La quete numero 200 decembre 2017 janvier 2018c

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Le magazine de rue de Québec

Numéro 200 Décembre 2017- Janvier 2018

L’HIVER...

j’aime, j’aime pas!

• L’art d’en jouir • Sans abri sous zéro • Dépression : chagrin d’hiver • Beauté complexe des flocons

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2016-06-09

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RADIO 89,1 WEB WWW.CKRL.QC.CA

SOMMAIRE DOSSIER

POUR LE PLAISIR DE LIRE

L'HIVER J'AIME, J'AIME PAS...

24

Jouer dehors... en trois temps

06

Sans abri sous zéro

09

Hygge ou l’art de jouir de l’hiver

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Des siècles à patiner

Sous les ponts

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Profession de foi

28

L'intérieur de ta main

28

Possible

29

Pendant que tu dors

De la neige dans l’écran

31

Fière de vivre à Québec

16

34

Mot de camelot

12

Flocons : beauté complexe

©archives web

26

14

Dépression saisonnière

18

Rendez-vous avec l’hiver

CHRONIQUES

20

08

Les découvertes d’une expatriée

Un hiver dans la ouate

17

Élucubrations de salle d'attente

21

Voyage au bout du monde

22

Le jeu de La Quête

23

La langue dans sa poche

DÉCEMBRE 2017 ET JANVIER 2018

LA QUÊTE

©Marlene Boutin

©Jasmine Desrochers

JEUX 03

PAGE COUVERTURE Photo : Michaël Gosselin Conception graphique : Stéphanie Nolin

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel

d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rueLa !- Quête par des Vends le magazine

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L'INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Martine Corrivault, Claude Cossette et Richard Langlois

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UNE TRIBUNE POUR TOUS Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1 du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de février : La bouffe dans tous ses états. er

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

JOURNALISTES Jasmine Desrochers, Marie-Michèle Genest, Antoine Grenier, Pascal Lévesque, Isabelle Noël, Louise Pillais, Malika Schneider et Audrey-Maude Vézina AUTEURS Sébastien Beaulieu, Julie Bellemare, Simon Bolduc, Philippe Bouchard, Gaétan Duval, Renée Perron, Jean Pierre et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin et Ginette Pépin RÉVISEURS Benoit Arsenault et Véronique Hardy PHOTOGRAPHE Sébastien Durocher, Antoine Godbout et Michaël Gosselin INFOGRAPHISTE Stéphanie Nolin IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418-681-0284 www.stampa.ca COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2017 ET JANVIER 2018

MOT DE LA COORDO

L'HIVER J'AIME, J'AIME PAS...

L’équipe de La Quête est de nature optimiste : début septembre déjà, elle s’enthousiasmait à l’idée de jouer encore une fois dans la neige! Cela ne nous empêche pas d’être réalistes et de voir les deux côtés de la médaille! L’hiver est une saison qu’on aime, mais qu’on sait difficile... et particulièrement exigeante pour ceux qui sont en situation d’itinérance.

en hydrologie de la cryosphère pour nous en apprendre davantage sur la naissance des flocons.

Comment s’en sort-on quand on vit dans la rue pendant la froide saison? La journaliste Malika Schneider et le photographe Sébastien Durocher ont fait un « p’tit 6 heures » d’immersion socioculturelle — sous un confortable -6°C —, dans l’univers de l’itinérance guidé par Sébastien, un pur et dur qui a été sans-abri pendant 16 ans.

Jasmine Desrochers, quant à elle, est allée à la rencontre de nouveaux arrivants pour cueillir «à froid» leurs premières impressions sur la blanche saison.

Inutile de vivre dans des conditions aussi extrêmes pour trouver l’hiver rude et long. Pour faire contrepoids à nos petites misères, Isabelle Noël nous propose la recette des Danois, le Hygge. Réconfort et plaisir garanti!

Dans De la neige dans l’écran Marie-Michèle Genest nous invite à découvrir, en compagnie du professeur de cinéma Pierre Blais, le rôle de l’hiver dans le cinéma québécois. En prime, une liste de films qui égayera nos longues soirées.

La dépression saisonnière touche plus ou moins 4 % de la population adulte en Amérique du Nord et concerne principalement les femmes. Avant de crier au loup, il faut toutefois s’assurer de démêler la dépression réelle de la déprime passagère, comme l’explique Hélène Lévesque, psychologue et directrice de l’organisme La Boussole, à Pascal Lévesque dans Chagrin d’hiver.

Entendre le bruit des lames de patin qui glissent, sentir le froid sur ses joues et faire des figures de style (voulues ou non voulues! ) sur la glace comptent parmi ses plaisirs. À Québec, les patinoires pour pratiquer cette activité ne manquent pas. C’est d’ailleurs dans la capitale qu’aurait été créé le premier aréna au monde, le Quebec Skating House. Antoine Grenier retrace pour nous la longue tradition des patinoires de Québec.

Il est toujours un peu amusant de revisiter nos modes de vie dans le regard d’une expatriée. Louise Pillais, qui en est à son premier hiver parmi nous, a jeté un œil sur ces «curiosités» qui nous aident à passer l’hiver. Qui aurait cru qu’un abri Tempo puisse autant épater!

Dendrites stellaires, dendrites spatiales, plaquettes, : derrière ce vocabulaire technique se cache la magie de la neige.

Audrey-Maude Vézina s’est entretenue avec Christophe Kinnard, titulaire de la Chaire de recherche du Canada

Bonne lecture!

Côté divertissement, les auteurs de La Quête vous offrent de beaux moments d’évasion en plongeant dans leurs mots!

FRANCINE CHATIGNY

À vous tous Que vous soyez Partageurs de mots Diffuseurs d'idées Annonceurs conscientisés Raplombeurs de camelots Et autres ramoneurs de conscience L'Équipe de La Quête souhaite une période des fêtes réjouissantes et une année 2018 riche en expériences humaines solidaires

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LA QUÊTE

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SANS-ABRI SOUS ZÉRO « Le monde de la rue, c’est le monde le plus authentique que j’ai jamais vu! » lance Sébastien qui nous invite, un photographe passionné et moi, le temps d’une nuit plutôt froide, a sillonné la ville pour découvrir la réalité des personnes en situation d’itinérance. Récit d’une nuit d'immersion socioculturelle dans les rues de la basse ville de Québec.

La nuit est plutôt fraîche, le -6 °C accompagné d’un vent sec se ressentait facilement à travers les vêtements que nous portons. Nous avons rendez-vous à 18 h 45 au Café-Rencontre du centre-ville. Dès le premier contact avec Sébastien, les premiers mots échangés et les premières blagues racontées, j’ai senti son désir de me faire découvrir son quotidien, sa réalité, sa vie. Cela fait 18 ans qu’il vit dans la rue, par choix.

Principalement pour ne pas avoir à performer dans un environnement professionnel. « Je suis un créatif, je dis non au travail de bureau », révèle Sébastien, qui explique ne pas avoir envie de rendre des comptes à un supérieur hiérarchique. Tel un nomade qui cherche son équilibre, Sébastien

a vécu partout au Canada. Il est arrivé à Québec il y a près de quatre ans et, depuis, il a vécu toutes sortes d’«aventures» et il vit chaque jour encore avec des hauts et des bas.

Nous avons pris la direction de la Gare du Palais où nous avons rencontré Mario, qui cumule neuf ans d’itinérance : quatre ans à Québec et cinq ans à Montréal. Il vit à l’extérieur 12 mois par année, beau temps mauvais temps. Lors des périodes de grands froids, il se vêt davantage, mais il conserve toujours le même emplacement, sur une plaque d’aération qui agit comme un chauffage permanent.

«C’est mon endroit», nous dit-il.

Son regard, ses mains, ses cheveux, sa barbe, son sourire et ses paroles laissent deviner une histoire intime avec la rue. Après cette rencontre, Sébastien nous propose de nous rendre vers un lieu bien particulier!

Il est à peine 19 h 30, mais le froid commence à être de plus en plus présent, malgré les vêtements chauds que je portais.

UNE RÉALITÉ TOUT AUTRE Pendant que nous marchons, Sébastien raconte son quotidien des

dernières années. Peu importe les saisons et les conditions climatiques, chaque matin, c’est une nouvelle chasse qui commence. Même s’il ne se rend pas au bureau, qu’il n’a pas de supérieur hiérarchique, Sébastien travaille de manière ingénieuse.

Il cherche des objets, jetés dans les ordures, qui peuvent être revendus.

Avec les quelques sous ainsi récoltés, il réussit à manger, à trouver un endroit où dormir et à acheter ce dont il a besoin. Au cours d’une journée typique, son long périple l’amène vers l’un des « butins » les plus faciles à trouver : les canettes. Les poubelles et les bacs de récupération représentent une véritable opportunité. L’argent accumulé grâce aux canettes et autres trouvailles lui permet de vivre mieux, dans la mesure du possible. «Il y a beaucoup de préjugés envers les itinérants, pourtant notre revenu représente beaucoup de travail dans une journée», explique l’homme originaire de l’Estrie.

Et nous arrivons, à cet endroit devant lequel je suis passée de bonnes centaines fois sans m’imaginer une seule seconde qu’il pouvait accueillir plusieurs personnes sans domicile fixe. Quelques pas de plus et ma réalité éclate. Je comprends alors que les personnes en situation d’itinérance sont bien souvent à quelques centimètres de moi.

©Sébastien Durocher

Et là, je vois des installations sommaires devant une fenêtre plus grande que d’ordinaire. Je comprends que, chaque jour, pendant toute l’année, des personnes viennent s’abriter et se réchauffer dans cet endroit. Sébastien y a vécu très souvent au cours des dernières années. Il l’appelle communément son « condo du 3e étage avec vue sur le fleuve ».

Faire les poubelles : une activité qui occupe beaucoup de temps dans la vie d’une personne en situation d’itinérance!

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LA QUÊTE

DES DÉFIS COMPLETS Sébastien, tout en nous dirigeant vers un autre lieu, nous parle de la

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©Sébastien Durocher

Sébastien dans son chez-lui en grande conversation avec la journaliste Malika vie des personnes qui vivent dans la rue et des différents défis, ponctuels ou permanents, auxquels ils font face.

Lors de cette soirée d’immersion de la mi-novembre, le froid mettait déjà nos corps à l’épreuve. Il est donc facile pour nous d’imaginer le défi que représentent les températures glaciales des mois de janvier et de février pour les sans-abri.

La créativité et la débrouillardise de Sébastien lui ont toujours permis de se réchauffer quand c’était nécessaire. Il s’est introduit dans certains lieux inusités et a ouvert des plaques de chauffage, ou bien, il a tout simplement trouvé des endroits publics pour passer la nuit ou une partie de la journée.

Lors de la saison hivernale, il est plus difficile de trouver des canettes ou des objets laissés à l’abandon pour faire de l’argent... Sous le ton de la rigolade, Sébastien mentionne toutefois qu’il s’est « habitué » à vivre ainsi. ÉLOGE À L’AUTHENTICITÉ Lors de notre marche nocturne, Sébastien nous rappelle que, dans ce milieu de vie la solidarité et l’aide sont des valeurs naturelles. Cette authenticité a toutefois un côté

plus obscur. Sébastien n’hésite pas à mentionner que, dans certaines sphères, le mensonge et la trahison ont leur place. La drogue suscite énormément de problèmes et de répercussions, bien souvent négatives. Les personnes qui y vivent se volent les unes les autres, et bien souvent pour des raisons insignifiantes. Même si c’est triste, il concède que c’est ça, la réalité de la rue, qui représente un véritable mode de vie, certes particulier, mais réel.

UNE TOUT AUTRE VIE Sébastien a trouvé un appartement il y a un peu plus d’un mois grâce à un projet exemplaire, le Projet PorteClés. Quelque 55 personnes issues de la rue ont accès à un logement à la suite de l’acceptation de leur dossier de candidature et de leur sérieux dans ce changement de dynamique de vie. À l’occasion de notre rencontre, Sébastien nous a invités à découvrir son nouveau chez-soi, un 3 ½ bien équipé! Le lieu parfait pour qu’il puisse prendre son envol grâce au soutien de nombreux intervenants qui veillent au bien du projet et à sa réussite. La fierté était largement visible sur cet homme de 38 ans qui vit depuis maintenant 16 ans dans la rue.

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LA QUÊTE

RÉAPPRENDRE À S’OUVRIR AUX AUTRES Vivre dans la rue pendant de nombreuses années ne permet définitivement pas de créer des liens et de conserver un équilibre en termes de relations amicales ou autres. Sébastien s’est totalement livré à nous en mentionnant que la rue l’a fragilisé, dans un certain sens, envers ses relations avec les autres. « T’occuper de toi-même, c’est beaucoup dans la rue, alors s’occuper de quelqu’un d’autre, c’est non », avoue Sébastien, visiblement touché de cette réalité. Au fil de la conversation, il nous explique qu’il ressent aujourd’hui le besoin de mettre de l’ordre dans ses priorités pour apprivoiser son tout nouvel environnement. « Je ne suis pas capable de dormir dans une chambre », témoigne Sébastien, qui, par ses propos, met en évidence la difficulté de retrouver une «vie normale». Il s’ajuste jour après jour pour redécouvrir cette sécurité de vivre chez soi. Motivé comme jamais, il soutient qu’il fera tout ce qu’il peut pour conserver cette chance qui lui a été transmise.

Quand cette soirée s’est terminée, j’ai retrouvé mon lit dans lequel j’ai plaisir à dormir chaque soir, au contraire de Sébastien, pour qui c’est une nouvelle réalité. Pour la première fois depuis longtemps, j’étais pourtant incapable de m’endormir tellement l’adrénaline de l’expérience me gardait éveillée.

MALIKA SCHNEIDER

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UN HIVER DANS LA OUATE

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En 1957, l’expert en géographie humaine Pierre Deffontaines affirmait dans L’homme et l’hiver au Canada : «Les meneurs du combat [contre l’hiver] ont été ces Canadiens français qu’on pourrait appeler avec raison les vainqueurs des grands hivers. »

à l’arrêt du bus, les moteurs d’auto crachotent et il faut pelleter, pelleter. À part quelques villes de Sibérie et de l’Ouest, Québec est la ville la plus froide du monde avec une moyenne de -10,3 °C entre décembre et février. Ça, c’est frette!

En lisant ce livre à 20 ans, j’ai compris qu’en plus d’être intense, l’hiver québécois n’est pas celui d’un pays tempéré.

L’anthropologue Bernard Arcand, dans Abolissons l’hiver!, porte ce jugement : « L’hiver est dur, cruel, méchant, cher et menaçant parce que nous faisons semblant qu’il n’existe plus ». C’est exact. Nous chauffons nos maisons à la température estivale de 22 °C, nous déversons des tonnes de déglaçant sur nos routes pour pouvoir y rouler comme en été, et dès que le thermostat descend, nous préchauffons l’auto pour nous rendre au dépanneur ou reconduire nos chéris à l’école. Certains rêvent même de chauffer nos trottoirs pour qu’ils soient secs à longueur d’année et Montréal a construit un réseau souterrain pour que ses citoyens puissent faire leurs petites affaires en se foutant du temps en surface et de la slush dans laquelle y barbotent les piétons.

LA VIE NATURELLE Deffontaines écrivait son livre au moment où les ruraux se déplaçaient vers les villes : de 60 % qu’ils étaient en 1900, ils ne totalisaient plus que 30 % en 1950.

Habiter la campagne, c’était alors faire partie de la nature, c’était la connaître, la comprendre, l’utiliser, l’aider. Les campagnards de ces années-là se moulaient au temps : l’été, ils produisaient avec elle pratiquement tout ce qui leur était nécessaire pour vivre.

L’hiver n’était pas un ennemi comme il est considéré aujourd’hui par les urbains. Pour ces paysans, l’hiver était un temps de pause où selon l’âge ou le sexe, ils tissaient les étoffes, halaient le bois dont ils auraient besoin, réparaient les instruments, nourrissaient les bêtes désormais enfermées.

Depuis lors, le moteur à essence et l’électricité ont tout chambardé. La mécanisation libère des bras, les moyens de transport rapprochent les villes, les médias font miroiter un « encabanement » au chaud.

Mais l’hiver produit quand même son effet : la végétation demeure septentrionale, le gel dure longtemps, la neige abonde. Les villes nordiques d’Europe ne sont pas boréales au sens québécois : Oslo, Copenhague ou Stockholm sont plus douces que Toronto qui, à partir de Québec, apparaît pourtant bien tempérée.

LA VIE ARTIFICIELLE Aujourd’hui, 80 % des Québécois habitent en ville. Sontils encore les « vainqueurs » de l’hiver? Quand arrive la première neige, c’est la joie : ils fabriquent des bonhommes, se lancent des boules, se roulent dans la poudreuse.

La météo est devenue un show diffusé à longueur de journée sur des chaînes spécialisées. Un show ai-je écrit.

Il paraît que maintenant, le froid est plus froid : il est intolérable à cause du « facteur éolien ». Et la chaleur est plus chaude : elle est suffocante car s’ajoute « l’indice humidex ». Et un simple orage est annoncé par des «alertes» sur bandeau écarlate qui barre l’écran. À partir de novembre, les Floridiens sont envahis par les snowbirds qui séjourneront chez eux plusieurs mois. Les moins nantis espéreront bénéficier d’une petite semaine en République ou à Cuba car, rendus en mars, « ils n’en peuvent plus » de l’hiver. Que c’est pas drôle, l’hiver!

Bref, de vainqueurs nous sommes devenus des faiblards qui aspirent à vivre sous un grand dôme géothermique à température constante qui recouvrirait Montréal et Québec. Les nouvelles générations pourraient y grandir en serre… comme les tomates que l’on cultive aujourd’hui.

Sans hiver ressenti.

CLAUDE COSSETTE

Quelques semaines plus tard, tous grognent contre l’hiver perturbant. Le blizzard souffle, les banlieusards grelottent

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LE HYGGE, OU L’ART DE JOUIR DE L’HIVER

©canva.com

Montage : Isabelle Noël

ALIMENTS RÉCONFORTANTS Avec le hygge, il faut privilégier les repas cuisinés à la maison, avec des ingrédients que votre grand-mère reconnaîtrait. La restauration rapide, de même que les régimes stricts sont à bannir. Faites-vous plaisir et cuisinez un gâteau que vous dégusterez ensuite.

Photo: canva.com

Le hygge est un art de vivre qui tous pour rendre le quotidien plus Montage : Isabelle Noël permet Mise aux Danois de garder beau, ralentir le rythme et profiter de en page : Article sur 3 colonnes, lead en gras, au début de la 1re colonne. le moral durant les longs mois chaque moment. « C’est une longue d’hiver. Bien qu’il n’y ait pas de mot période pendant laquelle nous passons la majorité du temps chez nous, Le hygge, ou l’art de jouïr à l’hiver un équivalent en français, il évoque en famille ou avec des que l’on mélangeLede confort, bien-être hygge est un art de de vivre qui permet et aux Danois de garder le moral durant les amis longs mois d’hiver. BienL’idée qu’il n’y est ait pas mot équivalentinvite, en français, il évoque un mélange dede confort, de d’où l’importance la décode convivialité. dedes’injecbien-être et de convivialité. L’idée est de s’injecter une dose quotidienne de petits bonheurs; un ration pour les Danois, mais aussi ter une concept dose maintes quotidienne de petits fois répété de notre côté de l’Atlantique. Pourtant, la différence réside dans le des fait qu’au en fait un rituel régulier, une priorité. bonheurs; un Danemark, conceptonmaintes fois notions de partage et de solidarité », répété de notre de de l’Atlantique. relate-t-il livre.

Même si on côté en entend plus en plus parler dans le monde, dans ce modeson de vie paresseux, lent et à contre-courant n’est surtout pas dans une nouvelle Pourtant, la différence réside le tendance : le hygge est inscrit dans l’ADN des Danois au même titre que le sirop d’érable l’est ici. Et selon les mesures du World Happiness fait qu’au Danemark, on en fait un Le hygge pique votre curiosité? VoiReport, publié par l’ONU en 2016, les Danois sont considérés comme le peuple le plus heureux cinq principes clés pour du monde,une malgré les hivers froids et rigoureuxci et un ensoleillement qui parfois ne dure vivre pas plusà la rituel régulier, priorité. de six heures. danoise cet hiver.

Même siLenteur on en entend de plus en de vivre LES plus parler, ce mode vie« lent à vivre Meik Wiking, auteurde du livre Hygge,et mieux : la BONHEURS méthode danoise »,SIMPLES croit que le secret réside en partie dans ce style de vie. une Et WikingUn en connaît rayon sur le sujet : il eston président bon un café fumant dont savoure contre-courant n’est surtout pas de l’Institut de recherche sur le bonheur de Copenhague (oui, ça existe!). Il explique que cet état nouvelle tendance : le hygge est ins- chaque gorgée, une pâtisserie mancrit dans l’ADN des Danois au même gée sans culpabilité, une ballade au titre que le sirop d’érable l’est ici. Et parc sous la neige… tout à fait hygselon les mesures du World Happiness ge! Rien d’excessif, rien de contraiReport, publié par l’ONU en 2016, les gnant: les Danois ne croient pas Danois sont considérés comme le qu’un changement de diète, d’amoupeuple le plus heureux du monde, reux, ou de garde-robe à tout bout de malgré les hivers rigoureux et un en- champ rend heureux. Il suffit d’être soleillement qui parfois ne dure pas bienveillant envers soi et les autres, simplement. plus de six heures.

LENTEUR DE VIVRE Meik Wiking, auteur du livre «Hygge, mieux vivre : la méthode danoise», croit que le secret réside en partie dans ce style de vie. Et Wiking en connaît un rayon sur le sujet : il est président de l’Institut de recherche sur le bonheur de Copenhague (oui, ça existe!). Il explique que cet état d’esprit est bien plus qu’une philosophie nationale. Le hygge s’ouvre à

VIVE LES JOURS GRIS Au Québec, on aime bien pester contre l’hiver. Les tempêtes, le verglas, le frette : le mauvais temps est une source de frustration sans fin.

Pourquoi ne pas se reprogrammer autrement? Il fait froid? Profitons-en pour préparer un bon repas avec ses proches. On annonce 30 cm de neige?

La pelle peut attendre, un bon roman s’impose.

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UN HAVRE DE PAIX Les chaumières danoises sont de petits paradis du « cocooning ». Bois et autres matières naturelles côtoient de grosses couvertures de laine, des tapis moelleux et des coussins confortables. L’idée est de ressentir instantanément un sentiment de bien-être en rentrant chez soi. Et qui dit hygge dit éclairage. Selon le livre de M. Wiking, les Danois sont obsédés par la lumière : bougies, feux de foyer et lampes tamisées procurent une lumière diffuse qui met tout le monde à l’aise. D’ailleurs, le Danemark figure parmi les plus grands consommateurs de bougies d’Europe (6 kilos de cire par an, par habitant) et les plus grands adeptes de feux de foyer (un habitant sur trois habite une maison dotée d’une cheminée!), selon le livre sur le hygge.

S’ENTOURER DE SON MONDE Historiquement, les Vikings avaient besoin de leur famille et amis s’ils voulaient survivre. Passer du temps avec « sa tribu » est donc primordial au Danemark. Ce n’est pas ce qu’on mange ou le prix de la bouteille de vin qui est important, mais le bonheur d’être ensemble, voilà tout. Et surtout, on dit aux autres ce qu’on ressent pour eux!

Pour les Danois, il n’est pas nécessaire de transformer sa vie pour accéder au bonheur, il suffit de l’adoucir et de se faire plaisir avec les moyens que l’on a, et surtout en être reconnaissant, leur permet de garder l’équilibre.

ISABELLE NOËL

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DES SIÈCLES À PATINER! L’hiver est maintenant bien installé et qui dit hiver, dit patinoires extérieures. Aller patiner ou jouer au hockey font partie de nos traditions.

La ville de Québec a hébergé plusieurs glaces célèbres au cours de sa riche histoire. La Quête remonte le temps pour vous en présenter quelques-unes, de la première patinoire couverte, en 1851, à l’ultramoderne Centre Vidéotron.

Une des plus vieilles patinoires dans l’histoire de la ville est celle de la terrasse Dufferin. Alors que la terrasse est inaugurée en 1879, il faut attendre quelques années avant la construction de la patinoire. Les plus vieilles photos des archives de la ville situeraient son ouverture dans les années 1920.

Située au pied du Château Frontenac, entre le parc des Gouverneurs et la terrasse Dufferin, on pouvait y jouer au hockey ou seulement y patiner dans une atmosphère unique. Encore aujourd’hui, on peut profiter du lieu pour faire une marche ou aller glisser dans la célèbre glissade de la terrasse.

Selon le Musée canadien de l’histoire, le Club House a été la première patinoire couverte de l’histoire de la ville.

Elle a été construite en 1851 sur un quai du fleuve Saint-Laurent et elle permettait de patiner, mais pas de DE NOS JOURS jouer au hockey. La Quebec Skating Inaugurée en 1989, la patinoire de Rink est construite en 1877 et elle la place d’Youville est devenue un peut être considérée comme la deu- incontournable du paysage hivernal du xième patinoire de la ville. Elle était quartier Saint-Jean-Baptiste. Grâce initialement située sur la Grande à un système de réfrigération instalAllée, mais elle déménage ensuite sur lé sous la surface, il est possible d’y les Plaines d’Abraham. Les Bulldogs patiner avant même que l’hiver ne de Québec, la plus vieille équipe de débute. Située juste en face du Palais hockey de l’histoire de la ville, y ont Montcalm, elle est utilisée autant par joué jusqu’en 1913, y remportant les résidents que par les nombreux même la Coupe Stanley deux fois. touristes, qui en sont parfois à leur Selon le site du Musée canadien de première expérience de patinage ou l’histoire, la patinoire est détruite parfois même à leur première expépar un incendie en 1918 et n’est pas rience de l’hiver! reconstruite. Elle demeure une partie importante de l’histoire du hockey à Plus récemment, un anneau de glace Québec Michel : les archives montrent que a fait son apparition sur les Plaines Yacoub l’aréna était plein à en presque toutes les d’Abraham. Inauguré en 2013, on Conseiller sécurité financière parties, accueillant près ded’assurances 2 000 peutcollectives Conseiller alors en régimes s’y délier les jambes gratuipersonnes. tement.

Son emplacement permet Représentant autonome

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LA QUÊTE

d’admirer à la fois le Musée national des Beaux-Arts du Québec et à l’horizon, le fleuve Saint-Laurent. Il y a également plusieurs sentiers de ski de fond et de marche pour les amateurs d’activités hivernales.

LA PETITE HISTOIRE DU COLISÉE Le premier Colisée a été construit en 1930, mais il est détruit par le feu en mars 1949. Il renaît de ses cendres neuf mois plus tard, à l’occasion d’un match amical entre les deux équipes de hockey de la ville à l’époque, soit les Citadelles et les As. Selon les archives de la ville, les rénovations ont permis d’augmenter la capacité de l’amphithéâtre à 10 000 places, ce qui était alors plus que le Forum de Montréal avec ses 9 600 places! De nouveaux travaux sont entrepris en 1981, peu après le passage des Nordiques à la Ligue nationale; la capacité du Colisée augmente alors à 15 000 spectateurs. Après le départ des Nordiques, en mai 1995, les Remparts y élisent domicile et ils y joueront jusqu’en 2015. Le nouveau Centre Vidéotron, pouvant accueillir 18 259 personnes, devient alors leur aréna. Mais on attend toujours le retour d’une équipe professionnelle à Québec.

ANTOINE GRENIER

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@Associated Screen News Ltd/Musee McCord Archives, tirée d’internet, libre d’accès (https://en.m.wikipedia.org/ wiki/File:Quebec-skating-rink-1908.jpg) ©Antoine Godbout

Patinoire de Québec (Quebec skating rink) en 1908

Patinoire Saint-Matthew (Côte de Salaberry) autour de 1962 DÉCEMBRE 2017 ET JANVIER 2018 Patinoire du parc de l'Esplanade

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LES FLOCONS : UNE BEAUTÉ COMPLEXE

Pour qu’il y ait formation de flocons, plusieurs éléments doivent être présents. D’abord, l’humidité. Essentielle, elle peut venir du sol ou des océans, où une partie de l’eau s’évapore. «Les courants atmosphériques transportent l’air chaud et humide, et le fait monter comme une montgolfière jusqu’à ce que l’air chaud arrive dans les couches froides de l’atmosphère », explique Christophe Kinnard, professeur au département des sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en hydrologie de la cryosphère.

©Florent Domine

L’humidité passe d’un état gazeux à un état solide; cette transition peut se faire de deux façons. La vapeur peut se transformer directement en gouttelettes, ou elle se gèle sur des

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particules déjà présentes dans l’air.

Ces noyaux de condensation peuvent être des poussières, des aérosols et du pollen. « Ça prend un air qui n’est pas trop propre pour qu’il y ait un noyau de gel. S’il n’y en a pas, le nuage peut être saturé en humidité, mais il n’y aura aucune surface sur laquelle l’eau peut venir geler », affirme le professeur.

L’eau peut geler sur le noyau de plusieurs façons pour former différentes classes de flocons. Il en existe sept. Il y a les plaquettes (forme hexagonale), les colonnes, les aiguilles, les colonnes coiffées («boutons de manchettes»), les dendrites stellaires et spatiales.

Les deux types de dendrites ont une forme d’étoile, mais la classe spatiale a des flocons plus gros et plus fournis. La dernière famille est celle des formes irrégulières.

UNE FORMATION SUR MESURE « À l’origine, les flocons ont une forme hexagonale. Elle ne dure toutefois pas longtemps. Dépendamment de la température et du taux d’humidité dans l’atmosphère lorsque le flocon se forme, il va croître soit vers le haut, soit vers les pointes », explique M. Kinnard. Dans le premier cas, il y aura formation de flocons en colonnes qui pourront se développer ensuite en

aiguilles. Si la croissance se fait vers les pointes, il y aura des dendrites. « Chaque flocon va croître de façon un peu aléatoire selon les grandes classes de formes, mais il n’y en aura pas un de pareil », signale le professeur.

Dans les hauts nuages, il y a des flocons et de l’eau. Cette dernière sera attirée par le flocon en suspension et se déposera sur lui pour se cristalliser.

Une fois le flocon assez gros (environ 1 mm), il descend par gravité.

En tombant, les flocons peuvent se coller pour former de gros flocons « fluffy », mais ils ne sont plus considérés comme des flocons, mais plutôt comme un ensemble de cristaux.

Ce n’est pas toujours une tâche facile d’identifier la forme des cristaux. « Si on est en condition de fonte, très souvent les flocons arrivent déjà arrondis parce qu’ils ont fondu partiellement dans l’atmosphère », remarque M. Kinnard. « Le flocon se forme, puis il tombe. S’il ne traverse pas de couches chaudes, il va arriver intact. S’il en rencontre, il peut fondre complètement et donner de la pluie. Il peut aussi fondre partiellement et donner de la grêle », poursuit-il.

LES FLOCONS QUÉBÉCOIS Au Québec, on retrouve le plus souvent des dendrites et des plaques. Ces formes correspondent à des tempéra-

©Florent Domine

Avez-vous déjà observé les flocons qui tombent par une belle journée d’hiver? Les formes de ces petits cristaux de glace font rêver. La formation de ces merveilles gelées n’est toutefois pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Plusieurs conditions atmosphériques influencent l’apparence des flocons, que ce soit à leur création ou durant leur descente vers le sol. Toutes les étapes de vie du flocon font que chacun est unique.

Des agglomérats de cristaux dendritiques observés sous un microscope LA QUÊTE

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© Florent Domine

tures moyennes de -10 à -20 °C et des masses d’air relativement humides.

Lorsqu’il y a des fronts froids et secs venant du nord, il y a des colonnes ou de plus petites plaques. « Dans les cas extrêmes, donc les jours où il fait très froid, il y a de la poussière blanche qui tombe qu’on appelle «poussières de diamant». Il fait tellement froid que l’air n’a plus besoin de noyau de condensation pour que l’eau se congèle », explique M. Kinnard «Quand il y a de la neige qui tombe, ce sera souvent les mêmes types de flocons. C’est assez exclusif.

La forme des cristaux est vraiment une réponse aux conditions de températures et d’humidité dans la masse d’air », conclut-il.

AUDREY-MAUDE VÉZINA

Message du maire de Québec Un souhait de Noël rempli d’amour et de tendresse pour illuminer le quotidien de tous nos concitoyens qui espèrent une vie meilleure.

Que l’année 2018 soit placée sous le signe de l’entraide, de la générosité et de l’espoir.

Paix, bonheur et santé à tous!

Régis Labeaume Maire de Québec

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DE LA NEIGE DANS L’ÉCRAN « La neige… Ahhh, c’est merveilleux Léopold, toute cette neige! », s’exclame avec émotion Josette, la belle-sœur du sympathique déneigeur dans le film La vie heureuse de Léopold Z. Dans cette œuvre de Gilles Carle, l’hiver « joue » pratiquement dans toutes les scènes. La saison froide fait partie de notre réalité et de notre identité, mais occupe-telle une place de taille dans notre cinématographie québécoise? Professeur de cinéma et journaliste pour le magazine Le Clap, Pierre Blais répond à nos questions.

LQ : Est-ce qu’il y a beaucoup de films québécois qui sont tournés en hiver au Québec?

P.B. : Il y a environ 35 longs métrages de fiction qui sortent au cinéma annuellement au Québec. Sur les 35, ça me surprendrait qu’il y en ait plus que trois ou quatre qui se déroulent en hiver, où l’hiver sert de décor, de fond à l’histoire ou devient même un des personnages. C’est rare que les saisons soient mises en valeur.

Même si un film se déroule l’été, car les conditions de tournage sont plus agréables, la saison n’est pas typiquement un personnage. Ce qui fait la force de l’hiver québécois dans les films, et c’est une chose rare, c’est que contrairement aux trois autres saisons, on l’utilise souvent pour donner une force et un appui au scénario pour en faire quelque chose qui devient plus un élément narratif dans un film.

LQ : Pourquoi tournerait-on en hiver?

P.B. : D’une part, il y a des réalisateurs qui disent que beaucoup de techniciens et de gens avec qui ils aiment travailler ne sont pas disponibles l’été à cause des tournages américains. D’un autre côté, comme ce ne sont pas des conditions faciles pour l’équipe technique et pour l’équipement, tourner l’hiver c’est donc pour profiter du décor et de la neige. Souvent, dans les films étrangers, ce qui est très triste d’ailleurs, on a souvent l’impression que ce n’est pas de la vraie neige. Au Québec, on a la chance d’avoir des hivers avec de la neige du moins durant deux ou trois mois, et le scénario est construit en fonction d’avoir un décor hivernal. Ce que j’ai pu remar-

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quer, et c’est un peu un classique, par tradition les films qui nous montrent l’hiver au Québec et qui misent sur les décors se passent généralement à la campagne. On veut nous montrer l’hiver québécois un peu comme un tableau de Lemieux, avec de grands espaces blancs et enneigés.

déroule en hiver, la façon de mettre en scène le coté rude de l’hiver, l’isolement, je trouve que ça devient presque un thème universel, la culture comme telle tu ne la reconnais pas tant qu’on vit un peu la même chose, et ça se retrouve à l’écran.

MARIE-MICHÈLE GENEST

LQ : Est-ce que la saison froide véhicule les mêmes sentiments lorsque l’histoire se déroule en milieu rural ou urbain?

P.B. : Je n’ai pas fait une maîtrise sur le sujet, mais dans les films urbains qui se passent en hiver tu as quand même le pouls de la ville, un beat, quelque chose qui se passe. Dans les films québécois qui me viennent en tête et qui se déroulent en campagne, il y a toujours un sentiment davantage d’isolement. À la campagne déjà tu es tout seul, on dirait que l’hiver te ramène à davantage de solitude. Ce qui vient peut-être annihiler ce sentiment-là dans certains films québécois, tu vas voir des personnages qui, pour briser leur isolement, vont tenter de se rassembler. On va tourner dans le temps de Noël, dans le temps des festivités, dans une église ou dans un magasin général comme dans le film Mon oncle Antoine.

LQ : En raison de notre condition nordique, est-ce que le cinéma québécois possède un caractère unique?

P.B. : J’aurais tendance à vouloir répondre oui, mais je n’ai pas beaucoup d’arguments! J’aime qu’on mette en scène l’hiver québécois parce qu’on est un peuple, une nation où les quatre saisons nous marquent. Mais en même temps, quand tu regardes un film scandinave ou russe qui se LA QUÊTE

PIERRE BLAIS SUGGÈRE QUELQUES FILMS D’HIVER! La vie heureuse de Léopold Z de Gilles

Carle (1965) C’est un incontournable, pas parce que c’est le meilleur de Gilles Carles, mais il y a le fait que, dans la chronologie des films de fiction québécois, je pense que ça a été le premier à être tourné dehors l’hiver pour nous montrer comment il y a des gens qui travaillent et qui habitent l’hiver. Guy L’Écuyer, l’acteur qui jouait le personnage principal, il faisait un déneigeur… Il y a-tu de quoi de plus typique que les charrues l’hiver au Québec! Dans ce film-là, on dirait que tout est beau et Gilles Carles a réussi à saisir l’hiver.

Gina de Denys Arcand (1975)

L’un de mes films préférés d’Arcand, l’un des plus durs et les plus violents aussi. Gina est un de nos films marquants qui démontre bien l’hiver québécois. C’est un film qui se passe en plein hiver à

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Louiseville, ce qui était très commun de filmer dans les petites villes dans les années 70. C’est un souvenir impérissable pour moi de revoir dans le contexte québécois de l’hiver des «trips de Ski-Doos»!

La guerre des tuques

d’André Melançon (1984) un classique incontournable, C’est c’est cliché de le nommer, mais il faut le nommer! Quand tu parles à des réalisateurs, ils disent qu’il y a trois choses à éviter au Québec : tourner avec des enfants, tourner avec des animaux et tourner en hiver! Et dans ce film, il y a des enfants, un chien et l’hiver! Pourtant est-ce qu’il y a

un plus beau film que La guerre des tuques pour illustrer l’hiver ! Quand j’ai vu ce film-là, je n’étais même pas la clientèle cible, j’étais un peu plus vieux, mais je m’identifiais aux jeunes, car j’avais vécu il n’y a pas longtemps une enfance de ce type-là.

Rafales

d’André Melançon (1990) un film qu’on tend à oublier.

C’est C’est l’un des rares polars québécois. Le principe de toute cette histoire-là est de nous montrer de l’action au moment où il y a un blizzard, une tempête de neige en plein Montréal. Ce n’est pas un grand film, il est un peu daté «1990»,

mais d’avoir mis en scène une histoire policière comme ça dans le contexte urbain en pleine tempête de neige, moi c’est un film qui m’avait beaucoup marqué et diverti.

Les mauvaises herbes

de Louis Bélanger (2016) Les deux tiers du film se déroulent l’hiver si ce n’est pas plus. Encore là on quitte le milieu urbain, on retourne en campagne chez l’éleveur, le cultivateur, pour nous montrer les grandes étendues et un petit bled perdu. L’hiver est très présent, dès qu’on quitte la serre, on se trouve avec les rafales et encore là, il y a des SkiDoos!

D’AUTRES FILMS À REGARDER SOUS LA COUETTE! Les raquetteurs de Michel Brault et Gilles Groulx (1958) Mon oncle Antoine de Claude Jutra (1971) Le vendeur de Sébastien Pilote (2011) Chasse au Godard d’Abbittibbi d’Éric Morin (2013)

En cette période de réjouissances, il est essentiel de partager et de démontrer des valeurs de solidarité.

Merci d'acheter La Quête!

Joyeuses Fêtes et Bonne année 2018!

Agnès Maltais, députée de Taschereau

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LA DÉPRESSION SAISONNIÈRE

CHAGRIN D’HIVER Chaque automne, la morosité et la mélancolie s’installent chez Marc (nom fictif). Chaque année, le schéma est toujours le même. Marc, un individu d’un naturel jovial et sociable, développe au milieu du mois de novembre des sentiments d’apathie et de solitude même lorsqu’il se retrouve en famille ou avec des amis.

Marc sent beaucoup de fatigue.

D’avril à octobre, il est un employé plutôt productif. Pourtant, lorsque le froid s’installe et que les feuilles tombent, le niveau de productivité de Marc chute aussi. Ce mal-être se produit de façon cyclique depuis quelques années. Marc a alors l’impression de vivre un chagrin d’hiver.

Le mal qui semble affecter l’humeur de Marc pourrait être une dépression saisonnière plus officiellement connue sous le nom de trouble affectif saisonnier. « Les dépressions saisonnières sont des dépressions qui reviennent de façon régulière selon les saisons. Habituellement, la majorité des dépressions saisonnières sont à l’automne avec les changements d’heures », affirme Hélène Lévesque, psychologue et directrice de l’organisme La Boussole qui vient en aide aux proches de personnes touchées par la maladie mentale.

BIEN CERNER LE TROUBLE

Les troubles affectifs saisonniers se caractérisent par divers symptômes généralement associés à la dépression, en plus de l’apathie et de la fatigue. Une personne se révélera plus irritable et pourra, par exemple, vivre de l’insomnie ou son contraire de l’hypersomnie, subir des pertes d’appétit. Comme toute dépression, la dépression saisonnière se révèle donc sous de multiples formes.

Les causes des dépressions saisonnières ne sont pas encore tout à fait comprises comme l’indique l’Institut de santé universitaire de Montréal.

Cependant, les chercheurs auraient évalué diverses causes biologiques à la provocation de cette dépression

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dans les pays nordiques. En premier vée d’une saison. Par exemple, le fait lieu, un plus faible niveau de séroto- qu’un travailleur saisonnier se renine serait en cause, en raison d’un trouve au chômage chaque hiver peut manque de soleil et de lumière. Ce discréditer un possible diagnostic de manque affecterait la sérotonine, un troubles affectifs saisonniers. neurotransmetteur qui se charge de maintenir en éveil le corps humain et Le DSM fait une mise en garde agit à titre de contrôle sur l’humeur. contre des diagnostics trop rapides.

En second lieu, le changement de sai- Les troubles affectifs saisonniers ne son aurait des effets sur la production doivent pas être confondus avec des de mélatonine, une hormone qui in- blues d’hiver qui peuvent arriver de flue sur le sommeil et l’humeur des façon ponctuelle durant la saison individus. L’arrivée froide et qui présentent de journées plus L’un des traitements [...] des symptômes de décourtes aurait aussi est la luminothérapie qui pression souvent miun effet dérailleur consiste à utiliser une neurs. Hélène Lévesque sur l’horloge in- lumière artificielle fluores- confirme cependant terne de certaines cente pouvant compen- que la dépression saipersonnes, pouvant sonnière est une vraie ser le manque de lumière affecter leur foncmaladie. naturelle. tionnement et faciliter un état de déCertains traitements pression. peuvent être prescrits. Il y a bien entendu la prise de médicaments contre « Habituellement, c’est souvent multi la dépression. L’un des traitements causal. Cela dépend de la personne. notamment recommandés par l’InsDans toutes les maladies mentales, il titut universitaire de santé mentale de y a la vulnérabilité du chacun. Il peut Montréal est la luminothérapie qui y avoir des éléments du contexte de consiste à utiliser une lumière artifivie, de l’environnement. Si une per- cielle fluorescente pouvant compensonne a beaucoup de stress, ça peut ser le manque de lumière naturelle. déclencher des maladies, » explique Il est aussi tout simplement possible Hélène Lévesque. de modifier ses habitudes pour endiguer les effets de la dépression, par exemple, le simple fait de travailler et DES DIAGNOSTICS de s’adonner à des activités dans un TROP RAPIDES Les troubles affectifs saisonniers sont environnement lumineux en s’expoinscrits, depuis les années 1980, dans sant à la lumière du soleil durant la le Manuel diagnostique des troubles journée. L’exercice et la pratique de mentaux, mieux connus sous le nom sports d’hiver sont aussi souvent rede DSM, souvent considéré la bible commandés tout comme la surveilde la psychiatrie. Les troubles affec- lance de ses habitudes alimentaires tifs saisonniers y sont inscrits comme peut contribuer à mettre sur pied les un trait, un caractère, une forme sur gens souffrant de dépression saisonlaquelle peut se manifester la dé- nière, comme Marc. pression. Ainsi selon le DSM, pour qu’une dépression puisse être quali- PASCAL LÉVESQUE fiée de saisonnière, il faudrait au préalable que des épisodes de ce mal-être se soient déroulés de façon majeure, « temporelle et régulière » au moins deux années de suite. Selon le manuel, certains éléments de stress dits « psychosociaux » récurrents qui ont une relation assez claire avec l’arriLA QUÊTE

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ÉLUCUBRATIONS DE SALLE D’ATTENTE

« Maman, tu vas me le dire quand ça va être l’hiver...?

- Tu le sais déjà, c’est maintenant. L’hiver, c’est quand il y a de la neige partout.

- Non, pas cet hiver-là; celui de grand-mère quand elle dit : « C’est l’hiver de ma vie... » - Euh... c’est une manière de parler, ma chouette. Grandmère devient frileuse en hiver. » Dans la salle de la clinique de vaccination, une poupée brune sous son bonnet rose à pompon blanc attend son tour, avec sa maman. Elle s’ennuie un peu et observe les gens qui vont et viennent. Et d’autres, assis sur leur petite chaise droite, qui font comme elle. Des personnes plus âgées qui parfois lui sourient et aussi des moins vieux qui ont presque tous la tête penchée sur petit écran magique, leur « cell ». Comme dans cellule. « Prisonniers d’une sorcière ou du méchant génie du livre des contes à faire peur debout de mamie... » Une vieille dame qui vient d’arriver cherche à se dépêtrer d’un long foulard enroulé autour de son cou. La petite fille repense à sa grand-mère frileuse et tire la manche de sa mère, mais celle-ci n’aura pas le temps d’écouter parce que c’est à leur tour de passer. « La chaise à piqûres sans maringouins » dit la gentille infirmière en ignorant le commentaire bourru : « Moi, j’aime pas ça, les maringouins... » Dans mon coin, j’admire la scène; une maman doit s’habituer aux interrogatoires impromptus. Et me voilà, moi qui n’ai plus de maman, à me demander pourquoi on associe l’hiver à la vieillesse. Et je m’amuse à divaguer.

On parle aussi de « l’automne de la vie ». Alors, la vieillesse, c’est l’automne ou c’est l’hiver? Les deux; comme on dit «troisième âge» et « âge d’or », le premier étant l’automne et l’autre, l’hiver.

Alors pourquoi peut-on obtenir une carte de membre de l’Âge d’or à partir de 55 ans? De nos jours, on n’est pas un vieux à 55 ans : tous ceux qui passent cet âge le savent bien, les femmes, surtout. Quand est arrivé le premier cheveu gris, elles l’ont arraché. Les autres, la coiffeuse s’en occupe chaque mois... Et les hommes? Ceux qui se voient devenir chauves optent pour la solution radicale et se rasent le crâne complètement. Ne reste que le tour

de taille et les rides, mais ça aussi on peut y voir, ou du moins, apprendre à en détourner l’attention.

Ce n’est toujours pas mon tour, même si j’ai pris rendez-vous. En attendant, essayons de réfléchir pour trouver une réponse à LA question : l’hiver de la vie, c’est quand? Il me semble avoir lu quelque chose qui disait : « L’hiver de ta vie est ton second printemps...» donc, le commencement de quelque chose de nouveau.

Oui, de la vieillesse! Mais Toulouse-Lautrec, grand illustrateur handicapé qui savait bien profiter de ce que la vie lui avait laissé après le drame de son adolescence, répétait : «L’automne est le printemps de l’hiver.»

Autrement dit, aujourd’hui est l’hier de demain? C’est aujourd’hui que je dois vivre.

On serait vieux quand on accepte de ne plus vivre?

Là, ça devient sérieux. J’hésite entre rejoindre le camp des prisonniers du cellulaire et tenter d’engager la conversation avec quelqu’un. Mais quand vous n’avez plus l’air d’une gamine de cinq ans ou n’accompagnez pas une caméra de télévision, allez donc poser à un pur étranger votre fameuse question : pour vous, l’hiver de la vie, ça commence quand?

J’opte pour interroger Monsieur Google. Il me propose un vieux proverbe yiddish : « La vieillesse, c’est l’hiver pour les ignorants et le temps des moissons pour les sages. » Puis il m’offre, jouant les érudits, un poème d’Agrippa d’Aubigné, un contemporain de notre Samuel de Champlain. De son langage fleuri je ne retiendrai que deux lignes : L’hiver jouit de tout, bienheureuse vieillesse, La saison de l’usage, et non plus des labeurs.

Mais voilà mon tour de passer chez le maringouin. Je retiendrai du temps passé à résoudre l’énigme de la poupée brune que l’on perd son temps à s’inquiéter de la saison où l’on est dans sa vie. Si j’étais en Australie ou au Chili, mon hiver serait comme l’été d’ici; et l’été de là-bas, comme l’hiver d’ici. À 90 ans, si l’on se croit à l’hiver de sa vie, on peut rêver qu’ailleurs c’est toujours l’été. Ce qui expliquerait pourquoi tant de gens d’ici passent l’hiver au sud...

MARTINE CORRIVAULT

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RENDEZ-VOUS AVEC L’HIVER Chaque année, de nouveaux arrivants font connaissance avec l’hiver. Ces derniers sont confrontés aux joies, mais également aux misères qui alimentent la relation amour-haine entretenue à l’égard de cette saison. Quatre immigrants témoignent des épreuves vécues lors de leur premier hiver québécois.

LINDSAY AÏDA GUEÏ L’hiver québécois ne semble pas être un obstacle pour Lindsay Aïda Gueï, jeune Ivoirienne de 20 ans. Au contraire, elle adopte une attitude positive à l’égard de cette saison qui pourtant, en rebute plus d’un. « Cette année, mon objectif c’est d’aller au ski », déclare-t-elle avec beaucoup d’enthousiasme.

©Jasmine Desrocher

Immigrée seule le 31 août 2014 pour amorcer un baccalauréat en communication publique à l’Université Laval, Lindsay évoque d’un air amusé ses premiers moments en sol québécois. « Je commençais à sentir qu’il faisait légèrement frais, mais ça allait », affirme-t-elle.

En remémorant son premier hiver, Lindsay mentionne la présence de sa famille au Québec pour la « soutenir » dans cette épreuve.

Leur visite pour la période des Fêtes avait été appréciée par la jeune femme. En effet, cette saison hivernale avait été l’une des plus froides jamais enregistrées dans l’histoire. Elle avoue donc avoir largement utilisé les tunnels souterrains du campus universitaire pendant cette période. « J’aime bien faire les choses graduellement », admet-elle. Par conséquent, l’année suivante, Lindsay a délaissé les souterrains. L’année dernière, elle a pris part à plusieurs activités extérieures, dont le Carnaval de Québec. Lors d’une sortie dans un chalet de Stoneham, elle a également participé à une expérience thermale. « J’ai tenté l’expérience chaud-froid avec le jacuzzi et la montagne de neige autour. C’est quelque chose! », prend-elle plaisir à expliquer.

Lindsay Aïda Gueï

Bien qu’elle ait immigré depuis plus de trois ans, elle admet que la divergence de température avec son pays d’origine exige un temps d’adaptation avant qu’un intérêt se développe pour un sport d’hiver. Par contre, ce même contraste climatique excite sa curiosité. « Ça me donne envie de découvrir », conclut-elle

©Jasmine Desrocher

MUDSSA KAMARA Libérien d’origine, Mudssa Kamara a fait connaissance avec l’hiver l’an dernier. Malgré les avis préalables qu’il avait reçus quant aux conditions météorologiques parfois difficiles de cette saison, il en conserve un souvenir positif.

Arrivé en septembre 2016 avec son petit frère, Mudssa avoue avoir imaginé l’hiver pire que ce qu’il a vécu l’année dernière. La température était selon lui un

Mudssa Kamara

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Merci à tous!

©Johanne Pouliot

©Johanne Pouliot

©Johanne Pouliot

L’Archipel d’Entraide et Lambert-Somec présentaient le 22 octobre dernier la première édition de Courir aux abris, une course populaire de sensibilisation à la réalité des sansabris de Québec. La course, événement en marge de La Nuit des sans-abri, a rassemblé quelque 400 coureurs et coureuses de tous âges ainsi que plus d’une centaine de bénévoles.

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L’ARCHIPEL D’ENTRAIDE

L’ARCHIPEL D’ENTRAIDE

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©Linda Boisselle

©Gisèle Turgeon

©Linda Boisselle

©Johanne Pouliot

©Johanne Pouliot

©Johanne Pouliot ©Johanne Pouliot

Maxime Robert (à droite), représentant des usagers de L’Archipel d’Entraide, procédait à la remise des médailles secondé par Mme Louise Galipeault Moisan, juge au tribunal de la jeunesse, à la retraite.

L’Archipel d’Entraide et le comité organisateur remercient ses deux porte-paroles, Olivier Brett (photo de gauche), RDS et Anthony Jackson-Hamel, équipe du Canada Soccer, M. Fergus Brett initiateur du projet, Lambert-Somec, ses commanditaires, ses partenaires, ses donateurs et ses nombreux bénévoles pour la réalisation de la première édition de Courir aux Abris.

Joyeuses Fêtes et à l’année prochaine!

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L’ARCHIPEL D’ENTRAIDE

peu fraîche à son arrivée. « Mais on était préparé en conséquence », admet-il.

L’hiver s’est bien déroulé pour lui et son frère. Il a été initié au patin et reconnaît avoir grandement apprécié l’expérience. Il n’est pas encore assez à l’aise pour jouer au hockey, mais apprécie tout de même ce sport. « J’aime ça beaucoup, mais je tombe beaucoup aussi », lance-t-il.

L’évènement marquant de sa saison a été de contempler la neige tomber pour la première fois, lui qui n’en avait jamais vu, mis à part à la télévision. « C’était impressionnant! C’était beau à toucher », se souvient-il avec un sourire aux lèvres.

KWINJA NSIBURA ET NATALIE MABALA Kwinja Nsibura et Natalie Mabala, toutes deux originaires du Congo, s’entendent pour dire que l’hiver n’est nullement leur saison favorite. Leurs expériences respectives vécues lors de leur premier hiver n’ayant pas très heureuses, elles ont tout de même dû s’adapter à cette réalité.

©Jasmine Desrocher

Immigrée en septembre 2014 avec ses sept enfants, de même que son frère et ses deux sœurs, Kwinja a vécu un choc de température dès son arrivée. « Il faisait froid, parce qu’on portait les manteaux d’hiver », déclare la Congolaise qui a chuté à l’apparition des premières neiges.

Kwinja Nsibura

Il en avait été de même pour Natalie, enceinte au moment de son arrivée en janvier 2015.

Contrairement à Kwinja, elle semble s’en vouloir de ne pas avoir pris davantage de précautions avant sa venue au Québec. « On nous a parlé de ça [la température] avant de venir, mais comme on ne l’avait jamais vécu, nous on a pris ça à la légère », regrette la femme qui ne s’était pas procuré de vêtements chauds avant son arrivée.

Leurs enfants, quant à eux, ont généralement apprécié l’expérience. Ils aiment aller glisser et l’un des garçons de Kwinja joue maintenant au hockey.

©Jasmine Desrocher

Bien qu’il eût été plus difficile pour les deux Congolaises de s’adapter aux conditions hivernales du Québec, elles conviennent que « même si ce n’est pas facile, on n’a pas le choix, parce qu’on ne peut rien y changer ».

JASMINE DESROCHER Natalie Mabala DÉCEMBRE 2017 ET JANVIER 2018

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LES DÉCOUVERTES D’UNE EXPATRIÉE Fraîchement expatriée à Québec depuis deux mois, je découvre, à l’annonce de l’hiver, de nombreux gadgets qui s’accumulent dans vos garages pour vous faciliter la vie pendant cette période. À l’annonce de mon futur quotidien hivernal, j’ai décidé de découvrir les bons gadgets à avoir sous la main pour affronter le froid, avec l’aide de Marthe, résidente de Québec.

Pour Marthe, la question des gadgets pour affronter l’hiver ne se pose plus depuis longtemps. Selon elle, pour vivre confortablement cette période de l’année, trois étapes s’imposent à chaque Québécois. « La maison est ce qu’il y a de plus important à cette époque, car elle doit être isolée. C’est un élément indispensable à l’hiver ». La souffleuse à neige est aussi son compagnon pour déblayer son jardin et pouvoir atteindre sa voiture. Cette invention d’Arthur Sicard, un jeune fermier, a été développée entre 1925 et 1927, au départ pour déneiger les routes afin d’accéder à sa ferme.

distance. Ils permettent de démarrer sa voiture de chez soi, sans mettre un pied dehors. À cela, s’ajoute une petite nouveauté technologique. En effet, il est désormais possible de télécharger une application mobile gratuite, Auto360. Connectée à un réseau 3G ou Wifi, cette application permet aux propriétaires d’un véhicule de rester branchés à leur voiture, sans avoir à chercher leur démarreur si l’on est pressé de bon matin.

Les batteries de cellulaires ne sont pas épargnées par les températures hivernales. En effet, la nouvelle technologie n’a pas encore trouvé une application pour conserver la durée de vie de nos batteries pendant l’hiver.

Peut-être est-ce là un défi à relever pour les nouveaux inventeurs.

UNE ADAPTATION À TOUTE ÉPREUVE Autre précaution soulignée par Marthe, les garages en toile afin de protéger les voitures des intempéries.

En effet, depuis quelques semaines, dans les quartiers résidentiels comme

à Sainte-Foy, les gens installent ces abris démontables.

Ayant vécu un certain temps à Paris, Marthe note une réelle différence entre les hivers en France et ceux vécus à Québec. « À Paris, dès qu’il y avait 10 cm de neige, l’armée était dehors pour déblayer. Ici, tous les jours, les chasse-neige passent dans les rues pour permettre aux habitants de vivre plus facilement leur quotidien ».

Cette observation démontre le besoin d’organisation urbaine que les villes comme Québec doivent posséder auprès de ses habitants.

Une adaptation sur tous les plans est donc nécessaire pour « soulager nos hivers » comme le dit si bien Marthe.

Vivre un hiver à Québec n’est pas une chose à prendre à la légère. La découverte de ces nouvelles technologies est donc de bon augure pour profiter de la « sloche » à sa juste valeur!

LOUISE PILLAIS

Mais, pour Marthe, l’auto est aussi un élément indispensable pour supporter l’hiver. La technologie s’invite sans modération pour garantir le confort des usagers. Face à des véhicules de plus en plus sophistiqués, les entrepreneurs ne manquent pas d’imagination.

©Louise Pillais

« On peut trouver dans beaucoup de voitures des volants et des sièges chauffants. Il faut toutefois doser ce genre d’appareils, au risque d’avoir beaucoup trop chaud! », sourit Marthe.

DÉMARRER SA VOITURE À DISTANCE Autre gadget qui facilite la vie des automobilistes : les démarreurs à

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Il est assez courant d’apercevoir des garages de toile à côté de chaque maison, en particulier dans les quartiers résidentiels, afin de protéger les autos.

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L'ESPOIR AU CUBE VOYAGE AU BOUT DU MONDE

Début octobre, je m’envole donc vers Bathurst pour gagner ensuite Caraquet et, finalement, Shippagan, là où se tient l’événement. J’y rencontre tout d’abord un homme d’exception, Valois Robichaud. J’avais un entretien de quinze minutes avec lui. Il a presque tout lu, avec fascination, mon dernier ouvrage. Je l’ai recroisé le samedi et le dimanche, alors je l’ai serré bien fort dans mes bras, un « hug » acadien, paraît-il. Je regagne ensuite Caraquet, là où se trouve mon gîte, en compagnie de Daniel. Je le questionne sur sa vie et il m’indique ne pas l’avoir eue facile. En effet, à 13 ans, alors qu’il se promenait à bicyclette, un autre jeune lui lança une pierre qu’il reçut sur la tête. Il fut alors « propulsé » vers l’hôpital Sainte-Justine pour en sortir avec une paralysie du côté gauche. Malgré tout, son médecin l’appelait le « miraculé acadien ». Il me dépose au gîte Les Poiriers tel un auteur vraiment privilégié. J’y rencontrai d’autres auteurs dont Normand, un physicien passionné, avec qui nous avons pu nous entretenir du réchauffement climatique.

Ricaneur, cet homme très brillant prenait beaucoup plus de temps à écouter qu’à parler. Il était bien curieux…

Suite à une nuit paisible, le bénévole attitré vint me chercher pour une entrevue à Radio-Canada Acadie. J’ai partagé mon temps d’antenne avec Mathieu, un jeune auteur originaire de Bathurst qui a vécu des moments dépressifs importants dans le passé. Ayant quelques heures disponibles, je demandai à Daniel s’il aimerait que nous allions nous balader sur les îles voisines que sont Lamèque et Miscou. Avec un grand sourire, il m’accompagna pour nous diriger jusqu’au lighthouse de Miscou en empruntant une route avec tourbières et arbres aux couleurs d’automne étincelantes. En arrivant au phare, Daniel me dit : « Bienvenue au bout du monde! » C’est ainsi qu’on DÉCEMBRE 2017 ET JANVIER 2018

©Marlene Boutin

Oui, j’avais bien hâte. J’avais eu l’occasion de visiter de nombreux salons du livre partout au Québec dans la dernière année avec mes deux derniers ouvrages, Le fragile équilibre et Un Phare sur ma route. Il y a des endroits que l’on préfère. Pour moi, ce sont les salons de l’Abitibi-Témiscamingue, de Rimouski, de Sept-Îles et de Jonquière.

Je vous laisse deviner pourquoi. Me voici maintenant invité au Salon du livre de la péninsule acadienne. Pour moi, c’est l’inconnu si ce n’est la réputation des gens de l’endroit.

appelle cet endroit où l’on peut apercevoir la pointe est de la Gaspésie.

Après un entretien à la station FM locale, l’après-midi fut consacrée à une conférence publique à l’Université où je pus rencontrer de nombreuses personnes qui avaient bien besoin de se faire parler d’espoir, de rétablissement et de résilience. J’étais heureux de me prêter au jeu. Mission accomplie, je retournai au gîte pour un bon repos avant un festin de fruits de mer partagé avec les bénévoles et plusieurs auteurs. Encore un privilège!

Le lendemain, après avoir salué chaleureusement le propriétaire, un homme vraiment attachant, je quittai le gîte une dernière fois pour le salon afin d’y rencontrer des gens venus se procurer mes volumes. Je saluai ensuite les organisateurs. Merci aux Hachey, Robichaud, Cormier et les autres. Je serais demeuré encore bien longtemps.

L’étoile de l’Acadie sera toujours illuminée dans mon cœur…

RICHARD LANGLOIS

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LE JEULEDE LA QUÊTE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN ET GINETTE PÉPIN par Jacques Carl Morin et Ginette Pépin

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE définitions, indices ou lettres mélangées déjà Chaque case griseD’UN représente CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI ou EST À LAinscrites.

FOIS LA DERNIÈRE LETTRE MOT ETune lettre qui estLETTRE à la foisDU la SUIVANT. dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

LA PREMIÈRE

1

2

3

1

4

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6

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10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

D

2

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3

F

4 5 6 7 8

U N

C

9 10

R

Verticalement :

VERTICALEMENT :

6- Poison violent. Ulnaire (BLATUIC). Habitent un pays dont la capitale est Beyrouth.

1-Logement,lieu lieu où où l’on 1- Logement, l’onvit.vit.

7- Bruit de l’onde de choc que produit la foudre. Chocolaterie de la rue Saint-Jean.

Région administrative et touristique du Québec.

20-Instituteur, enseignant.

20- Instituteur, enseignant.

HORIZONTALEMENT :

8- Menace, pression. Variété de pêche.

1- Guenilles. Qui Horizontalement : traite quelqu’un de haut.

Mouton femelle. Action de semer. Pièce de la charrue.

1- Guenilles. Qui traite quelqu’un de haut.

2- Qui concerne l’ouïe. Partie d’une ville située charrue. en dehors des murs. Émettre un cri, en parlant du cochon, de l’ours.

9-I ntervention chirurgicale. Vent soufflant du nord-ouest. Pièce de bois servant à soutenir Mouton femelle.

Action de semer. Pièce de une structure (AAEUSST).

la

10- Mauvais film. Remblai. Assécher, mettre à sec.

2- Qui concerne l’ouïe. Partie d’une ville située en dehors des murs. Émettre un cri, en parlant

3- Ustensiles d’origine asiatique. Accessoire d’ardu cochon, l’ours. bitrage en de sport collectif. En troisième lieu.

4- Le « I » dans le sigle INRS. Diviser, séparer en 3- Ustensiles d’origine asiatique. Accessoire coupant. Radeau pneumatique. Thérapeute conjugal et familial.

d’arbitrage en sport collectif. En troisième lieu.

4- Le « I » dans le sigle INRS. Diviser, séparer en coupant. Radeau pneumatique. Thérapeute

5- Nom donné à un homme ou à une femme conjugal et familial. quelconque (MITTENOPRA). Unité de vitesse utilisée en navigation maritime. Pénurie.

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE Ce n’est pas parce qu’en hiver on dit : « Fermez la porte, il fait froid dehors » qu’il fait moins froid dehors quand la porte est fermée.

PIERRE DAC, CHANSONNIER ET HUMORISTE FRANÇAIS (1893-1975)

L’hiver ne jetez pas vos vêtements légers, l’été ne jetez pas vos fourrures.

PROVERBE CHINOIS

Dans le temps des semailles, apprends; dans le temps des moissons, enseigne; en hiver, jouis.

WILLIAM BLAKE, PEINTRE, GRAVEUR ET POÈTE BRITANNIQUE (1757-1827)

TESTEZ VOTRE VOCABULAIRE

Le journal — que ce soit Le Soleil, Le Journal de Québec ou Le Devoir — nous offre chaque jour l’occasion d’enrichir notre vocabulaire. Hétéronyme, nécropsie, clause crépusculaire et bien d’autres, voilà autant de mots qui ont retenu notre attention au cours des dernières semaines et qui ont inspiré le jeu qui suit.

1. On présente à Montréal une exposition sur les hétéronymes de Pessoa. Un hétéronyme est : a. un pseudonyme utilisé par un écrivain pour incarner un auteur fictif; b. un mot-valise formé à partir d’hétérosexuel et anonyme; c. un critique littéraire.

2. En septembre dernier, à Gaspé, des experts ont effectué une nécropsie. Nécropsie signifie : a. inventaire des décès suspects survenus pendant une période donnée; b. autopsie pratiquée sur un animal mort : c. embaumement d’un animal marin.

3. Ils ont été enlevés à leur famille autochtone. Le mot « autochtone » signifie : issu du lieu même où il habite. Ce mot est dérivé : a. de l’arabe; b. du grec; c. du montagnais.

4. Les États-Unis réclament une clause crépusculaire pour le nouvel accord de libre-échange. Qu’est-ce donc qu’une clause crépusculaire? a.

Une disposition qui prévoit l’expiration d’une entente, assurant ainsi sa durée limitée; b. une disposition de reconduction automatique d’une entente pour une durée équivalente; c. une disposition à utiliser seulement en cas d’un conflit de générations.

5. C’est qui, le zouf? Le mot « zouf » est un québécisme qui désigne familièrement : a. un amuseur public; b. une personne pas très intelligente; c. un petit délinquant.

QUI SUIS-JE?

« Quant à l’hiver, jusqu’à cinquante ans, le Québécois éduqué se moque de la Floride, pour ensuite prendre prétexte de visiter de vieux parents afin de tester la chose. À cinquante-cinq ans, il fait un plus long séjour pour être plus proche d’eux durant les derniers moments. Ensuite il hérite de la roulotte. Et le dernier dieu qu’Il adore c’est le soleil [tout ce qu’il garde du Québec, c’est la carte soleil]. Jusqu’à cinquante-cinq ans, le Québécois est un homme du Nord, après commence la glissade vers le Sud. » (2015) J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hhgodbout@gmail.com. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 33.

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JOUER DEHORS L’HIVER... EN TROIS TEMPS REGARD SUR LE TEMPS PASSÉ La ville de Québec, que j’affectionne particulièrement, est l’un de mes sujets de recherche. J’ai compilé les grands évènements qui ont soit fortement endommagé la ville ou qui auraient pu le faire. De cette compilation, je retiens les faits suivants : AUTOMNE 1690 (DU 16 AU 24 OCTOBRE) L’amiral William Phips, avec 32 navires et 2 000 hommes, se positionne sur le fleuve pour assiéger Québec. De son côté, Louis de Buade, comte de Frontenac et gouverneur de la Nouvelle-France, comme mentionné au messager de Phips, lui répond « par la bouche de ses canons ». Phips bat en retraite le 26 octobre 1690. Québec est sauve. ÉTÉ 1759 (13 SEPTEMBRE) La bataille des plaines d’Abraham entre les troupes de Louis Joseph de Montcalm, commandant pour la Nouvelle-France, et James Wolfe, pour la Grande-Bretagne, dure 30 minutes et consacre la victoire aux Britanniques.

PRINTEMPS 1845 (28 MAI) Incendie du faubourg Saint-Roch.

Québec a subitement changé. Lentement, j’entreprends ma marche. Le temps est froid et le vent souffle légèrement. Sous mes semelles de cuir, j’entends la neige craquer. À gauche comme à droite, j’ai peine à reconnaître les rues.

De nombreux édifices sont délabrés. Les quelques très rares personnes rencontrées au passage ont le regard livide et semblent errer dans la cité. Toutes, sans exception, ne manifestent pas d’intérêt à saluer ou à parler, et contournent les nombreux débris qui jonchent le sol. Il n’y a aucun enfant. Ni auto ni autobus. Le jour descend lentement, il fera bientôt nuit. Sans me lasser, je continue mon périple. Tout comme si j’étais projeté en dehors du temps réel, je ne peux fixer l’année du paysage qui s’étale devant mes yeux. Tout ce que je peux constater est que nous sommes à la fin de l’après-midi, en début d’hiver. Traversant direction du sud vers le nord le faubourg Saint-Jean-Baptiste, je tente tant bien que mal d’atteindre l’ascenseur pour piétons reliant la rue Lavigueur à la rue de la Couronne. Cette dernière, trop délabrée, n’est pas fonctionnelle. L’escalier qui la voisine est également en ruine.

D’où je suis posté, le ciel violacé de cette fin de journée me donne une saisissante vue sur le quartier Saint-Roch, comme si un bombardement avait eu lieu.

ÉTÉ 1845 (28 JUIN) Incendie du faubourg Saint-Jean.

Ces deux incendies ont rasé les deux tiers des imN’ayant d’autre choix, je me dirige vers la côte d’Abraham meubles de Québec, détruisant 3 000 maisons et pour me rendre à la basse ville. Chemin faisant, quelques jetant 22 000 personnes sur le pavé. lampadaires de rue fonctionnant encore à l’énergie solaire s’actionnent lentement pour produire un éclairage blaDe ma recherche ressortent les éléments fondamentaux: fard donnant à l’entourage une atmosphère surréaliste. La l’eau (fleuve); la terre (les plaines d’Abraham); et le feu majorité des grands édifices en dalles de verre et armature (deux incendies). Il n’en manque qu’un : l’air. Québec n’a d’acier sont endommagés. Tout n’est que ruines autour jamais été attaquée par des manifestations provenant de de moi. Rue du Parvis, en face de l’église, je constate que l’atmosphère ou de la stratosphère : pas de météorites, les grosses pierres des murs se tiennent encore fièrement ni d’ouragan, ni de bombardements aériens. L’élément debout et que la statue de Saint-Roch n’a pas bronché. manquant, viendra-t-il dans l’avenir?

Une porte de la façade est ouverte, bloquée par la neige.

Un peu las de ma recherche, je décide d’aller faire ma Je décide d’y entrer et réalise que 95 % du toit n’y est plus. marche de santé et prendre l’air... Sortant de chez moi, J’avance parmi les bancs couverts de neige et j’entends un que se passe-t-il donc? bruit, comme une note. Je me retourne. Le vent qui tourbillonne fortement pénètre dans les tuyaux de l’orgue laissant VOYAGE DANS LE FUTUR échapper une musicalité « harmocacophonique ». Accompagnant l’instrument, les chiens tant chéris de Saint-Roch jappent, aboient et hurlent, ajoutant à l’atmosphère un air de fin du monde. ©Francine Chatigny

Je me rends alors à l’évidence : dans cette situation, seuls l’orgue et les chiens peuvent jouer dehors l’hiver. Longeant le mur latéral, côté rue Saint-François, j’admire les pierres lambrissées de Tyndall tirées d'une carrière près de Garson, au Manitoba. Âgées de quelque 470 millions d’années (Or-

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dovicien supérieur), elles en avaient vu bien d’autres.

Passant la porte par laquelle j’étais entré, j’effectue le chemin du retour de ce voyage dans le temps.

RETOUR AU TEMPS PRÉSENT

©Francine Chatigny

Arrivé chez moi, je demeure songeur. Mais je ne m’en fais pas plus que ça.

Les évènements qui doivent se produire arrivent au moment voulu, et cela peut prendre des siècles. L’avenir se contrôle uniquement par nos actions présentes, toute vision future peut par le fait même être modifiée. En attendant, je n’ai qu’à bien profiter du solstice de l’hiver.

Tempus fugit comme le dit un vieux proverbe latin.

PHILIPPE BOUCHARD À tous ceux qui suivent mes articles, je profite de l’occasion pour vous souhaiter un heureux temps des fêtes. P.B.

Fossile dans la pierre de l'église Saint-Roch

Pour apprendre ou améliorer ces compétences de base, Atout-Lire et Coeur à Lire vous offrent leurs services GRATUITEMENT. Passez le message à vos amis !

418 841-1042 DÉCEMBRE 2017 ET JANVIER 2018

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SOUS LES PONTS Jeunes, téméraires et fous de passion, fous à créer les étoiles dans leurs yeux, à ne plus distinguer les serpentins argentés suspendus dans la Ville Lumière, Xavier et Sophia se perdaient dans les rues sous un matin de frêle neige. Ils tourbillonnaient, chantant Brel, Brassens et les autres sur les instants d’un blanc Paris.

Xavier et Sophia de l’éclat de leur bonheur, provoquaient les sourires des passants, les bonjours, et même les confidences sur un coin de banc public. Ils rythmaient le jour de leur tendresse. Ils sillonnaient la ville bousculée par un tourbillon de rubans, de papiers dorés et de passants fébriles. Les aiguilles de l’horloge approchaient Minuit.

Xavier dit à Sophia : « Je t’invite à danser. » S’échappant de la folie des rues, par la main ils gambadaient sur le sentier menant sous les ponts. La Seine coulait en couleur de nuit. Dans le regard fauve de Xavier et le turquoise des yeux de Sophia se fondaient leurs âmes. Tout en volupté, Xavier jouait de ses doigts dans la chevelure ambrée de Sophia. Leurs pas valsaient sur la mélodie du crépitement des feux et des bougies croisant les contretemps du clapotis de la Seine.

Près d’eux, en soubresauts, rigolaient les sans-abris. Xavier et Sophia les saluèrent et reprirent le chemin de la foule.

Sous leurs souliers, la neige s’amusait. Ils glissaient, tombaient, se redressaient en grands rires de cristaux de neige. Ils arrivèrent sur la grande Place. Soudainement, Sophia s’arrêta. « Xavier, si cette nuit on trompait la vie... pour la saisir, si l’on vivait sans abri ». Ne parlant que de silence, ils vidèrent leurs poches. Leurs sourires grandissaient à la découverte de billets et de monnaie. Ensemble, ils dénichèrent une petite fortune. Au coin d’une rue, le magasin du Père Arnaud. À l’intérieur, ils croisèrent des couvertures, des gants, du petit bois de chauffage et quelques victuailles bientôt arrosées de vin. Leurs pas heureux, les bras chargés, ils marchaient vers le plaisir de partager. Paris carillonnait. De partout les cloches, les lumières, les visages heureux se croisaient.

Au détour du chemin, sous les ponts, se côtoyaient la magie des mains chaleureuses, les échanges de souhaits, la joie de l’instant et les soupirs empreints de douceur.

Xavier et Sophia s’approchèrent des conversations animées, quelquefois débridées, où flottaient des vapeurs d’alcool et le tourment du mal d’être des sans-abri. De tout cœur, Xavier déposa une grande boîte enrubannée de blanc au milieu du cercle.

Cachés, en retrait d’une joie curieuse, les mercis virevoltaient tout en fébrilité. Les ravissements, l’enthousiasme jusqu’aux éclats de grands rires teintaient les fouilles désordonnées.

La pénombre de cette nuit sentait le bonheur et la douceur.

Entrelacés, Xavier et Sophia s’endormirent près du feu et de la chaleur des humains.

Au premier rayon de soleil miroitant sur la Seine, leurs yeux se caressèrent. Sur leur corps, une grande couverture grise brodée de filaments d’étoiles les enveloppait.

RENÉE PERRON

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Miroirs, no 3 Profession de foi Foin des idéologies, des dogmes, des doctrines, des écoles de pensée sujettes à controverses et à disputes sanglantes, au diable, les modes, ce qui est en vogue, ce qui respire passagèrement l’air du temps, divertit et emballe un public qui autrement s’ennuierait et sombrerait dans la morosité et le désœuvrement, — toutes les époques, toutes les tendances, toutes les métamorphoses, tous les siècles aujourd’hui me sont contemporains, car ils se conjoignent en une subtile et éclatante harmonie supra-temporelle, pendant que j’embrasse et fais miennes toutes les sphères, les cultures les plus diverses, les humanités les plus étranges, les moins familières. Ah! comme il m’agrée de boire à toutes les sources vives et d’alimenter mon appétit à même ce qu’il cherche et qui fait son compte, de telle sorte que, à compter de ce jour béni entre tous, je puise là où je suis, c’est-à-dire ici, ailleurs ou bien là-bas, hier, aujourd’hui et demain, conscient que mon amour, ma passion, mon insatiable désir de savoir, d’explorer et de m’émerveiller devant toutes les formes du Connaître et du Savourer débordent toutes limites, et que désormais, dans le temps comme dans l’espace, toutes les frontières étant abolies, l’entier de ma joie la plus sincère, la plus profonde, la plus stimulante aussi, tient essentiellement dans la contemplation et la culture d’une Beauté infrangible, vaste, protéiforme et allègrement disparate.

Miroirs, no 4

Discours et idéologie Ayant plus d’un tour dans son sac et sachant en outre se montrer à l’occasion infiniment plus malin qu’on ne le pense d’ordinaire, le discours, les mots qui le constituent — et le discours, je le note au passage, est un formidable et un fabuleux inventeur de mots, de néologies, de tournures et d’analogies, en fonction des idées qu’il est appelé à servir, ou même à créer pur lui-même, par ses propres moyens, de toutes pièces — le discours, au besoin, saura donc se faire expert en fabrication et en trafic de théories, de concepts, de systèmes articulés et complexes, clos sur eux-mêmes : tous les matériaux sont en effet à sa portée, et à profusion : il n’a qu’à convoquer ceux de son choix, qu’à s’en saisir et s’en servir sans autre forme de procès.

Or, que serait donc, par exemple, la philosophie ou même la doctrine la plus obscure, mais porteuse de sens néanmoins, porteuse de sa vérité rigoureusement construite et élaborée (quel savant et fascinant échafaudage de mots en effet!), sans ces obscurs quoique très efficaces procédés? Que seraient les religions, leurs dieux, leurs fables, leurs dogmes, leurs exhortations et leurs magistères sans les habiles contorsions du discours, voulez-vous bien me le dire?

JEAN PIERRE

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L’intérieur de ta main Le soleil de midi se fond Dans la trame intérieure de ta main Et au plus creux de cette main Tu peux apercevoir la racine d’une note laissée par la mère Noël

©archives web

Un éclair de tonnerre Résonne à ton cœur doux d’enfant de chœur.

Dans le vase de l’autre main valse la note de minuit On t’a offert le tour du monde Maintenant tout est à recommencer à zéro.

Tu as marché d’ouest en est Et, maintenant tu marches du sud au nord Sur les lignes de ta feuille de papier Se nomme désir JULIE BELLEMARE

Possible

©Francine Chatigny

Il faut faire son possible Voilà! Il faut viser cette cible Et face au malheur ainsi on est invincible Le bonheur devient alors accessible Être bien maintenant Savoir se pardonner Les erreurs du passé Et demain sera bienveillant Ne pas se retourner derrière Oublier les hier Vivre positivement aujourd’hui Être bien avec les amis Et demain, avec bien, fera clic, Et le futur sera chic.

Il y aura une éclaircie Pour une meilleure vie Il faut croire à cette lumière Et rester en vie malgré nos misères GAÉTAN DUVAL

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PENDANT QUE TU DORS La nuit, ça se passe entre le crépuscule et l’aube. C’est l’heure de la pénombre. Le moment où toutes les angoisses font surface. Les petites, les grandes, les chroniques, les momentanées.

Elles ne laissent aucun répit.

La nuit, c’est le moment où je travaille. C’est là que je veille à ce que tous puissent connaître un peu de paix, en dormant bien au chaud. En sécurité. C’est là que je fais des rondes et que j’entends des ronflements. C’est là que j’entends que certains ne dorment pas, parce que trop angoissés. La nuit, on dirait que c’est pire.

C’est l’inconnu. Impossible de voir loin, parce qu’il n’y a pas assez de lumière. On jase.

Puis le jour se lève. C’est l’aube. Elle se pointe le nez quand on y croyait plus. Elle éclaire d’un nouvel angle certaines angoisses. Elle est porteuse d’espoir. L’aube, c’est un moment dans une vie. Une chance de pouvoir voir plus loin avec un cœur neuf. De trouver une oreille bienveillante. De se donner la chance de recommencer, encore.

©Simon Bolduc

Pendant que tu dors, moi je me dis que nous méritons l’aube dans nos vies : Lauberivière.

SIMON BOLDUC Intervenant psychosocial à Lauberivière.

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Chaque geste compte

Chaque geste fait la différence

Souhaitons-nous la santé, l’égalité, l’entraide, la justice et l’équité.

lacsq.org

1718-072

En 2018 nous serons là comme nous l’avons toujours été, fidèles à nos convictions et forts de l’engagement de nos membres. Que nos gestes collectifs rejaillissent sur l’ensemble de la société.

La Quête 7 po x 2 1/4 po, noir et blanc

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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FIÈRE DE VIVRE À QUÉBEC Dans le quotidien Le Soleil du 1er novembre 2017, je lisais ce grand titre Québec nommée ville de Littérature de l’UNESCO . La journaliste explique que Québec devenait ainsi la première agglomération francophone à porter ce titre au sein du Réseau des villes créatives.

J’avoue franchement que je ne suis pas surprise par cette nouvelle et que j’ai ressenti beaucoup de fierté, moi, citoyenne de la capitale depuis 1975. Québec est si attachante, romantique, stimulante, dynamique, ouverte, respectueuse de ses artistes et écrivains.

Quand je me promène dans les rues du Quartier latin en direction du Château Frontenac et de la terrasse Dufferin, ou encore la Place-Royale, je suis agréablement surprise de rencontrer, été comme hiver, tant des gens de différents pays qui découvrent et s’émerveillent de l’architecture ancienne de nos maisons, de nos remparts, de nos rues étroites, de nos restaurants et petits bistrots.

Ces personnes, que nous appelons touristes, aiment sincèrement notre ville et notre culture, et se réjouissent de notre accent, même s’ils ont parfois de la difficulté à nous comprendre! Plusieurs d’entre eux, avec qui j’ai échangé, admirent notre volonté de préserver notre langue, notre authenticité.

Cette merveilleuse reconnaissance de l’UNESCO me remplit d’une très grande fierté. Elle va nous permettre de rayonner encore plus au niveau international, et nous aider à nous apprécier davantage, à être sincèrement fiers de notre culture et de notre langue française. C’est la grâce que je nous souhaite de tout cœur!

CHRISTIANE VOYER

©Josée Normandeau

En parlant d’écrivains, je veux souligner la grande influence de Gabrielle Roy. J’ai lu tous ses livres : les ai trouvés tellement touchants, et ai beaucoup aimé qu’elle y exprime son grand amour de la culture et de la langue française. Il n’est pas étonnant que la grande bibliothèque de la Basse-Ville porte son nom en son honneur. Elle adorait « ma » ville et y a vécu les derniers jours de sa vie, au Château Saint-Louis sur la Grande-Allée. Elle aimait se promener dans les sentiers des Plaines d’Abraham et plonger son regard vers le fleuve St-Laurent pour trouver inspirations et souvenirs.

Tant d’autres écrivains ont marqué notre histoire, et encore aujourd’hui, plusieurs partagent et démontrent leur amour de Québec, de ses quartiers, ses rues, ses ruelles uniques et pittoresques. Je pense entre autres à Sylvain

Lelièvre, qui avec amour et respect, dépeint dans ses chansons le quartier qui l’a vu naître, Limoilou. Cet attachant chanteur nous fait aimer la simplicité, le dynamisme et la fierté des Limoulois qui méritent notre respect.

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Ressources Références communautaires Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches et de la MRC de la Haute-Yamaska.

Tél. : 2-1-1 Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est, Québec Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou le 1-888-881-7192 Centre femmes aux trois A Pour la réorganisations sociale 270, 5e rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Le Cœur à lire 177, 71e rue Est, Québec Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com

Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org

Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com

Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762

Entraide Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org

Santé mentale Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org

Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 523-1731

La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca

Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org

Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com

L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 armeedusalut.ca/quebec

Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org

Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com

La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca

SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com

Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157 Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283

Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990

Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167

YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org

À l'aube de l'emploi (Lauberivière) Formation en entretien ménager commercial /buanderie 401, rue St-Paul, Québec 418-694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org Prostitution

Détresse psychologique

P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org

LA QUÊTE

Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org Toxicomanie

Réinsertion professionnelle

La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com

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Café rencontre Centre-Ville 796, rue St-Joseph Est, Québec(Déjeuner et dîner) Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots

Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com

Soupe populaire

Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca

Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-Sida MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

DÉCEMBRE 2017 ET JANVIER 2018

Merci À TOUS NOS PRÉCIEUX

RÉPONSES LA LANGUE DANS SA POCHE RÉPONSES TESTEZ VOTRE VOCABULAIRE 1. A. Il existe aussi des hétéronymes dans d’autres domaines que la littérature, comme la linguistique ou la médecine.

2. B. 3. B. De autos « soi-même » et khthôn « terre ».

4. A. 5. B.

PARTENAIRES !

RÉPONSE Qui suis-je?

• Centraide PARTENAIRES ARGENT • CKRL FM 89,1 • Impressions Stampa • Services 211

PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque

Dany Laferrière, né Windsor Klébert Laferrière, intellectuel et écrivain né en 1953 à Port-auPrince.

En 1976, soucieux d’échapper à la dictature de Duvalier, il quitte Haïti pour Montréal. Il a publié de nombreux romans et témoignages, dont L’odeur du café, Le goût des jeunes filles, L’énigme du retour (qui lui a valu le prix Médicis en 2009), L’Art presque perdu de ne rien faire, Journal d’un écrivain en pyjama, Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo. Dany Laferrière a été élu à l’Académie française en décembre 2013. Il a reçu 5- Nom donné à un homme ou à une femme quelconque (MITTENOPRA). Unité de vitesse un doctorat que demaritime. l’universi-Pénurie. utilisée honorifi en navigation té Pierre-et-Marie-Curie en 2016 et de 6- Poisond’Ottawa violent. en Ulnaire l’Université 2017. (BLATUIC). Habitent un pays dont la capitale est Beyrouth.

7- Bruit de l’onde de choc que produit la foudre. Chocolaterie de la rue Saint-Jean. Région administrative et touristique du Québec.

Citation tirée de Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo, Montréal, Mémoire d’Encrier, 2015,

• Intermarché St-Jean

page 8- 171.

Menace, pression. Variété de pêche.

• Services Harmonia

Photo : Antoine Godbout

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

• Le Bal du Lézard

©Antoine Godbout.

PARTENAIRES OR

9- Intervention chirurgicale. Vent soufflant du nord-ouest. Pièce de bois servant à soutenir une structure (AAEUSST).

10- Mauvais film. Remblai. Assécher, mettre à sec.

SOLUTION LE JEU DE LA QUÊTE

• Maison Revivre

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LE RETOUR DE SÉBASTIEN Bonjour à tous mes fidèles clients!

Je suis de retour à mon secteur de vente sur la rue Saint-Joseph depuis le 19 novembre. Certains le savent déjà, on m’a retiré mon permis de vente de La Quête parce que je n’ai pas respecté un règlement. J’avais demandé à changer de secteur au début octobre et je vendais maintenant sur la rue Maguire. Une fin de journée d’octobre que je voulais faire un peu de sou rapidement, j’ai décidé de retourner à mon ancien « spot » sur la rue Saint-Joseph... pis je me suis fait prendre à vendre là. Comme on m’avait déjà averti à trois reprises pour le même comportement, c’est-à-dire que je ne vendais pas au bon endroit, on m’a retiré mon permis pour un mois. Même si des gens ont « plaidé ma cause » auprès de l’équipe de La Quête — un merci particulier à Samuel Richard et Louis-Philippe William — j’ai du faire mon temps... J’ai trouvé ça long. En faisant moins de sou, je pouvais moins me gâter en resto. Je me suis aussi ennuyé de mes amis sur la rue.

Alors j’y suis retourné de temps en temps pour quêter... J’étais honteux de dire pourquoi je quêtais à la place de vendre le magazine de rue. Mais bon, on tourne la page! J’ai à nouveau mon permis et je suis très heureux de vendre à nouveau La Quête!

Je profite de l’occasion pour souhaiter un joyeux Noël et une bonne année à tous les gens qui m’encouragent et aux intervenants de la maison Lauberivière et de L’Archipel d’Entraide!

SÉBASTIEN BEAULIEU Camelot de la rue St-Joseph, secteur l'INVENTAIRE

Un merci tout spécial aux commerçants qui font preuve d’ouverture et de compréhension envers les camelots — pas toujours sages — qui vendent dans leur secteur! Votre collaboration est précieuse dans leur démarche de réinsertion sociale!

Jean-Yves Duclos Député fédéral de Québec Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social Bureau de circonscription 600, boul. Charest Est Bureau 201, C.P. 30014 Québec (Québec) G1K 3J4 T. 418 523-6666 F. 418 523-6672

jean-yves.duclos@parl.gc.ca www.jeanyvesduclos.ca

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« À toute l’équipe, les bénévoles et les lecteurs du magazine de rue La Quête, je tiens à vous offrir mes meilleurs vœux pour l’année 2018. Que cette nouvelle année s’amorce dans la joie et vous apporte à vous et à tous ceux et celles qui vous sont chers, santé, paix et bonheur. » - Jean-Yves Duclos, député de Québec

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Hébergement

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LA QUÊTE

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Changeons des vies pour la vie, comme celle de Nawel.

Donnons. centraide-quebec.com DĂŠcouvrez son histoire sur notre site Web.