La quete numero 176 juillet aout 2015

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Le magazine de rue de Québec

No 176 Juillet-Août 2015

+

• À qui appartient l’eau • Au pays de l’or bleu • Baignade urbaine • Parcours d’un verre d’eau

PHOTO : RENAUD PHILIPPE

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LA PROGRAMMATION ÉTÉ 2015 PREND SON ENVOL

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Michel Yacoub

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SOMMAIRE POUR LE PLAISIR DE LIRE

DOSSIER

H 2O 06

19

Les étés de mon enfance

À qui appartient l'eau ?

08

Parcours d'un verre d'eau

09

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Calcul de ma consommation

10

Les égouts : un chantier perpétuel

11

Une bonne note pour Québec

12

Baignade urbaine

15

Interview avec une goutte d'eau

20

Accepte-toé donc

21

« ...Droit devant ! »

21

Éclaircie

22

Plus jamais d'hier

23

La Scoumoune

24

Isa

25

Adieu Miss

JEUX

26

Rencontre avec Marie-Andrée Baril

16

Le jeu de La Quête

17

La langue dans sa poche

27

Les pouvoirs de la différence

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

CHRONIQUES

JUILLET-AOÛT 2015

07

Au pays de l'or bleu

13

Klop, klip, klop... klop, klip, klop...

18

Lectures de vacances

30

Des histoires dérangeantes

LA QUÊTE

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PAGE COUVERTURE Photo: Courtoisie Nathalie Thériault

RÉALISER L’ESPOIR

Conception: Karyne Ouellet

Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rue !par des Vends le magazine La Quête

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette COORDONNATRICE Francine Chatigny CONSEILLÈRE À L’ÉDITION Martine Corrivault RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël CHRONIQUEURS Martine Corrivault, Claude Cossette, Mathieu Meunier et Diane Morin JOURNALISTES Philippa Jabouin, Camille Martel, Laura Meuret, Nadia Morin, Patricia Parent et Luis Sarobe AUTEURS Jean-Pierre Drolet, Gaétan Duval, Isabelle, Jacques Pruneau, Mario Raymond, Bernard St-Onge, Audette Tremblay et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin, Ginette Pépin RÉVISEURE Nathalie Thériault PHOTOGRAPHES Luc-Antoine Couturier et Camille Amélie Koziej-Lévesque GRAPHISTE Karyne Ouellet IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

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Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

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Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien

LA QUÊTE

JUILLET-AOÛT 2015

MOT DE LA COORDO.

Photo: Nathalie Thériault

H2O

L'équipe de La Quête avait envie de proposer un thème rafraîchissant pour l'été, et celui de l’eau est sorti grand gagnant.

Il y a bien entendu l'eau dans laquelle on batifole pendant les chaudes journées de canicule ou sur la route des vacances, mais c’est principalement de l’eau domestique dont il sera question dans cette édition estivale. De cette eau qui coule si simplement de nos robinets, qu'on en oublie la réelle valeur.

L’Assemblée nationale a adopté en juin 2009 une Loi sur l'eau « (...) qui vient confirmer que les ressources en eau font partie du patrimoine de la collectivité et que l’État en est le gardien, au bénéfice des générations actuelles et futures » peut-on lire sur le site du ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques. Mais quand on apprend que des promoteurs privés vendent l’eau du Lac St-Jean à des Chinois, on est en droit de se demander si cette Loi protège adéquatement nos réserves d'eau douce qui suscitent la convoitise. Dans À qui appartient l’eau ?, Philippa Jabouin s’est penchée sur cette épineuse question.

Pour abreuver le demi-million de citoyens sur son territoire, la Ville de Québec puise à même les sources naturelles que sont le fleuve St-Laurent et le Lac St-Charles notamment. Mais avant d'arriver dans votre verre, comme le rapporte Camille Martel, cette eau a franchi de nombreux kilomètres de même que subi quelques transformations.

De son côté, Laura Meuret nous fait faire le voyage inverse : celui des eaux usées.

JUILLET-AOÛT 2015

Le réseau d’égouts sanitaire de Québec compte 2 433 km de conduites ainsi que 200 ouvrages connexes, tels que les deux stations d’épuration. Ces infrastructures nécessitent un entretien continu : c'est un véritable chantier permanent.

Avec l’utilisation moyenne de 250 litres par jour par personne, les Canadiens sont parmi les plus grands consommateurs d’eau potable au monde. L’or bleu coule si facilement au bout du robinet que l’on ne porte aucune attention à son utilisation. Patricia Parent s’est offert un exercice de conscientisation : comptabiliser sa consommation d'une journée.

Luis Sarobe vient d’un pays où l’on paie son eau potable. Même après des décennies de vie au Québec, il ne peut rester de marbre devant son gaspillage : ce n'est pas pour rien que les Québécois battent le record de consommation d'eau au Canada. S’il reste encore un énorme travail de sensibilisation à faire auprès des citoyens, comme le rapporte M. Sarobe, la politique de gestion de l’eau de la Ville de Québec, elle, est bien cotée.

Le sort du bassin Louise semble scellé avec l’annonce récente du plan de développement résidentiel et commercial par le Port de Québec, propriétaire du terrain entourant le plan d’eau. Ce secteur aurait pu avoir une tout autre vocation, s'il en avait été que de la Société de Baignade.

Son président, Léonce Naud, explique à Nadia Morin pourquoi il déplore qu'on ne rende pas accessible à la population défavorisée de la Basse-Ville le seul plan d'eau accessible.

LA QUÊTE

REGARD SUR L’ITINÉRANCE La Quête s’est entretenue avec Anne Bonnefont, la co-coordonnatrice du Réseau Solidarité Itinérance du Québec (RSIQ), celui-ci tenant à Montréal à la mi-juin ses 3es États généraux sur l’itinérance. Cela a été l’occasion de tracer le portrait peu reluisant de la situation au Québec. L’itinérance est en progression dans presque toutes les régions du Québec et touche un plus large spectre de la population : des jeunes de 15 ans aux personnes de 80 ans, des individus aux familles.

L’Itinéraire livrait sa première édition 100 % camelots le 15 juin dernier. Une « petite révolution » est en train de s’opérer au sein du magazine de rue de Montréal, aux dires de la chroniqueuse de rue Marie-Andrée Baril que La Quête a rencontrée.

Plus près de nous, Mario Raymond, camelot de La Quête, livre publiquement son adieu à sa dépendance ! Un témoignage poignant de transparence.

Merci d’encourager les camelots, la raison d’être de La Quête.

Excellent été !

FRANCINE CHATIGNY

05

À QUI APPARTIENT L’EAU ?

L’eau n’appartient à personne, car son usage relève de tous. Elle ne peut être ni vendue ni achetée, c’est une « chose commune ». « Ce n'est pas pour rien que l’héritage du droit français fait en sorte que nous qualifions aujourd’hui l’eau comme étant hors-commerce », explique Me Paule Halley, avocate et professeure titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement. « Personne n’a créé l’eau » dit-elle. « On ne peut pas acheter une rivière ». Au niveau provincial, l’eau est donc considérée comme faisant partie du patrimoine commun de tous les Québécois. Il en découle alors que les gouvernements responsables de cette ressource détiennent un rôle de gardien ou de fiduciaire pour que l’eau soit léguée aux générations futures.

un même volume, par exemple lorsqu’on prend sa douche ou on fait une brassée de lessive. L’eau est utilisée puis rejetée dans la nature. La consommation d’eau est celle qui s’évapore ou s’intègre dans un processus industriel. Lorsqu’on boit

« L’industrie pollue moins qu’autrefois ; aujourd’hui c’est l’agriculture et les micropolluants qui contaminent le plus les eaux », soutient M. Lasserre. Bien que la loi aborde les sujets de transparence et de reddition de comptes, Me Halley est d’avis que c’est le rôle de tous de protéger l’eau. « Comme société et gouvernement, il faudrait accorder de l’importance à cette loi » dit-elle.

Lorsque quelque chose n’appartient à personne, ou bien à tout le monde, cela soulève la délicate question d’obligation et de responsabilité. Le droit semble être insuffisant pour contraindre l’utilisation de l’eau pour le moment.

La responsabilisation des gouvernements qui en découle serait peut-être plus efficace si chaque citoyen acceptait de faire sa part et de modifier son comportement en conséquence. M. Lasserre fait aussi appel au civisme des citoyens : « Lorsque quelqu’un utilise de l’eau à profusion, ce n’est pas gratuit, il est subventionné par ses voisins ! ».

Photo: Luc-Antoine Couturier

La Loi sur l’eau, adoptée en 2009, a une finalité de développement durable et de protection des ressources.

Cependant, elle soulève des débats parce qu’elle n’est peut-être pas suffisamment contraignante. Malgré les objectifs de prévention et de protection, Me Halley se demande si les ministères concernés appliqueront la loi de façon suffisamment agressive.

Par contre, il faut savoir différencier l’eau de son utilisation, son accès, son traitement ou sa conservation.

Si c’est un tout unifié pour des questions environnementales, l’eau peut être dissociée du territoire lorsqu’il est question du droit ou de la géographie. Professeur Frédéric Lasserre du Département de géographie de l’Université Laval décrit le principe du droit d’utilisation d’un volume d’eau sur la base du premier venu premier servi. « Il s’agit de permis qui ont été accordés avant l’entrée en vigueur de la Loi sur l’eau ». Le volume d’eau en question n’est pas nécessairement à proximité de l’entité détentrice du permis.

été ajoutée pour Hydro-Québec qui est dispensée de verser des redevances. Cette clause a fait l’objet de débats dont les questions d’utilisation des turbines et de la force motrice de l’eau, l’effet des barrages, des réservoirs et de l’évaporation sur l’écosystème.

un verre d’eau, ce volume ne peut plus être réutilisé.

M. Lasserre réitère des avertissements bien connus de tous: la ressource disponible n’est pas infinie. « Ce ne sont pas toutes les municipalités qui ont accès au fleuve » dit-il. « Le coût de l’eau en soi est faible, mais on ne peut pas laisser la demande augmenter sans cesse ».

PHILIPPA JABOUIN

Au Québec, les plus grandes utilisatrices de l’eau sont les municipalités à des fins résidentielles. Au Canada comme au Québec, on ne paye pas l’eau, sinon En effet, s’ajoute à ces débats de sociésa gestion, son traitement, sa distribu- tés la problématique de l’accès à l’eau tion, sa collecte et les inpotable, ici comme ailleurs frastructures nécessaires « Comme société dans le monde. Le libre acpour assurer l’eau potable et gouvernement, cès est limité par le droit de aux citoyens. L’utilisation il faudrait accorder propriété adjacent à l’eau de l’eau se sépare en deux de l’importance à la de certains, par le droit de catégories, soit le prélèvenaviguer ou de pêche, par Loi sur l'eau » ment et la consommation. des permis d’utilisation ou « Lorsqu’on dénonce le ~ Me Halley les ressources disponibles gaspillage de l’eau dans les pour la nettoyer. médias, il y a très souvent confusion entre les deux termes », clarifie M. Lasserre. On La Loi sur l’eau a instauré le principe peut faire plusieurs prélèvements pour d’utilisateur-payeur. Une exception a

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LA QUÊTE

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AU PAYS DE L'OR BLEU

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On dit l'or bleu pour l'eau comme on dit l'or noir pour le pétrole; désormais, il faudra payer pour l'un comme pour l'autre. Comment en est-on arrivé là ? Qui a permis ça ? Comment inverser la tendance ? Chose certaine, on ne peut plus jouer les innocents heureux.

La situation n'a rien de nouveau. Un ouvrage, écrit il y a déjà une quinzaine d'années par Maude Barlow et Tony Clarke, brossait le tableau inquiétant des combines ourdies autour du commerce international de l'eau. Leur livre intitulé Blue Gold : The Battle Against Corporate Theft of the World's Water - traduit en un français plus modéré par L'or bleu : l'eau, nouvel enjeu stratégique et commercial - s'avère d'une troublante actualité : le mouvement amorcé à la fin du XXe siècle s'amplifie et se précise.

Neuf pays disséminés un peu partout sur la Terre monopolisent 60 % de l'eau de la planète, qui en est pourtant couverte à 70 %.

Seulement 3 % de cette eau est douce et éventuellement consommable. Avec ça, il faut répondre aux besoins de six milliards d'humains qui, en 2050, seront neuf milliards. On ne compte pas ceux des bêtes autour. Pour survivre, l'être humain a besoin d'un litre d'eau potable par jour. Dans les pays industrialisés, tous les usages qu'on en fait font grimper cette consommation à une moyenne supérieure de 200 litres par habitant. À celui qui vit sous des cieux moins favorables, il ne reste que des gouttes à boire. Facile alors de comprendre ses tentatives de migration vers les pays riches… qui n'ont cependant pas envie de partager. Et leur gaspillage perdure.

Pour l'eau comme pour le pétrole, nous profitons de la ressource sans nous poser de questions. Pourtant, il faudrait y réfléchir en commençant par nos choix les plus anodins. La bouteille d'eau qui nous suit partout, par exemple. Fabriquée de produits dérivés du pétrole, elle contient une eau qu'on achète avec bonne conscience: on prend ainsi soin de sa santé. Au Québec, la consommation d'eau embouteillée dépasse chaque jour 250 000 contenants d'un demi-litre.

Mais que peut-on y faire ? Arrêter de cultiver des légumes, d'abreuver les bêtes, de se laver? Ou encore récupérer les eaux usées et les traiter pour les remettre en circulation, se lancer dans la désalinisation des mers ou faire fondre les glaces polaires ? Un disciple du professeur Tournesol a un jour proposé de remorquer les glaciers du Nord vers le Sud. Aujourd'hui : on toue, avec des remorqueurs, des sacs scellés contenant des millions de litres d'eau.

Un reportage sur la formation d'un véritable continent de déchets en plastique dans le Pacifique nous indigne ? Qu'on se rassure: nous autres, on recycle! Mais d'où viennent les bouteilles et canettes qui sortent de partout lors des grandes pluies et à la fonte des neiges ? En glissant 2 $ dans la distributrice, se demande-t-on à qui ça rapporte ? Pourquoi ne fait-on plus confiance à l'eau du robinet? On paye pourtant des taxes pour l'aqueduc. Pourquoi cette eau goûte-t-elle mauvais, est-elle contaminée ? Un lien avec la vente d'eau embouteillée ?

Dans notre Québec parsemé de lacs et de rivières, le problème touche la qualité de l'eau disponible. Des îlots de citoyens manquent d'eau potable parce que les sources saines deviennent rares. Et les autorités regardent ailleurs. Avant qu'il ne soit trop tard, nous devons exiger de nos élites politiques qu'elles cessent de se cacher derrière les gris-gris de l'économie et rendent des comptes sur les choix qu'elles font. Il en va de la survie de tous.

MARTINE CORRIVAULT

Les campagnes pour éviter le gaspillage de l'eau se suivent mais on les ignore, jusqu'au jour où la municipalité annonce une rupture de services ou impose de faire bouillir l'eau !

Au quotidien, or bleu et planète bleue sont comme des personnages de bande dessinée : des fictions sentimentales. Pourtant, si vous tapez le mot « eau » sur votre clavier, l'ordinateur vous déverse un océan d'informations compilées par les ONU, OCDE, OMS, FAO et autres organisations mondiales. Prévisions et statistiques abondent sur les drames en devenir et les tragédies en cours. On distribue des recommandations et avance des solutions lors de forums internationaux, lesquels se concluent par de pieux vœux. Les grandes puissances et leurs gouvernements bougent lorsque leurs intérêts économiques sont menacés ; leurs promesses servent surtout à calmer les esprits.

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L'Or bleu : L'eau, nouvel enjeu stratégique et commercial par Maude Barlow et Tony Clarke, traduction de l'anglais Paule Noyart, préface Louise Vandelac, Éditions du Boréal 2002, 375 pages.

LA QUÊTE

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PARCOURS D'UN VERRE D'EAU Captée à l’état naturel, transportée vers l’usine et transformée à maintes reprises. De la matière première jusqu’au produit fini. Tel un produit de consommation, l’eau est contrôlée à toutes les étapes de sa production. Autrement, cela causerait bien des maux de tête, voire des maux de ventre aux autorités ! L’eau doit être disponible en tout temps et ne jamais perdre un iota de qualité. En ouvrant le robinet, sa pureté coule de source. Pourtant, elle est à mille lieues de ses origines. Dès lors, comment s’assurer que l’on boit une eau de qualité ?

Toute eau consommée finit inévitablement par retourner aux sources, même les eaux usées. En disparaissant au fond de la baignoire, l’eau usée se rend jusqu’à l’usine de traitement. De là, elle sera filtrée, purifiée et rejetée dans un cours d’eau. Par exemple, une conduite déverse une partie des eaux usées de la ville au milieu du fleuve, vis-à-vis la baie de Beauport. Évidemment, la prise d’eau potable est bien loin de cette dernière ! Étant donné que le fleuve coule d’ouest en est, la captation de l’eau se fait à l’autre bout de la ville, soit à Cap-Rouge.

UNE EAU QUI VOYAGE Divers procédés sont mis en œuvre afin d’optimiser la qualité de l’eau. Qu’elle provienne du fleuve ou bien du lac St-Charles, celle-ci doit respecter les mêmes critères. Suite aux fusions des municipalités, l’ensemble des conduites des villes ont été raccordées. S’il manque d’eau à un endroit, une autre source viendra lui prêter main forte. On peut boire l’eau du fleuve, même si on se trouve à Limoilou! De là l’importance d’assurer un suivi serré de la qualité de chaque source. Pour s’en assurer, l’eau est testée et analysée de manière quotidienne. « Les tests sont effectués à la sortie de l’usine de traitement mais aussi sur l’ensemble du réseau », explique M. Rodriguez. À son avis, il n’y aucun problème avec l’eau à Québec. « Elle est très bonne, voire excellente ! », s’exclame-t-il. Il précise que la ville répond à des normes très exigeantes et qu’elle en fait même plus.

08

En cheminant à travers les milliers de kilomètres de conduites, l’eau côtoie le passé. Les premières conduites datent du début du 20e siècle. À cette époque, les tuyaux étaient en fonte alors qu’aujourd’hui ils sont en PVC. « Une conduite a une durée de vie d’environ 75 ans. Ainsi, on en change continuellement », indique Sophie Duchesne, professeure à l’INRS Centre eau, terre et environnement. Or, un vieux tuyau ne signifie pas pour autant qu’il est de mauvaise qualité. « Des vérifications sont constamment effectuées et un système de rinçage annuel permet de purifier les conduites », ajoute Mme Duchesne.

CAMILLE MARTEL

LA GESTION INTÉGRÉE PAR BASSINS VERSANTS Un bassin versant est un territoire où l’ensemble des eaux convergent vers un même point. Par exemple, le lac StCharles se déverse dans la rivière StCharles, qui elle se déverse dans le fleuve St-Laurent. Ces trois sources d’eau font donc partie du même bassin versant !

La gestion intégrée signifie que les décideurs situés sur un même bassin versant doivent se concerter pour assurer la qualité de l’eau.

SHANNON : CE QUE L’HISTOIRE NOUS APPREND L’eau de Shannon a fait les manchettes suite aux révélations de sa contamination au TCE (trichloroéthylène) il y a une dizaine d’années. Ce solvant utilisé sur la base militaire de Valcartier, s’était infiltré dans la nappe phréatique. Le système de traitement des eaux usées étant déficient, l’eau qui s’écoulait du robinet était contaminée, sans que les citoyens le sachent.

Une histoire plutôt inquiétante. Depuis, la situation s’est réglé. Mais un scénario similaire pourrait-il se reproduire ? Selon Manuel J. Rodriguez, cela est improbable. « Avec les nouvelles normes en vigueur, il est presque inconcevable qu’une activité industrielle puisse opérer près d’un cours d’eau ». Il explique que les façons de faire de la base militaire datent d’une autre époque, bien révolue.

D’OÙ PROVIENT L’EAU QUE L’ON BOIT ?

Sainte-Foy : fleuve St-Laurent Québec et Val-Bélair : rivière et lac St-Charles Charlesbourg : rivière Montmorency, lac des Roches et rivière des Sept Ponts Beauport : rivière Montmorency Source: www.villedequebec.qc.ca

Photo: Camille Martel

En 2002, la Politique nationale de l’eau a mis en place le système de gestion intégrée par bassins versants. Simplement, cela assure la qualité de tout le cours d’eau. « Avant, on dépendait uniquement de l’usine de traitement », précise Manuel J. Rodriguez, titulaire de la Chaire de recherche en eau potable de l’Université Laval. L’eau est donc de meilleure qualité et son traitement est moins coûteux. C’est dans cette optique que la renaturalisation des berges de la rivière et du lac St-Charles a été entrepris. Ce majestueux lac est le principal fournisseur d’eau potable de la ville. Il se doit d’être en bonne santé !

Le barrage Cyrille-Delage contrôle le débit du lac St-Charles, principale source d’eau potable de la ville de Québec.

LA QUÊTE

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CALCUL DE MA CONSOMMATION Mercredi 6 mai 2015. Aujourd’hui est une journée comme les autres, à la différence que je vais calculer * au millilitre près la quantité d’eau que je vais consommer en 24 heures !

C’est l’aube et la température n’est pas tellement clémente. L’eau tombe du ciel, mais pour remplir mon verre d’eau matinal il est plus facile de faire couler l’eau du robinet. Un verre d’eau. Quantité ? 0,28 litres. Je me dirige ensuite vers la salle de bain, fais mon besoin, tire la chasse d’eau puis, me lave les mains pour un total de 20,35 litres.

une quantité de 20,25 litres uniquement pour cela.

Un peu plus tard, je me réveille en sueur car j’ai fait un cauchemar et j’ai la bouche atrocement sèche. Je me lève donc pour boire avec empressement non pas un, mais deux grands verres d’eau du robinet pour 0.6 litres d’eau.

Grand total : 293,28 litres d’eau potable consommée en 24 heures, ce qui correspond à la moyenne canadienne, mais qui est près de 15 fois la consommation quotidienne dans plusieurs villes africaines...

PATRICIA PARENT

L’avant-midi, je consomme café après café, mais pas de bouteille ni de verre d’eau. Ne pas boire d’eau au détriment d’une autre boisson n’est pas gage d’économie d’eau, car j’ai du aller à la salle de bains trois fois dans l’avant-midi. Tirer la chasse d’eau trois fois et se laver les mains ensuite équivaut à 63,5 litres, ce qui est hallucinant pour quelqu’un qui croyait ne pas trop gaspiller d’eau en général.

Sur l’heure du dîner, je n’ai pas de breuvage, donc je bois un grand verre d’eau pour accompagner mon repas, ce qui totalise 0,30 litres. L’eau du robinet est tiède et blanchâtre, et je me souviens qu’il y a une cruche d’eau sur mon étage au travail. C’est le cœur serré que je jette toute l’eau du verre dans l’évier et pars en direction de la cruche d’eau. C’est un autre 0,30 litres d’eau potable. La pensée qu’un enfant soit assoiffé quelque part sur un autre continent me traverse l’esprit et me rend mal à l’aise.

L’après-midi est une petite victoire car je ne consomme pas d’eau et je ne vais pas aux toilettes. Sur l’heure du souper, je dois cuisiner. Par lâcheté et manque de temps, je me fais un spaghetti. L’eau de la casserole requiert 1,5 litres d’eau.

En soirée, je vais à la salle de bains une fois, en plus de prendre un bain, pour un total de 170 litres. Avant de me coucher, je bois un grand verre d’eau. Je consomme

JUILLET-AOÛT 2015

Photo: Archives Web

En bouchant intentionnellement le lavabo et armée d’une tasse à mesurer, j’entreprends de faire couler l’eau pour me nettoyer le visage. Total : 6,5 litres. Je me sens un peu mal à l’idée de savoir que je gaspille cette eau en toute impunité habituellement, alors que je pourrais très bien enlever les impuretés à l’aide de lingettes démaquillantes. Avant de partir travailler, je n’ai d’autre choix que me brosser les dents. Et oui, je dois avouer que je laisse couler l’eau du robinet lors de ce soin.

C’est un autre 9,7 litres qui s’écoule dans les égouts.

AILLEURS DANS LE MONDE L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconise un minimum vital de 20 litres d'eau par jour et par personne pour répondre aux besoins fondamentaux (hydratation et hygiène personnelle).

Pour vivre décemment, l'OMS précise qu'il faut 50 litres d'eau par jour et par personne. Mais un réel confort est atteint à partir de 100 litres par personne et par jour. Tous les pays développés se situent bien au dessus de ce seuil. À la fin de l'année 2010*, 89 % de la population mondiale, soit 6,1 milliards d'habitants, utilisaient des sources d'approvisionnement en eau potable améliorées, contre 76 % en 1990. Ainsi entre 1990 et 2010, 2 milliards de personnes ont pu bénéficier d'un accès à des sources d'approvisionnement en eau potable améliorées. Actuellement, on estime qu'entre 2 et 4 milliards de personnes dans le monde n'ont pas un accès satisfaisant à l'eau potable.

LA QUÊTE

Dans certains pays, moins de 50 % de la population a accès à l'eau potable, avec souvent un service discontinu ( l'eau est disponible qu'à certaines heures et peut être coupée pendant plusieurs jours ).

C'est le cas de l'Afghanistan, de l'Angola, de l'Éthiopie, de Madagascar, de la Mauritanie, du Niger, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de la République démocratique du Congo, de la Somalie, du Tchad . Ainsi dans beaucoup de villes d'Afrique, l'utilisation quotidienne reste inférieure à 20 litres d'eau. * Source : Statistiques sanitaires mondiales 2012 / OMS http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/ dans-le-monde/les-usages-domestiques * Outil de calcul utilisé : http://www.in-terre-actif.com/74/activite_calculez_votre_consommation_d_eau_quotidienne

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LES ÉGOUTS : UN CHANTIER PERPÉTUEL La ville de Québec parle d’un « chantier nécessaire » concernant les travaux de réfection de tronçons d’égout. Âgé de plus de 90 ans, le réseau d’égouts fait face à des lacunes importantes d’ordre structurel. La vétusté du réseau augmente le risque de blocages des conduites et de refoulements.

Autres gros chantier : les réservoirs de rétention et les ouvrages de surverse. Depuis 1999, 19 réservoirs ont été installés et quatre sont en projet. Ces installations sont importantes car, comme l’a révélé Le Soleil, le nombre de déversements des égouts dans les cours d’eau reste encore important. De l’ordre de 63 en 2011 et de 42 en 2012.

Carte du réseau d’égouts de la ville de Québec (Source : https://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/vie_democratique/administration/planification/pdad/ docs/final/portrait_territoire_04.pdf )

« La plus vieille partie du réseau se trouve dans le secteur Grande Allée, dont les travaux ont commencé à l’été 2014 et seront finalisés cette année » explique Sylvain Gagné, du service des communications de la ville de Québec.

Les travaux sur Grande Allée, compris entre le cours du Général-De-Montcalm et l’avenue des Érables, sont terminés en grande partie. Cependant, la section nord, entre Cartier et Salaberry, nécessite des aménagements plus importants. La circulation automobile sera encore perturbée, même si deux voies de circulation, une dans chaque sens, seront ouvertes. « Les travaux sont en continu sur le réseau et touchent tous les arrondissements » déclare Sylvain Gagné. En effet l’avenue Galipeault, située entre l’avenue Willfrid-Laurier et la Grande Allée, sera aussi touchée et toute circulation sera coupée.

Les avenues Cartier, Briand et Salaberry seront également en chantier en 2015, entraînant des fermetures ponctuelles de la circulation.

DE GRANDS PROJETS De plus, d’autres travaux sur le réseau d’égouts font partie des grands projets du Programme triennal d’immobilisation (PTI) 2015-2017, selon le budget 2015 de la ville de Québec, qui traite de fonctionnement et d’investissement.

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Des travaux de réfection de l’usine de traitement d’eau potable de Sainte-Foy sont prévus pour un montant de 14M $, sur un projet total de 43,4M $, ou encore des travaux de réfection du poste de pompage Saint-Pascal sont attendus pour un montant de 7,2M $.

Environ 133 millions de mètre cube d’eaux usées sont traitées par année.

Autant de millions de cubes d’eaux usées passant par les canalisations du réseau d’égouts. Selon le ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC ), un usage domestique génère plus de 3 240 litres d’eaux usées domestiques par jour.

Différents programmes du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) du Québec permettent d’octroyer de l’aide financière aux municipalités afin de réaliser des travaux de réhabilitation ou de remplacement de conduites d’eau potable et d’égouts prioritaires.

Les ouvrages de surverse servent quant à eux à évacuer le tropplein d’eaux usées présent dans les égouts directement dans la nature, et ce, sans traitement. La ville de Québec rejette les eaux usées provenant de la consommation domestique, industrielle, institutionnelle et commerciale en moyenne 2 800 fois par année.

LAURA MEURET

SUR LE RÉSEAU D’ÉGOUTS DE LA VILLE DE QUÉBEC Selon le rapport sur les infrastructures et équipements publics de la ville de Québec datant de 2005, la municipalité assure la gestion du réseau d’égouts mais aussi celui d’aqueducs. Elle doit fournir des services adéquats et respecter les normes environnementales fixées par la province.

Le réseau d’égouts sanitaire compte 2 433 km de conduites ainsi que 200 ouvrages connexes, tels que les deux stations d’épuration des eaux usées, les quatre usines de production d’eau potable, les postes de pompage pour éliminer les eaux contaminées vers les sites de transformation, les réservoirs de rétention et les ouvrages de surverse.

Les eaux usées proviennent de la consommation domestique, industrielle, institutionnelle et commerciale.

Les cinq volets du Programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM) et les deux volets du Programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU) ont été mis en place pour atteindre cet objectif. La mise aux normes de la province des infrastructures municipales est également une de leurs missions.

LA QUÊTE

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UNE BONNE NOTE POUR QUÉBEC L’eau est une ressource fondamentale pour la vie et n’est pas également accessible à tous les pays du monde. Sur la quantité totale d’eau sur la planète, 97,5 % est salée et seulement un tiers du 2,5 % restant est apte à la consommation. Contrairement aux hydrocarbures, l’Or bleu est une ressource renouvelable, mais les changements climatiques, l’augmentation de la population et la surconsommation pourraient causer une pénurie qui pourrait avoir de graves conséquences environnementales et économiques.

CHAMPION DE LA CONSOMMATION Avec 0,1 % de la population mondiale, le Québec dispose de 3 % de l’eau douce disponible dans le monde, ce qui en fait l’un des territoires, sinon le territoire possédant les plus grandes ressources hydriques sur la planète. Mais cette richesse est-elle utilisée de manière responsable ?

système de recyclage d’eau et les systèmes d’arrosage automatique sans détecteur de pluie et d’humidité. Il interdit également le déversement de pesticides et d’engrais à proximité des berges et des bassins versants des différentes sources d’eau qui

La Ville de Québec a vu sa politique sur la gestion de l’eau récompensée par une note de A+, accordée lors d’une étude réalisée conjointement par l’Institut international d’aquaresponsabilité municipale (IIAM) et l’Université Laval. Le rapport

alimentent la ville. Il règlemente aussi le traitement des eaux usées et fournit des conseils pour le bon entretien des équipements afin de diminuer les fuites d’eau.

analyse 17 éléments différents sur lesquels la Ville obtient une très bonne note. Il est à signaler que le taux de fuites est de 22 % comparativement à 40 % à Montréal.

Donnant suite aux recommandations de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, la Ville de Québec procède actuellement à l’installation de compteurs d’eau. Pour l’année 2015, plus de 4 000 compteurs seront installés dans les industries, commerces et institutions (ICI).

Les données recueillies par ces compteurs serviront à facturer équitablement les citoyens, en fonction de la quantité d’eau consommée par chaque client; à détecter les sources de gaspillage d’eau potable; à localiser les fuites dans le réseau; à établir le profil de la consommation d’eau pour chaque industrie, commerce ou institution; à faire des études de consommation par secteur; de même qu’à établir un plan de gestion, etc.1

La Ville de Québec se situe dans la bonne voie en ce qui concerne sa gestion de l’eau. Cependant, il reste encore un travail important à faire pour promouvoir les bonnes habitudes de consommation sur le plan de l’utilisation résidentielle.

Selon des statistiques du ministère des Affaires municipales, la consommation d’eau au Québec est de 795 litres par personne par jour. Cette quantité comprend l’utilisation de l’eau dans l’agriculture, dans l’industrie et dans la production d’énergie.

Quelques gestes simples peuvent contribuer à diminuer sensiblement la consommation individuelle : l’utilisation de toilettes à faible débit (6 litres au lieu de 20 litres); prendre des douches au lieu de prendre des bains (75 litres au lieu de 150 litres); utiliser une laveuse à linge avec la certification Energy Star ( 70 litres au lieu de 150 litres ) ; fermer le robinet lorsqu’on se lave les mains ( économie de 12 litres à chaque fois ) ; cesser d’arroser nos pelouses et de nettoyer nos entrées asphaltées de maisons ( la pluie peut faire le travail ), etc.

Pour assurer une utilisation optimale de l’eau, les bonnes habitudes des individus doivent être accompagnées d’une gestion tout aussi saine des infrastructures.

La Ville de Québec est un bon exemple à suivre à cet égard avec la mise en application du Règlement de l’agglomération sur l’eau potable, R.A.V.Q. 67, en novembre 2008. Ce règlement couvre tous les aspects de la gestion de l’eau. Il interdit par exemple l’utilisation d’équipements grands consommateurs d’eau, tels que les urinoirs à vidange périodiques, les lave-autos automatiques sans

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Photo: Archives Web

La consommation « résidentielle » est de 424 litres par personne par jour, soit 35 % supérieure à la moyenne canadienne et deux fois plus élevée que dans les pays industrialisés d’Europe.

LA QUÊTE

LUIS SAROBE Pour avoir plus de détails sur le Règlement de l’agglomération sur l’eau potable consulter le site http// www.ville.quebec.qc.ca/genss_affaires/environement/eau.aspx#tabs 1

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BAIGNADE URBAINE « Les plans d’eau sont une richesse collective qui doivent servir équitablement à tous », affirme la Société des Gens de Baignade Les raisons du refus de la part des autorités sur ce sujet sont plutôt nébuleuses.

En fait, la ville de Québec ne donne pas de raisons, préférant faire le mort sur cette affaire ce qui, du point de vue de M. Naud, est raisonnable puisque les raisons ne sont pas forcément publiables.

Par exemple, sous le pouvoir du maire l’Allier, des affirmations du genre « Le bureau du maire ne veut pas voir n’importe qui à la tête du bassin Louise » ont pu être entendues, tout comme « Vous savez, il y

Photo: Courtoisie Société des gens de baignade

Depuis 1996, l’organisme mène un combat sans répit pour rendre public l’accès à certains points d’eau. Le concept de plage urbaine au bassin Louise avait été lancé en 1991, idée qui avait fait grandement parler la population. Cependant, deux ans plus tard, un remaniement des limites du quartier St-Roch a privé le quartier de l’accès au bassin dont il avait bénéficié auparavant, explique Léonce Naud, géographe et président de la Société des Gens de Baignade.

L’Association tire son inspiration du rôle social des plages publiques en France, idée facilement transposable au fleuve Saint-Laurent, puisque le but est de donner accès à cette source d’apaisement que représente l’eau, tout en offrant un mélange social, sans classes privilégiées.

La volonté de désenclaver les quartiers Saint-Roch, Saint-Sauveur, Saint-JeanBaptiste, le Vieux-Québec et Limoilou est également une raison sous-jacente. Pour rompre l’isolement de ces secteurs de la ville, quoi de mieux que permettre l’accès facile et direct aux plaisirs de l’eau libre?

D’autant plus qu’offrir gratuitement un panorama urbain d’une beauté incomparable est un privilège que tous souhaitent détenir. « Le Québec, comparativement à la France, ignore les retombées économiques que les plages peuvent apporter », précise M. Naud.

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a toutes sortes de gens dans Saint-Roch », mentionné par une responsable de la Société du 400e anniversaire de Québec, alors que les questions s’accumulaient en 2004 à propos du refus persistant de la Ville, relate M. Naud. Ce type de réponses vise le cœur du problème. « À Québec, tout comme dans la plupart des villes dans le monde, les autorités bloquent l’accès de la population des quartiers défavorisés aux plages du centre-ville, quand elles existent, car ces dernières sont réservées à une clientèle locale ou étrangère qui exige un environnement d’un niveau social et économique beaucoup plus élevé », précise M. Naud en entrevue à La Quête. Là se situe le fond de l’affaire, puisqu’il est sous-entendu dans ce principe que la Ville ne désire pas voir des gens pauvres dans ces endroits, population qu’il est préférable de ne pas

LA QUÊTE

montrer en plein jour. M. Naud voit un parallèle possible avec Cuba, où il a fallu que subvienne la révolution de Fidel Castro avant que les habitants de la Havane puissent avoir accès aux plages de la ville, généralement réservées aux Américains et aux gens fortunés.

L’idée que la ville de Québec souhaite « redonner le fleuve aux citoyens » dans ses orientations politiques et touristiques ne semble pas aider à plus d’ouverture à court et moyen terme, déplore M. Naud.

Cependant, à long terme, la conscience de l’enjeu par les organisations des milieux populaires pour presser les décisions politiques n’est pas impossible.

D’autant plus que l’opposition étonnante de la Ville envers les résolutions relatives au bassin Louise adoptées par tous les conseils de quartier de La Cité-Limoilou nécessite des explications. « À Québec, près de quatre siècles d’administration coloniale ont habitué les autorités locales à considérer les gens non pas comme des citoyens mais plutôt comme des sujets.

De telles attitudes ne changent pas en quelques années », souligne M. Naud NADIA MORIN

RÉACTION DE LÉONCE NAUD À L'ANNONCE DU PROJET DU PORT « Ce serait une grosse erreur que de choisir de renflouer les finances du Port en privatisant le pourtour du bassin Louise.

Il faut au contraire développer la ville elle-même en utilisant le potentiel économique et social inutilisé du bassin Louise.

L'intérêt de la ville doit l'emporter sur l'intérêt du Port, et non l'inverse. À la fin, ce sont probablement les citoyens qui vont gagner cette bataille pour l’accès public au fleuve au centre-ville et non une poignée de personnages aussi discrets que fortunés qui entendent conserver l'accès privilégié dont ils jouissent présentement au plan d'eau public le plus stratégique de la Capitale ».

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Les humains aiment l’eau. Et pour cause ! Physiologiquement, ils sont nés dans l’eau amniotique, et selon la paléontologie, ils sont des poissons évolués. L’eau leur est aussi essentielle que l’air. Ils le savent ; ils célèbrent l’eau de mille façons, des ablutions des religions aux paroles de chansons populaires.

Et n’oublions pas les chutes, comme celles de Montmorency.

Elles en imposent par leur beauté majestueuse, et encore davantage par la puissance envoûtante qui se dégage de leurs entrailles dans un tonnerre grondant et une poussière de bruines rafraîchissantes.

Plusieurs se rappelleront cette comptine d’eau que les enfants répètent inlassablement : « Les deux pieds dans le ruisseau / Flic flac floc, flic flac floc / Les deux pieds dans le ruisseau / Flic flac floc dans l’eau ». L’eau…

Si l’eau naturelle n’est pas à portée du regard et de la main, les humains construisent des aqueducs pour se l’acheminer, des fontaines pour en embellir leurs villes… ou des parcs aquatiques pour en divertir leur jeunesse.

L’EAU QUI NOURRIT

Et elle est encore bienvenue quand elle emplit les réseaux d’une eau potable et disponible d’un simple mouvement de poignet, ou bien quand elle alimente les bouches d’incendie avec la pression commandée par les pompiers.

L’eau fait partie de nous. Elle est nous-mêmes. Notre corps en est constitué à 70 %… que nous perdons de minute en minute par l’évaporation, et moins régulièrement en urinant. Si bien que nous devons remplacer notre réserve tout au long de la journée. Nous disposons même d’un avertisseur automatique pour nous prévenir que nous allons en manquer : la soif.

D’une certaine façon, l’eau nous nourrit. On peut survivre un mois et davantage en ne se « nourrissant » que d’eau. Mais notre corps peut subir des dommages irréparables si on manque d’eau, ne serait-ce que pendant quelques jours.

On recommande d’en boire un litre et demi par jour en plus de l’eau contenue dans ce que nous ingérons autrement : les légumes crus, par exemple, en contiennent 90 %, le bœuf 70 % et même un vieux parmesan en contient encore 30 %. Nous buvons donc en mangeant.

L’eau est considérée comme une ressource vitale dans les régions d’agriculture intensive. Elle est l’objet de chicanes de voisins à plusieurs endroits : entre l'état mexicain Sonora et l’Arizona pour l’eau du Colorado, entre Palestiniens et Israéliens pour celle du Jourdain (certains analystes disent qu’elle fut le déclencheur de la Guerre des six jours). Et à plein d’autres endroits.

L’EAU QUI ANGOISSE Par ailleurs, l’eau est également source d’angoisse. Qui, depuis sa naissance, n’a jamais ressenti un picotement au creux de la poitrine quand l’orage éclate, se transforme en bourrasque et s’allie au tonnerre tonitruant et aux éclairs zigzagants ?

Face à l’océan, le badaud est charmé par ces vaguelettes qui cassent sans fin sur une pente ensablée, mais il ressentira une petite angoisse quand les déferlantes se fracasseront bruyamment sur les rochers.

Que dire des tsunamis qui s’approchent traîtreusement des côtes, bousculent tout, déchiquettent les maisons, déchirent le paysage et, en quelques minutes, emportent dans leurs entrailles des vies par centaines.

Même dans le cadre apaisant du foyer familial, l’eau laisse désemparés les proches quand, dans la cour même, elle a asphyxié un enfant, un parent.

L’EAU QUI RÉJOUIT

L’eau est encore là aux derniers moments de la vie. Pour humecter les lèvres crevassées du malade ou de l’agonisant, pour laver une dernière fois un corps sans âme.

Heureusement, l’eau est souvent l’occasion de réjouissances.

Pensons à ces moments privilégiés où les parents donnent le bain quotidien à leurs petits. À ces vacances en famille près d’un lac ou à la mer quand les uns les autres barbotent, nagent, plongent. S’émoustillent.

Jules Laforgue, un poète autodidacte qui jeune fut membre du Club des Hydropathes (belle allusion à notre sujet !), a écrit ces beaux vers qui parlent… d’eau :

Rappelons également l’importance symbolique que prend l’eau, celle du baptême, qui est versée sur la tête des Chrétiens, ou celle purificatrice du Gange dans laquelle cent millions d'Hindous s’immergent à la fête de Kumbh Mela.

« Je me fonds doucement… Je suis mort, rien… Je doute si j’entends le jet d’eau ponctuer goutte à goutte le silence éternel d’un rythmique sanglot : Klop, klip, klop, klop, klip, klop… »

Pensons à l’eau calme des lacs qui transforme les pêcheurs en philosophes, ou qui au soleil couchant change les promeneurs en adorateurs.

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LA QUÊTE

CLAUDE COSSETTE PUBLICITAIRE ET PROFESSEUR

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Hébergement

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INTERVIEW AVEC UNE GOUTTE D'EAU Avis au lecteur : Les parents qui liront ce texte devront être supervisés par leurs enfants, considérant l’importance de la génération qui va suivre.

J’ai invité l’être le plus concerné avec qui j’ai pu échanger sur le sujet. Nous nous sommes rencontrés le 7 avril 2015 dans une salle privée de la Bibliothèque Gabrielle Roy. PB (Philippe Bouchard) : Je tiens d’abord à vous remercier d’avoir accepté mon invitation. Ça vous arrive souvent de donner des entrevues ?

PB : Pouvez-vous élaborer justement sur cette importance ?

GE : Je suis source de vie, et sans ma présence la Terre serait comme bien des planètes, une sphère de cailloux. Nous sommes des milliards de gouttes d'eau à occuper le globe, nous travaillons tous pour sa survie et la vôtre. J’ai la possibilité de me régénérer mais cela demande du temps, l’humain semble ignorer que s’il pollue plus vite que ma capacité de régénération, il court à sa perte. À certaines périodes de l’histoire, nous avons dû nous retirer de certains territoires car les conditions n’étaient pas favorables à la survie.

PB : Qu’est-il advenu de ces territoires ?

GE : Ils sont devenus des déserts. Cependant, certains hommes ont compris qu’il fallait régénérer ces espaces et nous les avons aidés.

PB : Qu’entendez-vous par H2O ?

GE : Cette formule est une invention des hommes qui se sont amusés à analyser ma composition chimique, mon code génétique : il n’est pas très compliqué, de l’Hydrogène et de l’Oxygène. C’est tellement simple que ces deux éléments me donnent une vie bien supérieure aux humains. Votre constitution est beaucoup plus complexe que la mienne, c’est pourquoi sa durée de vie est moins longue. J’existe depuis des milliards d’années. J’ai un très grand pouvoir d’adaptation, ce qui me donne énormément d’avantages.

PB : Quels avantages retirez-vous de votre pouvoir d’adaptation ?

GE : Ma durée de vie commande une capacité d'adaptation à toutes les civilisations et toutes les régions. Je voyage - en groupe organisé - presque constamment, j’ai fait le tour de la planète tellement de fois, que je ne les compte plus. Ces déplacements se font par terre, par mer et par air. Mon être se transforme au gré des situations. Selon le cas, je deviens bruine, brume, vapeur, pluie, orage, averse, grêle, grêlon, neige, givre, glace ou glacier. J’ai fréquenté les chutes, ruisseaux, rivières, fleuves, mares, étangs, lacs, fiords, mers et océans. J’ai accompagné des Cirrus, des Cirrocumulus, des Cirrostratus, des Altocumulus, pour ne nommer que ceux-là. J’ai frôlé les plus hauts sommets

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Photo: Archives Web

GE (Goutte d'eau) : Pour être franche, c’est la première fois. Je vous considère comme une exception, car la majorité des êtres humains n’ont aucune considération pour moi. Ils ignorent complètement l’importance que j’ai dans leur vie.

de la planète et descendu au plus profond des océans. J’y ai vu tant de merveilles à protéger.

PB : Tout ça est fantastique, mais obtenez-vous de l’aide ?

GE : Oui.

PB : De qui ?

GE : En résumé, nous sommes quatre associés la Terre, l’Air, le Feu, et l’Eau et chacun a un rôle très précis et complémentaire.

Personnellement, je travaille très souvent en collaboration avec l'Air et le Feu solaire qui facilitent mes voyages.

PB : De manière confidentielle, je peux vous dire que vous êtes l’être le plus écolo que je n’ai jamais interviewé.

GE : Si tous les hommes l’étaient autant que moi, il y aurait beaucoup moins de problèmes sur la planète.

PB : En toute humilité, je ne sais comment vous remercier pour l’entrevue que vous m’avez accordée.

GE : Regardez-moi comme il faut, et vous aurez l’inspiration.

PB : En effet, ça marche très bien,

Pour votre charme

Je vous verse une larme.

GE : C’est le plus beau cadeau que vous puissiez me faire. Cette larme m’accompagnera lors de mes déplacements autour de la planète, nous irons visiter tous les continents. Le voyage durera quelques poussières d’éternité.

PB : En plus de cette larme,

Ma pensée vous accompagne.

LA QUÊTE

PHILIPPE BOUCHARD

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LE JEULE JEU DEDE LALAQUÊTE QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN ET GINETTE PÉPIN p a r J a c q ue s Ca rl Mo rin e t Gine t t e Pé p in CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 Ce je u c o n s is t e à re m p lir le s ra n g é e s h o riz o n t a le s a in s i q u e le s À L’AIDE OU DÉJÀ c o loDES n n eDÉFINITIONS, s 1 e t 2 INDICES 0 à l’a id LETTRES e d e s MÉLANGÉES d é f in it io n s OU , in d ic eINSCRITES. s o u le tCHAQUE t re s CASEmGRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE é la n g é e s o u d é jà in s c rit e s . Ch a q u e c a s e g ris é e re p ré s e D’UN n t e MOT u n e ET LA PREMIÈRE le t t re qLETTRE u i e s t DU à SUIVANT. la f o is la d e rn iè re le t t re d ’u n m o t e t la p re m iè re

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VERTICALEMENT : 1- Surnom de la Volkswagen type 1.

5- Hormone dont le nom apparaît sur le verso des billets de 100,00 $. Troisième pays du monde par sa population. Danse populaire au Brésil.

20- Bric-à-brac.

6- Diététiste. Ramasse les matières résiduelles.

1 - Surnom de la Volkswagen type 1.

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HORIZONTALEMENT : 1- Sport d’été officiel du Canada. Homme castré. Volcan sicilien. Difficulté Ho riz malheureuse o n t a le mete imprévue. nt : 2- Fenêtre en baie. Martin _______ King. Légume racine. Boisson espagnole à base de vin rouge et d’oranges.

1 - Sp o rt d ’é t é o ffic ie l d u Ca na d a .

2 - Fe nê t re e n b a ie . Ma rt in _ _ _ _ _ _ _ à b a s e d e vin ro ug e e t d ’o ra ng e s .

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8- Qui a rapport aux lèvres. « La faim fait sortir le ___ du bois ».

Fragrance. Paludisme.

9-m Dictionnaire. la couronne Ho m e c a s t ré .Substance Vo lc arecouvrant n s ic ilie n.

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3- Homme extrêmement fortuné. façon m a lhe ure us e e t Sonner im p réde vue . désordonnée (LINNEROLAS). Rien à signaler. Guide de montagne, dans l’Himalaya (sans les voyelles).

4- Cri de la corneille. Gêné. Prénom de la chanteuse Butler.

7- Machine qui utilise la force motrice du vent. Chouvalidzé, Montgomery, Taylor. L’un des Grands Lacs.

Jeune scout.

10- Surpris, étonné. Personne qui s’introduit dans un lieu sans y être conviée. Nutriment présent dans le sel. Personne prétenKing Lé g um e ra c ineavec . Bo is s o n e s p a g no le dant. pouvoir communiquer l’au-delà.

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE « Il y a quelques mois, déjà, nous allions vers la catastrophe. La catastrophe, nous le pensions, était pour demain. C'est-à-dire qu'en fait elle devait être pour aujourd'hui, si mes calculs sont justes ! Or, que voyons-nous aujourd'hui ? Qu'elle est toujours pour demain !

Alors je vous pose la question : est-ce en la remettant toujours au lendemain que nous éviterons la catastrophe ? D'ailleurs je vous signale entre parenthèses que si le gouvernement actuel n'est pas capable d'assurer la catastrophe, il est possible que l'opposition s'en empare ! » Raymond Devos (1922-2006)

PARLER POUR PARLER 1. L’hydrémie est : a. le taux d’humidité dans l’air ; b. la quantité d’eau dans le sang ; c. la décomposition par l’eau.

2. Qu’est-ce que l’hydromel ?

3. Ce qui est relatif à l’océan est océanique, relatif aux fleuves et rivières est fluvial ; comment qualifie-t-on ce qui est relatif aux lacs ?

4. La surface de la Terre est recouverte d’eau dans une proportion d’environ : a. 50 %; b. 70 %; c. 85 %.

5. Les noces d’eau célèbrent : a. 75 ans de mariage ; b. 90 ans ; c. 100 ans.

6. Quelles expressions contenant le mot « eau » utilise-t-on pour désigner : 6.01 Une œuvre littéraire sentimentale ?

6.02 Une situation qui a dépassé les bornes ?

6.03 Se débarrasser de l’essentiel ?

6.04 Échouer, rester en plan ?

6.05 Beaucoup de bruit pour rien ?

6.06 Vivre de peu ou de rien ?

6.07 Une chose sans conséquence ?

6.08 Le temps est passé ?

6.09 Il va y avoir une dispute ?

6.10 Être plus modéré ?

ENCORE UN MOT… « SYNERGOLOGIE » Inventée en 1987 par Philippe Truchet, la synergologie a pour objet l’analyse de la communication non-verbale. En étudiant les moindres mouvements du corps et du visage, elle veut saisir et interpréter les émotions sous-jacentes. Autrement dit : appréhender le fonctionnement de l’esprit humain à partir de la structure du langage corporel, considérant que « décoder le corps, c’est observer l’esprit en mouvement ». Cette discipline est de plus en plus populaire auprès du public. Les spécialistes – des synergologues – offrent des sessions de formation qui sont suivies par divers intervenants (policiers, fonctionnaires, éducateurs en garderie, vendeurs, dentistes, etc.).

Mais la base scientifique de la synergologie est contestée, certains critiques jugent qu’il s’agit là d’une pseudoscience. ([Voir à ce propos le dossier « Science ou imposture ? », publié dans La Presse du 9 mai 2015.]

J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 29.

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LECTURES DE VACANCES 2015

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE Du 30 novembre au 15 décembre prochain aura lieu la Conférence de Paris sur les changements climatiques. L’enjeu de cette conférence est d’aboutir à un « accord international sur le climat qui permettra de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C ». S’il existe un enjeu politique important en prévision des élections fédérales de cet automne, c’est bien celui-là. Les groupes militants pour l’écologie, le développement durable, la permaculture, la justice climatique, l’altermondialisme, etc. déploient depuis des mois leur argumentaire pour mobiliser la population. Deux publications ont attiré mon attention, soit Tout peut changer (2015 en français) de Naomie Klein et Comment tout peut s’effondrer (2015) de Pablo Servigne et Raphaël Stevens. J’anticipe compléter la lecture de ces deux ouvrages pour l’automne afin d’être en mesure de faire des choix éclairés pour le futur.

L’essentiel de leur argumentation est disponible dans Internet sous forme de conférences et d’articles. Je lirai ces ouvrages pour contrer le déni face au réchauffement climatique et face à l’imminence d’un effondrement du système industriel centralisé. Et aussi parce que la crise climatique apparaît comme une opportunité de sortir de ce déni.

STAR TRECK OU MAD MAX ?

Il devient urgent, me semble-t-il, de penser le futur autrement qu’avec les chimères hollywoodiennes. L’industrie du divertissement a pris acte de l’effondrement à venir et propose une multitude de scénarios catastrophistes de type apocalyptique ou de science-fiction. Avons-nous d’autres choix pour notre futur que Star Treck ou Mad Max ? La science nous sauvera-t-elle et devrons-nous coloniser d’autres planètes ou encore vivrons-nous l’ultime bataille pour la dernière goutte de pétrole ? C’est l’une des questions que posent Servigne et Stevens après avoir établi, au moyen d’une abondante recension scientifique, que l’effondrement est inéluctable. Pour eux, « L’utopie c’est de croire que tout peut continuer comme avant ! ».

OH MON DIEU !

pour garantir leur arrêt en cas d’effondrement économique rapide, alors que même les centrales américaines ont tout au plus une réserve de carburant de 3 semaines. C'est ce qu'ils ont appelé les points « Oh mon Dieu ! » ou « Oh la vache ! ». Pour eux, seul le passage à l’action permet d'espérer. Et l’action, c’est d’abord de communiquer ce qu’ils savent et pouvoir parler avec d’autres de ce qu’ils ressentent face à ce gigantesque défi.

LUTTER CONTRE LE SYSTÈME NÉOLIBÉRAL Pour Naomie Klein, ce n’est pas tant le carbone mais le capitalisme qui pose problème dans la crise climatique. Pour elle, ce n’est pas le climat qu’il faut changer mais bel et bien le système. Elle rejoint ici le propos d’Hervé Kempf dans Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (2009). Elle aussi note la prolifération de films à grand déploiement post apocalyptiques qui connaissent une grande popularité. Elle fait mention entre autres d’Élysium et de Transperceneige. Pour elle, ces productions sont encourageantes en quelque sorte car elles attestent que nous sommes sur une route suicidaire. Si toutefois nous avions eu à nous réveiller grâce à ces films, nous l’aurions fait depuis longtemps. Naomie Klein ne croit pas aux super héros. Le combat contre le réchauffement climatique n’est pas un combat réservé aux super héros ou même aux climatologues. C’est le combat de tout le monde. Pour ce faire, elle invite à combattre le système capitaliste car les politiques mises de l’avant par le projet économique néolibéral (privatisation, dérégulation, réductions dans les budgets publics appelées aussi austérité, allégement des impôts pour les riches et les entreprises et les accords de libre-échange) sont incompatibles avec les mesures qu’il faut mettre en place pour lutter contre le réchauffement climatique.

On ne peut pas sauver à la fois le climat et le style de vie à l’américaine. Ce style de vie a pourtant été exporté à travers le monde durant les 35 dernières années, et ce, dans des pays parfois très populeux avec les conséquences que l’on connaît, entre autres sur les conditions de travail et la pollution. C’est ni plus ni moins qu’à une révolution qu’elle nous convie.

Je vous souhaite malgré tout une bonne lecture, même si tout ça n’est vraiment pas relaxant. Et tant pis si je vous ai juste donné le goût d’aller voir un bon film post apocalyptique, un jour de pluie.

C'est le ton de la conférence de Servigne et Stevens qui m’a touché. Ils y font mention de la crise de conscience à laquelle ils ont été confrontés en réalisant que l’effondrement est inéluctable, ainsi que du processus de deuil dans lequel ils ont dû s'engager. Ils parlent ouvertement de l'état dépressif qui les a habités lorsqu’ils ont réalisé l’ampleur de certains problèmes qui nous attendent. Par exemple, il existe 285 centrales nucléaires sur terre et il faut au moins 6 mois de travail et de ressources (notamment le carburant) pour éteindre un réacteur. Comment ferons-nous

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e i g i V La

LA QUÊTE

DIANE MORIN

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Les étés de mon enfance Il y a des rues et des ruelles dans Limoilou qui ressemblent à celles de ma ville natale Shawinigan, et plus particulièrement en raison de ses maisons de plusieurs étages, ses galeries où des gens se bercent en regardant passer les piétons, les cyclistes et les automobilistes, des escaliers en colimaçon, des ruelles fleuries, ainsi que des enfants qui jouent à la corde à danser, à la marelle, au ballon ou au badminton !

Même si j'étais sociable, je voulais vivre mes moments de solitude parce que j'avais cette grande curiosité de connaître tel écrivain ou tel livre. La lecture me passionnait. Avec les livres, je ne me sentais pas seule. Encore aujourd'hui, j'éprouve les mêmes sentiments.

Chaque fois que je me balade dans ce quartier, des souvenirs se rapportant aux étés de mon enfance remontent en moi. C'est émouvant de constater que ces souvenirs sont liés aux sens, notamment au goût, au toucher et à l'odorat.

Nous étions assises, ma sœur et moi, sur les marches menant à la galerie de la maison familiale et nous attendions la « roulotte à crème glacée ». C'était la fête chaque fois que nous savourions ces cornets à la vanille et chocolat. Certaines journées, il y avait aussi la roulotte à patates frites qui passait dans notre rue. Nous guettions alors l'intersection de la rue et dès que nous apercevions l'une ou l'autre des ces roulottes, nous devenions toutes excitées et n’hésitions pas à crier notre plaisir. Puis, nous prenions tout le temps de se délecter de ces petites douceurs dont je me rappelle encore le goût, tout comme je me souviens de la texture du sol quand je jouais dans la terre et façonnais des châteaux de sable. Parmi les souvenirs rattachés à l'odorat, il y a l'odeur humide de la terre après une pluie chaude ou un orage, de même que le parfum des roses, des pivoines et des marguerites que j'effeuillais pour savoir si mon petit amoureux m'aimait... ou ne m’aimait pas.

Être bien avec les autres, être bien seule avec soi-même. Se sentir seule même s'il y a une foule autour de nous... Avec les années, j'ai appris à faire la différence entre la subtilité de ces états et à concevoir que de se garder des espaces personnels de solitude

Lorsque j'avais dix ans, je me souviens que je prenais mon petit frère et ma petite sœur par les mains pour les amener au parc près de la maison. Ma mère nous préparait alors des sandwichs, des fruits et des jus pour le pique-nique.

Certaines journées de canicule, mon père nous amenait nous baigner dans l’un des nombreux lacs du parc de la Mauricie.

Nous nous retrouvions alors entassés dans l'auto avec un frère ou une sœur assis sur nos genoux. Dans les années 50-60, c’était toléré. Aujourd'hui, on recevrait des contraventions pour manquement à la sécurité.

Après avoir hiberné pendant de si longs mois avec mes 9 frères et sœurs et mes parents dans notre petite maison où il fallait dormir à deux ou trois par lit et partager l'unique salle de bain, j'éprouvais un vrai plaisir, voire un soulagement à pouvoir sortir dehors au grand air! Comme mon espace vital étant envahi tout l'hiver, je ressentais l'immense besoin d'avoir mes moments de solitude pendant la belle saison. J'aimais m'isoler au pied d'un arbre, sur un banc dans un parc ou même sous la galerie de la maison pour ne pas être dérangée afin de lire un bon livre ou une bande dessinée.

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SOLITUDE

n'est pas égoïste. Comme l'écrivait le psychanalyste Karl Gustave Jung : « La solitude m'est une source bienfaisante qui fait que la vie me parait valoir d'être vécue ».

Je laisserai les derniers mots à Isabelle Delisle, professeure en gérontologie et en thanatologie, à l'Université du Québec à Hull : « Le sentiment de solitude est sans nul doute le phénomène psychologique le plus fréquemment vécu par la personne humaine aux différents âges de la vie. Il est souvent vécu comme un manque, un vide à combler, une souffrance. Pour certaines personnes, la solitude est une démarche intérieure voulue et choisie tandis que pour d'autres, elle est un boulet. Pour chacun d'entre nous, elle est une réalité de la naissance jusqu'à la mort ».

LA QUÊTE

CHRISTIANE VOYER

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Chanson* Accepte-toé donc Accepte-toé donc, accepte-toé donc Et tu verras comme c'est si bon Dieu dans ta vie n'est qu'une partie D'acceptation, accepte-toé donc (refrain bis) Ferme ton cœur à la révolution Et tu donneras place au pardon Choisis d'aimer sans oublier L'être à aimer, c'est toi le premier (refrain ) Hier n'est plus, aujourd'hui est présent Demain s'en vient, je n'y peux rien En harmonie, j'ai bien choisi De prendre ma vie entre mes mains (refrain ) La décision que j'ai choisie Fera parti de ma nouvelle vie Je remercie tous les bons amis M'accompagnant dans mon cheminement

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

(refrain ) Regarde là haut, toujours plus loin Lueur d'espoir te tend la main Cet héritage t'appartient Pose ton regard sur le divin. (refrain ) Accepte-toé donc, accepte-toé donc Et tu verras comme c'est si bon Accepte-toé donc, accepte-toé donc Et tu verras, c'est la solution AUDETTE TREMBLAY *Écoutez la chanson sur le facebook de La Quête facebook.com/laquete.magzinederue

Note pour Karyne : Mettre cette pub le plus petit possible. Tu peux jouer avec les éléments si tu veux.

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

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Québec 418 627-8882 Montréal 514 627-8882 Ailleurs au Québec 1-877 393-0103 Québec 418 627-8882 • Montréal 514 627-8882 • Ailleurs au Québec 1 877 393-0103

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LA QUÊTE

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« ... Droit devant ! » Îles Mains parcourues d'adieux Paupières sans loi Où le ciel étreint qui tourne est un tourment

Îles Dans l'appel de l'orage Tout au creux de l'ivresse utile Pour que palpite infiniment l'indéfinissable vie

Îles Étoiles brûlées qui galopent Rives pourprées de lumières muettes Où demeure l'ombre apeurée d'avoir dérobé ses blessures à l'amour

Aux eaux étrangères de la nuit Ayant brûlé Ses lambeaux.

JEAN-PIERRE DROLET

Îles Bague ou geôle Rayons au front de malheur Glissant doucement sous l'eau du silence matinal Îles De ce côté-ci du jour Pureté constante plus haut que les invisibles abîmes Miroirs pourfendant les vagues rumeurs d'un seul coup d'aile

Photo: Archives Web

Îles Du milieu d'un monde penché qui fuit Qui charriez vos puissants arômes Miraculeuses brisures réclamées pour l'espérance Îles Tertres du songe pénétrable jardin Que signes rompus et visages paralysés Dressent comme des saisons fraternelles

Éclaircie Depuis peu, je me lève de bonne heure.

Je regarde la télé et me surprend en pleurs.

Mais comme l'été je travaille 16 heures, je reprends le boulot et peins un joli tableau, comme une mer étale ou démontée, que j'aperçois de mon hublot.

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Je vais avoir cinquante ans bientôt, mais je vis chaque fraction de seconde, comme un junior qui peine pour rester chez les pros.

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Mais un jour je saurai naviguer, entre les récifs et les rorquals de mes chimères, s'étendra la lumière, de votre imaginaire, vous mes ami(e)s, mes sœurs et frères.

LA QUÊTE

BERNARD ST-ONGE

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Plus jamais d'hier

Le passé te traverses sans arrêt Dans le temps tu te perds Mais plus jamais, tu ne devras Regarder en arrière, mais devant toi.

Si on savait les affres d'hier Si on savait le bonheur de demain Plus jamais on ne regarderait en arrière Devant toi, te presser à regarder.

Ne plus jamais regarder en arrière Ne plus jamais voir la frayeur Devant toi te presser à regarder Regarde en toi, tu verras le meilleur Pus jamais, jamais de peur...

ISABELLE

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Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Sache que demain sera meilleur Sache que tu peux être vainqueur Ne plus jamais regarder en arrière Regarde en toi, tu verras ailleurs.

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

La Scoumoune

« C’est à moi que tu parles ? » Je lève les yeux, je regarde, Le mec au bar, près de moi Souris. Il a l’air amusé, pas surpris. « Non, je bougonnais tout haut je crois… » « Il y a des jours comme ça » me dit-il « Ouais… il y a toute ma vie comme ça ! » La scoumoune m’a adopté et ne part pas Elle enfarge le moindre de mes pas Il suffit que je sorte pour qu’il pleuve Que je m‘habille chic pour aller au cinéma Pour qu’un crétin passe dans une flaque d’eau Bien boueuse comme salive de bourgeois.

Au centre d’achats arrive en trombe une enfant Charmante et heureuse, portant fièrement Un cornet de crème glacée au chocolat.

Non. Je ne le dirai pas où elle le planta. « Non, je ne vais pas t’en payer un autre ! » Crie la chose visqueuse qui lui sert de mère Pas un regard pour moi, elle est là qui se vautre Dans son absolue bêtise et sa planète amère.

Va-t-elle au moins s’excuser ? Avoir l’air contrite ?

Allons donc ! Elle se retient pour ne pas demander Que je la rembourse ! Elle me toise de sa frite Je l’ignore, plus intéressé par la petite De qui les yeux exprime la gêne et le regret.

Je lui fait un sourire, ça n’a rien de très grave La mégère l’entraîne, dodelinant du navet Qui dépasse de ses épaules.

Ce n’est que le fruit de la scoumoune.

Le mauvais œil, la bad luck, la poisse…

L’antithèse absolue de la baraka Une jolie Dame s’approche, le kleenex dégainé Elle ramasse ce qui reste de crème glacée, Souriante Dame pleine de bonté

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Je la regarde sans y croire…

Et puis nous rions doucement.

Encore une journée ordinaire, Tout simplement.

JACQUES PRUNEAU L’ANARCHISTE

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Isa

Nous n'irons plus ensemble là-bas, Ma belle, ma chère Isa. Bien malgré nous, a avorté notre belle et tendre histoire Bien malgré nous, sans que sa fin nous aurions pu prévoir, En évitant les écueils d'un dangereux terroir.

Nous n'irons plus prendre Ensemble, le café au lait prochain Qui nous attendait demain Plein de voluptés tendres.

Il ne reste qu'à vivre les aujourd'hui prochains En séchant nos gros chagrins Et en restant, par courage, fièrement debout, Et non en pleurs, à genoux, Pour attendre de l'aurore, les lendemains Qui ne seront pas ainsi absurde fin Puisqu'ainsi, encore énergique vie Vie, trésor préservé, qui comporte aussi Promesses intrinsèques de bonheur inouï Après l'existentielle pluie.

GAÉTAN DUVAL

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Adieu miss Miss cocaïne, ton nom rime bien avec Céline, Line et Catherine.

D'entre vous toutes, c'est toi que j'ai choisie comme compagne de vie. Tu as été ma maîtresse pendant 37 ans... Tranquillement, sournoisement, tu as fini pas prendre toute la place ma p'tite câline.

Ensorceleuse, tu as pris la place de ma mère, de mes sœurs et de mes frères. Sans compter mon fils et ma petite fille Alice qui eux aussi ont souffert de mon absence. T'étais tellement importante pour moi, que j’ai également fini par m'oublier. J'étais entièrement disponible pour toi, à ton service, ma p'tite câlice !

Pour toi, j'ai menti, j'ai triché, j'ai volé. J'ai déménagé d'innombrables fois dans d'innombrables villes. J'ai gaspillé des milliers de dollars. Je t'ai aimée plus que je me suis aimé moi-même, je t'ai adorée même, ma p'tite saint-crême.

Avec le temps, petite sacrement, mes faiblesses se transforment en forces, mes manques se métamorphosent en satisfaction et en gratitude et ma folie devient sagesse.

Toutes ces expériences avec toi m'ont rapproché de moi. De cette façon, je me sens plus proche de mon âme, plus proche des autres mais avant tout plus proche du Grand Esprit Universel.

Adieu miss cocaïne !

MARIO RAYMOND

P.-S. Si je n'avais pas connu ce que je n'étais pas, je n'aurais pas connu qui je suis aujourd'hui.

C'est maintenant terminé. TERMINUS. Tu penses que tu m'as eu ? Détrompe-toi, car à cause des souffrances causées par ta présence, j'ai enfin pu découvrir qui je suis réellement : authentique, honnête et persévérant. Quelqu'un qui peut tout rebâtir après avoir tout démoli. J'ai toujours eu assez de courage pour me relever, p'tite démone.

Ma souffrance me permet de connaître celle de l'autre. Je suis plus compatissant, plus aimant envers autrui, tout comme envers moi.

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MARIE-ANDRÉE BARIL

DE CAMELOT À CHRONIQUEUSE Le zoom camelot de l'édition du premier juillet 2014 de L'Itinéraire qui présentait Marie-Andrée Baril comme la camelot du métro Préfontaine, se terminait ainsi : « qui sait, peut-être que les lecteurs pourront la suivre dans les pages du magazine ». Moins d'un an plus tard, Marie-Andrée Baril a signé une quinzaine d'articles dans le magazine de rue montréalais, remporté un prix pour l'un d'eux, été élue au comité de rédaction de l'édition spéciale 100 % Nous* ainsi que participé à un stage en journalisme à La Presse. Rencontre avec celle qui se décrit aujourd'hui comme une chroniqueuse de rue.

Cela fait près de deux ans que Marie-Andrée a joint la grande famille de L'Itinéraire. Elle y est entrée comme camelot, mais a rapidement commencé à écrire. « J'ai toujours écrit et j'ai une formation académique universitaire » soutient la jeune trentenaire. Voilà qui dément l'un des préjugés - ils sont analphabètes et sans culture - attribués aux camelots.

Marie-Andrée ne peut juste pas encaisser la pression et soutenir le rythme exigé dans les milieux de travail contemporains. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais elle a dû se résigner à accepter son trouble anxieux - une séquelle de son enfance - et à mettre une croix, du moins momentanément, sur sa vie professionnelle de travailleuse sociale. À L'Itinéraire, elle gère son horaire et se met le niveau de pression qu'elle veut.

et Katia Gagnon ont initié les camelots à l'écriture de presse en leur donnant de la théorie - comment écrire un lead, choisir un angle, hiérarchiser l'info, etc.- en plus de vraies affectations. « La première, ça été avec Christiane Desjardins. On a couru dans le Palais pour trouver une bonne histoire à couvrir. C’était du sport ! ». Marie-Andrée a également couvert un colloque sur les gangs de rue. « C’était les résultats d'une recherche sur 212 jeunes. C’était intéressant - et dans mon domaine en plus mais la difficulté pour cet article, c’était de vulgariser l’information ». À la dernière affection, les stagiaires étaient soumis à la réalité des journa-

listes : la course contre la montre. « Avec André Duchesne, on est allé interviewer 5 artistes, [dont Xavier Dolan] qui ont prêté leur voix dans le film d’animation américain Sens dessus dessous. Il fallait remettre l'article à 16 h. Chaque fois que j’apportais mon texte, il me le faisait corriger. Je l'ai repris quatre fois. C’était vraiment de l’adrénaline ».

Forte de son apprentissage à La Presse, Marie-Andrée utilisera ce bagage pour signer davantage d'articles dans le magazine de rue. « C’est clair que je continue avec L'Itinéraire. C’est un milieu où je peux être vraie et mettre mes limites », conclut la chroniqueuse de rue.

FRANCINE CHATIGNY

Son premier texte est un mot du camelot. « J'expliquais avoir enfin trouvé ma place avec L'Itinéraire ». Rapidement, et même si elle doute de ses compétences, Marie-Andrée se lance dans l’écriture de chroniques. « Je suis très critique envers moi-même, mais les autres me disaient que j’avais une bonne plume ». Le domaine des arts l’attirant tout autant que les causes sociales, l’apprentie chroniqueuse cible les vedettes engagées. Elle fait sa première grande entrevue avec l’actrice Isabelle Blais, porte-parole de l'édition 2014 de la Journée d’Action contre la Violence Sexuelle Faite aux Femmes.

Auparavant, elle avait cosigné une critique de Pour réussir un poulet de Fabien Cloutier, une pièce de théâtre traitant de pauvreté. Cet article s’est mérité le troisième prix de la catégorie critique lors du dernier congrès de l’Association des médias écrits communautaires. Cette « tape dans le dos » l'encourage à poursuivre et à soumettre sa candidature pour le stage à La Presse.

6 JOURS CHEZ LES PROS Sélectionnée, avec quatre de ses collègues, Marie-Andrée a participé à la mi-juin à ce stage. Les journalistes Michèle Ouimet

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Photo: Alexandra Guellil

UNE PLUME QUI PREND SON ENVOL

Marie-Andrée Baril

100 % NOUS* L'édition du 15 juin 2015 de L'Itinéraire, titrée 100 % Nous, a été entièrement conçue par ses camelots. Un numéro qui marque le virage empowerment entrepris récemment par le magazine de rue montréalais.

Marie-Andrée Baril, qui faisait partie du comité de rédaction chargé de coordonner cette édition spéciale raconte : « Ça a été super démocratique. On a fait le bilan hier, pis on pense que la prochaine fois, on va l’être un peu moins (rires) ».

De l'élection des membres du comité de rédaction au sujet abordé par chacun des camelots, chaque décision était prise par

LA QUÊTE

différents comités. Cela reflète bien le désir des camelots d'avoir plus de pouvoir sur l'ensemble des décisions prises à L'Itinéraire.

La direction a entendu leur requête. Elle augmentera de 4 à 10 le nombre de pages qui leur sera réservé et leur offrira des formations qui leur permettra de devenir journalistes ou chroniqueurs, comme Marie-Andrée l'est devenue.

LA QUÊTE SALUE CETTE SUPER INITIATIVE DE L'ITINÉRAIRE

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LES POUVOIRS DE FAIRE UNE DIFFÉRENCE À l’issu des 3es États généraux de l’itinérance au Québec qui se tenaient à Montréal les 15 et 16 juin derniers, le Réseau Solidarité Itinérance du Québec (RSIQ), l'organisateur de la rencontre et les 300 participants provenant de 12 régions du Québec lancent un appel pour un engagement renouvelé, cohérent et durable des différents paliers de gouvernement afin de prévenir et de réduire l’itinérance au Québec.

Les 17 ateliers et les plénières ont été mis au programme pour susciter les échanges et, ultimement, favoriser la création de partenariats. Mme Bonnefont remarque que « dans certaines villes, il y a des relations de longue date [entre institutions et organismes], alors qu’ailleurs la collaboration est quasiment nulle. Des participants m'ont dit que les ateliers avaient permis d’amorcer des collaborations dans leur région ».

INTERPELLER LES TROIS PALIERS L’information colligée au cours de ces deux jours permet de dresser un portrait détaillé de l'itinérance et aussi d'affirmer que l'offre de services actuelle ne répond pas à la diversité de formes qu'elle revêt en 2015. « Un constat globalement partagé est que la lutte contre l’itinérance demande une approche globale. On ne peut pas juste se centrer sur un modèle. Ça ne marche pas, on échappe du monde » reconnaît la co-coordonnatrice.

C’est pourtant ce que le gouvernement Harper a fait en réorientant le programme de Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) vers l’approche unique du Logement d’abord. En vue des élections fédérales de l'automne, le RSIQ mènera une campagne demandant le maintien de l'approche généraliste et l'augmentation du budget de la SPLI. Il demandera également que soit préservé le

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maintien des subventions des logements sociaux existants et l'investissement dans la construction de logements sociaux.

Québec peut se targuer d’avoir, depuis février 2014, une Politique en Itinérance qui reconnaît que l’itinérance englobe de nombreux enjeux de citoyenneté, du droit au revenu ou à l’éducation par exemple. Le gouvernement Couillard a lancé en décembre dernier le Plan d’action interministériel en itinérance 20152020, dans lequel il s'engage avec les 10 ministères signataires et en conformité avec les orientations de la Politique à porter des actions concrètes pour réduire et prévenir l'itinérance.

Les politiques d’austérité font toutefois ombrage à ces bonnes intentions. « Dans notre déclaration de clôture, on appelle le gouvernement à plus de cohérence.

Il nous semble paradoxal de présenter ce plan d’action, où il y a un certain nombre de mesures intéressantes pour notamment lutter contre le décrochage scolaire, et quelques mois plus tard, faire des coupes dans le personnel qui accompagne les élèves dans le milieu scolaire.

Les coupes dans le système d’éducation vont à terme être créatrices d’itinérance » s’inquiète la représentante du RSIQ. Les 3es États généraux ont été l'occasion de rappeler le rôle des villes comme acteurs incontournables dans la lutte contre l’itinérance. Mme Bonnefont donne la ville de Montréal en exemple. « Montréal s’investit depuis des années dans la lutte à l’itinérance. Des avancées majeures ont été faites dans le développement du logement social, dans les alternatives à la judiciarisation, et dans la cohabitation sociale avec les populations itinérantes.

Tout n’est pas parfait, mais Montréal démontre que lorsqu’une ville s’investit, il y a des résultats. Et nous invitons les autres villes du Québec à faire de même ».

Dans sa déclaration de clôture, le RSIQ rappelle le caractère fondamentalement inacceptable de l'itinérance dans une société aussi riche que la nôtre, et s’engage à agir pour endiguer le problème.

FRANCINE CHATIGNY

LA QUÊTE

Courtoisie: RSIQ

La Quête a communiqué avec les organisateurs pour connaître le bilan de la rencontre. Au bout du fil, on perçoit l’enthousiasme d’Anne Bonnefont, co-coordonnatrice du RSIQ. « C’est un vrai succès de participation, assure-t-elle. En plus des organismes communautaires, il y avait des représentants issus de milieux institutionnels, de ministères, de services municipaux, de services d’habitation, de services policiers, du Barreau du Québec, de la Commission des droits des personnes, de Centres Jeunesse, des représentants de services correctionnels, sans compter les chercheurs et les personnes ayant vécu l'itinérance ». Le RSIQ, qui souhaitait gagner de nouveaux joueurs dans la lutte contre l’itinérance, s'avoue satisfait.

Anne Bonnefont

LES MULTIPLES VISAGES DE L’ITINÉRANCE Homme vivant dans la rue de grandes villes.

Jeunes, tout juste sortis des Centres jeunesse, vivant à 8 dans un 3 ½.

Jeunes issus des communautés culturelles en rupture avec leur milieu familial.

Femme se soumettant aux propositions malhonnêtes de son propriétaire qui la menace de l'expulser avec ses enfants.

Femme âgée déjà en situation précaire, qui perd son conjoint, tous ses repères et se retrouve dans des organismes d’hébergement.

Hommes et femmes issus de l'immigration arrivés récemment au Québec.

Homme âgé ayant vieilli prématurément dans la rue.

Familles en manque de logement adéquat en raison du prix des loyers élevé.

Individu qui dort dans son auto depuis des mois...

Etc. L’itinérance est en augmentation dans plusieurs régions au Québec. « Les rapports d’activité de nos membres en fournissent la preuve » certifie Anne Bonnefont, co-coordonnatrice du RSIQ.

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Ressources Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou 1-866 LE CAVAC Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 539-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. accueil@violenceinfo.com www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 alphabeille@qc.aira.com Alpha Stoneham 926, rue Jacques-Bédard, bureau 202 Tél. : 418 841-1042 alphastoneham@ccapcable.com www.alphastoneham.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca www.membre.oricom.ca/lamareedesmots Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Communautés solidaires 5, rue du Temple, Québec Tél. : 418 666-2200 info@communautessolidaires.com www.communautessolidaires.com Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

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Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Entraide Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est Tél. : 418 523-1731 Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 www.armeedusalut-quebec.ca Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 info@maisonrevivre.org www.maisonrevivre.net SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) 855, av. Holland, Québec Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Québec (Québec) G1K 9A4 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org Soupe populaire

Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 mallet1849@gmail.com Santé mentale La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157 Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca www.relaislachaumine.org TOXICOMANIE Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 info@amicale-alfa.org www.amicale-alfa.org Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-SIDA MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

Café rencontre Centre-Ville Déjeuner et dîner 796, rue St-Joseph Est, Québec Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

LA QUÊTE

JUILLET-AOÛT 2015

SOLUTION DE PARLER POUR PARLER 1. B. L’hydrémie est la quantité d’eau contenue dans le sang. On dit aussi : hydrohémie.

2. L’hydromel est une boisson faite d’eau et de miel.

3. Lacustre.

4. B. Le pourcentage exact est 71 %.

5. C. Les noces d’eau célèbrent 100 ans de mariage.

3 - Ho m m e e xt rê m e m e nt fo rt uné .

So nne r d e fa ç o n d é s o rd o nné e 6. . Les expressions ( LINNEROLAS) . sont Rie n :à s ig na le r. Guid e d e m o nt a g ne , d a ns l’Him a la ya ( s a ns le s vo ye lle s ) .

6.01 À l’eau de rose

4 - Cri d eC’est la c o rne ille . Gêd’eau né . Pré nofait m ddéborder e la c ha nt eleusvase e But le r.

6.02 la goutte qui 5 - Ho rm oJeter ne dleo nt le avec no ml’eau a p p du a ra îtbain s ur le ve rs o d e s b ille t s d e 1 0 0 ,0 0 $ .

6.03 bébé Tro is iè m e p a ys d u m o nd e p a r s a p o p ula t io n. Da ns e p o p ula ire a u Bré s il.

MERCI À TOUS NOS PRÉCIEUX PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR

6.04 Tomber à l’eau

6 - Dié t é t is t e . Ra m a s s e le s m a t iè re s ré s id ue lle s .

6.05 Une tempête dans un verre d’eau

7 - Ma c hine q uid’amour ut ilis e laet fo rc e m o t ric e d u ve nt .

6.06 Vivre d’eau fraîche Ta ylo r. L’un d e s Gra nd s La c s .

Cho uva lid z é , Mo nt g o m e ry,

6.07 Une goutte d’eau dans la mer

8 - Qui a ra p p o rt a ux lè vre s . « La fa im fa it s o rt ir le _ _ _ d u b o is ». Fra g ra nc e .

Pa 6.08 Ilmen lud is e . est passé de l’eau sous les ponts

6.09 Il y a de l’eau dans le gaz

6.10 Mettre de l’eau dans son vin

9 - Dic t io nna ire . Sub s t a nc e re c o uvra nt la c o uro nne d e s d e nt s . J e une s c o ut .

1 0 - Surp ris , é t o nné . Pe rs o nne q ui s ’int ro d uit d a ns un lie u s a ns y ê t re c o nvié e .

Nut rim e nt p ré s e nt d a ns le s e l. Pe rs o nne p ré t e nd a nt p o uvo ir c o m m uniq ue r a ve c l’a u-d e là .

SOLUTION LES MOTS CROISÉS

S OLUTION

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• Festival d'été de Québec • Impressions Stampa

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• La Carotte Joyeuse • Morin, Desrochers, Beaulieu

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• Claude Gallichan, chiropraticien • Yves Boissinot

JUILLET-AOÛT 2015

LA QUÊTE

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DES HISTOIRES DÉRANGEANTES

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Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

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Je me tire hors des draps douteux du motel avant les premières lueurs du soleil. Propulsé par les vapeurs du décalage horaire, je marche vers un café dont l’odeur éveille en moi quelque chose qui ressemble à un orgasme. J’ai l’air d’un ado rebelle avec mon capuchon relevé sur la tête. La veille, surpris par la fraîcheur qui enrobait San Diego, le vendeur du surf shop m’a vendu ce chandail gris aux allures de « petit crisse ». Il m’a lâché un Thanks Dude. Je me suis dit qu’il y a des limites à voyager léger.

Tout de suite après m’être brûlé la langue avec la première lampée de café, un gaillard s’assoit à ma droite, sur la chaise ruisselante de rosée. Veston usé. Cravate noircie par le temps et les nuits. Haleine alcoolisée. Mains sales et solides. Il dit qu’il vient de débarquer d’un porte-avions, après plusieurs mois en mer.

Que pour une raison inconnue, le représentant des Marines a complètement oublié d’envoyer un préposé pour le ramener au bercail. Il doit donc prendre l’autobus pour se rendre chez lui.

Comble du malheur, il est sans le sou. Bullshit, que je me dis.

Sauf que j’ai le goût de me faire raconter une histoire. Fictive ou réelle, je m’en fous pas mal. Les histoires font du bien, surtout autour d’une tasse fumante. On puise parfois dans la littérature – parlée ou écrite – une tranche d’infini. Un frisson impalpable.

Ou rien. Ce matin, j’ai l’impression que le Marine est sur le point de me livrer une narration mémorable. Et vivante. Il y a des signes qui ne trompent pas, comme la cravate. Alors je tends l’oreille, je n’ai rien à perdre.

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Il me raconte la vie à bord du porte-avions (ou à bord de sa tête, l’histoire n’en fait pas mention). Il me lance des regards cinglants pour me faire comprendre ce qu’il vient d’endurer. Son cœur semble battre à tout rompre dans une veine qui surplombe sa tempe. Il polit chaque détail comme un fanatique du récit. Les champignons de la pizza servie à bord, la camaraderie, les chicanes et le rebord métallique de son lit. Le chaos du pont, où atterrissent dans un vacarme inimaginable les jets qui reviennent de mission. Je jure que ses mouvements laissent échapper une odeur de kérosène et d’eau salée. Je jure que pendant quelques minutes, j’oublie mes soucis et mes incertitudes. Les histoires servent aussi à ça.

Il conclut en me rappelant le but de son discours. Je sors cinq dollars et lui remets, en lui souhaitant bonne chance. Il me sourit et quitte les lieux. J’ai oublié de lui dire merci.

J’ai cherché, en vain, un journal de rue à San Diego. Il y en avait jadis, qu’on me dit. Ils sont partis, comme ces itinérants qu’on chasse de notre regard parce qu’ils sont tannants avec leurs histoires.

Quand je termine mon café, deux policiers accrochent mon Marine au coin de la rue. Son exposé a sûrement dérangé quelques passants. L’histoire ne le dit pas.

LA QUÊTE

MATHIEU MEUNIER

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No 176 Juillet-Août 2015

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• À qui appartient l’eau • Au pays de l’or bleu • Baignade urbaine • Parcours d’un verre d’eau