La_Quête_numero 210_ decembre 2018C

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Le magazine de rue de Québec Numéro 210 Décembre 2018 - Janvier 2019

© Philippe-Arnaud Roulin

Centre femmes aux 3 A de Québec Pour la réorganisation sociale des femmes Accueil

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270, 5e Rue, Québec (Québec) G1L 2R6 Téléphone : 418 529-2066 Télécopieur : 418 529-1938 reception@cf3a.ca

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SOMMAIRE

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POUR LE PLAISIR DE LIRE

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La revanche du papier

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Traces indélébiles

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L’histoire sans fin

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Des mots et des lettres

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Fibre artistique

© Photo by AP x 90 on Unsplash

PAPIER

JEUX 20

Le jeu de La Quête

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La langue dans sa poche

Les biscuits de la misère

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Perruches, matou et cie

6 novembre 2018 Amis Tic Tac Toc Assez c'est assez!

Songé Ma vie est un roman Série de miroirs De toi 5e patte Le 203 en action

© Pixabay

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HRONIQUES

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© Camille Tremblay-Antoine

Nos voisins transparents

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Les p'tits papiers...

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Hommage à toutes les Capucines

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LA QUÊTE

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PAGE COUVERTURE Œuvre de Philippe-Arnaud Roulin

RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - surdelarue rue par des Vends le magazine La!-Quête

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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UNE TRIBUNE POUR TOUS Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de mars : Citoyen.

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS

Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

ÉDITEUR Archipel d’Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L’INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette et Gilles Simard JOURNALISTE Gabrielle Beaupré, Pierre-Olivier Francoeur, Malika Schneider, Nathalie Rouleau et Camille Tremblay-Antoine AUTEURS Michel Boudreault, Dominic, Marie-Claude Dion, Gaétan Duval, Steeve Fournier-Dion,Vincent Grandbois, Jean Pierre, Gilles Plante, Bernard St-Onge, Denis Tremblay et Christiane Voyer

AUTEURS DES JEUX Hélène Huot et Jacques Carl Morin RÉVISEURS Benoit Arsenault et Véronique Hardy BÉDÉISTE Madeleine Aubin INFOGRAPHISTE Sandra Potvin IMPRIMEUR Imprimerie STAMPA inc.

418 681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés

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Abonnement de soutien Abonnement institutionnel Téléphone: La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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190, rue St-Joseph est Québec (Québec) G1K 3A7 Téléphone : 649-9145 Télécopieur : 649-7770 Courriel : laquetejournal@yahoo.ca

Financé par le gouvernement du Canada

LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2018 - JANVIER 2019

M OT DE LA COORDO

PAPIER Pour La Quête, le papier est essentiel. Les camelots ne pourraient vous offrir le magazine sur la rue s'il n'était pas imprimé sur cette fibre de bois transformée.

Ailleurs dans le monde, certains magazines de rue prennent le virage électronique, mais La Quête n'a pas, pour l'instant, de projet dans ce sens.

Le papier fait donc partie de nos vies. Il semble le support idéal de la liste d'épicerie selon un sondage maison à microéchantillon!

Dans les p'tits papiers..., Martine Corrivault nous invite à réfléchir à la place qu'il occupe dans notre quotidien. Réflexion d'autant plus pertinente à la veille de la période des cadeaux!

Pourquoi la popularité du livre papier persiste-t-elle? Camille Antoine-Tremblay a posé la question à l'éditrice adjointe chez les Éditions Alto, à la directrice de l'Association des libraires et au vice-président au marketing chez Marquis Imprimeur.

Pierre-Olivier Francoeur inventorie les rôles sociaux et culturels associés au papier. Dans les mains de Marx, il prend valeur de manifeste de la lutte des classes. Porteur de mémoire et de mœurs, il devient l'ennemi du tyran qui le brûle. L'artiste couche sur lui les plus belles symphonies et les plus belles toiles. Sa nécessité est tout aussi incontestable dans les affaires du droit et de la politique.

Un petit carnet toujours à portée de main, pour consigner pensées et anecdotes, voilà qui caractérise le nouvelliste, Jean-Paul Beaumier. Ses notes, cumulées pendant 30 ans, ont pris la forme d'un carnet d'écrivain L'esprit tout en arrière. Gabrielle Beaupré s'entretient avec l'auteur qui noircit le papier depuis l'adolescence. À l'heure du texto et autres messages spontanés, il est surprenant de constater que les relations épistolaires, des relations entretenues par l'échange de lettres, ont encore des adeptes. Malika Schneider

en est. Globetrotteuse depuis l'enfance - elle suivait ses parents - c'est par le biais du papier qu'elle a maintenu des liens avec son ami d'enfance!

Enfin, on ne pouvait faire un numéro sur ce thème, sans aborder la question des sans-papiers. Au Canada, ils seraient 200 000 à être momentanément dans cette situation où ils sont souvent abusés, voire méprisés. Peut-on faire quelque chose pour eux? Claude Cossette propose de commencer... par le commencement.

Les trois quarts des textes proposés par nos auteurs ce moisci, me sont parvenus sur papier et m'ont été transmis en main propre. J'avoue prendre un réel plaisir à déplier ces pages et à découvrir l'imaginaire de ceux qui les portent. J'espère que vous aurez tout d'agrément à parcourir la section Pour le plaisir de lire!

FRANCINE CHATIGNY

À vous tous amis de La Quête Nous souhaitons une chaleureuse période des fêtes!

Que l'année 2019 vous apporte joie, sérénité, et de belles occasions de fraterniser avec l'humanité!

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HRONIQUE

NOS VOISINS TRANSPARENTS

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Il y a 50 ans, on répétait que le développement d’un pays s’estime à la quantité de papier consommé par habitant.

Le papier servait alors à la communication (correspondance, livres), à l’art (papier-calque, papier mâché), aux affaires (livres comptables, papier légal), à l’industrie (papier sablé, papier goudronné), à l’argent (papier-monnaie, chèques) et, comme maintenant, à l’hygiène (papier mouchoir, papier toilette).

reste de survivre, c’est accepter d’être honteusement exploités comme travailleurs clandestins.

Aujourd’hui, on évalue davantage l’avancement d’une civilisation d’après la facilité avec laquelle les humains communiquent entre eux.

Pour la série documentaire Naufragés des villes, le communicateur Pierre Côté a accepté de mener la vie de ces personnes pendant deux mois. À l’issue de cette expérience-choc, il confesse : « On juge moins, on comprend plus ».

LES SANS-PAPIERS DE L’ÉTRANGER Dans un domaine cependant, celui de l’ordre social, le « papier » continue de régler la vie : acte de naissance, numéro d’assistance sociale (NAS) ou carte d’assurance maladie sont continuellement exigés. Ces « papiers », souvent en plastique, accordent aux habitants le droit d’exister, de déambuler, d’obtenir des services. De survivre!

Il existe cependant des personnes qui se trouvent au Canada sans détenir le droit d’y habiter car ils sont sans papier. On estime qu’au moins 200 000 individus se trouvent actuellement dans cette situation. Scandaleux!

Chaque année, c’est plus ou moins 10 000 personnes qui entrent dans notre pays sans papier, soit clandestinement, soit en demandant l’asile. Sans papiers, une personne ne peut vivre en paix. Elle doit vivre avec la peur continuelle d’être repérée et déportée, d’être exploitée et abusée par des employeurs sans scrupules, d’être soumise au chantage et à la pression sexuelle.

Une personne sans papiers peut demander l’asile à titre de réfugiée, invoquant les dangers qu’elle rencontrerait dans son pays si elle était refoulée. On estime qu’une personne sur deux reçoit alors la permission de demeurer au pays ; les autres font face à une situation hasardeuse car elles ont dévoilé leur existence, leurs coordonnées et risquent la déportation.

Pourquoi notre gouvernement résiste-t-il à régulariser la situation de ces sans-papiers? Il estime qu’il serait injuste de faire passer les réfugiés avant les 800 000 personnes qui ont déposé une demande officielle. Pour ces sans-papiers, la seule chance qu’il leur

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LES SANS-PAPIERS NOS VOISINS Il existe une autre catégorie de sans-papiers : ce sont les sans-abri, ces itinérants que naguère on appelait vagabonds. Plusieurs en parlent maintenant comme étant « les gens de la rue ».

Les instances gouvernementales estiment qu’il y a environ 300 000 Canadiens qui vivent l’itinérance au cours d’une année donnée, dont peut-être 20 % sont des femmes. De bons citoyens aiment croire que l’on adopte ce style de vie par choix : par amour de la liberté, par refus de travailler ou par contestation de la civilisation.

La réalité est tout autre : un grand nombre de ces personnes sont prises avec d’importants problèmes de santé physique, de santé mentale, de toxicomanie, de violence familiale — ou ils sont simplement victimes d’une désorganisation psychosociale. Ils ont de la difficulté à gérer leur quotidien et ils sont souvent sans papier, ce qui les empêche de mener une vie « normale ».

Le fait est que les gens de la rue sont stigmatisés. Ils sentent bien que nous les jugeons, méprisons, rejetons.

Ils ne font pas partie de notre monde. Nous les ignorons, ils n’ existent plus. S’ils nous abordent, ils deviennent transparents à nos yeux : nous prenons peur et nous regardons à travers eux.

Dans Notre-Dame de Paris d’Hugo-Plamondon-Cocciante, le bohémien Clopin chante : « Nous sommes, des étrangers, des sans-papiers […] Le monde va changer ». Si nous, qui disposons de papiers, ne changeons pas notre regard sur nos voisins sans-papiers, oui, leur horde grandira. « Bientôt nous serons dix mille et puis cent mille. Nous serons des millions qui demanderont asile », s’égosille Clopin.

LA QUÊTE

CLAUDE COSSETTE DÉCEMBRE 2018 - JANVIER 2019

LA REVANCHE DU PAPIER Le numérique est maintenant présent dans tous les secteurs d’activités. Pourtant, dans le secteur culturel, les livres papier représentent encore 95 % des ventes en librairie, selon l’Observatoire de la culture et des communications. Pourquoi cet attachement au support traditionnel perdure-t-il alors que le numérique est synonyme d’accessibilité instantanée, d’écologie et d’économie? Pour répondre à cette question, La Quête est allée à la rencontre de trois grands acteurs dans le monde du livre au Québec.

LE ROMAN EN TANT QU’OBJET Au Québec, les éditeurs sont peu nombreux et leurs moyens sont restreints.

Malgré leur budget serré, les Éditions Alto ont fait le choix d’investir copieusement dans l’esthétique des romans. « Le format et l’apparence du livre, c’est la première publicité d’un ouvrage », explique Tania Massault, éditrice adjointe à la maison d’édition. Les concepteurs travaillent l’écrin, les rabats, le vernis et l’estampage des ouvrages afin de créer des objets uniques et attirants. Les couleurs, les formes, les textures et les formats sont pensés pour former un tout cohérent avec le contenu littéraire. Parfois même, les rebords d’ouvrages neufs sont faussement déchirés et jaunis pour induire un effet vieillot.

L’objectif : accrocher, intriguer les lecteurs dès le premier regard. Selon Mme Mas-

sault, si le lecteur n’est pas attiré par l’objet qu’est le livre, l’ouvrage a moins de chance d’être vendu.

L’éditrice adjointe donne l’exemple des ouvrages volumineux : « Les gros livres qui pourraient faire peur par leur format, on prend tous les moyens pour développer des visuels accrocheurs. En créant des livres réellement beaux, on leur donne une chance. » C’est pour cette raison que la maison d’édition de Québec croit que le numérique n’est pas près de supplanter le livre papier. « Il y a un attachement, un amour pour le livre objet. Et on prend tous les moyens pour que le livre en luimême séduise les lecteurs », soutient Tania Massault.

LE SENTIMENT PAR RAPPORT AU LIVRE Le roman papier n’est pas seulement pour les nostalgiques. Katherine Fafard, directrice générale de l’Association des libraires du Québec, voit un attachement sentimental entre les lecteurs et les ouvrages : « L’odeur, le fait de tourner les pages. Le livre est synonyme d’un moment qu’on s’accorde. » Selon la directrice, la relation avec les livres numériques est différente. Puisque la lecture se fait devant l’écran, une association au fait de travailler pourrait en décourager certains. Les librairies ont enregistré des ventes plutôt stables dans les dernières années.

Elles ont diversifié leur offre afin de permettre aux acheteurs de se procurer des ouvrages autant en format papier que numérique.

Les livres papier représentent toujours la très grande majorité des ventes.

© Camille Tremblay-Antoine

Mme Fafard explique que les lecteurs sont moins prêts à dépenser pour des ouvrages numériques « ce qui pourrait expliquer le succès encore aujourd’hui du livre papier ». Par contre, la location de livres numériques est en augmentation. À la tête

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OSSIER

des romans numériques les plus loués figurent les livres érotiques, ce que Katherine Fafard explique par le fait que « les gens sont moins gênés de louer en ligne ».

L’INSTANTANÉITÉ MÊME AVEC LE LIVRE PAPIER Le plus grand imprimeur de livres au Canada s’est tourné vers l’offre d’impression de livres à l’unité ou en petites quantités afin d’accommoder libraires et lecteurs.

Depuis 2014, Marquis Imprimeur produisent de manière active des impressions dites à la demande.

Pour répondre aux demandes en livres papier, l’entreprise peut maintenant imprimer et livrer en cinq jours des ouvrages en petites quantités. Ce type de demandes est en augmentation depuis quelques années puisqu’elles permettent aux lecteurs d’obtenir rapidement une copie des ouvrages imprimés localement et aux librairies de ne pas accumuler de surplus.

Ian Larouche, vice-président au marketing chez Marquis Imprimeur, explique qu’avec les anciennes techniques d’imprimerie, le coût était moins élevé pour chaque copie lorsque l’impression se faisait de manière simultanée pour un grand nombre d’ouvrages. Cette manière de fonctionner entraînait des difficultés. « Environ 20 % des livres étaient pilonnés parce qu’il y avait eu trop d’impressions par rapport aux ventes et beaucoup de livres disponibles au Québec étaient, en fait, imprimés en Europe et livrés par bateau, ce qui est beaucoup moins écologique » explique M. Larouche.

Le développement des techniques d’impression a permis de réduire le coût de production pour chaque copie. Les imprimeurs peuvent alors offrir un tirage des livres papier qui est arrimé avec la vitesse des ventes en librairies.

Le vice-président au marketing explique que « certains lecteurs ne passeront jamais au numérique ; ils aiment le livre papier. » Néanmoins, l’entreprise canadienne s’adapte au marché d’aujourd’hui. Elle travaille à rendre ses livres les plus accessibles possible en offrant des prix concurrentiels.

CAMILLE TREMBLAY-ANTOINE

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LA FEUILLE BLANCHE

TRACES INDÉLÉBILES

Nul ne peut dire que le monde actuel serait tel qu’il est sans le papier! Ce dernier, dans sa forme finale, a été le support essentiel qui a permis l’invention de l’imprimerie dont on accorde la paternité, en Occident, à Gutenberg. Il ne faut pas en être ébahis : aucune imprimerie sans papier, ainsi soit-il!

La lutte des classes proposée par Marx dans le Manifeste du parti communiste n’aurait pu voir le jour sans ladite ressource. Avec froideur, il décrit la violence et l’exploitation qu’amène le capitalisme entre la classe dominante et celle du prolétariat. Or, Marx propose un récit d’une tout autre nature. Il souhaite une prise de conscience par la classe prolétaire; une mise entre parenthèses du mode de production qui régit les rapports entre les deux classes. Ce questionnement permettra à la classe prolétaire d’agir pour changer radicalement ses conditions de vie.

De grands ouvrages ont été écrits sur papier. Le livre, dans son édification par le papier, est indiscutablement un vecteur de culture éloquent. Or, l’autodafé, la destruction du livre par le feu, est fortement utile pour le tyran, car il permet la destruction d’une culture.

En 1933, en Allemagne, sous la gouverne d’Adolf Hitler, aura lieu l’autodafé nazi.

Les œuvres de plusieurs des grands intellectuels allemands sont brûlées. On sou-

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haite y briser des mœurs, des traditions, une culture voire, des hommes, puisque « là où l’on brûle des livres, on finit par brûler des hommes », dit Heine.

SANS LE PAPIER, L’ARTISTE NE PEUT SE RÉALISER L’écrivain Edmond Rostand argue que le papier est, pour l’artiste, le miroir de l’âme : « en mettant mon âme à côté du papier » dit-il, « je n’ai tout simplement qu’à la recopier ». À ce compte-là, le poète, le musicien, l’écrivain ou le peintre peuvent-ils, en absence de papier, délivrer leurs messages, leurs vécus voire leur être? Salvador Dali, par ses peintures surréalistes, veut « re-présenter » le réel et offrir l’abîme de sa conscience; Victor Hugo, par ses proses et ses alexandrins, s’insurge contre l’aliénation que subissent les hommes aux mains de Napoléon Bonaparte en France. Sans l’existence du papier, il est difficile de penser qu’un artiste puisse effectivement extérioriser ses vécus de conscience et son savoir-faire.

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LES INSTITUTIONS ONT BESOIN DU PAPIER Les institutions religieuses, ses communautés et ses puristes qui partagent la croyance en un Être suprême comme fondement du monde le font, entre autres, à partir des Saintes Écritures. Autant le musulman par le Coran, le chrétien par la Bible ou bien le juif avec la Torah, l’homme pieux retrace toujours l’histoire et l’existence de l’Être par un récit révélé sur le « papier sacré ». La résurrection de Jésus, la trahison du Christ par Judas ou bien les péripéties de Mahomet à la Mecque n’auraient pu être transmises de siècle en siècle si le papier n’avait pas été une ressource accessible à l’homme.

Dans nos sociétés modernes, il est évident que la feuille blanche permet aussi l’ordre et le maintien d’une société de droit. Nul ne peut douter, par exemple, de l’importance capitale de la « valeur juridique d’un document », indique Dave St-Pierre, archiviste et bachelier en histoire. En effet, le papier, sous la forme d’un document juridique, « peut être utilisé comme une arme [...] car il a une valeur de preuve, [...] il reste dans le temps ». La jurisprudence, les jugements de la cour ou même les conventions collectives en sont des exemples éloquents, affirme-t-il.

En principe, les dirigeants politiques ne peuvent se soustraire de la constitution écrite sur papier officiel, car elle incarne les droits fondamentaux des individus.

Autrement, ils contreviendraient au fondement même de la société démocratique.

Différents évènements historiques exhibent ainsi les conséquences d’une telle dérogation au papier constitutionnel : le peuple se soulève et témoigne son mécontentement, souvent violemment. © https://pixnio.com/fr/

Tantôt il est d’une fragilité perceptible et palpable; tantôt il s’affiche avec une telle fermeté, surprenante et ineffable.

Le papier s’offre à tous, corps nu, intact et chaste, n’attendant qu’à être taché et vêtu par l’encre de la plume. À la fois un outil d’émancipation et de persécution, il est aussi l’instrument rudimentaire de la création littéraire et artistique.

Sans lui, l’homme pieux n’aurait aucun fondement sur lequel se baser ; l’ordre d’une société ne pourrait être maintenu.

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Pensons notamment aux lettres d’amour écrites par Cyrano de Bergerac destinées à Roxane. En dépit d’un physique repoussant, la femme tombe sous le charme de l’homme de lettres.

Lorsqu’elle reçoit les papiers noircis par l’encre de la plume, elle flanche. C’est l’écriture de Bergerac sur la feuille qui l’a séduite ; sans ce médium, cette histoire romanesque n’aurait pu exister.

LA QUÊTE

PIERRE-OLIVIER FRANCOEUR

DÉCEMBRE 2018 - JANVIER 2019

L’HISTOIRE SANS FIN DE JEAN-PAUL BEAUMIER

C’est en lisant d’autres carnets d’écrivains et les textes de Robert Lalonde, publiés dans le journal Le Devoir, que M. Beaumier a pris la décision d’écrire son propre carnet d’écrivain. Il raconte : « Ce que je faisais dans les carnets se rapprochait un petit peu de ce qu’ils faisaient, c’est-à-dire que je parlais à la fois de ma conception de la littérature, des livres que j’aimais, de ce que j’aimais faire ».

« J’aime sentir l’odeur du papier, peser le poids des livres. Je trouve que c’est un matériau noble. » ~ Jean-Paul Beaumier Ainsi, M. Beaumier a survolé tous ses écrits afin de choisir les textes et les citations qui allaient se retrouver dans son carnet d’écrivain. Ses choix ont été faits en fonction des lecteurs : « Je ne retenais que les textes qui m’apparaissaient intéressants pour un lecteur externe, des textes qui parlaient du lien entre la vie et l’écriture, des textes qui parlaient de ma conception de la nouvelle qui est un genre littéraire que je privilégie », mentionne-t-il. Il les a par la suite retravaillés afin de leur donner une facette plus littéraire. « À partir du moment où j’ai voulu faire un livre, il ne s’agissait plus simplement de publier les textes les uns à la suite des autres, mais de trouver un fil DÉCEMBRE 2018 - JANVIER 2019

conducteur [c’est-à-dire] un rythme à l’intérieur du recueil en espérant que ça puisse intéresser un lecteur externe », souligne M. Beaumier.

M. Beaumier voulait un titre qui est accrocheur pour les lecteurs. Pour lui, les mots qui constituent le titre d’un ouvrage quelconque doivent se retrouver à l’intérieur du livre. Ainsi, son titre est tiré d’une anecdote avec son fils Guillaume racontée dans le recueil. L’esprit tout en arrière signifie « de passer de la face cachée d’une idée à sa face tout éclairée pour que le lecteur comprenne ce que l’on veut dire », explique-t-il.

LA TRAJECTOIRE DE L’ÉCRITURE Enfant, Jean-Paul Beaumier était passionné de lecture : « Dès que j’ai su lire à six ans, j’ai lu tout ce qui tombait sous ma main », mentionne-t-il.

Adolescent, il a commencé à noircir ses cahiers de poèmes et écrivait ce qu’il ressentait. Sa passion de l’écriture s’est, quant à elle, développée au Cégep de Trois-Rivières lorsque M. Beaumier a entamé l’écriture de ses premiers textes fantastiques. Ensuite, « j’ai publié dans des revues de poésies et j’ai fondé une maison d’édition qui se spécialise dans la

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nouvelle. Depuis ce temps-là, c’est une histoire sans fin », affirme-t-il.

Parallèlement à ses passions, M. Beaumier a toujours entretenu une relation affective avec le papier depuis qu’il a appris à lire. « J’aime sentir l’odeur du papier, peser le poids des livres. Je trouve que c’est un matériau noble », dit-il.

Même si M. Beaumier noircit constamment ses calepins, il utilise l’ordinateur pour écrire ses textes et nouvelles de fiction, plus pratique pour les corrections. La raison est que cet appareil lui permet d’avoir une plus grande flexibilité quant à la correction : « Je retravaille beaucoup mes textes, alors quand je corrige, je ne suis pas obligé de tout reprendre », mentionne-t-il.

Selon Jean-Paul Beaumier, composer un texte à la main ou à l’ordinateur influencera le résultat final, car l’approche est totalement différente.

L’écriture ne fait pas appel au même rythme et à la même sensibilité. « Quand j’écris une lettre à l’ordinateur ou à la main, c’est deux écritures totalement différentes ».

GABRIELLE BEAUPRÉ

© Courtoisie Jean-Paul Beaumier

Calepin et crayon ne quittent jamais Jean-Paul Beaumier. Dès qu’il en a la chance, l’auteur de nouvelles y écrit ses anecdotes, ses observations et ses pensées. D’ailleurs, l’auteur a décidé de rassembler tous les textes et citations personnels qu’il a écrits, pendant près de trois décennies, dans des cahiers de notes et de voyage. C’est ainsi qu’il a publié son carnet d’écrivain intitulé L’esprit tout en arrière.

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Jean-Paul Beaumier, auteur du carnet L’esprit tout en arrière.

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© Courtoisie : Madeleine Aubin

POUR MON AMI SIMON

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LES P’TITS PAPIERS...

Imaginez un monde sans papier, sans support en papier pour les livres, les textes écrits, les œuvres d’art. Le développement des communications par des outils électroniques rend l’éventualité envisageable, surtout si par précaution, on conservait parallèlement le papier.

Comment la disparition du papier changerait-elle nos vies?

Pour plusieurs, la transformation est déjà en marche, ce qui n’efface pas l’urgence d’y réfléchir. Henry Miller se demandait déjà, au siècle dernier, si la disparition des livres serait « une telle calamité ». Ce qui ne l’a pas empêché de publier un ouvrage sur les 30 livres qui ont marqué sa vie. Être privé d’une chose permet d’en réaliser l’importance.

Au début des années 1950, l’écrivain Ray Bradbury signait Farhenreit 451 (le point de fusion du papier) où il inventait une société qui interdit les livres. Montag, son héros, est pompier dans une brigade chargée non pas d’éteindre, mais d’incendier les endroits susceptibles de dissimuler livres et productions écrites. Dans cet univers sans souvenirs ni mémoire, seules la radio et la télévision diffusent une information instantanée. Pour les gens, prévenir les pompiers de l’existence de matériaux imprimés interdits est un devoir. Et les interventions des brigades donnent des images distrayantes! Mais, comme il se doit dans un roman, une résistance discrète existe et le pompier incendiaire se laisse séduire par une mystérieuse jeune femme... À l’époque, le souvenir des autodafés de livres par les Jeunesses hitlériennes est encore tout frais, mais le romancier s’intéresse surtout à la capacité de résistance des individus quand ils trouvent des motifs de le faire. Bradbury, comme plusieurs de ses contemporains, s’inquiète alors de l’avenir d’une société privée de la pensée libre pour affronter les technologies émergentes. L’écrivain américain croit que l’activité intellectuelle peut aider l’humain à survivre à la sécheresse matérialiste ambiante.

Nous sommes aujourd’hui dans une ère de chambardements prévue et habilement vendue. À l’aube de l’an 2000, le discours sur l’implantation des réseaux informatiques insistait sur la rapidité et la simplification des communications et des recherches directes et soulignait l’impact écologique remarquable de la réduction de la paperasse.

stratégie efficace vise à éduquer la génération montante en l’initiant tôt aux technologies en évolution. Pour l’apprentissage des relations humaines respectueuses, c’est moins évident, comme l’illustrent les intempestives invasions des trolls qui se réclament de la liberté d’expression, oubliant que toute liberté comporte des responsabilités.

Et voilà que certaines professions s’inquiètent du fossé qui s’élargit entre les moins de 35 ans branchés sur le présent et leurs aînés, plutôt adeptes de la mémoire.

Parce que la numérisation des archives exige du temps, pour en gagner, mais aussi une formation pour utiliser les données compilées.

Au quotidien, combien de gens s’empressent encore de « tirer une copie imprimée » de tout document qui comporte plus de quatre pages à étudier? Ce qui fait que les statistiques révèlent que nous n’utilisons pas moins de papier mais le faisons autrement. Chaque seconde, tous les jours sur la planète, quelque 475 000 feuilles sont imprimées. Pendant ce temps, 10 % des arbres coupés servent à fabriquer... du papier hygiénique et des essuie-tout.

Les produits d’emballage et les cartons restent les plus gourmands consommateurs de pâte à papier : dans le monde industrialisé, au cours des deux dernières décennies, loin de ralentir, la production et la consommation de papier augmentent. La Chine, les États-Unis, le Japon et l’Allemagne mènent le bal mais la production se déplace désormais du côté des pays du Sud où la matière première se renouvelle plus rapidement qu’au Nord.

Avec la période des fêtes, l’orgie de gaspillage de papier va reprendre. Mais qui voudrait offrir un cadeau — même commandé « en ligne » — sans un joli emballage? Alors on compense en n’envoyant plus de cartes de souhaits… par la poste! Oui, il faut du temps pour changer ses habitudes, surtout quand la publicité vous mitraille d’invitations à gaspiller et prêche la soumission à ses lois au nom des bonnes intentions. Passez quand même de bons moments, mais prenez une minute pour réfléchir à ce que serait un monde sans papier.

MARTINE CORRIVAULT

Même s’il faut du temps pour abandonner de vieilles habitudes et en adopter de nouvelles, on procède rapidement. La

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DES MOTS ET DES LETTRES

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OSSIER

Tout a commencé à nos huit ans, à l’école de notre village. Cindy et moi n’étions pas dans la même classe, mais notre amitié, aussi jeune soit-elle, était pour nous très importante. Pour nous raconter nos secrets, nos journées et nos aventures, nous avons eu le réflexe de nous écrire et de partager nos petits mots à la période de la récréation. Au fil des ans et des nombreux déménagements de mon côté, cette habitude a pris tout son sens.

C’était pour nous, le moyen le plus concret de rester ensemble. Dix-huit ans plus tard, cette tradition rythme toujours notre amitié, même à l’autre bout du monde.

Nos premières fautes d’orthographe et nos premiers pas au bureau de poste, nous les avons vécus ensemble pour que notre amitié se poursuive. Au fil des années, nous avons poursuivi cet attachement sincère que nous avions pour les lettres manuscrites, toutes différentes à chacun de nos envois.

L’impatience que nous vivons avant de recevoir une carte postale, une lettre ou un colis est totalement indescriptible.

En effet, il y a toujours une certaine poussée d’adrénaline avant de découvrir la vie de l’autre, ses développements, ses nouveautés et les secrets qui peuvent s’y cacher.

Au-delà d’une amitié d’enfance, une véritable relation épistolaire s’est créée. Grandir à travers des lettres interposées n’a pas toujours été évident étant donné tout ce que le quotidien nous apporte. Toutefois, la richesse de chacune des histoires et des anecdotes nous a permis de nous suivre dans notre apprentissage.

Je me souviendrai toujours de cette lettre, dans laquelle plusieurs photographies étaient cachées. J'ai alors découvert que de nouvelles personnes étaient entrées dans « nos vies » durant « mon absence ». Avec ce partage, j’avais l’impression d’être présente alors que près de 10 000 kilomètres nous séparaient.

L’évolution de l’écriture, des différentes expressions et de la créativité de chacune est d’autant plus attirante. Je me plonge quelques fois dans la relecture

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de certaines lettres datant de 2004 ou de 2012 pour tout simplement m’imprégner de la richesse que ces différents souvenirs peuvent nous inspirer.

Et surtout constater les personnes que nous sommes devenues aujourd’hui.

tellement importante que cela permet de prendre des nouvelles de nos amis en quelques secondes, et ce, peu importe où ils se trouvent à travers le monde, en un seul clic, de manière des fois irréfléchie et d’autant plus spontanée.

DÉCOUVRIR LES RELATIONS ÉPISTOLAIRES

wQuant à elle, l’écriture brute a encore gagné en richesse grâce à cette omniprésence numérique. Une carte postale en provenance de Shédiac au Nouveau-Brunswick est d’autant plus personnalisée et riche d’histoires qu’une simple photographie diffusée sur certains médias sociaux, qui permet non seulement à une personne de découvrir l’expérience de chacun, mais bien plusieurs dizaines.

Les mots écrits ont une valeur encore plus importante que la parole qui souvent permet d’expliquer les choses de manière spontanée, en toute simplicité. Au contraire, l’écriture apporte une certaine réflexion, demande du temps, et le choix d’un terme ou d’un autre devient quasiment une véritable énigme, qui enrichit d’autant plus l’histoire que nous racontons.

La magie des mots est puissante. La détresse, la joie, l’admiration, la peur, la tristesse peuvent très bien se représenter à travers des mots alors que nous pouvons facilement cacher nos émotions en face à face. L’écriture permet de retranscrire des émotions brutes, qui sont d’autant plus fortes.

Elle permet à plusieurs personnes de se définir et même, de se découvrir un peu plus chaque jour. Le papier permet de créer une sphère intimiste, non seulement pour l’auteur, mais également pour la personne qui reçoit ce courrier.

Aujourd'hui, non seulement les relations épistolaires ne sont plus aussi présentes. Le numérique a pris une place

LA QUÊTE

L’exclusivité du moment est l’une des raisons pour lesquelles je tends à poursuivre mes envois de cartes postales à chacun de mes proches lors de mes voyages à l’extérieur de mon quotidien.

Je m’amuse même à collectionner les cartes postales du monde entier parce que ça représente pour moi une richesse inépuisable, qui nous forge en tant qu’être vivant et citoyen du monde.

Je bénis les mots, leur richesse et leur force, tout spécialement sur papier. Essayez donc de surprendre vos amis avec un petit mot, une carte postale, et vous verrez par vous-même les réactions et l’excitation que peut susciter une attention, si souvent oubliée.

MALIKA SCHNEIDER

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LA FIBRE ARTISTIQUE

KIRIGAMI

Kirigami

© fdecomite on Flickr

Le kirigami, c’est l’art du découpage : une feuille de papier est pliée et découpée pour fabriquer flocon de neige, ribambelle et autres motifs. Quand une image se déploie lorsqu’une carte de vœux ou bien un livre s’ouvre… c’est aussi du kirigami.

ORIGAMI

Origami

© Photo by Richard Kasperowski on unsplash

L’origami est une forme d’art du pliage successif d’une feuille de papier selon un schéma précis de plis. Les formes que peuvent prendre ces papiers pliés sont infinies : du petit avion à la réalisation complexe d’une représentation de la tour Eiffel.

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CHIGIRI-E En japonais, Chigiri-e signifie littéralement déchirer le papier pour créer un collage. Cette technique consiste à déchirer et à coller du papier teint à la main afin de créer une composition qui donne un attrait bidimensionnel et ainsi de la vie à l’art, et pouvant ressembler à une peinture.

PAPIER PEINT

OSSIER

Bien avant l’arrivée du plastique, le papier mâché était utilisé aussi pour confectionner des poupées.

Le papier mâché a été projeté sur le devant de la scène en Angleterre grâce au brevet déposé par Henry Clay en 1772. Des feuilles de papier genre buvard étaient collées l’une sur l’autre pour obtenir de solides panneaux appelés « paper ware ». Par la suite, le terme français « papier mâché » se généralisera pour le désigner.

C’est au 16e siècle, en Chine, que le papier peint a été inventé. À l’origine, celui-ci était peint à la main par des dessinateurs qui, à l’aide de pinceaux, illustraient différents motifs sur de grandes surfaces en papier.

Au 18e siècle, des manufactures européennes se sont mises à produire du papier peint en mettant au point différentes techniques telle que l’impression à la planche (blocs de bois gravés en relief) utilisée sur des rouleaux longs d’une dizaine de mètres, constitués de feuilles raboutées (collées entre elles). Le papier peint, dans son sens moderne, est alors né. Il prendra véritablement son essor au début du XIXe siècle avec les nouveaux procédés d’impression au rouleau.

PAPIER MÂCHÉ Le papier mâché est un matériau très ancien qui est apparu en Chine au 8e siècle et qui s’est répandu en Europe à partir du 17e siècle. À cette époque le papier est rare et cher, le papier mâché est ainsi considéré comme un matériau noble prisé. Les aristocrates appréciaient les objets en papier mâché comme les boîtes peintes, les plateaux, les vases, les tabatières et même les meubles.

LA QUÊTE

© Pixabay

En Asie, là où il a pris forme, le papier a inspiré différentes créations artistiques. Petit survol de la beauté de cet humble matériau.

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Masque en papier mâché

Au 19e siècle, il y a eu un réel engouement pour ce matériau. Les gens l’appréciaient parfaitement lisse et laqué. Des manufactures de papier mâché se sont développées pour confectionner en série des objets usuels, à partir d’un matériau désormais peu coûteux.

Supplanté par le plastique, le papier mâché est tombé en disgrâce au 20e siècle. Désormais, en Europe, il n’y a guère que les artistes pour s’en servir encore. Mais ailleurs dans le monde, notamment en Inde et au Mexique, les artisans continuent à l’utiliser.

NATHALIE ROULEAU

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HRONIQUE

L'ESPOIR AU CUBE

HOMMAGE À TOUTES LES CAPUCINES! Il y a peu de temps, un ami à moi, éleveur de chats persans de son état, mettait sur Facebook la photo d’une de ses protégées de trois ans, dont il souhaitait se départir…

La raison? Elle n’arrivait plus à mettre bas, sans que les chatons meurent prématurément…

blème d’acouphènes du matin au soir, je n’avais presque pas été dérangé par les bourdonnements haïssables et les bruits de sirènes détestables qui me pourrissent la vie depuis quelques années. Je n’y avais pas porté attention, et ce, particulièrement pendant certaines périodes critiques…

Moi qui ai toujours eu un faible pour les petits félins, j’ai littéralement craqué en voyant les grands yeux, l’air parfaitement ahuri, et le look très « Garfield » de la petite chatte au riche pelage couleur écaille de tortue. De même, je pensais qu’un peu de compagnie ne me ferait pas de tort, et puis c’était comme une sorte de cadeau personnel, pour m’aider à terminer mon deuxième livre, un roman, celui-là. Comme chacun sait, les chats aiment bien tapoter les touches de clavier…

Cela dit, le fait de veiller constamment sur Capucine, brosser son poil, m’occuper de sa gamelle, de la litière, l’avoir à l’œil pour ne pas m’asseoir dessus, et (surtout) de la chicaner en permanence pour ne pas me faire voler ma table de travail, tout cela, toute cette énergie dépensée sur un animal, faisait office de « bruit blanc », de distraction, et faisait focusser mon cerveau sur autre chose que les foutus bruits parasites d’enfer…

Indépendante, flagorneuse, aimante, goinfre, curieuse de tout, vlimeuse, fouineuse, parfois enjouée, le plus souvent grande dormeuse et flemmarde, « Capucine », rebaptisée ainsi en l’honneur de l’émission de marionnettes Pépinot et Capucine*, s’est très vite adaptée à sa nouvelle maison et à ses bizarres d’occupants, dans le « chic » quartier Saint-Jean-Baptiste.

Mais, ce n’est que vers la fin de sa deuxième semaine chezmoi, Ô surprise, Ô joie, que m’est apparu l’incroyable avantage d’avoir un minou dans ma bulle. Ainsi, je me suis rendu compte avec ravissement que pendant ces deux semaines-là, moi qui éprouve généralement un sérieux pro-

Ô douce et profitable zoothérapie, va…. Vous dire, le plaisir retrouvé du silence intérieur, et cette amélioration de ma qualité de vie… Et si j’ai voulu en parler ici, c’est pour refiler la recette à quelqu’un qui souffrirait des mêmes désagréments que moi (plus de huit cents milles Québécois vivent avec des problèmes d’acouphènes : bourdonnements, silements, tintements, bruits de vent, voix, musique, chuchotements, etc.), et aussi pour rendre hommage aux milliers de petites bêtes, chats, chiens, oiseaux et autres, un peu partout dans les hôpitaux, les foyers, les prisons et les centres d’hébergement, qui rendent la vie plus supportable et plus agréable aux enfants malades, autistes, abusés, ainsi qu’aux personnes souffrantes, moralement, mentalement ou physiquement, aux personnes handicapées, toxicomanes, et à celles, aussi, en phase terminale…

Braves petites bêtes, va… Il y a plus d’un million et demi de Mistigri, et près d’un million de Fido qui peuplent les foyers du Québec… Ces petits animaux méritent certainement le meilleur de nous!...

Prenons-en bien soin!

Et vive la zoothérapie!

© Gilles Simard

GILLES SIMARD Journaliste et auteur, pair-aidant en santé mentale * Pépinot et Capucine est une série télévisée-jeunesse québécoise, diffusée à Radio-Canada de 1952 à 1955, en noir et blanc, mettant en scène des marionnettes à gaine. Capucine, la compagne de Pépinot, avait les yeux grands comme des soucoupes.

« Allez Gilles, finis cette chronique et viens me caresser ! »

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Message du maire de Québec

En cette période de festivités, je vous souhaite à toutes et à tous santé, bonheur et plaisirs partagés.

Que la nouvelle année soit placée sous le signe de la paix, de l’accueil et de l’ouverture à la différence afin que, plus que jamais, Québec soit reconnue comme une ville où il fait bon vivre ensemble.

Régis Labeaume Maire de Québec

Jean-Yves Duclos

Député fédéral de Québec « À toute l’équipe, aux bénévoles et aux lecteurs du magazine La Quête, mon équipe et moi tenons à vous remercier pour tout ce que vous avez fait en 2018 pour le bien-être de notre communauté.

Que la nouvelle année continue de nous rassembler dans un esprit de solidarité et de collaboration!

Joyeuses Fêtes et bonne et heureuse année 2019 à vous et à tous ceux et celles qui vous sont chers! ».

Jean-Yves Duclos

Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social

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LE JEULE DE LA QUÊTE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES CARL MORIN par Jacques Carl Morin

CE JEU CONSISTE REMPLIR RANGÉES HORIZONTALES AINSI LES COLONNES ET 20 des Ce jeu consiste à Àremplir lesLES rangées horizontales ainsi que lesQUE colonnes 1 et 20 à 1l’aide À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE définitions, indices ou lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grise représente une CASE GRISE UNE LETTRE EST À LA LA DERNIÈRE D’UN MOT ET lettre qui estREPRÉSENTE à la fois la dernière lettreQUI d’un mot etFOIS la première lettreLETTRE du suivant.

LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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1Résidence officielle rois de France.

5- Une longueur de 191,8 pieds. Violente perturbation atmosphérique. Savoir approfondi dans un ordre de connaissances (TRENOUIDI).

20- Machine électronique permettant le traitement auto-

6- International Business Machines Corporation. État

20-matisé Machine électronique permettant le traitement automatisé des données. des données. de la Nouvelle-Angleterre.

Esquisse, ébauche, canevas (SMECAH).

HORIZONTALEMENT :: Horizontalement

1- Opposé à recto. Partie du système digestif qui va du

7- Jour où se tiennent les élections au Québec.

Langue parlée à Bologne, Turin et Gênes. En dépit de, malgré.

1- pharynx Opposé recto.Pays Partie du système qui va du pharynx à l’estomac. Pays merveilleux, à l’eàstomac. merveilleux, de rêve,digestif de de rêve, de délices (ADOOLEDR).

8- Salle, pièce d’un bâtiment. Ville de la rive sud du délices (ADOOLEDR).

Saint-Laurent, face à Montréal (EUNOLLIGU).

Pays d’Asie de l’Est. Signede astrologique 2- Plate-forme destiné à l’ e xécution des condamnés.

2- Plate-forme destiné à l’exécution des condamnés. « Arracheur dents ».chinois.

Boisson aux « Arracheur de dents ». Boisson aux vertus magiques. vertus magiques.

9- Insuccès. Pourtour d’une surface ronde. Se dit d’un textile qui n’est ni teint, ni blanchi (RECU).

3- Gros mammifères terrestres braconnés pour leurs 3- cornes.

GrosDans mammifères une phrase,terrestres il donne au braconnés verbe sa per- pour leurs cornes. Dans une phrase, il donne au verbe 10- Troisième personne de la Trinité. Faire passer du sonne et son nombre.

Côté droit d’unCôté navire. sa personne et son nombre. droit d’un navire. sang d’un individu dans le corps d’un autre.

4- Chien de forte taille dressé pour le secours en mon4- Chien de forte taille dressé pour le secours en montagne. Qui a perdu sa fraîcheur. tagne. Qui a perdu sa fraîcheur. (RADEFHICI).

(RADEFHICI).

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la langue dans sa poche « Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément.»

Albert Einstein, physicien (1879-1955) SAVEZ-VOUS COMPTER? 1. Sept caractères suffisent à représenter tous les chiffres romains. Quels sont-ils?

2. L’échelle de température Celsius est utilisée partout dans le monde, sauf dans trois endroits qui utilisent toujours l’échelle Fahrenheit : a) Australie, États-Unis, Nouvelle-Zélande ; b) Belize, États-Unis, Îles Caïman ; c) Chypre, États-Unis, Malte.

3. Un hectare vaut : a) cent mètres carrés ;

b) mille mètres carrés ;

c) dix mille mètres carrés.

4. Quelle expression, qui renferme le verbe « compter », signifie : a) Trouver le temps long b) Être considéré comme négligeable c) Généreusement, largement d) Ils sont peu nombreux 5. Le marathon est une épreuve olympique de course à pied ; la distance officielle à parcourir est : a) plus ou moins 40 kilomètres ; b. 41 205 kilomètres ; c) 42 195 kilomètres.

6. Quelle expression, qui renferme un nombre, signifie : a) Aller et venir en attendant quelque chose b) Être trop précis c) Compliquer les choses inutilement c) Se décider sans tergiverser e) Partager équitablement quelque chose f) Faire beaucoup de bêtises

LA RUE DU MOIS Principale artère commerciale du quartier Sillery, l’avenue Maguire a été nommée en l’honneur d’Alexandre Eustache Maguire, curé de la paroisse Saint-Michel de Sillery de 1894 jusqu’à sa mort en 1934.

Au moment de son installation au presbytère de Sillery, l’abbé Maguire avait 40 ans; il savait que les défis seraient grands dans sa nouvelle paroisse. Auparavant prospère, cette dernière était en effet devenue pauvre, elle comptait de nombreux chômeurs, plusieurs petites maisons étaient laissées à l’abandon, les quais du chemin du Foulon avaient perdu leur vitalité économique, l’église avait besoin de rénovations… Aucun prêtre ne voulait de cette paroisse. Maguire fut contraint de l’accepter : petit-fils d’un immigrant irlandais, il était l’un des rares prêtres du diocèse de Québec à se débrouiller aussi bien en anglais qu’en français, et la paroisse Saint-Michel comptait un bon nombre d’Irlandais anglophones.

©Antoine Godbout.

7. Compte, comte et conte sont des homonymes. Vrai ou faux?

Le nouveau curé se mit au travail sans tarder, soucieux de redonner confiance et courage à ses paroissiens en les encourageant et les associant à ses projets de « revitalisation ». Après la rénovation de l’église – une réussite spectaculaire! – il s’attaqua à un autre problème d’importance : l’église était beaucoup trop éloignée du cimetière paroissial (situé sur le chemin Gomin, une section de l’actuel boulevard René-Lévesque Ouest); le cortège funèbre devait suivre un parcours long, semé d’obstacles et éreintant à la fois pour les hommes et pour les chevaux. En 1897, Maguire eut l’idée de construire un chemin de raccourci qui prolongerait la côte de l’Église en ligne droite, vers le nord jusqu’au chemin Gomin. Ce sont les paroissiens, solidaires de leur curé, qui ont organisé des corvées et réalisé bénévolement les travaux. Le nouveau chemin fut inauguré en 1900, les gens prirent naturellement l’habitude de l’appeler « Maguire ». La dénomination a été entérinée en 1924.

HÉLÈNE HUOT

J’attends de vos nouvelles…

Pour dire son mot ou donner un autre son de cloche, rien de plus facile, écrivez à hhgodbout@gmail.com.

Merci à vous ! Les réponses des jeux page 29.

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POUR UN MONDE PLUS JUSTE scfp.qc.ca @SCFPQuebec

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Michel Yacoub

@ Manamana sur shutterstock

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome

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@ httpsjaymantri.com i ii

Inspiré de la chanson Jeff de Jacques Brel Titre d'un roman de John Irving

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TOUT LE MONDE

MÉRITE UNE CHANCE ÉGALE

d’écrire son avenir.

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lacsq.org LA QUÊTE

La Quête – 7 po x 2 1/4, noir et blanc

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© Sergio Souza on Unsplash

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© Marie-Ginette Amirault on Unsplash

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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© www.pexels.com © Courtoisie Marie-Claude Dion

Destiné aux animaux de compagnie dont les propriétaires vivent des difficultés financières, 5e patte prend tranquillement naissance dans le quartier Saint-Roch.

La Quête s'est entretenue avec Marie-Claude Dion, l'initiatrice du projet.

Marie-Claude Dion partage son quotidien avec des animaux domestiques depuis sa tendre enfance. « J'ai eu des chiens, des chats, des poules, des canards, des lapins, des furets, des veaux, des chèvres, des cochons vietnamiens, des serpents et d'autres reptiles, et peutêtre que j'en oublie » énumère-t-elle, en riant. Les animaux sont au cœur de sa vie. À vivre constamment avec eux, elle a acquis de nombreuses connaissances sur leurs comportements et leurs besoins. Ces fréquentations assidues ont également favorisé le développement d'une sensibilité particulière et d'une complicité qui permettent à Mme Dion de dresser les p'tites bêtes plus ou moins récalcitrantes. Depuis longtemps, elle partage son

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savoir avec son entourage et offre des services aux maîtres qui n’ont pas les moyens de s'offrir des services professionnels. « Des gens m'apportent des chiens fous comme des balais, dominants, qui n'écoutent pas, ou qui se battent avec les autres.

Avec de la douceur, beaucoup d'intuition et de senti, j'arrive à modifier leur comportement » explique-t-elle. Elle ajoute « souvent c'est l'animal qui me montre ce que je dois faire! » DE SERVICE NATUREL...

Sur son scooter, Marie-Claude sillonne la Basse-Ville et s'arrête à des lieux d'échange populaire tels que le parvis de l'église Saint-Roch ou bien le jardin de la Nef. Elle côtoie aussi les gens de la rue en travaillant à la roulotte du Marginal. Elle constate que de nombreux maîtres n'ont pas toujours les moyens d'offrir le nécessaire à leurs animaux de compagnie. À ceux qui ne peuvent payer, elle propose ses bons soins : bouffe, tonte, leçon de socialisation, et tout ça, gratuitement. Malgré toute sa générosité, elle ne peut combler tous les besoins. ... À PROJET SOCIAL Germe alors en elle l'idée de développer un service similaire à la Chaîne de Solidarité de M. Ruby. « M. Ruby, le chihuahua solidaire travaille avec la Dauphine et

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s'adresse plus aux jeunes. Moi je veux offrir le service aux plus vieux. » S'inspirant de la formule de M. Ruby, Mme Dion a créé une page Facebook qui joue le rôle d'entremetteur entre les donateurs et les utilisateurs de dons. Est recueillie par 5e Patte, principalement de la nourriture, mais aussi accessoire, collier, cage, manteau, muselière, traitement contre les puces. 5e patte refuse les dons en argent sonnant.

L'amie des p'tites bêtes aspire aussi à développer des partenariats pour offrir des services de stérilisation afin de contrôler la population de chats errants. « C'est épouvantable le nombre de chats errants », constate Mme Dion SUIVRE LA VOIE DU CŒUR Pendant que ce projet prend lentement forme, Marie-Claude Dion poursuit sa mission en aidant les gens du quartier. Pour l'aider dans cette voie, vous pouvez faire appel à ses services de tonte pour chien ou chat, taille de griffes, et dressage moyennant une contribution volontaire.

5e Patte Tél. : 418 800-0696 www.5epatte.work

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Merci À TOUS NOS PRÉCIEUX PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR • Centraide PARTENAIRES ARGENT • CKRL FM 89,1 • Les Impressions Stampa PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Intermarché St-Jean • SCFP • Centre Femmes aux 3 A de Québec • M. Jean-Yves Duclos • Carrefour Jeunesse-Emploi • CSQ • Service Harmonia •Ville de Québec

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

• Maison Revivre • Bal du Lézard PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM • Yves Boissinot • Claude Gallichan • Michel Yacoub

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RÉPONSES SOUFFREZ-VOUS DE MÉLANOPHOBIE OU PEUR DU ROUGE?

1. Ces caractères sont : C, D, I, L, M. V et X. 2. B. 3. C. 4. Les expressions sont : a) Trouver le temps long : Compter les heures b) Être considéré comme négligeable : Compter pour des prunes (ou du beurre) c) Généreusement, largement : Sans compter d) Ils sont peu nombreux : On peut les compter sur les doigts d’une main 5. C. Cette distance a été officialisée en 1921.

5- Une longueur de 191,8 pieds. Violente perturbation atmosphérique. Savoir approfondi dans un ordre de connaissances (TRENOUIDI).

6. Expressions : 6- International Business Machines Corporation. État de la Nouvelle-Angleterre. Esquisse, a) Aller etébauche, venircanevas en attendant (SMECAH). quelque chose : Faire les 100 pas b) Être7-trop précis : Couper les cheveux en 4 Jour où se tiennent les élections au Québec. Langue parlée à Bologne, Turin et Gênes. En dépit de, malgré. c) Compliquer les choses inutilement : Chercher midi à 14 heures c) Se décider tergiverser : Nede faire ni 2 8- Salle, sans pièce d’un bâtiment. Ville la riveni sudune du Saint-Laurent, face à Montréal (EUNOLLIGU). Pays d’Asie de l’Est. Signe astrologique chinois. e) Partager équitablement quelque chose : Couper la poire en 2 Insuccès. Pourtour d’une surface ronde. Se d’un coups textile qui n’est ni teint, ni blanchi f) Faire9- beaucoup de bêtises : Faire lesdit400 (RECU).

personne de la Trinité. Faire passer du sang d’un individu dans le corps d’un 7. Vrai.10- Troisième autre.

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LA QUÊTE

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En pleine nuit une sirène « 12 h 26. La sonnerie du balayeur d’ondes retentit. Je me réveille en sursaut et j’écoute. “203, 503, veuillez vous rendre au 190, rue Saint-Joseph* pour une alarme en fonction à 12 h 26”. Je me tiens en alerte. 12 h 30, la voix reprend “intervention nécessaire, 203 central.

201, 501, 709, 209, veuillez vous rendre au 190, rue Saint-Joseph”. À ce moment-là, je saute dans mes culottes, je me précipite dehors et j’enfourche mon vélo. Pendant que je roule, j’entends qu’on déclenche une deuxième alerte qui appelle à la mobilisation d’une soixantaine de pompiers. Plus loin, encore une autre alerte : on demande des pompiers supplémentaires. Puis j’entends l’appel 33. »

Il s’est lentement familiarisé avec les codes et les manières de faire du Service des incendies. Maintenant, il sait, par exemple, que le 203 est l’autopompe et le 503 l’échelle timonier à deux chauffeurs. Il en sait déjà un bon bout sur le déroulement des interventions, qui commencent chaque fois par une tournée de reconnaissance. « J’arrive sur les lieux de l’incendie. Je débarque de mon vélo et je me rends compte que c’est un embrasement général. J’ouvre mon téléphone, fonction caméra... et je prends des photos, que je transmets immédiatement sur notre page Facebook, 911 Québec média. » Quand on lui demande quel plaisir il y a à s’extirper d’un lit chaud pour aller se faire geler pendant des heures à regarder le travail des pompiers, Steeve répond sans hésiter : « J’aime ça. Depuis 6 mois, je sors, de jour comme de nuit pour les appels demandant une intervention. J’ai développé cet intérêt lors d’une rencontre avec un traqueur d’ondes. Je lui ai demandé pour passer 12 h avec lui. À le suivre dans ses activités, ça a été un coup de foudre. Pas pour le gars, pour le métier!!! »

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Un hobby utile Si l’activité peut sembler un peu loufoque, elle n’est pas dénuée d’intérêt. Pour preuve, le Partenaire du Service de protection contre l’incendie de la Ville de Québec (SSIQ) annonçait récemment qu’il cherchait des photographes bénévoles. « J’ai donné mon nom, mais ils ont d’abord refusé ma candidature, parce que je n’ai pas d’auto. Un intervenant de PECH m’a donné un bon coup de pouce. Il a appelé le SSIQ et les a convaincus de m’accepter dans leur équipe de bénévoles. Je ferai une formation de trois mois à compter de janvier 2019! » Steeve est plus convaincu que jamais de l’importance de croire en ses rêves et d’alimenter le feu de ses passions. « J’ai commencé cette activité à zéro, pour mon pur plaisir et dorénavant je jouerai un rôle auprès du service d’incendie, tout en cheminant vers une réinsertion professionnelle. » STEEVE FOURNIER-DION ET FRANCINE CHATIGNY

© Steeve Fournier-Dion

Steeve est un « scanniste » comme s’appellent entre eux les amateurs de scanneur qui, jour et nuit, écoutent sans arrêt leur récepteur à balayage. Un scanneur peut recevoir plusieurs bandes et des milliers de fréquences. Le canal qui intéresse Steeve, c’est celui des

pompiers. Chaque fois qu’il entend qu’une intervention sera nécessaire, il se rend sur place.

© Steeve Fournier-Dion

Steeve Fournier-Dion a été camelot de La Quête pendant quelques mois. Il a arrêté ce travail qu’il trouvait ennuyant. On comprend mieux pourquoi être camelot ne le stimulait pas, quand on découvre sa passion.

* Simulation de cas

LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2018 - JANVIER 2019

Hébergement

NOVEMBRE 2018

LA QUÊTE

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