Dossier Thématique - L'importance du lobbying et de la stratégie internationale d'Annecy 2018

Dossier Thématique L'importance du lobbying et de la stratégie internationale d'Annecy 2018

Réalisé par Kévin BERNARDI Etudiant en Master II – Droit Public à l'Université de Perpignan-Via Domitia 06 Mars 2011

La Commission d'Evaluation du Comité International Olympique (CIO) a terminé ses visites de terrain dans les trois Villes Candidates à l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver 2018.

La Commission emmenée par la Suédoise Gunilla Lindberg a examiné le dossier technique d'Annecy en se rendant sur place du 09 au 12 Février dernier.

Alors que la candidature française avait souffert de critiques lors de sa sélection le 22 Juin 2010 (éclatement des sites, transports...), elle semble aujourd'hui être revenue pleinement dans la course avec un concept centré autour de deux pôles présentant une compacité optimale (33 kilomètres) : Annecy et Chamonix-Mont-Blanc avec chacun des épreuves de glace et de neige.

En outre, et pour la première fois de l'Histoire, les épreuves paralympiques pourraient être regroupées au cœur d'un pôle unique, à savoir celui d'Annecy.

1) Que retenir de la visite de la Commission d'Evaluation à Annecy ?

A la fin de sa visite, la Commission d'Evaluation a tenu à saluer « le très fort engagement des athlètes et l'énergie qu'ils ont déployés à faire venir les Jeux à Annecy ».

Gunilla Lindberg et les membres de la Commission ont « beaucoup apprécié de passer du temps dans cette belle ville au bord du lac, situé dans une région où le sport d'hiver est si populaire, et de rencontrer tant d'athlètes olympiques et paralympiques qui ont joué un rôle aussi important dans la campagne de candidature ». La Présidente de la Commission a aussi apprécié le « très fort soutien du Gouvernement » estimant que la candidature française « bénéficierait grandement de cette implication » du Président de la République et de nombreux Ministres (Sports, Économie, Tourisme...).

En outre, Gunilla Lindberg a été « particulièrement impressionné par le fort engagement du Comité de Candidature. [Les membres de la Commission ont] également apprécié le soutien du CNOSF, des membres du CIO pour la France, des Fédérations Nationales et des Champions français investis dans la candidature ».

Bien sûr, la Commission d'Evaluation ne peut pas se prononcer de manière explicite sur telle ou telle candidature mais elle a tenu à souligner les progrès réalisés par « Annecy 2018 » depuis le 22 Juin 2010 et depuis les nombreuses péripéties enregistrées jusqu'en Janvier 2011 (démission d'Edgar Grospiron en Décembre...).

A l'issue de la visite de la Commission d'Evaluation à Munich (1er au 04 Mars), Gunilla Lindberg a estimé que les trois Villes (Annecy, Munich et PyeongChang) avaient la capacité d'organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2018.

Le Rapport d'Evaluation de la Commission sera publié le 10 Mai prochain, avant une réunion des Villes Candidates devant les membres du CIO, les 18 et 19 Mai à Lausanne (Suisse).

Réponse finale, le 06 Juillet à Durban (Afrique du Sud).

2) La stratégie internationale d'Annecy 2018 passe par l'engagement des deux membres français du CIO : Guy Drut et JeanClaude Killy Il faut être réaliste : aucune candidature française ne peut aboutir et même être prise au sérieux par le CIO si elle ne bénéficie pas du soutien plein et entier de Guy Drut et Jean-Claude Killy.

Guy Drut, Champion Olympique du 110 mètres haies en 1976 et Jean-Claude Killy, triple Champion Olympique en 1968 (Descente, Géant, Slalom) sont les deux membres français au sein du Comité International Olympique, respectivement depuis 1996 et 1995.

Ils portent à eux deux la voix de la France dans les instances olympiques et défendent les candidatures hexagonales.

Guy Drut a été Président de la Commission des Relations Internationales du CIO (2002-2005). Il a occupé des postes au sein des Commissions « Sport pour tous » (19982001) et « Congrès 2009 » (2007-2009). L'ancien athlètes fut, aux côtés de Nawal El Moutawakel, membre de la Commission d'Evaluation des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été 2016 (attribués à Rio de Janeiro).

Condamné en Octobre 2005 dans le cadre du procès des Marchés Publics d'Ile-de-France à 15 mois d'emprisonnement avec sursis et à 50 000 euros d'amende, Guy Drut fut suspendu de ses fonctions au CIO du 09 Décembre 2005 au 31 Mai 2006. Il fut par la suite amnistié par le Président de la République Jacques Chirac rendant possible une réintégration au sein du CIO. Aujourd'hui, Guy Drut est membre de la Commission de Coordination des IIe Jeux Olympiques de la Jeunesse d'été de Nanjing (2014). Dans le cadre des Jeux 2018, Guy Drut préside depuis le début de l'année, un bureau international chargé de promouvoir la candidature d'Annecy lors des grands rendez-vous sportifs internationaux.

Jean-Claude Killy a quant à lui également occupé plusieurs fonctions au sein du CIO. Il fut ainsi membre de la Commission de Coordination des JO de Nagano 1998, VicePrésident de la Commission de Coordination des JO de Salt Lake City 2002 et Président de cette même Commission pour les JO de Turin 2006. Jean-Claude Killy fut en outre membre de la Commission « Sport et Environnement » (1996) et « CIO 2000 » chargée de la mise en place des réformes de l'institution olympique.

Actuellement, Jean-Claude Killy occupe le poste de Président de la Commission de Coordination des Jeux Olympiques de Sotchi 2014 et est membre de la Commission « Finances » depuis 1998.

Jean-Claude Killy a acquis son statut de « sage » en étant l'un des artisans de la victoire olympique d'Albertville en 1992 ainsi que de Val d'Isère pour les Championnats du Monde de Ski Alpin 2009. Le « Journal du Dimanche » rapportait récemment qu'en 2007, « il s’était déplacé à Miami pour défendre la candidature de Val d’Isère aux Championnats du Monde de Ski. Surpris par sa présence, les dix-sept votants s’étaient spontanément levés lors de son arrivée. Val d’Isère avait remporté la mise. Lorsqu’il porte une

candidature, l’ancien Champion garantit des voix par sa seule présence. Les membres du CIO sont ses collègues de travail, des amis pour certains. Précieux, pour atteindre les 30 voix généralement nécessaires pour accéder au second tour ».

Le site internet de RMC reprenait le 12 Février dernier, une autre anecdote concernant Jean-Claude Killy sur la victoire d'Albertville en 1986 : « Je suis resté devant l'ascenseur de 17h à 2h15 du matin […] Et j'ai salué tous les officiels qui passaient, repassaient...

Une poignée de main... Une autre... Il fallait qu'ils aient, juste avant d'aller dormir, mon visage dans leurs yeux pour qu'ils se souviennent de moi. Et à 2h15, je m'en souviens encore, c'est Joao (Havelange, président brésilien de la FIFA à l'époque et membre influent du CIO) qui en regagnant sa chambre, via donc l'ascenseur, me glisse : 'Jean-Claude, tout se passera bien'. J'ai pu gagner ma chambre plus tranquille et serein, car je savais que la phrase n'était pas sorti de la bouche de n'importe qui au CIO. Le sommeil a été léger ».

Ces deux anecdotes témoignent de l'importance du lobbying exercé par les membres olympiens d'un pays candidat à l'organisation des Jeux auprès des autres membres de l'instance olympique.

3) De l'importance du lobbying dans une candidature sportive...

Le lobbying olympique, souvent critiqué pour son opacité et son manque d'encadrement (Salt Lake City 2002, Londres 2012...), permet souvent à des candidatures à la traîne, de se refaire une santé, et de l'emporter sur le fil.

Ainsi, Londres, n'était pas la favorite pour les JO 2012. En plaçant finalement l'ancien Champion Olympique d'Athlétisme Sebastian Coe à sa tête, la candidature britannique a pu revenir progressivement dans la course en se repositionnant juste derrière la candidature de Paris, alors grandissime favorite.

Le 12 Mars 2004, le Rapport d'Evaluation des Villes Requérantes avait placé Paris en tête (avec une note globale d'environ 8/10), devant Madrid et Londres, seulement troisième. New York et Moscou furent les deux dernières villes qualifiées. Ce jour là, les Villes de Leipzig (Allemagne), Rio de Janeiro (Brésil), Istanbul (Turquie) et La Havane (Cuba) n'ont pas franchi le seuil qualificatif pour prendre le statut de Villes Candidates.

En Juin 2005, le Rapport technique de la Commission d'Evaluation des Jeux 2012 avait fait une distinction minime entre Paris et Londres, pointant seulement le coût de l'effort nécessaire en matière de transports pour la capitale britannique.

A ce moment là, à un mois de la désignation, tout semblait sourire à la France : « Le dossier de candidature [de Paris] et les informations fournies à la Commission durant sa visite sont d'une très grande qualité technique et témoignent d'une intégration approfondie, par les principales organisations associées à la préparation de la candidature, de tous les facteurs entrant en ligne de compte dans la planification des Jeux ». Une appréciation qui ne laissait aucun doute quant à la qualité technique du dossier français face à ses concurrents.

Preuve de ce hasard qui peut intervenir dans la désignation d'une ville, l'exemple de Lillehammer 1994 est également intéressant. Le 12 Janvier dernier, Gilbert Felli, l'un des pontes du CIO, rappelait qu'en 1988, les Suédois avec la Ville d'Are sont « grandissimes favoris. Juan Antonio Samaranch demande au Roi de Suède de s'assoir en face de lui pour la proclamation des résultats. Il ouvre l'enveloppe et, stupéfait, ne peut même pas lire correctement le nom inscrit dessus : Lillehammer. Les Norvégiens avaient été à la traîne pendant toute la candidature. Ils ont livré des Jeux d'hiver parmi les plus mémorables de l'Histoire ».

De ce fait, l'implication de tous les acteurs d'une candidature olympique est primordiale. Les sportifs bien sûr, qui gardent des liens importants avec des sportifs en activité ou à la retraite - et souvent bien placé dans les instances nationales ou internationales - mais aussi les politiques et les entrepreneurs.

En 2005, le rôle du Premier Ministre Tony Blair fut sans doute déterminant dans les derniers jours de campagne pour les JO 2012, lorsqu'il a notamment invité, avec Sebastian Coe, des membres du CIO dans sa chambre d'hôtel. Le résultat final, nous le connaissons : Londres l'emporta face à Paris par seulement quatre voix d'avance (54 à 50), soit l'un des résultats les plus serrés de l'Histoire de l'Olympisme. De même, la victoire de Rio fut en partie acquise grâce au soutien sans faille du Président Luiz Ignacio Lula Da Silva qui n'hésita pas à faire une promotion intensive des atouts de « sa » candidature, lors de ses déplacements internationaux. A l'inverse, le soutien tardif de Barack Obama fut sans doute l'une des causes de l'échec cuisant de Chicago, donnée favorite par certains et qui fut pourtant éliminée dès le premier tour. La position du Président américain fut peut être alors perçue comme opportuniste aux yeux de certains membres du CIO, Barack Obama n'étant pas au mieux dans les sondages et rencontrant des difficultés tant sur le plan national qu'international.

De ce fait, l'implication du monde politique ne doit pas être trop importante au risque de donner l'impression que les hommes politiques cherchent, par l'intermédiaire d'une candidature olympique, de quelconques retombées électorales, une victoire pouvant avoir pour effet indirect un rebond dans les sondages, situation idéale à quelques mois ou semaines d'une élection à risque...

A l'inverse, l'implication des athlètes d'une Nation est toujours la bienvenue. A cet effet, « Annecy 2018 » mobilise autant que possible des sportifs en activité ou jeunes retraités pour promouvoir ses atouts. Elle le fit à Garmisch-Partenkirchen après la victoire de Jean-Baptiste Grange ou encore lors des Mondiaux de Ski Nordique d'Oslo avec aussi la présence de Charles Beigbeder, patron de la Candidature et Michel Barnier, l'un des artisans de la réussite organisationnelle des Jeux d'Albertville en 1992 et actuel membre de la Commission Européenne, bien que ce dernier soit contraint à une certaine neutralité du fait de la présence dans la course olympique d'une autre ville européenne (Munich).

En outre, une candidature ne doit pas laisser penser que les jeux sont faits, en se montrant sûre d'elle. En 2005, les experts olympiques avaient par exemple pointé l'arrogance de la candidature française illustrée notamment par la diffusion, lors de la présentation finale, d'un film de promotion réalisé par Luc Besson pour un coût de 5 millions d'euros. L'actrice française Catherine Deneuve était l'une des stars de ce court métrage alors que les véritables « stars » auraient dû être les sportifs, placés en seconde ligne derrière les hommes politiques et les grands industriels hexagonaux (Lagardère...), même lors de l'annonce de la Ville Hôte par le Président du CIO Jacques Rogge.

Pour la candidature d'Annecy, les promoteurs ont choisi une stratégie fondamentalement différente, à savoir celle de la modestie avec la mise en avant du cadre de vie, des paysages somptueux des Alpes françaises et des spécialités culinaires haut-savoyarde à l'heure où la gastronomie et l'art de se restaurer à la française ont été reconnu par l'UNESCO au titre du Patrimoine de l'Humanité.

Le slogan français illustre ainsi cette modestie retrouvée : « La neige, la glace et vous ».

Les sportifs sont au coeur de la candidature et ont notamment été en première ligne lors de la visite de la Commission d'Evaluation avec la présentation des sites olympiques et paralympiques par des athlètes tricolores (Antoine Dénériaz pour la piste de Descente...).

Enfin, aucune candidature ne peut être couronnée de succès si elle n'est pas portée par des experts de l'olympisme et de la communication. C'est à cet égard qu'Annecy a récemment décidé de recruter trois pointures, artisans des victoires de Vancouver 2010, Londres 2012, Sotchi 2014 ou encore Rio 2016. Concernant la communication, il est sûr que dès le lendemain de la désignation de la Ville Hôte des Jeux d'hiver 2018, les analystes tenteront d'évaluer l'impact des médias et des réseaux sociaux dans la course olympique. « Facebook » et « Twitter » sont aujourd'hui devenus des plates-formes incontournables pour la promotion d'un événement de grande envergure. A titre d'exemple, « Annecy 2018 » devance très largement ses concurrentes sur la toile avec pas moins de 134 572 « fans » sur Facebook contre seulement 11 668 pour Munich et 8 193 pour PyeongChang. Dorénavant, la mesure de la ferveur populaire ne passe plus uniquement par les sondages mais aussi par les réseaux sociaux !

4) Le budget de candidature : atout ou faiblesse ?

Dotée d'un budget bien inférieur à ses concurrentes, la candidature d'Annecy ne se bat pas avec les mêmes armes et ce, depuis le début de la phase de candidature.

Dès l'élaboration du dossier de candidature, un « Club 2018 » a été instauré afin de regrouper les différents soutiens économiques et industriels d'Annecy. De 18 millions d'euros, le budget est passé à 21 millions sous l'impulsion de Charles Beigbeder, nouveau chef de la candidature française, ancien PDG de « POWEO » et candidat à la Présidence du MEDEF en 2005. De ses expériences passées, il a tissé un réseau non négligeable parmi les chefs d'entreprises et notamment ceux du CAC 40, susceptibles d'apporter une aide financière bienvenue pour la candidature.

Quant à savoir si le budget français est un atout ou une faiblesse, nul ne peut vraiment le dire. Toutefois, un budget permettant une certaine marge de manœuvre est souhaitable. Dans les prochaines semaines, de nouveaux partenaires rejoindront les

rangs tricolores.

En revanche, la bonne santé de l'économie d'un pays candidat est un atout indéniable car elle peut constituer une garantie notamment pour l'enchaînement des travaux dans les temps impartis et la bonne tenue des Jeux. De ce fait, la croissance économique Sud-Coréenne et le marché asiatique florissant pourraient être des facteurs déterminant pour convaincre les membres votants du CIO de choisir PyeongChang le 06 Juillet prochain.

5) La règle tacite de l'alternance des continents où la victoire annoncée de PyeongChang...

Un même continent n'a jamais, dans l'Histoire olympique, accueilli les JO deux fois d'affilé. Cette règle n'est toutefois pas écrite et les membres votant du CIO ne sont pas tenus de respecter l'alternance continentale.

Depuis le début de la phase de candidature pour les Jeux 2018, les médias annoncent la victoire déjà acquise de PyeongChang, sur l'unique base de cette règle tacite, sans prendre en considération le dossier technique des autres Villes.

Rarement une phase de candidature ne se sera déroulée avec aussi peu de concurrents : seules trois Villes ont fait part de leur souhait d'accueillir le troisième événement sportif planétaire, ce qui rend le choix simple pour les membres du CIO : accorder les Jeux à une ville européenne (Annecy ou Munich) où bien octroyer l'évènement à une ville asiatique (PyeongChang).

Mais avant même le choix de la Ville Organisatrice pour 2018, certains tablent déjà sur une candidature chinoise pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver...

2026 ! Une candidature qui serait rendue possible par une victoire américaine pour 2022 (Québec par exemple). Ces spéculations ne tiennent pour l'heure que du fantasme et ne présagent en rien le résultat final pour les prochaines olympiades.

6) La nécessaire prise en compte de la situation géopolitique : vers un troisième échec pour la Corée du Sud ?

Lors de l'audition des auteurs de « PyeongChang 2018 », les membres de la Commission d'Evaluation du CIO n'ont sans doute pas écarté le sujet du conflit avec la Corée du Nord et le risque géopolitique pour la région, bien qu'ils aient refusé de répondre aux questions des journalistes sur cette question, lançant simplement que ce conflit réel existe bel et bien et se poursuit depuis plusieurs décennies.

Perrine Pelen, membre du Comité de Candidature d'Annecy 2018 résume bien la situation. Selon elle, « il y a des facteurs internes qu'on est susceptibles de contrôler, c'est-à-dire le dossier […]. Après, il y a des facteurs externes importants qui sont géopolitiques et internationaux, qui peuvent intervenir et favoriser l'un ou l'autre ».

L'idée d'organiser les Jeux Olympiques dans un pays à risque de manière plus ou moins grande, peut refroidir certains « Olympiens ». Le nombre de voix ainsi perdu peut coûter

cher lors du vote final. Ce fut sans doute le cas pour Madrid, lorsqu'en Février 2005, l'ETA organisa un attentat près de l'aéroport international de la capital espagnole. Ce fut sans doute aussi le cas pour le dossier moscovite avec le risque d'attentat tchétchène en Russie.

Malgré tout, le risque zéro n'existe pas en matière de sécurité. Les exemples de Munich en 1972 et d'Atlanta en 1996 illustrent le fait que les Jeux Olympiques et Paralympiques demeurent des vitrines médiatiques pour les terroristes. Ainsi, le lendemain de la désignation de Londres pour l'organisation des Jeux 2012, quatre explosions ont frappé les transports publics de la capitale britannique alors placée sous la lumière des projecteurs, faisant 56 morts et plusieurs centaines de blessés.

A quatre mois jour pour jour de la désignation par le Comité International Olympiques de la XXIIIe Ville organisatrice des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver et après la visite de la Commission d'Evaluation, force est de constater que rien n'est fait et que chacune des Villes Candidates, avec ses atouts et ses faiblesses, est en mesure de l'emporter.

D'ici là, le Rapport d'Evaluation, précieux document aux yeux des Villes Candidates, sera rendu public le 10 Mai prochain. Il donnera un premier indicateur quant à la capacité des trois Villes Candidates de gagner la bataille finale de Durban mais n'engagera en rien les membres du CIO. En quatre mois, plusieurs rendez-vous auront lieu en présence de membres votants (Londres, Lausanne...). Les promoteurs des candidatures devront à ce moment là tout mettre en œuvre - dans le respect de l'éthique et de la morale toutefois - pour obtenir l'adhésion d'un maximum d'Olympiens susceptibles de garantir la victoire de telle ou telle ville, le 06 Juillet 2011 en Afrique du Sud.