
13 minute read
JUSTICE
Projet L'Etat ne retient plus Châlons pour une seconde prison
Pourtant confirmée à plusieurs reprises au niveau national, la seconde prison attendue à Châlons en 2024 est finalement retoquée. La ville-préfecture de la Marne ne figure plus dans le programme immobilier pénitentiaire rendu public par le ministère de la Justice.
Advertisement
Evoquée dès 2016, la construction d'une nouvelle prison de 200 places à Châlons a été confirmée plusieurs fois par le gouvernement. En septembre dernier, Benoist Apparu avait attiré l'attention du Premier ministre Jean Castex sur ce dossier, lors de sa visite. Trois mois plus tard, un courrier du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, confirmait la poursuite du projet et même le lancement des études en 2021 et 2022. Mais ce mardi 20 avril, Châlons avait tout bonnement disparu de la liste des sites retenus pour le programme immobilier pénitentiaire de l'Etat. Dans un communiqué de presse, la ville et l'agglomération rappellent d'une même voix que cette seconde maison d'arrêt aurait permis, outre la restructuration d'une friche militaire – en l'occurrence, le quartier Corbineau –, la création d'environ 150 emplois. Pas négligeable pour un territoire qui s'est vu priver, en 2014 puis 2015, de ses régiments et de son statut de préfecture régionale. « Quand on est l'Etat, il n'est pas entendable de prendre, re-
Le quartier militaire Corbineau était pressenti pour accueillir une seconde prison à Châlons. © l'Hebdo du Vendredi
donner un peu, pour finalement reprendre davantage. Cette nouvelle prison revêtait aussi une certaine forme de compensation. » Pour justifier sa décision, le ministère invoque le taux d'occupation pénitentiaire. « J'ai été contacté la veille de cette annonce par Eric Dupond-Moretti, indique Benoist Apparu. Il affirme que 91 % des places de prison sont pourvues sur le territoire, sans préciser s'il s'agit du territoire communal, départemental ou régional, et que s'il reste des places libres, il n'y a pas besoin d'en créer de nouvelles. » Autre engagement informel du ministre : la réhabilitation de l'actuelle maison d'arrêt, construite en 1854, et dont la fermeture avait déjà été envisagée en 2010. « Aucun calendrier n'est fixé pour l'instant. Plus globalement, ce revirement pose question quant à la parole de l'Etat, qui doit être sacrée. » Il sème aussi le doute sur d'autres projets, notamment l'arrivée cet automne d'une centaine de fonctionnaires parisiens rattachés aux Finances publiques. « Malheureusement, à partir du moment où le gouvernement ne respecte pas ses engagements, on peut s'interroger. » Le président de Châlons Agglo Jacques Jesson et la députée de la Marne Lise Magnier se sont associés à Benoist Apparu pour interpeller par courrier le Premier ministre et tenter de rectifier le tir. « On imagine que ce n'est pas volontaire, mais ces mauvaises nouvelles tombent toujours, systématiquement, sur Châlons. Ça fait beaucoup pour un seul territoire. Difficile de savoir si ça changera la donne, mais nous ne baissons pas les bras. » A suivre.
Sonia Legendre
L'opposition accuse la mairie d'avoir dupé son électorat
L'annonce gouvernementale a évidemment fait réagir l'opposition municipale. Par voie de communiqué, le socialiste Rudy Namur (« Notre passion c'est Châlons ») s'interroge sur le « réseau » du maire, Benoist Apparu, et ses contacts facilités avec les membres du gouvernement. « Pourquoi ne pas avoir appelé le Premier ministre ? Puisque Benoist Apparu connait du « monde », nous l’invitons à tenir également parole. Il serait désastreux que trahis par l’Etat, les Châlonnais soient déçus de leur maire. » Plus sceptique encore, Alan Pierrejean (« Châlons c'est vous ») soupçonne une manœuvre politique. « Cette prison pouvait apparaître comme une promesse de campagne. Deux solutions : la municipalité connaissait depuis longtemps l'issue de l'histoire et a donc dupé son électorat, ou le maire n'était pas au courant et la rupture entre les territoires et l'exécutif est consommée. » Des arguments sur lesquels ne souhaite pas s'attarder Benoist Apparu. « Que l'opposition profite de cet échec pour tirer à boulets rouges, c'est de bonne guerre, concède-t-il. Mais si je ne m'abuse, la campagne électorale s'est déroulée entre mars et juin 2020. Le courrier d'Eric Dupond-Moretti qui confirmait une nouvelle fois la construction de cette prison, date de novembre 2020. Bien après l'élection, donc. »
EN BREF Le futur terrain municipal de padel suscite le débat

La délibération concernant les travaux en cours sur les allées de Forêts a donné lieu à un autre débat lors du dernier conseil municipal : le futur terrain de padel qui s'y dessine, un équipement public et donc accessible gratuitement à tous, risque-t-il de faire de l'ombre au secteur privé ? Le conseiller d'opposition Rudy Namur (« Notre passion c'est Châlons ») a plaidé pour la société ADN Sports – où il avait d'ailleurs présenté sa liste lorsqu'il était candidat à la mairie – et dénoncé une concurrence malvenue. « On s'interroge sur le projet, alors même que les deux gérants de cette salle peinent à s'en sortir face au contexte, dixit l'élu. Prévoyez-vous de les associer ? » Plusieurs échanges ont effectivement eu lieu entre l'adjointe en charge du sport, Floriana Paindavoine, et lesdits gérants. « Mais nous n'avons pas le même point de vue, regrette celle-ci. Nous leur avons toutefois proposé d'être présents lors de l'inauguration et pourquoi pas d'y animer des initiations. » La conseillère municipale et députée Lise Magnier a aussi partagé sa vision : « On ne peut pas s'interdire de mettre des équipements sportifs à disposition des habitants parce que des structures privées et lucratives s'y opposent ! Les agrès de fitness installés aux Jards n'ont posé de problème à personne. » Même chose pour l'espace sauna et hammam aménagé par Châlons Agglo au pôle Aquacité, alors que plusieurs salles de sport ou salons d'esthétique commercialisent cette activité. Le padel, qui mêle tennis et squash, semble avoir le vent en poupe puisqu'un autre terrain se construit actuellement à Saint-Martin-sur-le-Pré.
Conservatoire : les pré-inscriptions sont ouvertes
Les pré-inscriptions au conservatoire de Châlons se feront uniquement en ligne cette année, jusqu'au 16 juin pour les activités musicales et jusqu'au 4 juillet pour la danse. Sous réserve qu'elle soit maintenue, une journée portes ouvertes accueillera le grand public sur place le 19 juin, de 14 h à 18 h. En attendant, l'établissement propose d'ores et déjà des visites virtuelles. Infos : chalonsenchampagne.fr, 03 26 65 73 83 (département musique), 03 26 65 54 04 (département danse).
Nouvelle campagne de dépistage à Fagnières
Avec l'Agence régionale de santé (ARS), les bénévoles de la Protection civile et les professionnels de la santé, Fagnières organise une nouvelle campagne de dépistage gratuit contre la Covid-19. Sur présentation d'une carte vitale, le grand public pourra ainsi réaliser un test antigénique et obtenir le résultat une vingtaine de minutes plus tard ou en être informé ultérieurement par SMS. Rendez-vous ce samedi 24 avril de 9 h à 17 h dans la galerie commerciale E.Leclerc.
Circulation perturbée et déviations sur la RN44

À compter du vendredi 23 avril, la Direction interdépartementale des routes de l'est (Dir Est) renouvellera la couche de roulement sur une partie de la RN44 dans le sens Reims-Châlons (points routiers 56 à 60) et sur plusieurs bretelles la reliant aux échangeurs de Recy, Saint-Martin et du Mont-Héry. Un chantier estimé à 1,18 million d'euros, intégralement financé par l'Etat. Les travaux s'opéreront en trois étapes : les bretelles 1 et 2 de l'échangeur de Recy (jusqu'au 2 mai), les bretelles 1 des échangeurs du Mont-Héry et de Saint-Martin (du 3 au 9 mai) puis les bretelles 3 et 4 de l'échangeur de Recy (du 10 au 12 mai). La circulation sera ponctuellement coupée ou aménagée en double sens et des déviations permettront aux usagers de retrouver leur route, notamment via les échangeurs de Suippes, La Veuve et Moulin-Picot. Compter entre cinq et dix minutes de trajet supplémentaires, selon le détour à réaliser et la densité du trafic. Infos : dir.est.developpement-durable.gouv.fr.
Châlons dans le guide Michelin des cités remarquables
Depuis la mi-avril, Michelin et l'association Sites et cités remarquables de France commercialisent deux tomes d'un nouveau guide vert pour valoriser les pépites touristiques de l'Hexagone dans un contexte de crise inédit. Labellisée « Ville d'art et d'histoire », Châlons y est ainsi référencée parmi près de 300 destinations. A retrouver en librairie et sur internet. Infos : sites-cites.fr.
Travaux Transformation de la gare, acte II
La requalification de la gare de Châlons entre dans sa deuxième phase : l'aménagement du parvis, qui intégrera à terme tous les modes de déplacement et fera la part belle aux végétaux. Ce chantier évalué à 4 millions d'euros débutera en mai.

C'est un projet lancé en 2015 qui aurait dû se terminer deux ans plus tard. Mais les négociations préalables et les difficultés rencontrées en chemin, notamment sur un éventuel bâtiment commercial prévu dans le prolongement de la gare, ont retardé le chantier. Sa livraison est désormais espérée en 2022. Après l'aménagement d'un parking de 412 places et la reprise des rues Robert-Galley et de Fagnières, le parvis de la gare subira un lifting bien mérité chiffré à 3,6 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 400 000 euros d'études. Avec la volonté d'en faire, à terme, un pôle d'échanges multimodal. « Ce secteur est une porte d'entrée sur notre territoire, mais il n'est pas particulièrement glorieux pour l'instant, a reconnu le maire de Châlons, Benoist Apparu, lors d'une session live sur Facebook. L'idée, c'est que tous les modes de déplacement s'y retrouvent, qu'on soit à pied, à vélo, en voiture, en bus ou en taxi. » Le tout dans un cadre verdoyant et accueillant, histoire de séduire les potentiels porteurs de projets qui
Piétons, voitures, bus, taxis et vélos cohabiteront sur la gare multimodale rénovée, à l'horizon 2022. © Omada Architectes
pourraient investir dans le quartier. Une fois revisitée, la gare se dotera d'une grande esplanade piétonne, d'un ruban planté et de plusieurs jardins « trapèze », ainsi que d'un quai central de 16 emplacements pour les bus. Un nouveau sens de circulation dédié aux automobilistes et aux cyclistes s'articulera autour du complexe, tandis que les bus emprunteront un cheminement intérieur. « La surface végétalisée sera multipliée par trois et nous prévoyons plusieurs zones pour gérer au mieux les eaux pluviales, détaille Christophe Guillemot, l'adjoint au maire en charge de l'urbanisme. On veille aussi à préserver la biodiversité en protégeant les lézards de muraille, les chauvessouris et les moineaux déjà sur place. » Six étapes s'opéreront d'ici le printemps prochain, comprenant les aménagements des parcelles appartenant à la SNCF, de la rue des Brasseries, du parvis actuel et des espaces verts, ainsi que l'installation de la vidéoprotection, le raccordement de la rue Galley et la signalisation. Et si la rue des Brasseries fera l'objet d'une déviation par le rondpoint Nelson-Mandela, l'avenue de la gare restera accessible, tout comme les commerces et le parking. Ces informations seront consultables en temps réel sur le site de la ville et les panneaux de chantier indiqueront les itinéraires conseillés en fonction de l'avancée des travaux.
Sonia Legendre Cherche projets pour les cellules vides de la gare
La directrice territoriale Grand Est de SNCF Gares & connexions, Béatrice Leloup, a annoncé la rénovation de la façade du bâtiment de la gare l'an prochain. Autre bonne nouvelle : la rénovation des toilettes, programmée cette année. « Nous souhaitons aussi valoriser les espaces vacants à l'intérieur de la gare et dans le bâtiment dit « de l'Horloge ». L'appel à projets « 1001 gares » propose d'accompagner les porteurs avec des conditions économiques très intéressantes. Il peut s'agir d'activités associatives, de commerces de proximité, de coworking, etc. » Environ 700 m2 cherchent preneurs.
COMMUNIQUÉ
Certains voudraient tout interdire. D’autres apportent des solutions.
LE BIOFIOUL, L’éNERGIE DES TERRITOIRES POUR VOTRE CHAUFFAGE
Vous êtes chauff é au fi oul domestique et vous entendez dire que cette énergie serait bientôt interdite. Que les 10 millions de Français aujourd’hui chauff és au fi oul devraient changer d’énergie dès 2022, quoi qu’il leur en coûte. La réalité du projet de décret gouvernemental est heureusement bien diff érente : tant que durera votre chaudière actuelle, vous pourrez continuer à l’entretenir, continuer à la faire réparer si besoin, et continuer à utiliser le même fi oul qu’aujourd’hui. Parallèlement, les professionnels développent votre énergie de chauff age de demain : LE BIOFIOUL, UN BIOCOMBUSTIBLE À BASE DE COLZA PRODUIT PAR NOS AGRICULTEURS EN FRANCE.
• • Le biofi oul F30 alimentera toutes les chaudières neuves installées à partir de 2022. Vous pourrez, si vous le souhaitez, utiliser ce biofi oul F30 dans votre chaudière actuelle* .
* En adaptant le brûleur, selon certaines conditions techniques en fonction de votre matériel.
Toutes les informations sur www.biofi oul.info
Patrimoine Le jardin du musée d'Épernay est ouvert

Une partie de l'espace gazonné rappelle un amphithéâtre et pourra servir à accueillir des concerts. © l'Hebdo du Vendredi
Alors que le musée d'Épernay attend son heure, son jardin est désormais ouvert et librement accessible en journée, à l'image de son proche voisin, le parc de la mairie.

Avec les belles journées de printemps, nous avons décidé que le moment était venu d'ouvrir les grilles du château Perrier, afin de laisser les Sparnaciens profiter du jardin, qui lui aussi a été entièrement réhabilité, grâce au mécénat de la maison de champagne Pol Roger », a expliqué Franck Leroy, maire d'Épernay, lors de la visite du site organisée mercredi, en fin d'aprèsmidi. Véritable écrin du château Perrier, ce jardin est donc désormais ouvert, depuis ce jeudi 22 avril, tous les jours, de 9 h à 18 h 30, en raison du couvre-feu, sur le modèle du parc de la mairie. Et quand le musée pourra enfin accueillir du public, il ne sera d'ailleurs pas nécessaire d'être muni d'un billet. Possédant deux accès, l'un côté avenue de Champagne


Le jardin est de type anglais, avec des plates‐bandes végétalisées et un gazon coupé au cordeau. © l'Hebdo du Vendredi
Deux constructions ornementales offrent des vues insolites grâce à leurs miroirs. © l'Hebdo du Vendredi
et l'autre côté rue de Reims, via le parking des Arts, ce nouvel espace vert offre un nouvel itinéraire aux piétons amoureux de balades citadines. Le jardin est de type anglais, c'est-à-dire caractérisé par des plates-bandes débordant de végétation, et un gazon toujours coupé au cordeau. Posé à l'arrière du monument, il se caractérise par un large espace central enherbé ponctué d'un plan d'eau, le tout entouré d'allées arborées. Deux constructions ornementales riches en miroirs, conçues par l'atelier paysager Jours, apportent à ce bel ensemble un peu sage une jolie touche de modernité. Autre spécificité du site, au pied du château, une partie de l'espace gazonné rappelle un amphithéâtre. Pas un effet de style, car comme l'a rappelé Franck Leroy, « le lieu doit aussi servir à accueillir des événements publics tels que les concerts d'été ou des soirées privées pour les mécènes ». À noter qu'à l'origine de sa création, au milieu du XIXe siècle, ce jardin s'étirait jusqu'à la ligne de chemin de fer. « Il était deux fois plus grand, indique Laure Ménétrier, directrice du musée, mais après la Seconde Guerre mondiale, la ville a décidé d'utiliser la partie la plus proche de la voie ferrée pour y construire des logements sociaux. » Ces habitations sont toujours debout et occupées, avec désormais pour certaines une vue imprenable sur le musée et son jardin nouvellement réhabilités.

Julien Debant
Champagne Un nouveau site œnotouristique au Mesnil-sur-Oger
Au Mesnil-sur-Oger, haut lieu de la côte des Blancs, le Clos Saint-Vincent va ouvrir ses portes aux visiteurs le 25 juin. Ce site, ouvert à tous, proposera une découverte ludique du vignoble champenois à travers un jardin des arômes des différents cépages champenois, mais aussi un espace de convivialité agrémenté d’une grande table de pique-nique pour 32 personnes, de mange-debout, de points de vue et d’espaces enherbés. Les travaux ont débuté en décembre dernier pour ce projet imaginé par la commune, l’agglomération d’Épernay et la Confrérie Saint-Vincent, une association de plus 500 adhérents constituée de vignerons,