La quete numero 194 mai 2017c

4$ Le magazine de rue de Québec

No 194 Mai 2017

Ensemble, derrière ce décor, nous multiplions les possibilités.

Nous tous, ici

noustousici.ca

Merci à nos organismes et aux utilisateurs de leurs services d’avoir généreusement participé à cette publicité.

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• Renvoyer l’ascenseur • Servir sans s’asservir • Gagner sa vie à jouer ?

• Partager son « bureau » S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant une carte d’identification.

2 $ sur le prix de vente va directement au camelot.

2015-07-15 13:55

SANTÉ MENTALE

LE TEMPS QU’IL FAIT

1

2016-06-09

15:18

Illustration: Line Simard

Pub-CKRL_Quete_201605_B.pdf

C

Hier, c’était l’orage. Il ventait à écorner les bœufs. J’ai dû travailler ferme toute la journée pour empêcher la maison de s’envoler comme dans le magicien d’Oz. Même les fondations étaient en danger. Il fallait se dépêcher de rentrer le linge étendu sur la corde. Après des éclairs et le tonnerre qui n’en finissait plus de gronder, la pluie s’est abattue, démentielle. Elle a tout lavé.

M

J

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RADIO 89,1

Aujourd’hui, le beau temps est revenu. L’air est cristallin.

Je m’assois sur un banc et j’écoute simplement mon cœur battre. La mer est retournée au large, et seuls quelques nuages témoignent encore de la fureur passée. J’écris quelques lignes.

En après-midi, des amis viennent me rejoindre. Nous devisons de choses et d’autres. Une grande paix nous envahit depuis que nous savons que nous pouvons résister au pire des orages. Il y aura d’autres orages, mais nous sommes parés.

Surtout, nous croyons.

BERNARD ST-ONGE

GAZOUILLIS À SONGER

La lumière La lumière fesse, la lumière blesse, puis elle caresse, une fois accoutumé…

WEB WWW.CKRL.QC.CA MAI 2017

LA QUÊTE

31

SOMMAIRE DOSSIER SIFFLER EN

POUR LE PLAISIR DE LIRE

TRAVAILLANT !

20

06-07 Renvoyer l’ascenseur

Hommage à mon père

21

Pour la charmante Cécile

09

Servir sans s’asservir

10

Gagner sa vie à jouer ?

21

Musique rêvée

11

Favoriser l’intégration en emploi. Vraiment ?

22

Journées de printemps

13

Partager son « bureau »

22

Ça me suffit

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Apocalypse matinale

« Le travail, c’est sacré »

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24

Une quête

Conditions de travail : ailleurs et ici

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Parcours atypique

JEUX

SANTÉ 27

Travailler, c’est trop dur (bis !)

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Sortir de la noirceur

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Regard

31

Le temps qu’il fait

Courtoisie: Karine Charbonneau

M E N TA L E

18

Le jeu de La Quête

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La langue dans sa poche

CHRONIQUES

photo: Valérie Marcoux

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MAI 2017

« Travailler c’est trop dur »

12

« Môman travaille pas »

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Rencontres inattendues à L’Isle-aux-Grues

LA QUÊTE

03

PAGE COUVERTURE Modèle: Mylaine Doré Rochefort, Joaillière

RÉALISER L’ESPOIR

Photo : Michaël Gosselin Graphisme : Karyne Ouellet

Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente sur la rue !par Vends le magazine de rue La Quêtedes personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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UNE TRIBUNE POUR TOUS Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1 du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de juillet-août : Quartier St-Jean-Baptiste. er

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés

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Hey toi!

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Téléphone: La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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65$ 80$ 90$

ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette COORDONNATRICE Francine Chatigny DIRECTRICE DE L'INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Martine Corrivault, Claude Cossette et Richard Langlois JOURNALISTES Francis Beaudry, Fadhili Byamungu, Carol-Ann Gendron-Tremblay, Marylie Laberge Sévigny, Pascal Lévesque et Valérie Marcoux AUTEURS Philippe Bouchard, Gaétan Duval, Floriane, François Gagnon, Gaston Gendron, Nathalie Lacroix, Jean Pierre, Sylvain Rouillard, Bernard St-Onge, Marc-Émile Vigneault et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin et Ginette Pépin RÉVISEURS Benoit Arsenault et Véronique Hardy RÉVISEURS EN FORMATION Catherine Canniccioni, Philippe-Aubert Côté, Louis-Philippe Dubé, Elizabeth Gagnon, Cendrine Guillemette, Rachel Lestage, Kevin Audet-Vallée et les étudiants du cours Réécriture et Révision I des programmes de rédaction et révision professionnelles de l'Université Laval sous la supervision de leur enseignante, Anne Fonteneau.

ILLUSTRATEURS Camille-Amélie Koziej-Lévesques, Line Simard et Vigno GRAPHISTE Karyne Ouellet IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418-681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

Journal La Quête

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Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien

LA QUÊTE

MAI 2017

MOT DE LA COORDO

SIFFLER EN TRAVAILLANT !

EN COMMENÇANT PAR LA FIN

Servir les autres peut-il être de leur apprendre à jouer en ligne ? Oui. Peut-on en faire son gagne-pain ?

Euh... au Québec pas encore, quoique quelques streamers d’ici ne perdent pas espoir d’y arriver, comme nous le rapporte Francis Beaudry.

Chaque année, La Quête réserve une partie de son édition de mai à la santé mentale — sujet par ailleurs souvent abordé en nos pages — par solidarité.

Solidarité avec le 20 % de la population qui vit ou a vécu une période angoissante. Vous pourrez y lire la chronique de Richard Langlois, l’un des nos porteurs d’espoir, et aussi le vibrant témoignage d’Ariane Giroux, intervenante au Relais la Chaumine.

Floriane, qui fait de la psychiatrie son cheval de bataille, signe à nouveau un récit intimiste. Même si les tabous sur le sujet s’émoussent, Lily tenait à profiter de la semaine de la santé mentale pour rappeler « que tous, nous sommes des humains avant tout ». Enfin, dans Le temps qu’il fait, Bernard St-Onge nous livre une éloquente métaphore sur ce délicat sujet.

La Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi, assortie du Programme objectif emploi, a fait avec raison bien des vagues avant son adoption en novembre dernier. Admettons que les motivations réelles de cette loi ne soient pas l’économie de 50 millions de dollars, mais bien l’insertion professionnelle des nouveaux prestataires à l’aide de dernier recours, les mesures mises en place sont-elles suffisantes pour atteindre l’objectif ?

Topo de Marylie Laberge Sévigny.

Partager son espace de travail génère non seulement des économies, mais favorise aussi des rencontres stimulantes. C’est du moins ce qui ressort du discours des artistes qu’a rencontré Fadhili Byamungu aux Ateliers du Réacteur : une ruche de créations!

SIFFLER EN TRAVAILLANT...

Y a-t-il un côté lumineux au travail ?

Assurément ! Si vous ne le percevez pas, sans doute n’êtes-vous pas au bon endroit... Notre dossier tente de démontrer qu’on peut, sinon s’amuser, du moins avoir du plaisir à travailler.

Le secteur tertiaire, celui qui offre non pas des produits, mais des serMAI 2017

SIFFLER EN ÉCRIVANT

Imagine-t-on la somme du labeur derrière les perles publiées dans la section Pour le plaisir de lire ? Allez, offrez-vous un moment de béatitude en parcourant ces pages où les auteurs dévoilent leur âme. photo: Archives Web

Réintroduire le marché du travail après une période d’itinérance ou de dépendance peut s’avérer un « méchant » défi. La fonction de pair aidant constitue l’une des issues qui s’offrent à ceux qui émergent de ce monde parallèle. Tirant profit de leur propre expérience, les pairs aidants écoutent et accompagnent des gens qui passent par où ils sont euxmêmes déjà passés. Assis entre deux chaises, n’être ni « usager », ni « intervenant » peut être inconfortable. « Les gens du milieu ne me considèrent plus comme l’un des leurs et les intervenants me snobent », m’a révélé l’un d’eux. Reste que cette fonction, avec ses hauts et ses bas comme nous le rapporte Pascal Lévesque, s’avère positive pour qui est prêt à l’assumer.

Voir le sacré dans son travail ? Pourquoi pas ? Philippe Bouchard nous montre la voie !

Bonne lecture, FRANCINE CHATIGNY

vices, est de loin celui qui emploie le plus grand nombre de travailleurs au Québec. Valérie Marcoux s’est intéressée à l’univers du service à la clientèle. Si la relation avec le public tourne parfois au vinaigre, elle n’en est pas moins une drogue pour certains.

LA QUÊTE

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PAIRS AIDANTS

RENVOYER L'ASCENSEUR

photo: Pascal Lévesque

Les organismes œuvrant dans le domaine communautaire recrutent une partie de leurs bénévoles parmi des gens ayant connu des difficultés dans leur cheminement personnel. Cet engagement peut se révéler bénéfique tant individuellement que collectivement, mais n’est pas sans causer certaines difficultés à ces pairs aidants venus faire acte de charité à leur tour.

Jacques Dumont cogère le Café Rencontre.

Le Centre d’action bénévole de Québec oriente les demandes de bénévolat de plusieurs personnes ayant connu leur lot d’épreuves. La directrice générale de l’organisme, Anne Beaulieu, attribue cette volonté d’engagement à différentes raisons. « Le marché du travail est parfois difficile et on reçoit des gens qui ne travaillent pas pour un ensemble de facteurs divers. Ils ont besoin de prendre ou de reprendre confiance en eux. Le bénévolat leur permet de mettre leurs aptitudes à contribution et de pouvoir se sentir utiles. Pour ces gens-là, qui ont été isolés socialement, c’est une bonne façon de reprendre vie tout en rendant service à des personnes qui

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en ont besoin », explique-t-elle.

MOTIVER LE BÉNÉVOLAT CHEZ LES BÉNÉFICIAIRES

Si le Centre d’action bénévole de Québec oriente les demandes de bénévolat, certains organismes reçoivent d’anciens bénéficiaires qui reviennent donner un coup de main à ceux qui les ont soutenus. À la Maison Charlotte, qui offre de l’aide aux femmes en difficulté, les locataires s’impliquent dans l’entretien du centre d’hébergement. Elles aident aussi aux collectes de fonds de la Maison et de l’Armée du Salut, son organisme mère. Pascale Bouffard,

LA QUÊTE

qui y est intervenante, affirme que d’anciennes pensionnaires viennent parfois effectuer des témoignages sur leur vécu. D’autres vont organiser des ateliers d’impro et de musique afin d’animer la vie à la Maison Charlotte.

Lauberivière, qui offre le refuge pour les itinérants ainsi que la soupe populaire, propose aussi ce type d’activités. Plusieurs anciens locataires y œuvrent aujourd’hui. L’organisme encourage même ses actuels bénéficiaires à s’impliquer. Selon Elsa Bouffard, intervenante au refuge, « les gens sont très ouverts à redonner, vu que Lauberivière les a aidés auparavant. Ils le font avec cœur ».

MAI 2017

Francis Blouin est bénévole à Lauberivière où il effectue des tâches dans la cafétéria de l’établissement. Sa dépendance à l’alcool et aux drogues lui a fait perdre un emploi confortable dans le domaine de l’hôtellerie.

Quand il a été accueilli par le refuge, il n’avait plus rien. « Lauberivière m’a permis de me relever alors que je n’avais plus rien. Ça me permet de me sentir utile. Je fais de quoi et j’aide les autres en même temps. Je suis fatigué le soir, mais c’est parce que je travaille dans la cuisine. Moi, j’ai un but, je fais à manger pour les gens dans le besoin. Ce n’est pas parce que tu es itinérant que tu ne peux pas avoir de la bonne bouffe. Je suis heureux aujourd’hui », affirme-t-il à propos de son implication.

LE VECTEUR DE MOTIVATION

Jacques Dumont est un ancien détenu et toxicomane. Il est aujourd’hui directeur des opérations du Café Rencontre qui offre le repas aux démunis. Après un séjour en prison, il a suivi une thérapie ainsi qu’une formation de 12 mois à l’organisme Défi jeunesse qui lui ont permis de se reprendre en main. « J’ai appris à vivre en société normalement. Je n’en étais pas capable auparavant. Aujourd’hui je suis marié, je suis responsable, je suis délivré de l’alcool et de la drogue.

Je suis un homme nouveau. ». Attribuant en partie à la foi sa reprise en main, il consacre aujourd’hui son emploi du temps à faire des collectes de fonds pour des œuvres de charité, et à cogérer le Café Rencontre.

MAI 2017

Gabrielle Poirier a reçu pendant six ans les services de la Maison Dauphine. Elle a connu, elle aussi, diverses difficultés personnelles en plus d’avoir décroché de l’école et d’avoir longtemps vécu de l’aide sociale. Elle consacre aujourd’hui sa vie à aider des gens qui ont vécu des épreuves et à étudier en Technique d’intervention en délinquance au Cégep Garneau.

Elle travaille au sein de plusieurs organismes, en plus de son stage. Elle est notamment intervenante à Lauberivière. Il lui arrive souvent d’apporter du soutien aux jeunes décrocheurs afin qu’ils puissent traverser leur parcours scolaire et recevoir de l’aide adaptée à leurs besoins. « Je suis quelqu’un de vraiment engagé dans la vie. Travailler dans le communautaire et avec les plus pauvres, défendre les droits de ces personnes-là qui sont marginalisées étaient des choses qui m’intéressaient. », affirme celle qui est engagée dans son association étudiante, a participé à l’organisation d’événements politiques et sociaux comme le Festival contre le racisme de Québec et qui considère son travail à titre d’intervenante comme une vocation.

DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Si des pairs aidants ont trouvé un sens à leur vie dans leurs activités, ils ne sont pas à l’abri de certaines difficultés. Selon Jacques Dumont, il est parfois difficile d’aider des gens, notamment ceux qui se complaisent dans leur situation. « On ne peut pas aider une personne qui ne veut pas

LA QUÊTE

s’aider », dit-il. Il trouve aussi ardu d’aider les gens qui traversent des crises en lien avec leurs problèmes de santé mentale. « On doit apprendre à les aimer. Au Café Rencontre, on donne de l’espoir. », dit-il.

Par espoir d’extirper leurs pairs de situations difficiles, certains aidants y investissent toute leur énergie.

Parfois, à fort prix. Francis Blouin a connu une rechute après avoir débuté son bénévolat. « Je me suis mis à donner des conférences sur l’alcoolisme et les problèmes d’itinérance.

J’étais devenu président d’un groupe de soutien, j’étais un attrait pour bien des gens, je voulais aider tout le monde, j’étais trop sûr de moi et j’ai fini par recommencer à consommer », avoue celui qui ne tient plus rien pour acquis depuis.

Anne Beaulieu affirme que certains aspirants aidants qui se présentent au Centre d’Action bénévole « ont parfois trop de fragilité pour penser pouvoir aider ». Elle croit que faire du bénévolat « n’est pas une bouée de sauvetage ». Selon elle, certains « ne sont peut-être pas encore assez loin dans leur démarche pour donner au suivant ».

PASCAL LÉVESQUE

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« TRAVAILLER, C’EST TROP DUR »

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Travail vient du mot latin tripalium qui signifie « triple pal » (un pal est un pieu). Le tripalium était un instrument de torture… comme le travail l’est pour beaucoup.

D’aussi loin que l’on se souvienne, l’être humain considère le travail comme une condamnation à souffrir. Dans la Genèse, il est écrit : « C’est à la sueur de ton front que tu obtiendras ton pain ». Cela, chaque personne, qu’elle soit itinérante ou vedette de cinéma, le ressent quotidiennement.

TRAVAILLER POUR MANGER

Aujourd’hui, travail désigne une activité, généralement rémunérée, productrice de biens. C’est ce que mesure le produit intérieur brut, le fameux PIB. Ces biens peuvent être immatériels ou concrets : on peut préparer un cours en ligne, comme on peut assembler un ordinateur.

militaient pour limiter la journée de travail des enfants à 12 heures, et pour leur éviter le travail de nuit. Dans les années 1950, plusieurs ouvriers devaient encore se rendre à l’usine le samedi matin, alors que les syndicats réclamaient la « semaine de 40 heures ».

Aujourd’hui encore, le travail n’est pas réparti de manière égale dans le monde : un Mexicain travaille environ 2 200 heures par année, tandis qu’un Canadien n’en travaille que 1 700. Les machines, les ordinateurs et les robots, ou tout autre appareil doté d’intelligence artificielle ne peuvent accomplir qu’une partie du travail que les humains accomplissent.

TRAVAIL OU LOISIR?

Le travail prend toujours le pesant sens d’obligation, physique ou morale. Si je veux sortir de chez moi après une tempête de neige, je dois déblayer l’entrée de la maison : j’en suis physiquement obligé. Si je suis le seul adulte et que des enfants doivent aller à l’école, je dois moralement les y conduire parce que c'est ma tâche, mon devoir.

Le travail ne porte cependant pas toujours le sens d’esclavage. Par exemple, le travail intellectuel diffère grandement du travail physique. Concocter un nouveau plat, dessiner les plans d’une maison de jeunes ou poser un diagnostic médical représentent certainement des activités plus gratifiantes que de ramasser les ordures… Quoique les optimistes réussissent à voir dans leur travail, quel qu’il soit, un apport concret à la société !

Dans tous les cas, on doit, comme on dit, travailler pour payer sa bouffe, son loyer, ses vêtements et ses loisirs. Le travail évoque toujours des connotations de désagrément, voire de souffrance. Morale — et physique pour certains.

Il représente donc une situation que l’on cherche à éviter, à laquelle on veut échapper le plus possible. Nombreux sont ceux qui, tout en travaillant, rêvent à un meilleur poste, à leurs vacances ou à leur retraite !

Travailler ne constitue pas une action objectivement définie. Une occupation donnée peut changer de sens selon qu’elle est accomplie par une personne ou une autre. Pensons, par exemple, à une professeure de littérature : elle travaille quand elle consacre des heures à lire un roman pour enrichir son cours. Sa voisine, ingénieure, qui lit le même livre, ne travaille pas : elle pratique un loisir qu’elle adore.

LES HUMAINS ET LES MACHINES?

Par ailleurs, beaucoup de gens exercent une profession qui les gratifie tout autant que leurs loisirs. Dans plusieurs domaines, le travail permet de créer, donc d’en retirer de la satisfaction. C’est le cas, entre autres, d’entrepreneurs et d’artistes, ou de tous ceux qui peuvent gérer librement leur temps.

De tout temps, l’être humain a cherché à faire exécuter ses tâches par les autres : par les esclaves, les employés, les collaborateurs ou, depuis la révolution industrielle, par les machines.

Il y a environ 100 ans, un paysan de l’Île d’Orléans ou un pêcheur de la Gaspésie travaillaient sans doute moins qu’un ouvrier, aujourd’hui. Ils peinaient dur en haute saison, mais ils passaient plusieurs mois de l’hiver relativement libre.

Par contre, la plupart des ouvriers des villes travaillaient alors 12 heures par jour, 6 jours par semaine. Des gens

De toute manière, sauf pour les riches héritiers, pas moyen d’échapper au travail ! C’est une activité pénible et obligée. Comme le chant le Cajun Zachary Richard : Travailler, c’est trop dur, Et voler, c’est pas beau.

CLAUDE COSSETTE

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LA QUÊTE

MAI 2017

SERVIR SANS S’ASSERVIR Ah ! Le fameux service à la clientèle! Personne n’y échappe. Gagne-pain quotidien de près de 80 % des travailleurs du Québec, la relation client-employé n’est cependant pas vécue de la même façon par tous. Si certains recherchent et valorisent cette interaction, d’autres la subissent comme un vrai calvaire ! on apprend à ne pas prendre ça personnel », confie-t-il. Le partage d’expériences cocasses ou amusantes l’aide à relativiser sa situation. Que le contact humain ait été bon ou mauvais, les histoires drôles sont celles qui marquent le plus Yvon.

CHOISIR LE SERVICE À LA CLIENTÈLE

Serveur depuis 20 ans, Denis est également dessinateur en bâtiment. Bien qu’il aime son métier de dessinateur, il conserve son emploi de serveur, car il ne peut se passer de contacts

photo: Valérie Marcoux

Yvon est chauffeur de taxi depuis 1999. Oiseau de nuit depuis toujours, il envisageait le travail nocturne avec plaisir. Or, il s’est vite rendu compte que la clientèle de nuit était plus difficile que celle de jour. Après avoir pesé le pour et le contre durant quelques années, il a finalement décidé de travailler de jour, à contre-courant de son horloge biologique, afin de fuir les contacts humains frustrants.

Yvon rencontre encore des gens désagréables, mais beaucoup moins qu’avant. « Environ 10 % des gens que je transporte sont merveilleux,

Marilyne, réceptionniste d’hôtel

et 10 % sont désagréables. Les autres, c’est du social automatique, anodin », explique-t-il.

Ce qui agace le plus ce chauffeur de taxi ? « Les gens qui pensent que je suis obligé de les servir », lance-t-il.

Et même si ce genre d’expérience lui arrive rarement, il raconte avoir déjà obligé à descendre de son taxi des personnes qu’il jugeait trop irrespectueuses.

Selon Yvon, le temps et l’humour sont les deux éléments clés qui le tiennent à distance des expériences sociales désagréables. « Avec le temps,

MAI 2017

humains. Le service à la clientèle lui permet, entre autres, de savourer « l’appréciation immédiate » de ses clients. Ses échanges avec la clientèle sont d’ailleurs majoritairement positifs, selon le serveur.

Marilyne, elle, réceptionniste d’hôtel et étudiante en gestion hôtelière, aspire à continuer son travail au service à la clientèle, qu’elle qualifie d’enrichissant. Valorisée par l’aide qu’elle offre aux gens en trouvant des solutions à leurs problèmes, elle voit la création d’un lien de confiance entre elle et son client à la fois comme un défi et un plaisir.

LA QUÊTE

DES ATTENTES CONFRONTÉES À LA RÉALITÉ

Marie-Pierre Bourgade-Sylvain, spécialiste en sociologie du travail soutient que la frustration éprouvée par les employés du service à la clientèle découle des contradictions entre « le travail prescrit, le travail réel et le travail souhaité » Les milieux de la santé et de l’enseignement en constituent de bons exemples, domaines où le contact humain est central, mais où les employés doivent répondre à des normes qui compliquent leurs interactions sociales : l’employé veut donner un bon service tout en s’adaptant à chaque personne, mais se heurte aux standards de l’entreprise. Frustré par la contradiction entre le discours clientéliste et la réalité standardisée, l’employé valorisant les contacts humains se voit placé dans une situation contradictoire : bien malgré lui, il est incapable d’offrir un service de qualité, alors que son employeur l’exige.

La tertiarisation de l’économie place pourtant l’employé au centre de la réussite de l’entreprise. Puisqu’elle ne vend plus de produits matériels, mais plutôt des services, sa réussite repose maintenant sur les épaules de ses employés au service à la clientèle, qui sont devenus… sa plus-value ! Être au centre de la réussite d’une entreprise « peut sembler comme un poids, mais c’est plutôt valorisant. […] Il y a très peu de mauvaises expériences, plus de positives. Et on se rappelle plus du positif », conclut Marilyne.

VALÉRIE MARCOUX

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GAGNER SA VIE À JOUER ?

De nouveaux développements technologiques, notamment dans le matériel informatique et dans l’accès à Internet, ont récemment donné naissance à un nouveau métier en ligne : celui de streamer.

Grâce à son ordinateur ou à sa console de jeux, le streamer va diffuser en ligne et en direct ses péripéties de joueur (ce qu’on appelle ici stream) à l’intention d’un public amateur de jeux vidéo. En échange, les spectateurs vont verser des sommes ponctuelles ou mensuelles à leurs streamers préférés, afin de les soutenir. En plus de ces montants, les streamers peuvent compter sur des ententes publicitaires qui leur rapportent des revenus supplémentaires.

une population plus défavorisée. Un jour, un de mes spectateurs m’a fait un don d’argent en me demandant si je pouvais écrire son nom sur un crayon que j’allais ensuite remettre à un de mes élèves. C’est l’événement qui a démarré l’aspect “ charité ” de mes streams. »

Qu’en est-il au Québec ? La Quête a interviewé Derek « Mister Dee » Phaneuf et Karine « Kazzie » Charbonneau, deux streamers de la région de Montréal. Ils ont accepté de se prêter au jeu pour nous offrir leur point de vue sur ce nouveau phénomène.

UNE AFFAIRE DE PASSION ET DE COMMUNAUTÉ

Selon Karine, la première chose qu’un aspirant streamer doit faire, « c’est un peu comme avec le sport, c’est d’étudier les streamers, de savoir comment ça marche. » Quant à Derek, la première motivation qui l’a mené vers le streaming est l’amour du jeu vidéo « Au début, je voulais juste partager mon appréciation du jeu Diablo III. Chaque parcours de streamer est différent : moi, le mien a commencé juste parce que je voulais montrer cet amour-là. » Il explique ensuite comment la communauté qui le regardait jouer chaque semaine a contribué à transformer ses streams en vocation. « Je suis enseignant dans une école qui dessert

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Courtoisie: Karine Charbonneau

Sur des plateformes vidéo comme Twitch et YouTube, les streamers vont produire beaucoup de contenu en ligne pour conquérir plus de visiteurs et développer leur marque personnelle. Selon ce qu’a affirmé le streamer Jeffrey « Trump » Shih à Jesse Aaron, du Huffington Post, un streamer populaire peut toucher un revenu de 100 000 $ par année.

fais du streaming pour la charité, mais c’est clairement impossible de faire un stream rentable avec la taille du marché », estime Derek, selon qui il est probablement impossible de vivre de ce métier dans le Québec francophone.

Selon Karine, il faut veiller, lors de la création d’une communauté de spectateurs, à rendre leur expérience structurée. « C’est important de streamer aux mêmes heures chaque semaine, pour s’assurer que les gens non seulement puissent revenir te regarder jouer, mais aussi qu’ils puissent éventuellement attendre que tu arrives en ligne. » Pour Karine, fournir du contenu à sa communauté est assez facile parce qu’elle s’est organisée pour diffuser ses parties aussitôt qu’elle commence à jouer. « Mon équipement de streaming est déjà installé en permanence. J’ai juste à m’asseoir et à tout allumer quand j’ai envie de jouer, et ça ouvre le stream. » UN MARCHÉ RÉCENT

Bien que nos deux interviewés soient passionnés par leur activité de streamer, ils doivent se contenter de le pratiquer dans leurs heures libres, comme un simple passe-temps. « Je

LA QUÊTE

En plus du nombre réduit d’adeptes — et du peu de visionnements en ligne qui en résulte — dont souffrent les streamers du Québec, des coûts importants attendent ceux qui veulent se lancer. « Pour avoir un stream qui a de l’allure, c’est certain que ça prend des investissements matériels, affirme Karine. Pour les ordinateurs, ça prend une machine forte qui est capable de jouer le jeu et de le transférer vers la diffusion. On peut facilement parler d’une machine à plusieurs milliers de dollars. » Sera-t-il possible, un jour, de voir grandir la communauté de streamers québécois pour que leur activité devienne un métier rentable ? Derek n’en est pas certain. « La communauté de streamers est très divisée au Québec. Les gens restent beaucoup entre eux, c’est difficile d’aller d’un groupe à l’autre et de se sentir [le] bienvenu. Ce n’est pas idéal pour la croissance de la communauté. » Karine, elle, se montre beaucoup plus optimiste envers le futur du streaming. « On a eu de gros événements au Québec en 2016, avec la croissance du Lan ETS, la venue du Northern Arena… Je pense que 2017 va être l’année où les sports électroniques et le streaming vont faire une poussée dans le mainstream au Québec. » Pour elle, ces deux tournois majeurs de sports électroniques, diffusés sur les grandes plateformes, représentent l’espoir de croissance des streamers du Québec.

FRANCIS BEAUDRY

MAI 2017

FAVORISER L'INTÉGRATION EN EMPLOI. VRAIMENT ?

En vigueur au Québec depuis novembre 2016, la loi no 70 oblige un demandeur de prestations d’aide sociale jugé apte au travail à accepter un emploi qui lui serait offert. S’il le refuse, jusqu’à la moitié de sa prestation mensuelle peut être amputée. En approfondissant le sujet, on découvre différents points de vue qui poussent à la réflexion.

Plusieurs autres intervenants affirment que cette loi est une erreur qui risque de coûter cher à long terme.

Ils sont nombreux à soutenir qu’elle

UN PROGRAMME CRITIQUÉ

UNE PISTE DE SOLUTION POSSIBLE?

Plusieurs professionnels craignent que cette loi jette à la rue plusieurs prestataires de l’aide sociale. Selon eux, les plus démunis et les plus vulnérables de la société vont en subir les conséquences.

Grace Inglis, une professionnelle à la fonction publique, a travaillé pendant plusieurs années auprès des prestataires d’aide sociale. Elle croit que « ce sont les prestataires vulnérables, qui font une vie simple avec très peu, qui vont souffrir, et la rue va devoir s’élargir. Ça va nécessiter des services sociaux dispendieux pour la société, parce que les gens touchés vont commencer à voyager d’institution en institution. » De plus, dans les dernières années, il a souvent été démontré que les mesures coercitives ne sont généralement pas efficaces. Mme Inglis croit qu’elles ne vont pas améliorer la réinsertion sur le marché du travail et qu’aucune économie d’argent ne sera faite.

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Par ailleurs, plusieurs intervenants sociaux rappellent que les prestataires ont besoin de plus qu’une aide financière. Il faut les accompagner pour qu’ils trouvent leurs champs d’intérêt et qu’ils identifient leurs compétences.

Madame Simon ajoute qu’il faut aussi s’assurer que les personnes vulnérables, notamment celles qui subissent une situation financière précaire, n’aient pas d’autres difficultés les empêchant de travailler. Elle affirme que si « l’emploi est un bon moyen d’insertion sociale […] certaines personnes ont d’autres problèmes comme la santé mentale, des dépendances comme le jeu et la drogue, et doivent traiter ces problèmes avant de penser à retourner sur le marché du travail ». De ce fait, il est essentiel de connaître les raisons pour lesquelles un prestataire de l’aide sociale refuse un emploi, afin de lui offrir l’aide adéquate et de ne pas le rendre plus vulnérable. photo: Archives Web

Le projet de loi no 70 est devenu la Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi. Par son application, le Québec pourrait épargner jusqu’à 50 millions de dollars par année. Si un nouveau demandeur d’aide sociale jugé apte au travail refuse un emploi qui lui est offert sans justifications valables, un montant de 250 $ est soustrait de sa prestation. Ce montant est donné aux individus qui participent au programme Objectif Emploi. Si le prestataire refuse de participer au programme Objectif Emploi, ou s’il ne veut pas travailler, des coupes seront faites sur son chèque d’aide sociale.

Elles peuvent équivaloir à la moitié du montant du chèque.

peut aussi encourager le travail au noir et, par le fait même, augmenter la criminalité.

La loi vise uniquement les nouveaux prestataires d’aide sociale jugés aptes au travail. Ils comptent pour approximativement 17 000 des 400 000 Le programme Objectif Emploi, créé bénéficiaires. Selon des recherches, pour apporter le soutien nécessaire les nouveaux prestataires sont plus aux individus considérés comme enclins à participer aux programmes aptes au travail, pourrait être efficace visant l’amélioration de leur poten- s’ils sont accompagnés et respectés tiel s’ils sont placés dans leurs démarches. dans l’obligation de « L’accompagnement Si c’est le cas, on participer à des me- dans toute démarche touche peut-être à une sures visant à amélio- est souvent la clé du piste de solution intésuccès, ce qui néces- ressante pour contrirer leur potentiel. site l’implication de buer à la réinsertion Hélène Simon, crimiplusieurs organismes sur le marché du tranologue retraitée, croit du milieu. » vail. que « tout programme qui met les personnes ~ Hélène Simon en mouvement est une opportunité pour insérer socialement des personnes qui sont plus isolées.

Par contre, l’accompagnement dans toute démarche est souvent la clé du succès, ce qui nécessite l’implication de plusieurs organismes du milieu. »

LA QUÊTE

MARYLIE LABERGE SÉVIGNY

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« MÔMAN TRAVAILLE PAS »

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Dans un monologue d’Yvon Deschamps, un de ses personnages lâche : « Môman travaille pas, a trop d’ouvrage... » À l’époque, on a souri sans s’interroger sur ce qu’insinuait l’humoriste, qui utilisait souvent des images contradictoires et extrêmes afin d’illustrer notre crédulité ou de dénoncer nos travers naïfs. Le public riait, et y repensaient après coup.

C’était il y a une quarantaine d’années déjà. La révolution culturelle bousculait la société québécoise mais, pour bien des gens, « l’ouvrage de maison » restait l’affaire des femmes : ça ne rapporte pas d’argent, donc ce n’est pas du travail. C’était hier, mais aujourd'hui commençait.

Au milieu des années 1970, dans le fort courant des revendications féministes, les filles du Théâtre des Cuisines, en collaboration avec l’auteure Carole Fréchette, ont emprunté la petite phrase de Deschamps et en ont exploré les sous-entendus pour dénoncer l’injustice du travail non rémunéré des femmes à la maison. À l’époque, moins de la moitié des femmes âgées de 15 à 64 ans touchaient un salaire en travaillant hors du foyer. Le changement de mentalité commençait sa marche : en 2015, les statistiques montrent que 76 % de celles qui sont dans ce même groupe d’âge avaient un emploi rémunéré. « Maman travaille, mais a encore autant d’ouvrage. » Les modes de vie ont changé, mais certains détails résistent à l’évolution. Les filles peuvent maintenant entreprendre les mêmes études que les garçons et aspirer à des carrières ou à des fonctions bien rémunérées sans risquer d'entendre « si ça ne nuit pas à ta future vie familiale ». La scolarisation des filles est à la hausse et, à partir des niveaux postsecondaires, elles deviennent plus nombreuses que les garçons à décrocher un diplôme. Tous les espoirs leur sont permis.

Selon les statistiques analysées par l’économiste Ruth Rose pour le Comité consultatif Femmes en développement de la main-d'œuvre, les travailleuses ne touchent pas toujours les mêmes salaires que leurs collègues masculins, mais doivent surmonter les mêmes obstacles. Par exemple, dans le dernier rapport de l’organisme, on relève le problème des préjugés envers les filles. Abondamment illustré de tableaux fort éloquents et de dessins de Jacques Goldstyn, le document contient des caricatures, dont celle d’un patron qui transporte un robot vers la porte en lui disant : « Désolé, robot, mais pour le même travail, on a

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trouvé qu’une femme nous coûtait moins cher que toi. » Quand on sait que des milliers d’emplois occupés par des hommes ont été abolis pour être confiés à des robots ou à des automates...

Dans certains milieux, la féminisation du travail semble encore poser problème quand on demande aux filles qui postulent un emploi si elles ont l’intention d’avoir des enfants. Question à laquelle un homme n'a pas à répondre, malgré l’évolution vers le partage des tâches domestiques et l’obtention de congés de paternité Malgré tout, dans 70 % des couples québécois, les deux conjoints occupent un emploi à l’extérieur de la maison, même si, en raison des difficultés à concilier travail et famille, devenir parent tout en conservant son emploi peut relever de l’aventure extrême. Un couple sur cinq avec des enfants âgés de 0 à 5 ans se reconnaît souvent en difficulté. Ils sont jusqu’à 35 % à s’avouer épuisés par le rythme effréné de la vie quotidienne et par les compromis afin d’harmoniser les contraintes de travail et les obligations familiales. Et parfois, ça finit mal.

Depuis les années 1980, la moitié des mariages finissent par un divorce, alors on se marie moins et, si on le fait, on attend d’être plus âgé avant de plonger. En 2015, 36 % des couples vivaient en union libre. Mais une fois sur trois, ceux qui se sont unis avaient déjà été mariés. Et plus du quart des familles avec des enfants étaient monoparentales.

Aujourd’hui, pour se distinguer de ses petits camarades, le personnage d’Yvon Deschamps ne parlerait plus de maman qui ne travaille pas, mais du nombre de grands-parents qu’il a depuis que son père a une nouvelle « blonde », ou du « char » du nouveau « chum » de sa mère, ou, pour faire des jaloux, il inviterait tout le monde à venir jouer à la maison, car « Maman aime ça, quand la maison est pleine : elle travaille pas. » C'est peut-être cette mère-là qui un jour, a osé lancer à l’équipe éditoriale de Micheline Lachance qui préparait le numéro spécial sur les 50 ans de la revue Châtelaine : « Votre libération des femmes, si vous saviez ce que j’en pense ! Vous avez engendré une génération d’esclaves instruites. » Tout un défi reste à relever !

LA QUÊTE

MARTINE CORRIVAULT

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COWORKING

PARTAGER SON « BUREAU » Connu sous le vocable anglais coworking, l'espace de travail collaboratif est avant tout un endroit ouvert à la créativité : on doit y trouver une ambiance chaleureuse et un ameublement adapté au travail en groupe, où chacun trouve sa place. Les Ateliers du Réacteur, situés au 727-731 de la rue SaintVallier Est, dans l’ancien complexe funéraire Lépine Cloutier, offrent cette possibilité aux artistes en arts visuels et en métiers d’art. La Quête est allée visiter ces ateliers originaux où se côtoient des artistes talentueux et passionnés.

UN MILIEU STIMULANT

Ce mode de location engendre des économies non négligeables : pouvoir se partager les frais permet à chacun de diminuer ses dépenses sans avoir à couper dans les services disponibles. Le peintre Hugo Landry a été attiré par la formule « tout inclus » qu’offrent Les Ateliers du Réacteur. « Avoir une solution complète des services : ateliers, cuisine, salon, toi-

« Ici on a un peu de tout : les artistes qui sont reconnus par leurs pairs et les artistes émergents.

Dans notre atelier, on est intergénérationnel. Moi, j’ai le double de l’âge de mon collègue et ça fonctionne bien. Je trouve très réjouissant d’être avec des artistes émergents qui sont pétillants, qui n’ont pas des limites dans leurs Marie-Hélène Doré, locataire aux Ateliers du Réacteur. créations », témoigne Marie-Hélène lettes, tout au même endroit, reste Doré, une des artistes en coworking très avantageux. Être avec d’autres personnes qui sont dans différents aux Ateliers du Réacteur. domaines artistiques nous permet de Ce milieu de travail ouvert sur l’autre confronter les idées et de prendre du permet aux artistes de rencontrer recul sur notre travail », admet-il. d’autres personnes qui vivent, ou qui ont vécu, les mêmes réalités, et donc Les Ateliers ont été rénovés en d’avoir accès à plusieurs expertises en conservant beaucoup des matériaux un seul endroit. « Notre amour pour d’origine, dont les planchers et cerla réflexion, et la conversation avec taines moulures. Grâce à des matéles gens autour de soi, les gens qui riaux plus « bruts » comme les grands ont énormément réfléchi, c’est enri- placards de rangement en bois et le chissant. C’est facile de s’arrêter et de grillage au look industriel qui sépare demander à quelqu’un comment il les espaces de travail, ils ont su créer va puis, plus tard, se retrouver à par- une atmosphère agréable alliant le ler de l’histoire de l’art, parler de la « cachet d’époque » à un style plus création. C’est très intéressant et en- urbain. richissant pour un jeune de la relève Le coworking a sorti Marthe Fortin, comme moi », déclare Maxime Lauune photographe qui travaillait à parrin, un des locataires. tir de chez elle, de son isolement. Elle

avoue qu’ « avoir un bureau permanent, de sortir de ma maison à tous les matins et côtoyer d’autres artistes avec qui on peut échanger et surtout s’entraider est valorisant ».

Selon Maxime Laurin, il est difficile de tisser des liens avec l’autre lorsque l’on est confiné entre quatre murs dans un bureau individuel. « De bonnes conversations, des points de vue diversifiés, tout le monde m’apporte quelque chose de différent. C’est d’aller chercher de chaque personne que je rencontre un peu de sa sincérité, de sa conception. Avoir les gens qui prennent le temps de m’expliquer, ça n’a pas de prix », résume M. Laurin.

Courtoisie: Ville de Québec

Les Ateliers du Réacteur sont destinés tant aux artistes indépendants, qu’aux collectifs d’artistes souhaitant se rassembler pour partager leur lieu de création. Cette formule donne à une centaine de professionnels du domaine des arts l’accès à un milieu de travail confortable et économique, tout en leur faisant profiter d’une collaboration avec d’autres artistes gravitant dans des secteurs d’activités similaires ou complémentaires au leur.

UNE FORMULE QUI FAIT DES PETITS

Ces espaces sont disponibles pour des locations de courte ou de longue durées.

C’est une possibilité avantageuse pour le travailleur autonome en arts qui cherche encore des repères, des conseils. Les baux restent flexibles afin que les artistes de développent de nouvelles idées sans se sentir « coincés ».

Si Les Ateliers du Réacteur accueillent uniquement des artistes, d’autres espaces basés sur le même principe se multiplient dans la région de Québec. Des endroits comme LE CAMP, Le Cube et Abri.co, pour ne nommer que ceux-là, regroupent des travailleurs autonomes issus de tous les milieux : professionnels du numérique, rédacteurs ou encore chefs d’entreprises en démarrage.

FADHILI BYAMUNGU

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LA QUÊTE

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« LE TRAVAIL, C’EST SACRÉ » La notion de « travail » a beaucoup changé au cours des siècles, mais certaines grandes lignes sont demeurées intactes malgré tout. Autrement dit, les métiers n’ont pas toujours été ce qu’ils sont aujourd’hui, et ils continuent d’évoluer. le patron des lieux. Ceux qui travaillaient avec lui possédaient différents titres en fonction de la hiérarchie : le premier était « l’apprenti », ou celui qui a tout à apprendre.

pleines, il fallait que quelqu’un voie à les remplir régulièrement. Dans ce cas-ci, c’était mon père, qui était assez souvent à son « office » (c’est le terme que nous employions pour désigner son bureau). Dans cette pièce, il y avait tout ce qu’il fallait pour « officier » : un téléphone pour passer les commandes, une machine à écrire pour taper les commandes ou les lettres, une rallonge au bureau pour recevoir les représentants de différentes compagnies, et un classeur métallique pour ranger les papiers.

Au mur, étaient accrochées une photographie de la propriété et des ancêtres qui l’avaient précédé à la tête du commerce.

La quantité d’échelons variait en fonction des métiers ou des professions. Le supérieur hiérarchique dénommé le « maître-patron » était la référence en ce qui concerne toute tâche qui devait être effectuée à la boutique. C’est également lui qui

photo: Archives Web

Travailler, diriger ses efforts dans le but d’obtenir ou d’accomplir quelque chose, donc œuvrer, peu importe que ce soit dans un contexte matériel ou spirituel, est noble tant que cela sert l’humanité. Le travail fait partie de la vie, ce qui est particulièrement évident dans les monastères zen (bouddhistes) et chrétiens, là où il est aussi important que la prière. En d’autres termes, le matériel doit équilibrer le spirituel.

Nous ne devons pas oublier qu’il est indispensable de maintenir l’équilibre entre ces deux sphères, car pour l’instant, nous avons les deux pieds sur terre et le corps est indissociable de l’esprit (et de sa spiritualité). Par exemple, celui dont l’esprit est malade aura de la difficulté à exceller au travail. Il pourra cependant accomplir certaines tâches matérielles qui ne font pas appel à la créativité.

transmettait à ses subalternes ce qu’il est convenu d’appeler les secrets du métier. Pour gravir les échelons, l’apprenti devait présenter une création qui démontrait son savoir et ses acquis. Si son œuvre était acceptée, il pouvait accéder au rang supérieur, de junior, sénior, maître à maîtrepatron. C’est pour cela, selon moi, que le travail appartient au sacré, au respect absolu.

Le travail appartient au sacré. La meilleure façon de vous démontrer ce que j’avance est de revenir au Moyen-Âge et au début de la Renaissance. L’artisan possédait son atelier de confection au rez-de-chaussée de la bâtisse devant laquelle il exposait ses œuvres au public.

Revenons à mon expérience personnelle. J’ai passé mon enfance dans un commerce. Mes parents possédaient ce qu’on appelait un « magasin général », qui appartenait à la famille depuis de nombreuses années. On pouvait y trouver à peu près tout ce dont les clients avaient besoin à cette époque, du point de vue matériel.

Mais pour que les tablettes soient

Parfois, il s’adjoignait une personne ou plus, mais il demeurait toujours

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LA QUÊTE

Puis ce fut à mon tour de travailler.

Ayant étudié en design, j’ai eu à officier sur une la table à dessin. En plus de mes esquisses et de mes méditations, le papier à tracer, le té, le compas, les équerres et des crayons de toutes sortes faisaient partie de mon rituel quotidien. Aujourd’hui, tous ces outils ont disparu, sauf l’esquisse et la méditation.

Je rédige ce texte face à un écran d’ordinateur, accompagné d’un clavier et d’une souris. À la différence de ceux d’autrefois, mon outil n’a pas d’âme. Il est cependant un excellent serviteur qui se perfectionne de plus en plus. Derrière ce serviteur, il y a encore, pour l’instant, un être humain qui, par une composition musicale, artistique ou littéraire, nous livre son âme. Me revient à l’esprit cette question de Lamartine : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? » Je peux répondre « oui » à cette question : l’objet inanimé possède l’âme de son créateur.

PHILIPPE BOUCHARD

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CONDITIONS DE TRAVAIL

AILLEURS ET ICI RÉMUNÉRATION

HEURES TRAVAILLÉES

Pour bon nombre d’entre nous, la rémunération est un élément important lorsqu’il s’agit de choisir un travail.

Il est donc intéressant de savoir si le revenu annuel des Canadiens est plus élevé ici qu’ailleurs. Les pays où se trouvent les niveaux de vie médians les plus élevés sont en Europe : Norvège, Suisse, Luxembourg et Danemark occupent les premiers rangs selon un classement réalisé à partir des données de la Banque mondiale qui positionne respectivement l’Australie et le Canada au 5e et 7e rang.

La semaine de travail de la moyenne des Québécois est de 40 heures. Au Mexique, selon une enquête d’OCCMundial, environ le quart des employés disent travailler plus de dix heures par jour. De plus, 67 % de ces employés ne reçoivent aucune compensation financière lorsqu’ils dépassent le seuil du huit heures de travail par jour et 43 % des répondants admettent n’avoir que six jours de vacances payées par an.

VIE PRIVÉE

ÉGALITÉ

Et le travail des femmes ? Le taux d’activité des femmes au Canada se situait à un peu plus de 80 % en 2013, meilleur que celui de bien d’autres pays. Par contre, l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail serait bien utopique. Au Canada, par exemple, les femmes reçoivent 0,87 $ pour chaque dollar gagné par un homme.

Cette situation tend cependant à se corriger en Occident.

Le 8 mars dernier, l’Islande a imposé l’égalité salariale entre les sexes. Il s’agit du premier pays à faire de l’égalité salariale une mesure concrète.

Un autre critère pris en compte par les travailleurs : la séparation temps de travail/temps personnel. Les fins de semaine de congé représentent un moment salutaire pour « décrocher » du stress de la semaine. Or, certains employeurs ont de la difficulté à respecter ce droit à la tranquillité. En effet certains manifestent une nette tendance à envoyer des courriels aux employés qui sont en congé dès qu’il y a un problème. En France, cela donnait lieu à une réelle situation problématique. C’est pourquoi la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a proposé le droit à la déconnexion dans la nouvelle loi sur le travail.

Cette loi mentionne, entre autres, qu’un employeur d’une entreprise de 50 employés et plus, ne peut pas punir un employé lorsqu’il ne répond pas à ses messages en dehors de ses heures de travail.

CAUCHEMARS...

AMBIANCE DE TRAVAIL

En France, « toutes les entreprises fonctionnent comme un cabinet d’avocats. Les employeurs sont plus exigeants et l’ambiance est généralement moins conviviale qu’au Québec », selon Anne-Olivia Duchesne, Française d’origine qui soutient que la compétition en milieu de travail serait également plus présente en France qu’au Québec.

Discrimination en milieu de travail, violence envers les employés, obligation de faire des heures de travail supplémentaires et interdiction de former des syndicats : telles sont les conditions de travail dans certains pays, selon le rapport annuel de la Confédération syndicale internationale datant de 2015, qui liste, en ordre décroissant, les pays où il ne fait pas bon travailler, dont les pires au palmarès sont la Biélorussie, la Chine et la Colombie.

CAROL-ANN GENDRON-TREMBLAY

MAI 2017

LA QUÊTE

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LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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LA QUÊTE

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PARCOURS ATYPIQUE

photo: Archives Web

Êtes-vous cette personne à qui l’on dit : « Tu changes encore d’emploi? Va falloir que tu te cases un moment donné ! » ? Les gens murmurent derrière votre dos que vous êtes instable, que vous n’êtes jamais satisfait, etc. Est-ce que certains se reconnaissent ? Laissez-moi vous raconter une histoire.

En 2013, j’ai quitté un poste de réceptionniste que j’occupais depuis sept belles années. À 35 ans, sac sur le dos, je suis partie parcourir le monde.

De retour après six mois, je devais rapidement me trouver du travail.

J’ai alors commencé à cumuler les emplois… J’en ai quitté un premier après six mois, par ennui, et puis un autre après quelques semaines, par manque de travail. Prise de court, j’ai réalisé que certains employeurs ont une vision parfois floue des postes qu’ils offrent. De ces expériences, j’ai compris que je devrais poser plus de questions en entrevue et, surtout, en écouter les réponses. Le candidat se doit d’être honnête, tout comme l’employeur. J’ai ainsi trouvé un poste que j’ai occupé pendant près d’un an.

Mais encore une fois, je sentais un vide. Après m’être reproché à tort un nouvel échec professionnel, j’ai relevé la tête et je me suis posé cette question : « Nathalie, quand tu sors du boulot, qu’est-ce que tu veux à tout prix que tu ne voulais pas avant ? » Je désirais voir des visages, me faire souhaiter le bonjour. J’avais impérativeMAI 2017

ment besoin de contact humain. J’ai ainsi réorienté mes recherches pour enfin trouver « ma place ». Enfin, je le croyais à l’époque. C’était en mai 2015. Vous croyez que l’aventure se termine ainsi ?

Dernièrement, je me suis fait prendre par surprise. Mais il faut remonter dans le temps. En 2011, à la suite d’un concours d’agent de bureau à la fonction publique, j’avais reçu plusieurs offres, plus ennuyantes les unes que les autres. On pourrait croire que c’était surtout les conditions de travail qui m’avaient encouragée à postuler au gouvernement, mais est-ce suffisant si les tâches ne nous plaisent pas ? Et puis, récemment, j’ai reçu cette offre que j’ai lue à maintes reprises et, chaque fois, je me disais : « C’est moi ! Je me reconnais dans ces mots, ces valeurs, ces tâches. Je croyais être bien établie et pourtant ! » J’ai profité de l’occasion, j’ai levé les voiles et je suis partie à la pêche. Me voilà maintenant fonctionnaire!

senter mon curriculum vitae. Chaque expérience professionnelle m’a permis d’avancer, d’ajouter à mon bagage de nouveaux acquis et, certainement, quelques leçons de vie. Je considère mes courts passages dans certaines entreprises non pas comme des échecs, mais plutôt comme une leçon de patience, de détermination, d’écoute de soi et des autres.

Certaines personnes suivront une route sans trop bifurquer jusqu’à leur retraite. D’autres, comme moi, mettront plus de temps à trouver chaussures à leurs pieds. Et c’est correct.

C’est important d’aimer son travail.

Gardez l’esprit ouvert et saisissez les occasions, car il n’y a rien de plus beau que de se réveiller avec le sourire le matin et d’avancer dans la vie en prenant son pied… bien chaussé !

NATHALIE LACROIX

Aujourd’hui, je regarde mon parcours et je ne suis pas gênée de préLA QUÊTE

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LE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN ET GINETTE PÉPIN

LE JEU DE LA QUÊTE

Jacques Carl Morin et Ginette Pépin CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DÉFINITIONS, OU horizontales LETTRES MÉLANGÉES OUcolonnes DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE Ce jeuDES consiste à remplirINDICES les rangées ainsi que les 1 et 20 à l’aide des CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUIou EST À LA FOIS LAChaque DERNIÈRE D’UN MOTune ET définitions, indices ou lettres mélangées déjà inscrites. caseLETTRE grise représente LAlettre PREMIÈRE qui estLETTRE à la foisDU la SUIVANT. dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

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5- Pelouse. « L’argent est le ____ de la guerre. ».

1- Métier traditionnel de l’imprimerie avant l’ère du numérique.

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1- Métier traditionnel de l’imprimerie avant l’ère du numérique.

20- Le plus grand lac du Québec.

20- Le plus grand lac du Québec.

HORIZONTALEMENT :

Horizontalement :

1- Entre le chaud et le froid. Poisson-épée.

Do, ré, mi, fa, etc. Le plus haut degré dans un domaine.

télévision privé du Québec.

6- Réponse vive à une attaque. Dépecer les animaux morts. Action de faire appel à quelqu’un.

7- Recueil de cartes géographiques. Fonction dont la durée est de sept ans. Habitent la ville de Tunis.

8- Interdiction légale. des mers Jour de 1- Entre le chaud et le froid. Poisson-épée. Do, ré, mi, fa, etc. Cétacé Le plus hautarctiques. degré dans un

2- Code domaine. de l’aéroport Jean-Lesage. Galerie d’une salle de spectacles, au-dessus de l’orchestre. État américain.

Toute personne autre que soi-même.

la semaine.

9- La Mecque du cinéma. Commencement. Équipement

2- Code de l’aéroport Jean-Lesage. Galerie d’une salle au de plongeur spectacles, au-dessus de l’orchestre. qui permet d’effectuer un saut.

3- Requête adressée à une autorité.

Relatif aux autre noces.que soi-même. État américain.

Toute personne 10- Charmeur (LEEROJUN). Chanson douce et tendre.

Homme servile.

Serein, radieux.

3- Requête adressée à une autorité.

Relatif aux noces. Homme servile.

4- Affront, injure (GROTEAU).

Amplifier quelque chose, lui donner une importance excessive.

Aide, (TRONFER).

4- secours Affront, injure (GROTEAU).

Amplifier quelque chose, lui donner une importance excessive. Aide, secours (TRONFER).

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LA QUÊTE

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE… EN TRAVAILLANT !

- « Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. » Jules Renard - « Attention au surmenage. Et surtout quand vous ne regardez rien, pensez à retirer vos lunettes ! » Coluche - « L’administration est un lieu où les gens qui arrivent en retard croisent dans l’escalier ceux qui partent en avance. » Georges Courteline - « Le travail me fascine, je passerais des heures à regarder les autres travailler. » Mark Twain - « La vraie paresse, c’est de se lever à 6 heures du matin pour avoir plus longtemps à ne rien faire. » Tristan Bernard PARLER POUR PARLER 1. « Le travail c’est la santé \ Rien faire c’est la conserver. » Ces paroles sont tirées d’une chanson de : a. Fernandel ; b. Les Frères Jacques ; c. Henri Salvador.

2. La Fête du Travail, célébrée le premier lundi de septembre, est un jour férié et chômé partout dans le monde.

Vrai ou faux ?

3. Que signifie l’expression « un travail de bénédictin » ?

4. Les sigles suivants sont tous reliés au monde du travail : CGT, CTC, FTQ, OIT, TUA ; connaissez-vous leur signification ?

5. Au sein du gouvernement du Québec, qui est actuellement ministre responsable du Travail ?

6. Le travail au noir (appelé familièrement « travail au black ») est un travail illégal, non déclaré. Cette expression trouve son origine dans le travail : a. fourni par les esclaves noirs dans les plantations de coton ; b. réalisé la nuit à la lumière des chandelles ; c. effectué par des enfants en Afrique noire.

7. Comment appelle-t-on une personne qui abat beaucoup de travail ?

8. Il est un héros célèbre pour l’exécution de ses douze travaux. Qui est-il ?

9. Une partie de scrabble ? Déplacez les lettres et vous trouverez dans chaque groupe un mot de sept lettres (un nom masculin relié au thème de ce numéro) : AAEILRS; ACEGHMO; AEGORUV; AEHIORR; DEILMOP. 10. Travailleuse est le féminin de travailleur. Mais le nom « travailleuse » signifie autre chose : a. un petit meuble pour les travaux féminins; b. un appareil mécanique pour le travail des champs; c. une aiguille pour les travaux de broderie fine.

Y A-T-IL UNE DIFFÉRENCE ENTRE... « second » et « deuxième » ?

J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hhgodbout@gmail.com. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 25.

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LA QUÊTE

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photo: Archives Web

Hommage à mon père

Mon père a quitté cette Terre en janvier 2013 à l’âge de 100 ans. Il adorait la Vie et il désirait la vivre le plus longtemps possible. Dans les années trente, alors qu’il était un jeune homme, il a travaillé à la sueur de son front pour défricher des terres en Abitibi, tant durant les journées glaciales de l’hiver que sous un soleil de plomb l’été, avec les maringouins et les mouches noires. Il a aussi été cuisinier dans des camps de bûcherons. Plus tard, il s’est inscrit à un cours accéléré en soudure à Montréal : il a exercé le métier de soudeur pendant toutes les années durant lesquelles il a assumé le rôle de bon pourvoyeur pour sa famille de dix enfants. Habile de ses mains, il a construit lui-même la maison familiale qu’il a ensuite rénovée. Mais mon père n’était pas que des bras. Il stimulait son intellect en lisant régulièrement les journaux, des biographies et des livres traitant de politique. En plus, il s’est impliqué dans la communauté comme marguillier dans la paroisse, chevalier de Colomb et conseiller municipal.

Plus tard quand, petit à petit, nous, ses enfants, quittions la maison familiale pour faire nos vies et qu’est venu le temps de sa retraite, il a commencé à pratiquer la couture. Il a converti une partie du sous-sol en atelier, en y installant une grosse machine industrielle avec laquelle il fabriquait de grandes couvertures en courtes pointes et réparait des tentes et des auvents. Des projets mijotaient tout le temps dans sa tête et il n’avait pas peur de les réaliser, trouvant du plaisir et une grande satisfaction pour le travail accompli. Il nous répétait qu’il est nécessaire d’avoir des projets, petits ou grands, pour aimer la Vie et combattre la déprime. En l’observant, j’ai pris conscience qu’il avait raison : il trouvait un bel équilibre entre sa « tête », son « cœur » et ses « mains ».

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C’était un homme intègre, loyal et fidèle à ses engagements. Quand sont arrivés les petits-enfants, il est devenu une personne de plus en plus tendre, remplie d’amour et d’humour, jeune de cœur, fière de sa famille qui fleurissait comme un grand jardin. De plus, il adorait partager ses expériences et sa philosophie de la Vie. Quelques années avant de décéder, il a développé sa vie spirituelle en l’approfondissant de plus en plus. C’était beau de le voir serein, priant pour chacun et chacune de nous. Il respectait nos rythmes de vie et nos décisions personnelles sans nous faire la morale ; il nous acceptait tels que nous étions avec nos différences.

Quand j’étais seule avec lui, il me confiait des anecdotes de sa vie quotidienne. Entre autres, il m’a raconté un jour, les larmes aux yeux et un sourire plein de bonté, qu’il avait montré à Adam, son arrière-petit-fils, comment faire le signe de la croix, un beau signe de bénédiction. « C’était beau de le voir, Christiane, il était bien concentré, avec ses petits yeux fermés, ses petites mains qui faisaient le geste sur son front, au nom du Père, sur son cœur, au nom du Fils, et sur chacune de ses frêles épaules, au nom du Saint-Esprit ! », m’a-t-il dit.

Mon père a toujours cultivé une grande foi en Dieu, une belle vie de prières sincères et provenant du fond de son cœur. Il était croyant et tolérant. Il ne jugeait pas les autres.

Il a toujours conservé ce côté serein des enseignements de Jésus et de son Amour inconditionnel.

LA QUÊTE

CHRISTIANE VOYER

MAI 2017

photo: Archives Web

Trouvé parmi les varia non datés de feu mon grand-père Antoine que je n'ai jamais connu.

– Fragment no1 Même clos vos yeux vos lèvres disent tout votre être, toute sa beauté.

Chaque fois que je viens vous voir c'est à la rencontre de l'éternel printemps que je crois me présenter.

Ce sourire qui est le vôtre permettez je vous prie que je le fasse mien.

photo: Archives Web

Musique rêvée

Pour la charmante Cécile

Sur une belle musique Que j’ai serti de paroles romantiques Je viens te chanter mon monde idyllique Même si ça frise la frontière utopique, Même si c’est le bruit des canons Et non les sons de ma chanson Qui feront les moments historiques D’un univers trop cacophonique.

Je viens te chanter ma chanson Qui veut te faire franchir l’allée du plaisir physique Et te transporter au-delà du frisson, Dans ce jardin magnifique Où parfois, pour quelques heures, Même sur notre terre pleine de « hic ».

Notre cœur trouve moyen de s’accorder avec bonheur.

Bien sûr ma chanson s’achèvera Et la famine, et la guerre, et la maladie, tout ça continuera Et le beau rêve de mes couplets, de mon refrain Brutalement touchera à sa fin

À très bientôt puis-je espérer très chère. (...)

JEAN PIERRE

Mais peut-être t’aurais-je transmis le goût d’un bonheur Au-delà du matériel Le goût d’un bonheur au goût de ciel Suffisant pour améliorer un peu ton réel.

Je viens te chanter ma chanson Une chanson bien ordinaire Sur des sons de convention Mais dont les mots, je l’espère Susciteront un souhait extraordinaire : Anéantir la misère GAÉTAN DUVAL

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LA QUÊTE

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Journées de printemps Le printemps est arrivé, les gros érables pleins de vert et de jaune, lumières brillantes... Il fait chaud...

photo: Archives Web

... journée d’après, pluie continue, sombre et je décide de sortir sur le balcon arrière que vois-je ?...

Un pommier en robe de marié, rose et blanc... La nature se réveille... Il fait froid et humide... Les érables sont vêtus de mousse.

Sur la piste cyclable, je roule avec mon bicycle, il neige, la piste est toute blanche, blanche de pétales de pommiers qui longent la rivière Saint-Charles.

GASTON GENDRON

Ça me suffit Si je déambule seul dans une prairie et que j’y cueille un fruit, je suis seul à savoir que j’ai en main le pouvoir d’ensemencer le monde et ça me suffit pour continuer d’avancer sur le sentier que j’ai choisi.

Si je me balade sur une plage déserte et que je remets à la mer un coquillage laissé sur la grève par le mouvement de la marée, je suis seul à savoir que je viens de changer la face du monde et ça me suffit pour continuer d’avancer dans ma vie.

Si je marche seul dans le chaud désert et que je prends un grain de sable au creux de ma main pour le déposer sur le sommet de la prochaine dune, je suis seul à savoir que je viens d’élever cette dune pour la rapprocher du soleil et ça me suffit pour continuer à m’élever vers ma propre lumière.

photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

MARC ÉMILE VIGNEAULT

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LA QUÊTE

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photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Apocalypse matinale Ma promenade dans le quartier Montcalm était enchanteresse. Les magasins affichaient dans leurs vitrines les meilleures aubaines en ville. Des vitrines qui regorgeaient de marchandises et qui resplendissaient davantage lorsque les rues s’illuminaient la nuit. Tous ces objets caressés par la lumière donnaient envie d’acheter plein de cadeaux.

En vérité, cette pensée me gênait parce qu’elle était le seul luxe que je pouvais me permettre.

Un soir, je me trouvais dans un bistro de l’avenue Cartier, me préparant à me délecter d’une savoureuse pâtisserie et d’un bol de café au lait. C’est alors que je remarquai, dans un petit encadré du journal que je lisais, une annonce qui retint mon attention. On y recommandait d’assister à une soirée de poésie organisée par un cercle littéraire et animée par François Gagnon.

Je partis aussitôt, je pris l’autobus jusqu’à destination et j’entrai dans la salle. Je m’installai à l’arrière pour ne pas être dérangé. J’essayai de rester calme en n’accordant pas d’importance à cette situation plutôt troublante. Un homme monta sur scène : il me ressemblait étrangement.

J’entendis des poèmes qui dataient de mes débuts, à cette

époque où je lisais les surréalistes. Un bon nombre d’entre eux étaient mes idoles durant mon adolescence.

Le poète fut accompagné par un contrebassiste. Il récita d’autres poèmes qui avaient pour thème la nature dans ce qu’elle a de beau et d’effrayant. Je remarquai que certaines personnes étaient passionnées, tandis que d’autres étaient plus au moins réceptives. Je faisais partie du deuxième groupe. Je n’étais aucunement ému, mais plutôt blessé.

Je compris que cela touchait mon orgueil. Je n’avais pas perdu toute vanité.

En fin de compte, cette soirée me rendit très anxieux et je dus quitter la salle avant la fin. J’avais la gorge serrée et, pour soulager mon malaise; je m’imbibai d’alcool toute la nuit. Il n’y eut pas de question. Il n’y eut pas de réponse pour expliquer cet événement. Cependant, il y eut une apocalypse matinale quand les effets de l’alcool se sont fait ressentir à mon réveil.

FRANÇOIS GAGNON

Michel Yacoub

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome

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LA QUÊTE

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Une quête À vous, ceux que j’ai connus si heureux Qui avez été terre d’accueil en ce temps Vous battant fiévreusement pour être heureux Que de nostalgie de tous ces temps de printemps Comment vous dire, comment se dire Tous ces temps basculant en d’autres temps De pire en mieux, de mieux en pire Espérant d’autres temps de printemps Que de rumeurs nous brisent et se meurent Mélancolie de vie resplendissant de printemps Mon humeur, votre humeur, se fanent et se meurent Goût repris à la vie, vingt ans en ce printemps Presque mort et pourtant émotion de vie Je vous confie mes déboires remplis d’espoir Tous ces ressentis m’ont pris toute cette vie Cette mort à ces printemps permet désespoir Renaissance en la confiance, mes larmes sont sèches Spirituel bouscule et passe devant, derrière, matériel Émotionnel fais fi de matériel, mes larmes se dessèchent Larmes d’enfant, larmes de vingt ans, naissance spirituelle

photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

À vous, souvenir de printemps, presque mort et pourtant vivant Merci de ce temps

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LA QUÊTE

SYLVAIN ROUILLARD

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Merci À TOUS NOS PRÉCIEUX PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR • Centraide PARTENAIRES ARGENT • Centrale des syndicats du Québec (CSQ) • CKRL FM 89,1 • Impressions Stampa • Intermarché St-Jean • Relais La Chaumine • Services 211

RÉPONSES LA LANGUE DANS SA POCHE RÉPONSES PARLER POUR PARLER 1. C. « Le travail c’est la santé » est une chanson composée et interprétée par Henri Salvador, sur des paroles de Maurice Pon. Le texte du premier paragraphe est le suivant : « Le travail c’est la santé \ Rien faire c’est la conserver \ Les prisonniers du boulot \ N’font pas de vieux os. » 2. Faux. En dehors du Canada et des États-Unis, et principalement en Europe, c’est la journée internationale des travailleurs, célébrée le 1er mai, qui retient l’attention.

3. Un travail bénédictin est un travail qui exige beaucoup de patience et de soins.

4. CGT : Confédération générale du travail. CTC : Congrès du travail du Canada; FTQ : Fédération des travailleurs du Québec. OIT : Organisation internationale du travail.

TUA : Travailleurs unis de l’automobile.

5. La ministre responsable du Travail est Dominique Vien. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail ainsi que le Tribunal administratif du travail font partie des organisations qui relèvent de son autorité.

6. B. Cette expression remonte au Moyen Âge, au début de la réglementation des métiers et des corporations. Il était alors interdit aux patrons de faire travailler leurs employés après le coucher du soleil. Certains maîtres peu scrupuleux n’hésitaient pas à faire travailler leurs ouvriers illégalement, une fois la nuit tombée, à la lueur de bougies et de torches.

7. Un bourreau de travail.

8. Ce héros est Hercule (aussi appelé Héraclès), l’un des héros les plus célèbres de la mythologie grecque.

9. AAEILRS : salaire. ACEGHMO : chômage. AEGORUV : ouvrage. AEHIORR : horaire.

5- Pelouse. « L’argent est le ____ de la guerre. ». Domaine où quelqu’un est maître. Lutin.

DEILMOP : diplôme.

Réseau de télévision privé du Québec.

10. La travailleuse estvive un àpetit meuble, une table à ouvrage travaux dames.

6- Réponse une attaque.

Dépecer les animaux morts. pour Actionles de faire appelde à quelqu’un.

7- Recueil de cartes géographiques. Fonction dont la durée est de sept ans. Habitent la ville de Tunis.

RÉPONSE Y a-t-il une différence entre second et deuxième ?

PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Croissance Travail

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

8- Interdiction légale. Cétacé des mers arctiques. Jour de la semaine.

L’un et l’autre de ces adjectifs signifient : « qui suit le premier ». Certains puristes considèrent que 9- La Mecque du cinéma. Commencement. Équipement qui permet au plongeur d’effectuer l’on doit employer « deuxième » lorsque le nombre des objets dépasse deux et « second » lorsqu’il un saut. n’y en a que deux. Dans cette optique, second et deuxième auraient des sens différents, « second » signifiant 10« deuxième et dernier ». Mais cette règle suscite la controverse ; elle est jugée arbitraire Charmeur (LEEROJUN).

Chanson douce et tendre.

Serein, radieux. par de nombreux grammairiens.

SOLUTION LE JEU DE LA QUÊTE

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• Le Bal du Lézard

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• Maison Revivre

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PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM

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• Yves Boissinot • Claude Gallichan

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Ressources Références communautaires Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches et de la MRC de la Haute-Yamaska.

Tél. : 2-1-1 Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est, Québec Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou le 1-888-881-7192 Centre femmes aux trois A Pour la réorganisations sociale 270, 5e rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Le Cœur à lire 177, 71e rue Est, Québec Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com

Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Entraide Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 523-1731 Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 armeedusalut.ca/quebec Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com

La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots

P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org

Détresse psychologique

Soupe populaire

Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com

Café rencontre Centre-Ville 796, rue St-Joseph Est, Québec(Déjeuner et dîner) Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

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LA QUÊTE

Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 Santé mentale Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157 Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org TOXICOMANIE Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-SIDA MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

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SANTÉ MENTALE

TRAVAILLER, C’EST TROP DUR (bis) !

Me voilà dans un joli jardin en Asie. L’artiste avec lequel j'étais m’offrait en quelque sorte de vivre un programme d’économie sociale. Mis à part toutes les jolies matinées à cuisiner à la maison, je pouvais librement travailler à l’aider dans ses affaires artistiques. C’était bien amusant pour moi, qui avais une petite formation universitaire en histoire de l’art.

vêtir ou à me nourrir, et la psychiatrie me fait grossir et perdre ma vie, pendant que les voyous me charcutant et me seringuant etc. m’empêchent d’être heureuse et active, et de porter mes jolis vêtements. Je suis obligée de donner et de faire du bénévolat sans rémunération.

La marche des femmes, Du pain et des roses (1995), était une belle initiative et a donné lieu à du financement pour des programmes d’économie sociale et à la première Marche mondiale des femmes. Mais je suis profondément déçue de ce pays qui m’accuse de maladie mentale et m’abuse sans jamais me protéger des voyous.

J’aimerais cependant vous aviser d’un manque de vaillance au Québec. En 20 ans de psychiatrie, je n’ai jamais été avisée d’aucun programme d’économie sociale ou de possibilité de logement subventionné. J’ai eu l’occasion de faire du bénévolat à l’Association canadienne pour la santé mentale, au centre Jacques Cartier et au journal La Quête. Aujourd’hui il m’est impossible de consacrer 20 heures par semaine à un petit boulot pour 100 $ par mois (!!!).

photo: Floriane

Moi qui marchais si joliment et souvent pour ma santé, qui m’a été volée. Je recommande donc à la société et au système de santé d’édiLa psychiatrie, ma famille et les artistes ter un mignon petit guide pour n’ont nullement reconnu que j’étais saules psychiatrisés, et de reconnaître Floriane en Asie avant qu'elle ne soit chimivagement abusée mentalement et physi- fiée par la psychiatrie d’ici. certaines formes de criminalité très quement. Il m’est impossible de marcher vulgaires et inhumaines au sein ou de rester debout très longtemps. Des voyous me tra- de votre communauté qui ne les voit nullement comme fiquent, « me seringuent » abusivement et me torturent réelles. Cela m’éviterait de devenir une grosse handicamentalement…. Mon corps me fait mal, mon esprit pée torturée ne pouvant plus faire ni son joli ménage ni souffre et je suis épuisée chimiquement. Le système de l’amour... santé invoque des problèmes d’arthrose, ce qui est faux.

On ne me protège nullement en société, et les gens ne FLORIANE, L’ANGE DE LA VÉRITÉ !!! m’aident psychologiquement que très peu.

L’« aide sociale » me réclame le peu d’argent que ma famille m’octroyait occasionnellement pour m’aider à me

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N.B. On interprète et analyse jamais avec justesse ma personne sur le plan physique et mental, Tous les vrais facteurs qui me causent des problèmes sont toujours occultés de mon histoire.

LA QUÊTE

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SANTÉ MENTALE

SORTIR DE LA NOIRCEUR Je profite de la semaine de la santé mentale pour souligner que personne n'est à l'abri. Il faut garder espoir, et faire confiance aux avancées dans le domaine de la recherche médicale, pour se rétablir après plusieurs années de noirceur, pour voir enfin la lumière au bout du tunnel.

Heureusement, beaucoup d'organismes sont là pour offrir des ressources, de l'écoute et l'aide adéquate. _________________________ Je me souviens. J'étais dans l'obscurité. J'avais de la difficulté à voir la réalité, à me réaliser. Perdue dans mes pensées, je n'avais qu'une idée en tête : de voir le jour, un jour !

Je pouvais être dérangeante. Très affectée par mes problèmes de santé, j'étais malcommode, instable, irresponsable. Je n'avais pas d'identité, aucune confiance en moi, et je me cherchais à travers les autres. J'étais suicidaire... mais je ne lâchais pas, je faisais face à la vie, je savais que je devais foncer...

Je me suis pris en main. J'ai trouvé deux emplois à temps partiel, un en télémarketing, l'autre comme serveuse. J'ai eu un enfant, me suis mariée... mais à cause de la maladie, mon mari a demandé le divorce et j'ai perdu la garde de ma fille. Je retombe dans la noirceur de la schizophrénie.

Long, long rétablissement...

Encore une fois, je me retrousse les manches. Je vais faire du bénévolat à l'organisme Croissance Travail. Puis grâce à un programme, je travaille à l'organisme Osmose.

Ensuite, j'ai intégré le Pavois qui me donne l'occasion d'écrire. Je fais de la poésie et rédige mon autobiographie.

Je les remercie de pouvoir me réaliser ainsi, en me guidant dans les avenues de mes talents. Je participe aussi au Club musical du Café le Globe... Mais ça ne va pas toujours bien, car j'ai encore des comportements à modifier : des problèmes de lucidité et des difficultés avec les responsabilités... il n'y a pas si longtemps encore, j'ai dû corriger mes façons de faire. Quand je pense à ça, j'ai un peu honte.

Heureusement, on me donne la chance de me reprendre.

Aujourd'hui, je peux me réaliser dans la réalité : ce n'est pas facile. J'ai retrouvé mon identité, je suis plus stable, plus confiante, plus responsable et un peu plus épanouie.

Je veux réaliser ma vie de femme.

La vie me semble plus lumineuse, plus belle et il y a toujours l'espoir !

Nous sommes des personnes avant tout Aujourd'hui, c'est moins tabou Allons jusqu'au bout !

LILY

Hébergement

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LA QUÊTE

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L'ESPOIR

AU CUBE

RENCONTRES INATTENDUES À L’ISLE-AUX-GRUES

Michel, un de mes meilleurs amis, m’avait alors avisé que, dans la région de Montmagny, l’Office du tourisme de la Côte-du-Sud cherchait des personnes compétentes pour s’occuper du développement touristique de certaines parties du territoire. Malgré un « trou » d’un an dans mon curriculum vitae et une confiance effritée, je fonce afin de voir comment je me sentirais dans pareille situation. Je suis convoqué pour une entrevue et je m’y sens totalement en contrôle. On me rappelle quelques jours plus tard pour m’apprendre que j’ai été sélectionné et que l’on aimerait m’envoyer travailler à L’Isle-aux-Grues.

Je n’avais jamais visité cette île. En fait, je ne savais même pas qu’environ 150 insulaires y vivaient. Par une très belle journée de juin, je prends le traversier, le Grue-des-Îles, qui m’amène à bon port tout en faisant défiler devant moi quelques habitations de Grosse-Île, lieu important de l’histoire du Québec. Un grand héron vient me saluer avant que j’atteigne le débarcadère pour rejoindre le quai de l’endroit. En empruntant la route du Quai du sud vers le nord, je vois apparaître graduellement les caps de Charlevoix, de nombreuses petites îles, le mont Sainte-Anne, le cap Tourmente et, bien sûr, le fleuve. C’était fabuleux !

J’apprivoise les lieux, les nombreux touristes et surtout les Gruois et les Gruoises. Je fais aussi la connaissance d’une jolie femme. Fabienne est maître de poste comme dans le film La grande séduction. Elle dégage une énergie telle qu’elle devient irrésistible. La femme qui venait de MAI 2017

passer 40 ans sur l’île et l’homme de la ville qui venait de passer par la psychiatrie et qui s’était pris en mains allaient-ils continuer cette aventure ensemble ? Avant d’aller plus loin, par souci de transparence, je tends à Fabienne cet ouvrage écrit par un couple du Nouveau-Brunswick, Les hauts et les bas de la maniaco-dépression, qui m’avait considérablement éclairé à l’époque, afin qu’elle puisse comprendre ce qui m’amenait sur son île. Elle me revient quelques jours plus tard en me disant avec assurance : « Moi, ça ne me fait pas peur! » Elle prend alors le temps d’ajouter en me regardant droit dans les yeux : « Tu sais Richard, je vis avec un père qui souffre d’un diabète très sévère. Il est amputé d’une jambe et du pied de l’autre jambe.

De plus, il porte un sac, car il a développé un cancer du côlon. Si tu veux rencontrer une personne qui aime la vie, qui ose et qui fonce, je t’invite à rencontrer mon père. » illustration: Vigno

Depuis une vingtaine d’années, j’ai le privilège d’aller passer plusieurs jours par année à L’Isle-aux-Grues. Je me rappelle la première fois, en 1997, où j’y ai mis les pieds.

Je sortais à peine d’un épisode abracadabrant de trouble bipolaire qui m’avait fait passer par les hauts de la manie et de la psychose jusqu’au fond du puits de la dépression. Épisode que j’ai même revisité en deux autres occasions... et tout cela dans la même année. Qu’est-ce que l’avenir me réservait ?

Fabienne me fait rencontrer ses parents, Pauline et Guy, dans un environnement abondant d’innombrables fleurs de couleurs variées. Guy devient alors mon plus grand modèle de vie. Il me fait prendre conscience que mes souffrances s’inscrivent dans un ensemble d’épreuves vécues sous différentes formes par un très grand nombre de personnes. Lui-même travaillait le bois (de l’art naïf) dès qu’il avait un instant. Je me souviens de plusieurs randonnées en voiture avec lui : nous allions prendre un verre à la pointe de l’île en contemplant les paysages. Il est décédé chez lui il y a 12 ans, pendant la migration des oies. Entouré des siens, il nous a fait vivre un moment spirituel très fort.

Aujourd’hui, je lui parle souvent, car je sais que son esprit est toujours là. Même sous la douche, je lui adresse la parole. Ne le dites pas à personne, je ne voudrais pas me retrouver… en psychiatrie !

LA QUÊTE

RICHARD LANGLOIS

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SANTÉ MENTALE

REGARD Je travaille dans un organisme qui vient en aide aux personnes aux prises avec un problème de santé mentale.

Quand je tente d’expliquer à un néophyte du communautaire ou de la relation d’aide, ce que je fais dans la vie, deux réactions surviennent.

Il y a ceux qui n’y voient que bavardage, baliverne et lambinage. Ils croient que mes actions sont un peu futiles et qu'elles ne mènent à pas grand chose : comme si mon travail consistait à occuper ou à divertir, un peu comme dans une garderie.

Et il y a ceux qui n’y voient qu’impuissance, médiocrité et misérabilisme. Ils pensent que j’évolue dans un tel climat de lourdeur et que « ça doit donc être difficile » d’avoir toujours les deux mains plongées jusqu’aux coudes dans les problèmes des autres.

Je souhaite ici, leur partager ce que mes yeux voient réellement.

Je vois des personnes qui souffrent, des corps affaiblis et des visages tourmentés.

Je vois des personnes abîmées par le temps et la vie.

Je vois des personnes usées, comme une fleur qui se fane, comme un ruisseau qui se tarit.

Je vois des personnes essoufflées, morcelées, isolées et déroutées.

Je veux témoigner de ma désolation devant ces vécus empreints de souffrance, de déchirement et de violence.

Je veux témoigner de mon indignation face aux situations d’injustice et d’exclusion subies.

Je veux témoigner de mon embarras à l’égard de tous les soignants qui les médicamentent avant d’écouter.

Je veux témoigner de ma déception devant une société qui n’est toujours pas en mesure de protéger les personnes les plus vulnérables.

Je veux, encore plus, souligner mon humilité devant la grandeur et la dignité que je vois dans les yeux de ces personnes.

Je veux partager mon admiration face à leur force, leur résilience et leur ingéniosité.

Je veux partager mon émerveillement devant cette beauté insolite, anachronique et insaisissable que peu de gens prennent la peine de regarder.

Je veux partager mon engouement devant leur créativité sans bornes, devant leur désir avide de liberté et d’autodétermination.

Pouvez-vous voir des histoires sans début ni fin, sans fil conducteur, des voix qui parlent sans qu’on puisse les entendre, des tourments insoutenables et sans issue ?

Pouvez-vous voir un sourire dans un océan de chagrin, une lueur d’espoir dans une nuit noire, une astuce novatrice facilitant l’accès aux méandres d’un système hostile à tous les « inclassables » ?

Pouvez-vous voir une existence complètement antinomique, debout, droite et intraitable ?

Pouvez-vous voir une silhouette, une posture, une expression, un froncement imperceptible de sourcils et comprendre ?

Dans mon travail, je suis constamment sollicitée par cette dualité : la dignité et la souffrance.

Le beau et le laid coexistent dans la même personne, le même regard et le même mot.

L’humanité entière affiche son lot de paradoxes et d’incohérences.

Mais nulle part ailleurs, je ne les retrouve avec autant d’intensité, de véhémence, de proximité et d’intransigeance.

Je vois des personnes qui luttent, qui résistent, qui contestent et qui cherchent des repères.

Je vois des personnes tenter l’impossible pour être reconnues, pour avoir une place et pour exister.

Je vois des personnes qui s’emparent avidement de chaque fragment de douceur et de toutes parcelles de bienveillance.

Je vois des personnes uniques et authentiques, qui n’appartiennent qu’à elles-mêmes.

ARIANE GIROUX

RELAIS LA CHAUMINE Ressource alternative en santé mentale Lundi au vendredi 18:00 à 22:00 850, 3e avenue, Limoilou Tél.: 418-529-4064

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LA QUÊTE

MAI 2017

SANTÉ MENTALE

LE TEMPS QU’IL FAIT

1

2016-06-09

15:18

Illustration: Line Simard

Pub-CKRL_Quete_201605_B.pdf

C

Hier, c’était l’orage. Il ventait à écorner les bœufs. J’ai dû travailler ferme toute la journée pour empêcher la maison de s’envoler comme dans le magicien d’Oz. Même les fondations étaient en danger. Il fallait se dépêcher de rentrer le linge étendu sur la corde. Après des éclairs et le tonnerre qui n’en finissait plus de gronder, la pluie s’est abattue, démentielle. Elle a tout lavé.

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

RADIO 89,1

Aujourd’hui, le beau temps est revenu. L’air est cristallin.

Je m’assois sur un banc et j’écoute simplement mon cœur battre. La mer est retournée au large, et seuls quelques nuages témoignent encore de la fureur passée. J’écris quelques lignes.

En après-midi, des amis viennent me rejoindre. Nous devisons de choses et d’autres. Une grande paix nous envahit depuis que nous savons que nous pouvons résister au pire des orages. Il y aura d’autres orages, mais nous sommes parés.

Surtout, nous croyons.

BERNARD ST-ONGE

GAZOUILLIS À SONGER

La lumière La lumière fesse, la lumière blesse, puis elle caresse, une fois accoutumé…

WEB WWW.CKRL.QC.CA MAI 2017

LA QUÊTE

31

4$ Le magazine de rue de Québec

No 194 Mai 2017

Ensemble, derrière ce décor, nous multiplions les possibilités.

Nous tous, ici

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Merci à nos organismes et aux utilisateurs de leurs services d’avoir généreusement participé à cette publicité.

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2015-07-15 13:55