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LE MAIRE E(S)T DIEU EN SON CONSEIL
LE MAIRE E(S)T DIEU EN SON CONSEIL
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Ne sachant que faire ce dimanche, je me suis rabattu sur la lecture du dernier compte rendu du conseil municipal. Et je n'ai pas été déçu ! Je vous en livre un extrait in extenso : "Monsieur le Maire indique qu’il va proposer qu’une des messes de Cordes sur Ciel soit retransmise à la télévision française, suisse et belge pour l’émission « Le Jour du Seigneur » (un dimanche)." Que le maire de Cordes sur ciel vieillisse comme tout un chacun et qu'il se soucie de l'avenir de son âme, je n'y trouve rien à redire, bien au contraire (que celui qui souhaite finir en enfer plutôt qu'au paradis lui jette la première pierre !). Mais qu'il profite de l'incurie et de l'impéritie de son conseil (que nous renvoyons aimablement à la lecture de notre article "Bonne continuation" de cette édition) pour nous coller une messe fusse-t-elle retransmise à la télévision, je dis fermement qu'il y a un vrai problème de société. Et que l'on ne me sorte pas que c'est culturel alors que c'est cultuel. Je sais bien qu'il n'y a qu'un r de différence entre les 2 mais cet r, c'est l'air de la laïcité qu'en bon disciple de Voltaire et de Combes (le père spirituel de la loi de 1905
sur le sujet, loi que l'enfant du pays Jean Jaurès qualifia de "juste et sage") je me plais à entonner. Depuis donc maintenant 117 ans à Cordes fut-il sur ciel comme partout en France, vous êtes libres de croire ou ne pas croire en ce que vous voulez tant que le spirituel ne vient pas se mêler du temporel (l'inverse étant tout aussi vrai). Ce principe a été constitutionnalisé en 1958 par quelqu'un dont la foi n'a jamais été remise en cause puisqu'il s'agit de Charles de Gaulle. Alors, que les conseillères(ers) municipales(aux) qui ont à priori été dans les mêmes écoles de la République que moi ne se soient pas levé(e)s d'un seul ensemble à l'énoncé du diktat du maire me laisse dubitatif sur leur capacité à le remplacer un jour. Et surtout, ne me faites pas de mauvaise querelle byzantine du genre "il cherche à bouffer du curé".N'en doutez pas, ma réaction eut été aussi virulente si le maire, par exemple, avait interdit pour des raisons personnelles que se tienne sur la commune un événement cultuel. La justesse et la sagesse de la laïcité française est qu'elle soit commutative : le spirituel ne se mêle pas du temporel ET le temporel ne se mêle pas du spirituel.*