La quete numero 190 decembre 16 janvier 17w

4$ Le magazine de rue de Québec

No 190 Décembre 2016 - Janvier 2017

TEMPS

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• Autre culture, autre temps • À la recherche du temps gagné • De la planète des singes à ARQ • C’était en 2001

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SOMMAIRE DOSSIER

POUR LE PLAISIR DE LIRE

TEMPS 07

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Autre culture, autre temps À la recherche du temps gagné

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De La planète des singes à ARQ

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C’était en 2001

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L’expression du temps

montage photo : Karyne Ouellet

10-11 Ode au moment

présent. Vraiment ?

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Objets d’hier : passion d’aujourd’hui

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Le cercle de la Vie

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Le temps qui passe...

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Les bas et les hauts de Roch

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Crier avant d’mourir

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Revivre

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Flocons de poésie

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Ce monde

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Ouvre ton cœur

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Départ

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Indélébile

photo : Catherine Boucher

Le temps d’un père Noël

22

CHRONIQUES 06

« J’ai pas le temps ! »

34

Histoires de vent et de temps qui passe

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

LA QUÊTE

JEUX 19

Le jeu de La Quête

20-21 La langue dans

sa poche

03

PAGE COUVERTURE Composition de l'image et Conception graphique: Karyne Ouellet

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rue !par des Vends le magazine La Quête

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

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ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette COORDONNATRICE Francine Chatigny RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël CHRONIQUEURS Martine Corrivault et Claude Cossette JOURNALISTES Catherine Boucher, Cécilia Foissard, Marie-Michèle Genest, Anne-Sophie Maltais, Laura Meuret, Malika Schneider et Audrey-Maude Vézina AUTEURS Michel Bonnelly, Philippe Bouchard, Cœur à lire, Isabelle Drolet, Gaétan Duval, Roch Falardeau, Floriane, François Gagnon, Marc-Émile Vigneault, et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin et Ginette Pépin RÉVISEURS Benoit Arsenault et Véronique Hardy GRAPHISTE Karyne Ouellet IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418-681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

MOT DE LA COORDO

TEMPS « Ô temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices, Suspendez votre cours !

Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! » ~ Lamartine

Début novembre, quelques jours à peine suffisent aux commerçants pour remplacer la vilaine sorcière qui occupait leur vitrine par un joyeux père Noël. Derrière ces décors anodins se cache la fatidique vérité : l’acceptation sociale du temps linéaire orienté vers un futur assurément (!) meilleur, du moins économiquement parlant. Cette « nouvelle » conception du temps n’est toutefois pas adoptée à l’échelle mondiale, comme l’indique l’anthropologue Sylvie Poirier qu’a rencontré notre journaliste AudreyMaude Vézina.

Ainsi, même si depuis près d’un siècle l’économie impose son temps linéaire, cela ne signifie pas pour autant que l’horloge biologique de tout un chacun y réponde bien. Certains se sentent bousculés par le rythme imposé à l’Occident moderne. Marie-Michèle Genest a pris le temps de réfléchir à cette question.

Pour l’instant, le voyage dans le temps est un fantasme que l’on ne peut assouvir qu’au moyen des œuvres d’auteurs, de scénaristes et de cinéastes qui projettent un fantaisiste futur ou réinventent le passé au gré de leur imagination. Malika Schneider s’est intéressé à ces sciences-fictions.

Pourquoi faire aujourd’hui ce que l’on peut remettre à demain ? Parce

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

que l’on est une personne anxieuse qui craint de ne pas réussir à la hauteur de ses exigences, répondrait Dominique Dubé, psychologue à l’Université Laval. Voilà l’une des facettes de la procrastination, sujet sur lequel s’est penchée Cécilia Foissard.

Anne-Sophie n’aurait jamais cru se retrouver, un jour, dans la peau du personnage de cette ennuyeuse histoire qu’on lui a fait lire alors qu’elle débutait son école primaire. Et pourtant... moins de vingt ans plus tard, bien malgré elle, elle joue le même rôle que ce protagoniste. Comme quoi, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve.

Réalité impalpable, le temps revêt différentes formes quand il est mis en mots. Laura Meuret s’est amusée à décortiquer quelques-unes des expressions « temporelles » courantes à l’aide de Bruno Courbon, professeur au département de langues, linguistiques et traduction de l’Université Laval.

Pour sa part, Catherine Boucher s’est intéressée aux objets qui traversent le temps, ou, plutôt, aux passionnés qui les collectionnent, notamment les proprios du petit commerce de la rue Saint-Joseph qui a été remarqué par la journaliste Ingrid K. William du New York Times lors de son passage à Québec...

POUR LE PLAISIR DE LIRE !

La section Pour le plaisir de lire ! du magazine — ouverte à tous ceux et celles qui ont envie de partager leurs talents ou leurs opinions — proposent chaque fois des textes originaux qui vous plongent dans une panoplie d’univers. Cette édition de décembre-janvier vous invite à partager, entre autres, celui des étudiants en apprentissage de l’écriture à LA QUÊTE

Montage fraphique: Karyne Ouellet

Cette édition de La Quête couvre deux longs mois : une année tire à sa fin... ou débute, selon le moment où vous lisez ce magazine. Cette période transitoire appelle au bilan, à l’introspection, à la réflexion. Réfléchir à sa vie oblige à composer avec la réalité des années qui passent, des mois qui déboulent, des jours qui filent...

L’équipe de La Quête en profite pour vous offrir ce numéro consacré au TEMPS.

l’organisme d’alphabétisation Cœur à lire et celui de Roch, que la vie malmène, mais qui demeure un modèle de persévérance.

LE TEMPS DE DIRE MERCI !

Les camelots nous racontent parfois les anecdotes qui ponctuent leur quotidien. S’ils taisent leur « mauvais coup ! », ils ne prodiguent que de bons mots quand il s’agit de rapporter votre générosité et votre empathie.

Vous êtes réellement signifiants pour eux et faites toute la différence dans leur vie. Pour ça, nous vous disons merci, mille fois merci, d’encourager les camelots de La Quête !

Bonne lecture, FRANCINE CHATIGNY

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« J’AI PAS LE TEMPS ! »

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Le temps n’est pas quelque chose de physique. On prétend le compter, mais on ne peut pas le faire comme avec les dollars. Utilisé ou pas, le temps passé est disparu à jamais.

Aussi, faut-il savoir l’employer judicieusement, au moins pour ce qui est du temps contrôlable, car une grande partie de notre temps est bloqué par les obligations : il faut bien travailler, manger et dormir. Ne reste donc que peu de temps sur lequel nous avons du pouvoir.

CEUX QUI ONT TROP DE TEMPS

Ce jeune frondeur qui achale les passants de la place d’Youville, fanfaronnant devant les patrouilleurs, semble disposer d’un surplus de temps qui s’empile de sa sortie du lit jusqu’au petit matin. Il ne sait plus quoi faire pour le tuer, ce temps. Cette fragile dame qui, à cœur de jour, tourne en rond entre les quatre murs de son deux et demie et qui s’ennuie à mourir. Les drôleries de la radio ne raccourcissent que d’un instant sa plate routine.

Et cette jeune caissière ? À son comptoir désert, elle n’aura bientôt plus de doigts à force de limer interminablement ses ongles. Elle compte les minutes, pendant que le temps s’étire lamentablement.

Ces gens-là disposent de trop de temps.

CEUX QUI MANQUENT DE TEMPS

Puis, il y a ceux qui manquent de temps. Comme cette mère monoparentale qui saute du lit aux petites heures, qui fait déjeuner ses garçons puis, pour pouvoir émerger à temps au bureau, qui les bouscule pour les conduire à la maternelle. Du temps de loisirs, elle ne connaît pas ça.

Charles Philibert-Thiboutot est champion du 1 500 m. Il prévoit tout pour gagner, aussi bien la longueur de ses enjambées que le lissé de ses vêtements. Et il calcule encore davantage le temps qui s’écoule inexorablement, car il sait bien que les derniers centièmes de seconde seront décisifs.

something done, ask a busy person » (si vous voulez que quelque chose se règle, demandez à une personne occupée). Alors, comment une telle personne réussit-elle à accomplir tout ce qu’elle réalise ? Ces maîtres du temps s’appuient sur trois techniques : 1. Identifier son objectif. Beaucoup de gens ne savent pas ce qu’elles veulent : elles veulent beaucoup de choses… un peu — mais aucune intensément. Or, pour réaliser des projets, il faut identifier clairement son objectif, un seul projet pour lequel on est prêt à sacrifier tous les autres.

Pour un temps, en tout cas. Pour parvenir aux Olympiques de 2016, la championne Ariane Fortin de Lévis, a dû choisir : la boxe maintenant, la belle vie plus tard.

2. Travailler durement. Pour produire beaucoup, pour compléter un projet après l’autre, il faut y mettre le temps, en minutes ou en années, selon — et y ajouter toutes ses ressources, en plus. Les grands réalisateurs sont connus pour avoir exigé autant de leurs collaborateurs que d’euxmêmes. Et comme les moines, ils savent éliminer tout ce qui peut les distraire du travail, événements comme personnes.

3. Valoriser le temps. Les maîtres du temps savent que le temps est la seule richesse non renouvelable. Pour eux, chaque minute est précieuse. Ils gèrent leur temps comme un chef des commandos : avec minutie, constance, courage et… effronterie, s’il le faut. Les minutes sont à leurs yeux plus importantes que les conventions sociales, car ils savent que chaque minute épargnée les rapproche d’un projet complété.

Mais, les maîtres du temps sont, par ricochet, également des esclaves du temps, car ils en sont obsédés. Ils sont donc à la fois maîtres et esclaves. Drôles d’énergumènes !

CLAUDE COSSETTE

Ces gens font partie de la cohorte des gens pour qui le temps se ratatine continuellement, qui sont toujours confrontés aux heures qui leur filent entre les doigts, qui se plaignent du temps qui passe trop vite et qui répondent à chaque demande : « Je peux pas. J’ai pas le temps ! » Pour ces personnes, le temps est une donnée très volatile.

LES MAÎTRES DU TEMPS

Ceux qui m’impressionnent le plus sont ces personnes qui semblent avoir toujours le temps de tout faire. Il existe en anglais un proverbe qui les caractérise : « If you want

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

AUTRE CULTURE, AUTRE TEMPS Le temps n’est pas une mesure précise, mais un concept fondamental autour duquel la vie se déroule.

La manière dont il est perçu n’est pas homogène. Chaque culture a sa propre conception du temps.

Elle n’est pas explicite, mais elle est acceptée le plus souvent de manière non consciente, par l’ensemble de la population. Il y a trois principaux types de temporalité, le temps linéaire, le temps cyclique et le temps plié.

TEMPS LINÉAIRE

Cette conception est particulière aux sociétés occidentales modernes. Le temps est mesurable, unidirectionnel et abstrait. Il fait intervenir le concept de ligne du temps et l’idée du progrès. En effet, cette temporalité considère que la société va toujours vers le mieux, du simple au complexe.

l’avant puisqu’on pense aller vers le meilleur », précise Mme Poirier.

TEMPS CYCLIQUE

Ce type de conception est encore très présent dans le monde malgré la prédominance du temps linéaire. La plupart des sociétés non occidentales

Les temporalités cycliques ont un lien avec l’espace, contrairement à la temporalité linéaire qui se définit indépendamment de l’espace.

Ce temps linéaire a été structuré autour des besoins économiques. « Le système capitaliste avait besoin de cette notion de temps linéaire, abstrait, extérieur à l’humain et indépendant de tout cycle naturel pour répondre à des besoins économiques. » explique Sylvie Poirier, directrice du département d’anthropologie de l’Université Laval.

Le travail rémunéré découle d’une conception du temps linéaire. « Les sociétés modernes capitalistes ont dû rompre avec les cycles naturels et ont dû inventer un temps essentiellement laïc, où il n’y a plus d’ancêtres, de divinités, ni d’esprits », poursuit Mme Poirier.

photo: Archives Web

TEMPS PLIÉ

adhèrent à la notion temporelle cyclique. Les sociétés paysannes telles que l’Inde et la Chine, ainsi que les mondes autochtones y sont aussi portés. Il y a un concept de récurrence derrière cette conception, que ce soit celle des saisons ou celle du jour et de la nuit. « La relation aux ancêtres, aux parents défunts, aux esprits et aux divinités reste présente dans leur conception du monde », explique Sylvie Poirier. Dans la perception cyclique, il y a un accord avec les cycles naturels.

Cette conception linéaire du temps semble normale pour un membre de ces sociétés modernes, mais ce n’est pas le cas pour une personne d’une autre culture. « Avec la mondialisation, on impose ce temps aux autres Le rapport entre le passé, le présent cultures et elles doivent faire des et le futur diffère du temps linéaire. efforts pour s’adapDans le temps cyter et l’insérer dans « Le système capitaliste clique, les trois noleur mode de vie », avait besoin de cette tions s’entremêlent. ajoute-t-elle. notion de temps linéaire, Le passé est toujours [...] pour répondre à des dans le présent et Le temps linéaire disbesoins économiques. » il informe celui-ci. tingue nettement le passé, le présent et le ~ Sylvie Poirier Pour cette conception temporelle, le futur. Le passé va être honoré par l’histoire, mais il ne fait futur n’est pas synonyme de meilleur, pas partie intégrante de la société. Le il est plutôt incertain. Dans quelquesprésent se retrouve dans les secondes unes de ces sociétés, cette incertitude qui passent, mais il y a un regard vers face à l’avenir a mené à l’élaborale futur. « Il devient une fuite vers tion de techniques divinatoires. « Le DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

symbole premier des temporalités cycliques, c’est la roue, c’est-à-dire l’idée que les choses reviennent. Ça ne veut pas dire que ces sociétés ne conçoivent pas le changement ou la transformation, mais ceux-ci surviennent à l'intérieur des cycles récurrents », précise Mme Poirier.

LA QUÊTE

Ce type de temporalité, présent chez les Aborigènes australiens étudiés par Mme Poirier, priorise l’espace avant le temps. Les lieux sont premiers. « Le passé, le présent et le futur se télescopent. Ce qui était avant, ce qui est maintenant et ce qui est va advenir s’informent mutuellement », explique l’anthropologue.

Les sociétés dans ce type de temporalité sont toujours dans le présent, elles ne se soucient pas de l’avenir, mais choisissent plutôt de se laisser surprendre. « Le présent porte en lui l’héritage de tout ce qui a précédé et le potentiel de tout ce qui est à venir », ajoute-t-elle.

AUDREY-MAUDE VÉZINA

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À LA RECHERCHE DU TEMPS GAGNÉ Tout le monde connaît l’adage « le temps, c’est de l’argent ». Mais serait-il plus approprié, de nos jours, d’évoquer le contraire ? À l’heure où tout est monnayable, même le temps, qui est à la fois fatalité et justice universelle, se soumet aux règles de l’économie de marché. Gagner de l’argent, donc, c’est gagner du temps.

Il suffit évidemment de faire de bons placements. Recevoir un salaire décent, c’est se permettre de prendre sa retraite à un âge raisonnable, de travailler quelques heures en moins par semaine, de payer quelqu’un pour faire le ménage ou la cuisine à notre place. Quand on a le luxe d’ignorer la date de notre jour de paie et de ne pas soumettre notre cerveau à des centaines de calculs par mois simplement pour pouvoir subvenir à nos besoins essentiels, c’est se libérer d’un énorme stress. Et c’est connu, le stress n’est pas bon pour la santé ! Cela dit, les pauvres vivent en général moins longtemps que les riches. L’espérance de vie des citoyens d’une même ville peut varier jusqu’à 10 ans, selon le quartier qu’ils habitent. À l’échelle mondiale, l’écart est encore plus flagrant ; les Sierra-Léonais vivent en moyenne 30 ans de moins que les Japonais ou les Norvégiens.

Mais gain d’argent ne rime pas nécessairement avec gain de temps. C’est bien le paradoxe du YOLO (You only live once/on ne vit qu’une fois) un terme décriant cette urgence de vivre qui nous pousse à accomplir des choses normalement déraisonnables sous prétexte que notre existence peut s’arrêter à tout moment. Ce credo de la génération des « milléniaux » sert bien l’idéologie néolibérale et les agences publicitaires qui n’hésitent pas à l’utiliser à outrance. Puisque nos horaires sont surchargés, que le travail occupe une place prépondérante dans notre existence, l’achat de produits de consommation — souvent inutiles — sert trop souvent de récompense ou de soupape à notre rythme de vie effréné. Mais ces nombreuses « bébelles » payables en 36 versements ont un réel coût sur notre

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qualité de vie, nous contraignant ainsi à travailler davantage et faisant de nous des ouroboros, des serpents qui se mordent la queue, endettés pour l’éternité.

PRISONNIERS DU TEMPS

« Dire le temps a rimé avec diriger les gens », écrit Carl Honoré dans son livre Éloge de la lenteur. En effet, la gestion du temps semble intimement liée au concept de liberté. Ce n’est pas sans raison que les prisonniers font du temps. Entre quatre murs, l’horaire des détenus est réglé au quart de tour.

Ils se lèvent, mangent, et vont dormir à l’heure qu’on leur dicte. Perdre la liberté de gérer son temps personnel, c’est donc un peu perdre le contrôle sur sa vie. Comme le stipule l’auteur, « dès que nous commençons à découper le temps, les rôles s’inversent et c’est le temps qui prend le dessus.

Nous devenons esclaves de notre emploi du temps ; les horaires nous donnent des délais à respecter, et ces délais, par leur essence même, nous donnent des raisons de nous presser ». En ce sens, n’avons-nous pas bâti nous-mêmes une sorte de prison qui nous empêche de jouir complètement de notre liberté ?

Même nos moments de loisir sont chronométrés. Quoi de plus paradoxal que d’arriver totalement essoufflé à un cours de yoga, ou de compresser notre horaire pour accomplir toutes ces activités censées nous détendre ? On est même tenté de reproduire la cadence rapide de notre quotidien en voyage. Ayant une ou deux semaines de liberté par année, on ne peut pas nous blâmer de vouloir être efficients. Aussitôt arrivé devant une attraction, aussitôt reparti, le temps d’un rapide égoportrait. Oubliant de vivre le moment présent, de regarder le paysage sans filtre et sans écran. D’ailleurs, il n’est pas étonnant de retrouver dans les journaux des articles de voyage qui proposent des visites de villes du monde en 48 heures seulement, suggérant même au lecteur un horaire de la journée prédéfini. Adieu, spontanéité !

LA QUÊTE

RALENTIR, SYNONYME DE PARESSE

Malheureusement, c’est souvent lors de courts moments de lucidité que nous prenons conscience des heures qui s’égrènent sans notre consentement. « Le temps est la chose la plus précieuse que l’homme puis-se gaspiller, » écrivait le mystérieux Thuesday Lobsang Rampa. Mais que signifie le gaspillage de temps, à l’ère où tout se déroule à la vitesse grand V ?

Serait-ce la lenteur, le fait de ne parfois rien faire ? Car la vitesse est un gage de réussite et la lenteur est bien souvent synonyme de paresse. De nos jours, les gens qui ont un rythme naturellement lent sont considérés comme des extra-terrestres, voire des mésadaptés sociaux. Combien sontils à renier leur rythme biologique pour s’accorder à celui de la société ?

Les personnes qui se doivent de toujours être occupées suscitent l’admiration. Affirmer lors d’une entrevue d’embauche qu’on aime prendre son temps engendrerait un véritable suicide professionnel. Les tortues ontelles autant leur place sur terre que les lièvres ? Espérons qu’il existe encore quelques humains pour croire que le dicton de Jean de la Fontaine est toujours d'actualité, 350 ans plus tard : « rien ne sert de courir, il suffit de partir à point. » MARIE-MICHÈLE GENEST

SUGGESTIONS DE LECTURE

· Éloge de la lenteur et Lenteur, mode d’emploi de Carl Honoré · Le culte de l’urgence de Nicole Aubert · L’art presque perdu de ne rien faire de Dany Laferrière · Comment ne rien faire de Guy Delisle · La lenteur de Milan Kundera

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

DE LA PLANÈTE DES SINGES À ARQ C’est à partir de la naissance du cinéma en 1895 que la matérialisation du concept de « voyage dans le temps » a été rendue possible. La manipulation du temps et de l’espace a pu se développer grâce au 7e art.

AU-DELÀ DU 7E ART

photo: Archives Web

Bien sûr, le « voyage dans le temps » est un thème abordé depuis longtemps dans la littérature. Hormis le domaine littéraire et celui du cinéma, le voyage dans le temps se retrouve sous plusieurs formes : les bandes dessinées ainsi que les jeux vidéo.

Le voyage dans le temps, c’est « le pouvoir de se transporter d’un espace-temps à un autre », explique André Caron, professeur de cinéma au cégep Garneau. Il précise que le jeu avec la notion du temps et de l’espace grâce au montage « permet d’expérimenter des choses qui ne sont pas accessibles dans la vie. » Ce professionnel du milieu du cinéma n’hésite pas à mentionner que « c’est un genre intéressant, mais qui n’est jamais assez développé ». « Ce qui rend le voyage dans le temps pertinent, dans le cadre d’une production cinématographique, c’est l’enjeu de ce déplacement temporel. En effet, la plupart de ces films proposent des quêtes dans le passé, dont l’objectif est d’empêcher un évènement catastrophique de survenir. Nous avons tous vécu des moments désagréables au cours de notre vie. Détenir le pouvoir exceptionnel d’effacer ces situations est donc une fantaisie qui fascine l’auditoire », explique Édouard Dufour, un passionné de cinéma.

LA SCIENCE MISE DE CÔTÉ

André Caron précise « que, très souvent, les œuvres cinématographiques qui traitent du voyage dans le temps ne tiennent pas compte de

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

la science. » M. Caron note d’ailleurs qu’il est très difficile de pouvoir intégrer la science et de la respecter dans son entièreté. Ce sont des investissements financiers énormes qui sont nécessaires à la réussite d’un film de science-fiction.

Peu de films traitent à la fois du temps et de l’espace-temps. Cette notion est rarement abordée, et par le fait même, approfondie. André Caron précise notamment que, pour rendre le voyage dans le temps réel au sens scientifique, il faut sans cesse calculer. Toutefois, « si tu calcules, tout devient relatif, donc peu concevable », explique M. Caron.

Le réalisateur du film Interstellaire, Christopher Nolan, a tenu compte de cette notion scientifique avec la présence du trou de verre (trou blanc) qui passe proche du trou noir. Dans cette œuvre cinématographique sortie en 2014, le voyage dans le temps se compare à une sorte de bond dans le temps qui ne laisse pas place à un retour dans le passé.

Mark Twain est l’un des premiers écrivains à avoir utilisé le concept du voyage dans le temps dans ses œuvres littéraires. Nous retrouvons également ce concept au sein des ouvrages écrits par Thomas More, William Maurice, Isaac Asimov, H.G. Wells, ou, plus récemment, Diana Gabaldon.

MALIKA SCHNEIDER

LES VOYAGES DANS LE TEMPS AU CINÉMA

• La planète des singes (1968) • Terminator (1984) • L’Armée des douze singes (1995) • L’Odyssée de l’espace (2001) • Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (2004) • Star Trek (2009) et Interstellaire (2014) • ARQ (2016)

Le cinéphile, M. Dufour, mentionne que « le concept [de voyage dans le temps] peut être encore plus exploité dans l’optique où les scénaristes n’ont que les frontières de leur imagination comme seule limite. »

LA QUÊTE

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PROCRASTINATION

ODE AU MOMENT PRÉSENT. VRAIMENT ? « Demain, demain, demain ». Ce mot rappelle avec vigueur ce qui peut devenir un boulet au pied pour le commun des mortels : la procrastination. Constamment tout remettre à demain n’est pas sans conséquence. En entrevue à La Quête, Dominique Dubé, psychologue à l’Université Laval explique ce comportement et propose des solutions pour lutter contre celui-ci.

photo: Cécilia Foissard, à Paris

Moment présent oblige, refus des obligations ou encore gage de paresse, tout le monde procrastine à divers degrés. Des factures à payer, des réparations à faire, des papiers administratifs à régler, des choses à trier, jeter... Tant de tâches aussi lourdes que pénibles qui ont davantage tendance à accroître la paresse, plutôt que de la combattre, et ce, au grand dam d’une société de plus en plus poussée vers la performance.

HABITUDE DE VIE OU TROUBLE PSYCHOLOGIQUE ?

La procrastination tend à faire partie LES CAUSES DE LA de la vie quotidienne, et cette vilaine PROCRASTINATION tendance à laquelle on peut trop facilement s’habituer s’accompagne bien Il existe des causes qui favorisent le souvent d’un déni des responsabili- report des tâches à un moment ultétés. Comme l’explique Dominique rieur, selon le psychologue du Centre Dubé, psychologue du Centre d’aide d’aide, même si elles ont tendance à aux étudiants de l’Université Laval, différer d’une personnalité à l’autre. la procrastination est « [l’] habitude Ces causes ont un dénominateur : une certaine négation de reporter inutilement à plus tard commun des responsabilités. « Ce qui résume les tâches. C’est un évitement qui se toutes ces causes-là, c’est l’évitement répète ». Sans être un trouble psychod’une situation, d’une tâche, ou logique ni une pathologie, il s’agit d’une activité qui sont désagréables plutôt d’un type de comportement, consi- « Un individu anxieux pour différentes raisons ». La première dère monsieur Dubé. peut constamment concerne l’anxiété. Un Néanmoins, cette atti- remettre ce qu’il doit individu anxieux peut tude peut rapidement faire à plus tard, car il constamment remettre conduire à une perte de aurait des craintes ce qu’il doit faire à plus contrôle sur la vie quo- dans la réalisation de tard, car il aurait des tidienne et devenir un sa tâche » craintes dans la réalisavéritable fléau. « Ça va tion de sa tâche, expli~ Dominique Dubé que Dominique Dubé. avoir des conséquences », explique le psychologue. Il les décline en deux La deuxième cause concerne « le re». Pour niveaux. D’un côté, il y a les consé- fus des exigences d’autrui le psychologue, certaines personnes quences émotives telles que l’anxiété et la culpabilité. De l’autre, il y a les refusent les contraintes imposées. La conséquences concrètes, comme un troisième cause évaluée par le docteur en psychologie est le perfectionnisme. travail de moindre qualité.

Certaines personnes qui ont des standards élevés dans ce qu’elles réalisent

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LA QUÊTE

vont tout faire pour remettre à plus tard, a constaté Dominique Dubé. Il cite à titre d’exemple un étudiant qui doit remettre un texte parfait dès le premier jet. Celui-ci se met une pression telle qu’il va décider de le rendre plus tard.

QUELLES SOLUTIONS ADÉQUATES ?

Dans le cadre de son mandat à l’Université Laval, monsieur Dubé propose certains moyens, composés de deux volets, pour améliorer ce comportement. « Évidemment, il n’y a pas de trucs magiques », ajoute-t-il.

En premier lieu, celui-ci évalue ce qui cause le report des obligations. Il a noté à cet effet les problèmes de motivation, d’anxiété, de dépression ou encore d’orientation scolaire.

En second lieu, le psychologue tente de trouver des solutions pour motiver la personne aux prises avec des problèmes de procrastination. « Il faut développer des stratégies pour favoriser la mise à la tâche […]. L’autre aspect de l’intervention, ce sont des stratégies plus comportementales, par exemple, de gestion du temps ».

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

Selon lui, il est primordial de concilier l’évaluation de l’état de la procrastination avec la mise en œuvre de nouvelles stratégies comportementales qui visent le changement, telles que des échéanciers, des listes de choses à faire... Dans ce sens, il va falloir trouver des solutions pour lutter contre la procrastination et voir si elles fonctionnent. « Il faut travailler les deux volets, c’est-à-dire l’aspect, la façon de voir les tâches, la façon d’anticiper ce que l’on va réaliser puis aussi d’avoir des stratégies de travail efficaces. C’est un mix des deux », illustre le psychologue. Au fil du temps, il analyse si les stratégies proposées seront adéquates.

CÉCILIA FOISSARD

Le Pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle Ici et maintenant. Le corollaire d’un livre, d’une réflexion et d’une vie de méditation. Plus on progresse dans la lecture, plus un sentiment de culpabilité se développe. Chacun d’entre nous n’a de cesse de se remémorer le passé ou de planifier son futur, à tort.

présent est la voie vers l’ataraxie, soit le bonheur et l’épanouissement le plus total. Selon l’auteur, cette échelle temporelle est la seule sur laquelle les hommes peuvent et devraient pleinement se fier, et ce, même en cas d’écueils.

Cet ouvrage relate les travers des hommes aux prises avec des problèmes de stress, d’anxiété, voire de dépression, car ils ne semblent pas capables de profiter de l’instant présent. Ils se réfugient dans un bonheur artificiel bâti sur la nostalgie ou l’espoir.

Non sans défis et multiples remises en cause, chaque personne devrait être en mesure d’atteindre la pleine conscience de son corps et de son esprit. Cela passe inexorablement par le truchement du moment présent, gage d’une existence harmonieuse et remède infaillible contre le déni constant.

A contrario, Eckhart Tolle tend à penser que la pleine satisfaction du

CÉCILIA FOISSARD

De la part des camelots, de l’équipe de La Quête et de l’Archipel d’Entraide Une joyeuse période des Fêtes !

Une année 2017 empreinte de solidarité, d’empathie, de conscience et de respect des différences!

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

LA QUÊTE

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C’ÉTAIT EN 2001 Je venais tout juste de commencer un long parcours qui se terminera d’ici quelques mois, celui de ma scolarité. J’avais six ans et je portais tous les jours mon uniforme : souliers noirs, longs bas, jupe bleu marin et chemise blanche à grands collets. La salle de classe avait une odeur forte, quoiqu’agréable, dont je me souviens encore aujourd’hui. Je me souviens de Mme Stéphanie, ma professeure et de ses longs cheveux frisés, mais aussi de son caractère très dur. On la trouvait sévère, Mme Stéphanie.

Maintenant que j’y repense, sa mission d’enseigner la lecture à une trentaine de petits humains naïfs fraîchement arrivés dans notre monde n’était pas une mince affaire.

Je dois lire des textes au lieu d’écouter un professeur.

Je dois faire mes examens chez moi avec mon ordinateur au lieu de les faire dans une classe.

photo: Archives Web

Je dois poser mes questions sur un forum au lieu de demander à mon voisin de pupitre.

Nostalgie de la classe et du tableau noir...

Pour nous enseigner cette tâche pour le moins complexe, mais ô combien utile, notre enseignante nous faisait lire des textes. Des courts au début et des plus longs au fil des mois.

Je me souviens de la machine qu’on appelait « le professeur » dans l’histoire. Et du personnage, qui ne comprenait rien dans tout ça. Avec raison. Je me rappelle aussi à quel point j’étais jeune, Je me souviens d’un mais, surtout, à quel Je ne le savais pas de ces textes en parpoint le raisonneencore, mais ce texte ticulier. serait une représentation ment que j’ai eu cette journée-là était Le monde dont il de ma vie, quinze ans un raisonnement était question dans plus tard. d’adulte. l’histoire semblait si mort, si froid. Je me rappelle les images Je me rappelle très bien m’être dit bleutées, grises. Je ne le savais pas enque c’était insensé qu’il n’y ait pas core, mais ce texte serait une repréde professeur en chair et en os ni sentation de ma vie, quinze ans plus de vrais élèves. Que les rires, les tard. Un texte futuriste, certes, mais échanges, mais surtout, les apprensi invraisemblable dans ma tête de tissages, se fassent par le biais d’un petite fille que je n’y croyais pas. vulgaire ordinateur sans émotion.

Dans cette histoire, le petit garçon C’était une histoire futuriste, à devait remettre son devoir à une l’époque. grosse machine. Par une petite fente, Pourtant, cette réalité était si proche. assez petite pour recevoir un papier, Depuis que j’ai commencé l’universila machine en question analysait la té, j’ai eu un cours à distance chaque feuille et corrigeait rapidement les session. Jamais je n’aurais cru faire erreurs s’il y en avait. Puis elle la reun cours complet de 45 heures, et ce, mettait au petit garçon, visiblement sans rencontrer mon professeur. attristé par cette solitude technologique.

12

LA QUÊTE

Puis, un soir d’hiver gris et bleu, comme dans l’histoire, ce texte m’est revenu en mémoire. C’est là que j’ai constaté que ce que je lisais dans ce texte quinze ans auparavant, c’était maintenant devenu le portrait quasi exact de ma situation scolaire.

Cette histoire, que je croyais tout droit sortie d’une projection futuriste invraisemblable, constitue ma réalité d’aujourd’hui. La mienne, mais aussi celle de milliers d’étudiants. C’est choquant et troublant à la fois.

Des étudiants qui apprennent devant un ordinateur.

Des étudiants pour qui les mots « feuille » et « crayon » ne sont plus familiers.

Des étudiants sans professeur.

ANNE-SOPHIE MALTAIS

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

L’EXPRESSION DU TEMPS De nombreuses expressions sur le temps sont utilisées chaque jour : « le temps arrange les choses », « le temps c’est de l’argent », « prendre son temps » ou encore « perdre son temps », etc. Mais que nous apprennent ces expressions consacrées au sujet du temps ?

LE TEMPS COMME RESSOURCE

Dans les expressions « perdre son temps » ou « prendre son temps », le professeur remarque que le temps est

LE MOUVEMENT DU TEMPS

UNE DOUBLE TEMPORALITÉ

Le Trésor de la langue française informatisé (TLFI) décrit sur son site Internet le temps comme un « milieu indéfini et homogène dans lequel se situent les êtres et les choses et qui est caractérisé par sa double nature, à la fois continuité et succession. »

envisagé comme « une ressource que l’on se partage, que l’on donne ou que l’on perd, ou bien que l’on gagne.

Le temps est plus solide, considéré plus comme un objet. »

Par ailleurs, M. Courbon souligne le Cette définition met en lumière une fait que, dans l’expression « prendre double temporalité que M. Courson temps », l’emploi du possessif bon tente de déterminer à différents « son » n’est pas anodin puisqu’il exniveaux. D’un côté, il s’agit d’un prime la possession du temps, que temps plus « immatéce soit celui que nous riel en quelque sorte, Dans certaines exavons, celui que nous qui rejoint le temps de pressions le temps voudrions avoir ou cela définition qui nous est « considéré plus lui qui nous manque. paraît comme homo- comme un objet. » gène et, de l’autre, il y Cette solidification du a un temps très maté~ Bruno Courbon temps renvoie ainsi au riel, voire matérialisé, temps matérialisé, celui jusqu’à être circonscrit dans l’espace que nous pouvons percevoir comme bref de quelques minutes, dans les perdu ou gagné. Pour Anthony, étuplages horaires de l’agenda. » diant au baccalauréat en sciences du langage à l’Université Laval, Pour lui, il existerait même une tencette vision semble « s’inscrire dans sion générale entre ces deux tempoune perspective d’optimisation du ralités, entre un temps plus général, temps. » En effet, « ce temps gagné ou « celui de l’agriculteur, des saisons, perdu paraît infinitésimal à l’échelle ce temps dans lequel on évolue et d’une vie, mais paraît plus important un temps qui est découpé, segmendans l’échelle de la succession des té, organisé, utilisé. » Il y a donc une tâches », explique-t-il. tension entre le temps cyclique et ritualisé, c’est-à-dire le temps mar- Nous pouvons donc avoir une vision quant du calendrier, et le temps li- fonctionnelle, voire fonctionnaliste néaire et hyper organisé, à savoir celui du temps, et une vision utilitariste de l’emploi du temps au quotidien. de celui-ci, déclare le professeur. Le DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

temps remplit une fonction, il sert à quelque chose, et, en même temps, il est là pour que nous nous en servions, comme un instrument ou un outil. Le temps se concrétise ainsi par rapport aux choses que nous accomplissons en l’espace d’un temps donné.

En parallèle au temps homogène coexisterait un temps plus fluide, en mouvement, qui dépend de la perception que l’être humain se fait de la période qu’il traverse. « Nous avons l’impression que dans les mauvaises passes le temps se densifie, qu’il est plus difficile de le traverser, que les choses durent plus longtemps », remarque Anthony. Inversement, « nous parlons de mauvaise passe, mais rarement de bonne passe parce nous n’avons pas à en parler, nous acceptons et apprécions », ajoute M. Courbon. photo : Laura Meuret

Sur le plan lexical, dans chacune de ces expressions, le mot « temps » prend une valeur particulière, explique Bruno Courbon, professeur au département de langues, linguistique et traduction de l’Université Laval. Selon lui, nous pouvons retrouver « l’idée de mémoire, de période du passé, de souvenir, comme dans l’expression “ de mon temps ”, ou bien l’idée de représenter le temps comme une ressource avec l’expression “ le temps c’est de l’argent. ” »

LA QUÊTE

Le temps semble également s’accélérer. S’intéressant à ce phénomène, l’étudiant en sciences du langage explique que cette impression est liée à l’utilisation des nouvelles technologies. « Ce que nous faisions en une heure avant peut se faire maintenant en quelques minutes. En diminuant la durée de la tâche, le temps restant peut être employé pour autre chose, mais ce temps-là, disponible, est rempli par des tâches qui n’existaient pas avant. » Le professeur donne en exemple l’échange d’une grande quantité de messages électroniques en l’espace d’une heure, ce qui n’était pas concevable il y a une vingtaine d'années.

LAURA MEURET

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En cette période de réjouissances, il est essentiel de partager et de démontrer des valeurs de solidarité.

Merci d’acheter La Quête!

Joyeuses fêtes et Bonne année 2017.

Agnès Maltais, députée de Taschereau

CSQ

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

OBJETS D’HIER : PASSION D’AUJOURD’HUI Certains objets semblent avoir tout pour passer à travers les époques. Plusieurs amateurs d’antiquités et d’objets rétro possèdent une grande collection de ses vestiges d’antan. Le fait de garder cette touche de nostalgie vivante permet aux jouets, aux vêtements, aux accessoires et aux objets décoratifs de faire un joyeux pied de nez au temps qui passe ! jeunes d’aujourd’hui. Tout comme les vinyles, qui ont encore la cote auprès de la nouvelle génération.

UNE ATTRACTION ÉNIGMATIQUE

Force est d’admettre qu’une machine à écrire se détériore beaucoup moins rapidement qu’un ordinateur portable. « Quand on y pense, il y a de vieux téléphones à roulette qui fonctionnent encore très bien alors

RETOUR AUX SOURCES

Leur magasin regorge essentiellement de souvenirs des années 1970 et 1980.

Que ce soit un verre de Calinours, un livre dont vous êtes le héros ou encore un vieux vinyle de Joe Dassin, plusieurs générations peuvent y trouver leur compte. Selon la copropriétaire, « les gens vont s’arrêter sur un objet qui diffère d’une personne à l’autre puisqu’on est beaucoup dans le souvenir ». Il est possible de retrouver des choses ayant jadis appartenu à nos parents, des années plus tard. C’est le cas d’une cliente qui a retrouvé une lampe ayant appartenu à sa mère, 25 ans plus tôt. L’enfant en chacun de nous demeure imprégné de jouets dont la simple image évoque d’intarissables souvenirs. Mathieu Asselin met en relief qu’il y a une nostalgie perpétuelle qui demeure associée à certains jouets, porteurs de souvenirs pour une génération entière. L’être humain ne cesse d’associer des objets à une certaine période de sa vie.

Il en est de même pour la musique, puisque même le rock des années 1970 demeure populaire chez les DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

Un aperçu de la boutique Rétro Bordello.

qu’on change notre iPhone tous les deux ans », constate M. Asselin. Il faut dire qu’auparavant, les objets étaient généralement fabriqués à la main et les matériaux étaient différents. Ces détails font souvent toute la différence auprès de plusieurs. C’est le cas de Mathieu Boucher, un jeune de 19 ans qui collectionne les antiquités depuis belle lurette. Selon lui, l’authenticité prime sur tout le reste. Ce jeune musicien insiste sur le fait que « les meubles ont tous une histoire. Ils sont souvent construits à la main par un artisan et ont un cachet énorme ».

Comme plusieurs, son amour pour les disques vinyle s’explique par le fait qu’on peut toucher littéralement la musique. « Tu tiens toujours une belle pièce dans tes mains », ajoute-til. Il en est de même pour les Polaroids, qui se tiennent encore debout un siècle plus tard. À l’ère de l’insLA QUÊTE

tantanéité, ils demeurent les seuls qui nous permettent d’offrir et de tenir en main propre d’innombrables souvenirs, immortalisés sur une simple feuille de papier glacé.

La mode incite les consommateurs à débourser afin de correspondre à une norme sociale prédéfinie. Pourtant, « rien n’est démodé, nous sommes seulement en retard et en avance à la

photo : Catherine Boucher

Ces choses qui voyagent de main en main font que tous ceux et celles qui les possèdent se sentent spéciaux. Plusieurs fanatiques parcourent les marchés aux puces en quête de la perle rare. C’est le cas d’Annie Robitaille et Mathieu Asselin, qui font de leur passion un véritable métier. Il y a un an et demi, ils ont choisi de délaisser leur carrière respective pour ouvrir le Rétro Bordello, un magasin d’articles rétro sur la rue Saint-Joseph, à Québec. Ayant toujours eu une curiosité prononcée pour les choses rares, ils sont parvenus à accumuler plusieurs objets de collection. Mme Robitaille a ainsi perpétué une tradition familiale : « c’était le rituel, toutes les fins de semaine après la messe, on allait aux puces. J’ai toujours baigné dans ce milieu-là », confie-t-elle.

fois sur notre temps », mentionne le jeune collectionneur de 19 ans. Ces propos font écho à la célèbre citation d’Yves Saint-Laurent : « la mode passe, le style reste ». Malgré les secondes qui défilent, l’allure remarquée des objets ancestraux demeure intemporelle.

CATHERINE BOUCHER

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Mot du premier ministre Grâce à l’Archipel d’Entraide et à toute son équipe, grâce au magazine que vous avez entre les mains, ce sont bien des femmes et des hommes aux prises avec des difficultés qui ont pu traverser les épreuves du quotidien pour continuer à avancer, à guérir des blessures et à se faire confiance. Et cela, en profitant des nombreux services offerts par l’organisme, en développant notamment des aptitudes sociales à titre de camelot pour La Quête, ou en stimulant leur créativité en s’initiant par exemple à l’écriture. Des moyens, du soutien et un espace se trouvent là pour donner une voix aux personnes moins favorisées et les guider sur le chemin de l’épanouissement.

Profitons de cette période de l’année pour être, ensemble, le prolongement de la mission d’espoir de l’Archipel d’Entraide. Encourageons les camelots du seul magazine de rue de Québec ; tendons la main à celles et ceux qui en ont le plus besoin, et partageons un peu d’abondance et de bonheur.

Je souhaite à toutes et à tous un heureux temps des fêtes et une année 2017 faite de lendemains toujours meilleurs.

Philippe Couillard

Message du maire de Québec À tous nos citoyens qui aspirent à une vie meilleure, À tous les gens de cœur qui offrent aux plus démunis une main tendue vers l’avenir, À l’équipe du journal La Quête qui œuvre à nos côtés pour faire de Québec une ville toujours plus inclusive et où il fait bon vivre ensemble, Je souhaite une nouvelle année sous le signe de l’accueil, de l’entraide et du renouveau.

Régis Labeaume Maire de Québec

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

LE TEMPS D’UN PÈRE NOËL Il est facile de faire croire à un enfant l’existence du père Noël, encore est-il nécessaire de lui en fournir la preuve.

Mon père, sur ce point, avait préparé son scénario. J’avais approximativement 2 ans et demi lorsqu’il commença à m’en parler. Il répondait aux questions que je lui posais sur le personnage en question. J’ai su qu’il habitait au Pôle Nord, et qu’un certain nombre de lutins travaillaient avec lui pour confectionner des cadeaux pour les enfants, et qu’il possédait des rennes, dont un particulièrement, Nez rouge, qui dirigeait le traîneau le soir de Noël. Tout était féerique, et mon esprit s’était imprégné de ce personnage. Nous étions en décembre et Noël approchait.

Le soir venu, je m’en souviens, il y avait beaucoup de monde à la maison. Dans ce groupe, j’étais le seul enfant. Il y avait bien mon frère, mais, comme il n’avait pas encore un an, c’était un bébé à son dodo. Toute la parenté était rassemblée au salon.

Tout à coup, le groupe fut averti par un membre de la famille que le père Noël arrivait. Tous se levèrent pour traverser le corridor qui mène à la grande galerie du 2e étage. Mon père me tenait dans ses bras, ce qui me donnait une excellente vision sur la cour. Soudain, j’entendis le son des grelots qui tintaient dans la froidure de cette nuit hivernale. Une neige blanche couvrait complètement le sol, mettant en valeur la carriole rouge qui venait de franchir notre entrée. Ce fut ma première rencontre avec celui qu’on appelle respectueusement le père Noël.

Il salua tout le monde par des HO ! HO ! HO ! Puis, il demanda à ses lutins de l’aider à transporter les sacs de cadeaux. Il monta l’escalier pour venir nous rejoindre, et tous entrèrent dans la maison. J’étais encore

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

dans les bras de mon paternel lorsque le personnage mythique s’approcha de moi. Il était énorme et ventru. Sa voix forte m’intimida, si bien que j’émis à mon tour des décibels dignes d’un enfant de mon âge. Ceux qui m’entouraient me consolèrent en me montrant mes cadeaux. Tels furent

cordons dorés qui serviront à contenir les cadeaux. Tout l’attirail pour créer l’atmosphère suivra : le sapin garni de boules et de lumières scintillantes, parfois une crèche et tous les personnages qui complètent l’ensemble. D’année en année, le scénario a pu être différent selon les habitudes et modes de vie, mais le charme est toujours le même.

4E TEMPS

Une fois de plus Noël approche à grands pas. Mes pensées s’imprègnent des souvenirs lointains que je viens de relater. Me voilà rendu, moi aussi, comme bien d’autres au quatrième temps, et je constate que la magie de Noël m’habite toujours. Je n’ai plus besoin de l’habit rouge et la barbe blanche.

Je me permets de laisser tomber certains artifices. Cependant, si vous me demandez si je crois encore au père Noël, je vous répondrai « plus que jamais ». Et en toute confidentialité, je vous livre un secret : « certains m’ont déjà pris pour le père Noël ». photo : Archives Web

1ER TEMPS

mes premiers moments vécus en présence du père Noël.

2E TEMPS

Il est plus difficile de faire croire au père Noël à un adolescent, son opinion étant déjà faite sur le personnage en question. L’habit rouge et la barbe blanche sont relégués aux oubliettes de son cerveau. L’ado, comme on l’appelle, concentrera plutôt ses énergies à vouloir dégeler la Fée des Glaces ou mieux à la faire fondre.

3E TEMPS

Cette période est plus intéressante.

La Fée des Glaces ayant assez fondu grâce à son Prince charmant qui lui a donné en retour un ou plusieurs enfants. Mais, dans le code génétique de tous les êtres qui sont passés par là, il y a ce petit quelque chose qui revient tous les mois de décembre : la magie de Noël.

Le père Noël existe, mais il n’est pas au Pôle Nord. Il est tout simplement dans le cœur des hommes de bonne volonté ! À tous ceux qui lisent mes articles, je souhaite un Joyeux Noël et une Bonne et Heureuse Année.

Sincèrement, PHILIPPE BOUCHARD

Pendant que les marmots sont endormis, les parents sortent alors du coffre de cèdre l’habit rouge bordé de fourrure blanche, la ceinture noire avec la large boucle dorée, les sacs de velours également rouges munis de

LA QUÊTE

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UNE BELLE RECONNAISSANCE POUR VÉLO VERT Vélo Vert est un organisme à but non lucratif voué à l’intégration en emploi de personnes vivant des difficultés d’ordre socioprofessionnel, notamment les personnes judiciarisées, les immigrants et les prestataires d'aide sociale.

DEPUIS 1998 VÉLO VERT A

photo : Émilie Nadeau

• Accueilli 900 personnes dans son programme d'insertion socioprofessionnelle

Luis Villamizar et Johanne Leclerc, respectivement directeur général et présidente du conseil d’administration de Vélo Vert, en compagnie de Carole Verreault de la Caisse Desjardins d’économie solidaire qui leur a remis le prix Desjardins Entrepreneurs 2016 dans la catégorie organisme sans but lucratif.

• Permis à 430 personnes de quitter le programme d'aide sociale • Favorisé le placement de 85 % des participants • Dispensé 16 000 heures de formation • Offert 13 800 heures de suivi socioprofessionnel en entreprise • Vendu près de 12 000 vélos • Réparé et entretenu 15 500 vélos • Vendu 49 000 écobarils • Reconditonné et recyclé près de 10 000 vélos • Recyclé plus de 510 tonnes de métaux.

Que ce temps des Fêtes soit plein d’amour, de paix et de joie.

Joyeuses Fêtes !

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

LE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN ET GINETTE PÉPIN

LE JEU DE LA QUÊTE

Jacques Carl Morin et Ginette Pépin

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, OU horizontales LETTRES MÉLANGÉES DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE Ce jeu consiste à remplirINDICES les rangées ainsi que lesOU colonnes 1 et 20 à l’aide des CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT définitions, indices ou lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grise représente uneET LA PREMIÈRE LETTRE DUlaSUIVANT. lettre qui est à la fois dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

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Verticalement :

VERTICALEMENT :

er

5- Homme trapu (OSATMC). Réputé vin effervescent français. Osselet de l’oreille (MULENCE).

1- Animal emblématique du roi1erFrançois 1 (NADRALEMAS).

1- Animal emblématique du roi François (NADRALEMAS).

6- Patriarche biblique. Ovins. Boisson gazeuse généralement sucrée. Ensemble des biens et droits constituant un 20Court article d’un journal.

20- Court article d’un journal. patrimoine.

HORIZONTALEMENT :

Horizontalement : 1- Fibre textile d’origine animale.

Selfie

7- Absence d’existence (TANNE). Bruyant (OTTANNUTRI). Vague tueuse.

(TRIPEGTAROO). Supplice.

8- Polygone à 12 côtés. Percevoir par l’ouïe. Table utilisée

1- Fibre textile d’origine animale. *Selfie* (TRIPEGTAROO). par les bouchers. Supplice.

2- État natal du président Bill Clinton. Porc sauvage.

Somme d’argent réclamée pour la libération d’un captif.

Dénombrement de lad’argent population d’un État.pour Vertu la 2- État natal du président Bill Clinton. Porc9-sauvage.

Somme réclamée

3- Petit masque en velours Dispositif explosif de libération d’un noir. captif. faible puissance. Voler, escroquer (OSSUTREDER).

Moitié de ration.

cardinale (NACREMEPET).

10- Ouvrir les yeux tout grands. Échec. Chambre haute

au Canada.de faible puissance. Voler, escroquer 3- Petit masque en velours noir. Dispositif explosif 4- Langue (OSSUTREDER). de Goethe. Bruit qui Moitié marque de le déclencheration.

ment d’un mécanisme. Agir de façon isolée, c’est faire _____4-seul.Langue de Goethe. Bruit qui marque le déclenchement d’un mécanisme. Agir de façon

isolée, c’est faire _____ seul.

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

LA QUÊTE

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE OÙ COURENT-ILS ?

avait assez de courir comme un fou. Alors il a organisé une marche de protestation !

— Il n’a pas l’air d’être suivi ?

— Si, mais comme tous ceux qui le suivent courent, il est dépassé !

— Et vous, peut-on savoir ce que vous faites dans cette ville ?

— Oui ! Moi, j’expédie les affaires courantes. Parce que, même ici, les affaires ne marchent pas !

— Et où courez-vous là ?

— Je cours à la banque !

— Ah !… Pour y déposer votre argent ?

— Non ! Pour le retirer ! Moi, je ne suis pas fou !

— Mais si vous n’êtes pas fou, pourquoi restez-vous dans une ville où tout le monde l’est ?

— Parce que j’y gagne un argent fou !… C’est moi le banquier !… » RAYMOND DEVOS HUMORISTE (1922-2006)

photo : Archives Web

« Excusez-moi, je suis un peu essoufflé !

Je viens de traverser une ville où tout le monde courait.

Je ne peux pas vous dire laquelle…

Je l’ai traversée en courant !

Lorsque j’y suis entré, je marchais normalement, Mais quand j’ai vu que tout le monde courait… je me suis mis à courir comme tout le monde, sans raison ! À un moment, je courais au coude à coude avec un monsieur.

Je lui dis : — Dites-moi… Pourquoi tous ces gens-là courent-ils comme des fous ?

— Parce qu’ils le sont ! Vous êtes dans une ville de fous ici…

Vous n’êtes pas au courant ?

— Si, si, des bruits ont couru !

— Ils courent toujours !

— Qu’est-ce qui fait courir tous ces fous ?

— Tout ! Tout ! Il y en a qui courent au plus pressé. D’autres qui courent après les honneurs…

Celui-ci court pour la gloire…

Celui-là court à sa perte !

— Mais pourquoi courent-ils si vite ?

— Pour gagner du temps ! Comme le temps, c’est de l’argent, plus ils courent vite, plus ils en gagnent !

— Mais où courent-ils ?

— À la banque ! Le temps de déposer l’argent qu’ils ont gagné sur un compte courant… et ils repartent toujours, courant, en gagner d’autres !

— Et le reste du temps ?

— Ils courent faire leurs courses… au marché !

— Pourquoi font-ils leurs courses en courant ?

— Je vous l’ai dit… parce qu’ils sont fous !

— Ils pourraient tout aussi bien faire leur marché en marchant… tout en restant fous !

— On voit bien que vous ne les connaissez pas ! D’abord, le fou n’aime pas la marche…

— Pourquoi ?

— Parce qu’il la rate !

— Pourtant, j’en vois un qui marche !

— Oui, c’est un contestataire ! Il en

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

PARLER POUR PARLER 1. Un fuseau horaire est une zone de la surface terrestre dans laquelle on observe la même heure en tout lieu. Il existe 24 fuseaux horaires dans le monde ; combien y en a-t-il au Canada ?

2. Vous voulez calmer le jeu. Vous cherchez donc une personne capable de : a. tempérer ; b. tempêter ; c. temporiser.

3. Quelle locution latine courante, devenue une maxime, signifie : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain » ?

4. Le paléolithique et le néolithique sont tous deux relatifs à l’âge de pierre.

En quoi se distinguent-ils l’un de l’autre ?

5. Quel adjectif convient le mieux pour désigner un mouvement passager ? a. intermittent ; b. obsolète ; c. temporaire.

6. Ils sont quarante, on les appelle « immortels » ; de qui s’agit-il ?

7. Les expressions à date et jusqu’à date sont des calques de l’anglais.

Que suggérez-vous pour les remplacer dans les phrases suivantes : a. Nous n’avons reçu aucune plainte jusqu’à date b. Ce registre n’est pas à date c. Rien n’indique à date que vous remporterez la victoire.

8.

Qui est l’auteur de ces vers célèbres : « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !

Suspendez votre cours » ? a. Victor Hugo ; b. Alphonse de Lamartine ; c. Alfred de Musset.

9. Pour dire « à l’avenir », on utilise l’adverbe a. dorénavant ; b. désormais ; c. l’un ou l’autre indifféremment.

photo : Archives Web

10. Quelle expression, qui contient le mot « temps », convient à chaque cas suivant : a. quelque chose qui est vite fait b. se croire tout permis c. parler de banalités d. une époque éloignée dans le passé e. au moment le plus approprié

PENSEZ-VOUS QU’IL EXISTE UNE DIFFÉRENCE ENTRE « grippe » et « influenza » ?

J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 33.

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LA QUÊTE

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Le cercle de la Vie photo : Archives Web

Le temps aussi est inscrit dans le cercle. Il suffit de penser aux montres et aux horloges de forme circulaire avec les chiffres d’un à douze, et aux aiguilles des secondes et des minutes qui tournent. Le temps avance, tourne de façon inexorable, en heures, en journées, en semaines et en années. J’aime le chiffre huit, quand nous le plaçons à l’horizontale, les deux cercles collés symbolisent l’Infini, c’est fascinant !

Mon grand-père maternel avait des racines amérindiennes des Attikameks de la Haute-Mauricie. Un jour, je lui ai demandé de me parler de sa philosophie de la Vie. Il m’a répondu que, pour lui, la vie était comme une Grande Roue qui est toujours en mouvement.

La roue, tout comme le cercle, est une figure très répandue dans les rituels des peuples autochtones : la roue de la médecine, le cercle de la parole, les yourtes en forme circulaire, et ainsi de suite. Je trouve la métaphore très intéressante. J’y vois également un lien étroit avec les mandalas et les rosaces. Lors de mes promenades, chaque fois que je passe devant une église ou une chapelle, je suis émerveillée par leur architecture, et tout spécialement les beaux vitraux qui présentent des rosaces, ces formes circulaires colorées.

Depuis trois ans, je suis à la retraite et je suis surprise de découvrir combien le temps passe si vite, trop vite. Quand j’avais douze ans, je trouvais que le temps passait lentement ; j’avais hâte d’avoir 21 ans, de partir de la maison familiale et de vivre ma vie. Avec les expériences de la vie et les prises de conscience, je me rends compte de la relativité du temps.

Ma mère nous disait souvent « nous sommes de passage sur la terre ». Dans sa sagesse pleine de simplicité, elle employait, avec une pointe d’humour, la métaphore de la tarte : « chacun d’entre nous en prend une part, une pointe », disait-elle. À mon sens, l’image est géniale : individuellement, nous savourons chaque miette de notre vie, tout en étant interconnectés les uns aux autres et à la vie, et, tous ensemble, nous ressemblons à une tarte aux pommes splendide et délicieuse !

CHRISTIANE VOYER

Hébergement

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LA QUÊTE

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Le temps qui passe…

Qu’est-ce que le temps ? Est-ce que le temps passe vite pour vous ? Que faites-vous pour passer le temps ? Voilà quelques-unes des questions qui ont été posées aux participants des ateliers de français afin d’alimenter leurs réflexions. Les participants de l’organisme d’alphabétisation Le Cœur à lire sont en démarche d’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Ils désirent poursuivre leur apprentissage ou à mettre à niveau leurs acquis suite à un nouveau défi, un nouvel emploi ou simplement par pur plaisir. Après de bonnes discussions et des échanges en groupe, chaque personne a écrit un petit texte sur un aspect qu’il croit important.

COMMENT PASSER LE TEMPS ?

• Faire beaucoup de marches.

• Faire de la peinture à numéros.

• Faire du vélo près de la rivière Saint-Charles.

• Faire du canot sur la rivière Saint-Charles.

• Faire de la course à pied.

YVON

Si vous avez perdu un être cher, vous devez vous entourer de votre famille et de vos amis. Cela permet de ne pas vivre de solitude et d’angoisse. Nous avons l’impression que les gens qui vivent de la solitude vieillissent plus rapidement que les autres. Ils semblent plus renfermés et maussades.

Nous leur conseillons de faire du social en participant à des activités et de sortir de leur maison plus souvent. Le temps passe plus vite lorsqu’on est bien occupé. Il faut savoir se garder jeune et actif.

JEAN-YVES, LAURENT ET FRANÇOISE

Le temps passe vite si l’on est occupé, si l’on a beaucoup d’activités comme le ménage, faire l’épicerie… l’année passe vite quand l’on n’a pas le temps de dormir, de se reposer et de prendre du temps pour soi. ÉDITH Courtoisie : Le Cœur à lire

Le temps ne passe pas vite si l’on ne fait rien, si la vie est monotone parce qu’on va au travail et après à la maison.

L’année ne passe pas vite quand on veut être ailleurs…

FATIM

Vous devez prendre du temps pour profiter de votre vie qu’il vous reste.

Vous allez admirer la nature parce que vous êtes adolescent. Le temps était loin.

Avec le temps, j’ai appris à avoir de la sagesse et à apprécier la vie.

Dans la vie d’aujourd’hui, le plus dur, c’est de voir partir ses amis pour un autre monde.

Le temps pour moi, c’est de faire des activités avec mes petits-enfants et de leur donner du plaisir à vivre. Pour moi, ça me donne le confort de me sentir utile avec ma famille et mes amis.

Pour moi, le temps qu’il me reste, c’est d’avoir du plaisir avec mes enfants et mes petits-enfants et leur rendre la vie plus facile.

Pour les personnes âgées, il faut sortir, aller voir ses amis et revoir le temps où on faisait des coups à nos parents et à nos amis.

Pour moi, le temps, c’est d’aider les autres à bien fonctionner dans la vie de tous les jours, car la maladie d’Alzheimer dérange beaucoup. Le temps pour moi, c’est de penser à ranger l’ensemble patio pour l’hiver jusqu’au printemps.

Aujourd’hui, je prends le temps de vivre et de voir grandir mes petits-enfants.

JEAN-YVES

LAURENT

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LA QUÊTE

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Les bas et les haut de Roch Il y a deux ans, j’ai perdu mon emploi. Je travaillais au même endroit depuis six ans, sans compter les six ans de bénévolat que j’y avais fait auparavant. Le jour de mon congédiement, j’étais au désespoir et je me suis rendu sur le pont... Pendant que je regardais en bas, j’ai entendu une petite voix : « Ne fais pas ça. D’autres choses vont t’arriver ! »

pas l’école, mais que c’est elle qui remplacera l’ortho. La nouvelle prof est bien aimable ; tout va pour le mieux. Les mois passent... La remplaçante nous annonce à son tour qu’elle quitte l’école. C’est vraiment plate. On venait tout juste de s’habituer au prof. J’ai le cœur gros, elle aussi.

Un jour, la prof de français nous annonce qu’une orthopédagogue, Mme X, va venir en classe. Je la connais. Quand elle entre en classe, elle salue tout le monde, et puis, en me regardant, dit que mon visage lui est familier. « Je connais très bien Roch. », précise-telle. Ma professeure est étonnée, alors nous lui expliquons que, dix ans auparavant, j’ai suivi une autre formation au Centre Louis-Jolliet. Je profite de la pause pour aller discuter avec les professeurs. Je leur fais part de mon questionnement. « À quoi bon savoir lire à 100 % si l’on ne comprend que 95 % de ce qu’on lit ? ». Les deux profs se regardent, ébahis, et y réfléchissent.

Au retour en classe, les profs profitent d’un exercice de lecture pour dire aux étudiants qu’il n’y a pas de honte à se tromper et qu’il est important de poser des questions si nous ne comprenons pas ce que nous lisons. À cause de mes interventions en classe, il y a eu plusieurs changements de cette nature. Mes interventions ont servi toute la classe, pas juste moi. C’est pour cette raison que je reçois des certificats de reconnaissance pour mon comportement et ma présence.

photo : Francine Chatigny

Le lendemain, je suis allé au bureau de chômage pour me renseigner sur les programmes disponibles. L’agente me parle d’une formation au Centre Louis-Jolliet. Je m’y inscris immédiatement. Le 18 février 2015, je recommence l’école.

J’ai 51 ans et ce n’est pas facile pour moi d’y retourner. J’ai de bons profs qui trouvent la bonne manière de me faire comprendre ce que j’ai de la difficulté à comprendre.

L’année tire à sa fin, il ne reste plus que trois semaines pour terminer mon présecondaire en math (MAT P-104). Le prof me demande si je veux relever ce défi. Les deux jours qui suivent sont « malades ».

Le professeur remplit le tableau d’informations, beaucoup d’informations, nécessaire à l’examen. J’ai rempli quatorze feuilles de notes. Le soir même, je fais un résumé de la matière qui tient sur deux pages et je commence à étudier. J’ai étudié en « malade » toute la soirée et toute la fin de semaine. Je fais mon examen le lundi. Le mercredi, mon prof me dit que j’ai passé mon P-104. Je peux maintenant débuter mon secondaire 1. Je suis vraiment content. Je le dis à tous ceux qui m’ont encouragé.

Suite à ça, mon prof de français me propose de participer à un concours d’écriture.

Je décide d’écrire « ma vie ».

Mon texte est retenu, et, lors du gala de fin d’année, on m’apprend que je gagne une tablette électronique et une plaque souvenir. Ma prof est fière de moi. Elle est aussi contente que l’un de ses élèves gagne.

Je suis content d’avoir franchi ces étapes, mais ce n’est pas la fin de l’aventure... me trouver à nouveau un emploi sera un réel défi.

ROCH FALARDEAU

Les mois passent très vite. Un jour, la prof de français nous annonce une mauvaise nouvelle. « L’ortho est malade. » Deux semaines plus tard, elle nous annonce qu’elle est elle-même transférée et qu’un autre professeur va la remplacer. Je suis soulagé d’apprendre qu’elle ne quitte

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LA QUÊTE

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Crier avant d’mourir Calculer le temps qui reste sauter à l’air libre sans veste être seul comme insecte infect combien de temps il me reste ?

Je voudrais crier mon désarroi vociférer contre les rois hurler comme un loup au piège exploser comme bouchon de liège crier avant de mourir.

Vagabonder sans rendre de comptes à personne, me vendre avec escompte m’enfuir dans des pays immondes me laisser caler jusqu’à la mer profonde.

photo : Archives Web

Enseigner ce que je ne sais pas étaler ce que je n’ai pas adorer quelqu’un qui n’existe pas désirer ce que je ne veux pas.

Je voudrais crier, hurler, rugir découvrir mon fond, une fois, enfin prendre le temps avant ma propre fin saisir la chance jusqu’à la fin.

Poursuivre tout ce que j’ai commencé mener à bon port ma destinée sans avoir à me préoccuper de ce qui va ou peut arriver.

Appeler, insister pour rester encore un peu sans me tourmenter apprécier sans pouvoir esquiver les rebonds de la vie passée.

Fréquenter des contrebandiers déguster mes plats préférés goûter à la vie simplement sans pour cela être pris de vomissements.

Affectionner les gens, la parenté être consanguin de quelqu’un procréer, engendrer en quantité pour ne pas mourir sans quelqu’un

Éteindre le feu une dernière fois frémir sous les draps avec toi jouir maintes et maintes fois saliver, palper ton corps sur moi.

Marcher droit comme funambule essayer de sortir de ma bulle m’esquiver comme contorsionniste m’équilibrer comme trapéziste

Échapper à la vie qui me rattrape essayer de sortir de cette trappe sans égratignure ni griffure combien de temps la mort ? Bien sûr.

Mourir n’est pas si simple Vivre n’est pas si simple partir n’est pas si simple se terrer seul, ça, c’est simple.

Je voudrais m’exciter, m’extasier sans étouffer, ventiler crever dans un corps aimanté cimenter comme brique maçonnée.

Périr avec son monde autour succomber un peu tous les jours agoniser tendrement avec amour trépasser pour prendre le chemin de l’amour.

Implorer les dieux pour rester en vie prier Dieu de prolonger ma vie supplier les Saints et tous leurs partis pour réclamer une parcelle de vie.

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

Aouuuuh ! Aouuuuh ! Aouuuuh ! fait le loup.

MICHEL BONNELLY

LA QUÊTE

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Illustration: Daniel Rodrigues

Revivre Rencontrer des personnes qui nous ressemblent Ensemble nous pouvons nous en sortir.

Vagabond de notre temps : évoluons!

Idée de Colette Samson : notre parcours Valise des gens de la rue : libérons-nous Rythme du destin, musique en prime ?

Esprit du jour, je vous salue Martin.

DANIEL RODRIGUES

Acrostiche inspirée par un passage à la Maison Revivre

Mot du député de Québec « La période des Fêtes est une invitation à célébrer et à partager avec ceux et celles qui nous sont chers.

Le magazine La Quête est un projet collaboratif dont l’objectif est de contribuer à rendre notre société plus juste et plus inclusive en sensibilisant les lecteurs et les lectrices à la diversité, à la compassion et à la solidarité.

Je tiens à féliciter l’équipe de l’Archipel d’Entraide, les bénévoles et les partenaires pour votre contribution à la réussite du magazine.

Merci pour votre engagement auprès de notre communauté. À tous, mes meilleurs vœux de santé, de paix et de bonheur ! »

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LA QUÊTE

Jean-Yves Duclos Député de Québec www.jeanyvesduclos.ca

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Flocons de poésie to: Pho n ria Flo

e

SANS TITRE

Jardin de rêve Brume rose Parfum qui s’évapore Sur ma peau, ta peau S’éparpillent les gouttelettes de l’amour Les perles de notre oxygène Notre océan Je vous aime LE CROQUIS

Vite, je pense à toi Je trace le contour Et te réanime Sur les mille papiers de ma vie BAMBOU

Je t’aime en pyjama Quand tu dessines nu, un peu mal foutu Et je t’ai perdu C’est le tas de photos, l’agenda du tonnerre, ton arbre vert, ta paille et ton soleil...

Je saute sur toi Mon bambou Ma nature à moi Viens me retrouver à la mer DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

RIRE DE BOUDDHA

Devant le temple, heureuse de te voir, je rigole En moi, espiègle rire, je m’accroche à toi Sage et sexy, je reviens à toi Sourire aux lèvres Je t’offre bananes et fleurs, et le parfum qui brûle Et tu me touches enfin, je ris aux éclats Tu es mon bouddha !

NOUILLE

Je croquai ce type de nouilles qui s’est métamorphosé en cette vulgaire chose ridicule en sac !

Je pensai à la chinoise, à la thaïlandaise, à la vietnamienne, à l’italienne, puis au nid d’hirondelle. Seule sur une natte de paille entourée de chiffons et de soies..., sans mes baguettes de bois, sans le charme de l’Asie, du brouhaha des petites rues ou du silence de la bonzesse...

Je pensai parfois au rire de bouddha, sinon à la tristesse de ma poésie... parce qu’on me désira nouille !!!

Moi qui fouille et qui ai découvert les secrets du monde chinois et qui aime malgré tout ! Écrit en Asie en 1995 FLORIANNE

LA QUÊTE

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Ce monde Je me souviens de l’une de ces heures où j’ai franchi la barrière du monde réel plus certain de toucher le sol le ciel au-dessus se couvrait de nuages un monde vide de toute substance s’ouvrait à moi comme ce monde était beau tout m’appartenait tout au fond de moi comme j’étais bien tout était transparent comme à l’intérieur de la lumière de la glace.

photo : Archives Web

FRANÇOIS GAGNON

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

photo : Archives Web

Ouvre ton cœur

Ouvre ton cœur ma chérie Parle de ta douleur, de tes peines Dis ce que tu ressens en dedans On veut t’aider, je t’en prie Ouvre ton cœur ma chérie Il faut parler de ta vie Ne rien garder enfoui Sors tous tes non-dits Ouvre ton cœur ma chérie Maman t’écoutera aussi Ton guide toujours je suis Toujours, je serai là ici, promis Tu es trop importante pour moi

Michel Yacoub

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome

Ouvre ton cœur ma chérie Ton cœur sera léger et guéri Maman a souffert de la vie aussi J’ai parlé, j’ai écrit Je t’en prie Lorie, parle, dis-leur ta douleur, Garde l’espoir d’une vie meilleure, Je crois en toi ma chérie Reste droite et l’on aura notre part de bonheur ISABELLE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

LA QUÊTE

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photo : Archives Web

Départ Il n’y a plus de musique dans ta vie Comme au magnifique temps d’autrefois ; Il n’y a plus mille chandelles dans ton regard Comme au magnifique temps d’alors Et malgré que les « crooners » poussent avec autant de conviction Les mêmes « je t’aime » et les mêmes « toujours » de l’éternelle même chanson Tu te souviens, le genre de mélodie sur laquelle nous rêvassions Et qui nous enveloppaient de si tendres frissons Malgré toutes tes tendresses, malgré tous tes pardons Elle s’en est allée notre « magie-passion » Celle qui devait durer toute une éternité, nous croyions Emportant avec elle tout notre bonheur jusqu’à son dernier flocon Fait Dieu positif que nous survivions.

GAÉTAN DUVAL

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

illustration: Vigno

INDÉLÉBILE

Marqué par le temps Mordu par le vent Souffrant du dedans Taché pour tout le temps Brisé comme une dent De l’enfant à l’adolescent Innocent

La tache de la honte Celle que j’apprivoise Que je dompte De deux doigts qui se croisent Espérant qu’elle s’endorme Qu’on l’enterre sous un orme Mais ce n’est que rêve et chimères Elle reste sombre, noire, INDÉLÉBILE au fond de mon être.

De l’adolescent insouciant À l’adulte inconscient À l’être impuissant Reste la tache dans le temps

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

MARC-ÉMILE VIGNEAULT

LA QUÊTE

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Ressources Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou 1-866 LE CAVAC Centre femmes aux trois A Pour la réorganisations sociale 270, 5e rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 539-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 alphabeille@qc.aira.com Alpha Stoneham 926, rue Jacques-Bédard, bureau 202 Tél. : 418 841-1042 alphastoneham@ccapcable.com www.alphastoneham.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca www.membre.oricom.ca/lamareedesmots Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

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Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org

Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Entraide Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est Tél. : 418 523-1731

Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org

Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org

Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 info@maisonrevivre.org www.maisonrevivre.net

La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca

SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com

Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157

Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) 855, av. Holland, Québec Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca

Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Québec (Québec) G1K 9A4 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org

Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane (Québec) Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org

Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com

L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 www.armeedusalut-quebec.ca

Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org

Santé mentale

La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca

Hébergement

Réinsertion sociale

Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 mallet1849@gmail.com

Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca www.relaislachaumine.org TOXICOMANIE Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 info@amicale-alfa.org www.amicale-alfa.org Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com

Soupe populaire

VIH-SIDA

Café rencontre Centre-Ville Déjeuner et dîner 796, rue St-Joseph Est, Québec Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

RÉPONSES LA LANGUE DANS SA POCHE

MERCI À TOUS

RÉPONSES PARLER POUR PARLER

NOS PRÉCIEUX

1. Il y a six fuseaux horaires au Canada : Pacifique, Rocheuses, Centre, Est, Atlantique, Terre-Neuve. Au Québec, nous avons l’heure de l’Est, sauf aux Îles de la Madeleine qui sont dans le fuseau horaire de l’Atlantique.

PARTENAIRES !

2. A. Tempérer signifie : Adoucir l’intensité de, modérer, calmer. Tempêter, c’est manifester à grand bruit son mécontentement ; et temporiser, c’est différer l’action, attendre un moment plus favorable pour agir.

PARTENAIRES OR • Centraide PARTENAIRES ARGENT • Agnès Maltais, Députée de Taschereau • CKRL FM 89,1 • Centrale des syndicats de Québec (CSQ) • Impressions Stampa • Jean-Yves Duclos, Député de Québec • Philippe Couillard, premier Ministre du Québec • Régis Labeaume, Maire de Québec • Services 211 • Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)

3. Carpe diem (Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain) : ce sont les mots du poète latin Horace qui veut persuader son interlocutrice de profiter du moment présent et d’en tirer toutes les joies, sans s’inquiéter ni du jour ni de l’heure de sa mort.

4. L’étymologie nous révèle la différence. Paléolithique (littéralement : « ancienne » pierre) renvoie à l’âge de la pierre taillée, la période la plus lointaine du quaternaire. Le néolithique (littéralement : « nouvelle » pierre) désigne l’âge, plus récent, de la pierre polie.

5. C. Un mouvement passager est temporaire. Un mouvement intermittent s’arrête et reprend par intervalles, il est discontinu. Quant au mot « obsolète », il signifie : qui n’est plus en usage, dépassé, démodé.

6. Ce sont les membres de l’Académie française, dont l’écrivain Dany Laferrière fait partie. Le surnom d’immortels donné aux académiciens vient de la devise « À l’immortalité » qui figure sur le sceau donné à l’Académie par son fondateur, le cardinal de Richelieu, en 1635.

L’Académie a reçu la mission de porter la langue française, c’est cette dernière qui est immortelle.

7. a Nous n’avons reçu aucune plainte jusqu’à maintenant b. Ce registre n’est pas à jour. c. Rien n’indique à ce jour que vous remporterez la victoire.

8. Ces vers sont tirés d’un des poèmes les plus connus de Lamartine, Le lac, publié en 1820.

9. C.

PARTENAIRES BRONZE

10. a. Quelque chose qui est vite fait : en deux temps trois mouvements b. Se croire tout permis : faire la pluie et le beau temps c. Parler de banalités : parler de la pluie et du beau temps d. Une époque éloignée dans le passé : la nuit des temps e. Au moment le plus approprié : En temps et lieu.

• Audiothèque

RÉPONSE La différence entre grippe et influenza

• Centre Femmes aux 3 A

(MULENCE).

Les mots grippe et influenza désignent la même chose, le premier étant toutefois plus courant que le second.

• Desjardins, Caisse d'économie solidaire

droits constituant un patrimoine.

La grippe est une maladie infectieuse, virale, contagieuse, souvent épidémique, caractérisée par un abattement général et des symptômes variés (fièvre, courbatures, affection des voies respi7- Absence d’existence (TANNE). Bruyant (OTTANNUTRI).

Vague tueuse. ratoires…). L’influenza est le nom du virus qui cause la grippe ; ce nom est parfois utilisé pour Polygone à 12 côtés. Percevoir Table utilisée parchaque les bouchers. désigner la8-maladie elle-même.

Le viruspar del’ouïe. l’influenza circule année dans le monde ; on le trouve au Québec surtout entre la fin de l’automne et le début du printemps.

9- Dénombrement de la population d’un État. Vertu cardinale (NACREMEPET).

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Par ailleurs, y a une entre la grippe ethaute le rhume : le rhume n’infecte que le nez et la 10-il Ouvrir les différence yeux tout grands. Échec.

Chambre au Canada. gorge tandis que la grippe touche également les poumons.

SOLUTION LE JEU DE LA QUÊTE

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DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

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HISTOIRES DE VENT ET DE TEMPS QUI PASSE

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« Ce n’est que du vent... » Non, ce n’est pas un poème du premier ministre Couillard, mais des mots qu’il a utilisés, en septembre dernier, après les observations de la Protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, qui déplorait, dans son rapport annuel, la prévalence accordée aux enjeux administratifs, dans les choix de l’État en matière de services à la population.

Savoir que le problème existe et s’aggrave ne l’efface pas.

Surtout quand l’État parle d’immigration pour stabiliser la démographie, mais néglige les attentes des gens qui pourraient venir et les conditions nécessaires à leur intégration dans notre société. Le contribuable, lui, échaudé par les improvisations politiques, exige désormais le respect de ses droits et privilèges de citoyen enraciné.

« La performance de la gestion a de plus en plus préséance sur la performance des services », disait-elle. En point de presse, M. Couillard a riposté « Le discours sur les personnes vulnérables et sur la solidarité sociale avec les finances publiques déséquilibrées et l’endettement chronique, ce n’est que du vent ! Ça ne veut rien dire pour la population. »

Pourtant, il y a quatre siècles, une poignée d’hommes et de femmes ont traversé l’Atlantique avec l’espoir de se bâtir un meilleur monde, ici, sur des territoires qu’ils croyaient sauvages. L’objectif du voyage valait l’aventure : leur vie était leur seul bien. Aujourd’hui, leur descendance se compte en millions de personnes, dans un pays qu’ils n’auraient jamais pu imaginer, où l’on vit au-dessus de ses moyens et attend tout d’un État-providence. Lequel s’inquiète parce que les gens font moins d’enfants qu’au temps de la revanche des berceaux, réduisant ainsi le nombre des contribuables pour financer ses grands projets.

Comme si les citoyens ne voyaient pas un lien de cause à effet quand les décideurs, pour équilibrer la comptabilité, imposent à Pierre une réduction des services auxquels il a droit afin d’en offrir à Jacques qui n’en reçoit pas. Sa boutade trahit-elle l’opinion de M. Couillard ?

Chaque année en décembre, la tradition veut qu’on jette un coup d’œil sur les mois passés afin d’évaluer ce qu’on en retiendra. Tant d’événements ont marqué l’année 2016, mais, partout dans le monde, des courants appelant des changements sont observés. Ici, l’anecdote sur les réductions de services trahit un malaise croissant. En 2005, dans son numéro de décembre, La Quête publiait un article sur des propos de M. Couillard, alors responsable de la Santé et des Services sociaux. Il annonçait la réduction du nombre de lits offerts en centres hospitaliers de longue durée en ajoutant que son gouvernement entendait « favoriser des mesures pour la prévention et le soutien à domicile des aînés... » On sait maintenant comment il procède.

Les démographes répètent depuis au moins les années 1980 que le vieillissement de la population constitue le grand défi social à relever. Les vieux n’en finissent plus de mourir et la jeunesse ne fait pas assez de bébés pour assurer la relève ; tous les anciens ne disposent pas d’une belle rente pour assurer la sécurité de leurs vieux os ou n’ont pas d’enfants pouvant les aider. D’autre part, les jeunes couples, emportés par le tourbillon de la vie moderne, hésitent à se lancer dans l’aventure parentale. Certains enfants des baby-boomers reprochent même aux aînés l’endettement social actuel, sans admettre en profiter tous les jours.

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Hier, la publicité disait : “ Faut s’parler... ” Aujourd’hui, une poignée de militants, au sein de laquelle on trouve les Nadeau-Dubois, Jean-Martin Aussant et autres, propose des assemblées de cuisine sous le thème : “ Faut qu’on s’parle... ” Arrivera-t-on aussi à se comprendre ? Et à trouver pourquoi les intérêts du citoyen ne sont plus la priorité de nos institutions politiques, quand il s’agit d’agir.

Pour apprendre de ses erreurs, il faut d’abord admettre s’être trompé. Démarche difficile pour qui croit détenir un pouvoir : partout dans le monde, des peuples se retrouvent victimes de l’aveuglement et de l’orgueil d’élite à laquelle ils faisaient confiance. L’espoir de changements ne peut venir que de la jeunesse qui osera prendre la parole et convaincre les gens.

Mais, l’espoir viendra surtout des citoyens résolus à “ travailler autrement ” pour construire le monde où ils doivent vivre. Le temps passe : les générations montantes sont porteuses des idées et de l’énergie pour changer le monde. N’en déplaise aux vieux décideurs, ce n’est pas que du vent !

LA QUÊTE

MARTINE CORRIVAULT

DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

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No 190 Décembre 2016 - Janvier 2017

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• Autre culture, autre temps • À la recherche du temps gagné • De la planète des singes à ARQ • C’était en 2001