La quete numero 183 avril 2016 w

4$ Le magazine de rue de Québec

No 183 Avril 2016

UN QUARTIER DANS L’OMBRE

Ensemble, derrière ce décor, nous multiplions les possibilités.

Nous tous, ici

+

• Enracinée à Saint-Sauveur • Parc industriel centenaire • Parcours avec Dale Gilbert • Un quartier, deux visions noustousici.ca

Merci à nos organismes et aux utilisateurs de leurs services d’avoir généreusement participé à cette publicité.

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DÈS LE 7 SEPTEMBRE

RADIO 89,1 BALADO DISPONIBLE SUR ITUNES ÉCOUTE EN DIRECT WWW.CKRL.QC.CA

SOMMAIRE DOSSIER

POUR LE PLAISIR DE LIRE

UN QUARTIER

DANS

20

L ' O M B R E

Offrande du petit lutin du sud !

21

Simplicité et kermesse

07

Portrait d'un quartier

22

Voyage

en changement

23

Par quatre chemins

24

Les jours

25

Afrique

08-09 Rencontre avec Dale Gilbert

10

Un parc industriel centenaire

11

Un quartier, deux visions

photo : Michaël Gosselin

26

Artiste en santé mentale...

27

Pour vous, bien sûr

12-13 Enracinée dans Saint-Sauveur

14

La Maison de Marthe

15

Saint-Sauveur, quartier oublié de Québec

CHRONIQUES 06

Prions pour Saint-Sauveur

17

Hommage à Saint-Sauveur

30

Stable dans la mouvance

photo : Michaël Gosselin

JEUX 18

Le jeu de La Quête

19

La langue dans sa poche

AVRIL 2016

LA QUÊTE

03

PAGE COUVERTURE Photo : Michaël Gosselin

RÉALISER L’ESPOIR

Conception graphique : Karyne Ouellet

Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rue !par des Vends le magazine La Quête

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

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Téléphone: La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette COORDONNATRICE Francine Chatigny MENTOR Martine Corrivault RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël CHRONIQUEURS Claude Cossette et Diane Morin JOURNALISTES Francis Beaudry, Vanessa Breton-Beaulieu, Cécilia Foissard, Marie-Michèle Genest, Samuel Fournier, Laura Meuret et Camille Tremblay-Antoine AUTEURS Kevin Besnard, Philippe Bouchard, Christian Bourget, Laurence Ducos, Gaétan Duval, Floriane, Jean Lapointe, Jean Pierre, et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin et Ginette Pépin RÉVISEUR EN CHEF Benoit Arsenault RÉVISEURS Mary-Pierre Belzile, Anne-Marie Blanchard, Camille Cantin, Jesica Gagné Cynthia Moreau-Maltais, Viviane St-Arnaud, Grazuela Ramassamy et les étudiants du cours Réécriture et Révision I des programmes de rédaction et révision professionnelles de l'Université Laval sous la supervision de leur enseignante, Anne Fonteneau.

PHOTOGRAPHES Michaël Gosselin et Laura Meuret GRAPHISTE Karyne Ouellet IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418-681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

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LA QUÊTE

AVRIL 2016

MOT DE LA COORDO

Pour cette édition, La Quête cède la page

- Une collaboration interprofession-

infirmières, pairsl'on aidants, Motla de la Mot coordodeà lal'équipe SPOT, denelle : édition, La Quête cède page coordodeà l'équipe SPOT, parce que médecins,prodigue dentistes, intervenants queleur l'onmessage. considère SPOT, qu'il estcomme im- SABSA, u'il est important de parce diffuser des portant de diffuser leur message. SPOT, communautaires, etc., travaillant à nté aux démunis et aux marginalisés. Il faut les appuyer dans leur manière de faire comme SABSA, prodigue des soins de l’unisson et partageant leur expertise. t leur approche on nesanté peutaux plusdémunis humaine. et aux marginalisés.

Il faut les appuyer dans leur manière de faire novatrice et leur approche on ne peut plus humaine.

-

Une gouvernance démocratique et participative impliquant les citoyens, le milieu communautaire, les étudiants et les partenaires.

-

Une efficience économique fondée sur la prévention et l’éducation, en amont des crises sociales ou médicales (les coûteuses Urgences) et services sociaux mais aussi des soins construits sur l’écoute et le respect.

SPOT — D’AUTRES SOLUTIONS POUR SOIGNER LES PERSONNES D’autres solutions pour soigner les personnes marginalisées MARGINALISÉES - Le temps accordé au processus pour La question de la survie de la Coop mettre ces ingrédients en place.

n de la survie de la Coop SABSA dans la Basse-Ville de Québec a mis de l’avant les SABSA dans la Basse-Ville de Québec a C’est en travaillant ensemble, dans le resccessibilité à des soins de première ligne de qualité pour les personnes les plus mis de l’avant les enjeux d’accessibilité pect de nos différences et en croisant nos . Force est de constater lesdeinitiatives comme celles de SPOT Clinique à desque soins première ligne de qualité diverses expertises que nous en arriverons taire de santé et d’enseignement, de lales Coop du local communautaire de pour les personnes plus SABSA, vulnérables. à une meilleure équité en santé. Notre re autres, répondent àForce des est besoins de soins comblés paraction l’offre santé. des perde constater quenon les initiatives est publique fondée sur en l’inclusion comme celles de pour SPOTaméliorer Clinique commualors de faire les choses autrement la santé et le mieux-être des dans la recherche sonnes marginalisées nautaire de santé et d’enseignement, de la de solutions. Nous devons œuvrer en qui ont les plus grands besoins

Coop SABSA, du local communautaire continu avec elles pour comprendre leurs de Vanier, entre autres, répondent à des besoins et améliorer nos façons de faire. onnaissant la qualitébesoins du travail et le dévouement des équipes de proximité déployées de soins non comblés par l’offre N’hésitons pas à sortir du moule « papublique par le CIUSSS de la Capitale-Nationale, il faut que la réponse aux publique en santé. Il importe alors de admettre tients-clients » dans lequel les personnes santé des personnes vulnérables plurielle.

Il améliorer faut accepter que pour une dans une faire les chosesest autrement pour se retrouvent soigner trop souvent santé du et lecadre mieux-être despour personnes marginalisée, il faillela sortir habituel être efficace. position passive face aux professionnels qui ont les plus grands besoins de la santé. Les personnes qui fréquentent ressourcesmarginalisées communautaires sont ents du succès des organismes qui réussissent à rejoindre les Tout en reconnaissant la qualité du travail nospersonnes des citoyens-partenaires à part entière, ées sont : et le dévouement des équipes de proximité déployées par la santé publique par le capables d’une formidable résilience et e approche de soins globale et humaniste.

CIUSSS de la Capitale-Nationale, il faut pouvant contribuer activement à la comrôle infirmier élargi au cœur de de soins. admettre quel’offre la réponse aux besoins munauté dans laquelle ils vivent pour peu ntégration des pairs aidants. de santé des personnes vulnérables est que la collectivité leur en donne la chance plurielle. Il faut accepter que pour soi- et les écoute.

proximité relationnelle et géographique (i.e. soins dispensés dans les milieux gner une population marginalisée, il faille La santé est une responsabilité indivimmunautaires). sortiradministratives. du cadre habituel pour être efficace. duelle et collective. Nos organisations e réduction des barrières apportent leur contribution e collaboration interprofessionnelle infirmières, pairs aidants, médecins, dentistes, au dévelopLes ingrédients du: succès des organismes pement d’une communauté solidaire, qui réussissent à rejoindreà les personnes rvenants communautaires, etc., travaillant l’unisson et partageant leur expertise. notamment à l’égard des inégalités somarginalisées et désaffiliées sont : e gouvernance démocratique et participative impliquant lesciales citoyens, le milieu en santé et de l’accès à des soins mmunautaire, les étudiants et les partenaires.

- Une approche de soins globale et de qualité pour tous. « Le soleil n’ignore e efficience économique fondée sur la prévention et l’éducation, amont crises humaniste. pas un en village parcedes qu’il est petit ». Cette maxime africaine pourrait inspirer nos ales ou médicales (les coûteuses Urgences) et services sociaux mais aussi des soins - Un rôle infirmier élargi au cœur de dirigeants actuels qui sont élus démostruits sur l’écoute et lel’offre respect. de soins. pour représenter et servir emps accordé au processus pour mettre ces ingrédients en cratiquement place.

expérience riche en savoir, fondées sur une (re-)connaissance scientifique internationale, et qui de surcroît sont si peu onéreuses ? Pourquoi nos modestes initiatives ont-elles tant de réussite malgré leur faible coût ? Parce que l’humain est au cœur de nos actions. Que le système public de santé soutienne le communautaire et utilise la créativité et les innovations de ce milieu pour enrichir sa propre organisation, n’est-ce pas là une bonne association, naturelle et logique ?

Notre expertise est fondée sur la science, mais aussi sur l’expérience et le partage des intelligences. Nos actions sont le fruit d’alliances auxquelles l’administration publique collabore souvent, mais parfois trop craintivement. Nous avançons très souvent à contre-courant, et nous innovons constamment, seule façon pour nous de survivre dans la disette budgétaire qui est notre lot quotidien, mais nous développons, avec… bonheur ! Demain que voudrons-nous raconter à nos petits-enfants ? Nous leur parlerons d’humanité, de partage, d’intelligence, de générosité, d’innovation et des expériences qui nous auront permis de leur laisser un monde meilleur. De l’audace, et de la créativité !

Allons donc de l’avant avec ces nouvelles idées qui nous permettent de progresser comme société.

DE LA CLINIQUE SPOT : • Conseil d’administration : Maxime Amar (président), Josette Castel, Steves Desponts, Stéphanie Lampron, Anne-Marie Michaud, Camille Rodrigue et Simon Vermette.

• Infirmière clinicienne : Annie Bérubé.

• Coordonnatrice : Nathalie Bouchard.

la population, toute la population. Nous comprenons les enjeux actuels de réorgavaillant ensemble, dans respectrelationnelle de nos différences et en nisation croisantetnos diverses des différents - Lale proximité et de mobilisation géographique (i.e. soins dispensés que nous en arriverons à une meilleure équité en santé. Notre action est fondée sur groupes professionnels dans le souci dans lesdans milieux d’offrir accès aux soins au des personnes marginalisées la communautaires). recherche de solutions.

Nousundevons œuvrer en plus grand nombre. Mais doit-on pour autant igno- Une réduction des barrières rer des solutions alternatives, issues d’une administratives.

- L’intégration des pairs aidants.

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PRIONS POUR SAINT-SAUVEUR

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J’ai connu Saint-Sauveur dans mon enfance. Mes grandsparents habitaient rue Hermine, donc la paroisse Saint-Malo, alors nouvellement fondée. C’était un quartier populeux où les dimanches étaient animés et bruyants. Moi-même, je m’y retrouvais avec une quinzaine de tantes et oncles.

DES HABITANTS FIERS Le quartier était peuplé de gens simples, principalement des manœuvres et des ouvriers de manufactures, en plus de quelques cols blancs. Mon grand-père était maquignon : il achetait et revendait des chevaux, qui servaient à effectuer toutes sortes de travaux à l’époque. L’été, il jouait fièrement le guide touristique, juché sur sa calèche ; l’hiver, il déneigeait les trottoirs avec une gratte tirée par son meilleur percheron.

Les habitants s’empilaient dans des logements étroits, mal isolés, mal chauffés. Le quartier était surnommé moqueusement le « faubourg des tuyaux » parce que d’innombrables cheminées en tubes de tôle fumaient au-dessus des toits. Aussi les feux de cheminée étaient-ils fréquents : un grand incendie a d’ailleurs rasé le quartier en 1866.

L’hygiène était rudimentaire. Bien des habitants devaient effectuer leurs ablutions à la main, à l’eau froide, et beaucoup de familles ne disposaient que de toilettes sèches dans leur cour.

Néanmoins, les Saint-Sauverois étaient, et sont toujours, des citoyens fiers, courageux, solidaires. Ils comptent parmi les rares Québécois à avoir résisté physiquement aux recruteurs militaires qui, en 1918, voulaient les enrôler de force dans l’armée « anglaise ». Au plus forts des affrontements, quatre personnes ont été fauchées à la mitrailleuse par le détachement militaire appelé pour les neutraliser, et plusieurs autres ont été blessées.

C’est cet événement que commémore la touchante sculpture érigée à l’angle des rues Saint-Vallier et Bagot.

Le quartier ne s’enorgueillit pas de ses héros, bien qu’il soit le berceau du premier roman québécois décrivant la vie urbaine des années 1940, intitulé Au pied de la Pente douce. Le buste de son auteur, Roger Lemelin, trône au centre de la place, « microplace » qui porte son nom située au coin des rues de l’Aqueduc et Châteauguay.

UN QUARTIER À LA MODE Il n’est pas sûr que Saint-Sauveur puisse conserver sa personnalité traditionnelle bien longtemps. Au cours des dernières décennies, des groupes d’immigrants et de jeunes couples de professionnels se sont établis dans ce quartier convoité en raison de sa proximité avec les quartiers centraux et des bas prix des habitations. On peut encore acquérir une maisonnette mansardée ou un duplex à toit plat pour un prix raisonnable. Cependant, près de 70 % des ménages habitants sont locataires.

Pour le moment, Saint-Sauveur présente un visage dynamique, diversifié et un tantinet cosmopolite. Dans la rue, on croise des

étudiants, des jeunes couples avec enfants, des vieilles dames qui claudiquent, des personnes au visage basané ou aux yeux bridés.

Mais cela change rapidement, car le secteur présente de si nombreux avantages que la demande s’affirme. Si les logements sont encore offerts à prix raisonnable, le prix des propriétés grimpe.

Les vieux propriétaires sont tentés de céder leur bien pour une somme qui leur apparaît alléchante : promoteurs et autres affairistes peuvent alors acquérir un bâtiment modeste pour une bouchée de pain, le retaper et le remettre sur le marché pour trois fois le prix.

Sous la pression des nouveaux arrivants — plus instruits, plus riches, ou plus revendicateurs —, la municipalité embellit le quartier, procède à la réfection des rues, règle la circulation, plante des arbres. Et augmente les taxes. Les petites gens seront-elles peu à peu refoulées vers les marges ? Les familles avec enfants seront-elles remplacées par des couples plus argentés qui s’acclimatent plus facilement à ces changements ? Seul l’avenir le dira.

UNE RICHESSE EN PERDITION ?

Le quartier est particulièrement vivant sur le plan de la vie sociopolitique. On y trouve une centaine d’organismes — dont le Comité de citoyens —, des coopératives, des institutions représentatives. Les champs d’action de ces associations recouvrent la vie politique, le logement, la famille, l’itinérance, les affaires, les loisirs… Bref, une foule d’aspects des vies civique et communautaire.

Sous certains aspects, la renommée du quartier s’étend au Québec métropolitain. Des « bineries » comme La Fabrique du Smoked Meat ou Le Coin de la Patate sont bien connues, et des établissements tels que le Royaume de la Tarte ou la taverne Jos Dion sont célébrissimes dans la région. Mais présentement, ce sont plutôt les saveurs du monde (cuisines vietnamienne, créole, africaine, etc.) ou certaines tables plus raffinées comme Le Fin Gourmet ou le Pied Bleu qui ont la cote.

La population changeant, la riche vie sociale caractéristique du quartier se perpétuera-t-elle ? Les groupes communautaires, si actifs, auront-ils encore leur raison d’être ? La municipalité vient de condamner le fameux centre Durocher, qui a assuré des loisirs simples et bon marché à des milliers de Saint-Sauverois.

Le faubourg Saint-Sauveur est en pleine mutation. Sans doute se transformera-t-il en quartier bon chic bon genre, convoité et cher. Ou conservera-t-il plutôt son ambiance bon enfant et son cachet ô combien chaleureux ?

Roger Lemelin a écrit : « Cette pauvreté ne demandait rien. Du milieu de la Pente Douce, les maisons sales qu’on apercevait semblaient se moquer des belles choses. […] La Pente Douce, on la montait le dimanche pour se reposer, par désœuvrement, pour voir d’en haut quelle image donnait le quartier. » CLAUDE COSSETTE

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PORTRAIT D’UN QUARTIER EN CHANGEMENT Le quartier Saint-Sauveur est situé dans la Basse-Ville de Québec. Délimité par le boulevard Langelier, la falaise de Québec, l’avenue Saint-Sacrement et la rivière Saint-Charles, l’ancien quartier ouvrier est en voie de modernisation, suivant la lancée de Limoilou et de Saint-Roch.

LES MARQUES DU PASSÉ En 1653, Jean Le Sueur, dit Monsieur de Saint-Sauveur, se voit concéder par l’Hôtel-Dieu de Québec les basses terres bordant la rivière Saint-Charles. À l’époque, le Faubourg Saint-Sauveur devient en quelque sorte la banlieue de Québec.

quelques mois. En réaction à ces catastrophes successives, la ville de Québec crée, en 1866, le Département du feu de la Cité qui aura comme mandat de coordonner la lutte aux incendies.

SAVIEZ-VOUS QUE ?

Le boulevard Langelier est tel qu’on le connaît aujourd’hui à cause de l’incendie qui a ravagé Saint-Sauveur en 1885 : les flammes se propageant facilement d’un quartier à l’autre, la ville de Québec a ajouté au boulevard un large terre-plein central parsemé d’ormes d’Amérique, dans l’espoir de circonscrire le brasier.

Saint-Sauveur est annexé à la ville de Québec en 1889. Le quartier se développe alors très rapidement, profitant des ser-

photo : Illustration : John Henry Walker (1831-1899)

Saint-Sauveur, c’est aujourd’hui 16 100 habitants dans 4 km2 de petites rues serrées, remplies de résidences collées les unes aux autres. C’est des commerces variés et des restaurants aux saveurs du monde. C’est aussi un milieu où abondent les organismes communautaires œuvrant pour des causes diverses. Le tout englobe maintenant plus de 900 entreprises commerciales et industrielles.

Le grand incendie de Québec ravage Saint-Sauveur en 1866

Un important développement du quartier s’effectue au début du 19e siècle avec l’essor des chantiers navals, du commerce du bois et de l’activité portuaire. La grande demande de main-d’œuvre attire de nouveaux habitants qui s’installent dans des foyers précaires : Saint-Sauveur devient alors un quartier ouvrier.

vices offerts par la Cité, tels que l’installation d’un réseau de distribution d’eau, de chaussées empierrées, d’une caserne de pompiers et d’un éclairage électrique.

Le surnom du quartier, « faubourg des tuyaux », illustre bien ses allures modestes, alors que plusieurs habitations ont des tuyaux de tôle en guise de cheminées.

Au cours de la deuxième moitié du 19e siècle, la paroisse doit se remettre de deux incendies majeurs, qui ont provoqué des mouvements de population et laissé des milliers de citoyens sans abri. Les sinistrés sont alors pris en charge par l’Assurance mutuelle de Saint-Roch, qui fera d’ailleurs faillite à la suite de ces évènements.

Plusieurs familles sont donc forcées de vivre dans des abris de bois pendant

Au plan de l’aménagement urbain, trois mouvements de revitalisation majeurs ont modifié l’aspect du quartier au cours des années :

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● En 1974, le chemin de fer qui séparait le quartier Saint-Sauveur du parc Victoria est démantelé ; ● En 2006, le boulevard Charest Ouest est réaménagé sur 2,5 km : plantation d’ar-

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bres, élargissement des trottoirs et construction d’immeubles plus modernes. ● En 2007, la rivière Saint-Charles subit une véritable métamorphose avec la restauration de ses berges1.

Aujourd’hui, Saint-Sauveur compte neuf parcs de jeux et espaces verts où sont organisées, quelques fois par année, des activités pour les citoyens. Les parcs Victoria, Durocher ainsi que le parc linéaire de la rivière Saint-Charles ont subi de nombreux travaux de restauration et d’amélioration de leurs installations.

LE VOISINAGE Selon Statistique Canada, la population de Saint-Sauveur est caractérisée par une plus forte concentration de jeunes âgés de 20 à 34 ans que dans le reste de la ville de Québec. Beaucoup de familles et de jeunes viennent en effet s’installer dans le quartier, et 51,5 % des familles y sont monoparentales, comparativement à 30,6 % dans l’ensemble de la ville.

Le quartier est également multiethnique : il est au troisième rang pour l’accueil d’immigrants dans la ville de Québec, après Sainte-Foy – Sillery–Cap-Rouge. Si les Européens, les Asiatiques et les Africains sont nombreux à s’installer dans Saint-Sauveur, des immigrants des Antilles, de l’Amérique latine et des ÉtatsUnis y sont aussi présents.

Les commerces de ce quartier vieux de près de 400 ans sont à l’image de sa population : diversifiés, animés et multiculturels. Depuis plusieurs décennies, l’artère Saint-Vallier est particulièrement vivante, avec ses façades de magasins donnant sur la rue. Des entreprises relativement anciennes et d’autres, tout récemment installées, y cohabitent. Depuis 2013, les commerces ont l’obligation de faire partie de la Société de développement commercial Saint-Sauveur ; cette initiative a été instaurée dans l’optique de relancer l’économie de ce quartier en pleine transformation.

CAMILLE ANTOINE-TREMBLAY Source : Histoire de raconter. Le quartier Saint-Sauveur, Ville de Québec, 2008 1

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RENCONTRE AVEC DALE GILBERT

DES FAITS MARQUANTS Tout au long du XXe siècle, la vie de quartier dans Saint-Sauveur a été marquée par la création et la disparition de lieux emblématiques, et par divers changements sociaux. En entrevue, Dale Gilbert, historien et auteur du livre Vivre en quartier populaire — Saint-Sauveur 1930-1980, paru en 2015, retrace quelques événements qui ont ponctué le quotidien des habitants de ce quartier.

LA VIE COMMUNAUTAIRE

photo : Laura Meuret

Pour Dale Gibert, la fondation de centres communautaires au [début du] XXe siècle est un élément fondamental pour la vie de quartier. Selon lui, si le Patro Laval, créé en 1910, existe encore aujourd’hui, plus de 100 ans après sa fondation, c’est qu’il doit représenter pour les citoyens un des maillons forts de la vie communautaire et sociale du quartier.

En effet, cette institution qui se destinait à l’origine à aider la jeunesse urbaine quelque peu désœuvrée va se développer au fil des ans pour offrir des services aux adultes et aux aînés, et accueillir des filles au début des années 1960. Le Patro proposait des activités de loisirs, des classes gratuites, des services de bibliothèque et de l’aide aux devoirs. « Toutes sortes de sports et d’activités ont été et sont encore pratiqués au Patro, le hockey est un exemple parmi tant d’autres », explique l’historien.

Le centre Durocher, inauguré en 1950, est un centre communautaire paroissial très important pour les gens du quartier, tout autant que peut l’être Saint-Sauveur, principale et plus ancienne paroisse du quartier.

M. Gilbert rappelle que ce centre a été l’un des symboles et l’un des hauts lieux de la vie communautaire et paroissiale du quartier pendant très longtemps. En effet, l’offre de services communautaires, de loisirs et de spectacles du centre Durocher était très importante et très diversifiée, ce qui a fait qu’elle attirait non seulement des personnes de la paroisse Saint-Sauveur, mais aussi des gens de partout dans le quartier, voire d’autres secteurs de la ville, tels que Saint-Roch et Saint-Jean-Baptiste.

Les débats qui ont eu lieu au cours des derniers mois par rapport à sa sauvegarde ont démontré l’attachement des citoyens. En effet, pour eux, il était « un lieu du quotidien, à l’échelle humaine et, au fil des décennies, enfants, adultes et personnes âgées ont fréquenté le centre Durocher », explique M. Gilbert.

CHANGEMENTS DE SOCIÉTÉ L’historien signale qu’il est difficile de cibler un événement significatif qui constituerait une cassure dans la vie du quartier. Selon lui, « les grandes modifications qui se produisent dans Saint-Sauveur sont le fruit d’un processus qui se compte en décennies, des années 1950 aux années 1970 et au-delà ».

photo : Laura Meuret

LES PAROISSES

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M. Gilbert pointe différents facteurs qui ont contribué à ces changements, tels que la baisse significative du nombre de citoyens, leur départ vers les banlieues et l’abandon des églises et des centres paroissiaux. En effet, les paroisses comptent parmi les grandes disparitions du quartier Saint-Sauveur. « En 1997 et 1998, trois des six paroisses du quartier ont fusionné et donc disparu, ce qui représente une des grandes transformations du secteur et un tournant dans son histoire sociale et communautaire », mentionne-t-il.

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LES DÉPLACEMENTS M. Gilbert présente également l’achat d’automobiles comme un des changements de société qui a eu comme conséquence la désertion des petits commerces de proximité qui ont dû fermer boutique alors qu’ils étaient des lieux de socialisation et d’échanges.

photo : Laura Meuret

Les citoyens qui se déplaçaient à pied, à vélo ou en transport en commun peuvent désormais se rendre plus loin, vers les centres commerciaux et les grands supermarchés de la banlieue. Ces derniers proposent une offre plus diversifiée et des prix plus abordables, attirant ainsi les citoyens peu fortunés de Saint-Sauveur.

L’AMÉNAGEMENT URBAIN La multiplication rapide du nombre d’automobiles après la Deuxième Guerre mondiale va avoir un grand impact sur le quartier. En effet, les autorités de la Ville de Québec vont vouloir faciliter les déplacements en automobile en construisant, notamment, à la fin des années 1950, le boulevard Charest qui va s’étirer du centreville de Saint-Roch jusque vers l’ouest de l’agglomération de Québec. « Pour cela, il a fallu raser toute une rangée de maisons d’une ancienne petite rue qui se nommait la rue Morin », explique l’historien avant d’ajouter que c’était l’un des grands chantiers de ce que l’on a appelé « la rénovation urbaine » qui a modifié à tout jamais le quartier tel qu’il existait.

L’EMBOURGEOISEMENT : PERTE D’IDENTITÉ OU RENOUVEAU ?

Pour l’historien, l’embourgeoisement qui s’observe dans le quartier peut avoir à la fois du bon et du mauvais.

L’embourgeoisement est souvent perçu comme un phénomène négatif lorsque des personnes plus fortunées viennent faire de la spéculation immobilière dans un quartier populaire, ce qui a comme conséquence de hausser les loyers et de désavantager les résidents dont le porte-monnaie ne peut plus suivre cette hausse.

Pour éviter ces effets négatifs, il s’agit de ne pas figer les quartiers centraux comme si c’était des musées où l’on s’empêche de faire toutes transformations sous prétexte de ne pas perdre leur identité. Il est donc possible que le quartier garde son âme tout en accueillant de nouveaux résidents et, donc, se renouvelle. M. Gilbert précise, par ailleurs, que le quartier Saint-Sauveur a perdu beaucoup de résidents au cours des 60 à 70 dernières années, et que c’est seulement dans les années 2000 que la population a recommencé à augmenter.

Grâce à l’attractivité du prix des logements, beaucoup de familles et de jeunes qui avaient depuis un certain temps déserté le quartier s’y sont réinstallés. Ce phénomène a donc un impact positif sur l’économie du quartier, pérennisant ainsi les services publics présents dans le quartier, comme les écoles, les centres médicaux et les caisses populaires.

photo : Laura Meuret

« Le quartier Saint-Sauveur a quand même des beaux jours devant lui », conclut M. Gilbert.

photo : Laura Meuret

M. Gilbert mentionne d’autres petits chantiers dans le quartier, tels que la démolition de taudis ne pouvant assurer des conditions de salubrité acceptable pour la population. « Ces taudis seront par ailleurs remplacés par des stationnements à ciel ouvert pour loger les automobiles qui se multiplient, par de petits parcs ou alors par de nouvelles constructions avec la multiplication des coopératives de logements dans les années 1960-1970. » LAURA MEURET

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LE PARC INDUSTRIEL SAINT-MALO, UN PARC CENTENAIRE Le plus vieux parc industriel dans la région de Québec est celui de Saint-Malo. Situé dans le quartier Saint-Sauveur, il est un acteur économique important de la Vieille Capitale. Et son passé est riche de plus d’un siècle d’histoire. « Comme toutes les réalisations d’assez grande envergure, le temps a été témoin de la montée progressive de ce coin de la paroisse de Saint-Malo qui, il y a environ [35] ans, n’était qu’une vallée marécageuse où les enfants s’ébattaient à prendre des grenouilles », indique Maurice Bergeron dans son mémoire de maîtrise en sciences commerciales, Le Centre industriel de Saint-Malo, publié en 1951.

Il explique qu’avant de devenir le parc industriel qu’on connaît aujourd’hui, Saint-Malo a traversé deux phases importantes de développement.

troupes militaires déployées outremer.

Pour pallier les pertes d’emplois, la Ville de Québec acquiert les Usines Saint-Malo le 26 avril 1946. Le maire de l’époque, Lucien Borne, déclare : « Nous ne voulons

Mais, de ces problèmes, M. Demers insiste sur l’importance de pouvoir localiser les organisations dans le Parc. « On est capable de trouver le Parc, mais pas de se retrouver à l’intérieur. Il y a des spécialistes à la Ville à qui on va demander une contribution pour permettre plus facilement aux clients et aux gens qui y circulent de trouver une entreprise ».

C’est notamment grâce aux Usines Saint-Malo que la production canadienne de cartouches passera de trois millions par année à trois millions par jour. Une grande partie de ce travail est attribuable aux femmes puisqu’au plus fort de la production, le 17 avril 1943, elles sont au nombre de 4 396 sur un total de 7 027 employés.

La fin de la Deuxième Guerre mondiale entraîne une importante hausse du chômage dans la région de Québec, principalement en raison de la baisse de la production des munitions destinées aux

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Courtoisie: Ville de Québec

L’arrivée de la compagnie ferroviaire Canadian National Railways qui, vers 1910, aménage sa gare à Saint-Malo marque la première phase de développement. « Il fallait donc des usines pour la réparation des locomotives et des wagons, lesquels devaient desservir la division de l’est du chemin de fer national Transcontinental », évoque M. Bergeron. Ainsi sont apparus les premiers bâtiments à vocation industrielle : les Usines Saint-Malo.

Ensuite s’amorce la Deuxième Guerre mondiale. Le 1er juillet 1940, le ministère du Transport du Canada transfère les Usines Saint-Malo au ministère des Munitions et des Approvisionnements.

L’Arsenal de Saint-Malo, lieu d’une importante production de munitions destinées aux troupes alliées, est créé. C’est le début de la seconde phase de développement.

tionnalité : la difficulté de localiser les entreprises, l’accessibilité dans le parc, la détérioration de l’asphalte des rues, le manque d’espace de stationnements et le mauvais déneigement. « Ça va prendre un peu d’investissement dans le Parc », indique le gouverneur.

pas faire du projet de Saint-Malo une affaire de profit. Notre but est de trouver de l’emploi aux sans-travail de Québec ».

Le centre industriel de Saint-Malo est officiellement créé.

LE PARC INDUSTRIEL SAINT-MALO, AUJOURD’HUI Selon les chiffres présentés sur le site Internet de la Corporation des parcs industriels de Québec, le parc Saint-Malo compte 159 entreprises, tant dans les secteurs publics que dans les secteurs industriels, qui font travailler plus de 2 000 personnes. Pourtant, « la force du développement économique du Parc est mal connue », indique Charles Demers, gouverneur du parc Saint-Malo au sein de la Corporation.

Toutefois, M. Demers mentionne qu’il n’y a pas que des points négatifs concernant le parc SaintMalo. Une plus grande présence policière permet une meilleure régularisation du flux d’automobiles, tant pour le contrôle de la vitesse que le stationnement, ce qui améliore les opérations industrielles du Parc.

M. Demers explique qu’il n’y a pas d’industries lourdes dans le parc Saint-Malo, c’est-à-dire des industries de première transformation, « et ce ne serait pas approprié dans un parc qui est aussi proche de la ville ». Ce sont plutôt des entreprises de fabrications, des commerces, des centres de formation et de recherches qui occupent le territoire. « Le parc industriel est situé en plein cœur de la ville. C’est une belle force qu’on a comparativement à d’autres parcs industriels, puisque nous sommes près d’une main-d’œuvre », mais il y a aussi « un bénéfice assuré à être près des centres de livraison et de distribution », conclut-il.

SAMUEL FOURNIER

Sur le site Internet de la Corporation des parcs industriels, la quinzaine de dirigeants d’entreprises membres qui sont situés dans Saint-Malo mentionnent que le Parc a mal vieilli. Selon ceux-ci, de nombreux problèmes nuisent à sa fonc-

LA QUÊTE

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UN QUARTIER, DEUX VISIONS Un vaste quartier séparé tant physiquement que psychologiquement par le boulevard Charest. C’est dans ce territoire bouillonnant de créativité, que s’installe le théâtre à venir du mouvement de population de la ville de Québec. Entre accessibilité et embourgeoisement, de nombreux défis attendent les citoyens et les décideurs — représentants de la municipalité — pour s’assurer que ce quartier, autrefois qualifié de populaire, ne s’éloigne pas complètement de ses origines.

UN QUARTIER AUX PORTES DE LA POPULARITÉ

Lorsqu’on la questionne sur l’état de son quartier et les défis qui l’attendent, Marie-Christine Gagnon ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec les missions de l’organisme communautaire qu’elle représente, le Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint Sauveur (CCCQSS) : « Notre comité a trois champs d’action, soit le logement, l’aménagement urbain ainsi que la vie de quartier. »

Dans son lumineux local situé au sein du bureau d’arrondissement de La Cité-Limoilou, Chantal Gilbert, conseillère municipale de Saint-Sauveur, semble être ravie des changements qui se produisent

Le premier défi incontournable pour le comité est de faire face à l’embourgeoisement, en ce qui concerne tant le logement que l’aménagement urbain. Selon le CCCQSS, le quartier est en processus de transformation puisque « des gens arrivent […] et achètent des propriétés pour les rénover et y vivre, amenant à la hausse la valeur des bâtiments, et indirectement le prix de loyers. » Une des difficultés que rencontre Marie-Christine Gagnon est le « peu de données sur la fréquence de changements de propriétaires par type de transactions. Ce que le comité sait, c’est que c’est un mouvement bien en marche dans le quartier. » Si ce mouvement de population cause en ce moment une « baisse de l’accessibilité à certains logements » selon le comité, il n’en reste pas moins que, le « cadre bâti du quartier avait besoin d’amélioration, vu son niveau de désuétude ».

«... la proposition de nouveaux projets [...] sont les bienvenus « tant qu’ils sont inclusifs ». ~ Marie-Christine Gagnon, CCCQSS Quant à la vie quotidienne dans la communauté, le comité ne considère pas les changements comme totalement mauvais. Selon Marie-Christine Gagnon, l’arrivée de jeunes adultes dans le quartier entraîne la proposition de nouveaux projets qui sont les bienvenus « tant qu’ils sont inclusifs », c’est-à-dire qu’ils s’adressent à tous les habitants de Saint-Sauveur.

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et des espaces communs. Elle affirme qu’avec « l’implantation de commerces de proximité », l’aménagement de « plusieurs petites places publiques à travers le quartier » et la création « de commerces de haute qualité comme chez Griendel », une « véritable vie de quartier va apparaître. »

photo : Michaël Gosselin

DES MUTATIONS QUI PEUVENT LAISSER DES MARQUES

dans ce quartier. Selon elle, l’implantation d’une « artère commerciale » dans Saint-Vallier est ce qui va réellement propulser Saint-Sauveur au même niveau de popularité que Limoilou, destination prisée par les jeunes familles.

Premier constat de la conseillère : SaintSauveur a besoin d’être verdi, afin de contrer les effets « d’une très grande quantité d’îlots de chaleur ». Chantal Gilbert croit à un effort commun entre la Ville et les citoyens : « Comme les rues du quartier sont étroites et que c’est difficile d’y planter des arbres, on propose aux citoyens avec un terrain ou des places de stationnement en trop d’y planter des arbres à la place. » Avec seulement quelques terrains libres et quelques parcs dans le quartier, la ville « ne peut pas en faire plus ».

UN QUARTIER, DEUX VISIONS Interrogés sur leur relation, le Comité et la Ville dévoilent qu’en plus d’une vision déjà divergente sur les défis à relever, celle sur le domaine culturel crée encore plus de frictions. Du côté du CCCQSS, la représentante évoque un « besoin criant en infrastructures culturelles » et de solutions à envisager qui incluent la transformation de l’ancien centre Durocher en maison de la culture. Du côté de la Ville, la conseillère rappelle que Saint-Sauveur a déjà des équipements culturels solides, grâce à la présence d’une « quantité plus élevée de centres communautaires que [dans] beaucoup de quartiers de la ville ».

FRANCIS BEAUDRY

Un autre dossier retient l’attention de la conseillère : celui de la vie de quartier

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ENRACINÉE DANS SAINT-SAUVEUR Même si la végétation se fait parfois rare dans le quartier Saint-Sauveur, ce dernier regorge toutefois de résidents qui, tels de vieux arbres, plongent leurs racines dans le bitume craquelé de ses artères. Se disant enracinée dans ce quartier de la Basse-Ville, Suzanne Bisson habite toujours, avec son mari, la maison qui l’a vu naître, il y a 76 ans, dans la paroisse Notre-Dame-de-Grâce. Elle a bien voulu partager avec nous ses souvenirs d’une époque révolue. « Voulez-vous mettre quelque chose dans vos pieds ? », me demande Suzanne Bisson, en me désignant une paire de pantoufles en « phentex » qu’a confectionnée à la main cette mordue de tricot. En effet, outre sa visite hebdomadaire au salon de coiffure et à l’épicerie, Suzanne Bisson s’arme de patience et de son crochet pour confectionner, plusieurs heures par jour, nappes et centres de table afin de déjouer l’ennui. Aussi, experte à monter les métiers à tisser, elle partage, depuis presque 10 ans, sa passion avec les femmes du Cercle de Fermières Notre-Dame-dePitié, qui occupe un local au centre communautaire Édouard-Lavergne, situé à deux enjambées de chez elle. Ce lieu, c’est un peu sa seconde maison, puisqu’elle y a développé des activités pour les femmes alors qu’elle était dans la jeune trentaine. « Je ne couchais pas là, car il n’y avait pas moyen ! », lance avec humour la première femme à avoir été membre du comité exécutif de la Corporation des loisirs de Notre-Dame-de-Grâce.

La démolition de l’église Notre-Dame-de-Grâce, en 1997, a complètement bouleversé Suzanne Bisson

Suzanne Bisson se souvient de son premier emploi, chez Maranda Labrecque, un commerce situé sur la rue Renaud.

Pour 0,50 sou de l’heure et durant 12 heures par jour, elle traitait des peaux pour en faire des manteaux de fourrure.

Elle se rendait au travail très tôt le matin en courant, apeurée par la noirceur et les hommes qui prenaient place dans « les petits chars », les tramways qui circulaient sur la rue Hermine. Encore aujourd’hui,

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photo : Michaël Gosselin

Ce dévouement pour les autres est un peu à l’image de sa vie. Déjà sous le joug d’une mère très stricte qui l’empêchait de sortir, elle a dû quitter abruptement le monde de l’enfance à 13 ans, à la mort de son père, pour endosser son nouveau rôle de chef de famille. Sa mère l’a retirée de son école pour filles gérée par les sœurs de Saint-François-d’Assise pour l’envoyer travailler, et ce, même si elle n’avait pas encore l’âge légal.

elle avoue ne pas trouver le quartier sécuritaire et elle évite d’y circuler le soir.

UNE VÉRITABLE VIE DE QUARTIER Suzanne Bisson évoque le nom des gens et des rues avec une mémoire sans faille, comme si leur existence était profondé-

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ment ancrée dans la sienne. « C’était quasiment de la famille, on les aimait autant », se souvient-elle, une pointe de nostalgie dans la voix. Les habitants de la paroisse se rencontraient quotidiennement dans les nombreux commerces qui dynamisaient la vie du quartier, à une époque où le concept de service à la clientèle prenait

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photo : Marie-Michèle Genest

Suzanne Bisson

un tout autre sens. Elle allait chercher sa viande à la boucherie Dinel et faisait ses courses chez les demoiselles Pichette, une épicerie tenue par trois sœurs. Même son père avait transformé une partie du salon familial en un petit magasin. Les adultes venaient s’accouder au comptoir pour discuter tandis que les enfants lorgnaient plutôt du côté des bonbons et des cornets de crème glacée à trois « cennes ». À l’époque où la religion était influente, on s’identifiait davantage à une paroisse qu’à un quartier. La salle paroissiale faisait office de centre culturel et proposait des « vues » chaque dimanche après-midi.

La démolition de l’église Notre-Damede-Grâce, en 1997, a complètement bouleversé Suzanne Bisson. « Moi je n’ai pas été capable de passer par là quand ils ont commencé à la démolir, ça me donnait trop mal au coeur », avoue-t-elle. Ces murs abritaient les souvenirs d’une vie entière ; c’est à cet endroit qu’elle avait vécu les étapes importantes de son existence, comme sa première communion et son mariage, en 1959. Heureusement, elle peut encore continuer à admirer les vitraux de son église, qui sont exposés au centre Édouard-Lavergne.

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PLUS QUE DES FANTÔMES Désormais, ses voisins lui sont à peu près inconnus. « Les anciens », comme elle dit, ont presque tous déménagé dans une maison de retraite. Plusieurs sont décédés. Les lieux qui ont façonné le paysage de son existence ont aujourd’hui disparu, avalés par des commerces plus gros et onéreux, ou remplacés par des condos et des stationnements. « Asteur, je vais vous dire franchement, on n’a plus rien icitte dans le centre-ville », soupire-t-elle.

Elle ne fréquente plus les églises, qui sont trop loin pour ses jambes. Même le Carnaval a déménagé ses pénates. Suzanne se remémore les monuments de glace de la rue Sainte-Thérèse, maintenant la rue Raoul-Jobin, et les « shooters » de caribou distribués dans le sous-sol de Chez Ti-Père. Pour elle, Saint-Sauveur est un quartier toujours pauvre qu’on a lentement délaissé. Elle-même a vécu une vie modeste, remplie de sacrifices.

Sa plus grande fierté est de n’avoir jamais été endettée. « J’ai pas une grosse instruction, j’ai rien qu’une 6e année pas finie, mais je sais compter, j’étais forte en math ! », lâche-t-elle avant d’éclater d’un rire contagieux. Une étincelle propre aux enfants brille encore dans ses yeux lumi-

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neux, et ce, malgré les difficiles épreuves qui ont pavé son chemin. « C’est ça ma vie, je ne la changerais avec personne ».

C’est avec cette phrase en tête et un beau centre de table offert par Mme Bisson que je quitte sa demeure remplie de plein d’Histoire.

MARIE-MICHÈLE GENEST

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LA MAISON DE MARTHE C’est dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec, que La Maison de Marthe a pignon sur rue. La Quête s’est entretenue avec Mme Rose Dufour, anthropologue en santé publique et fondatrice de cet organisme qui se consacre entièrement à aider les prostituées

Après un moment, Mme Dufour fait face à un dilemme ; elle se demande comment elle pourrait être avec les prostituées et les aider, tout en étant contre la prostitution.

Avant l’arrivée de La Maison de Marthe, aucun organisme ou programme n’existe pour aider ces femmes à se sortir de ce milieu. L’idée de créer un modèle d’intervention pour sortir les travailleuses du sexe de la misère germe alors dans son esprit. Après cinq années de recherche, Mme Dufour conçoit une méthode d’intervention et la met en pratique avec certaines femmes. C’est un succès et, le besoin se faisant de plus en plus sentir, elle décide alors de fonder La Maison de Marthe.

UN ORGANISME À LA PHILOSOPHIE BIEN ÉTABLIE

Rose Dufour, anthropologue en santé publique et fondatrice La Maison de Marthe

UN MOT SUR LA PROSTITUTION AU MASCULIN À La Maison de Marthe, l’équipe intervient seulement auprès des femmes, car son modèle d’intervention est conçu pour cette clientèle. Rose Dufour nous explique que la prostitution chez la femme et la prostitution chez l’homme sont deux phénomènes sociaux distincts qui demandent des ressources différentes. Chez l’homme, la relation est homosexuelle et le prostitué est généralement un cadet par rapport au « client ». Les lieux de ren-

Comme nous l’avons mentionné, La Maison de Marthe est située dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec. « Je me sens chez moi à Saint-Sauveur. Un bel esprit de quartier règne à Saint-Sauveur. C’est également le quartier le plus pauvre de toute la ville de Québec. Plusieurs organismes communautaires y sont établis et la communauté est bonne avec eux », nous explique, en terminant, Mme Dufour.

VANESSA BRETON-BEAULIEU

photo : Michaël Gosselin

La Maison de Marthe intervient auprès des femmes au moment où elles décident

de quitter la prostitution. La position contre sont également différents. Dans le de l’organisme est clairement établie : la cas des hommes, par exemple, on parle des prostitution est une condition de survie saunas et des bars. Rose Dufour explique et elle devrait être abolie. Cette situation que les femmes sont surreprésentées dans n’est ni enviable ni souhaitable pour per- le milieu de la prostitution, mais qu’il y sonne. Pour Rose Dua cependant une croisfour et les intervenants « J’ai rencontré des sance de la prostitution de La Maison de Mar- femmes d’une grandeur au masculin, transgenre the, la société devrait au plan intérieur et d’une et autre. Cela serait une prendre une position dignité qui vont me révé- adaptation du marché claire concernant la au néolibéralisme et au ler ce que l’être humain prostitution et mettre capitalisme où tout seen place des politiques a de plus noble » rait à vendre, selon l’anpour l’interdire. « La ~ Rose Dufour thropologue. Tous ces Maison de Marthe juge résultats de recherches révoltant que des femmes, ou des per- sont issus d’un livre que l’anthropologue sonnes soient des produits destinés à la et auteur va publier prochainement. vente », explique Mme Dufour.

POURQUOI SAINT-SAUVEUR ?

Courtoisie: Rose Dufour

Tout a commencé alors que Rose Dufour travaille au sein du Projet intervention prostitution Québec (PIPQ) comme chercheuse en anthropologie. Mme Dufour et la coordonnatrice du PIPQ, Geneviève Quinty, ont alors mis en place un projet de rapprochement entre les citoyens et les femmes du PIPQ. « J’ai travaillé avec des itinérants, des jeunes de la rue, des enfants de Duplessis et des prostituées », relate Rose Dufour. En côtoyant des femmes du milieu de la prostitution, elle découvre « la plus grande tragédie du monde ». « J’ai rencontré des femmes d’une grandeur au plan intérieur et d’une dignité qui vont me révéler ce que l’être humain a de plus noble », poursuit-elle. « J’ai malheureusement également découvert un des pires côtés de l’humanité, avec la prostitution ».

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POINT DE VUE

SAINT-SAUVEUR, QUARTIER OUBLIÉ DE QUÉBEC ?

Depuis quelques années, un regain de vitalité est observé dans le quartier Saint-Sauveur, mais, malgré cela, de nombreux problèmes sociaux subsistent. Selon Charles Fleury, professeur en sociologie de l’Université Laval, et Éric Martin, animateur et coordonnateur au Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS), le quartier est négligé par la Ville de Québec. Ils nous font un état de la situation.

Quelques indices permettent d’affirmer que ce quartier est en train de vivre un renouveau urbain. Les récentes ouvertures de commerces, comme la brasserie Griendel sur la rue Saint-Vallier, la pléthore de restaurants aux saveurs du monde et les prix attractifs des loyers témoignent de l’attrait du quartier. « Il y a un petit foisonnement dans ce coin-là », souligne Éric Martin.

L’exode des citoyens vers les banlieues au cours des années 1950 et 1960 a contribué à cette perte de vitalité urbaine ainsi qu’à la baisse de fréquentation des institutions religieuses et scolaires. Pour le coordonnateur du comité des citoyens, cette diminution est comparable à celle qu’ont connu certaines régions marginalisées de la Belle Province : « Il y a une diminution de la fréquentation des églises et

priorité dans le plan de développement de la Ville.

Pour Charles Fleury, si la Ville est aussi désintéressée par ce quartier, c’est parce qu’il ne présente pas un grand intérêt au plan économique. « Ce quartier est socioéconomiquement défavorisé par rapport à d’autres quartiers de Québec ».

Implanter des commerces va de pair avec la présence d’une clientèle économiquement active. Pour le professeur de l’Université Laval, ce critère fait défaut dans Saint-Sauveur. « La clientèle plus pauvre que d’autres quartiers est peut-être moins intéressante en termes de rentabilité des commerces. »

photo : Michaël Gosselin

DE NOMBREUSES INITIATIVES CITOYENNES, FRUIT DE LA VIE LOCALE

MARGINALISATION DU QUARTIER En dépit de cette apparente modernisation, le quartier Saint-Sauveur se trouve pourtant de plus en plus laissé pour compte, selon le constat commun d’Éric Martin et de Charles Fleury. « Oui, il y a un certain [embourgeoisement] mais, en termes de quartier avec une qualité de vie et des services de proximité, on n’en est pas encore là », soutient Charles Fleury.

De son côté, Éric Martin a expliqué à La Quête que la principale cause de ce phénomène est due à la disparition de certains commerces de proximité, d’églises, d’écoles, de caisses populaires et même de centres communautaires, dont le Centre Durocher, qui est menacé de démolition.

M. Martin déplore la perte de ces services qui sont indispensables à l’expansion et à la vie du quartier. « Pour nous, ce n’est pas une vitalisation qui arrive dans le quartier. C’est une dévitalisation des paroisses ».

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des écoles. Mais à ce point-là ! On a des problématiques comme dans les régions éloignées du Québec ».

UN DÉSINTÉRÊT DE LA MUNICIPALITÉ Pour le professeur en sociologie, ce problème est accentué par le désintérêt de la Ville de Québec. « Au niveau municipal, le quartier est négligé », soutient-il.

Cela s’est récemment traduit par le refus d’écouter les citoyens au sujet du centre Durocher, menacé de démolition. Les habitants réclamaient la transformation de ce bâtiment en maison de la culture, mais leurs revendications n’ont pas été entendues par les dirigeants de la Ville.

Charles Fleury souligne que, malgré le désamour de la Ville pour le quartier Saint-Sauveur, celui-ci se démarque par l’attachement que les citoyens lui témoignent. Les initiatives citoyennes sont très présentes, notamment grâce au travail réalisé par le CCCQSS. « C’est un point très positif » pour le professeur en sociologie. Éric Martin explique, quant à lui, que les activités du CCCQSS sont particulièrement axées sur la lutte à la pauvreté, le logement, l’aménagement urbain et la vie urbaine. Pour faire connaître ses activités, le journal le Carillon, réalisé à l’aide de contributions, fait office de presse locale.

Un autre projet qu’il a tenu à nous signaler concerne le marché public qui se tient chaque été dans le quartier. « Le comité est là pour travailler à l’amélioration de la qualité de vie des gens », a-t-il conclu.

CÉCILIA FOISSARD

Le peu de considération envers le quartier Saint-Sauveur se conjugue aux faibles niveaux d’investissements au sein de ce quartier. « Il y a assez peu d’initiatives, d’investissements et de promotion du quartier », dénonce Charles Fleury. Il ajoute que ce n’est clairement pas une

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photo : Archives Web

HOMMAGE À SAINT-SAUVEUR

Souvenir immuable de ma mémoire À ce quartier, étoiles que l’on puisse y voir.

Il émerge quelques noms à mon esprit, N’y a-t-il pas celui célèbre d’Alys Robi Tête d’affiche d’une époque qui marqua

Ses airs et chansons que le monde fredonna.

Autre accent qui stigmatisa ce patelin, Un récit : « La famille Plouffe » de Roger Lemelin Vu au petit écran « Radio Canada » En transmettant une vision qui refléta, Un secteur important de la vieille capitale, Regard sur deux personnages qui menèrent le bal.

photo : Archives Web

PHILIPPE BOUCHARD

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LE JEU DEDE LA QUÊTE LE JEU LA QUÊTE par Jacques Carl Morin ET et Ginette PépinPÉPIN PAR JACQUES CARL MORIN GINETTE

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉESou HORIZONTALES QUEcase LESgrise COLONNES 1 ET 20 définitions, indices ou lettres mélangées déjà inscrites.AINSI Chaque représente une À lettre L’AIDEqui DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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Verticalement :

VERTICALEMENT :

5- Élimination de la sueur par les pores de la peau.

Multiplier par neuf.

1- 1Enfants nés au nombre cinq lors d’un Enfants nés audenombre de seul cinqaccouchement. lors d’un seul accouchement.

6- Exigence impérative. Changer de peau en parlant des 20- Canadienne du centre du pays. animaux. Chemin le plus court.

20- Canadienne du centre du pays.

HORIZONTALEMENT :

7- Arbre des régions chaudes. Chaudière, Richelieu ou Yamaska. Mince tranche de viande.

1- Un individu quelconque. Visage délicat d’enfant. Moyens par lesquels on s’efforce de rendre la santé à un malade.

Horizontalement : Graminée élémentaire des pays chauds (GOORSH).

8- Pays d’Afrique de l’Ouest. Le proverbe dit qu’elles sont souvent trompeuses. Pièce d’une maison destinée à recevoir les visiteurs.

9- L’une des trois dimensions d’un solide. Faire revenir à la vie.

2- Élément chimique de symbole U. Disque vinyle 33 tours.

1- Un individu quelconque. Visage délicat d’enfant. par lesquels Quantité d’un Moyens aliment attribuée à quelqu’un on pours’efforce une journée.de Personne de très petite taille.

rendre la santé à un malade. Graminée élémentaire des pays chauds (GOORSH).

10- Propre à l’arbitre de sport et au policier. Fauteuil royal.

3- Rue sans issue. École nationale d’administration publique.

Embarrassé après avoir commis une maladresse. Qui est en 2- Élément position verticale. chimique de symbole U. Disque

Caractère de celui qui ne réfléchit pas avant d’agir (TREEDI-

ROUE).33 tours. Personne de très petite taille. vinyle

4- Moqueur. Habitants de Sienne. Repas conviviaux Rue sans issue. École nationale d’administration (à 3l’envers).

une maladresse. Qui est en position verticale.

publique. Embarrassé après avoir commis

4- Moqueur. Habitants de Sienne. Repas conviviaux (à l’envers).

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE / DES QUESTIONS SANS RÉPONSE : - Pourquoi parle-t-on des quatre coins de la terre, puisque la terre est ronde ?

- Comment peut-on faire pour dormir sur nos deux oreilles ?

- Pourquoi appelle-t-on le coup qui tue le coup de grâce ?

- Pourquoi, lorsque l’on veut avoir de l’argent devant soi, faut-il en mettre de côté ?

- Pourquoi dit-on d’un pauvre malheureux ruiné qu’il est dans de beaux draps ?

Source : http://www.islamjeunesse.com/humour/humour5curiosites.php

PARLER POUR PARLER 1. Un article publié dans le journal Le Soleil (14 février 2016) titre : « Ces startups qui veulent changer le monde ».

Qu’est-ce donc qu’une startup ? a.une vedette de cinéma socialement engagée ; b. une jeune entreprise prometteuse ; c. une théorie politique audacieuse.

2. Accordéon, kitsch, nouille, plancton et vermouth sont des mots qui nous viennent : a. de l’allemand ; b. de l’anglais ; c. du portugais.

3. Le talk-show (ou talkshow) est une émission de télé comportant des entrevues et, parfois, des numéros de variété.

Comment écrit-on ce mot au pluriel ?

4. Quel mot anglais, accepté dans la langue française, désigne un film biographique consacré à un personnage qui a réellement existé ?

5. « Show-business » est un mot anglais, il fait partie de la langue populaire, mais il ne figure dans aucun dictionnaire français.

Vrai ou faux ?

6. Dans le domaine du golf, l’Office québécois de la langue française recommande d’utiliser les termes français ; par exemple : vert (green), oiselet (birdie), bâtons (clubs). Quel est le mot recommandé pour remplacer le par ?

7. Un gallicisme est : a. un terme de l’ancien français, aujourd’hui vieilli ; b. un terme propre au gallois ; c. un emprunt fait au français par une autre langue.

8. Le joual est une variété populaire du français québécois. Ce mot a été inventé par : a. Jean-Paul Desbiens (le Frère Untel) ; b. André Laurendeau, rédacteur en chef, journal Le Devoir ; c. Michel Tremblay, écrivain québécois.

9. Le pourcentage de mots anglais dans le lexique de la langue française a augmenté sensiblement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Académie française estime que ce pourcentage atteint actuellement : a. 5 % ; b. 8 % ; c. 11 %.

10. Quelle vieille expression signifie : parler très mal le français ?

SAVEZ-VOUS COMMENT JE M’APPELLE ?

Je suis un livre accordéon, ou livre frise, qui se déplie comme un accordéon grâce à une technique de pliage et de collage des pages.

Vous me connaissez, mais savez-vous comment je m’appelle ?

J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 29.

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Courtoisie: Stéphane Delapré

Offrande du petit lutin du sud !

Le petit lutin du sud venu me visiter en octobre pour mon anniversaire me laissa une petite scène enfantine d’un hiver joyeux où les enfants patinent dans un paysage de campagne, là où il est allé se reposer de sa vie de galeriste en Asie. Je fus si heureuse de l’exposer dans ma petite loge enfantine de maman !

Ses galeries et nos maisonnées ont été une source merveilleuse de bonheur, de sourires et de couleurs, ce qui nous a permis de vivre des moments épanouissants malgré la saison des pluies, l’hiver et la psychiatrie. Grâce à ce petit lutin du sud, j’ai eu la chance de m’exiler. Ai cueilli des fleurs de cocotiers sur les trottoirs, ai porté des fleurs aux cheveux, ai acheté des hippocampes et des étoiles de mer séchés, ai gambadé, ai acheté des fleurs de lotus, mangues et herbes fraîches, etc. Plein de jolis moments aussi à découvrir l’artisanat, l’art et les quartiers animés d’un Cambodge à la mode.

Petit lutin du sud, ta « fabrique » de tableaux et de sérigraphies va donner la joie aux enfants. Je conseille donc à tous les bambinos de la terre (petits ou adultes), lors d’une matinée d’une saison plus ennuyeuse, de te visiter sur la toile : http://www.happy-painting.com FLORIANE

N.B. On m’a volé trois de ses tableaux dans la ville de Québec et, pardonnez-moi, j’en ai détruit un, car j’étais au désespoir : on me psychiatrisait et me trafiquait comme modèle !

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Simplicité et kermesse Depuis des années, je pratique la simplicité volontaire, c’est-àdire que je me contente du strict nécessaire et que je vis sans superflu. Le fait d’avoir grandi dans une grande famille de dix enfants m’a appris le sens du partage, sens que je conserve encore aujourd’hui. Dans les bazars et les kermesses, je retrouve des personnes très généreuses qui offrent soit de leur temps en faisant du bénévolat, soit de super beaux vêtements qui peuvent servir à d’autres. Je trouve cela vraiment formidable que des personnes donnent « au suivant » et offrent leurs biens à des organismes paroissiaux et communautaires.

LA KERMESSE Le 29 février dernier, je suis allée faire un tour à une kermesse qui se déroulait au sous-sol de l’église Saint-Sacrement. Ce jourlà, il y avait une tempête de neige et j’ai hésité à y aller, pensant que l’événement serait probablement remis un autre jour. Mais, j’avais vraiment le goût et j’y suis allé malgré tout. Je n’ai pas été déçue parce que je me suis acheté pour 10 $ un beau manteau d’hiver de qualité et pour 2 $ des bottes chaudes avec des semelles antidérapantes.

LE COMPTOIR

Le grand avantage que j’y vois est de faire des économies, car les vêtements neufs coûtent si cher de nos jours. De plus, j’aime beaucoup encourager les gens qui travaillent au sein de ces organismes, comme les friperies.

ENCORE DE LA SIMPLICITÉ En accord avec mes principes de simplicité volontaire, je n'ai pas d'automobile. Je vis dans le Faubourg St-Jean-Baptiste, près de tous les services où je peux me rendre à pied sans compter que j'aime marcher. J’utilise le transport en commun tous les jours.

Je comprends et je respecte les personnes qui ont vraiment besoin d’une auto pour se rendre au travail et se déplacer avec leurs enfants. Mais posséder une automobile, c’est si dispendieux : les mensualités, les permis et les immatriculations, l’essence, les assurances, les pneus d’été, les pneus d’hiver... ouf !

photo : Archives Web

Je vais souvent au Comptoir Emmaüs sur la rue Saint-Vallier.

J’aime prendre le temps de regarder et de toucher les vêtements, les livres, les ustensiles, la vaisselle, les meubles, etc. Et je fais de belles et d’utiles trouvailles, comme les belles chemises ou les jolis pantalons que j’achète à petit prix. Une amie m’a déjà demandé si j’avais peur de trouver des puces ou des acariens dans ces vêtements usagés. Je l’ai rassuré en lui disant que je lave évidemment tout à l’eau très chaude avant de les ranger avec mes effets personnels et de les porter. Cependant, jamais que je ne me risquerais à acheter un matelas ou un divan !

Je remercie chacun et chacune de vous, de notre belle équipe de rédaction et de la parution, et vous aussi chers lecteurs et lectrices. Sans oublier nos vaillants camelots que j’encourage à continuer et à qui j’achète avec un immense plaisir un ou des journaux, et ce, sans la moindre hésitation, spécialement, quand je vois un camelot affronter nos hivers et ces grands froids. Cela demande un effort de passer de longues heures à une intersection pour faire connaître notre journal..., je leur lève mon chapeau avec respect et reconnaissance !

Merci encore.

CHRISTIANE VOYER

DONNER ET PARTAGER Nous vivons dans une belle ville où il y a de bonnes ressources et des associations au sein desquelles nous pouvons nous impliquer. J’aime offrir, assumer ma part, contribuer et collaborer.

Entre autres, le fait d’écrire dans notre magazine La Quête est pour moi un honneur ; c’est un privilège de m’exprimer et de partager ma passion de l’écriture.

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photo : Archives Web

Voyage

Je n’en croyais pas mes yeux ! Ce que je lisais dans ce livre n’était connu que de moi, de moi seule ! Que signifiait cette intrusion dans ma vie ?

d’autres personnes font le même choix que nous. Loin d’être uniques ou originaux, nous sommes sans cesse conditionnés influencés par la société dans laquelle nous vivons.

J’étais une femme heureuse qui avait brillamment réussi. Après avoir obtenu mon D.E.S.S. en gestion — option ressources humaines à HEC Montréal, j’avais été recrutée par Bell Canada à Montréal dans les services des ressources humaines. Je m’étais mariée avec Jacques, économiste à l’Université McGill, et nous avions eu deux enfants : une fille, Paula, et un garçon, Michaël.

Rien n’était venu perturber ma vie familiale, jusqu’à la semaine dernière… En raison de violentes douleurs à la poitrine, mon médecin m’avait déclarée inapte à travailler pendant un mois.

Jacques m’avait alors conseillé d’aller me reposer chez mes parents en Gaspésie, car je souffrais d’épuisement professionnel…

En poursuivant ma lecture, je m’attendais à lire que son mari s’appelait Jacques, et que tous deux profitaient d’une situation privilégiée...

Je décidai de prendre le train pour les retrouver, accompagnée du livre à succès que la librairie de la gare présentait comme un incontournable ! Je n’avais guère fait attention au titre, et m’y étais plongée en désespoir de cause ! Le début m’avait amusée : une femme inquiète, jetée dans un train par un mari qui ne voulait plus d’elle, choisissait de rendre visite à ses parents. Je partageais quelques points communs avec l’héroïne, moi qui ne voyais pas l’intérêt de lire ce roman ! Ces ressemblances avec ma vie personnelle piquèrent ma curiosité et, malgré ma tendance à lire en diagonale, je poursuivis ma lecture du mieux que je pus.

Je ne me trompais pas… Le personnage se nommait bien Jacques, et le couple habitait à Montréal. Incroyable !

Les similitudes se multipliaient à la page 121 quand l’auteur parlait de leur travail. Jacques était économiste à l’Université McGill et, moi, je travaillais à Bell Canada, au même poste.

J’avais le sentiment insupportable que ma vie privée était étalée dans ce livre de hall de gare. S’agissait-il d’une étude marketing d’un genre nouveau ? Dans ce cas, on aurait dû me demander l’autorisation de publier des données qui me concernaient.

Page 145 : la femme a une relation adultère avec Gary, un Anglais rencontré au travail. Cette relation crée en elle un conflit insupportable, au point que… …

Personne ne connaissait cet épisode de ma vie, personne. Que m’arrivait-il ?

Cette femme racontait son histoire, et je fus surprise d’apprendre qu’elle aussi avait deux enfants. Fait étrange : ils s’appelaient Paula et Michaël. Après tout, d’étonnantes coïncidences se produisent souvent. Nous sommes persuadés d’être les seuls à choisir tel ou tel prénom pour nos enfants et, en définitive,

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LAURENCE DUCOS

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photo : Archives Web

Par quatre chemins

Vous habitez un modeste 4 ½ de la rue Lockwell dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. La fenêtre de votre cuisine donnant sur le pignon de l’église paroissiale. Vous avez pour habitude de vous déplacer à vélo pour répondre aux besoins de votre routine : essentiellement votre travail et vos commissions. L’hiver, votre peu d’endurance au froid vous faisant plutôt opter pour l’autobus.

Cette année, cependant, vous devez quitter la ville. À l’occasion du rendez-vous quadriennal, vous devez rejoindre votre famille qui réside dans l’Hexagone de l’autre côté de l’Atlantique.

Vous vous levez tôt pour prendre un taxi, seul moyen de transport en vigueur à cette heure matinale, afin de rejoindre un covoiturage trouvé par l’entremise d’Internet. Ce dernier vous conduit à Montréal pour le même prix que le taxi qui a parcouru les cinq kilomètres séparant votre appartement de la cité universitaire.

Malgré une légère pluie verglaçante sur l’autoroute 20 et une interminable conversation sur la politique mondiale, vous arrivez à la station Berri-UQAM dans les temps prévus. De là, la navette 747 vous mène à l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau en quarante-cinq minutes.

Après un retard excusé par les conditions météorologiques, votre vol se mettra route en direction de Toronto, escale vous faisant économiser une centaine de dollars, avant d’atteindre Roissy-Charles-de-Gaulle.

L’aéroport n’étant pas davantage votre destination finale que ses bancs y sont confortables pour dormir, vous vous dirigez vers le RER B, direction Robinson, afin de rejoindre le métro bondé et nauséabond de Paris.

Vous descendez à la station Denfert-Rochereau pour emprunter la ligne 6 jusqu’à la gare Montparnasse. À cet endroit, il ne vous reste qu’à monter à bord du train pour Rambouillet, votre ultime arrêt.

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Une fois assis au deuxième étage du ver métallique, vous reprenez votre lecture de là où vous l’aviez laissée. Henry-David Thoreau vous apprend alors que : « le voyageur le plus prompt est celui qui voyage à pied ».

Vous démontrant qu’à la durée du voyage vous devez également ajouter les heures de travail requises pour payer vos différents déplacements. Dans votre cas, environ deux cent quatre-vingtcinq heures.

Il est convaincant. Vous qui vous considériez pourtant comme un globe-trotter chevronné. Puis, vous y pensez à nouveau. Si Thoreau, cet homme que vous respectez fervemment, pour une fois, avait tort. Et si les transports, aussi ennuyants qu’ils puissent se révéler en première partie, constituaient un morceau important du voyage ? S’ils faisaient partie intégrante de la culture d’un peuple ?

Vous vous rappelez vos expériences passées. Passant par les autobus colorés de l’Amérique Latine, les tuk-tuk d’Asie, les bateaux-dortoirs philippins, les gondoles de Venise. Ces transports vous faisant côtoyer bien plus de visages locaux que n’importe laquelle des attractions suggérées par votre Lonely Planet.

Vous achevez votre lecture de Thoreau.

Vous arrivez en fin de trajet. La fin de ce texte. Vous savez pertinemment que vous n’avez pas fait ce voyage. Vous êtes là, à me lire. Scrutant au travers les hublots du discours. Mais ne négligeant pas pour autant le fait que vous vous êtes évadé.

La lecture étant peut-être, après tout, elle aussi un moyen de locomotion dont le titre de transport est l’alphabétisme. Et, à en croire les statistiques recensant les quelque 19 % de la population québécoise qui ne l’ont pas à leur portée, elle n’échappe pas aux gares mal desservies et aux retards fréquents.

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KEVIN BESNARD

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Les jours de cette morte saison Sont comme la vie qui ne l’est pas Finira-t-elle la mélancolie des moissons Espérance enfin retrouverai-je la joie

Elle partira au loin Comme toutes ces dernières flammes Est-ce un mal d’aimer une femme Et je souffre de cette solitude qui m’éteint

Au diable ! Ces amours perdus Du vent ! les déchirures du passé C’est au présent que se fit m’éveiller La magie du moment où j’ai rêvé.

CHRISTIAN BOURGET

photo : Archives Web

Les jours

Les jours ne sont plus les jours Les oublis de mes souvenirs S’envolent comme vole mon amour Sans les souhaits, les rêves et les désirs

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photo : Archives Web

Afrique C’est un bel Africain.

C’est un musicien.

Il compose un refrain.

Il sera très très bien.

Il veut partager son jardin zoologique, et tous les oiseaux exotiques, de son territoire inouï, avec tous ses amis.

Il veut Afrique, avec pacifique.

Il veut une danse typique, sur d’ancestral rythmique.

C’est un beau contient, où la richesse est le rire des enfants et le plus beau bijoux, est de rester debout, malgré l’adversité qui parfois, s’y abat.

Il veut une poésie, qui soit très jolie, et qui fasse découvrir de son pays, toutes les couleurs, l’harmonie.

L’humanisme de là-bas, les aidera.

Tous les Noirs, en garde espoir. et le pratiqueront à leur tour pour toujours.

GAÉTAN DUVAL

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ARTISTE EN SANTÉ MENTALE...

Qui sont les exclus de la société actuelle ?

Les malades mentaux Les artistes Les ARTISTES MENTAUX Et encore plus actuel...

Les sans-emploi Je suis chanceux, car j’ai au moins un abri Fiscal ?

Non... malheureusement Il y a collusion Il y a confusion Car il y a exclusion De la part de différents groupes Syndicats, gouvernement, employeurs Les nouveaux riches Qui se donnent le pouvoir D’exclure photo : Jean Lapointe

« Collusion » Illégal... illégal... illégal...

Justifiée par les unions Par les agglutinations Les grumeaux Les cailloux Les caillots de sang De notre société sans frontières Riche de privilèges Volés JEAN LAPOINTE

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Pour vous, bien sûr Dans la lumière diffuse de cette nuit de ses dangers admirables au plus dense de nos rêveries confuses Au revers de nos accommodements à cause des petites frayeurs surgissant dès l’aube - non-dit s’entrouvrant obscurément encore sérénité ferveur attente d’un souffle d’un petit cri C’est vous n’en sachant rien qui m’avez donné la parole pour que dans ses propres échos

pleins de vos réminiscences se multiplient ses promesses.

photo : Lisa Nolet

JEAN PIERRE

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Ressources Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou 1-866 LE CAVAC Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 539-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. accueil@violenceinfo.com www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 alphabeille@qc.aira.com Alpha Stoneham 926, rue Jacques-Bédard, bureau 202 Tél. : 418 841-1042 alphastoneham@ccapcable.com www.alphastoneham.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca www.membre.oricom.ca/lamareedesmots Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Communautés solidaires 5, rue du Temple, Québec Tél. : 418 666-2200 info@communautessolidaires.com www.communautessolidaires.com Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

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Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Entraide Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est Tél. : 418 523-1731 Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 www.armeedusalut-quebec.ca Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 info@maisonrevivre.org www.maisonrevivre.net SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) 855, av. Holland, Québec Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Québec (Québec) G1K 9A4 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org Soupe populaire

Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 mallet1849@gmail.com Santé mentale La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157 Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca www.relaislachaumine.org TOXICOMANIE Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 info@amicale-alfa.org www.amicale-alfa.org Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-SIDA MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

Café rencontre Centre-Ville Déjeuner et dîner 796, rue St-Joseph Est, Québec Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

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MERCI À TOUS NOS PRÉCIEUX Photo: Archives Web

PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR

RÉPONSES DE PARLER POUR PARLER

• Centraide PARTENAIRES ARGENT

1. B. Une startup, mot anglais qui s’écrit aussi « start-up » désigne une entreprise innovante et dynamique lancée depuis peu et qui est promise à une croissance rapide. Ce mot est accepté dans la langue française ; il est plus répandu que « jeune pousse » qui est le terme officiellement recommandé.

• CKRL FM 89,1

2. A. Ces mots nous viennent de l’allemand.

• Impressions Stampa

3. On écrit : des talk-shows ou talkshows.

• Services 211

4. Un biopic, mot valise qui provient de bio (graphical) pic (ture).

5. FAUX. Cependant, les dictionnaires mentionnent que son emploi est critiqué comme synonyme de « industrie du spectacle ».

PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Les Colocs • Maison Jean-Alfred Moisan

6. Le mot recommandé est : normale.

7. C. Un gallicisme est un emprunt au français, comme l’anglicisme est un emprunt à l’anglais.

8. B. André Laurendeau. Ce dernier, dans un article publié le 21 octobre 1959 dans Le Devoir, a qualifié le parler des écoliers canadiens-français de « parler joual ». Le Frère Untel a jugé que ce mot était bien choisi, il l’a utilisé dans son livre Les insolences du Frère Untel publié en 1960.

9. A. 5 %.

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

• Le Bal du Lézard • Inter-Marché St-Jean • Maison Revivre

5- Élimination de la sueur par les pores de la peau. Multiplier par neuf.

10. « Parler français comme une vache espagnole ». Cette expression est attestée dans la langue 6- mais Exigence Changer deincertaine. peau en parlant des animaux. Chemin le plus court. dès 1640, sonimpérative. origine demeure 7- Arbre des régions chaudes. Chaudière, Richelieu ou Yamaska. Mince tranche de viande.

8- QUI Pays d’Afrique de l’Ouest.

RÉPONSE SUIS-JE ?

Le proverbe dit qu’elles sont souvent trompeuses. Pièce d’une maison destinée à recevoir les visiteurs.

Il s’agit d’un leporello. Ce mot vient du nom du valet de Don Juan dans l’opéra Don Giovanni des trois dimensions d’un solide. Faire revenir à la vie. Quantité d’un aliment de Mozart.9-AuL’une 1er acte, Leporello présente à Donna Elvira (une femme séduite puis abandonattribuée à quelqu’un pour une journée. née par Don Juan) la longue liste, pliée en accordéon, des conquêtes de son maître Don Juan.

10- Propre à l’arbitre de sport et au policier. Fauteuil royal. Caractère de celui qui ne réfléchit

PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM

avant d’agir (TREEDIROUE).

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• Yves Boissinot

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L’ARCHIPEL D’ENTRAIDE : STABLE DANS LA MOUVANCE

L’Archipel d’Entraide est un organisme communautaire qui offre, depuis 1989, des services de suivi à une clientèle vivant des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et d’itinérance.

L’Archipel d’Entraide, c’est également le magazine La Quête et le service d’aide à l’hébergement et à la relocalisation Accroche-toit qui, depuis 1995, permettent respectivement d’offrir une alternative à la mendicité aux gens de la rue et un service de relocalisation, d’insertion résidentielle et de lits de dépannage dédiés à cette même clientèle.

le pari de faire sienne cette approche en s’appuyant sur son expérience cumulée en suivi communautaire et suivi d’intensité variable (L’Archipel), en insertion résidentielle (Accroche-toit), et en relations de proximité avec les gens de la rue (La Quête). Avec le soutien inestimable de Centraide et d’un héritage reçu de feu M. Rodrique Gagné, nous avons été en mesure de refinancer, non seulement le magazine La Quête, mais d’ajouter également une ressource rattachée exclusivement au suivi communautaire des camelots de La Quête.

Depuis plus de 20 ans, L’Archipel poursuit sa mission autour de ces trois . La énième réorganisation des services de santé et le régime de restriction budgétaire décrétés par le gouvernement libéral, ainsi que les modifications aux programmes fédéraux de financement des organismes en itinérance ont toutefois changé la donne dans le milieu. Plusieurs de nos organismes partenaires ont souffert de coupures, ce qui a provoqué des contrecoups dans les services à la clientèle. L’Archipel s’en est bien tiré jusqu’à maintenant, mais nous sommes en mesure de témoigner d’une certaine migration de la clientèle d’un organisme à un autre et, sinon, de « trous » de services. Pendant que se mettaient en place les nouvelles règles du jeu, l’Archipel s’est associé à la clinique SPOT, s’est investi dans un projet de logement d’abord et a accepté d’assurer la fiducie du Comité de maisons de chambres de Québec.

COMITÉ MAISON DE CHAMBRES

CLINIQUE SPOT En service depuis 16 mois, la clinique communautaire de santé et d’enseignement SPOT a finalement pris un bon rythme de croisière. Offrant ses services à l'Archipel les lundis après-midi, la clinique y accueille en moyenne de 7 à 8 personnes avec des pointes pouvant aller jusqu’à 12 personnes. L’Archipel se met alors en mode d’accueil et utilise le hall d’entrée et les autres locaux de la Nef. Parfois, La Roulotte La Marginale vient se stationner devant l’église, sur la rue Caron entre 13 h et 15 h.

Lorsque La Roulotte ne vient pas, les usagers se présentent alors à L’Archipel. Peu importe, cela crée une certaine synergie, car plusieurs nouvelles demandes de suivi ou de relocalisation découlent de cette collaboration et renforcent les chances de succès des traitements initiés à la clinique. Il convient aussi de souligner la collaboration étroite que nous avons avec des professionnels de la santé, soucieux d’adapter leur pratique à une clientèle marginalisée, qui est très précieuse et complémentaire à notre pratique d’intervention.

PROJET DE LOGEMENT D’ABORD Le gouvernement fédéral a réorienté ses programmes de financement pour l’itinérance autour d’une approche de logement d’abord, c’est-à-dire en privilégiant d’emblée l’offre d’un logement sans que la personne ait réglé, au préalable, ses problèmes de toxicomanie, de santé mentale ou autres. L’Archipel a pris

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Le Comité maison de chambres regroupe, depuis 4 ans, des partenaires de différents secteurs avec comme objectif d’améliorer les conditions de vie des chambreurs et des chambreuses.

Les membres du comité sont soutenus par deux employées, maintenant rattachées à l’équipe de L’Archipel, qui cherchent à mobiliser les chambreurs et les chambreuses dans le but de créer des outils d’information sur leurs droits et leurs recours, et qui travaillent à la coordination et à la concertation des actions pour maintenir et pour améliorer le parc actuel de maisons de chambres, pour étendre le territoire couvert vers l’ouest de la Ville et, éventuellement, pour convertir des maisons de chambres privées en organismes à but non lucratif (OBNL).

Nous nous sommes également impliqués directement dans l’un des projets de 8 unités de chambres subventionnées, issu de cette concertation. Nous explorons depuis, avec nos partenaires, les pratiques de soutien en logement qu’il serait possible de mettre en place selon une formule où il n’y aurait pas de responsable à demeure. Nous avons organisé une vingtaine de dîners communautaires dans le but d’entrer en contact avec les groupes de locataires et de stimuler un certain sentiment d’appartenance.

INVITATION À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ARCHIPEL D’ENTRAIDE Ces nouveaux projets et ces nouvelles façons de faire sont une suite logique et une continuité par rapport à notre histoire. Ces nouveautés nous demandent des ajustements, mais ils ne nous déstabilisent pas pour autant. Au contraire, cela nous stimule davantage. L’année financière vient de se terminer et c’est l’heure de la reddition de compte, des compilations statistiques, du rapport annuel et de l’assemblée générale. Avant même d’avoir effectué notre bilan, nous pouvons déjà avancer que l’année qui vient de s’écouler a été très fructueuse.

Nous vous ferons connaître la date de notre assemblée générale dans les pages du prochain numéro de La Quête. Nous serions enchantés de vous y rencontrer !

LA QUÊTE

DIANE MORIN

AVRIL 2016

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

Hébergement

DÈS LE 7 SEPTEMBRE

RADIO 89,1 BALADO DISPONIBLE SUR ITUNES ÉCOUTE EN DIRECT WWW.CKRL.QC.CA

4$ Le magazine de rue de Québec

No 183 Avril 2016

UN QUARTIER DANS L’OMBRE

Ensemble, derrière ce décor, nous multiplions les possibilités.

Nous tous, ici

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• Enracinée à Saint-Sauveur • Parc industriel centenaire • Parcours avec Dale Gilbert • Un quartier, deux visions noustousici.ca

Merci à nos organismes et aux utilisateurs de leurs services d’avoir généreusement participé à cette publicité.

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S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant une carte d’identification.

2 $ sur le prix de vente va directement au camelot.

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