problème, exige un écho, une réponse. En ce vaste paysage qu’est la pensée, dans laquelle nous entrons,

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et d’où nul ne peut sortir, les choses nous appellent. En les nommant, nous les déshabillons de leurs robes d’obscurité, pour voir luire en elles la lumière. L’essence fermée de l’univers s’ouvre. Le langage est notre hôte.

J’insiste sur l’amphibologie de cette phrase et sur la belle « polyphonie » du mot hôte qui signifie à la fois, celui qui reçoit, et, ceux qui sont reçus. « Les mortels parlent dans la mesure où ils répondent à la parole […] : prenant d’elle ce qu’ils lui rendent. » (Heidegger)

C’est qu’aujourd’hui on affirme fièrement s’être « fait soi-même ».

Comme si l’histoire commençait avec notre propre naissance.

Le talent érotique est proportionnel à la luxuriante fertilité du langage.

Tripoter les mots, débaucher la syntaxe, faire jouir la phrase, se caresser le texte, sont des modalités raffinées de la jouissance. Dramatiques, donc, les Twitter, « Face de livre », acronymes, abréviations, et autres écritures inclusives. Autant de mutilations infligées à notre langue, autant de perte de nuances. C’est une catastrophe que ce soit aujourd’hui la pornographie qui éduque les amants, plutôt que la littérature, lieu de toutes les nuances, contradictions, ambivalences, indéterminations, différences, à commencer par la plus fondatrice : la différence sexuelle. Le roman ne commence que lorsqu’une femme surgit dans le décor…

Il y a pour un homme des choses essentielles à apprendre chez les femmes. Juste à les regarder vivre, être attentif à leurs gestes, écouter leur musicalité, épouser leurs rythmes. Céline y apprenait à faire swinger son style : « [...] le fameux LA QUÊTE

Je pense, donc je suis.

René Descartes

•

Je bande, donc j’essuie.

Mon beau-frère

mystère féminin est pas de la cuisse... [...] c’est une autre onde beaucoup plus subtile que braquemard, amur et ton cœur... mystère féminin... c’est une sorte de musique de fond... oh! pas captable comme ci!... comme ça!... Mme Bonnard [...], avait cette finesse, dentelle d’ondes... comme elle disait bien du Bellay, Charles d’Orléans... Louise Labbé... J’ai failli avec elle comprendre certaines ondes... mes romans seraient tout autres... elle est partie... » Cette dernière phrase me grafigne l’âme. Je trouve émouvant que ce « pornographe », « scatophile », « mangeur d’enfants », ne donne pour seul exemple de cette finesse d’ondes féminines, que la lecture de délicats élégiaques par une au-bout-de-sonvoyage de 96 ans. Je parle évidemment de femmes d’exception. Il ne faut pas prendre les connes pour des gens. Je parle des femmes qui savent rire, des intelligentes. Elles font peur aux hommes dit-on. Ah! non, ce sont plutôt les bécasses qui me feraient peur! Sade nous dit que les femmes bandent par l’oreille. Eh bien! à cette aune-là, je suis femme. La plus belle créature du monde — si sa voix ne fait pas bander mes méninges, c’est fichu. Question d’oreille.

Ce n’est pas un hasard si Trump, complotiste-en-chef, se retrouve maître du monde. Les gens ont perdu leur oreille, leur esprit critique.

Ce n’est pas la masturbation qui rend sourd, c’est Internet! « Moins les gens lisent, plus ils sont disposés à obéir », écrit Sollers. Quiconque a fréquenté un tant soit peu la littérature, passez-lui une de ces vidéos calembredaine-­on-nous-cache‑toutMARS 2018

Eh bien! justement, je viens de rencontrer une Estelle, avec qui fuir le monde, une petite philosophe avec tellement de liberté et de musique à l’intérieur que ça déborde de toute part. Je ne sais même plus par quel bout la prendre. Ici encore, l’oreille. À l’écouter rire, je savais, avant même de l’aborder, qu’elle serait ma petite sœur stellaire d’eutrapélie. Il peut s’avérer difficile, en ces temps troublés du commerce entre les sexes, de discerner les espiègles fées des mégères agélastes. Une astuce pour gagner du temps : les bottes de pluie!

Une femme à bottes de bruine ne peut pas ne pas avoir d’humour. Elles sont toujours les plus libres, les plus légères. J’aime à croire que par-devers les amants ce sont les enfances qui se connectent. Les souliers d’averse sont un signe qui ne trompe pas…

L’oreille en littérature donc. Prenons un exemple simple : Réjean Ducharme. J’ouvre son premier livre, je lis « Tout m’avale. » Voilà, deux mots, il suffit de tendre l’oreille. On entend la voix de l’écrivain, le style.

On sait qu’ici la parole ne sera pas bavardage, discours écœurant du commerce, clichés, communication… Écrire, c’est se désaffilier de la langue maternelle. Proust disait que « tous les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère ». Proust, ce MARS 2018

n’est pas du français, c’est du Proust!

Quand bien même vous liriez le mode d’emploi d’un grille-pain en français, vous n’en saisirez pas À la recherche de temps perdu pour autant.

De même, vous devrez apprendre à écouter le langage du corps de votre amoureuse. Ce n’est pas parce que vous vous reproduirez en « zignant » un peu que vous saurez jouer votre femme comme on fait jouir un instrument de musique. L’amour est une danse à inventer avec chaque nouvelle partenaire, une conaissance, un savoir. « Ils se connurent » dit la Bible. On entre dans un auteur comme dans une cathédrale.

En la femme aimée aussi, on pénètre comme dans un temple. Quand Estelle me sourit, c’est toute l’histoire de la littérature qui me sourit. Je la sens rajeunir à mesure des baisers. Rien de plus grave, vicieux et délicieusement enfantin que d’embrasser lentement son amoureuse. Lorsqu’ils mélangent les langues, les Anglo-saxons disent un French kiss. Embrasser sa langue, française donc, déguster son langage, l’interpréter, avaler ses mots, les traduire, incorporer son verbe fait chair, la conjuguer, savourer son logos, l’étudier... Il s’agit d’une affaire verbale. Les phénomènes érotiques, s’ils ne sont pas portés au langage, n’existent pas.

J’ai souvent imaginé une sorte d’idéal musical de l’amour.

Les corps qui s’entre la cent amoureusement comme deux mélodies dans une fugue de Bach, avec livres, méLA QUÊTE

taphores et robes ondulantes dans l’entre-deux. Estelle outrepasse allègrement mon imaginaire, simplement parce qu’elle est si réelle, incarnée, vivante. J’ai encore son odeur sur mes doigts, Dieu s’est gouré dans les doses, ce n’est pas possible une telle densité de phéromones. Les femmes imaginaires, elles, n’ont pas d’odeurs… À nous la joie est chose sérieuse, notre invention d’une science neuve pour tout le corps se faire mieux jouir, est amour musical et sans fausse note, avec l’alacrité pour seul tempo. Tout tombe à contrepoint nommé, escorté par une célérité inouïe, comme si la fugue s’était transposée, enfin, directement dans la vie. Une onde bienveillante veille nos entours, afin qu’indéfiniment nous puissions tout recommencer. Da Capo al Coda.

MATHIEU RIOUX

©Illustration : Mathieu Rioux

francs‑maçons‑illuminatis1 1 - s e p­t e m b re - f i n - d u - m o n d e May a - Ro t h s c h i l d … i l f l a i re r a immédiatement, à l’oreille, que c’est faux. « L’oreille un peu musicienne sent que ce n’est pas cela, comme pour un vers faux », comme disait Proust. Éteignez vos écrans, la vue est un sens trompeur! L’ouïe lui est supérieure, puisque directement en phase avec le plaisir. Sens du désir, de la jouissance et de l’intériorité. « On ne sort du monde que par l’intérieur », disait Thérèse d’Avila.

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OBJET DE COLLECTION un objet semblable pour des raisons pécuniaires.

J'ai mis la main sur n manuscrit en latin datant de la 2e moitié des années 1800, rédigé par des évêques et des cardinaux à Rome, reliure plein cuir. Un jour de chance.

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Il y a une vingtaine d’années, je feuilletais un livre minuscule, quand au hasard des pages, je tombe sur une liste de 43 volumes : c’était l’inventaire de la bibliothèque de Robert d’Anjou, roi de Naples et comte de Provence de 1309 à 1343 et l’un des premiers rois régionaux à participer à la Bibliothèque Royale de France, aujourd’hui devenue La Bibliothèque nationale de France. Pourquoi la bibliothèque du Roi Robert contient si peu de livres?

Parce qu’avant l’invention de l’imprimerie, chaque volume était une œuvre d’art. Chaque page, souvent de papier-parchemin, était dessinée à la main, la plupart du temps par des moines très consciencieux.

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Je venais de faire un gros achat lorsqu’on m’a offert, pour 600 $, le livre *La petite poule d’eau* de Gabrielle Roy incluant 10 sérigraphies signées et numéMES PREMIÈRES EXPÉRIENCES rotées par le peintre Jean Paul Lemieux. Tirée à 200 exemplaires, il s'agit d'une véritable pièce patrimoniale quéDans ma résidence familiale, il y avait une bibliothèque à bécoise alliant l’art de l’écriture à l’art pictural. Plusieurs rayonnages superposés et vitrée sur la façade. Elle conte- exemplaires ont été démantelés : les sérigraphies ayant été nait, notamment, l’édition originale d’un Homme et son encadrées et vendues à part. Aujourd’hui, un exemplaire Péché de Claude Henri Grignon. Il y avait aussi d’autres complet serait évalué à 20 000 $. Fidèle à mon état d’esprit livres que mon père disait être à l’index, et que nous philosophique, je ne regrette pas d’avoir résisté à cet achat. pourrions lire quand nous serions plus grands...

L’Encyclopédie universelle en 20 volumes pour un prix déMon frère et moi recevions des livres à notre anniversaire risoire a été l'un de mes bons coups. Tout comme de la Colet à Noël. Je me souviens entre autres de La vie de Saint lection Larousse, une série de dictionnaires, 30 volumes peLouis (Louis IX, roi de France) offert par tante Louise, tit format, reliure rouge pour un prix de débarras. Comme et d’un grand nombre de contes et d’histoires classiques la dame qui tenait ce marché n’avait plus de boîte pour les pour enfants. Vers l’âge de 7 ans, j’ai découvert Tintin emballer, j’ai eu droit à une valise sur roulettes en prime. avec L’étoile mystérieuse. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, les deux tablettes que mon père nous UN PETIT TRÉSOR avait accordées dans l’encoignure du corridor étaient pleines. Pour nous encourager à lire, il fit construire une À une vente de succession sur l’avenue des Érables, je faipetite bibliothèque à trois rayons, très solide pour y lo- sais la tournée des choses à vendre; le cristal, l’argenterie, le ger Tintin, Spirou, et autres volumes qui compléteraient mobilier et les porcelaines, quoique très belles, ne conveéventuellement nos collections. naient pas à mon portefeuille. Je m’apprêtais à quitter lorsqu’à côté d’un petit secrétaire, je vois une boîte. Je jetai un À la période d’études spécialisées, je réservais mes éco- coup d’œil rapidement. Combien pour la boîte de vieux nomies à acheter des livres traitant de sujets qui m’inté- livres? Rendu chez moi, j'ai pu savourer ma boîte à surprise. ressaient : art, architecture et design. J’étais toujours en Un total de 45 volumes, reliures plein cuir, frappés à l’or, avant des autres en raison de mes documentations. dont 40 sur le théâtre français, Racine, Corneille, Molière et Voltaire, datant des années 1840. Les cinq autres dataient MES DÉBUTS COMME COLLECTIONNEUR tous du 18e siècle, dont un traitant de Résolutions des cas de conscience de l’ordre et du mariage. Saint Thomas y affirme Je me suis très rapidement intéressé aux livres anciens et que, « dès le premier septénaire, l’homme commence à être aux éditions restreintes. Je reluquais certains de ces ob- capable de promettre quelque chose pour l’avenir et prinjets de convoitise et, parfois, je cédais à la tentation, mais cipalement ce en quoi la raison nous incline. » Cette phrase il m’arrivait aussi de résister en me faisant à l’idée de ne nous transporte au temps passé. jamais avoir de regrets.

Pour moi les livres sont comme de bons amis : j’en ai de Une page d’un antiphonaire grégorien du XIIIe siècle a tous les âges et j’en ai beaucoup. Ils m’apprennent à réfléété l’une de mes belles trouvailles. Cependant je n’ai pas chir sur le sens de la vie. cédé, considérant que cette page venait d’un volume démantibulé. Je n’accepte pas facilement qu’on démolisse PHILIPPE BOUCHARD

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LA QUÊTE

MARS 2018

L'ESPOIR AU CUBE UN LIVRE AU QUOTIDIEN « La connaissance mène à l’espoir » Reich J’ai envie de vous parler de l’importance qu’occupe le livre dans ma vie de tous les jours comme objet, outil de référence, compagnon de désennui ou déclencheur de sommeil. Mais comment le faire?

Vais-je vous présenter la liste et le résumé des romans que j’ai adoré lire dans la dernière année ou vais-je vous proposer la lecture de la bande dessinée qui a attiré mon attention le mois dernier?

J’ai l’élan d’ouvrir la discussion sur la disparition de La Presse papier et l’adaptation que les grands journaux se doivent de faire pour survivre et capter l’attention des lecteurs de plus en plus empressés de lire la nouvelle à chaud-évolutive-interactive.

Le livre peut devenir source de réconfort lorsqu’il m’inspire pour surmonter une situation difficile, relever un défi ou solutionner des problèmes qui me semblent insurmontables. Un livre peut éveiller en moi le désir d’enrichir mes connaissances dans des domaines qui stimulent mon intérêt.

Parler de livres, c’est aussi engendrer une responsabilité.

Lorsque je propose une histoire à mes petits-enfants, que je suggère une lecture à un ami, que je cite en exemple un article que j’ai lu dans La Quête ou que j’écris pour ce journal, je nourris l’espoir de transmettre, d’instruire ou d’éduquer.

J’assume la responsabilité d’induire chez l’autre de nouvelles connaissances dont j’ai fait l’expérience pour favoriser mon développement personnel et mon évolution. Je souhaite que la personne qui me lira trouve un miroir de son propre inconfort et que le cycle de la solitude soit ainsi rompu.

J’aimerais me faire professeur et proposer des lectures instructives sur l’évolution du peuple québécois : ses espoirs, ses traditions, sa géographie et ses débats religieux, sociaux, culturels et politiques.

Je souhaiterais vous montrer en image l’architecture, les arts et les paysages qui habitent mon espace personnel depuis ma petite enfance jusqu’à aujourd’hui.

©Illustration : Vigno

Je pourrais mettre en avant-plan la tristesse que j’éprouve devant le faible taux d’alphabétisation au Québec et le nombre d’analphabètes fonctionnels qui tentent de s’adapter tant bien que mal au développement du phénomène numérique avec tous les stress que ça génère en eux.

J’aurais envie de parler des classes sociales, de crier la différence entre une certaine « élite culturelle » qui relate sans compassion la lecture de drames humains pendant que l’ex-psychiatrisé incarne en silence ses « MAUX » qui inspirent tant de « MOTS ».

Les livres peuvent être source de divertissements, de détentes, de sensations fortes ou d’évasion du quotidien. À travers le livre, on peut devenir qui on veut : un héros qui sauve le monde, un explorateur, un inventeur, un savant fou, un lapin pressé, un philosophe, un poète, etc.

Donc, je me garderai de vous soumettre des noms d’auteurs, des titres de livres ou de vous suggérer des magazines incontournables. Je propose plutôt à ceux qui n’en ont pas l’habitude, de visiter leur bibliothèque, de prendre le temps de l’apprivoiser, d’y découvrir les trésors qu’elle recèle et de goûter le plaisir de choisir un livre, de le sentir, de l’explorer, de le prendre avec soi et de s’y plonger par pur plaisir ou pour tromper la solitude et qui sait, peut-être s’en faire un ami.

En suivant, à travers les pages d’un livre, un personnage grandiose, unique, extraordinaire et inspirant, j’arrive à relativiser mon quotidien et je peux l’attaquer avec une attitude de vainqueur.

Simplement, MARC-ÉMILE VIGNEAULT

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LA QUÊTE

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LE JEULEDE LA QUÊTE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN ET GINETTE PÉPIN par Jacques Carl Morin et Ginette Pépin VÉRIFIÉ

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE définitions, indices ou lettres mélangées déjà inscrites.

Chaque case griseD’UN représente CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUIou EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE MOT ETune lettre qui est LETTRE à la foisDU la dernière LA PREMIÈRE SUIVANT. lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

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6- Connaissance acquise par la pratique. Principes

il partirait pourfondamentaux … Québec.♫ d’une science (NESLEEMT).

20- Grande ville de Californie.

20- Grande ville de Californie.

Circule dans les veines et les artères.

7- Ville jumelle de Québec. Vin blanc de la région de Jerez. Nerf le plus gros et le plus long du corps humain.

Horizontalement :: HORIZONTALEMENT 1- Parc national situé en Gaspésie.

1- Leader.

Leader.

Parc national situé en Malicieux Gaspésie. et moqueur. Clé musicale.

8- Drapeau (EMOMIRAFL). Distance. Cour

de justice.

Malicieux et moqueur. Clé musicale.

9- Échec. Film huileux sécrété naturellement par la 2- Fève. Espace réservé aux piétons. Chef cuisinier populaire au Québec.

2- Fève. Espace réservé aux piétons. Chef cuisinier populaire au Québec.

peau. Invention de J.-Armand Bombardier.

3- Le caractère typographique « @ ». Triangle10- Livre dont lesanglaise. côtés sont égaux entreSeeux.

Attachés.

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3- Le caractère typographique « @ ». Triangle dont les sont égaux entre eux. Agence Attachés. spatiale des 4- côtés Récurrent.

Soldat.

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(TRESOR). États-Unis.

4- Récurrent. Soldat. Agence spatiale des États-Unis.

5- Couvre-plancher (MOLLINUE). Agrume. Relatif au cheval.

5- Couvre-plancher (MOLLINUE). Agrume. Relatif acquise par la pratique.

6- au Connaissance cheval.

Principes fondamentaux d’une science (NESLEEMT). Circule dans les veines et les artères.

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE Allô docteur? « J’ai un ongle incarcéré. » « Le cancer du sarcophage, c’est grave? » « On m’a mis une vulve cardiaque. » « Je voudrais éviter de me faire poser un pince-main-cœur. » « J’ai une hernie fiscale. » « Ça y est, ma femme vient de perdre les os. » « On m’a enlevé la vésicule immobilière. » « On m’a fait trois points de soudure. » SOURCE : HTTP://PIWEE.NET/1CITATION-MEDECIN-PATIENT-DROLE080814/

POUR LES AMATEURS DE MOTS CROISÉS T ous les noms qui suivent ont été tirés des grilles publiées dans les journaux locaux au cours des dernières semaines. Peu employés dans la langue de tous les jours, ils ne sont peut-être pas inconnus des amateurs de mots croisés. Les connaissezvous?

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Bizutage : Ceste : Corton : Flet : Leude : Stout : Théorbe : Tian :

a. câlin enfantin; b. initiation des nouveaux; c. taille en oblique a. ancienne forme de « cela »; b. gant de cuir utilisé dans la Rome antique; c. petit vase gaulois a. fibre synthétique; b. grand vin de bourgogne; c. papier cartonné a. échec; b. poisson; c. sigle de la Fédération libre des étudiants tunisiens a. air classique allemand; b. boisson non alcoolisée; c. serviteur du chef a. arme silencieuse; b. bière brune épaisse; c. poisson d’eau douce a. grand luth; b. idée farfelue; c. malédiction divine a. bijou de peu de valeur; b. coiffure tibétaine; c. grand plat provençal

QUI SUIS-JE?

« Je ne suis pas d’accord avec ces Québécois qui opposent la langue française et la langue québécoise. Il n’y a qu’une langue française, universelle, qui appartient à tous les locuteurs qui la cajolent, l’honorent et lui font cadeau des mots enracinés dans leur culture propre. La langue québécoise n’est qu’un concept idéologique, une fiction syntaxique et, surtout, une distance infranchissable avec les francophones de la planète. » (2014) J’attends de vos nouvelles…

Pour dire son mot ou donner un autre son de cloche, rien de plus facile, écrivez à hhgodbout@gmail.com.

Merci à vous ! Les réponses page 25

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J’attends de vos nouvelles…

LA QUÊTE

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Floriane désespérée

Journée internationale des femmes 2018

Thème du Collectif 8 mars

1718-144

Agence : Upperkut

Direction artistique et design graphique : Noémie Darveau

Quelques pelures de clémentine sur mon oreiller. Des parfums intelligemment décorés. Mon coussin d’Orient était maintenant de fruits que j’adore à côté de mes boucanes de cigarettes. Un très abîmé et je passais presque tout mon temps au lit à écouter vieux miroir brisé à fourrure léopard me rappelant à ma vie nostalgiquement de la musique et à lire beaucoup moins pasde petite modèle s’étant follement amusé. À côté de tout ceci, sionnément!!! Mon petit capteur de rêve rose à plumes blanche mon écharpe rose bébé me gardant au chaud et me donnant et grise était exposé à ma fenêtre embrumée et il était mon objet de la douceur. Pourtant, la vie me laisse l’impression d’un vide fétiche car la nuit j’étais hantée par des rêves qui me semblaient horripilant et méchant. Ces jolies choses qui entouraient ma fabriqués technologiquement!!!! Étais-je otage d’une technologie vie avec tant de beauté étaient entretenues aujourd’hui avec quelconque? Suis-je enfermée à vie par des gens épiant ma vie et beaucoup moins d’attention, de plaisirs et moins de féminité. ayant exploité ma vie, mon corps, mes études, ma voix, mes rêves, Ce qui me rendait détestable car je jouissais de ce que peu de etc.? Et allais-je être torturée éternellement pour que je ne puisse femmes dans le monde peuvent s’offrir : une vie sans travail! jamais plus jouir réellement de la vie et faire jouir mentalement, au Mais hélas! chaque jour l’on brisait ma vie, ma santé, ma beau- regard, à l’oreille, au toucher et à l’odorat? té et mon bonheur. Je pensais à ces jolies Asiatiques qui travaillaient comme bonne pour des Occidentaux. Elles devaient Floriane la prisonnière qui travaille pour la liberté et le respect être considérées pour leur dur acharnement à tenir la maison de la féminité, des émotions, du corps et de l’esprit des maîtresses très propres. Moi on me trouvait certainement superficielle et frivole! Je me maquillais avec du fuchsia et du mauve pourpre la bouche et les yeux et me promenais avec ma pinte de lait et mes clopinettes.

J’allais écrire des mots d’amour à la bibliothèque à un artiste pour oublier ma dure vie de pauvre psychiatrisée. Mais il ne m’écrivait presque rien, que j’avais la peau fruitée et que je lui manquais! Depuis l’adolescence, de méchants individus contrôlaient ma vie, mon corps et ma féminité. Jusqu’à aujourd’hui, j’avais tout subi. J’approchais la cinquantaine et l’on avait commencé à me handicaper. Je devais maintenant prendre le bus et aller à la charité. Ma triste vie et les médicaments m’avaient causé une forte dépendance à la cigarette. Heureusement, j’avais eu un pote pour m’offrir des cigarettes à l’occasion. Je suis tombée dans le désespoir parce qu’à côté de ces jolies choses qui avaient accompagné mes jours d’un plus grand enchantement il n’y avait plus rien. Je fréquen©Illustration : Stéphane Delapré tais un organisme d’entraide et vendait un journal de rue décriant l’injustice dont j’étais victime. On me trafiquait le corps, me torturait l’esprit me chimifiait abusive- P.-S. Je vous suggère de voir le film Never let me go (sur le trafic ment et l’on brisait tous mes talents et ma voix, etc. Tout cet d’organes) malgré le fait qu’il n’illustre pas le trafic d’ossements, enfer je le supportais depuis plus de vingt ans. Aucun témoin de muscles, de cellules cérébrales, la torture mentale etc. ce qui est pour s’opposer aux diagnostics des médecins et à la violence possible aujourd’hui et ce dont je suis victime. dont j’étais victime. Je subissais une forme de punition pour des voyous très peu élégants profitant de moi au maximum. N.B. Je ne considère pas ce pays démocratique, car il ne respecte Je perdais même les logements que j’avais amoureusement et pas mon intégrité et me torture.

La Quête - 7 po x 2,25 po, noir et blanc

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LA QUÊTE

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Accomplissement

Mon petit doigt Il dit faux, il dit vrai.

L’autre me dit quoi? Je ne connais pas sa langue.

Je parle ni l’une, ni l’autre.

Pour qui je parle dans le désordre des juges et des lois

Et sous le vent gisent les paroles D’une branche Ne tenant qu’au fil de sa racine Se laissant Tout en arabesques Virevolter sous souffle débridé

Mon pouce, le surintendant, entend bien s’agripper au volant de son jet avec ses gants.

Le contact avec le jour et le ciel est trop réel Mon petit doigt s’enfuit dans la nuit blanche Juste en entendant et attendant bien chaudement

Aux heures du levant Le repos sur seuil gelé De chaleur de mes mains En délicatesse de terre et d’eau Comme cristal je l’ai recueilli précieusement

Quelqu’un, avec ses ongles, gratte l’encre d’un grain de beauté, en pleine éclosion d’un seul battement de cœur

Et de chaleur Comme douce renaissance Un bourgeon en promesse de vie À crier l’espoir

Au-delà de ce qui est vrai ou faux, il y a l’onde croissante qui arrive au terme du rassasiement, d’un grand repas d’immensité.

Deux axes, deux actes creusent un nid pour faire tomber, intuitivement dessous l’ongle, la poudre de la tendresse.

Mon arbre j’ai enlacé Couvert de pluie Son feuillage dansait Comme un parapluie troué de gouttelettes

Julie Bellemare Comme une amoureuse d’une main j’ai caressé mon arbre Couvert d’une ondée de sève

Comme les feuilles ruisselantes J’ai balancé sous le vent Nettoyant les vestiges des jours trop chauds Et l’arbre fut Femme Renée Perron ©archives Web

©Illustration : Line Simard

De l’autre main jusqu’à pieds nus J’ai touché ses racines

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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LA QUÊTE

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Una canción Pour toi, Chouchou bien-aimée; à toi qui te donnes tant et tellement que je te suis redevable, infiniment. Éclats de rire, éclats d’obus en cette journée tremblante de mai tu te couches dans l’herbe tendre tel à la guerre un simple soldat qui y est venu mourir Ayant laissé derrière toi délices de la féerie bagages et poésie tu te contentes d’aspirer, de humer les odeurs de foin brûlé, de marjolaine et de gui portées comme un mantra par le vent sacré qui n’a de cesse de te tourner autour toi-même te voici soudainement rivière et j’y vois baignant dans cette eau courante cristalline la Sainte Face pleurant pour toi abondantes et rougies par les douleurs de l’agonie ses pleurs de joie de peine et d’amour puis voilà que tu deviens forêt noire, arbres et bêtes millénaires à l’aube d’un monde nouveau ô toi l’entier du paysage ses prés ses buissons ses rares maisonnettes

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qu’on dirait inhabitées et le merle criaillant l’aurore toute sa bonté toute sa splendeur la guerre belle enfant est finie tandis que toi allongée sur l’herbe tendre te voilà ma belle commençant à peine à vivre c’est bel et bien ce que donne à entendre la chansonnette d’autrefois toujours neuve

souviens-t’en quand face à face toi et moi l’écoutions paupières closes cœur en fête après l’amour dans cette chambrette nue sous les combles tes beaux yeux si doux tout grand ouverts ce matin sur un carré de ciel bleu sans nuages tu jubiles d’avoir oublié que dans les années-lumière tournent et tournent et

tournent encore terre soleil et lointaines étoiles obscur vertige tandis que le tien se fait lumière et contentement auprès du soldat

mort à la guerre pour rien pour moins encore

à même ce qui en toi à force n’en revient pas car te voilà t’enroulant dans ton silence puis ayant fait

demi-tour ton cœur déplie puis déploie ses ailes il te quitte pour l’une de ses fabuleuses utopies quelque part dans l’infini sur l’autre versant de ta montagne comme

un bateau magique à tes pieds là où tu viens de déposer ton désir pour un peu de repos un soldat un enfant jeté dans nos batailles il a deux trous rouges au côté droit ... or de retour chez toi je sais bien tu en feras

une chanson triste.

Jean Pierre

que penser que dire de tout ceci

************ ... que c’est la vie continue son chambranle ses murmures ses détonations et toutes ses cachotteries qui semblent vivre, mais décroître aussi LA QUÊTE

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Mes amis les oiseaux Je vais à l’extérieur presque tous les jours, même pendant les journées très froides de l’hiver. Je m’habille alors très chaudement et j’augmente ma chaleur corporelle grâce à la marche. Sur mon parcours, je m’arrête assez souvent à notre intéressante bibliothèque Gabrielle-Roy. Dans son voisinage, je vois les moineaux et les pigeons qui ont élu domicile sur les toits, les branches des arbres et des arbustes et je prends le temps de les observer. Quand il y a eu des froids sibériens — avec des moins quarante sous zéro —, j’ai eu pitié d’eux.

soigner. C’était une expérience fascinante : pouvoir toucher ces petits êtres fragiles qui s’abandonnaient à nos délicats soins, entendre le battement de leur cœur et voir qu’ils se rétablissaient rapidement.

Déjà, je découvrais la Vie, à la fois forte et fragile.

Les oiseaux sont une source d’inspiration pour les peintres, les musiciens, les écrivains, les poètes. En lisant la vie de François d’Assise, patron de l’écologie, j’ai constaté à quel point il aimait les oiseaux et les oiseaux l’aimaient : ils se blottissaient au creux de ses bras, se nichaient sur ses épaules et sa tête, et

©shutterstock_vladimir kazyk

En faisant des courses au Dollarama, j’ai vu des sacs de graines pour oiseaux sauvages à une piastre l’unité.

Depuis que j’ai fait cette trouvaille, j’achète souvent ces graines. Ça ne revient pas cher pour avoir le plaisir de nourrir les oiseaux. C’est une joie intérieure pour moi, de les regarder s’agglutiner, se coller, comme pour se réchauffer, et picorer les petits tas de graines jusqu’à satiété.

En observant longuement les oiseaux, j’ai réalisé que, comme les humains, les chiens et les chats, ils ont chacun leur caractère. Certains sont plus timides, d’autres fonceurs, individualistes ou grégaires.

mangeaient à même ses mains. Les oiseaux semblent aimer les gens qui ont conservé leur cœur d’enfant, les personnes calmes, sensibles à la beauté sous toutes ses formes.

Au plus loin de mes souvenirs

C’est tellement plaisant et relaxant de faire l’expérience de nourrir ces doux petits amis. Ils nous apprennent la patience, la présence dans l’ici et maintenant. Ils me donnent le goût d’aller marcher le plus souvent possible dans la nature, les parcs, les forêts pour conserver une bonne santé physique, et nourrir ma vie affective et spirituelle.

Pendant mon enfance, l’été nous demeurions près d’un grand parc où de beaux arbres avaient poussé. Déjà, j’aimais aller voir mes amis les oiseaux qui nichaient sur les branches. Parfois, je trouvais des oiseaux blessés. Je les prenais délicatement et les mettais dans une petite boîte pour les montrer à ma mère ou ma grande sœur afin qu’elles m’aident à les

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LA QUÊTE

Christiane Voyer

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Ressources Références communautaires Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches et de la MRC de la Haute-Yamaska.

Tél. : 2-1-1 Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est, Québec Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou le 1-888-881-7192 Centre femmes aux trois A Pour la réorganisations sociale 270, 5e rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Le Cœur à lire 177, 71e rue Est, Québec Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com

Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Entraide Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 523-1731 Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 armeedusalut.ca/quebec

Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 Santé mentale Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca

SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com

Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157

Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Réinsertion professionnelle À l'aube de l'emploi (Lauberivière) Formation en entretien ménager commercial /buanderie 401, rue St-Paul, Québec 418-694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com

Détresse psychologique

P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org

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Café rencontre Centre-Ville 796, rue St-Joseph Est, Québec(Déjeuner et dîner) Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com

La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots

Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com

Soupe populaire

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Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org Toxicomanie Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-Sida MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

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À TOUS NOS PRÉCIEUX PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR • Centraide PARTENAIRES ARGENT • CKRL FM 89,1 • Centrale des syndicats du Québec (CSQ) • Impressions Stampa • Services 211

PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Intermarché St-Jean • Services Harmonia

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

• Le Bal du Lézard • Maison Revivre

PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM • Yves Boissinot • Claude Gallichan

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1. B. Le bizutage est une cérémonie d’initiation des nouveaux étudiants (les bizuts).

2. B. Le ceste est une courroie garnie de plomb dont les athlètes de l’Antiquité s’entouraient

les mains pour le pugilat.

3. B. Le corton est un vin d’appellation d’origine contrôlée produit en Côte d’Or. Il est classé

parmi les grands crus bourguignons.

4. B. Le flet est un poisson plat dont la chair est peu estimée.

5. C. Chez les Germains et les Francs, le leude est le grand vassal attaché à la personnedu

chef, du roi.

6. B. Le ou la stout est une bière brune, épaisse et forte, d’origine britannique ou irlandaise,

voisine du porter.

7. A. Le théorbe (aussi téorbe) est une sorte de luth à deux manches, dont le son est plus

grave que celui du luth ordinaire.

8. C. Le tian désigne à la fois le récipient de terre cuite et le plat provençal, un flan aux lé

gumes, cuit dans ce récipient).

RÉPONSE Qui suis-je?

DENISE BOMBARDIER, journaliste, animatrice de télévision et écrivaine, née à Montréal le 18 janvier 1941.

Elle détient un baccalauréat et une maîtrise en sciences politiques de l’Université de Montréal et un doctorat en sociologie de la Sorbonne. En 1975, elle fait ses premiers pas comme animatrice à la télévision de Radio-Canada; elle y travaillera pendant quelques décennies, à la barre de plusieurs émissions d’affaires publiques.

Mme Bombardier est l’auteur de nombreux ouvrages, romans et essais, sans compter ses chro7- Ville jumelle de Québec. Vin blanc de la région de Jerez. Nerf le plus gros et le plus long niques publiées journaux Le Devoir et du dans corps les humain. le Journal de Montréal.

©Antoine Godbout.

Merci

RÉPONSES LA LANGUE DANS SA POCHE RÉPONSES MOTS CROISÉS

8- Drapeau (EMOMIRAFL). Distance. Cour de justice.

Elle est notamment Chevalier de l’Ordre national du Québec, Officier de la Légion d’honneur et membre 9- Échec. Film huileux sécrété naturellement par la peau. Invention de J.-Armand de l’Ordre du Canada.

Bombardier.

10- Bombardier, Livre anglaise.

Bandit,amoureux malfaiteur.

Se dit Plon, d’un 2014, individu Citation : Denise Dictionnaire du Québec, p.241qui manie la ruse avec une finesse tortueuse (TRESOR).

SOLUTION

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LES BOULOTS DE SÉBASTIEN! Salut, je suis Sébastien, le camelot de la rue Saint-Joseph. Plusieurs de mes clients me disent qu'ils admirent ma persévérance au travail. Ça m'a donné le goût de vous parler des emplois que j'ai eus. La majorité de mes emplois m'ont été offerts dans le cadre de programmes de réinsertion et j'ai pratiquement fait le tour des organismes communautaires de Québec.

J'ai commencé à travailler à 20 ans comme plongeur au Patro Rocamadour. Je suis resté là du 4 avril au 31 octobre 2008. Ensuite, par le biais des programmes Interagir et Devenir, j'ai travaillé à la petite fabrique d'Agapè de décembre 2008 à février 2009. Mes tâches étaient variées : entretien ménager, déplacement de sacs de linge vers le grenier, sortie des ordures, un peu de travail à l'entrepôt. Ce programme-là, ça me donnait 130 $ de plus par mois sur mon chèque et l'argent nécessaire pour ma passe d'autobus.

Après, j'ai fait à peu près les mêmes tâches à la Société Saint-Vincent-dePaul, tant à la succursale de Charlesbourg que celle de Beauport. Entretemps, j'ai participé à des ateliers de préparation à l'emploi.

J'ai travaillé pendant deux saisons au Camp O Carrefour de Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans comme plongeur. La première année, j'avais un transport les jours que je travaillais. La deuxième, je restais au camp du dimanche soir au mercredi, après la vaisselle du souper.

Ensuite, je me suis fait embaucher par le Comptoir communautaire St-Joseph. C'est là que j'ai connu Dominique Tremblay, qui a été camelot sur la rue Cartier. On a travaillé un bon six mois ensemble.

Pendant trois ans, j'ai fait plusieurs périodes de pliage de boîtes à l'imprimerie de Croissance Travail.

Après, j'ai fait un essai à Adoption Chat sans-abri sur le chemin de la Canardière. Je n'ai pas aimé ça : il y avait plus d'employés que d'animaux. J'ai fait l'entretien ménager une journée, puis le deuxième jour, je suis parti.

Chez Moisson Québec, j'ai fait deux périodes de quelques mois et ensuite, j'ai fait deux mois chez Ozanam.

Mon premier emploi dans le secteur privé a été au Subway sur Henri-Bourassa. Mes tâches consistaient à mettre les pains à sous-marins dans les moules pour les cuire et à remplir les étagères de chips, pour qu'il n'en manque jamais. Je mettais les Ruffles avec les Ruffles, les Humpty-Dumpty avec les Humpty-Dumpty, les Lays avec les Lays, et les Doritos avec les Doritos. J'ai fait ça environ 1 mois.

Puis j'ai découvert La Quête. Je vends le magazine de rue de Québec depuis le 26 avril 2016. C'est la première fois que je garde le même emploi aussi longtemps. C'est un bon emploi que je veux garder, alors je me force à me prendre en main.

Ce que j'aime de mon travail de camelot à La Quête, c'est de parler avec les passants sur la rue St-Joseph, de pouvoir faire moi-même mon horaire, et surtout, de gérer ma paie comme je veux. Ça, j'aime ça beaucoup.

Merci de m'encourager!

Sébastien, camelot de rue, rue St-Joseph.

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Hébergement

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Au nom de toutes les personnes et de toutes les familles dont la vie sera changée à jamais grâce à votre générosité, Julie, Simon et Nawel vous disent merci ! centraide-quebec.com

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