La quete numero 180 decembre 2015 janvier 2016 web

4$ Le magazine de rue de Québec

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No 180 Décembre 2015 - Janvier 2016

SE FAIRE DU BIEN !

Que ce temps des Fêtes soit plein d'amour, de paix et de joie.

DÈS LE 7 SEPTEMBRE

Joyeuses Fêtes !

RADIO 89,1 BALADO DISPONIBLE SUR ITUNES ÉCOUTE EN DIRECT WWW.CKRL.QC.CA

Message du maire de Québec Nous avons la chance de vivre dans une ville attrayante, prospère et dynamique, une ville où tout est possible. À tous les lecteurs du magazine La Quête, je souhaite une année 2016 où chaque rêve peut devenir réalité. À toutes les personnes qui aspirent à une vie meilleure, je souhaite une ville toujours plus solidaire et inclusive où elles pourront trouver une oreille attentive ou une main tendue.

Régis Labeaume Maire de Québec

SOMMAIRE POUR LE PLAISIR DE LIRE

DOSSIER

SE FAIRE DU BIEN

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S'exprimer

Chronologie d'un objet inanimé

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Lire et jouer

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De janvier en janvier

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S'approprier la ville

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Florianne, printemps 2012

Partager la bouffe

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23

Colères exprimées...

Troquer son temps

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23

Platonique

Rayonner

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25

Et si tu découvres

Assouvrir ses passions

15

25

L'hôtel

Éradiquer l'errance

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Les naufragés de Jonquière

30

Petit Prélude

30

Apprivoiser La Quête

Photo: Michael Gosselin

SPÉCIAL DE COMMERÇANTS À CAMELOTS

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Le jeu de La Quête

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La langue dans sa poche

Photo: Michael Gosselin

JEUX

16-17

CHRONIQUES Photo: Josée Normandeau

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DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016

LA QUÊTE

De nous autres à vous autres...

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Alarme, citoyens !

03

PAGE COUVERTURE Photo :Pierre-Yves Lapointe, copropriétaire du Deux22, participant à la journée « Des commerçants vendent La Quête »

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rue !par des Vends le magazine La Quête

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

Photographe : Michaël Gosselin Conception graphique : Karyne Ouellet

ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette COORDONNATRICE Francine Chatigny MENTORS Martine Corrivault et Jean-Claude Picard RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël

SUIVEZ-NOUS SUR facebook.com/laquete.magazinederue et issuu.com/laquete/docs

CHRONIQUEURS Martine Corrivault et Claude Cossette

UNE TRIBUNE POUR TOUS

JOURNALISTES Marine Caleb, Philippa Jabouin, Michaël Labranche, Catherine Mathis, Laura Meuret, Luis Sarobe, Camille Tremblay-Antoine

Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de mars : Austérité.

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés

Nom: Adresse: Travaille à ton compte. Pas d’horaire.

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Hey toi!

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Appelle-nous au 418 649-9145 poste 33 Ou Viens nous rencontrer au 190, rue St-Joseph Est (coin Caron) Dans l’église Jacques-Cartier

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AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin, Ginette Pépin RÉVISEURE Nathalie Thériault PHOTOGRAPHE Michaël Gosselin GRAPHISTE Karyne Ouellet IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

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COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

Journal La Quête

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La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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AUTEURS Michel Bonnelly, Philippe Bouchard, Jean-Pierre Drolet, Gaétan Duval, Florianne, François Gagnon, Isabelle, Sylvain Rouillard et Audrey Ruelland

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien

LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016

MOT DE LA COORDO

SE FAIRE DU BIEN !

Mais puisque se faire du bien peut aussi vouloir dire prendre sa place, Laura Meuret s’est attardée au rôle des initiatives citoyennes dans la démocratie. Son interlocuteur, Raymond Hudon, professeur de science politique à l’Université Laval, déplore que mis à part les mouvements de contestation, les sociétés modernes n’utilisent pas suffisamment cette forme d’expression.

Dans un registre plus ludique, Luis Sarobe nous présente des installations qui font le bonheur des petits et des grands.

Installées à l’extérieur, les cabanes à bouquins et les boîtes à jeux procurent plus que leur contenu... elles provoquent les rencontres à dimension humaine.

Accueillis avec enthousiasme par la population locale des lieux comme la Plaza Limoilou ou la sympathique place ouverte à tous (S.P.O.T) s’inscrivent dans le mouvement mondial de prise de possession éphémère d’îlots urbains. En s’appropriant et animant des espaces urbains, les instigateurs veulent entre autres renforcer le sentiment d’appartenance à sa communauté de proximité. Les experts en aménagement du territoire qu’a rencontrés Philippa Jabouin révèlent comment ces sites pourraient se faire encore « plus citoyens ».

Inspirées par le mouvement allemand Libérez la bouffe, six étudiantes de l’Université Laval ont installé une armoire et un frigo dans le quartier St-Roch. Un lieu d’échange spontané de nourriture qui fait le bonheur des résidents, si l’on se fie aux propos rapportés par Camille Tremblay-Antoine.

Dans Troquer son temps de Michaël Labranche on (re)découvre deux manières d’obtenir des services et des biens sans avoir à sortir un sou de son portefeuille.

Plusieurs initiatives citoyennes souhaitent prendre leur envol grâce aux médias sociaux. En apparence, il peut sembler simple de diffuser la « bonne nouvelle » via les réseaux sociaux de ce monde et compter sur le fait que les amis de nos amis deviendront à leur tour nos

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amis. Mais voilà, l’art de rayonner est loin d’être si simple comme en témoigne l’interlocuteur de Marine Caleb, Fabien Loszach, directeur de la stratégie interactive chez Brad.

Florian Lambert, 73 ans, a de tout temps participé ou initié différentes actions pour sa communauté. Catherine Mathis est allée à sa rencontre pour tenter de tracer le profil du citoyen engagé.

LES COMMERÇANTS VENDENT LA QUÊTE !

Le 20 novembre dernier, l’activité de mixité sociale « Des commerçants vendent La Quête », initiative de Boromir Vallée Doré de la Table de quartier l'EnGrEnAgE de Saint-Roch, s’est déroulée sur la rue St-Joseph. Quatre commerçants, Emanuel Labbé de l’Inventaire, François Lebel de Tabagie de la place, Jean-François Mondou de Jef Poissonnerie et Pierre-Yves Lapointe du Deux 22, ont accepté de se faire camelots pendant deux heures. Comme vous le constaterez en lisant les commentaires recueillis par Laura Meuret, l’expérience a généré diverses émotions. Les sous amassés par les commerçants seront investis dans l’achat de vêtements à l’effigie du magazine de rue pour les camelots réguliers.

La Quête tient à remercier très sincèrement Emmanuel, François, Jean-François et Pierre-Yves d’avoir participé à cette belle initiative citoyenne qui, sans aucun doute, fera du bien à nos camelots!

Photo: Michael Gosselin

Pour bien finir l'année, et commencer de belle façon celle à venir, La Quête vous propose un numéro pour se faire du bien en présentant des initiatives qui favorisent le partage, l’entraide et la rencontre, qui échappent à l’économie marchande, qui offrent le meilleur de l’humain.

collègue Marine Sérìès qui a pris le relais en cours de route.

Enfin, pour vous faire du bien, il vous faut lire la section Pour le plaisir de lire.

Bonne lecture, FRANCINE CHATIGNY

Merci également à l’initiateur du projet, Boromir Vallée Doré, ainsi qu’à sa

Pour les employés du magazine de rue et de l’Archipel d’Entraide, La Quête est une opportunité quotidienne d’entrer en contact avec des personnes extraordinaires.

Aucune journée ne passe sans qu’une âme unique ne colore nos pensées, ne touche notre humanité. Aucune journée ne passe sans que ces gens, qui acceptent de nous faire confiance, ne nous enseignent, sur la vie, sur nous aussi.

De la part des camelots et de toute l’équipe de La Quête et de l’Archipel d’Entraide, nous vous souhaitons une joyeuse période des fêtes et une année 2016 empreinte d’ouverture, de partage et de solidarité !

LA QUÊTE

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DE NOUS AUTRES À VOUS AUTRES...

Toutes les civilisations n'accordent pas la même importance aux célébrations de Noël et des fêtes de fin d'année. Même chez nous, pour certaines cultures, la date du Nouvel An diffère de la nôtre mais jusqu'à aujourd'hui, les traditions des autres ne contrevenaient pas aux nôtres. Les changements observés depuis une vingtaine d'années dans nos façons de faire proviennent surtout de l'évolution de nos mœurs, croyances et comportements.

télévision en décembre ! C'est tellement plus simple de donner des cadeaux... même de l'argent : les jeunes aiment ça, surtout quand le montant leur permet d'acheter des gugusses électroniques... C'est justement là qu'est le bobo... l'impression d'acheter l'estime des autres avec un cadeau! J'haïs ça, mais sortir de la routine c'est compliqué ! Et essayer d'expliquer pourquoi ça me rappelle le prédicateur de la messe de minuit de mon enfance... »

Chaque année, décembre à peine arrivé, notre environnement se transforme. Mère nature fait des siennes et le froid modifie nos activités, mais le rituel commercialisé de la période des Fêtes se révèle perturbant à vivre au quotidien. Impossible de mettre les pieds dans un commerce sans subir l'assaut sonore du vacarme musical saisonnier. Tous les étalages sont aménagés en fonction d'achats à promouvoir pour les célébrations. Et la vague nous poursuit si nous allumons la radio ou la télévision. Tenter de résister à cette pression sociale devient inconcevable, même pour ceux qui n'ont pas les moyens d'y investir.

La tradition des cadeaux, telle qu'on la pratique aujourd'hui, n'est pas ancienne et n'a rien à voir avec la légende chrétienne des Rois mages et leurs présents à l'enfant Jésus. L'obligation créée par quelques décennies d'habitudes issues d'une certaine prospérité reste une convention comparable à celle d'étrenner un nouveau vêtement, d'ouvrir une bouteille de vin ou de partager des mets rares avec des amis. Et la fête familiale là-dedans ?

C'est à nouveau la saison des bonnes intentions et des belles résolutions, chaque année renouvelées, même si on les sait vouées à l'échec et à l'oubli dès les premiers jours de janvier. Les « On ne m'y reprendra pas... » et « Faudrait faire ça autrement... » de l'an dernier ne tiennent pas longtemps devant la publicité des Fêtes. Pour transformer les choses, il faut commencer à l'échelle individuelle. Et agir tôt : prévoir une stratégie de célébration raisonnable, élaborer des tactiques de résistance conséquentes et informer tous ses proches de ses intentions. L'action citoyenne commence chez soi, devant son ordinateur s'il le faut ! « Mouais... Comment vont-ils prendre ça, les enfants, les parents, les amis, les collègues ? Déjà que le filleul a laissé savoir à son parrain qu'il avait passé sa commande au Père Noël...

Qui n'a pas entendu un ancien raconter la joie des enfants découvrant une orange dans leurs bas accrochés à la rampe de l'escalier ? À l'époque, l'idée d'une récompense pour les enfants sages prévalait. Au même titre que se développaient des canaux d'entraide pour apporter un peu de douceur aux familles et aux individus en difficulté.

Les organisations paroissiales ont longtemps assumé la responsabilité du partage puis, avec la laïcisation, des groupes sociaux ont pris la relève. Aujourd'hui, même les organismes internationaux sollicitent la générosité des individus pour des interventions spéciales à l'occasion de Noël. Alors, il n'y a que l'embarras du choix pour partager mais il faut encore avoir le courage de rompre avec nos habitudes d'enfants gâtés d'un pays favorisé. Je nous le souhaite.

MARTINE CORRIVAULT

Décemment, je ne peux pas décliner l'invitation de belle-maman et si j'accepte, je ne peux pas arriver les mains vides... Comme je la connais, la jolie petite boîte de biscuits ou de sucre à la crème, ou même un pot de mon précieux ketchup aux fruits, ça ne passerait pas bien...

Je pourrais tenter d'expliquer ma démarche en annonçant que désormais, le budget cadeau de la famille passe au poste budgétaire Dons et aide à un ou des organismes... Et proposer à mon monde de participer avec moi à une initiative d'entraide, à l'échelle des cadeaux qu'on prévoyait offrir... ? Déterminer quel organisme aider va demander des négociations... Et je ne suis pas certaine de rallier mon monde... à commencer par ceux qui vivent avec moi…

Plus je jongle avec l'idée, plus je trouve que ça ressemble à l'action de ces films américains à l'eau de rose qu'on diffuse à la

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LA QUÊTE

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INITIATIVES CITOYENNES ET DÉMOCRATIE

S'EXPRIMER Les initiatives citoyennes se multiplient dans nos sociétés modernes et démocratiques. Elles se manifestent dans le quotidien de la population et investissent l’espace urbain. Mais les initiatives citoyennes sont plus que de simples mouvements de protestation. Forces sociales, elles sont aussi des forces politiques. « Il n’y a pas de frontière étanche entre forces politiques et forces sociales » selon Raymond Hudon, professeur de science politique à l’Université Laval et coauteur du livre La politique, jeux et enjeux. Action en société, action publique et pratiques démocratiques, publié en 2011.

Il ne fait aucun doute que les initiatives citoyennes ont leur place en démocratie, explique-t-il. Cependant, il ajoute qu’actuellement « le problème dans nos sociétés modernes, c’est qu’il n’y en a peut-être pas assez ou alors qu’elles se limitent à des mouvements de protestation. » L’INITIATIVE CITOYENNE : LE CŒUR DE LA DÉMOCRATIE Pour M. Hudon, « une initiative citoyenne c’est la vie, le cœur de la démocratie. La politique ne vient pas d’en haut, c’est l’erreur que l’on a fait depuis trop long-

partie, les dirigeants ne peuvent être totalement et constamment gagnants », explique M. Hudon.

INITIATIVE CITOYENNE ET REVENDICATION Force est de constater que certaines initiatives possèdent des dimensions économique, sociale, politique, urbaine ou encore environnementale, notamment à Québec : Libérer la bouffe, les cabanes à bouquins, les boîtes à jouets, la sympathique place ouverte à tous (S.P.O.T) et l’initiative citoyenne de vigilance du port de Québec en sont des exemples significatifs.

La frontière est poreuse entre mouvement social et initiative citoyenne, qui naissent tous deux d’un besoin, d’une demande des citoyens. Les initiatives citoyennes portent « inévitablement une

INITIATIVE CITOYENNE ET ÉTAT Quant à l’idée que la multiplication des initiatives citoyennes traduise un désengagement de l’État forçant les citoyens à combler eux-mêmes un certain nombre de besoins, elle passe sous silence une autre réalité.

En effet, M. Hudon rappelle que « l’État est de plus en plus sollicité, mais il ne peut tout gérer. Les citoyens lui en demandent davantage, du fait qu’il y a eu déplacement, ou parfois effacement en quelque sorte, de la frontière entre le privé et le public, amenant une charge accrue pour l’État. » Ce privé de plus en plus public peut déboucher sur des actions collectives menées par des initiatives citoyennes et mouvements sociaux, comme ce fut le cas pour les mouvements féministes et environnementalistes.

Photo: La Quête

« Le privé est public, le privé est politique, affirme-t-il. Ce qui a entraîné une toute nouvelle mentalité, une nouvelle culture, qui s’est mise en place graduellement. » Plus qu’une initiative, elle manifesterait plutôt une attitude citoyenne envers la société, envers les autres.

temps, et il faut intéresser les citoyens à cela en leur donnant un espace, mais pas de façon paternaliste, où se manifester. » L’impulsion doit venir de la base, du peuple. La démarche démocratique doit cheminer du bas vers le haut, déclare-t-il.

De plus, il rappelle que « l’essence de la politique est d’arriver à concilier les multiples intérêts présents dans notre société à travers un esprit de compromis. » La cohabitation de points de vue contraires entraîne nécessairement des conflits.

De ce fait, l'équilibre s’installe. « Les initiatives citoyennes ne peuvent pas être tout le temps victorieuses et, en contre-

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dimension revendicative », souligne le professeur de science politique. « L’initiative citoyenne s’emploie à bousculer, à ébranler un peu les certitudes ou les fausses certitudes de plusieurs pour faire connaître et reconnaître les besoins ou les problèmes » explique-t-il. Cependant, elle ne se contente pas de dénoncer ou de revendiquer : elle organise.

Ces initiatives joueraient en somme un rôle de liant social qui invite à prendre conscience d’un besoin, d’un problème, d’une demande, car elles se manifestent dans la société de manière spontanée sous une impulsion issue de la base.

LA QUÊTE

Il ajoute que « l’action citoyenne, si elle est intelligemment menée, peut être extrêmement créatrice. Le résultat peut être décevant mais c’est une action essentielle pour l’évolution de la société. C’est de là que viennent les projets. » Bien que les sphères dirigeantes semblent être à l’initiative des projets, ces derniers n’en restent pas moins issus de demandes et de besoins portés par les initiatives citoyennes. M. Hudon illustre son propos avec l’exemple historique des Centres de santé et de services sociaux « qui ont pris le relais des cliniques populaires de santé ou des aides sociales créées il y a près de cinquante ans, notamment dans divers quartiers de Montréal et Québec. » LAURA MEURET

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LIRE ET JOUER L’organisme à but non lucratif Verdir et divertir a été fondé en 2009 par Frédéric Dutil et Anne Bureau, et celui-ci se donne comme mission de promouvoir des initiatives citoyennes pour améliorer et dynamiser la vie du quartier St-Roch. Il agit sur deux axes : l’aménagement paysager et l’activité artistique.

En 2014, lors d’un voyage à Portland (Oregon), Frédéric Dutil découvre Little free library, un organisme présent dans une multitude de pays qui installe des boîtes de livres accessibles gratuitement au public.

Inspiré par cette découverte, M. Dutil crée les cabanes à bouquins, lesquelles sont installées dans les escaliers Badelard et Lavigueur. Cette dernière a par la suite été déménagée sur la rue St-Vallier, en face de la boutique l’Encadreur des artistes.

LIEUX DE RENCONTRE « En construisant ces boîtes, nous avons voulu convertir des lieux de passage en endroits de rencontres, où les gens

BOÎTES À JEUX Depuis l’été 2015, H2GO regroupement d’organismes de La Haute-Saint-Charles a mis sur pied le projet Boîtes à jeux qui consiste à l’installation de coffres de jouets dans plusieurs parcs du quartier.

Dans ces boîtes, on trouve de tout : balles d’Aki, ballons de soccer, ballons de football en mousse, des échasses pattes de chat, des pelles, etc..

L’idée a vu le jour dans la région de Montréal, avant de se répandre à Matane, dans le Bas-Saint-Laurent, et d’atterrir à Québec.

peuvent socialiser et faire une halte en chemin, ainsi que voulu susciter le goût de la lecture », explique Julie Turgeon, la coordonnatrice du projet. « Je dois dire que le but est atteint, car il y a toujours plus d’une personne lorsque quelqu’un regarde le contenu de la boîte ».

UN POUR UN Mme Turgeon explique qu’il n’y a qu’une règle à suivre : laisser un livre pour chacun des livres que nous prenons. On peut le faire quand cela nous convient, mais il est important de procéder ainsi pour s’assurer que la boîte soit toujours garnie. « À présent, l’expérience est très positive, nous dit encore Julie Turgeon, et nous avons constaté que les gens se servaient des boîtes même pendant l’hiver ».

Voilà une belle manière de promouvoir la lecture et une occasion pour tous de donner une seconde vie aux livres.

Photo: La Quête

CABANES À BOUQUINS

Pour en savoir davantage sur Little free library rendez-vous sur le site : littlefreelibrary.org

elle. « De plus, certains jouets, comme les balles d’Aki et les ballons de soccer, attirent aussi les adolescents, créant ainsi un espace de partage pour jeunes et enfants de tous âges », conclut-elle.

nation, l’autonomie et l’estime de soi à travers le jeu libre, lequel permet de jouer sans aucune entrave.

JEU LIBRE

Étant donné le succès de cette expérience, l’organisation, qui avait prévu de retirer les boîtes durant l’hiver, considère sérieusement de maintenir le service en remplaçant les jouets existants par des jeux adaptés à l’hiver.

Mme Lepage met l’accent sur le choix de jouets favorisant le jeu libre. Elle indique que selon les spécialistes, les enfants ont de la difficulté à jouer à des jeux organisés et régis par des règles avant d’atteindre l’âge scolaire. Il est donc important de développer chez le jeune enfant l’imagi-

ET L’HIVER ?

LUIS SAROBE

ESPACE DE PARTAGE

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Courtoisie: H2G0

« Certains commentaires des voisins faisaient référence au fait que les modules existants dans les parcs n’étaient pas adaptés aux besoins des plus jeunes enfants et plusieurs éducatrices de garderies en milieu familial nous avaient également suggéré d’aménager des espaces de jeu pour les enfants de zéro à cinq ans », dit Suzie Lepage, coordonnatrice du projet. « Depuis l’installation des boîtes, nous avons constaté une augmentation dans la fréquentation des parcs et la présence de groupes d’enfants en garderie », ajoute-

LA QUÊTE

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ESPACE URBAIN

S'APPROPRIER LA VILLE C’est sur un espace artificiellement gazonné de la 3e avenue que le Cercle Kisis organisait son deuxième Solstice autochtone d’été le 21 juin dernier. Le regroupement, qui a pour objectif de faire rayonner la culture autochtone et de créer un rapprochement humain, ne prévoyait pas s’approprier ainsi une partie de la rue. et son appropriation », explique-t-elle. « Depuis les années 60 et 70, quelques intellectuels occidentaux ont émis des critiques virulentes des villes devenues trop technocratiques et ainsi alimenté différentes initiatives de luttes urbaines », poursuit-elle.

La mobilisation pour éviter la destruction de certains quartiers, la revendication du droit de rester chez soi et la lutte contre

Photo: Josée Normandeau

« J’ai beaucoup aimé déclare Mme Sarah Clément, co fondatrice du Cercle Kisis. Finalement, l’emplacement était chouette ! Le gazon adoucit l’espace et apporte une autre ambiance », ajoute-telle. Elle se dit reconnaissante de la collaboration des Productions Limoilou en vrac et de la proximité de certains bars de la 3e avenue, qui en fin de compte ont attiré des gens qui autrement ne seraient pas venus.

C’était l’un des nombreux événements à se dérouler dans les rues de la ville ou dans des espaces négligés et à qui des groupes de citoyens ont donné une nouvelle vie.

Ces « plateformes communautaires culturelles et artistiques » font partie de ce qui a été baptisé un « mouvement mondial de prise de possession éphémère d’îlots urbains. »

la « gentrification » sont des expressions qui s’inscrivent dans cette critique. À Québec, cela fait penser aux hôtels et édifices autour de la Place d’Youville qui ont remplacé les immeubles à logements qui s’y trouvaient ou la disparition de certaines écoles primaires dans l’enceinte du Vieux-Québec au profit de boutiques ou d’attraits touristiques.

S'APPROPRIER L'ESPACE

Évidemment, ces expressions ne se limitent pas aux seuls projets politiques de revendication de l’espace, mais elles intègrent aussi des « dimensions esthétiques et ludiques. » M. Villeneuve fait remarquer que le mouvement de contestation Occupy, contre la crise du capitalisme, s’est concrétisé par une occupation physique du Jardin St-Roch, le même espace qui grâce à des initiatives d’autogestion citoyenne a joué un rôle important dans la renaissance de Saint-Roch.

En réalité, prendre possession d’un espace ou lui redonner une vocation publique se fait depuis toujours. Le professeur Paul Villeneuve du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD) de l’Université Laval fait référence aux grands parcs aménagés, tels que Central Park à Manhattan, le Mont Royal à Montréal, les Plaines d’Abraham et plus récemment l’aménagement du Parc Saint-Roch à Québec.

Mais selon le professeur Johanne Brochu de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD) de l’Université Laval, il est exagéré de parler de mouvement pour les plateformes qui ont récemment vu le jour. « Ce sont des interventions ciblées pour sensibiliser le citoyen à l’espace public

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DES CITOYENS OU DES EXPERTS ? « Souvent, ce sont des citoyens avec des compétences (architecture, design, urbanisme, entreprenariat, arts visuels, etc.) qui leur donnent une confiance pour réaliser des projets artistiques créatifs » ajoute Geneviève Cloutier, égale-

LA QUÊTE

ment professeur au ÉSAD. Selon elle, ces « expérimentations pour envisager la rue différemment » se font surtout dans les règles à Québec, par des consultations et avec les acteurs municipaux. « À cause du volet artistique et événementiel, il va falloir se tourner vers l’institutionnel », explique-t-elle. Elle est d’avis que la survie de ce genre d’expressions dépend du financement partagé entre le public et le privé ou de son intégration dans le programme régulier de la ville. « Une intervention par l’administration municipale devient nécessaire afin de profiter de retombées positives de la présence des artistes, tout en appuyant ceuxci face au fonctionnement impitoyable du marché du logement », d’ajouter M. Villeneuve.

Mme Brochu émet toutefois un avertissement face au mythe qui entoure la participation citoyenne. Elle souligne que les acteurs sont souvent des experts, des intervenants ou des activistes qui font déjà partis de réseaux. « On fait quelques réunions et on pense qu’on a tout réglé », dit-elle. Même si les experts peuvent s’entendre sur le sujet, certains citoyens sont mis de côté. « Je ne crois pas que la question de l’itinérance soit prise en compte », donne-t-elle en exemple. Je crois qu’on les ignore complètement. (…) Si tu te couches sur un banc la nuit, ça ne gêne personne ! » Ces lieux réaménagés, comme la Sympathique place ouverte à tous (SPOT), — lieu de rassemblement aménagé pendant l'été 2015 dans l'ancienne cours du Lépine Cloutier dans Saint-Roch — sensibilisent les gens et les encouragent à s’identifier en tant que membre d’une communauté. Selon elle, la clef est de favoriser la coexistence pour qu’un espace ne soit pas dominé par un seul groupe. Mais il s’y développe parfois une surveillance naturelle ou un contrôle des comportements. « Suis-je obligé de consommer ? » demande-t-elle. « Il ne faut pas s’en remettre uniquement aux commerces, sinon la ville ne nous appartient plus. » PHILIPPA JABOUIN

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Le Robert Dixel mobile définit le citoyen en ces mots : « Individu considéré du point de vue de ses droits politiques ». C’est un peu court car pour bénéficier de droits, il faut ordinairement faire face à des devoirs.

DROITS ET DEVOIRS Le Parlement du Canada rappelle d’ailleurs ce fait. Sur son site, on énumère un certain nombre de droits auxquels peut prétendre un citoyen canadien. En voici quelques-uns : Être considéré égal aux autres citoyens, pouvoir circuler partout dans le pays et s’y établir où l’on veut, voter lors des élections, penser et croire ce que l’on veut et pouvoir exprimer ses idées. Et même se réunir avec d’autres citoyens pour les défendre. S’ajoutent également des droits particuliers, comme la dispense d’un visa pour voyager aux États-Unis.

Découlant de ces droits, rappelle-t-on, il existe des devoirs, c’est-à-dire des obligations : chaque citoyen doit observer les lois adoptées par les assemblées démocratiques, qu’elles soient fédérales, québécoises ou municipales. C’est là la première responsabilité d’un citoyen.

Résultent également de cette obligation, des attitudes et comportements. Une personne qui exprime ses opinions a par exemple le devoir de respecter les droits de ses concitoyens.

D’autres devoirs se rattachent indirectement au titre de citoyen, comme s’impliquer dans la communauté ou lutter contre la discrimination et l’injustice. Et d’autres devoirs encore sur lesquels on reste ordinairement plus discrets, tels que l’obligation de se joindre aux soldats de carrière lorsque des lois de mobilisation militaire sont proclamées.

On pourrait également énumérer un certain nombre de vertus qu’exige d’un citoyen de vivre en société, comme la tolérance, la solidarité ou même la générosité, pour ne citer que celles-là. Ce qui suppose que l’on se conduise avec un minimum de civilité.

La civilité, c’est l’ensemble des conventions qu’un groupe social s’impose tacitement. Hurler en meute dans un bus, ça ne se fait pas ; c’est faire preuve d’incivilité. Et comme dit Comte-Sponville : « L’incivilité est presque déjà un délit. » LA DÉSOBÉISSANCE CITOYENNE Cela dit, tout citoyen doué de raison a également le loisir, voire le devoir d’exercer sa pensée critique. De penser par soi-même et non de suivre comme un mouton les comportements que lui dicte son groupe social. Agir contre la civilité ou contre la loi est parfois même un devoir moral.

imposés par la loi, s’ils vont à l'encontre de sa conscience que ce soit pour des motifs religieux, moraux ou éthiques. Pensons à tous ces objecteurs qui ont refusé d’accomplir leur service militaire et qui ont fini par acquérir le droit d’effectuer plutôt un service civil. Ou au Général de Gaulle qui, nommé sous-ministre à la Défense nationale, s’enfuit en Angleterre au lieu de se soumettre à la Loi de reddition signée par le président de la France. Parce que le gouvernement officiel a perdu la guerre et que de Gaulle s’est battu avec les vainqueurs, il est considéré comme un héros ; mais il aurait été condamné à mort comme traître si les vainqueurs avaient été les pays ennemis.

Ou plus récemment, à Edward Snowden, ce jeune informaticien employé de la CIA qui a dévoilé que les gouvernements de pays démocratiques espionnaient leurs propres citoyens. Il est évidemment accusé de traîtrise par les uns — ou considéré comme un héros par les autres.

Il est souvent difficile de s’affirmer contre les idées ou les comportements attendus de son entourage. Cela prend du courage pour agir contre l’esprit de son groupe. Que l’on pense à la « solidarité » ministérielle ou corporative. Les dissidents sont éventuellement, méprisés, éjectés, poursuivis. Exemple : il est très pénible pour une soldate de l’armée canadienne de dévoiler les agressions ou harcèlements sexuels dont elle est l’objet si ses pairs considèrent ces comportements comme acceptables.

LES GÉNÉRATIONS QUI SUIVENT Par ailleurs, l’esprit citoyen évolue d’une génération à l’autre.

Le patriotisme que l’on pratiquait il y a cinquante ans a bien changé. À l’époque, on attendait des jeunes Québécois qu’ils chantent le Ô Canada chaque matin à l’école et qu’ils se méfient de l’étranger, du concitoyen différent par sa couleur ou sa religion.

Aujourd’hui, l’esprit citoyen implique que l’on respecte les lois en vigueur mais tout autant que l’on lutte pour protéger l’eau et l’air. Que l’on se préoccupe des générations qui suivent, que l’on protège l’environnement qui sera le leur. Que l’on s’inquiète de la santé de la Mère Terre.

Ce que fait le tennisman et chanteur Yannick Noah quand il claironne : « Aux arbres, citoyen ! »

CLAUDE COSSETTE PUBLICITAIRE ET PROFESSEUR

Citons l'objection de conscience, une décision personnelle qui consiste à refuser d'accomplir certains actes, même ceux

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LA QUÊTE

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PARTAGER LA BOUFFE Inspirées par le mouvement Libérez la bouffe, six étudiantes du cours d’anthropologie de la nourriture à l’Université Laval ont installé le printemps dernier une armoire, puis un frigo, sur le parvis de l’église Saint-Roch. L'installation a rapidement été adoptée par la communauté et est devenue un lieu d'échange libre-service — on y dépose ou y recueille des denrées alimentaires. L'échange permet de lutter à la fois contre le gaspillage de nourriture et la faim.

Andréanne Rousseau, une des responsables, explique qu’en tant qu’étudiantes et citoyennes, les instigatrices du projet étaient curieuses de voir les réactions et l’implication des habitants du quartier. Les étudiantes s’étaient fiées à l’exemple allemand de l’association Lebensmittelretten qui avait installé des réfrigérateurs libre-service dans la ville de Berlin.

ganisation de la part des responsables. Elles comptent impliquer des bénévoles pour le nettoyage de l’armoire et du réfrigérateur. Selon tous les utilisateurs rencontrés, les lieux sont propres et les aliments périmés sont rapidement retirés.

« ÇA PART VITE »

Photo: Camille Tremblay-Antoine

Les responsables du projet veulent laisser une libre gestion par les citoyens du roulement de la nourriture. Bien qu'elle ne dispose pas de chiffres relatifs à la fréquentation des lieux, Andréanne Rousseau estime que beaucoup de citoyens s’impliquent et viennent déposer quelques aliments, que ce soit de manière quotidienne ou occasionnelle.

Selon le projet initial, il était convenu que l'installation resterait en place jusqu’au mois d’octobre 2015, puis serait retirée pendant la saison hivernale. Toutefois, face à l'accueil favorable des citoyens, l'armoire restera finalement accessible toute l'année. Le réfrigérateur sera quant à lui remisé, mais Andréanne Rousseau assure que plusieurs projets sont sur la table pour la structure au printemps prochain : « On voit que ça marche bien, que c’est adopté dans le quartier; ça vaut la peine de notre part de continuer à faire quelque chose de plus viable à long terme. »

Une femme venue porter du yogourt Les instigatrices croient qu’il sementionne à La Quête que le mouverait possible d’installer d’autres ment Libérez la bouffe est « vraiment structures ailleurs dans la ville de une belle initiative ». C’est pourQuébec. Par contre, compte tenu quoi elle apporte plusieurs fois par de l'implication que cela demande, semaine quelques aliments. La résiles responsables voudraient que dente du quartier constate un bon l’initiative soit prise en main par roulement des items. « Chaque fois « C’est toujours propre et bien entretenu, je trouve ça vraid’autres citoyens. Andréanne Rousque je viens porter de la nourriture, ment super que les gens respectent ça. » - une utilisatrice seau affirme qu’elle et son équipe celle que j’avais laissée la fois d’avant sont prêtes à aider et faire profiter Mme Rousseau est agréablement surprise n’est plus là, donc je me dis qu’elle a de la considération des citoyens pour les de leur expérience les gens qui souhaiteservi à quelqu’un qui en avait besoin », installations et de l’absence de vandalisme. raient se lancer dans cette belle aventure. explique-t-elle. « Au début, tout le monde nous disait que Plusieurs utilisateurs disent venir de ma- c’était une bonne idée notre projet, mais CAMILLE TREMBLAY-ANTOINE nière quotidienne ou occasionnelle. La que [la structure] ne resterait pas là une structure de Libérez la bouffe est, pour cer- semaine. Finalement, ça va vraiment bien, il y a juste quelques tains, un arrêt quotidien graffitis, mais on sent une fortuit. « Ça fait du bien « On voit que ça attitude de respect face à quand on a faim pis qu’on marche bien, que la structure », explique-tn’a rien à manger », confie c'est adopté dans le elle. un utilisateur. quartier... » LIBÉREZ LA BOUFFE INSPIRE LE RESPECT Installés au pied des escaliers de l'église St-Roch, le frigo et l'armoire sont laissés sans surveillance. Les responsables passent de manière ponctuelle afin de s’assurer du bon fonctionnement.

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Les membres de l’équipe assurent à tour de rôle, le nettoyage de l'installation et veillent à rencontrer les exigences du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec en matière de salubrité.

Andréanne Rousseau confie que leur initiative exige tout de même beaucoup d’or-

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ÉCHANGE DE SERVICES

TROQUER SON TEMPS Les échanges de services semblent avoir grimpé en popularité au cours des dernières années. Si divers systèmes d’échanges ont vu le jour dans la métropole, ceux-ci sont pratiquement inexistants dans la Vieille Capitale. À Québec, un seul organisme semble similaire à ces types de réseaux d’échanges.

Il s’agit de l’Accorderie, situé dans St-Roch. Ce réseau qui ressemble à un système d’échange local (SEL) n’est pourtant pas défini comme tel. Les SEL sont des regroupements de personnes où les membres peuvent s’échanger des biens ou des services. L’Accorderie, tout comme les SEL, offre un « principe alternatif au système actuel », mais se donne une « mission de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ».

sier conclut que dans ce domaine, cela revient toujours au même. Ayant travaillé avec les personnes dans la pauvreté, les personnes souffrant de handicap et les immigrants, elle avance qu’à un moment donné, les personnes « ouvrent la bouche et attendent les services ». « Ce n’est pas parce qu’elles sont devenues inactives, mais parce qu’on les rend inactives », souligne-t-elle.

LE VRAI TROC L’échange de service n’est pas vraiment du troc selon Bettina Cerisier, mais le retour au plus vieux système économique, est pourtant en vogue grâce aux réseaux sociaux. Avec le groupe Facebook « Troc-moi ça ! », 46 319 personnes peuvent s’échanger des biens de toutes sortes.

« On leur donne, mais on ne leur demande jamais rien », déplore-t-elle. En faisant cela, ces gens perdent leur estime

Photo: Archives Web

La coordonnatrice de l’organisme, Mme Bettina Cerisier, n’utilise toutefois pas le terme troc en parlant de son organisme. « Il faut qu’il y ait simultanéité, et pour nous, il n’y a jamais de simultanéité, dit-elle. Avec le troc, on met une valeur au service. Pour nous, il n’y a pas de valeur », explique-t-elle. Il s’agit donc d’un échange de temps et non de services monétairement équivalents.

UN MODÈLE POUR LES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES

de soi et leur « power-mode ». À l’Accorderie, « tout le monde est égal et on ne doit rien à personne », insiste-t-elle.

Elle donne l’exemple des 30 personnes qui s’impliquent à l’Accorderie, qui sont elles-mêmes des Accordeurs payés en « heure-accorderie ».

Après avoir passé 22 ans dans les organismes communautaires, Mme Ceri-

Avec ce modèle, la coordonnatrice martèle le fait que les gens impliqués contri-

Pour ce faire, les gens cumulent des heures pour ce qu’ils font et s’en servent par la suite pour bénéficier des services offerts par les 670 autres personnes.

buent à améliorer l’organisme. « On a vraiment un système que devraient avoir beaucoup d’organisations communautaires » expose-t-elle, en illustrant le problème de mobilisation qu’ont certains organismes.

Depuis avril dernier, Maxime Bastien, un résident de Québec, a troqué plus d’une dizaine d’objets en se servant du groupe.

Pour lui, c’est un bon outil pour obtenir ce qu’il veut à coût nul. « Je sortais perdant de vendre mes items », dit-il. Il indique que le troc amène une situation « gagnant-gagnant ». Il insiste sur le fait que le monde est ouvert au troc, mais qu’« il faut être en mesure d’offrir à la personne ce qu’elle cherche et proposer un objet de valeur équivalente ».

MICHAËL LABRANCHE

Aux citoyens et citoyennes de Taschereau et à la population de la région de la Capitale-Nationale, je souhaite un temps des Fêtes propice au partage et à la joie de vivre.

Faites cadeau de votre présence !

Joyeux Noël et bonne année 2016 !

Agnès Maltais, députée de Taschereau et leader adjointe de l’opposition officielle

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LA QUÊTE

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PROMOTION ET MÉDIAS SOCIAUX

L'ART DE RAYONNER Utilisés par plus de sept adultes québécois sur dix, les médias sociaux prennent une grande place dans la vie quotidienne. Une pratique de masse qui peut servir à la promotion et au maintien de projets et d’initiatives citoyennes. Seulement, pour que les réseaux soient utiles et profitables, cela nécessite du temps, de l’argent et surtout une stratégie.

De même pour le système de financement participatif, appelé en anglais le crowdfunding. Si ce phénomène d’appel aux dons pour financer un projet n’est pas né avec Internet, il a pris de l’ampleur depuis que la première plateforme en ligne a été créée en 2008. « Les plateformes de crowfunding sont quasiment des médias sociaux, car tu t’inscris, tu crées ton profil et, lorsque tu suis des projets, on t’envoie des notifications », illustre Fabien Loszach.

La ville de Québec regroupe de beaux exemples de réussites, notamment la Baconnerie, une boutique « uniquement dédiée au bacon », qui a ouvert en juillet sur la 3e avenue à Limoilou, grâce à un financement réussi de la Ruche, la plateforme de financement participatif de la région de Québec. Même chose pour l’atelier coopératif La Patente à Limoilou, ouvert depuis décembre 2014, et qui existe grâce aux dons et à la mobilisation des citoyens.

DÉSÉQUILIBRE Cependant, et bien que l’utilisation des réseaux sociaux soit à première vue bénéfique, elle réunit quelques défis. En effet, rendre visible un projet en ligne demande du temps et de l’engagement. Il existe ainsi une fracture entre les projets développés par des entreprises et ceux dont l’initiative est citoyenne. Les premiers pourront se doter d’un professionnel pour exercer la veille sur les réseaux sociaux, quand les projets à plus petite échelle ne peuvent se le permettre et s’en chargent par eux-mêmes. « Les initiatives citoyennes qui ont le mieux fonctionné sont celles qui ont été lancées par les

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Photo: Archives Web

« Les médias sociaux permettent l’amplification du message et de sa diffusion », explique Fabien Loszach, directeur de la stratégie interactive de Brad, une agence québécoise qui conseille les organisations et les entreprises en publicité. Grâce aux médias sociaux, le citoyen se sent directement impliqué dans le développement d’une initiative, si bien qu’une grande proximité se crée avec ses initiateurs. Bien que purement numériques, les médias sociaux humanisent la relation entre citoyen et initiateur.

chefs d’entreprises, comme Mark Zuckerberg avec le Ice Bucket Challenge par exemple », note Fabien Loszach.

Comme le précise l’agence Brad sur sa page Web, il est nécessaire d’avoir une stratégie. Être juste présent sur les réseaux sociaux ne suffit pas. Selon l’agence québécoise, l’utilisation des réseaux sociaux doit servir la mission et les objectifs du projet. Partie intégrante de la nécessité d’avoir une stratégie, l’utilisation des réseaux sociaux doit rester un système de bouche à oreille virtuel et conserver sa dimension humaniste. La même vigilance est recommandée dans le lancement de financement participatif.

Selon le site Web dédié au phénomène du financement participatif, crée par le Fonds des médias du Canada, il faut se rendre visible, mais sans être trop agressif. En effet, plus le système se popularise, plus le nombre de demandes de financement augmente. En découle une saturation qui rend le citoyen de plus en plus difficile à convaincre, voire à capter. Craig Agranoff, expert et consultant américain en nouvelles technologies, estime que les plus petits projets auront de plus en plus de mal à se démarquer.

FRACTURE NUMÉRIQUE La moyenne mondiale d’accès à Internet est de 43,40 % en 2015. Au Québec, 81,6 % des ménages avaient accès à

LA QUÊTE

Internet en 2012. Bien que ce pourcentage soit élevé, presque 20 % des Québécois ne sont pas connectés. « Ce serait nier l’existence de différences sociales que de dire qu’il n’y a pas de fracture numérique.

Elle est grandement due au fait que tout le monde ne peut se permettre un accès à Internet ». « Les tarifs au Canada sont parmi les plus chers au monde », explique Fabien Loszach. Être connecté coûte cher au Canada : selon une étude réaliséepar l’OCDE en 2009 auprès de 34 pays, le Canada est classé 27e avec une moyenne de 64,72 $ par mois pour un accès à Internet. Selon les chiffres de 2012 de l’Institut de la Statistique du Québec, plus les ménages ont un revenu élevé, plus ils sont enclins à avoir accès à Internet. De même, plus le niveau de scolarité augmente, plus le taux de branchement va en s’accroissant.

Cette fracture numérique permet aux projets et initiatives de pouvoir encore réussir sans l’aide des réseaux sociaux. « On peut faire de la publicité sans médias sociaux aujourd’hui. Encore une bonne partie des gens regarde la télévision. Je pense qu’il y a encore d’autres médias qui fonctionnent encore très bien », estime Fabien Loszach.

MARINE CALEB

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ASSOUVRIR SES PASSIONS Si plusieurs désirent être plus actifs dans leur communauté, tous ne passent pas à l’action. Ce n’est par contre pas le cas de Florian Lambert. La Quête l'a rencontré pour tenter de dresser un portrait du citoyen actif. Ce dernier s’est gentiment prêté au jeu. Voici quelques bribes de cette rencontre qui a flirté avec la philosophie.

M. Lambert est chansonnier, musicien, poète et chanteur. Sa vie durant, il s’est produit bénévolement pour divers évènements et a dirigé des chorales. Plus récemment, il a fondé l’organisme des Compagnons de Chaudière-Bassin, qui touche à la fois l’environnement, l’écologie et le communautaire. Du haut de ses

aménager une petite ferme en ville. La Ville a finalement acquis 20 % du terrain et y a aménagé un parc. En mai 2014, M. Lambert se confiait au journal Le Peuple Lévis : « [o]n n’a pas réussi de grandes choses avec les Compagnons, […] mais on a tout de même sauvé la maison et obtenu un parc. » Cette décla-

pris, il a toujours été à la tête des choses, sans réellement savoir qu’il était un leader. Avec la prise de parole des Compagnons, c’était la première fois qu’il ralliait les gens à une opinion. Il a ainsi compris qu’il pouvait être un rassembleur.

C’est de cette façon qu’il s’est retrouvé imputé d’un rôle social, identifié à partir de ce moment comme preneur de parole.

Les gens le soutiennent, sont contents d’avoir quelqu’un parmi eux qui ose être « porteur » de la voix du peuple. Ils le croisent dans la rue et lui adressent leurs demandes. Pour faire bouger les choses, il allait même jusqu’à rappeler plusieurs fois le maire, jusqu’à ce que celui-ci accepte de se pencher sur le dossier. C’est donc dire sa forte détermination et sa poigne de fer.

Photo: Catherine Mathis

L’AVENIR DE L’IMPLICATION SOCIALE

Florian Lambert

73 ans, il est à la fois pédagogue, historien, écologiste et père de deux enfants, à qui il a transmis sa passion pour la musique. Y a-t-il quelque chose qu’il ne fait pas ? « Tout m'intéresse, je suis curieux de tout… et j'aime tout faire. » Ou plutôt, il a fait le choix de ne faire que ce qu’il aime.

L’ENVERS DE LA MÉDAILLE Avec les Compagnons de Chaudière-Bassin, un organisme qui rallie 200 membres, ils ont sauvé la Maison Lemelin, datant de 1780. Celle-ci a été démantelée et reconstruite sur un terrain à Beaumont. Au départ, ils souhaitaient que la Ville achète le terrain de la Ferme Lemelin, ainsi que le hangar, la maison et la grange, afin d’en faire un site d’interprétation et d’y

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Lorsqu’il pose un regard sur les jeunes d’aujourd’hui, il a l’impression qu’ils sont victimes de la société des loisirs. On est habitué au confort, à l’effort minimal.

Il sent que cela devient difficile d’organiser des réunions de citoyens car les gens veulent rester chez-eux. Et cela lui fait remettre en question ses capacités. « J’ai peur d’être un mauvais leader », ditil. Mais il apprend. Il a appris qu’il faut toujours demander beaucoup plus que ce que l’on revendique, pour en obtenir ne serait-ce qu’une partie.

Alors, ce portrait du citoyen actif et ration surprend. On y sent une grande impliqué ? Il n’y a pas de recette, pas de déception. Est-il désillusionné ? Oui… personnalité-type, sinon et c’est l’envers de la méde la volonté et du cœur, « Le point de départ daille de cette grande déet la facilité à prendre la termination qui l’habite. est toujours la parole et à s’exprimer, Il l’affirme comme un passion » ce que lui ont appris simple constat ; peut-être la scène et la chanson. À voir toute la est-ce la seule attitude possible après passion qui l’anime, il n’a pas fini avoir mis tant de cœur dans ce projet, d’œuvrer à faire « tout ce que les autres ne qu’il a délaissé quelque peu depuis un an, font pas », comme il se plaît à le dire. par désir de passer à autre chose.

D’où lui vient cette volonté de s’impliquer dans sa communauté ? « Le point de départ est toujours la passion », soutient-il. Pour le projet de la Ferme Lemelin, cette volonté est sans aucun doute liée à son attachement pour la région de Lévis, où sa famille est établie depuis 1642. Dans tout ce qu’il a entre-

LA QUÊTE

CATHERINE MATHIS

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CONFÉRENCE NATIONALE POUR METTRE FIN À L'ITINÉRANCE

AVOIR UN TOIT ET APRÈS ?

Photo: Archives Web

Début novembre, se tenait à Montréal la Conférence nationale pour mettre fin à l'itinérance (CNMFI).

D’un océan à l’autre, intervenants sociaux, chercheurs, politiciens, ex-itinérants, etc. cherchent des solutions novatrices pour éradiquer l'errance. Les trois jours qu’a duré cette conférence étaient l’occasion d’un partage d’expertise et d’expériences de vie.

LE LOGEMENT D’ABORD Près du tiers des ateliers et séances d’information présentées abordait, sous un angle ou un autre, l’approche du logement d’abord. Imposée à Québec pendant le dernier mandat du gouvernement conservateur au fédéral, cette approche apporte son lot de défis.

En la simplifiant à sa plus simple expression, la démarche d’intervention préconisée jusqu’à récemment priorisait une réinsertion sociale graduelle qui éventuellement aboutissait à l'intégration d’un logement. Pour rencontrer cet objectif, les équipes d’intervention accompagnent pendant des mois, voire des années une personne en rupture sociale jusqu'à ce que cette dernière se sente prête à assumer les responsabilités inhérentes à la location d'un loyer. Si cette approche réussit bien avec les gens qui se retrouvent à la rue suite à un accident de parcours (perte d’emploi, deuil, divorce), elle s’avère moins efficace avec les itinérants chroniques qui cumulent des problèmes de santé mentale, de santé physique et de toxicomanie et qui plus est, sont à la rue depuis longtemps.

L’approche du logement d’abord inverse totalement l’ordre des interventions. Des équipes concertées d’intervenants ciblent les itinérants chroniques, soit ceux qui ont le moins d’aptitudes pour le vivre ensemble, les intègrent en logement puis leur apportent le soutien nécessaire pour les y maintenir. Pour quiconque n’est pas familier avec l’itinérance, il peut être difficile de concevoir les difficultés liées à ce maintien en logement. Au cours de la CNMFI, des équipes de travail provenant des Prairies, où le logement d’abord est pratiqué depuis quelques années,

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ont notamment mentionné la charge de travail qu’exige un suivi 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 qui a mené à de nombreux cas d’épuisement des équipes de travail.

Heureusement, Québec peut tirer profit de leur expérience et éviter cet écueil.

UN PROGRAMME À MI-CHEMIN Le programme de réaffiliation en itinérance et santé mentale (PRISM), qui allie des psychiatres et infirmiers du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et des travailleurs sociaux et intervenants du refuge Old Brewery, se trouve à mi-chemin entre l’approche d’intervention traditionnelle et le logement d’abord. Pour stabiliser l’état de santé des itinérants chroniques, PRISM a créé une unité de soin à même le refuge Old Brewery. Familiers avec le refuge, les itinérants acceptent plus facilement d’y recevoir des soins, d’autant plus qu’en adhérant au programme, ils ont un casier pour déposer leurs effets personnels et sont autorisés à rester à l'unité, toute la journée s''ils le désirent : un privilège grandement apprécié quand cela fait des années qu’ils doivent retourner à la rue chaque matin, comme l’obligent les refuges. Puisqu’il est connu que les itinérants tolèrent difficilement les délais, tels que l’attente dans une salle d’urgence, la proximité du service est un autre avantage du PRISM de même que la capacité d’assurer un suivi médical rigoureux, qui est impossible si l'itinérant reçoit des soins à l'urgence de l'hôpital et retourne ensuite à la rue. Quand l'itinérant est mieux, l'équipe de PRISM l'intègre alors en logement tout en continuant à l'accompagner. Selon les représentants de PRISM, l’accès immédiat et sans restrictions à l’urgence médicale du refuge explique le taux de réussite : ils ont inté-

LA QUÊTE

grés100 ex-itinérants en logement pour 5 retours à la rue, depuis 2013.

FAIRE AUTREMENT « Et si le problème ce n'était pas l'itinérance... Si le problème c’était surtout l’exclusion sociale ? » Nadia Duguay, cofondatrice d’Exeko dont la mission est l'inclusion par l'innovation en culture et éducation s'étonne que la CNMFI accueille à peu près juste du « monde du social ». Pour éradiquer l'itinérance, il faudra être très créatif suggère Mme Duguay, d'où l'intérêt d'appeler des artistes et des philosophes en renfort. « Notre société est malade... et plus que l’inclusion sociale, ce qui importe c’est l’émancipation intellectuelle ». Voilà pourquoi Exeko propose des solutions très novatrices, dont près de 120 techniques de médiation intellectuelle qui peuvent prendre la forme par exemple de flash mob, de cadavres exquis ou de les débats. Les ateliers offerts dans la rue, les centres de jour, etc. sont toujours élaborés avec les participants et visent essentiellement à développer l'esprit critique. Évidemment, les solutions proposées par Exeko ne règlent pas le problème de l'itinérance à court terme. Mais sans doute que ses participants arriveront mieux à vivre en société tout en se respectant. Car, comme le disait si bien Alex, qui a vécu l'itinérance pendant de nombreuses années et passé par plusieurs programmes de réintégration « Arrêtez de vouloir que nous soyons ce que vous voulez que nous soyons ! » FRANCINE CHATIGNY

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DE COMMERÇANTS À CAMELOTS Le 20 novembre dernier a eu lieu l’événement « Les commerçants vendent La Quête » sur une idée originale de l’Engrenage, un organisme qui favorise la mixité sociale dans le quartier Saint-Roch. Les propriétaires de plusieurs commerces de la rue Saint-Joseph ont accepté de vendre le magazine devant leur boutique et de devenir camelot d’un jour en solidarité avec les camelots réguliers. Retour sur l’événement qui coïncide avec les 20 ans de La Quête.

Ils étaient quatre propriétaires à se prêter au jeu de vendre le magazine : François Lebel de Tabagie de la place, Emmanuel Labbé de L’inventaire, Jean-François Mondou de JEF poissonnerie et PierreYves Lapointe du Deux 22. Ils ont vendu 46 exemplaires pendant l’heure et demie qu’aura duré l’expérience.

LE CHOIX DE PARTICIPER À L’ÉVÈNEMENT

Photo: Michael Gosselin

M. Labbé de L’inventaire se décrit comme quelqu’un de très curieux et qui veut comprendre les choses. Il n’a pas hésité à participer à ce projet où il était question de se mettre dans la peau d’un camelot pour mieux comprendre et saisir ce qu’il vit au quotidien.

JEAN-FRANÇOIS MONDOU DE JEF POISSONNERIE

Photo: Michael Gosselin

M. Labbé raconte notamment qu’il y a eu deux messieurs, des clients de sa boutique, qui sont venus le voir pour lui poser quelques questions et qui l’ont félicité d’avoir accepté de participer à l’expérience. Pour lui, c’est également une mission de sensibilisation et il se dit content s’il est parvenu à conscientiser quelques personnes, qui à leur tour pourront en parler et faire bouger les choses.

EMMANUEL LABBÉ DE L’INVENTAIRE

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« J‘ai accepté pour le côté social, explique M. Mondou de JEF poissonnerie. Le journal La Quête fait partie du quartier, tout comme mon commerce. C’est pour encourager l’organisme social de mon quartier ainsi que le bon fonctionnement du centre-ville, où on a besoin de toutes sortes de couches sociales. » Il ajoute que cela encourage un « vivre ensemble et que le journal La Quête y a tout à fait sa place. Ça aide les gens défavorisés et c’est le fun de voir l’interaction sociale que ça créée. »

LA QUÊTE

Pour M. Lapointe du Deux 22, cet événement permet également d’un peu prendre part à la vie du quartier tout en réalisant un beau geste social. « C’est le fun de s’impliquer, j’aime ça ce genre d’implication-là. On aide La Quête mais on aide aussi le quartier en même temps », déclare-t-il.

Il explique habiter et travailler dans le quartier depuis 15 ans et qu’il avait donc déjà entendu parler de La Quête : « De temps en temps, je l’achète au passage et on reconnaît le visage de ceux qui le proposent aussi. » DANS LA PEAU D’UN CAMELOT Cet événement, qui a eu lieu sur l’heure du midi, a donc permis aux commerçants de se mettre dans la peau d’un camelot.

M. Lebel de Tabagie de la place témoigne que « beaucoup de personnes ont détourné les yeux lorsqu’ils ont vu La Quête. Par contre, il y en a qui vienne directement

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Photo: Michael Gosselin

FRANÇOIS LEBEL DE TABAGIE DE LA PLACE vers moi pour l’acheter. Sinon, ils ne veulent pas me voir car ils aperçoivent le magazine en premier. »

Pour M. Mondou, ce n’est pas si difficile mais cela permet de voir l’autre côté, les barrières auxquelles les camelots sont confrontés. « Parfois, juste avoir un « bonjour » est difficile. Nous, on a au

moins un capital sympathie car il y en a parfois qui disent non et qui se rendent compte qu’on est le commerçant qui tient la boutique et il pose donc des questions », indique-t-il.

M. Lapointe trouve quant à lui l’expérience intéressante et il essaie de dire bonjour à toutes les personnes qui passent, sans nécessairement vouloir se mettre de l’avant en tentant de vendre le magazine. « Oui, je vends La Quête aujourd’hui et il y en a qui regardent à terre, ça ne les intéresse pas, mais j’essaie de donner le sourire aux gens », déclare-t-il.

LAURA MEURET

Photo: Michael Gosselin

Après avoir essuyé quelques critiques sur sa participation à l’événement, il trouve triste la présence de préjugés autour des camelots. En effet, ce n’est pas son gagne-pain, il n’en a pas besoin pour vivre, explique-t-il. Il souligne que « pour quelqu’un qui est obligé de faire ça pour obtenir de l’argent, c’est dur. Il faut travailler dur car un montant de 2 $, sur les 4 $ que coûte le magazine, revient au camelot. Il faut donc en vendre 5 pour se faire 10 $, et ce n’est pas évident. »

M. Labbé ne trouve pas facile non plus de se mettre dans la peau d’un camelot. Pour lui, il a été très difficile de se faire ignorer. « Je ne hausse pas le ton, je propose La Quête comme il se doit et on m’ignore carrément, dénonce-t-il. Comme l’achat n’est pas obligatoire, si quelqu’un te dit bonjour, te souhaite bonne journée et se gèle pour deux piastres par magazine vendu, c’est la moindre des choses de lui dire bonjour. »

MARINE SÉRÌÈS DE LA TABLE DE QUARTIER L'ENGRENAGE ST-ROCH, LAURA MEURET, JOURNALISTE DE LA QUÊTE ET PIERRE-YVES LAPOINTE DE DEUX22

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LA QUÊTE

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LE JEU DE LA QUÊTE LE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN ET GINETTE PÉPIN par Jacques Carl Morin et Ginette Pépin

CE REMPLIR RANGÉES HORIZONTALES AINSI LES COLONNES 1 ET 20 CeJEU jeuCONSISTE consiste àÀremplir lesLES rangées horizontales ainsi que les QUE colonnes 1 et 20 à l’aide des À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE définitions, indices ou lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grisée représente CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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Verticalement : VERTICALEMENT : 1- Sport de ballon

4- Foire annuelle. inventé par le Canadien James Naismith.

1- Sport de ballon inventé par le Canadien James Naismith.

Métier 20-20Métier à clefs. à

clefs.

Substance alchimique. Figure circulaire.

Tasser la neige.

5- Réduites en morceaux. Étonné. Blouse de travail.

6- La pieuvre en possède huit. Boursicoteur.

HORIZONTALEMENT : 1- Salutation quotidienne. Lévesque, Magritte ou Descartes.

Horizontalement : Gênés.

7- Exécuteur des hautes œuvres. Pressant. Grande victoire.

8- Divisions d’une pièce. « Il n’est pire _____ que celui qui ne veut pas entendre. ». Fléchette. Despote.

2- Vêtement de nuit (à l’envers). Partenariat public-privé. Qui 1- Salutation quotidienne. Lévesque, Magritte ou Descartes. Gênés. se produit rapidement. Procédé utilisé pour créer une illusion. 9- Fatiguées. Affirmation solennelle. Arbre dont les feuilles sont en forme de cœur. Règle à suivre.

Classe sociale fermée.

2- Vêtement de nuit (à l’envers). Partenariat public-privé. Qui se produit rapidement. Procédé

3- Petite créature bleue de BD. Grande manifestation musicale. 10- Boisson sucrée faite à base d’alcool. Pause dans une tâche créer une illusion. Classe sociale fermée. pénible.

Découverte. « Dormirutilisé come unpour _____ ».

3- Petite créature bleue de BD. Grande manifestation musicale. « Dormir come un _____ ».

4- Foire annuelle. Substance alchimique. Figure circulaire. Tasser la neige.

5- Réduites en morceaux. Étonné. Blouse de travail.

6- La pieuvre en possède huit. Boursicoteur.

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016

PAR HÉLÈNE HUOT LES MOTS DE COLUCHE, POUR RIRE ET SOURIRE - Lemédecin a dit à mon grand-père : « Vous n'êtes pas malade. L'autopsie prouvera que j'avais raison. » - Mon grand-père a dit au docteur : « Je souffre, docteur. J'aimerais mieux mourir que d'être opéré. » Le médecin lui a répondu :

« L'un n'empêche pas l'autre. »

- Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme, c'est le contraire !

- Se pencher sur son passé, c'est risquer de tomber dans l'oubli.

- La guerre de 14-18 avait fait un civil tué pour dix militaires. La guerre de 39-45, un civil pour un militaire. Le Viêt Nam,

cent civils pour un militaire. Pour la prochaine, les militaires seront les seuls survivants. Engagez-vous !

- On ne peut pas dire la vérité à la télé : il y a trop de monde qui regarde.

- Chez moi, c'est bizarre, on s'est toujours marié en famille. Mon père a épousé ma mère, mon grand-père, ma grand-mère ;

mon oncle, ma tante, et ainsi de suite.

- La navette qui a explosé avec sept hommes dedans : si ç'avait été sept singes, les expériences seraient interdites] [Michel Colucci, dit Coluche (1944-1986), humoriste et acteur français, fondateur des Restos du cœur]

PARLER POUR PARLER 1.

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Dans la langue française, le mot « hétérogénéité » se distingue par sa particularité. Quel est d’après vous ce trait particulier ?

Mettez au pluriel les noms suivants : amuse-gueule ; ayant-droit; bain-marie ; cité-dortoir ; pause-café. Égoportrait, cossin, retontir, chamaillage, vapoter : ces mots apparaissent tous dans la nouvelle édition du Petit Robert.

Vrai ou faux ?

Un homme débonnaire est : a. accommodant ; b. économe ; c. sévère.

Dans le vocabulaire théâtral, le côté cour est le côté droit de la scène, vu de la salle, par opposition au côté jardin, qui est le côté gauche. Vrai ou faux ?

Quelle expression signifie : empêcher quelqu’un de réussir dans une entreprise en le supplantant ?

La nosograhie est : a. la classification méthodique des maladies; b. la typologie des diverses formes de nez; c. l’étude des premières traces de l’écriture.

Les soirées de karaoké sont de plus en plus populaires. Le mot « karaoké » vient : a. du japonais kara, vide, et oke, orchestration ; b. de Karacoul, ville d’Ouzbekistan connue pour ses élevages d’animaux grégaires ; c. de okoumé, arbre de l’Afrique tropicale qui sert de refuge naturel à un perroquet gris très bavard.

Une partie de scrabble ? Déplacez les lettres et retrouvez les verbes qui se cachent dans les ensembles suivants : AABERTT. ACEEHRT. CEIORRS. DEEIPRR. EINRSTU.

10. Qu’ont en commun les noms : Canada, Empire, Gala, Golden et Reinette ?

VOUS ME CONNAISSEZ, MAIS SAVEZ-VOUS COMMENT JE M’APPELLE ?

Je suis un chapeau de paille, large et souple, tressé avec la feuille d’un palmier.

J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 29.

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LA QUÊTE

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Chronologie d’un objet inanimé Mont-Louis, 29 décembre 1961, en soirée chez mes parents. Le téléphone sonne, dérangeant la quiétude des lieux. Au bout du fil, tante Alice nous apprend que l’église de Saint-Godefroi est en feu et que le fort vent pousse des tisons en direction de la maison ancestrale voisine de l’église, soit la maison de ma grand-mère.

Malgré les efforts, il est impossible de dominer les flammes qui ravagent complètement la résidence en bois et toutes les antiquités qu’elle contient. Il ne reste plus rien, sinon de remuer la cendre des souvenirs.

Le cousin prêtre visitera également la sœur Monique, une religieuse de la communauté des Sœurs du Saint-Rosaire qui habitait le couvent de Saint-Godefroi. Cette grande tante eut droit aux mêmes égards que ma grand-mère, soit de recevoir le jumeau du plat à fruits en pâte de verre bleu qui, tout comme son semblable, s’en fut garnir les grandes armoires de la communauté. Les communautés étant très conservatrices de leur patrimoine, ce dernier sera dûment protégé.

Mont-Louis, 25 décembre 1970. Selon la tradition familiale, après la messe de minuit et le réveillon, il y avait le dépouillement de l’arbre de Noël. Mon rôle, en tant qu’aîné, était d’assurer la distribution des cadeaux. Je mettais de côté les cadeaux qui m'étaient dédiés, question de faire durer le plaisir plus longtemps. Je les déballais en dernier, lentement, en prenant grand soin de ne rien abîmer. Celui que ma mère m’avait destiné était empaqueté avec une certaine précaution et je dû enlever de nombreux papiers de soie pour atteindre l’objet, lequel me causa la plus grande des surprises.

Lorsque j’enlevai le dernier papier qui le recouvrait, le plat à fruits en pâte de verre bleu m’apparut dans tout son éclat d’origine. J’étais ravi par ce souvenir immuable de mon enfance, mon Noël était comblé. Comme disait le poète : « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? »

Pendant des années, l'objet inanimé fut le témoin discret de la vie familiale qui se déroulait dans la salle à manger. Des repas principalement, des réceptions, des fêtes de Noël, des anniversaires, du chant, de la musique, etc. Dans cette maison à l’époque, il n'y avait pas de radio et encore moins de téléviseur, mais il y avait un harmonium avec tous les cahiers de la bonne chanson et un très ancien piano, qui avait l'avantageuse particularité d'éclairer les feuilles de musique grâce à deux appliques de bronze situées de chaque côté du piano et dans lesquelles on insérait des chandelles.

Tous les étés de ma tendre enfance, ma mère, mon frère et moi allions en visite chez grand-maman Monique pour quelques semaines. Là, nous avions le plaisir de rencontrer et de jouer avec les cousins et les cousines. La maison d’allure simple et conservatrice recelait de trésors d’antiquités. À l'heure des repas, la place que j'occupais était au centre de la grande table, avec une vue directe sur le buffet où trônait, bien en évidence, le fameux plat à fruits. Ce dernier arborait parfois des pommes, parfois des bananes, des oranges ou des raisins. Peu importe ce qu'il contenait, il jouait dignement son rôle pour le plaisir des yeux et de la table.

Photo: Archives Web

Saint-Godefroi, Gaspésie, automne 1903. Grand-maman Monique reçoit la visite de son cousin prêtre qui revient d’un voyage aux États-Unis. Ce dernier en guise de remerciement pour son chaleureux accueil lui offre un des deux plats à fruits qu’il a acheté lors de son séjour là-bas. Digne représentant de son époque, le plat monté sur pied est en pâte de verre bleu et son pourtour est garni d'une dentelle de type résille de la même teinte. Pendant de nombreuses années, l'objet garnira le buffet de la salle à manger de grand-maman.

EXPLICATION Vers le milieu des années '60, ma mère avait discrètement entrepris une démarche auprès de la communauté des Sœurs du Saint-Rosaire de Saint-Godefroi. Elle demanda également à sa sœur Alice d'aller chercher l’objet en question et de lui expédier. Il va sans dire que l’objet fit l’envie de mes cousines. Mais tante Alice, fidèle à la transaction, leur mentionna que Jeanne, ma mère, avait fait la démarche pour obtenir le plat à fruits. « Patience et longueur d’années, pourvu que parfois on attende assez longtemps. » À tous les fidèles lecteurs qui suivent mes articles, puisse le temps des Fêtes garnir votre mémoire des plus beaux souvenirs, tout autant que les miens.

Saint-Godefroi, date incertaine, événement funeste : ma grandmère, qui comptait beaucoup pour moi, décède. Non seulement elle était ma grand-mère, mais aussi ma marraine. Elle me légua son chapelet. Albertine, la plus vieille de mes tantes, hérita de la maison, y compris tout son contenu. Comme les enfants de cette tante habitaient Montréal, cette dernière décida d’en faire autant. C’est ainsi que la porte se referma sur bien des souvenirs de mon enfance et ne s’entrouvrit qu'en de rares occasions, quand tante Albertine venait faire une visite à Saint-Godefroi.

Dans cette paroisse, il ne me restait que tante Alice (la deuxième fille de ma grand-mère) et son mari Raphaël, dont la maison était située face à celle de grand-mère.

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LA QUÊTE

PHILIPPE BOUCHARD

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Photo: Archives Web

De janvier à janvier Une autre année de passée Et une qui va commencer Sur les sentiers enneigés Sous un soleil de janvier

Le retour de juin : l'été enfin le soleil plus chaud la fin des marées de mai retour des « shows » allumés

Dès novembre, le mois des morts on se prépare pour l'hiver pour certains, l'début d'l'enfer pour d'autres, tout s'endort

Et puis viendra février Avec son froid congelant son carnaval hilarant et ses duchesses adorées

Ha! juillet, son festival les plaines animées le soleil vient d'accoucher de sa chaleur estivale

Mars sera là « tempêtant » ici et là d'temps en temps le soleil sera plus fort à en faire fondre les forts

Août n'est pas de reste marché aux puces, foires fête de quartier plein d'espoir sous lumière céleste

Décembre, la fête de Noël avec son gros Père Noël coudonc! on fête tout le temps faut croire que ça passe le temps de festoyer toute l'année du mois d'janvier à janvier sauf peut-être le mois d'novembre le mois de la tourmente

Tout à coup poisson d'avril qui nous tient sur un gros fil entre l'hiver et le printemps or commence le beau temps

Puis s'approche l'automne avec septembre qui tonne et toutes les amours d'été qui vont peut-être continuer

Mois d'mai orageux de fleurs qui deviendront écloses mois de mai pour enflammer toutes nos âmes en névrose

En octobre, les feuilles tombent en octobre, on cueille les pommes on ramasse les feuilles et on commence notre deuil

Bin là, c'est l'mois de janvier je vous souhaite une bonne année remplie de prospérité et bien sûr de la santé Surtout faut pas oublier

de lire et relire sans délire MICHEL BONNELLY

Cueillette de dons et de provisions pour les paniers de Noël à La Dauphine ! À l’approche des Fêtes, vous avez le goût de poser un geste de générosité qui fera du bien ? Les Œuvres de la Maison Dauphine vous offre l’opportunité d’aider à garnir les paniers de provisions et les bas de Noël pour les jeunes de la rue de 12 à 29 ans que nous accueillons sans condition depuis plus de vingt-trois ans.

Nous faisons appel à votre générosité afin que notre service alimentaire puisse à nouveau faire des miracles et garnir les 150 paniers de provisions distribués à ces jeunes et même, dans certains cas, à leurs enfants. Conserves variées, denrées non périssables ou encore produits de toilette et de nettoyage, tout peut devenir gâterie.

Le 17 décembre 2015, nous organisons aussi un réveillon pour les jeunes de la rue. Et qui dit réveillon, dit bas de Noël. Vos dons, qu’ils soient en certificats-cadeaux ou en marchandises variées dont les bas et les mitaines, feront des heureux !

Nous vous encourageons également à faire connaître La Dauphine à d’autres personnes de votre entourage. Le nouveau site web permet de prendre connaissance de notre mission, de nos programmes et services, et permet également la donation en ligne : www.maisondauphine.org Au nom des jeunes de La Dauphine, nous vous disons MERCI et vous souhaitons de très JOYEUSES FÊTES. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse électronique suivante jcarrier@maisondauphine.org ou à nous téléphoner au numéro 418 694-9616, poste 101.

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LA QUÊTE

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Florianne, printemps 2012 Chéri coco, Chez moi on aurait pu vivre le paradis! Il y a mes talons hauts à la fenêtre. Quelques cendres sur ma table d'analyste et des fleurs d'ici et d'ailleurs. Moi, je suis peut-être d'une autre race que la race humaine. J'entends l'humanité m'écœurer, pourtant j'arrive à l'aimer.

Quelles horreurs ! De vraies ordures. Mais je ne vidange pas ! Je mène une vie de chatte que tous les jours on risque de m'enlever. Et avec les moyens qu'ils ont, je ne m'amuse, ni ne relaxe pas continuellement de manière féminine. Je comprends tout de leurs machinations, tortures, abus et vraies jalousies. Ils sont des technonazis qui n'admettent jamais leurs péchés et vraies volontés. Prisonniers de leurs jalousies inadmissibles, moi, de leur système infernal.

Un jour, mon papa m'a demandé de définir ce à quoi je m'attaque le plus sur cette terre. C'est comme si j'étais clandestine. Voulant échapper à un régime dictatorial mondial. Mon corps, mon esprit dénaturé, chimifié, masculinisé, trafiqué tentent toujours la même reconquête de lui-même, cherchant à tout jamais à sublimer tout le fruit de leurs efforts qui n'est autre que de me voir m'effondrer dans la laideur et l'extrême et misérable platitude. Sauvage plaisir j'ai à retrouver de ma joliesse. Seulement, ils ont des pouvoirs magiques secrets sur moi. Je suis leur poupée vaudou... et ils me torturent. Je m'allonge alors réfléchissant perpétuellement, attendant que leur manège stupide prenne fin.

Je ne voulais pas porter leurs corps, leurs fautes, l'esprit de ceux assassinant, violant, exploitant et voulant me couper de ma féminité. Je veux échapper à leur sentence. Mais comble de tout, il y a prison, hôpital à ciel ouvert, chez soi, n'importe où. Ils font leurs interventions, leurs opérations, leur administration bidons pas que dans les salles très huppées. Les populations sont maintenant enchaînées à leurs sorts et me brûlent à vif dans la plus grande et inhumaine des violences. Scénario des plus psychopathe et sauvage !

Incessantes et méchantes moqueries, barbaries sur ma pauvre personne, peut-être aussi sur des enfants. Je suis immensément riche. Oui, dans mon cœur. Tout semble se dire, mais nul témoin ne se présente où n'admet devant les vrais otages de cette connerie de siècle.

J'offre à la fois une certaine vision guerrière de la vie et je nourris une ambition fort belle, soit celle de pacifier véritablement ce monde.

Il y a quelques plumes chez moi. Certaines préparées par les sauvages, d'autres dans les usines. Y a-t-il dans ce monde des individus, des peuples prêts à en faire usage sagement? Vous me direz que ce à quoi je m'applique n'est que le fruit d'illusions maladives. Mais ce n'est que l'influence de vos virevoltes, de ces mots sur ma pensée, de vos tuantes substances et altérations sur mon corps. Il me reste encore toutefois un joli petit bagage et je remercie cette terre mère de m'offrir de jolis matériaux et matières avec lesquels je peux m'envoler, construire mon petit nid comme un oiseau. Je remercie les tribus d'en porter et la société d'avoir des tendances plus naturelles...

Le monde exotique et féminin est malgré cela en péril. Nouvelles formes d'esclavages pour les échanges. Depuis déjà bien longtemps existe la subtilisation, captation de la vie et de l'être jusqu'à l'étouffement du bonheur. Brève histoire sur l'échiquier mondial. Autour de mes espaces, il y a toujours la guerre pour détruire ma shakti féminine, ma nature, mon bonheur, ma santé et mon art de vivre! Pour m'empêcher de vivre l'intimité et d'être aimée.

Ma théorie : With the revolutions, anybody can be anybody any body can be any body. Stop the torture without the torture.

Be natural, respectful and true, please !

P.S. Je préférerais m'amuser nue comme une gamine, dans mon propre corps et mon esprit naturel.

Il y a encore des oiseaux pour chanter et moi pour cracher un peu de mon feu sacré. Ce qu'ils cherchent à m'enlever à tout jamais. L'interdiction à la beauté est la forme la plus recherchée des astuces que la gent féminine planétaire s'entête à réaliser.

Puis ces démocrates en viendront avec leurs organisations à en protéger les vertus et les droits. Mais machinations, impositions, stratèges et moyens secrets existent... Monde invisible, monde non reconnu. Injections et dénaturations où que je sois, bunker, blindé, rien n'y parviendra. Il n'y a plus aucune mesure de protection pour moi. Leur régime de protection, leurs prétendues sauvegardes nationales ne sont que des moyens pour ne pas dire la vérité sur mon histoire, la vraie nature et l'état physique et mental de mon être. Aucune bonne résolution ne sera prise selon moi.

FLORIANNE QUI AUTREFOIS SE FAISAIT APPELER PAR SON GRAND-PÈRE, MON PETIT COCO!

Je n'ai aucun espoir à rêver de pouvoir rester ultra féminine et à vivre des extases ! Mission impossible ! Car je suis victime d'une extrême lucidité et soumise à des tortures. L'être humain ne semble plus porter de sagesse. Des oubliées de la guerre, je serai.

Heureusement, les étoiles sont encore nombreuses à briller dans le ciel. Et plus belles encore que les putains de femmes sur terre.

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LA QUÊTE

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Colères exprimées, consciences égarées Vous avez pris le meilleur de nous-mêmes Je vous en veux, je vous haïs, trahies !

Vous avez brisé nos vies par le fait même Je vous en veux, je vous haïs, compris ?

Vous avez pris le meilleur de nous-mêmes Je vous en veux, je vous le dis, trahies !

Vous avez brisé moi et petite copie Je vous en veux, je vous haïs, je le crie !

Depuis ces jours noirs et maudits Vous rôdez dans nos esprits, cœurs meurtris Voleurs d'innocence, inconscience et parti pris Consciences égarées, un prix sera défini !

Photo: Archives Web

Sans conscience, vous avez pillé, violé nos vies Conséquences de vos actes, assumerez, mes chéris...

Payez pour celles que vous avez méprisées, détruites Consciences égarées, un prix sera pris

Payez chères consciences égarées et sans soucis Dans votre tête suivra ce récit Consciences égarées, un prix sera défini en cette vie Nos vies veulent maintenant un peu de répit Payer le prix, prison, de vos vies...

Pour nous, paix de l'âme et de notre esprit, merci !

ISABELLE

Photo: Archives Web

Platonique

On peut s'admirer mutuellement Tel a été ton serment.

Tu t'exprimes bien, admirablement !

Sur mon écriture, tu me fais des compliments, On en n'est point indifférent.

Tu as de belles qualités, j'ai aussi des défauts, que j'essaie de corriger, pour m'être et t'être plus beau.

J'aime avec toi parler, tu sais m'écouter, Et tu réponds pertinemment, toujours, à mes discours.

où , comme maman, t'ont pris, pour toujours, de belles et grosses perdrix, à qui tu parlais comme tes « petits », alors que tu plantais, sans panique, de petits arbres en Colombie-Britannique.

Tu es mon « amour-ami » platonique et tu m'apporteras dans ton électrique mémoire, le jour où explosera ma petite bombe atomique, que je projetterai dans l'histoire. Énergie, dans l'infini, Qui empruntera, comme une cascade, une féérique promenade.

GAÉTAN DUVAL

J'aime tes histoires de vie, comme le jour

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LA QUÊTE

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Michel Yacoub

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome 501, 14e Rue Québec, Québec G1J 2K8 Téléphone : 418 529-4226 Télécopieur : 418 529-4223 Ligne sans frais : 1-877-823-2067 Courriel : michel.yacoub@sympatico.ca 400, 3e avenue (coin 4e rue) Limoilou · 648-8614 1501, ch. de la Canardière · 914-7923

www.lescolocscaferesto.com

Hébergement

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LA QUÊTE

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Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Et si tu découvres

Et si tout n’était que perception Alors tout ne serait qu’apparence Et si tout n’était qu’apparence Alors tout ne serait qu’illusion Vérité ! Vérité !

Que d’illusions à ton sujet Et si tu découvres cette richesse cachée Alors c’est que tu ignores cette pauvreté affichée Et si tes valeurs changent Alors c’est que tu prends conscience de la mort Ce n’est qu’un mot qui glisse à fleur de peau Qu’une émotion qui se perd Et si le découragement vient de l'incertitude, Alors c’est que l’encouragement vient de la certitude

Et si nous partageons volontiers le rire Alors pourquoi ne pas partager la tristesse également ?

Mort subite mort lente, mais mort quand même.

Comment vivre cet évènement de la vie ?

Pourquoi le monde est-il comme ça ?

Parce qu’il manque des gouttes d’eau à l’océan ?

Car si l’océan avait toutes ses gouttes d’eau, alors le monde serait différent Sur la vie que je mène, je ne peux qu’être bohème Tout est éphémère, alors pourquoi ?

La perception de la réalité est souvent biaisée par l’insécurité De la tristesse, de la joie Naîtra la vie SYLVAIN ROUILLARD

L'hôtel à l’hôtel Plaisirdelavie la journée s’étire comme une femme dans un lit les pâles rayons du soleil éclairent les chambres tout le monde dort sous les ventilateurs le temps passe et le jour se lève au pied de la haute ville

Photo: Archives Web

la vie doit se poursuivre avec l’obligation de conquérir chaque heure assis au bureau de la réception situé au fond du parking un homme tient le compte et cherche le mot la liberté se vit à l’indicatif présent FRANÇOIS GAGNON

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Note pour Karyne : Mettre cette pub le plus petit possible. Tu peux jouer avec les éléments si tu veux.

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

La Quête est diffusée par téléphone via

inc AUDIOTHÈQUE POUR PERSONNES DE L’IMPRIMÉ DU QUÉBEC INC Audiothèque pour PersonnesHANDICAPÉES Handicapées de l'Imprimé du Québec

Québec 418 627-8882 Montréal 514 627-8882 Ailleurs au Québec 1-877 393-0103 Québec 418 627-8882 • Montréal 514 627-8882 • Ailleurs au Québec 1 877 393-0103

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ITINÉRANT D'UN JOUR

Courtoisie: Cégep de Jonquière

Les naufragés de Jonquière

Avec 75 étudiants en technique d’éducation spécialisée du cégep de Jonquière, nous avons vécu une expérience de simulation d'itinérance pendant 24 heures dans la ville de Québec. Nous n'avions pas de cellulaire, pas de carte de débit ou de crédit. Avec 15 $ en poche, il fallait prévoir un souper, un déjeuner et deux dîners.

Notre expérience commence vers 16 h, lorsque nous sommes laissés à nous-mêmes devant le Patro Laval. Tout le monde part à la recherche d’un endroit pour souper. Je suis là, regardant mon amie, ne sachant que faire. C’est notre principale préoccupation; il faut manger. Nous avons trouvé un Subway, acheté un 12 pouces, le moins cher bien sûr, pour le séparer en deux.

Alors, pour un montant de 3,45 $ chacune, nous avons réglé le cas du souper. Par la suite, nous n’avions pas besoin de nous préoccuper de trouver un endroit pour dormir car il était déjà planifié par nos professeurs que la nuit se passerait sur le plancher du gymnase du Patro Laval. Un souci de moins. On errait donc dans la ville. Le temps… Le temps est très long jusqu’au couvre-feu de 22 h. On marche beaucoup, n’ayant aucune destination précise en tête. Voilà un parc! On décide de s’asseoir sur un banc et reposer nos jambes. J’ai les épaules en feu car je porte un sac à dos qui contient tous mes effets personnels. En continuant à errer dans les rues, on croise quatre autres naufragés qui s’en vont à La revanche. C’est un endroit sur Saint-Vallier où l’on peut jouer gratuitement à des jeux de société. C’est une bonne idée, ça fait passer le temps. Tiens donc, en voilà trois autres ! Ils ont décidé de ramasser les cannettes vides et de se payer un luxe : un café. D’autres naufragés vont au Dollorama pour se procurer de la nourriture à bas prix. Plusieurs s’achètent leur déjeuner du lendemain, soit des Pattes d’ours, des biscuits, des Pop-Tarts, du pain avec du beurre d’arachide, etc.

Moi, je décide de garder mon argent et ne pas avoir de déjeuner.

qui en vendait, j’ai dépensé un précieux 1,25 $ pour en boire un.

J’y goûte… Il n’est pas bon. Toutefois, j’ai besoin de me réchauffer. Je le bois quand même, contente d’avoir un peu de chaleur pour moi. Ça fait du bien, j’ai moins froid.

Enfin, il est 22 h. On est réuni au Patro Laval et on peut entrer pour aller se coucher. Comme des fourmis dans une fourmilière, les 75 étudiants et moi nous dirigeons vers le gymnase pour étaler nos sacs de couchage. Comme de vrais naufragés, on dort sur le plancher. Même si j’ai mal aux hanches, parce que je n’ai pas de matelas pour épouser la forme de mon corps, je réussis à me changer les idées et je pense à cette journée.

Serais-je capable de passer à travers cette expérience si c’était vraiment mon quotidien ? Je lève mon chapeau à toutes les personnes qui sont en situation d’exclusion sociale, qui vivent avec le regard de jugement des autres et qui doivent se battre tous les jours pour savoir quoi manger et où dormir.

LA MAISON REVIVRE Quelques étudiants et moi avons eu la chance d’aller visiter cet endroit incroyable et qui fait tant pour les personnes dans le besoin. Nous avons servi le dîner aux usagers de la place et nous pouvions discuter avec eux. Les échanges nous faisaient se remettre en question. De quel droit je lèverais le nez sur le repas qui était servi, alors que devant moi, une femme attendait ce moment depuis longtemps ?

L’un de nos professeurs, ainsi que quatre autres garçons, pouvaient dormir à cet endroit. L’un d’eux mentionne qu’il était loin de la maison, mais que l’endroit est tellement chaleureux et qu’il se sentait tellement bien accueilli, que finalement, il ne se sentait pas si loin de sa maison.

L’heure avance, la noirceur s’installe peu à peu et il fait froid. On pense à vouloir se réchauffer, mais n’ayant aucun endroit précis où aller, c’est difficile. Je décide de partir à la recherche d’un chocolat chaud. Lorsque j’ai finalement trouvé un dépanneur

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LA QUÊTE

AUDREY RUELLAND POUR LES NAUFRAGÉS DE JONQUIÈRE

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Ressources Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou 1-866 LE CAVAC Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 539-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. accueil@violenceinfo.com www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 alphabeille@qc.aira.com Alpha Stoneham 926, rue Jacques-Bédard, bureau 202 Tél. : 418 841-1042 alphastoneham@ccapcable.com www.alphastoneham.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca www.membre.oricom.ca/lamareedesmots Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Communautés solidaires 5, rue du Temple, Québec Tél. : 418 666-2200 info@communautessolidaires.com www.communautessolidaires.com Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

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Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com

Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org

Entraide

Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 mallet1849@gmail.com

Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org

Santé mentale La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca

Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est Tél. : 418 523-1731 Hébergement

Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com

Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org

Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org

L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2

La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca

www.armeedusalut-quebec.ca Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 info@maisonrevivre.org www.maisonrevivre.net

Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157

SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com

Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167

Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) 855, av. Holland, Québec Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Québec (Québec) G1K 9A4 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org Soupe populaire

Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca www.relaislachaumine.org TOXICOMANIE Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 info@amicale-alfa.org www.amicale-alfa.org Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-SIDA MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

Café rencontre Centre-Ville Déjeuner et dîner 796, rue St-Joseph Est, Québec Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016

MERCI À TOUS NOS PRÉCIEUX Photo: Archives Web

PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR

RÉPONSES DE PARLER POUR PARLER

• Centraide

1. « Hétérogénéité » est le mot de la langue française qui renferme le plus grand nombre de « é ».

PARTENAIRES ARGENT

2. Des amuse-gueule ; des ayants-droit ; des bains-marie ; des cités-dortoirs ; des pauses-café.

• Agnès Maltais, Députée de Taschereau

3. Vrai.

• CKRL FM 89,1 • Impressions Stampa • Maison Dauphine • Régis Labeaume, Maire de Québec • Syndicat canadien de la fonction publique

4. A. Débonnaire signifie : d’une bonté poussée à l’extrême, un peu faible; clément, indulgent, doux, pacifique, patient.

5. Vrai. Un moyen simple de s’en souvenir est de penser aux initiales de Jésus-Christ (J/C, pour Jardin/Cour). On peut bien sûr remplacer Jésus-Christ par Jules César, Jacques Chirac, Jean Chrétien, Johnny Cash, Jean Cocteau, ou quelqu’un d’autre….).

6. « Couper l’herbe sous le pied. » Le sens initial de cette expression (« empêcher quelqu'un de se procurer des moyens de subsistance ») s’est élargi à des empêchements plus généraux touchant tous les domaines ; il s’est mélangé avec « couper les vivres » pour donner l’expression actuelle.

7. A. L’élément «noso» vient du grec et signifie : maladie.

PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Épicerie Alfred-Moisan • Morin, Desrochers, Beaulieu • Les Colocs

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

8. A. Le mot karaoké vient du japonais.

9. AABERTT : abattre. ACEEHRT : acheter. CEIORRS : croiser. DEEIPRR : prédire.

7- Exécuteur EINRSTU : suinter.des hautes œuvres. Pressant. Grande victoire.

8- des Divisions d’une « Il n’est pire _____ que celui qui Québec ne veut pasou entendre. ». Fléchette.

10. Ce sont variétés depièce. pommes commercialisées ici au en Europe.

Despote.

9- Fatiguées. Affirmation solennelle. Arbre dont les feuilles sont en forme de cœur. Règle à

QUI SUIS-JE ?

RÉPONSE suivre.

10- Boisson à base« panama » d’alcool. Pause une tâchepas pénible.

Découverte.

Un panama.

Notonssucrée que faite le terme nedans s’applique à la forme mais à une matière : la fibre de jeunes pousses de palmiers d'Équateur.

SOLUTION

SOLUTION LES MOTS CROISÉS

• Le Bal du Lézard

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• Claude Gallichan, chiropraticien

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• Inter-Marché St-Jean • Maison Revivre • Michel Yacoub

• Yves Boissinot

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Petit Prélude

Photo: Archives Web

Photo: Archives Web

Apprivoiser La Quête

J'écris aujourd'hui pour me donner ici ou là un peu de temps et de tout malaise me réclame et des petits bonheurs à même cette langue saignée qui murmure et m'aspire J'écris là-bas et d'ailleurs non pour éclairer le sombre moi mais embrasser les rêves sous scellé et me disjoins et me tords et m'empourpre tel un archange braconnier au cœur de la dure beauté

des mots de mort à naissance.

JEAN-PIERRE

La première fois qu'une jeune fille m'a abordée dans la rue, je ne connaissais pas ce journal. La jeune fille qui essayait de le vendre ne m'inspirait pas trop (pardonnez-moi), et je n'étais pas la seule à faire un pas de côté pour l'éviter.

Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai eu honte de moi tout à coup en admirant le courage de cette jeune fille. Je lui ai alors fait signe. Moi-même pas trop dans l'aisance, j'ai tiqué en entendant le prix (n'oubliez pas que je ne connaissais pas cette revue). Elle est donc revenue sur ses pas, avec un beau sourire sur son visage. Elle a été très polie et a démontré sa reconnaissance en me remerciant chaleureusement.

Comme je vous le dis, pour moi 4 $ ça compte. J'ai donc décidé de le lire d'un bout à l'autre sans en perdre une « miette ». Quand j'ai compris le but de ce magazine, et réalisé combien de personnes pouvaient souffrir de froid, honte à nouveau ! J'ai particulièrement été touchée et impressionnée par les poèmes. Les jeux ont également fait mon bonheur.

Samedi dernier, en regardant la décalade (activité qui consiste à descendre une paroi verticale) sur les murs du Tryp Hotel Pur, j'ai vu un monsieur âgé et souriant de toutes ses dents gâtées, qui essayait laborieusement et courageusement de vendre son magazine La Quête, que je connais maintenant. Après plusieurs refus de la part des gens, et sans se décourager, le monsieur est arrivé à ma hauteur. Avec joie, je lui ai acheté sa revue. Si vous aviez vu sa joie et sa fierté de me dire qu'il allait pouvoir se louer un joli appartement quand il aura tout vendu.

Je me suis promis (pas comme la promesse de Matthieu Meunier ) d'aller à Québec et d'acheter ce magazine à ces gens-là (que je vois maintenant d'une autre façon), de main à main, juste pour voir leur joie et de pouvoir leur serrer la main.

Je les félicite et je loue leur courage.

J'aime le magazine La Quête et j'apprécie son contenu d'un bout à l'autre. Félicitations à ceux qui l'éditent et à ceux qui bravent le froid pour le vendre.

MICHELLE

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LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016

Que ce temps des Fêtes soit plein d'amour, de paix et de joie.

DÈS LE 7 SEPTEMBRE

Joyeuses Fêtes !

RADIO 89,1 BALADO DISPONIBLE SUR ITUNES ÉCOUTE EN DIRECT WWW.CKRL.QC.CA

Message du maire de Québec Nous avons la chance de vivre dans une ville attrayante, prospère et dynamique, une ville où tout est possible. À tous les lecteurs du magazine La Quête, je souhaite une année 2016 où chaque rêve peut devenir réalité. À toutes les personnes qui aspirent à une vie meilleure, je souhaite une ville toujours plus solidaire et inclusive où elles pourront trouver une oreille attentive ou une main tendue.

Régis Labeaume Maire de Québec

4$ Le magazine de rue de Québec

S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant une carte d’identification.

2 $ sur le prix de vente va directement au camelot.

Changeons des vies pour la vie, comme celle de Jean-Yves.

Donnons. centraide-quebec.com Découvrez son histoire sur notre site Web.

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No 180 Décembre 2015 - Janvier 2016

SE FAIRE DU BIEN !