Journal de l'assurance — Édition de juin 2020

10,00 $

Vol. 28 No. 05

Juin 2020

L’industrie de l’assurance face à la COVID-19

Assurance collective Traitement des douleurs chroniques : espoir en vue

Pour suivre l’actualité sur la COVID-19, rendez-vous au : portail-assurance.ca

Assurance de personnes La pandémie accélère le virage numérique des conseillers Assurance de dommages Risques spéciaux : les grossistes en mode reprise

Protection Crime PROTECTION ÉTENDUE, QUIÉTUDE ACCRUE Pour vos clients en assurance des entreprises qui recherchent une protection étendue et une quiétude accrue à l’heure où les menaces internes et externes sont de plus en nombreuses, Intact Assurance a créé la protection Crime. Avec elle, ils peuvent : •

opter pour un seul produit d’assurance proposant une protection étendue et sur mesure;

•

choisir parmi deux niveaux de montants de couverture celui qui correspond le mieux aux besoins de leur entreprise;

•

profiter d’une garantie optionnelle contre la fraude liée à l’ingénierie sociale.

S’intégrant facilement au contrat d’assurance biens ou responsabilité civile de vos clients, la protection Crime leur permet d’envisager l’avenir de leur entreprise avec confiance.

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Certaines conditions, limitations et exclusions s’appliquent à toutes nos offres. Veuillez consulter le Portail courtier pour plus de détails. Ces offres peuvent être modifiées sans préavis. L’information contenue dans cette publicité vous est fournie à titre informatif uniquement. Le contrat d’assurance prévaut en tout temps; veuillez le consulter pour un exposé complet des protections et exclusions. Le logo BIP est une marque déposée de l’Association des courtiers d’assurances du Canada (ACAC), utilisée avec l’autorisation de celle-ci. © Intact Compagnie d’assurance, 2020. Tous droits réservés.

MESSAGE SPÉCIAL DE L'ÉDITEUR

Le Comparateur, un nouvel outil d’analyse pour les conseillers

L

es Éditions du Journal de l’assurance viennent de lancer un nouvel outil d’analyse qui permet aux conseillers en sécurité financière de mieux exercer leur rôle conseil auprès de leurs clients.

Grâce à cet outil appelé Le Comparateur, les conseillers peuvent se procurer des tableaux qui comparent les produits d’assurance de personnes en vente sur le marché canadien. Ils peuvent ensuite partager ces tableaux avec leurs clients afin de mieux les conseiller et de rapidement déterminer le produit qui convient le mieux à leurs besoins.

Un conseiller peut aussi obtenir un spécimen en cliquant sur « Téléchargez un exemple » avant de s’abonner afin de mieux évaluer le document de présentation qu’il pourra envoyer à ses clients.

Le tableau comparatif commandé par un conseiller inclut le nom du client, celui du conseiller ainsi que la date de sa création, ce qui en fait un excellent outil de conformité.

Le Comparateur est un sous-produit d’AssuranceINTEL, un centre de vigie de marché conçu par Les Éditions du Journal de l’assurance. Ce service de veille concurrentielle cumule de l’information sur plus de 400 produits d’assurance de personnes. Il permet aux sociétés d’assurance de comparer leurs produits avec ceux de leurs concurrents.

Le Comparateur a été conçu spécifiquement pour soutenir les conseillers lors de leurs recommandations

13 CATÉGORIES DE PRODUITS RÉPERTORIÉS

auprès des clients. L’information incluse dans Le Comparateur est allégée et simple, ce qui rend les détails de chaque produit facile à comprendre pour les consommateurs. Il s’agit donc d’un outil très utile pour permettre aux conseillers d’amorcer des conversations de ventes et de faire rapidement des recommandations.

Pour les clients, les tableaux deviennent de précieux documents pour les aider à prendre une décision d’achat. Si un consommateur démontre de l’intérêt pour un produit spécifique, les conseillers peuvent ensuite se tourner vers leur agent général afin d’obtenir les documents officiels des assureurs.

Le Comparateur est maintenant disponible par abonnement sur le Portail de l’assurance, un produit des Éditions du Journal de l’assurance.

Le Comparateur peut générer des tableaux sur 13 catégories de produits d’assurance de personnes.

Cela couvre les maladies graves, l’assurance invalidité garantie et non-garantie, les soins de longue durée, les polices temporaire 10 ans, 20 ans, 100 ans, la vie universelle avec ou sans participation, l’assurance crédit, ainsi que des produits d’investissement comme avec garantie de retrait, rentes immédiates et fonds distincts. On y trouve aussi un tableau comparatif de produits d’assurance en maladies graves dans les régimes collectifs.

Nos éditions numériques gratuites… une dernière fois !

C

ompte tenu du contexte de pandémie lié à la COVID-19, nous avons décidé aux Éditions du Journal de l’assurance d’offrir gratuitement nos éditions de juin 2020 en mode numérique. Disponibles sur une plateforme facile d’accès, ces éditions seront également imprimées étant donné la reprise des activités de notre imprimeur. Cela s’applique au Journal de l’assurance ainsi qu’à Insurance Journal. Nos éditions d’avril dernier sont également disponibles en mode numérique.

Les commentaires reçus ont été positifs, plusieurs d’entre vous nous avez signalé un intérêt pour lire votre abonnement en mode numérique. Dorénavant, nos éditions seront donc publiées sous forme imprimée et numérique. Nos éditions numériques seront toutefois gratuites uniquement en juin, comme elles l’ont été en avril dernier.

Les abonnés au niveau PRO du Portail de l’assurance pourront recevoir leur abonnement en mode numérique ou imprimé selon leur choix.

Encore une fois, les articles de la version numérique sont enrichis de liens qui vous amènent vers des contenus connexes publiés sur notre Portail de l’assurance, vous permettant d’obtenir une vision élargie instantanément : un avantage que l’imprimé ne permet pas.

Faites-en profiter vos réseaux, partagez le lien !

Pour recevoir nos éditions des prochains mois, je vous invite à vous abonner dès maintenant !

Et, bien sûr, faites-nous part de vos commentaires !

Bonne lecture,

10,00 $

Vol. 28 No. 05

Juin 2020

L’industrie de l’assurance face à la COVID-19

Assurance collective Traitement des douleurs chroniques : espoir en vue Vol automobile La pandémie accélère le virage numérique des conseillers Assurance de dommages Risques spéciaux : les grossistes en mode reprise

Risques spéciaux : les grossistes en mode reprise Assurance de dommages La pandémie accélère le virage numérique des conseillers Vol automobile

Serge Therrien Président et éditeur Les Éditions du Journal de l'assurance

Traitement des douleurs chroniques : espoir en vue Assurance collective

JUIN 2020

à la COVID-19 l’assurance face L’industrie de

JOURNAL DE L’ASSURANCE 3

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Juin 2020

Lorsque ce boulon se détachera de la tondeuse à gazon, la lame sera propulsée à travers la fenêtre du salon et fera éclater le téléviseur.

La vie est faite d’imprévus. Il faut donc être prêt à toute éventualité. L’êtes-vous?

Les connaissances et l’expertise que vous acquerrez en obtenant le titre de Professionnel d’assurance agréé (PAA) vous permettront de mieux servir vos clients. Joignez-vous aux diplômés PAA au Canada qui se sont donné pour objectif d’offrir un service de haute qualité, en adhérant à un code strict en matière de professionnalisme. institutdassurance.ca/paa

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SANTÉ

15

Traitement des douleurs chroniques : espoir en vue !

ASSURANCE DE DOMMAGES

ÉCONOMIE

18

Une nouvelle option thérapeutique C’est sur cette nouveauté que repose l’espoir d’un meilleur traitement.

26

29

42

34

37

48

10

32 /40

50

Diminution des primes en vue La croissance ne sera pas au rendez-vous pour les assureurs en 2020.

ASSURANCE DE PERSONNES

Une maladie sous-estimée Ce mal invisible est souvent sous-estimé par rapport à d’autres grands maux.

Un virage accéléré…

La COVID-19 a obligé les conseillers, mais aussi les assureurs, à passer au numérique.

Populariser une spécialité C’est le mandat que s’est donné Barbara Haynes en prenant la direction de l’assureur juridique ARAG.

La catastrophe la plus couteuse C’est ce que représentera la COVID-19 dans l’histoire de l’industrie.

… qui se poursuivra Les pratiques adoptées durant la pandémie demeureront, disent des agents généraux, dont Gino Savard.

La solidité financière des assureurs En ces temps de pandémie, découvrez les cotes de solidité financière des grands assureurs canadiens pour rassurer vos clients.

JUIN 2020

Les grossistes en mode reprise Les incidences de la COVID-19 sont diverses pour les grossistes, comme Johanne Pistagnesi.

Protéger les clients d’eux-mêmes L’économie comportementale peut aider les conseillers en ce sens.

Des répercussions mondiales Peu importe le pays, la COVID-19 influera sur la croissance des assureurs.

Jusqu’à quel point ?

JOURNAL DE L’ASSURANCE 5

Matière à réflexion... « La COVID-19 nous force à améliorer notre processus de vente. Pas seulement avec le client, mais avec l’arrière-guichet aussi. Dommage qu’il ait fallu une pandémie pour remettre en question les façons de faire du passé. » — Phil Marsillo Page 37

Les compagnies dont on parle...

A

G

Pension Acuity Partners

ACCAP 35

Groupe financier Horizons

AFL Assurances

Groupement Services Collectifs

34, 37

AGA Assurances Collectives April Canada

23 43, 45, 46

34 19, 21

R RBC Assurances

35

Régie de l’assurance maladie du Québec

20

I

10

iA Groupe financier

Aurrea Signature

37

IDC Worldsource Insurance Network 34, 37 Intact

7, 35 43, 46

Cira Services médicaux

15

Logiciels Deltek

28

M Manuvie

Courtier Unis

MICA services financiers

D

49

L

Coalition canadienne contre la douleur 15 29

4, 9 2, 28

IPC Securities Corp

Canada Vie CHES Solutions Spécialisées

21

Institut d'assurance du Canada

C

21, 35, 48, 49 34, 37

Moody’s Analytics

48

DAS Canada

10

MSA Research

41

DBRS Morningstar

26

Munich Re 28

Desjardins 21

O

E

Ordre des pharmaciens du Québec

18

Organisation mondiale de la santé

23

Empire Vie

21

F

P

Foneco 37

Pal Canada

Êtes-vous un PRO ?

Profitez d’une information exclusive et pertinente pour appuyer votre croissance et mieux conseiller vos clients !

Découvrez les détails en page 51 !

6 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

43, 46, 47

Humania 21

47

34, 37

43, 44, 47

Plan B Solutions d’assurance PPI

ARAG Canada

BridgeForce Financial Group

Pistagnesi Doyon

H

April France

B

48

27

34, 37

RSA 33 S Société de l’assurance automobile du Québec

20

SSQ Assurance

34

Synexcorp 34 U UV Assurance

35

V Val International

45

Vézina Assurance

46

W Woodgate Financial

49

UN GRAND MERCI À TO U S N O S CO N S E I L L E R S.

­

Vol. 28 No. 05 — Juin 2020 LES ÉDITIONS DU JOURNAL DE L’ASSURANCE : LA POLYVALENCE, NOTRE FORCE !

L’univers numérique

Les imprimés

Dans le cadre de sa transformation numérique, l’entreprise a créé le Portail de l’assurance, un guichet unique qui regroupera éventuellement tous ses services et produits d’information. Le Portail est doté de fonctions de personnalisation et de recherche par mots-clés. Véritable centre d’affaires en assurance, le Portail est un outil puissant pour la croissance des professionnels de l’industrie.

Le Journal de l’assurance et Insurance Journal procurent à leurs lecteurs des renseignements stratégiques pour les aider à faire croitre leurs affaires et leur entreprise.

Ils sont offerts par abonnement à l’échelle du Canada.

Accessible en ligne, AssuranceINTEL est un service de veille concurrentielle pour l’industrie canadienne de l’assurance de personnes. Constamment mis à jour, il présente les caractéristiques de plus de 470 produits d’assurance et de placement sous forme de tableaux comparatifs faciles à analyser. On peut aussi accéder à 3 000 documents marketing et à 350 propositions d’assurance. Divers types d’abonnement sont offerts pour les compagnies d’assurance, les banques, les agents généraux et les conseillers afin de rester à l’affut des tendances et nouveautés.

AssuranceINTEL Hebdo répertorie les nouveautés et les tendances dans l’industrie canadienne de l’assurance de personnes : lancements de produits, changements de taux, modifications de commissions, technologies et marketing. Il possède aussi un puissant outil de recherche par mots-clés.

[NOUVEAU] Lancé en mai 2020, Le Comparateur est un outil d’analyse aidant les conseillers à mieux exercer leur rôle conseil auprès de leurs clients. Cet outil numérique leur permet ainsi de générer des tableaux qui comparent les produits d’assurance de personnes en vente sur le marché canadien.

Président et éditeur Serge Therrien Rédacteur en chef Hubert Roy Directeur vie, fiscalité et investissement Alain Thériault Responsable du pôle web Aurélia Morvan Directeur, analyse et veille comparative, et d'AssuranceINTEL Ian Bolduc

Le Répertoire des fournisseurs en assurance de dommages donne la liste des produits et services offerts par quelque 1 000 fournisseurs en restauration aprèssinistre. On y trouve en plus un répertoire de milliers de risques non standards qui ne sont pas couverts par les assureurs traditionnels.

Directrice des évènements Julie Viau

Les évènements annuels

Directeur de la croissance numérique Philippe Le Roux

Le Canada Sales Congress rassemble à Toronto chaque année 1 200 participants, 20 conférenciers, ainsi que 65 exposants et commanditaires. mardi 15 septembre 2020 Acquis en mars 2020, le Congrès Collectif est un évènement niché faisant la promotion de l’assurance et de la santé collectives. jeudi 22 octobre 2020 Le Congrès de l’assurance de personnes réunit quelque 1 300 participants, auxquels s’ajoutent 30 conférenciers et plus de 65 exposants et commanditaires.

Directrice finance et ressources humaines Chantale Lussier Directrice de production Myriam Lauzon

Journalistes Alain Castonguay, Frédérique De Simone, Donna Glasgow, Charles Mathieu, Denis Méthot, Susan Yellin Graphiste Marjorie Poirier Coordonnatrice marketing et communications Maïté Trénou Adjointe administrative Nedjine Eugène Photographe Réjean Meloche

mardi 17 novembre 2020 La Journée de l’assurance de dommages accueille chaque printemps environ 1 100 participants, 30 conférenciers et 70 exposants et commanditaires. mardi 16 mars 2021

POUR NOUS JOINDRE Publicité - REP Communications inc.

Ghislaine Brunet, directrice des ventes 514 762-1667, poste 231 gbrunet@repcom.ca Lise Flamand, graphisme publicitaire 514 762-1667, poste 235 lflamand@repcom.ca Évènements Julie Viau julie.viau@journal-assurance.ca 514 289-9595, poste 246 Abonnement et changement d’adresse Nedjine Eugène abonnement@journal-assurance.ca 514 289-9595, poste 221

8 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Créée en 1992, les Éditions du Journal de l’assurance inc. est une entreprise privée, indépendante des Chambres d’assurance, de l’Autorité des marchés financiers et des compagnies d’assurance. Vous devez donc nous informer de tout changement d’adresse ou d’entreprise.

Le Journal de l’assurance est publié par Les Éditions du Journal de l’assurance inc. Toute reproduction totale ou partielle des textes et photographies n’est permise qu’avec l’autorisation de l’éditeur et doit être accompagnée de la mention : « Tiré du Journal de l’assurance ».

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada, ISSN 1198-4678.

Comptabilité Chantale Lussier chantale.lussier@journal-assurance.ca 514 289-9595, poste 233

Convention de la poste-publications no : 40011544

Administration Serge Therrien serge.therrien@journal-assurance.ca 514 289-9595, poste 224 Rédaction Hubert Roy hubert.roy@journal-assurance.ca 514 289-9595, poste 225

Abonnez-vous maintenant : portail-assurance.ca

Diplômés, on va célébrer ça, mais à distance !

La détermination, l’ardeur au travail et la réussite de nos 78 diplômés méritent d’être soulignés.

Il n’est pas possible de le faire en personne ce printemps, mais nous prévoyons organiser un gala de remise des diplômes spécial, en mode virtuel, au mois de septembre. Ce sera l’occasion de rendre honneur à nos étudiants de 2019 et d’annoncer les lauréats des prix provinciaux.

Surveillez votre courriel et les médias sociaux : de plus amples renseignements vous seront communiqués dans les mois à venir.

commandité par

Au Sommet

Rendre un produit indispensable aux yeux des Canadiens : la stratégie d’un assureur Comment rendre un produit d’assurance fort populaire en Europe tout aussi répandu au Canada ? Un assureur spécialisé en assurance frais juridiques croit que la pandémie l’aidera à rendre son produit indispensable aux yeux des Canadiens.

TEXTE : HUBERT ROY | ILLUSTRATION : MYRIAM LAUZON

L

comme étant essentiel », dit Mme Haynes, qui était a pandémie de COVID-19 a eu des incidences positives sur certaines entreprises, malgré accompagnée de Yuri Curumthaully, consultant au toute la gravité qui l’entoure. développement des affaires de l’entreprise, lors de C’est ce que vit l’assureur de frais juridiques l’entrevue virtuelle.

ARAG Canada. De plus en plus de Canadiens profitent de son service d’assistance téléphonique pour De semi-retraitée à PDG trouver réponse à leurs questions d’ordre juridique, a En quittant la fonction de PDG de DAS Canada en relaté Barbara Haynes, PDG de l’assureur, en entre2018, Mme Haynes croyait se diriger tranquillement vue virtuelle sur Microsoft Teams avec le Journal de vers la retraite. Elle offrait néanmoins ses services l’assurance. comme consultante aux entreLes gens sont inquiets de la suite prises intéressées. En septembre, des choses, notamment ceux qui ARAG lui a offert un mandat en ont perdu leur emploi, tempoconsultation. Puis, le poste de rairement ou non. Ils veulent PDG de l’entreprise s’est libéré, connaitre leurs droits, indique et on le lui a offert. Mme Haynes Mme Haynes. Pouvoir parler à l’a accepté, comptant l’occuper pour au moins les deux ou trois un avocat au téléphone peut donc C’est le volume de prochaines années. les rassurer, et c’est ce qu’offre la primes d’ARAG à travers La présence d’ARAG au Canaprotection d’assurance frais jurile monde, soit environ da est récente. L’assureur de frais diques, explique-t-elle.

2,75 milliards de dollars juridiques est arrivé au pays en Pour tenir compte de la situacanadiens (G$).

2016. Il a vu le jour en 1935, en tion, ARAG a donné accès gratuiAllemagne, et il est maintenant tement à une partie de ses services présent dans 19 pays. par l’intermédiaire d’un agent ARAG est autorisée à exercer conversationnel qui répond aux ses activités dans toutes les provinces canadiennes. questions des gens en ligne ou par messagerie texte.

Or, c’est au Québec et en Ontario qu’elle est la plus « La distribution numérique sera importante dans le présente. Elle considère même le Québec comme étant futur. Nous voulons bâtir notre stratégie à cet égard un marché mature. Pourquoi ? En raison de la prédoavec nos courtiers partenaires. Nous sommes passés minance du code de procédures civiles au Québec, à du stade où nous offrions un produit que les gens troul’image de plusieurs territoires européens où ARAG vaient intéressant, à un bon produit. Nous sommes sur commercialise ses produits. le point d’en faire un produit que les gens considèreront

1,8 G€

10 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Yuri Curumthaully Barbara Haynes

L’attrait du collectif ARAG distribue ses produits par l’entremise de courtiers en assurance de dommages et de grossistes, mais aussi de quelques assureurs directs. L’entreprise peut encore croitre en assurance de dommages, dit Mme Haynes. Le segment des avantages sociaux pourrait être envisagé à moyen ou à long terme. « Aux États-Unis, nous avons une énorme division dans ce segment. Dans ce marché, on trouve des PME, qui représentent une partie importante de notre portefeuille au Canada, mais aussi des familles, sur une base de groupe. Nous sommes aussi actifs auprès de groupes d’affinités et de propriétaires fonciers. Le tout se marie bien au segment des avantages sociaux », dit Mme Haynes.

La PDG d’ARAG Canada anticipe une hausse des réclamations liées à des pertes d’emploi qui fera augmenter les frais engagés par les entreprises pour se défendre. Pour une entreprise comme ARAG, offrir des services-conseils aux particuliers est donc un avantage. Ces services peuvent aussi être offerts aux entreprises forcées de fermer leurs portes, souligne Mme Haynes.

Le courtier qui signe une entente de distribution avec ARAG offre donc un service supplémentaire à

ses clients. Comme il ne peut répondre aux questions juridiques de ses clients, il peut à tout le moins les diriger vers une ressource qui peut le faire, ajoute M. Curumthaully.

Plusieurs courtiers se préparent pour « l’après-COVID-19 », dit-il. Ils réfléchissent à leur stratégie. Ils pensent aux protections supplémentaires qu’ils pourraient offrir à leurs clients, ajoute M. Curumthaully.

L’assurance frais juridiques pourrait donc être une avenue pour eux lors de la relance économique, souligne-t-il.

COMPLÉMENT POUR LES PRO • Les occasions d'affaires que le numérique génère pour ARAG Ce complément au magazine est disponible sur portail-assurance.ca pour les abonnés du Niveau PRO.

JUIN 2020 JOURNAL DE L’ASSURANCE 11

Ensemble, réinventons les modèles !

Dans le contexte de crise mondiale, nous pensons, aux Éditions du Journal de l'assurance, que nous devons continuer notre devoir d’informer l’industrie. Il nous fait donc plaisir d’annoncer que le Congrès de l’assurance de personnes et le Congrès Collectif auront lieu à l’automne dans une toute nouvelle formule !

LIVE

Mardi 17 novembre 2020

Depuis 23 ans, le Congrès en assurance de personnes vous permet de vous informer, d’échanger avec des experts et vos pairs et de faire le plein d’UFC. Cette année ne fera pas exception, à la seule différence que vous le vivrez dans le confort de votre maison ou de votre bureau !

Joignez-vous à nous pour notre toute première édition virtuelle !

Contenu inspirant, forum de discussion, échanges en direct avec des experts, vitrine des exposants et divertissements feront partie de l’équation !

Jeudi 22 octobre 2020

Votre rendez-vous collectif de l’année !

Parce que la santé collective nous concerne tous, maintenant plus que jamais ! Joignez-vous à nous pour la toute première édition virtuelle du Congrès Collectif !

Ensemble, mais chacun chez soi, nous discuterons de : • Avantages sociaux • Auto-gestion • Santé • Assurances

Restez à l’affût, d’autres nouvelles suivront sous peu !

DOSSIER TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES

Le poids des douleurs chroniques sur les régimes d’assurance : espoir en vue Les maux liés aux douleurs chroniques causent de nombreuses invalidités et pèsent sur les régimes d’assurance collective. Or, un nouveau traitement amène de l’espoir aux patients, mais aussi à l’industrie de l’assurance, grâce aux économies qui pourraient en découler.

TEXTES : DENIS MÉTHOT | ILLUSTRATIONS : MARJORIE POIRIER

14 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

La maladie la plus invisible et la plus sous-estimée De tous les problèmes de santé les plus importants – cancer, infarctus, AVC, diabète, arthrite –, la douleur chronique est probablement l’affection majeure la plus invisible et la plus sous-estimée.

TEXTE : DENIS MÉTHOT

S

elon la Coalition canadienne contre la douleur, les problèmes de douleurs chroniques entrainent un taux d’absentéisme au travail et un nombre de demandes d’invalidité très élevé. Plus de 50 % des patients en attente de soins dans une clinique de la douleur au Canada présentent une dépression grave. De ce nombre, 34,6 % songent au suicide et 72,9 % affirment que la douleur perturbe leur travail.

Cira Services médicaux est une entreprise canadienne spécialisée en services liés à la santé et en services d’évaluation médicale indépendante pour les compagnies d’assurance, les entreprises et les organismes gouvernementaux. Elle a produit il y a cinq ans un document intitulé La douleur chronique : l’importance d’une démarche diagnostique et thérapeutique multidisciplinaire. Sa présidente, Karen Seward, y livre un vibrant plaidoyer quant au rôle des assureurs pour le soutien d’un employé atteint d’une invalidité liée à des douleurs chroniques. « Les employés et les personnes assurées connaissent une amélioration de la qualité de vie lorsqu’ils reprennent progressivement leurs activités antérieures et réintègrent leurs équipes de travail de façon durable et soutenue, en sachant que leur employeur ou leur assureur est attaché à leur réussite à long terme ».

Une douleur sans utilité Contrairement à la douleur aigüe, qui sert de sonnette d’alarme, la douleur chronique n’a aucun objectif utile, disent les experts. C’est une réponse prolongée et anormale à une blessure.

C’est comme si la sonnette continuait à fonctionner et à lancer des signaux de danger sans raison valable, même si le problème à la source est peut-être guéri.

Yves De Koninck, un réputé neurologue québécois, a expliqué que le cerveau possède la faculté d’effacer la douleur. Il a donné un exemple pour illustrer son propos. « Vous vous heurtez un membre ou vous faites une chute : un signal de douleur se déclenche. Mais après quelques minutes, quelques heures, quelques jours dans les cas plus sérieux, elle disparait. Pourquoi ?

Parce que le cerveau l’a effacée. Toutefois, ce mécanisme ne fonctionne pas avec la douleur chronique.

Pour quel motif ? C’est ce qu’essaient de déterminer des chercheurs dans le but de développer de nouveaux traitements. » Un lourd fardeau pour les gens atteints Les données varient selon les sources, mais dans l’ensemble des études consultées par le Journal de l’assurance, on estime que de 19 % à 25 % de la

population, dont en moyenne 22 % des hommes et 27 % des femmes, souffrira de douleur chronique au cours de son existence. Cette proportion s’accroit avec l’âge.

La douleur chronique est associée à une qualité de vie pire que dans le cas d’une maladie pulmonaire ou cardiaque chronique. Elle impose un lourd fardeau à ceux qui en sont atteints : près du tiers, soit 30,4 % des répondants à un sondage sur le sujet ont indiqué qu’elle nuit à leur capacité de travailler et leur a fait manquer en moyenne huit jours de travail au cours de la dernière année.

Cette pression se fait aussi sentir sur le réseau de santé. Des études indiquent que jusqu’à 78 % des visites à l’urgence sont motivées par la douleur aigüe et chronique.

L’une d’entre elles a été menée en 2014. La Coalition canadienne contre la douleur affirmait que des millions de personnes au Canada continuent d’éprouver de la douleur au quotidien, même après avoir essayé plusieurs options thérapeutiques. Les répondants au sondage éprouvaient des douleurs chroniques depuis environ six ans en moyenne, et depuis plus de quinze ans dans un cas sur huit.

La douleur chronique est généralement beaucoup plus difficile à soulager que la douleur aigüe, souligne Lynn Cooper, présidente de la Coalition canadienne contre la douleur. « Elle est souvent mal comprise, et donc sous-diagnostiquée et très mal prise en charge.

Résultat : beaucoup de Canadiens ne sont pas outillés pour composer au quotidien avec les effets invalidants de la douleur constante, qui peut durer des mois, souvent des années. »

60 G $

Plusieurs études estiment que les dépenses liées aux soins de santé et à la perte de productivité attribuables à la douleur chronique sont annuellement de 56 à 60 milliards de dollars au Canada.

Source : Rapport annuel 2019 du Groupe de travail canadien sur la douleur

LES DEUX TYPES DE DOULEURS CHRONIQUES Une douleur devient chronique quand elle dure depuis au moins trois mois. Elle peut être persistante ou récurrente sous forme de fréquents épisodes.

Il en existe deux types :

La douleur nociceptive causée par l’inflammation C’est la plus répandue. Elle peut être notamment déclenchée par la pression, les variations climatiques, des articulations endommagées par des blessures ou d’anciennes blessures, l’arthrose, l’arthrite, les conséquences d’une chirurgie ou d’une maladie, le cancer, etc.

La douleur neuropathique Elle est provoquée par un dommage à un nerf. C’est le genre de douleur qu’engendrent le zona ou l’amputation d’un membre (douleurs fantômes). Les nerfs endommagés projettent des signaux de douleur au cerveau. Elle est plus coriace à traiter que la douleur nociceptive.

JUIN 2020 JOURNAL DE L’ASSURANCE 15

DOSSIER TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES

Le Québec, un chef de file Le Québec est un chef de file mondial dans le traitement de la douleur chronique.

On en sait aujourd’hui plus sur cette condition grâce entre autres aux études du Montréalais Ronald Melzack, de l’Université McGill, qui a formé plusieurs générations de chercheurs.

Le Réseau québécois de recherche sur la douleur compte aujourd’hui une soixantaine de chercheurs. L’une de ses éminences, Yves De Koninck, décrit ce réseau comme le meilleur au monde en la matière. « Il y a 30 ans, la douleur était un sujet tabou. Puis, il y a eu une reconnaissance d’un point de vue médical, mais aussi social. L’industrie pharmaceutique s’y est mise aussi, et ça a modifié les mentalités. C’est maintenant reconnu comme un problème en soi », a-t-il affirmé lors du dernier congrès de l’Association francophone pour le savoir.

Dans une entrevue récente accordée à une radio américaine, il soulignait toutefois que les opioïdes, auxquels vont parfois recourir des médecins et des patients malgré leurs risques et leurs forts effets négatifs, sont peu efficaces pour traiter la douleur chronique. (Denis Méthot)

Les effets de la douleur chronique sur l’invalidité Dans une thèse de mémoire présentée en 2014 à la Faculte de médecine de l’Université de Sherbrooke, Manon Houle relevait que de 60 % à 80 % des adultes éprouvent un épisode de douleur lombaire à un moment ou à un autre de leur vie.

Ce problème représente le motif de consultation le plus fréquent et la raison principale invoquée pour justifier une absence du travail.

Or, plus la période d’arrêt se prolonge, plus la probabilité de retour au travail diminue. Un travailleur absent de 4 à 12 semaines présente de 10 % à 40 % de risque de prolonger cette période au-dela d’un an. Après une absence de un a deux ans, le retour au travail dans un avenir prévisible est peu probable, peu importe la nature des traitements prodigués. « Dans la mesure où les données épidémiologiques montrent qu’après 12 semaines, le travailleur risque de se trouver en arrêt de travail un an plus tard, cette période de trois mois semble marquer la période charnière durant laquelle la douleur peut s’installer et mener à l’invalidité », peut-on lire dans la thèse de Manon Houle.

L’intensité de la douleur et la peur de bouger sont les facteurs qui prédisent le mieux le degré d’invalidité, ajoute-t-elle en citant des études. Des chercheurs ont suggéré que le catastrophisme, une attitude qui consiste à imaginer le pire, et la peur d’avoir mal entrainent une plus grande conscience du signal douloureux, ce qui a pour effet d’augmenter la perception de la douleur. La peur du mouvement (kinésiophobie) et la peur de se blesser de nouveau semblent avoir des conséquences comportementales qui viennent alimenter le cercle vicieux. « Les couts personnels, médicaux, sociétaux et financiers relatifs à l’invalidité en raison de la douleur sont importants partout dans le monde, écrivait l’auteure du mémoire. Les données relevées par les chercheurs permettent d’affirmer avec conviction que la personne aux prises avec la douleur chronique invalidante présente une souffrance indéniable au plan psychologique, social et fonctionnel. À l’écart du milieu du travail, cette personne consulte plusieurs médecins et spécialistes en plus de subir une panoplie de tests médicaux couteux pour justifier l’arrêt de travail et le versement des indemnités. » (Denis Méthot)

16 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Un arsenal thérapeutique inefficace Le coffre à outils des médecins pour traiter la douleur chronique comprend des analgésiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des infiltrations, des antidépresseurs et anticonvulsivants, des relaxants musculaires ainsi que des opiacés, tels que la codéine, la morphine, l’oxycodone ou le fentanyl.

Mais trop souvent, ces types de médicaments utilisés pour la douleur aigüe ne parviennent pas à contrôler et à réduire la douleur chronique pour la rendre tolérable, ou leurs effets secondaires les rendent nuisibles à long terme.

Les traitements de physiothérapie, d’ostéopathie, de chiropractie, de massothérapie et d’acuponcture sont recommandés en complément. Mais ils sont couteux à long terme et, pour cette raison, ils sont souvent inabordables pour les gens qui n’ont pas d’assurance.

Les cas les plus lourds ou les plus résistants sont parfois recommandés à des cliniques de la douleur de troisième ligne qui traitent les patients avec une approche multidisciplinaire combinant médication, traitements et services d’un psychologue.

Toutefois, les listes de patients pour ces cliniques spécialisées situées en milieux hospitaliers sont énormes, tout autant que les délais. L’attente pour une première consultation et un suivi peut être de plusieurs années. (Denis Méthot)

La médication et ses effets indésirables Les effets indésirables de plusieurs médicaments utilisés pour la douleur chronique sont si grands qu’ils empêchent ou dissuadent des patients d’en prendre sur une longue période parce qu’ils peuvent aggraver le sentiment de malêtre.

Les opioïdes sont particulièrement pointés du doigt. Il est d’ailleurs suggéré aux médecins de prescrire cette catégorie de médicaments le moins possible en raison des risques d’effets secondaires majeurs et de dépendance. Par ailleurs, de nombreux patients refusent d’en prendre en raison des risques qu’ils posent pour leur santé.

Dans les Recommandations canadiennes 2017 sur l’utilisation des opioïdes, on peut lire que « les patients accordent une grande importance au soulagement de la douleur, mais aussi à la prévention des évènements indésirables que sont les vomissements, constipations graves et nausées. Ces effets pourraient même peser plus dans la balance qu’un soulagement modeste de la douleur. Les patients se préoccupent également des effets négatifs du sevrage opioïde, notamment la souffrance aigüe, l’augmentation de la douleur et la limitation fonctionnelle que peuvent causer la diminution ou l’interruption des opioïdes ». (Denis Méthot)

JUIN 2020 JOURNAL DE L’ASSURANCE 17

DOSSIER TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES

L’espoir porté par une option thérapeutique : les préparations magistrales Au Québec, certains médecins ont commencé à découvrir et à prescrire des médicaments qui se révèlent efficaces dans de nombreux cas pour réduire et contrôler la douleur chronique. Leur nom : les préparations magistrales.

TEXTE : DENIS MÉTHOT | ILLUSTRATION : MARJORIE POIRIER

Q 1 sur 5 C'est la proportion de Canadiens aux prises avec un problème lié aux douleurs chroniques.

Source : Rapport annuel 2019 du Groupe de travail canadien sur la douleur

u’est-ce qu’une préparation magistrale ?

C’est un médicament qui n’est plus commercialisé au Canada ou qui n’est pas vendu au pays et qu’un pharmacien formé à cette fin peut préparer sur ordonnance et sur mesure selon les indications d’un médecin, explique Denis Boissinot, un pharmacien établi au Québec.

Les préparations magistrales contiennent ainsi un certain nombre d’ingrédients, souvent en poudre, qui seront ajustés selon les besoins des patients : antidouleurs, anti-inflammatoires, relaxants musculaires, etc.

Toutes les molécules qu’elles contiennent sont connues. C’est la façon de les utiliser qui est nouvelle.

Deux choses les distinguent des médicaments ordinaires.

D’abord, chaque contenu est personnalisé. Il n’y a sans doute pas deux préparations magistrales totalement identiques.

De plus, au lieu de les prendre par la bouche, on les applique généralement de façon transcutanée sous forme de crème, directement au site de la douleur, de deux à trois fois par jour. C’est un atout inestimable, parce qu’en étant étendues localement, elles n’entrainent pas d’effets sur l’organisme entier comme les pilules et autres médicaments administrés par voie orale. Cet aspect des prescriptions magistrales, en plus de leur efficacité reconnue, plait aux médecins qui les prescrivent, mais aussi aux patients qui les reçoivent.

Les préparations magistrales sont fabriquées par des pharmaciens préparateurs qui ont une expertise en ce domaine. L’Ordre des pharmaciens du Québec n’en connait pas le nombre précis, même si son président, Bertrand Bolduc, est lui-même copropriétaire d’une pharmacie à Saint-Hyacinthe qui ne fabrique que des

SAUVÉ D’UN SUICIDE Un jour, le pharmacien Denis Boissinot a reçu à sa pharmacie de Québec un patient qui avait tout essayé pour réduire ses très fortes douleurs cervicales qui l’avaient mené à un congé d’invalidité de plusieurs mois.

Ce patient souffrait tellement qu’il en était venu à penser au suicide. Denis Boissinot a conçu pour lui une préparation magistrale pour laquelle son médecin a émis une ordonnance. Ce médicament lui a sauvé la vie.

En quelques semaines, ses douleurs ont fortement diminué, il a retrouvé une grande qualité de vie et, après un certain temps, il a pu retourner au travail. Il est toujours actif depuis. (Denis Méthot)

18 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

préparations magistrales et des produits stériles.

Le Québec est très en retard par rapport aux autres provinces et aux États-Unis concernant l’utilisation des préparations magistrales pour traiter la douleur chronique, indique des experts consultés par le Journal de l’assurance. En Europe, elles sont déjà utilisées en première ligne pour soulager l’arthrose, un autre grave problème pour lequel l’arsenal thérapeutique est réduit.

Deux spécialistes en vantent l’usage Les préparations magistrales peuvent être utilisées pour traiter de nombreuses pathologies. Des médecins québécois qui découvrent leurs propriétés pour traiter la douleur chronique y recourent de plus en plus. C’est le cas de Dre Anne-Marie Pinard, anesthésiologiste à la clinique de la douleur du CHU de Québec, et de Dr Xavier Rodrigue, physiatre à l’Hôpital Enfant-Jésus, qui en prescrivent tous les deux.

Forts de leur expérience clinique, ils n’attendent plus aujourd’hui d’avoir essayé de nombreux médicaments avant d’y recourir. Ils les utilisent parfois comme première option.

Dr Rodrigue cite des sportifs de haut niveau qui ne veulent pas prendre d’anti-inflammatoires, et encore moins de morphine. Il les emploie aussi pour des personnes âgées qui souffrent de fortes douleurs lombaires, telles que des sténoses spinales. Grâce aux préparations magistrales, il parvient à réduire le nombre d’infiltrations que ces patients reçoivent chaque année.

Les préparations magistrales ont aussi permis à des patients âgés de se sevrer de la morphine qui les rendait notamment à risque de faire des chutes aux conséquences graves.

Si Dr Rodrigue pense qu’un patient réagira bien à une préparation magistrale, il l’essaiera immédiatement, si ce patient en a les moyens ou dispose d’un régime d’assurance qui couvre ce type de médicament.

Le physiatre n’hésite pas à dire que les préparations magistrales ont changé sa pratique médicale. « Elles font maintenant partie de mon premier arsenal pour la douleur. Ma seule limitation, commente-t-il, c’est l’argent. Dès que je pense qu’il y a une indication, je l’essaierais à 100 % si l’argent n’était pas un obstacle. Quand je propose à des patients d’avoir des infiltrations ou des crèmes, ils choisissent en premier la crème ».

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Les applications Pour sa part, Dre Anne-Marie Pinard utilise les préparations magistrales autant pour la douleur neuropathique provoquée par des brulures ou une névralgie postzona que pour la douleur nociceptive. « Le syndrome douloureux général complexe qu’on voit beaucoup à ma clinique de la douleur peut aussi répondre à une magistrale. Nous avons des recettes qui permettent d’adapter la médication à l’état du patient. La magistrale a toujours l’immense avantage de n’avoir presque pas d’absorption systémique dans la majorité des cas si c’est utilisé à la bonne dose. Donc, on peut utiliser ces médicaments en contournant presque tous les effets secondaires ».

Les préparations magistrales ne guérissent pas, insiste Dr Xavier Rodrigue. « Ce n’est pas curatif, mais

analgésique. On parle d’un traitement de soulagement de la douleur dans le but d’améliorer la qualité de vie ou de retourner au travail, ce qui n’est pas négligeable. Je ne guéris pas l’arthrose, mais je vise plutôt à diminuer la douleur liée à l’arthrose. J’ai des patients qui ne travaillaient plus et qui, avec une préparation magistrale, se sont améliorés de 50 % ».

Les préparations magistrales n’agissent pas non plus sur tous les patients. Elles peuvent n’avoir aucun effet sur certaines personnes, mais il existe une seule façon de le savoir : en faire l’essai.

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DOSSIER TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES

Les assureurs réticents à accorder un remboursement Tant au privé qu’au public, le remboursement des frais liés aux préparations magistrales n’est pas uniforme.

TEXTE : DENIS MÉTHOT | ILLUSTRATION : MARJORIE POIRIER

D

50 %

C'est la proportion des Canadiens aux prises avec des problèmes de douleurs chroniques ont vécu avec des maux pendant plus de dix ans.

Source : Rapport annuel 2019 du Groupe de travail canadien sur la douleur

re Anne-Marie

Pinard, anesthésiologiste à la clinique de la douleur du CHU de Québec, se demande toujours pourquoi les préparations magistrales sont encore si peu connues malgré leurs effets bénéfiques et pourquoi il est encore si difficile qu’elles soient remboursées.

Les Forces armées canadiennes offrent le remboursement des préparations magistrales à ses membres.

La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) le fait aussi pour les victimes des accidents de la route.

Quant à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), elle le fait seulement pour les patients d’exception. Elle exige que le médecin ait d’abord prescrit des opioïdes avant d’autoriser les préparations magistrales. Or, cela peut prendre plusieurs mois et exposer le patient à une pléiade d’effets secondaires, une attitude que ne comprennent pas les spécialistes comme Dre Pinard. « Dans le contexte de la crise des opioïdes, on devrait favoriser des préparations magistrales », insiste-t-elle.

Du côté des assureurs privés, les politiques de remboursement varient. « Il y a des assureurs qui nous demandent des justifications pour payer ou rembourser, mais d’autres ne paient pas du tout. Le fardeau de la couverture est un gros problème en douleur chronique.

LES PRÉPARATIONS MAGISTRALES VUES PAR DEUX ASSUREURS Le Journal de l’assurance a écrit à plusieurs assureurs afin de connaitre leur politique concernant les préparations magistrales.

Chez SSQ Assurance, on explique que l’évaluation est faite par l’équipe pharmaceutique et que la demande est traitée dans un délai de cinq jours ouvrables, dans la mesure où l’assureur dispose de tous les renseignements nécessaires à l’analyse. Une fois la décision rendue, le paiement est effectué pour les demandes acceptées.

Chez Desjardins Assurances, une porte-parole, Valérie Lamarre, nous a indiqué que les préparations magistrales soumises sont analysées afin de valider leur admissibilité selon la couverture prévue au contrat, soit « Médicaments qui, selon la loi, requièrent une ordonnance et médicaments nécessaires au maintien de la vie », « Médicaments du régime gouvernemental de la province ou du territoire spécifié », « Liste gérée », etc. Pour être admissible à un remboursement au titre de la garantie médicaments, au moins une composante (DIN) de la préparation doit être couverte selon la liste des médicaments admissibles du participant.

Une analyse peut également être effectuée pour les résidents du Québec en fonction de la mesure du patient d’exception, selon les critères du régime public d’assurance médicaments. Pour être remboursée, une préparation magistrale ne doit pas reproduire la composition d’un médicament fabriqué commercialement.

Les préparations magistrales à usage cosmétique ou lié à une exclusion contractuelle sont pour leur part refusées.

D’autres assureurs ont été contactés, mais n’ont pas donné suite à notre demande, faute de temps dans certains cas. (Denis Méthot)

20 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Ça ne s’améliore pas quand on parle de préparations magistrales. Il y a des assureurs qui arrêtent de payer.

C’est très difficile », déplore l’anesthésiologiste.

Le problème de l’identification L’un des problèmes des préparations magistrales, pour les assureurs, c’est qu’elles ne viennent pas accompagnées d’un numéro d’identification de médicament (DIN), puisqu’elles contiennent plusieurs ingrédients différents. Selon leurs composantes principales, il se peut toutefois qu’elles soient remboursées en tout ou en partie par certains assureurs.

Le processus de demande de remboursement peut s’avérer long. Des pharmaciens et des médecins déplorent qu’ils doivent perdre plusieurs dizaines de minutes précieuses pour faire une demande sur papier ou par téléphone qui sera peut-être refusée ou acceptée. Le temps qu’ils passent à présenter cette demande sera enlevé à un autre patient. « Si on possède une assurance médicaments, commente Dre Pinard, c’est pour améliorer notre santé.

Que les assureurs nous demandent une justification, on peut toujours le faire. Vient toutefois un moment où on est dans la paperasse et où ils couvrent des choses qui coutent plus cher sans poser de questions, alors que les magistrales ne sont pas nécessairement très dispendieuses et peuvent donner d’excellents résultats comme on le voit chez de nombreux patients. Ça vaut la peine de les essayer ».

Un flacon de crème transdermique contenant une préparation magistrale peut couter, selon le nombre d’ingrédients qu’elle comporte, de 40 $ et à 120 $ par mois – une somme très abordable, disent en chœur les experts interrogés, si le médicament a pour effet de réduire les douleurs, l’absentéisme et les invalidités à moyen et à long terme. « Chez certains patients, ça ferait partie de mon arsenal de traitements, mais je n’en parle pas à cause d’une problématique de couverture, soit du privé, soit de la RAMQ, dit Dre Anne-Marie Pinard. J’envisage les magistrales pour 25 % à 30 % de mes patients, mais si on avait une meilleure accessibilité et une meilleure littérature pour nous appuyer, ce pourcentage augmenterait probablement. Parfois, je me demande pourquoi ce n’est pas connu davantage, car les patients qui ont une réponse intéressante avec les préparations magistrales ne veulent plus qu’on leur parle de médicaments à prendre par la bouche en raison de leurs effets secondaires ».

Le cannabis : une meilleure solution ?

Le pharmacien Denis Boissinot ne comprend pas pourquoi des assureurs sont encore si frileux envers les préparations magistrales, compte tenu de leurs

NOMINATION STÉPHANE MARCEAU

Groupement Services Collectifs est fier de vous annoncer la nomination de Stéphane Marceau à titre de conseiller en assurance collective. bienfaits démontrés chez beaucoup de personnes. Il est choqué de voir des patients dont la douleur chronique n’est pas contrôlée par les autres médicaments se tourner vers le cannabis dans l’espoir d’améliorer leur qualité de vie.

Il rappelle que les préparations magistrales sont une avenue thérapeutique qui peut réduire les douleurs, permettre de retrouver des capacités fonctionnelles et, chez certains, permettre de réintégrer le marché du travail. « Les couts/bénéfices devraient être mieux analysés par les assureurs et la RAMQ, juge M. Boissinot. Les préparations magistrales pourraient être essayées dès le départ pour empêcher le développement de douleurs chroniques qui seront très difficiles à traiter et à diminuer par la suite. Si on les utilisait plus, ça pourrait entrainer moins d’absentéisme au travail, moins de longues périodes d’invalidité, moins de rendez-vous chez les médecins et d’examens dans les hôpitaux, moins de visites dans les urgences, moins de traitements de physiothérapie, moins de dépenses en santé et, pour certains, un retour plus rapide au travail ».

Une diminution de la douleur de 25 % sera suffisante chez certaines personnes pour qu’elles puissent reprendre leurs activités professionnelles, ajoute Dr Xavier Rodrigue, physiatre à l’Hôpital Enfant-Jésus. Dre Anne-Marie Pinard est aussi d’avis que si les préparations magistrales étaient mieux connues et plus utilisées par les médecins de famille, moins de personnes devraient un jour aller cogner à la porte d’une clinique de la douleur de troisième ligne.

Le pharmacien Denis Boissinot déplore l’absence

d’uniformité des assureurs concernant le remboursement des préparations magistrales.

Il constate que des régimes sont généreux et d’autres ne le sont pas. Il a le sentiment que chez certains assureurs, la décision de ne pas les rembourser est prise sans que de véritables experts en médicaments aient vraiment pris en compte leurs avantages.

Il croit que certains assureurs se montreraient plus ouverts s’ils comprenaient qu’ils ont tout à gagner en payant mensuellement de 40 $ à 120 $ pour des préparations magistrales plutôt qu’en versant des prestations d’invalidité. Ou encore si les employeurs et leurs employés connaissaient davantage les vertus de ces médicaments pour la douleur chronique et réclamaient qu’ils soient couverts par leur régime d’assurance collective.

Denis Boissinot se réjouit à tout le moins que des assureurs membres du gestionnaire de régimes de soins de santé Express Scripts remboursent un grand nombre d’ingrédients qui entrent dans la fabrication des préparations magistrales. Parmi ces assureurs membres ou affiliés à Express Scripts se trouvent Desjardins, Manuvie, iA Groupe financier, Humania et Empire Vie.

Œuvrant dans le domaine depuis 20 ans, M. Marceau apporte avec lui son excellente réputation et son expertise avec les régimes associations.

Il rejoint notre équipe de développement des affaires pour la grande région de l’est du Québec.

Nous sommes confiants qu’avec ses qualités relationnelles, il saura évoluer dans notre écosystème avec brio

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DOSSIER TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES

La douleur chronique vue sous 10 angles Les TMS dont les durées d’indemnisation sont de 91 jours et plus sont responsables, pour la même période, de 72 % de tous les jours indemnisés dans cette catégorie ; 9 % des cas étaient indemnisés pour des périodes de 181 jours et plus.

Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), les douleurs chroniques sont responsables de 30 % des réclamations en assurance invalidité.

La douleur non maitrisée compromet le fonctionnement du système immunitaire, favorise la croissance de tumeurs, empêche la cicatrisation et fait augmenter le taux de morbidite et de mortalite postchirurgicales.

Au Québec, les TMS sont responsables de 18 % des réclamations en assurance invalidité, contre 11 % pour les cancers, 9 % pour les accidents et 41 % pour les troubles de santé mentale.

Cette proportion est de 22 % ailleurs au Canada.

Chez les personnes souffrant de douleurs chroniques, le risque de suicide est deux fois plus éleve que chez celles qui n’en souffrent pas.

Après une intervention chirurgicale courante, la douleur postopératoire aigüe est suivie d’une douleur persistante dans 10 % à 50 % des cas. Cette douleur est intense dans 2 % à 10 % des cas.

La prévalence de la douleur chronique augmente avec l’âge. Elle s’élève à 65 % chez les personnes âgées vivant dans la collectivite et à 80 % chez celles qui vivent dans des établissements de soins de longue durée (CHSLD).

Même les enfants ne sont pas épargnés. Au Canada, un enfant sur cinq a des douleurs chaque semaine ou des douleurs chroniques fréquentes, le plus souvent des maux de tête, des troubles gastriques, des douleurs musculaires ou articulaires ou des dorsalgies.

Les douleurs chroniques trouvent leur origine dans plusieurs problèmes de santé, notamment les troubles musculosquelettiques (TMS), les cancers, les accidents et les conséquences postchirurgicales.

D’après des données américaines, le cout de la douleur chronique chez l’adulte aux États-Unis, y compris les frais liés aux soins de sante et à la perte de productivite, représente de 560 à 630 milliards de dollars.

Sources : ACCAP, Coalition canadienne contre la douleur, Institut canadien des actuaires, Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

22 22 JOURNAL JOURNAL DE DE L’ASSURANCE L’ASSURANCE JUIN JUIN 2020 2020

L’INCIDENCE DE LA CRISE DES OPIOÏDES Si le Groupe de travail canadien sur la douleur a vu le jour en mars 2019, c’est à cause de la crise des opioïdes vécue au Canada.

Maria Hudspith, directrice générale de BC Pain et co-présidente du conseil d’administration du groupe de travail, précise que la situation liée aux opioïdes a permis aux autorités médicales, juridiques et politiques de constater l’ampleur des problèmes que vivent les personnes aux prises avec des douleurs chroniques. « Nous avons un important problème au Canada face aux douleurs non traitées. Le gouvernement canadien en a pris acte et l’a reconnu », a-t-elle confié en entrevue à Insurance Journal, le pendant anglophone du Journal de l’assurance.

Entre autres problèmes majeurs, les douleurs chroniques n’étaient pas reconnues comme étant des maladies « légitimes ». Par conséquent, ces maux invisibles ont été stigmatisés pendant près de 30 ans avant d’être validés par un consensus scientifique.

Une décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a aidé en ce sens. L’OMS a annoncé qu’elle ajouterait la liste des douleurs chroniques à ses définitions de maladies, dont la prochaine mouture est attendue en 2022.

Au Canada, le groupe de travail a divisé les douleurs chroniques en trois catégories, explique Mme Hudspith. Tout d’abord, il y a les gens qui endurent la douleur et vivent bien avec. Ensuite, il y a ceux qui voient leur qualité de vie être diminuée par ces douleurs au fil du temps.

Enfin, il y a les personnes qui se sont habituées à être constamment affaiblies par leur état de santé. Ces personnes sont en invalidité de longue durée, ont parfois même vu leur mariage se briser. Dans les pires cas, elles ont perdu leur maison faute de revenus pour la conserver, relate Mme Hudspith.

Le Groupe de travail canadien sur la douleur a publié un premier rapport en juin 2019. Il recueille actuellement des données en vue de la publication d’un deuxième rapport.

Dans sa phase finale, le groupe étudiera des moyens de mettre en œuvre ses idées. Le tout devrait se réaliser d’ici la fin de 2021.

Dans son premier rapport, le groupe de travail indique que plusieurs approches sont efficaces pour améliorer le sort des personnes souffrant de douleurs chroniques. « C’est une occasion unique d’améliorer nos connaissances à ce sujet, tout en explorant le contexte social relié aux douleurs chroniques. Plusieurs approches gagneront à être proposées et mieux soutenues », dit Mme Hudspith. (Susan Yellin)

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

L’industrie de l’assurance face à la COVID-19 2020 sera une année bien différente des autres vu la pandémie de la COVID-19.

Les assureurs ont-ils les reins assez solides pour y faire face ? Coup d'oeil sur leurs stratégies, leurs résultats financiers et leurs cotes de solidité financière pour en convaincre vos clients.

DOSSIER : HUBERT ROY ET ALAIN THÉRIAULT COLLECTE DE DONNÉES : IAN BOLDUC, HUBERT ROY ET ALAIN THÉRIAULT

24 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Assurance de dommages

La contraction du PIB influera sur la croissance des primes Page 26

Assurance de personnes

La COVID-19 oblige les conseillers à prendre le virage numérique

Page 34

JUIN 2020 JOURNAL DE L’ASSURANCE 25

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

La contraction du PIB influera sur la croissance des primes La pandémie de COVID-19 aura des effets sur le volume de primes des assureurs de dommages canadiens, prévoit l’agence de notation DBRS Morningstar.

TEXTE : HUBERT ROY

A

u cours des trois dernières années, la croissance moyenne du volume de primes de l’industrie de l’assurance de dommages au Canada a été de 6 %.

Le coronavirus pourrait toutefois mettre un frein à cette croissance continue, prévoit l’agence de notation DBRS Morningstar. Celle-ci a établi deux scénarios.

Le premier : une diminution de 4 % du PIB canadien.

La croissance des assureurs serait alors très limitée; il se peut même qu’on observe un recul.

Second scénario : une diminution du PIB de 8 %. Là, pas de doute, le volume des assureurs de dommages au Canada serait en baisse.

Les analystes de DBRS Morningstar s’attendent toutefois à un retour à la normale en 2021 et en 2022. Le tout est bien entendu tributaire du déconfinement et de la relance prévue de l’économie.

Du côté des particuliers, la réduction du kilométrage parcouru par les conducteurs canadiens a incité plusieurs assureurs à offrir à leurs clients des primes réduites. Des consommateurs ont aussi choisi euxmêmes de réduire leurs couvertures ou d’augmenter leur franchise. De plus, la vente de voitures neuves a freiné brusquement au second trimestre de 2020.

L’assurance automobile représente un volet important de l’assurance de dommages au Canada. Elle compte pour le tiers des primes de l’industrie, rappelle DBRS Morningstar. Les assureurs doivent donc s’attendre à une baisse de leur volume de primes, particulièrement ceux dont le modèle d’affaires est axé sur l’assurance des particuliers, font remarquer les analystes Marcos Alvarez et Elisabeth Rudman, dans un rapport intitulé Coronavirus : GDP Contraction Will Affect Canadian P&C Insurance Premiums Growth in 2020.

Les raisons du possible déclin En quoi la COVID-19 fera-t-elle reculer les primes des assureurs de dommages au terme de 2020? DBRS Morningstar fournit une explication, tant pour l’assurance des particuliers que pour l’assurance des entreprises.

Les enjeux de l’assurance des entreprises En assurance des entreprises, la contraction de l’économie pourrait mener à un déclin des primes. « Certains segments sont directement liés à l’économie, comme l’automobile des entreprises ou le commerce maritime.

On parle de 10 % du volume de primes de l’industrie

ÉVOLUTION SUR 20 ANS DU VOLUME DE PRIMES DES ASSUREURS DE DOMMAGES ET DU PIB AU CANADA, EN DOLLARS COURANTS DE 2012, EN G$ PIB (G$)

Volume de primes des assureurs de dommages (G$) 90

2 500

80 2 000

70 60

1 500

50 40

1 000

30 20 10

500

Source : DBRS Morningstar

26 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

2019

2018

2017

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2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

-

1999

-

dans ces cas. Comme les échanges commerciaux sont limités par les mesures de quarantaine, des réductions importantes de primes pourraient en découler », indiquent M. Alvarez et Mme Rudman.

De plus, certaines entreprises voudront réduire leurs couvertures en responsabilité s’ils perçoivent que leur niveau de risque est moindre, vu la baisse de leurs ventes, prévoit DBRS Morningstar. Il ne faut pas oublier que certains commerces pourraient aussi être obligés de fermer leurs portes pour de bon, ce qui fera disparaitre des primes, ajoutent les deux analystes.

Comment chiffrer la baisse ?

DBRS Morningstar ne peut chiffrer avec certitude l’incidence de la COVID-19 sur les primes des assureurs de dommages. L’agence de notation a toutefois dressé la liste des facteurs qui influeront sur le volume de primes.

Le premier est la vitesse à laquelle les gouvernements lèveront les mesures de confinement. Publié début mai,

le rapport de l’agence soulignait qu’il y avait encore beaucoup d’incertitude à cet égard. « Plus il faudra du temps pour contrôler la pandémie, plus la réduction des primes sera grande. La possibilité d’une récession prolongée est réelle », écrivent M. Alvarez et Mme Rudman.

Autre facteur : les assureurs sont en mode hausse de primes. Ils ont augmenté leurs taux tout au long de 2019 et ont poursuivi dans cette voie au premier trimestre de 2020.

La réassurance en cause Les analystes de DBRS Morningstar disent s’attendre à ce que ce mouvement à la hausse de la tarification se poursuive pour certains segments commerciaux, selon la capacité des marchés mondiaux. « On s’attend à ce que les pertes liées au coronavirus incitent des réassureurs à maintenir leur discipline de souscription », indiquent-ils.

SCÉNARIOS DE CROISSANCE MACROÉCONOMIQUE AU CANADA DE 2020 À 2022 Croissance du PIB

Moyenne du taux de chômage

2020

2021

2022

2020

2021

2022

Scénario modéré

(4,0%)

3,0%

2,0%

10,0%

8,5%

7,0%

Scénario pessimiste

(8,0%)

1,0%

4,0%

14,0%

10,0%

9,0%

Source : DBRS Morningstar

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DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

D’ailleurs, les deux grands réassureurs mondiaux ont vu leurs résultats reculer au premier trimestre de 2020 par rapport à celui de 2019. Swiss Re a affiché une perte pour les trois premiers mois de 2020. Le réassureur établi en Suisse a toutefois rapporté une hausse de 12 % de ses primes en réassurance de dommages entre ces deux périodes de comparaison. À Munich Re, les bénéfices sont en baisse, mais la hausse des primes de réassurance de dommages se chiffre aussi à 12 %.

Plus grand assureur de dommages au Canada, Intact Corporation financière a rapporté des hausses similaires de ses volumes de primes. La hausse a été de 11 % en assurance automobile des particuliers, de 12 % en assurance habitation des particuliers et de 22 % en assurance des entreprises. Dans ce dernier cas, l’acquisition de La Garantie, compagnie d’assurance de l’Amérique du Nord, conclue en décembre 2019, doit toutefois être prise en compte.

Les dirigeants d’Intact s’attendent toutefois à ce que les effets des réductions de primes offertes par l’assureur se fassent ressentir durant les deuxième et troisième trimestres de 2020. C’est ce qu’ils ont indiqué lors d’une conférence téléphonique tenue avec des analystes financiers à la suite de la divulgation des résultats du premier trimestre de 2020, le 6 mai.

Lors de la divulgation de ses résultats du premier trimestre de 2020, le Mouvement Desjardins a aussi rapporté une hausse de ses primes d’assurance de dommages par rapport au premier trimestre de 2019. Celleci a été de 8 %.

Selon les analystes de DBRS Morningstar, cette discipline de souscription pourrait aider les assureurs de dommages canadiens à atténuer les effets du ralentissement de l’activité économique. Les nombreux stimulus gouvernementaux seront également utiles, font-ils remarquer.

Quel pourcentage de baisse un assureur peut-il supporter ?

Selon DBRS Morningstar, la plupart des assureurs de dommages seront capables de supporter une diminution de 4 % à 6 % de leur volume de primes. Les analystes de l’agence de notation prennent aussi en compte la probabilité que les assureurs aient moins de réclamations à gérer au cours des prochains mois.

De plus, les assureurs de dommages canadiens n’ont pas à craindre la mise en œuvre d’une loi qui les obligerait à couvrir les pertes d’exploitation rétroactivement.

Certains États américains étudient cette possibilité, tout comme certains territoires du Royaume-Uni. DBRS Morningstar calcule aussi que les assureurs de dommages canadiens ont des réserves de capitaux totalisant 24 milliards de dollars. Toutefois, advenant une baisse de leur volume de primes de 10 %, certains assureurs pourraient voir une dégradation de leur profil de risque et de crédit, particulièrement si une récession prolongée survient.

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28 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

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LA CHUTE DES INVESTISSEMENTS CAUSERA DES PERTES RECORDS Pour la première fois de l’histoire de l’industrie de l’assurance de dommages, un évènement fera baisser la valeur des investissements des assureurs en même temps qu’il causera des pertes techniques.

Cet évènement, c’est bien entendu la pandémie de COVID-19.

Pour l’industrie de l’assurance de dommages, les pertes liées au coronavirus se chiffreront à 203 milliards de dollars, estime le Lloyd’s. La moitié proviendra de pertes techniques, alors que l’autre sera liée aux investissements des assureurs.

S’unir c’est pouvoir

Jamais un évènement n’aura fait perdre de l’argent sur ces deux éléments à la fois, avance le Lloyd’s. Toutefois, la pandémie ne sera probablement pas l’évènement le plus couteux que l’industrie a connu sur le plan des réclamations. C’est le passage des ouragans Katrina, Rita et Wilma en 2005 qui devrait conserver ce titre.

Le Lloyd’s estime que la pandémie lui fera perdre de 3 à 4,3 milliards de dollars, dont 31 % seront liés à des annulations d’évènements. Viennent ensuite les pertes dans les catégories de biens (29 %) et les branches de crédit (11 %).

Le Lloyd’s ne peut pas encore dire s’il s’agira de l’évènement le plus couteux de son histoire, longue de 330 ans. Ce sera toutefois l’un des plus importants. (Hubert Roy)

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2020 Covid-19

Source : Lloyd's

2005

Ouragans Katrina, Rita et Wilma

2007

Ouragans Harvey, Irma et Maria

2011

Tremblement de terre et tsunami de Fukushima au Japon

2001

Attaques du 11 septembre

Contactez-nous : info@courtiersunis.com 418 660-5544 Sans frais : 1 888 660-5544 courtiersunis.com

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

La performance financière de 35 grands assureurs de dommages en 2019

AIG du Canada

Bénéfice net

Revenus de placements (nets)

Résultats techniques

Ratio combiné (%)

Ratio des frais (%)

Ratio des sinistres (%)

Primes directes souscrites (Canada)

Primes directes souscrites (Québec)

Bénéfice net

Revenus de placements (nets)

Résultats techniques

Ratio combiné (%)

Ratio des frais (%)

Ratio des sinistres (%)

Primes directes souscrites (Canada)

Primes directes souscrites (Québec)

Les résultats sont présentés en milliers de dollars (000 $)

Elite (Aviva)

‘19

158 287 1 269 544

76,5

19,7

96,1

14 880

67 372

38 087

‘19

32 618

276 061

45,3

57,3

102,6

-4 085

-289

7 839

‘18

161 515

77,5

22,3

99,9

553

64 769

84 940

‘18

32 405

277 799

70,1

31,3

101,4

-4 691

1 080

4 193

1 237 095

Allstate du Canada (Allstate)

Groupe Promutuel*

‘19

144 480

1 951 847

66,9

26,6

93,6

115 260

‘18

117 766

1 643 106

69,2

26,5

95,7

66 787

92 913 158 940 110 051

135 746

Aviva, Compagnie d’assurance du Canada (Aviva)

‘19

903 275

916 701

66,0

33,0

99,0

9 813

19 387

17 507

‘18

852 767

868 499

68,0

34,0

102,0

-21 682

10 894

-4 894

Industrielle Alliance, Assurance auto et habitation (iA)

‘19

353 636

3 521 410

45,3

57,3

102,6

-34 312

9 157

67 813

‘19

343 461

343 461

66,7

26,4

93,1

22 223

4 735

19 825

‘18

316 884 3 325 873

70,1

31,3

101,4

-39 397

14 808

39 623

‘18

316 206

316 206

68,7

27,1

95,8

12 726

3 448

11 990

272 745

Aviva, Compagnie d'Assurance Générale

Intact

‘19

29 436

894 540

45,3

57,3

102,6

-8 848

418

16 059

‘19 2 208 494 7 225 553

70,0

28,7

98,7

69 505 284 834

‘18

27 667

927 981

70,1

31,3

101,4

-10 178

-1 558

-7 547

‘18 1 994 923 6 669 324

67,1

29,5

96,7

172 479 227 020 308 393

Belair Compagnie d’assurance (incluant La Nordique) (Intact)*

L'Unique assurances générales (La Capitale)

‘19

358 086

1 318 551

70,0

28,7

98,7

21 386

84 349

82 190

‘19

323 289

323 295

68,3

30,2

98,6

4 069

10 175

14 389

‘18

380 919

1 255 339

66,8

29,5

96,3

52 425

52 189

78 247

‘18

274 384

274 445

68,3

31,9

100,3

-626

6 724

7 574

Chubb du Canada (Chubb)

La Capitale assurances générales (La Capitale)

‘19

163 120

1 143 143

49,6

25,0

74,7

114 045

60 769 125 204

‘19 1 050 949 1 200 596

68,6

30,2

98,7

13 843

43 208

79 471

‘18

138 239 1 004 016

51,3

24,4

75,8

101 467

56 389 118 030

‘18

68,8

31,3

100,1

-1 117

32 285

31 692

Co-operators General (Co-operators)

902 673 1 040 740

La Garantie (Intact)

‘19

207 116

3 751 485

69,5

32,2

101,7

-56 778 269 389

174 026

‘19

64 993

593 663

76,8

45,5

122,3

-91 260

35 170

-34 915

‘18

159 072 3 293 566

73,2

31,5

104,7

-135 211

-37 109

‘18

60 824

558 914

50,7

46

96,7

12 901

23 757

35 676

65 798

CUMIS General Insurance Company (Co-operators)

La Missisquoi (Economical)

‘19

20 163

310 774

58,2

33,8

92,1

11 666

11 210

17 533

‘19

2 541

2 530

74,1

32,4

106,5

-10 338

13 532

2 361

‘18

23 840

344 963

60,4

37,8

98,2

2 616

2 412

4 238

‘18

98 813

99 027

75,6

36,5

112,1

-18 327

12 579

-3 058

Desjardins Assurances générales (Desjardins) ‘19

1 297 682

1 297 682

76,6

25,0

‘18 1 136 094

1 136 094

77,5

26,8

La Personnelle, assurances générales (Desjardins)

101,7 -20 495 104,3

-46 673

89 995

58 539

‘19

501 120

501 120

77

24,2

101,1

-5 181

27 374

12 760

4 156

31 125

‘18

443 602

443 602

78,3

22,9

101,2

-4 808

-3 289

10 314

Dominion du Canada (Travelers)

La Souveraine (Co-operators)

‘19

3 017

1 356 513

72,5

32,7

105,2

-67 682

64 611

-4 693

‘19

90 302

509 314

70

32,1

102,1

-9 085

0

18 414

‘18

2 777

1 307 461

71,7

35,9

107,7 -96 464

63 658

-23 944

‘18

63 789

392 753

73,5

31,3

104,8

-18 774

0

-8 085

Echelon (CAA)

Les Souscripteurs du Lloyd’s

‘19

113 327

461 433

72,8

32,3

105,2

-19 453

14 314

-4 944

‘18

92 246

341 382

64,8

35,7

100,4

-1 212

2 918

1 264

Economical (Economical)

‘19

463 589 3 552 026

62,8

26,8

89,5 402 207 329 334 594 133

‘18

464 133 3 490 843

55,7

28,7

84,4 565 967 193 997 961 522

Optimum

‘19

181 024

2 510 981

73,9

32,4

106,3 -147 235

175 122

17 374

‘19

33 388

96 978

58,7

40,5

99,2

865

5 113

4 442

‘18

148 158

2 456 314

75,3

36,3

111,6 -261 315

163 019

-72 994

‘18

34 759

92 993

61,7

40,1

101,8

-1 905

3 544

1 273

30 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Bénéfice net

Revenus de placements (nets)

Résultats techniques

Ratio combiné (%)

Ratio des frais (%)

Ratio des sinistres (%)

Primes directes souscrites (Canada)

Primes directes souscrites (Québec) Pafco (Allstate) ‘19

33 822

81 851

55,6

31,2

86,8

10 952

4 734

11 916

‘18

26 103

71 738

54,8

32,5

87,3

8 674

5 357

10 706

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Pembridge (Allstate) ‘19

2 339

463 438

68,8

28,5

97,3

11 142

10 625

17 152

‘18

2 519

350 969

64,2

29,8

94

18 085

10 894

22 216

RBC Compagnie d'assurance du Canada ‘19

15 325

130 115

62,8

36,2

99,0

1 250

1 831

5 528

‘18

15 824

124 246

59,6

39

98,5

1 805

1 799

5 885

Royal & Sun Alliance du Canada (RSA) ‘19

297 618

1 572 582

69,8

29,8

99,6

6 014

69 194

54 624

‘18

337 658 1 606 922

69,9

31,5

101,4

-19 225

62 753

41 052

-85 197 220 690 107 426

Sécurité Nationale (TD Assurance) ‘19

217 596

3 527 541

74,5

29,0

103,5

‘18

192 380

3 184 729

69,3

29

98,4

36 253

73 590

83 870

Société d’assurance générale Northbridge (Northbridge) ‘19

333 184

1 720 382

61,7

34,0

95,7

60 185

39 959

50 041

‘18

281 040

1 453 702

58,8

34,4

93,3

82 640

-56 295

31 947

Sonnet (Economical) ‘19

21 069

206 483

74,1

32,4

106,5

-10 811

13 517

2 022

‘18

11 570

127 605

75,6

36,5

112,1

-19 166

12 561

-3 828

Intelligence artificielle en assurance : les clés pour un usage éthique Alors que les gouvernements ont réfléchi à la possibilité de suivre à la trace leurs concitoyens à la suite de l'éclosion de la pandémie de la COVID-19, le débat sur l'usage éthique de l'intelligence artificielle a refait surface.

SSQ Société d’assurances générales* ‘19

298 136

298 136

69,8

31,4

101,2

-3 210

8 817

4 595

‘18

258 378

258 378

68,6

32,2

100,8

-1 868

8 715

5 668

Travelers Canada (Travelers) ‘19

33 517

311 282

50,2

42,7

92,9

19 141

21 195

30 740

‘18

40 083

291 523

50,7

44,4

95,1

11 474

11 240

17 735

113 335

Wawanesa, compagnie mutuelle d’assurance ‘19

78 205 3 704 650

76,7

29,5

106,3 -211 585 331 290

‘18

79 623 3 233 937

75,3

28,9

104,2 -125 837 222 824 150 639

Zurich ‘19

166 780

768 837

74,2

25,1

99,3

‘18

124 722

590 120

103,5

29,6

133,1 -116 813

2 662

52 277

36 080

43 545 -43 446

Données sur les résultats financiers : MSA Research (msaresearch.com) Tableau : Portail de l’assurance (portail-assurance.ca) *Résultats obtenus de la compagnie d’assurance. n.d. : non disponible.

Les résultats de certaines filiales sont inclus dans les résultats de la société mère. Les résultats visés sont les primes souscrites au Québec et au Canada, les résultats techniques, les revenus de placement et le bénéfice net.

Allstate du Canada : inclut Esurance du Canada, Pafco et Pembridge. // Co-operators General : inclut Coseco, CUMIS, L’Équitable et La Souveraine. // Economical : inclut Compagnie d’assurance Petline, Fédération du Canada, La Missisquoi, Perth, Sonnet et Waterloo. // Industrielle Alliance, Assurance auto et habitation : inclut Prysm assurances générales. // La Capitale assurances générales : inclut Groupe Ledor (2019 seulement), L’Unique assurances générales et Unica assurances. // Sécurité Nationale : inclut Primmum, TD compagnie d’assurance auto et habitation, TD Assurances générales et TD Direct Insurance. // Société d’assurance générale Northbridge : inclut Verassure et Zenith.

Sinistres environnementaux : les assureurs à risque ?

Chaque année, de nombreux sinistres causant un tort à l’environnement surviennent au Québec.

Les assureurs présents dans ce segment doivent faire en sorte qu’il n’y ait plus de traces de ce sinistre une fois que les travaux de rétablissement sont faits.

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Un produit des Éditions du Journal de l’assurance

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

La solidité financière des grands assureurs de dommages en un coup d’œil AM BEST

S&P

FITCH

A (Excellente)/stable

A+/stable

A/stable*

A+ (Supérieure)/stable*

AA-/stable*

A+/stable*

Aviva, Compagnie d’assurance du Canada (Aviva)

A (Excellente)/stable

AA-/stable

AA-/stable

Belair Compagnie d’assurance (incluant La Nordique) (Intact)*

A+ (Supérieure)/stable

Chubb du Canada (Chubb)

A++ (Supérieure)/stable

AA/stable

A- (Excellente)/stable

A-/stable

AIG du Canada Allstate du Canada (Allstate)

Co-operators General (Co-operators) Desjardins Assurances générales (Desjardins)

AA-/stable

MOODY'S

Aa3/stable*

A1/stable

A (basse)/stable

A (Excellente)/stable

Echelon (CAA)

B++ (Bonne)/stable

Economical (Economical)

A- (Excellente)/stable

Intact Assurance

A+ (Supérieure)/stable

La Capitale

AA-/stable

A1/stable

AA (basse)/stable

La Capitale ne dévoile pas les cotes que lui attribuent des firmes de notation.

La Garantie (Intact)

A+ (Supérieure)/stable

La Souveraine (Co-operators)

A- (Excellente)/stable

Les Souscripteurs du Lloyd’s

A (Excellente)/stable

Optimum

A (Excellente)/stable

RBC Compagnie d'assurance du Canada

A+/stable

AA-/sous surveillance

A+ (Excellent)

Royal & Sun Alliance du Canada (RSA)

Non cotée

A/stable

A2/stable*

Société d’assurance générale Northbridge (Northbridge)

A (Excellente)/stable

A-/stable

A3/stable

SSQ Société d’assurances générales

A (Excellente)/stable AA-/stable

A2/stable*

AA-/positive

Aa3/stable*

A++ (Supérieure)/stable

Wawanesa, compagnie mutuelle d’assurance Zurich

AA (basse)/stable

Les filiales d'assurance de Desjardins ne sont pas cotées par les agences de notation.

Lors de soumissions, ce sont celles du Mouvement Desjardins qui sont fournies.

Dominion du Canada (Travelers)

Travelers Canada (Travelers)

DBRS MORNINGSTAR

A/stable

A (Excellente)/stable A+ (Supérieure)/stable*

LÉGENDE Interprétation de la légende : tous les assureurs listés dans ce tableau ont une cote jugée robuste ou bonne, d'où le choix de la couleur verte pour les illustrer. Plus le vert est foncé, plus la cote est jugée robuste par les firmes de notation.

AM BEST

S&P

FITCH

MOODY'S

DBRS MORNINGSTAR

A++

AAA

AAA

AAA

AAA

A+

AA

AA

Aa

AA

A

A

A

A

A

BBB

BBB

BBB

BBB

AB++

*La cote provient des États-Unis Une case grise signifie que la compagnie n'est pas suivie par la firme de notation.

Méthodologie : pour collecter les cotes de solidité financière des assureurs, le Journal de l'assurance a consulté les sites des assureurs, puis a validé celles-ci sur les sites des firmes de notation.

32 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

ALADIN ET LA PANDÉMIE: MISSION ACCOMPLIE! Déjà connu, recommandé et utilisé par les courtiers de RSA et leurs assurés, le système d’assistance Aladin a sans contredit fait ses preuves depuis le début de la pandémie. Un courtier qui a accès à Aladin, c’est un courtier qui peut se prévaloir d’un outil polyvalent et résilient – exactement ce qu’il faut lorsqu’une crise se pointe. « Le système d’assistance téléphonique Aladin a beau exister depuis une quinzaine d’années, nous avons été heureux de voir à quel point il pouvait être précieux dans une phase difficile comme celle que nous vivons actuellement. » C’est ce constat que fait spontanément Louis-Francis Lebel, directeur principal des ventes, Québec à la RSA, quand on lui demande de nous parler de ce qui s’est vécu chez cet assureur depuis le début de la pandémie.

Aladin est un service d’assistance offert sans frais supplémentaires à tous les assurés habitation de RSA. Il leur permet d’accéder à de l’information et des ressources très diversifiées, le tout dans un climat de confiance. Son principal volet, l’assistance téléphonique, comprend notamment des servicesconseils d’assistance juridique (appels illimités dans tous les domaines du droit excluant le droit criminel ainsi que les litiges corporatifs et d’assurance) et un service de soutien émotif accessible jour et nuit. S’ajoutent à cela,

en temps normal, un service d’assistance à domicile (soins infirmiers, aide ménagère, gardiennage d’enfants, etc.), le soutien d’une équipe en automobile (assistance routière, conseils, planification de voyage) ainsi que divers privilèges chez une foule de fournisseurs.

Aladin est offert depuis de nombreuses années en partenariat avec la société Assistenza International, spécialisée en services d’assistance jour et nuit offerts en impartition. « La crise nous a vraiment permis de voir ce qu’un produit comme Aladin peut offrir à la clientèle, précise Katia Laliberté, vice-présidente des comptes corporatifs à Assistenza. Ce qui est à remarquer, c’est que nous avons certes eu une hausse du nombre d’appels, mais nous avons surtout été surpris par la nature des appels reçus. Les gens ont vu leur vie de tous les jours changer ; eh bien, leurs préoccupations ont suivi ! » « De tout temps, et c’est un fait maintes fois confirmé depuis l’arrivée du coronavirus, le courtier a été une personne vers laquelle le client se tourne lorsqu’il a besoin d’un avis éclairé, mentionne Louis-Francis Lebel. Avec Aladin, on ajoute énormément à la valeur-conseil, car les ressources d’Aladin permet d’appuyer le travail du courtier. » « Aladin fournit un professionnel dans une grande diversité de domaines, le tout au bout du fil, renchérit Katia Laliberté.

En dirigeant la personne assurée vers Aladin, le courtier peut carrément ‘sauver la journée’ de son client. Il lui donne accès à une information juste, à une opinion beaucoup plus fouillée et à un ensemble d’outils et recours possibles dans les circonstances. » Tout au long de la pandémie, ce sont surtout des questions d’ordre juridique ou des problématiques en matière de soutien émotif qui ont occupé les intervenants.

L’interprétation des lois

Louis-Francis Lebel, directeur principal des ventes, Québec, RSA

Chose certaine, le partenaire de la RSA n’a pas attendu d’être mis devant le fait accompli pour préparer son équipe de conseil juridique à affronter la pandémie. « Nous suivions de près la

situation en Europe, mentionne Katia Laliberté. Voyant ce qui allait arriver chez nous, nous sommes passés en mode télétravail sans plus tarder. Lorsque les restrictions sont arrivées, notre équipe était déjà fin prête et fonctionnelle. Une telle proactivité était d’autant plus importante que, au plus fort de la pandémie, la plupart des cabinets juridiques étaient fermés. » Pandémie oblige, des questions ont alors fait surface. Voici quelques exemples liés à la COVID-19.

• Puis-je demander à des amis de venir m’aider à déménager ?

• Quels sont mes recours si la prise de possession de ma nouvelle résidence est retardée ?

• Comment faire pour mettre fin légalement à une union civile en dépit de la COVID-19 ?

• Mon horaire de travail et mes disponibilités ont changé, mais le père de mon fils refuse de modifier notre entente de garde. Que faire ?

• Nous avons dû annuler nos noces en raison des interdictions de rassemblement ; puis-je exiger un remboursement de la salle de réception ?

• J’ai payé des frais d’inscription à un cours qui a été annulé. Quelles options s’offrent à moi ?

• Une maison funéraire peut-elle facturer un supplément sous prétexte qu’elle doit maintenant prendre des précautions sanitaires extraordinaires ?

• J’aimerais me rendre utile en faisant du bénévolat pendant la pandémie.

Est-ce que je m’expose à une quelconque incidence juridique ? « Beaucoup d’assurés se sont retrouvés dans des situations complètement nouvelles pour eux », explique LouisFrancis Lebel.

La nécessité d’occuper des enfants qui sont à la maison en tout temps alors qu’il faut parallèlement s’adapter au télétravail, l’émergence de problèmes

Katia Laliberté, vice-présidente des comptes corporatifs, Assistenza International

financiers et la peur de carrément attraper le virus, sans parler du malheureux drame vécu par ceux qui n’ont pas pu accompagner un proche dans ses derniers moments de vie... la pandémie a eu un impact psychologique chez bien des gens. « Sans faire de psychothérapie en tant que telle, notre équipe de soutien émotif dispose du matériel nécessaire pour aiguiller les appelants vers des pratiques de vie aidantes, poursuit-il. Parfois, il suffit de se faire confirmer qu’on est sur la bonne voie, qu’on fait ce qu’il faut, pour repartir.

Dans d’autres cas, nos intervenants ont dirigé l’assuré vers un psychologue, ce qui n’allait pas nécessairement de soi, puisque ceux-ci ont été soumis à des restrictions jusqu’au 20 mai. » Voici encore des questions auxquelles les membres de l’équipe ont dû trouver réponse : • J’ai peur que mon enfant rate son année scolaire. Comment l’accompagner dans ses études à domicile ?

• Qu’est-ce que je peux proposer à mon ado qui en a assez d’être à la maison et de ne pas voir ses amis ?

Les témoignages des courtiers comme des assurés de RSA en attestent : la COVID-19 a permis de cerner plus que jamais la véritable valeur ajoutée procurée par Aladin. « C’était l’occasion par excellence de vérifier comment un produit comme Aladin peut servir notre clientèle. Il a passé le test haut la main ! » affirme Louis-Francis Lebel. n

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

La COVID-19 oblige les conseillers à prendre le virage numérique Un nombre croissant de conseillers adoptent les technologies de distanciation : la proposition électronique des assureurs monte en flèche et la vente par vidéoconférence devient la norme, alors que les assureurs augmentent les limites de souscription sans examen médical ni prélèvement de fluides.

TEXTE : ALAIN THÉRIAULT

L

a pandémie a forcé les plus réticents à s’y faire : les conseillers en sécurité financière adoptent davantage la proposition électronique. Plusieurs agents généraux rapportent que la proportion des adeptes de cet outil est allée jusqu’à doubler par rapport à avant la pandémie.

PDG de MICA Services financiers, Gino Savard parle d’une révolution. « La COVID-19 l’a accélérée à la vitesse grand V : 80 % de ce qu’on reçoit actuellement comme nouvelles affaires est sous forme de proposition électronique, comparativement à 40 % avant la COVID-19 », a-t-il révélé en entrevue avec le Journal de l’assurance.

PPI se félicite de connaitre un engouement pour ce mode de souscription. « Avant le début du confinement, nous recevions 45 % de nos affaires au moyen de propositions électroniques. Cette proportion est maintenant de 75 %, a révélé Jim Virtue, PDG de l’agent général. Les conseillers qui étaient moins enclins à utiliser la proposition électronique avant le confinement en voient aujourd’hui les avantages. »

Notamment, M. Virtue estime que la proposition électronique est beaucoup plus facile à traiter à la fois par l’agent général et par l’assureur, ce qui réduit le temps d’établissement de la police. « Le processus automatisé assure que la proposition est complète et conforme. Nous gagnons aussi l’avantage de recevoir un flux d’information électronique sur la police dans notre système », ajoute-t-il.

Des assureurs qui avaient récemment intégré la proposition électronique observent aussi une plus grande adoption. PDG de Synexcorp, Yan Charbonneau révèle que sa filiale AFL Assurances reçoit 80 % de ses affaires sous forme de proposition électronique, comparativement à 60 % en 2019. « SSQ Assurance est un de nos gros fournisseurs, et elle n’avait pas encore lancé de proposition électronique en 2019. Elle l’a fait en 2020. C’est pourquoi j’estime que la proportion de conseillers qui utilisent la proposition électronique est passée à 80 % », ajoute M. Charbonneau.

Groupe Cloutier et Groupe financier Horizons ont aussi révélé voir une forte progression de l’utilisation de la proposition électronique par leur force de vente.

Président de la division Québec de Groupe Financier Horizons, James McMahon avait déclaré recevoir avant la crise 31 % des nouvelles affaires sous forme de proposition électronique. Il en recevait 67 % au début du mois d’avril.

Courbe d’apprentissage D’autres agents généraux confirment l’adoption croissante de la proposition électronique par les conseillers en assurance vie individuelle, malgré la courbe d’apprentissage requise. C’est notamment le cas pour Michael Williams, président de BridgeForce Financial Group et Phil Marsillo, président d’IDC Worldsource Insurance Network (IDC WIN). « Nous avons dépensé énormément de temps et d’argent dans la formation sur la proposition électronique et son positionnement. Quand on fait quelque chose plus d’une fois, on devient plus à l’aise. Et plus on est à l’aise, plus on s’en sert. Est-ce que la proposition électronique est parfaite et toute simple ? Non !

Mais les assureurs ont fait beaucoup pour accélérer le processus d’adoption », dit M. Marsillo.

PDG d’Aurrea Signature, agent général récemment acquis par IDC WIN, Christian Laroche observe que les conseillers n’avaient pas le choix.

Le conseiller qui n’avait jamais touché ni à une proposition électronique ni à la vente à distance s’est retrouvé « bloqué » du jour au lendemain. L’adoption de la proposition électronique par les conseillers

34 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

s’est accentuée en conséquence, remarque-t-il. « Des assureurs qui tiraient de l’arrière ont accéléré leur projet de proposition électronique », ajoute-t-il.

Yan Charbonneau prévoit aussi que de plus en plus de ventes se feront virtuellement en assurance vie individuelle, même après le confinement. « La proposition électronique était déjà bien adoptée, mais pas les outils de rencontre virtuelle qui connaissent actuellement une forte croissance. » Il croit toutefois qu’il sera encore difficile, pendant un certain temps, de vendre les plus gros dossiers de cette façon. « Dans les ventes virtuelles, nous verrons surtout des dossiers allant jusqu’à 1 000 $ de prime mensuelle. Le client qui veut investir 200 000 $ dans une police se gardera une petite gêne ! » Souscription élargie Gino Savard note que les portails et les propositions numériques lancés durant le confinement, comme à UV Assurance, ne sont que le fruit du hasard. « Ces outils nécessitent au minimum un an de développement », dit-il. En réponse aux directives de distanciation sociale qui ont freiné les services paramédicaux, les assureurs ont plutôt rehaussé les montants qui peuvent être souscrits sans examen médical, observe le PDG de MICA Services financiers.

M. Savard observe aussi que les assouplissements ont été nombreux depuis le début du confinement.

Le mouvement a facilité l’adoption des technologies numériques de distribution à distance. Même si la proposition électronique peut être utilisée tant pour vendre en personne que virtuellement, il croit que ces assouplissements encouragent son utilisation. À IDC WIN, Phil Marsillo continue de voir des propositions électroniques jour après jour malgré la COVID-19. « Les montants d’assurance sont en moyenne moins élevés que dans le passé. Parce qu’il s’agit de souscription des risques sans examen médical ni prise de fluides, les clients plus âgés pourront souscrire moins d’assurance en raison des limites de montants sans examen. La personne de 70 ans ne pourra pas souscrire une assurance de 500 000 $, alors qu’un assuré de 40 ans le pourra. Le cas moyen est donc à la baisse. »

Un tableau de Groupe Financier Horizons sur les mesures prises par les assureurs en temps de pandémie, que l’agent général a rendu accessible à tous les conseillers, révèle que seuls trois assureurs offriront jusqu’à deux millions de dollars d’assurance vie sans examen médical ni prélèvement de fluides. Il s’agit de Manuvie et de RBC Assurances pour la tranche d’âge des 18 à 50 ans, et de Canada Vie pour la tranche d’âge des 18 à 40 ans.

M. Savard croit pour sa part que les assureurs élargiront encore plus leurs critères de sélection. « Les limites de couverture pour une assurance vie d’un assuré de 60 ans ou moins sans prise de fluides corporels ont augmenté à un million de dollars chez plusieurs assureurs, pour les ventes à distance. Il n’est pas toujours possible de traiter à distance les dossiers d’assurance vie commerciaux. Le montant d’assurance est plus élevé qu’un million de dollars. Nous croyons que ça va évoluer. » MICA a fait le commentaire, et les assureurs écoutent, dit M. Savard. « Les conseillers sont en train de tomber en amour avec le processus numérique, et les assureurs veulent que ce processus fonctionne. Ils ont beaucoup à gagner en facilité, en efficacité et en réduction des couts. À l’ère post-COVID, les assureurs raffineront leurs outils numériques. »

ASSOCIATION CANADIENNE DES COMPAGNIES D’ASSURANCES DE PERSONNES

Jean-François Chalifoux, président-directeur général de SSQ Assurance, a été élu président du Conseil d’administration de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP).

Fondée en 1944, SSQ Assurance est aujourd’hui l’une des plus grandes sociétés d’assurances au Canada, avec un actif sous gestion de 13 milliards de dollars.

COMPLÉMENTS POUR LES PRO • Les assureurs raffinent leurs processus face à la COVID-19 • L'assurance collective elle aussi vendue à distance • Une industrie sur le pied de guerre en cybersécurité Ces compléments au magazine sont disponibles sur portail-assurance.ca pour les abonnés du Niveau PRO.

Titulaire d’un baccalauréat en sciences de l’actuariat de l’Université Laval, M. Chalifoux détient le titre de Fellow de l’Institut canadien des actuaires et de la Casualty Actuarial Society, et il est diplômé du Queen’s Executive Development Program. Avant de se joindre à SSQ Assurance en 2015, il a occupé plusieurs postes de cadre supérieur au sein d’importants assureurs canadiens.

L’ACCAP est une association à adhésion libre dont les membres détiennent 99 % des affaires d’assurances vie et maladie en vigueur au Canada. Notre industrie fournit à près de 29 millions de Canadiens une large gamme de produits visant la sécurité financière, comme l’assurance vie, les rentes (REER, FERR et régimes de retraite) et l’assurance maladie complémentaire. Elle détient en outre plus de 850 milliards de dollars d’actifs au Canada et emploie plus de 156 000 Canadiens.

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

Propositions électroniques et possibilités de vente à distance des assureurs Compagnie

Type de proposition

Livraison de polices électroniques

Affaires à distance : polices corporatives

Affaire à distance en investissement

Signature électronique

Assomption Vie

Électronique

Non (MICA) Possible (GC)

Oui

Oui

Souris, tactile ou possible sur téléphone conseiller ou client

Assurance Spécialité-Vie

Informations à venir

Informations à venir

Informations à venir

—

Informations à venir

Assurance Vie Équitable

Électronique

Oui

Oui

Oui

Souris ou stylet

BMO Assurance

Électronique

Oui (MICA) Possible (GC)

Oui (avec restrictions -GC)

Oui

Souris, tactile ou par courriel

Canada Vie

Électronique

Oui

Oui (MICA) Non (GC)

Non

Code alphanumérique affiché dans la proposition

Croix-Bleue du Québec

Électronique et PDF

Oui

Oui

—

Non

Desjardins Assurances

PDF

Non

Oui

Oui

Oui en investissement; Non en assurance (Pas de solution maison offerte)

Edge Benefits

Électronique

Non

Non

—

Oui

Empire Vie

Électronique

Oui

Oui

Oui

Souris, stylet, par courriel ou à l’écran

Financière Foresters

Électronique

Oui

Non

Oui

Tactile, courriel ou cellulaire

Financière Sun Life

Électronique et PDF

Non

Oui

Non

Oui

Humania Assurance

Électronique

Non

Oui

—

Courriel à confirmer en 24h

iA Groupe financier

Électronique

Oui

Oui

Oui

iA : sauf police détenue par corpo, paiement annuel ou remplacement Excellence : courriel/texto code valide 3 min.

ivari

Électronique

Oui

Oui mais temporaire seulement si à distance (GC) Non (MICA)

Non

Personne, écran, texto, courriel Docusign

La Capitale Assurance

Électronique

Non

Oui (MICA) Non (GC)

Oui

Double authentification, courriel ou texto

Manuvie

Électronique

Oui

Oui

Oui

Oui

Plan de protection du Canada

Électronique

Oui

Oui

—

Valide 40 minutes

RBC Assurances

Électronique

Oui

Oui

Oui

Souris ou tactile

SSQ Assurance

Électronique

Non

Oui (MICA) Non (GC)

Oui

Client doit signer chaque section

PDF

Oui

Oui

Oui

Souris ou tactile (click to sign)

UV Assurance

Tableau : Journal de l’assurance | Source : sites de Groupe financier Horizons, de Groupe Cloutier (GC) et de MICA Services financiers.

Informations fournies par l’assureur pour Desjardins Assurances.

36 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Pas de retour en arrière La fluidité des activités en temps de crise grâce aux outils virtuels permet aux agents généraux de poursuivre leur croissance.

TEXTE : ALAIN THÉRIAULT

A

urrea Signature a réussi à faire croitre ses ventes d’assurance vie individuelle de 8 % du 15 mars au 27 avril 2020, a fait savoir son PDG Christian Laroche.

MICA service financiers a battu des records d’entrées de fonds en investissement, même si ses actifs ont baissé d’environ 7 % vu la chute des marchés en avril. « Les représentants ont été très actifs », dit le PDG, Gino Savard. Le tout avec 90 % des employés en télétravail. M. Savard vante aussi l’attitude des clients, qui n’ont pas paniqué et ont plutôt investi en période difficile pour profiter des bas prix.

Ses affaires d’assurance ont subi l’incidence des limites de souscription sans examen médical. « Nos dossiers avec des montants d’assurance plus élevés que les limites sont sur pause. Néanmoins, la vente à distance est là pour de bon », dit-il.

AFL Assurances pense déjà à relancer les acquisitions. « Nous sommes en croissance dans toutes les lignes d’affaires depuis le début de la COVID-19, souligne son PDG Yan Charbonneau.

Les affaires d’assurance vie individuelle sont soutenues et celles d’assurance invalidité sont un peu plus élevées », dit-il.

Jim Virtue, président de PPI, estime recevoir 85 % du nombre de propositions qu’il recevait avant la pandémie. Ses affaires de fonds distincts sont mêmes à la hausse par rapport à l’année dernière. « C’est un témoignage de l’ingéniosité et de la résilience de nos conseillers », dit-il.

BridgeForce Financial Group s’en tire bien aussi. Ses affaires ont peu fluctué. « Nous avons eu un très fort premier trimestre, comme la plupart des MGA, dit son PDG, Michael Williams.

Lors des trois dernières semaines d’avril, nous avons surpassé nos ventes de l’an passé. » Pour Phil Marsillo, président d’IDC Worldsource, la continuité des affaires observée en temps de pandémie démontre la faculté d’adaptation de l’industrie. Le numérique a sa place dans l’industrie pour améliorer les processus, et non pour remplacer l’humain, dit-il. « Ces outils donnent plus de flexibilité, ce qui crée davantage d’occasions. Ça nous force aussi à améliorer notre processus de vente, pas seulement avec le client, mais avec l’arrière-guichet aussi. Dommage qu’il ait fallu une pandémie pour remettre en question les façons de faire du passé », déplore-t-il.

COMPLÉMENTS POUR LES PRO

L’importance de garder le contact: nous y travaillons Je profite de cette tribune pour remercier, au nom de toute l’équipe de Foneco, l’ensemble des cabinets en assurance de dommages. Vous êtes un service essentiel, et nous sommes fiers de soutenir plus de 2 000 travailleuses et travailleurs d’ici qui gravitent dans le monde de l’assurance de dommages.

Depuis notre fondation, nous développons des solutions de téléphonie qui permettent de garder le contact avec d’autres peu importe où vous êtes, que ce soit votre téléphone de bureau, votre mobile ou votre ordinateur.

Afin d’aider nos courtiers dans leur relance, nous avons décidé d’embaucher davantage de développeurs logiciels pour accélérer la livraison de plus d’outils adaptés aux besoins des cabinet de courtage via notre plateforme Croo pour Assurance.

Il en est ainsi de notre solution de conformité avec la signature audio, et aussi des feuilles de temps, qui permettent un meilleur suivi de la productivité pour des talents travaillant de la maison.

Avec cette équipe élargie, nous serons en mesure d’intégrer plus rapidement davantage de BMS à notre plateforme.

Dans la perspective de vous aider, nous avons pris la décision d’offrir gratuitement ces nouvelles solutions sans frais additionnels à nos clients existants. Si vous n’êtes pas clients, nous avons créé une équipe dédiée pour la migration vers notre plateforme de téléphonie pour les courtiers d’assurance, et ce complètement à distance par vidéoconférence.

Demeurons en contact !

• CAILBA veille au grain pour éviter un retour en arrière des assureurs • Des agents généraux plus efficaces en télétravail Ces compléments au magazine sont disponibles sur portail-assurance.ca pour les abonnés du Niveau PRO.

Alexandre Gauthier Président 1 (855) 936-6326 www.foneco.co

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

La performance financière de 30 grands assureurs de personnes en 2019 Les résultats sont présentés en milliers de dollars (000 $) Primes directes totales (Québec)

Primes directes totales (Canada)

Revenu de placements net

Primes directes totales (Québec)

Bénéfice net Actifs consolidé

Assomption Vie*

Primes directes totales (Canada)

Revenu de placements net

Actifs

Bénéfice net consolidé

Croix Bleue compagnie d’assurance du Canada

2019

27 625

156 720

71 791

1 914 872

7 817

2019

105 887

437 356

52 994

1 404 094

8 128

2018

25 841

150 369

3 748

1 691 842

7 595

2018

103 489

413 657

16 016

1 260 006

8 990

Assurance Vie Banque Nationale*

Croix-Bleue Medavie*

2019

157 027

179 189

9 299

213 908

71 232

2019

540 899

1 816 884

34 835

1 231 227

47 793

2018

130 297

148 640

984

189 986

48 383

2018

525 757

1 750 646

419

1 055 898

30 907

Assurance vie Équitable

Desjardins Sécurité financière

2019

55 331

1 183 028

267 742

5 055 629

108 914

2019

2 763 621

4 839 345

2 723 039

46 477 590

680 047

2018

38 546

1 039 926

18 417

4 230 598

86 810

2018

2 904 504

4 833 186

165 952

39 772 244

618 879

Assurant Vie du Canada

Empire Vie

2019

14 888

278 437

201 546

2 258 629

12 975

2019

301 900

1 084 817

930 973

17 263 380

184 740

2018

13 862

279 693

2 446

2 007 893

10 931

2018

281 818

1 014 693

-10 454

15 487 321

148 841

BMO Société d'assurance-vie

Foresters*

2019

176 746

1 226 774

1 350 235

12 820 237

157 142

2019

47 513

258 315

184 593

2 912 849

92 749

2018

151 788

1 269 448

-6 621

10 396 033

126 823

2018

39 585

227 822

7 249

2 561 207

-116 931

Canada Vie

Great-West Vie

2019

642 890

5 702 489

n.d.

n.d.

1 709 258

2019

946 679

7 265 657

1 279 960

59 378 669

2 693 466

2018

729 434

5 788 523

270 838

42 090 245

1 771 778

2018

908 822

7 009 933

348 445

57 973 481

2 987 680

Canada Vie du Canada

Groupe Humania Assurance*

2019

0

0

791 322

16 211 032

69 372

2018

0

0

160 164

14 579 432

132 123

Chevaliers de Colomb

2019

127 314

156 103

52 431

688 519

4 583

2018

132 137

158 297

-532

610 680

2 777

iA Excellence*

2019

36 122

208 900

225 638

4 100 404

-121 598

2018

38 357

210 552

82 389

3 845 662

-19 660

Chubb du Canada Compagnie d'Assurance-Vie

2019

103 773

138 275

17 204

297 697

9 468

2018

97 905

126 386

451

266 789

11 134

Industrielle Alliance, Assurance et services financiers

2019

20 381

321 224

2 297

111 161

13 299

2018

18 180

272 864

1 679

186 043

7 620

Combined d’Amérique

2019

3 327 457

7 623 058

3 826 290

67 575 951

713 144

2018

3 377 165

6 690 573

79 902

58 316 214

633 889

2019

178 283

872 382

1 097 067

12 567 827

173 741

2018

176 826

830 863

-100 527

11 554 394

-44 308

ivari

2019

129 413

289 794

23 579

952 405

25 012

2018

125 971

282 439

13 395

846 888

-186

Co-operators Vie

La Capitale (Assurance de personnes et services fin.)*

2019

17 665

712 476

482 314

7 486 882

18 312

2018

24 086

640 319

30 224

6 478 780

136 211

Croix Bleue Canassurance*

2019

1 176 036

1 606 859

539 030

6 733 205

109 906

2018

936 888

1 358 961

28 263

6 016 448

68 019

London Life

2019

148 288

191 240

16 180

560 118

13 883

2019

442 799

3 392 943

n.d.

n.d.

357 132

2018

145 466

184 080

16 424

504 544

19 169

2018

486 082

3 346 475

513 563

94 345 291

575 282

38 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Primes directes totales (Québec)

Primes directes totales (Canada)

Revenu de placements net

Actifs

Bénéfice net consolidé

Manuvie (Manufacturers Life) 2019

1 660 394

10 210 624

6 720 660

217 625 146

6 195 218

2018

1 679 948

10 427 856

2 081 560 199 962 690

5 289 884

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Première du Canada 2019

17 549

317 276

10 640

249 175

1 655

2018

17 843

270 194

2 980

229 548

3 488

Primerica Vie 2019

36 587

324 048

6 477

4 006 534

93 885

2018

34 906

310 997

5 650

3 710 176

105 875

RBC Assurances 2019

391 706

1 880 717

1 710 145

18 062 257

256 563

2018

374 779

2 037 850

71 446

15 111 484

245 396

SSQ Société d'assurance inc.* 2019

158 386

273 851

210 821

2 624 749

33 133

2018

154 348

263 437

-420

2 227 073

16 450

La vulnérabilité du courriel exposée par la COVID-19

SSQ Société d'assurance-vie inc.* 2019

1 489 708

1 998 601

168 904

10 922 071

101 816

2018

1 463 153

1 960 414

65 514

10 165 336

94 595

Sun Life du Canada 2019

2 922 385

14 103 910

5 156 228

194 012 417

1 735 779

2018

2 774 454

13 323 700

1 881 485

173 239 043

2 035 476

En cette période de vente à distance, les experts en cybersécurité déconseillent fortement aux conseillers de recueillir les renseignements des clients par courriel.

UV Assurance* 2019

145 088

159 603

185 679

2 467 307

4 458

2018

134 453

144 680

12 415

2 227 781

7 661

Wawanesa Life 2019

596

136 109

92 433

1 394 823

3 652

2018

798

138 019

2 329

1 241 757

6 820

Données sur les résultats financiers : MSA Research (msaresearch.com) Tableau : Portail de l’assurance (portail-assurance.ca) *Résultats obtenus de la compagnie d’assurance. n.d. : non disponible.

Les résultats financiers de toutes les compagnies sont divulgués selon les normes IFRS. Tous les résultats sont non-consolidés et proviennent des séries de pages 70 et 95 (VIE-1) soumises au Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), à l’exception du bénéfice net qui est consolidé et qui provient de la série de pages 20 (VIE-1).

La colonne « Actifs » inclut l’actif net des fonds distincts.

Assurance Vie Banque Nationale : les résultats de 2018 sont sur une période de 10 mois.

Gestion de la clientèle : les conseillers financiers à l’ère de l’informatisation Encore bon nombre de conseillers financiers mènent leurs affaires sans faire appel à un outil de gestion de la clientèle, communément appelé CRM, inspiré de son acronyme anglais Client Relationship Manager.

Canada Vie et London Life : certaines données n’étaient pas disponibles dans les données que nous avons reçues.

Croix-Bleue Canassurance : les revenus canadiens proviennent de l’Ontario et du Québec.

Foresters : les résultats incluent ceux de Foresters Life et The Independent Order of Foresters.

Groupe Humania Assurance : les résultats incluent ceux de Humania Assurance et de La Survivance-Voyage qui est une société à capital-actions détenue à 100 % par Humania Assurance.

Découvrez tous les mois, de nouveaux dossiers !

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iA Excellence et Industrielle Alliance : le 1er janvier 2020, leurs activités ont été fusionnées sous la marque iA Groupe financier.

Un produit des Éditions du Journal de l’assurance

DOSSIER RENDEMENT FINANCIER DES ASSUREURS AU CANADA ET AU QUÉBEC

La solidité financière des grands assureurs de personnes en un coup d’œil AM BEST Assomption Vie

S&P

FITCH

MOODY'S

A- (Excellente)/stable

Assurance vie Équitable

A/positive

Assurant Vie du Canada

A- (Excellente)/stable

BMO Société d'assurance-vie

A (Excellente)/stable

Canada Vie

A+ (Supérieure)/stable

Chevaliers de Colomb

A+ (Supérieure)/stable*

Co-operators Vie

A (Excellente)/stable

Combined d’Amérique

A+ (Supérieure)/stable*

Croix Bleue compagnie d’assurance du Canada

A- (Excellente)/stable

AA/stable

Empire Vie

A (Excellente)/stable

Foresters

A (Excellente)/stable AA-/stable

ivari

A+ (Supérieure)/stable

BBB+/positive**

La Capitale

A+ (Supérieure)/stable

A+/stable

AA-/stable

AA-/stable

A1/stable

AA basse/positive

AA/stable

Aa3/stable

AA/stable

A (Excellente)/stable A+ (Supérieure)/stable A (Excellente)/stable

SSQ Société d'assurance-vie inc.

A (Excellente)/stable

Wawanesa Life

A haute/stable

La Capitale ne dévoile pas les cotes que lui attribuent des firmes de notation.

RBC Assurances

Sun Life du Canada

AA/stable

A/stable

A+ (Supérieure)/stable

Primerica Vie

Aa3/stable

A-/stable

Industrielle Alliance, Assurance et services financiers

Première du Canada

AA/stable

Les filiales d'assurance de Desjardins ne sont pas cotées par les agences de notation.

Lors de soumissions, ce sont celles du Mouvement Desjardins qui sont fournies.

Desjardins Sécurité financière

Manuvie (Manufacturers Life)

DBRS MORNINGSTAR

A+ (Supérieure)/stable

AA-/stable*

AA/stable

A (Excellente)/stable

LÉGENDE Interprétation de la légende : tous les assureurs listés dans ce tableau ont une cote jugée robuste ou bonne, d'où le choix de la couleur verte pour les illustrer. Plus le vert est foncé, plus la cote est jugée robuste par les firmes de notation.

AM BEST

S&P

FITCH

MOODY'S

DBRS MORNINGSTAR

A++

AAA

AAA

AAA

AAA

A+

AA

AA

Aa

AA

A

A

A

A

A

BBB

BBB

BBB

BBB

AB++

*La cote provient des États-Unis / **Selon le site de la compagnie Une case grise signifie que la compagnie n'est pas suivie par la firme de notation.

Méthodologie : pour collecter les cotes de solidité financière des assureurs, le Journal de l'assurance a consulté les sites des assureurs, puis a validé celles-ci sur les sites des firmes de notation.

40 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

L'INFORMATION ESSENTIELLE EN ASSURANCE POUR PRENDRE DES DÉCISIONS D'AFFAIRES AVISÉES

Plus que jamais, il est temps de vous procurer la plateforme essentielle au Canada pour analyser l'industrie de l'assurance de personnes - MSA Researcher Nous sommes ravis de vous présenter deux nouvelles améliorations à la plateforme d'assurance de personnes de MSA Researcher

1 MSA Researcher Lite Chaque licence de MSA Researcher vient avec une licence conjointe Lite qui donne accès à un autre utilisateur au puissant tableau de bord de MSA Researcher.

Les licences Lite et Unlimited incluent les tableaux de bord complets de MSA Researcher

2 MSA Researcher Unlimited Les abonnés de MSA Researcher peuvent maintenant donner MSA Researcher Lite à un nombre illimité d'employés, de dirigeants et d'administrateurs.

La plateforme complète de MSA vient aussi avec les outils Statement Viewer, Query Engine et Market Share Modules.

Pour plus de détails, svp contacter : Tesfaye Fekade tesfaye.fekade@msaresearch.com 416.368.0777, poste 23 www.msaresearch.com

DOSSIER RISQUES SPÉCIAUX ET COVID-19

Les grossistes en mode reprise Comment les grossistes en assurance de dommages ont-ils abordé le confinement lié à la pandémie de COVID-19 ? Ils ont dû faire avec le ralentissement économique qui en a découlé, mais aussi avec le resserrement continu des conditions de souscription en assurance des entreprises. Ils se préparent maintenant aux suites du déconfinement progressif de la société québécoise.

TEXTES : FRÉDÉRIQUE DE SIMONE

42 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Niches diverses, effets divers Les grossistes en assurance de dommages se sont tous développés des niches distinctes au fil des ans. Ils ont donc ressenti les effets de la pandémie de diverses façons.

TEXTE : FRÉDÉRIQUE DE SIMONE

L

’assouplissement des mesures de confinement se poursuit au Québec. La reprise progressive des affaires et la réouverture des commerces étaient attendues avec impatience par certains.

Cette relance laisse entrevoir une lueur d’espoir pour les entreprises à l’arrêt… et les clients des courtiers.

Vu les différentes spécialités, la pandémie de COVID-19 a des répercussions diverses chez les grossistes en assurance de dommages présents au Québec.

Johanne Pistagnesi, présidente de Pistagnesi-Doyon, agence de souscription, espère que le déconfinement favorisera la reprise des affaires et la remise en marche des catégories de risques « arrêtées » par la pandémie.

Le segment de l’hôtellerie en a arraché pendant le confinement, rappelle-t-elle. « Nous avons dû arrêter temporairement de souscrire toutes nouvelles affaires dans ce genre de risque. Nous avons aussi eu plusieurs demandes pour réduire les primes en raison des chiffres d’affaires diminués ou des fermetures de commerces », a mentionné Mme Pistagnesi au Journal de l’assurance.

En offrant des solutions centrées sur les bâtiments et l’habitation, Patrick Bouchard, président et souscripteur principal de Plan B Solutions d’assurance, n’a pas vu les foudres de la COVID19 s’abattre sur son entreprise. « Nous avons un peu moins d’appels, mais nous sommes encore occupés. Nous souscrivons encore pas mal de nouvelles affaires. Le fait que le monde soit confiné à la maison entraine un peu moins de réclamations », dit-il.

Du côté d’April Canada, il n’y a pas eu de faillites chez les assurés. « Nos entreprises clientes sont demeurées ouvertes ou n’ont pas été fermées plus d’un mois. Dans ces cas, elles ont été parmi les premières à rouvrir.

Nous avons toutefois eu quelques demandes d’accommodement de paiement », précise son PDG, Sébastien Gabez.

Ralentissement, puis débordement L’industrie a été rapide à opter pour le télétravail au début du confinement. Il en est allé de même chez les grossistes.

La semaine de transition qui en a découlé a été la moins achalandée pour CHES Solutions Spécialisées.

Les courtiers se sont toutefois rapidement adaptés à leur nouvelle réalité à domicile, et les affaires ont rapidement repris, relate Gabriel Morneau, directeur de souscription du grossiste multirisque. « On a vu un ralentissement des demandes et des nouvelles affaires pendant une semaine ou deux. Depuis, c’est la folie furieuse », a-t-il précisé en entrevue au Journal de l’assurance à la fin mai.

DOSSIER RISQUES SPÉCIAUX ET COVID-19

C’est particulièrement sur le plan des nouvelles affaires que son entreprise est débordée. « On est revenus au même niveau, sinon au-dessus de ce qu’on recevait comme volume d’affaires avant la pandémie.

Avec le déconfinement qui s’amorce, c’est difficile pour nous de dire s’il nous apporte plus de demandes.

Pour le moment, on est tout aussi occupés. » Se positionner pour mieux avancer Pour continuer d’avancer malgré la crise, les grossistes ont eu à se recentrer sur leurs niches. « Nous avons pris le temps de repenser et de réajuster notre guide de souscription. Nous voulons mieux cibler nos appétits et nos orientations d’affaires. Nous souhaitons ainsi éviter que nos moins bons coups faits antérieurement nous affectent dans le futur », a relaté Johanne Pistagnesi.

La présidente de Pistagnesi-Doyon, agence de souscription, ajoute que depuis mars, son entreprise a fait un « gros ménage » dans son volume d’affaires. Ménage qui se poursuivra encore un an, dit-elle. « Nous avons connu une croissance phénoménale, l’an passé. Ça nous a occasionné des pertes que nous aurions pu éviter », explique Mme Pistagnesi.

L’agence a d’ailleurs révisé sa position concernant certaines catégories de risques, notamment pour le segment de l’hôtellerie, dans les régions où la protection municipale contre l’incendie est restreinte, comme les territoires semi-protégés ou non protégés.

Sa position sur les maisons de chambres s’est aussi raffermie. Dorénavant, seules les chambres louées à bail occupées principalement par des travailleurs ou des étudiants seront ciblées.

Pour Plan B Solution d’assurance, qui a acquis le volume d’assurance habitation non standard de Pistagnesi-Doyon à la fin novembre, la pandémie a entrainé une concentration des activités dans cette niche. « En raison de la COVID19 et de l’arrêt de beaucoup d’entreprises, on a décidé de se concentrer sur notre offre de services, plutôt que de s’éparpiller. La COVID-19 nous a amenés à nous réaligner sur nos activités plutôt que de chercher de nouvelles affaires qui sortent de notre niche », indique Patrick Bouchard.

Développer de nouvelles affaires est possible… même en temps de crise Pendant le confinement, beaucoup d’entreprises, de détaillants et de fabricants de vêtements se sont lancés dans l’importation ou la fabrication de masques et de visières. C’est un segment de marché que CHES servait déjà. Voyant un nombre important d’usines convertir leurs activités pour répondre à la demande des gouvernements et fabriquer des équipements médicaux, CHES a pris le pari de proposer son produit. « On était capable d’en faire, avant, mais on n’avait pas tellement de demandes. C’était même plutôt rare, mais maintenant, beaucoup se sont lancés dans cette voie. On a eu un nombre significatif de demandes pour ce segment. C’est complètement inhabituel », dit M. Morneau.

Profiter de la crise pour créer une nouvelle vision Pistagnesi-Doyon entend profiter de l’accalmie que lui procure la pandémie pour examiner ses renouvellements afin de garder ce qui est le plus avantageux. Il n’est toutefois pas question de se départir du segment de l’hôtellerie, même s’il est souvent perçu comme le malaimé. « En hospitalité, nous allons continuer de souscrire des risques. Nous sommes convaincus qu’une approche disciplinée dans ce créneau saura maintenir une rentabilité satisfaisante », dit Johanne Pistagnesi.

Elle a confié être actuellement en train de développer avec plusieurs assureurs de nouvelles niches d’affaires qui sont peu ou pas offertes par les grossistes. Elle a toutefois refusé de dévoiler le nom des assureurs et les niches en question. « Nous sommes là pour aider les courtiers à placer les dossiers pour lesquels les marchés réguliers n’ont pas d’intérêt. Mais au-delà de ce concept, nous essayons de redéfinir notre vision du grossiste. Nous ne nous considérons pas comme étant un marché de sousstandard. Nous sommes un marché spécialisé. Nous recherchons avant tout des risques de qualité que les assureurs réguliers ne sont pas à l’aise de souscrire, pour diverses raisons », dit Mme Pistagnesi.

COMPLÉMENT POUR LES PRO • La réponse des bannières face à la COVID-19

Johanne Pistagnesi

44 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

Ce complément au magazine est disponible sur portail-assurance.ca pour les abonnés du Niveau PRO.

UN GROSSISTE PROFITE DE LA CRISE POUR DEVANCER LE LANCEMENT D’UNE PLATEFORME NUMÉRIQUE En juin, April Canada lancera April ON, un portail de souscription en ligne pour les courtiers avec qui elle fait affaire. « Le confinement nous a appris l’importance des technologies numériques, de miser sur cette avenue », a commenté son PDG, Sébastien Gabez. C’est pourquoi le grossiste a mis les bouchées doubles pour devancer le lancement de sa plateforme.

Les courtiers qui traitent avec April Canada pourront ainsi obtenir des soumissions en ligne, sans avoir à passer par un souscripteur pour les segments automobiles hors normes, entrepreneurs en construction et bateaux de plaisance. « On travaille main dans la main avec les courtiers pour monter le portail. La gestion des affaires en cours sera plus facile, et les délais administratifs vont être considérablement réduits. Au bout de cinq questions, le courtier a déjà une prime estimative » explique M. Gabez.

Dans les premières étapes du lancement de la plateforme, le souscripteur viendra valider la tarification proposée par le système. Éventuellement, tout se fera sans interaction humaine, ajoute Daphnée de Vitton, directrice, stratégie marketing, innovation et numérique, aussi présente lors de l’entrevue. « En moins de quatre heures, on s’engage à répondre au courtier et à lui proposer une prime. Il pourra ensuite souscrire une police en ligne », poursuit-elle.

D’autres segments, comme les bâtiments vacants et les cyberrisques, sont actuellement en préparation et alimenteront à leur tour la nouvelle plateforme.

April Académie devrait aussi y avoir une place. Elle n’a d’ailleurs pas cessé ses activités en temps de confinement. Plus de 15 cours en ligne ont été présentés pendant cette période. (Frédérique De Simone)

Qui sommes-nous?

Val International est un grossiste détenant des contrats avec pleine autorité sur le marché de Londres depuis 2004 et transigeons également avec des assureurs locaux.

Notre souscription est principalement en risques réguliers en assurance des entreprises.

Nos champs de compétences sont : les biens, responsabilité civile, E&O, 3D, cyber, bris de machines.

De plus, nos règles de souscription sont adaptées au marché de l’assurance ainsi qu’aux conditions économiques et sociales.

Nos forces

• Responsalilité civile générale jusqu’à 20 millions • Responsabilité excédentaire et Umbrella jusqu’à 20 millions (également en monoligne) • Responsabilité erreurs et omissions, jusqu’à 1 million pour entrepreneurs spécialisés, manufacturiers, grossistes et distributeurs (avec vente USA) • Couverture Malfaçon disponible pour entrepreneurs jusqu’à 100,000$ • Responsabilité erreurs et omissions pour médecine alternative jusqu’à 2 millions • Travaux de soudure extérieurs • Cigarettes électroniques • Tatoueurs

Biens commerciaux : • • • • •

Programme sous-standard (jusqu’à 500 000 $ en biens) Propriétaires fonciers Atelier de métal (usinage,machinerie ) Tous genres d’affectations Immeubles à revenus (5 emplacements et plus)

Pour obtenir plus d’informations ou entente de courtage, communiquez avec :

Sébastien Gabez PHOTO : RÉJEAN MELOCHE

Robert Piché, Directeur développement des affaires Val International 450 492-7770, poste 2614 ou cellulaire 514 951-7707 rpiche@valinternational.ca www.valinternational.ca

DOSSIER RISQUES SPÉCIAUX ET COVID-19

Du télétravail au déconfinement : la stratégie des grossistes Les dirigeants de grossistes en assurance de dommages se disent impressionnés par leurs employés « obligés » d’adopter le télétravail.

TEXTE : FRÉDÉRIQUE DE SIMONE

M

algré certaines lacunes qui contribuent à l’isolement social et à la solitude, les grossistes interrogés par le Journal de l’assurance ont tous tiré un bilan positif de l’expérience. Ils comptent offrir la possibilité à leurs employés de travailler à distance plusieurs fois par semaine une fois la crise passée. La plupart d’entre eux ont même mentionné qu’ils allaient être plus flexibles à l’avenir. « Les gens sont efficaces en télétravail. Être à la maison éradique plusieurs distractions. Les gens semblent

Une société de Marsh & McLennan Agency LLC

Avis de décès Le 6 mai 2020, à l’âge de 82 ans, Jacques Vézina nous a quittés après avoir longuement lutté contre l’Alzheimer.

Il laisse dans le deuil sa complice de toujours, son épouse Jeannine, ses trois enfants Pierre (Diane Ranno), Dominique (André Besner), Patrice (Christine Robillard), ses cinq petitsenfants Maude (David), Raphaël (Jeanne), Justin (Judith), Anne-Sophie, Marie-Pier, ainsi que ses beaux-frères, neveux, nièces et nombreux amis.

1938 - 2020

Ce dont il était le plus fier était sa famille, son clan, avec qui il a su forger de nombreux souvenirs. Sa générosité était inépuisable. Il aura réussi tant professionnellement que personnellement à tisser des liens serrés et établir des relations profondes et durables.

Cofondateur de Vézina assurances inc., il a laissé son empreinte dans le milieu. Travailleur infatigable, il trouvait toujours du temps pour s’impliquer dans des œuvres caritatives. Il était un homme de cœur, un passionné qui a su transmettre ses valeurs qui guident encore l’entreprise aujourd’hui. Pour ceux et celles qui ont eu le privilège de le côtoyer, Monsieur Vézina aura influencé les gens et les générations à venir.

La famille tient à remercier chaleureusement le personnel soignant du Centre d’hébergement de La Marée pour les bons soins prodigués.

Vos marques de sympathie peuvent se traduire par des dons à la Fédération québécoise des sociétés Alzheimer.

En raison des circonstances actuelles, une célébration de sa vie aura lieu à une date ultérieure.

vraiment plus efficaces pour répondre rapidement.

Le temps épargné dans les transports est positif sur l’humeur de certains de nos employés, et ça se ressent dans le travail », mentionne Patrick Bouchard, président et souscripteur principal de Plan B Solutions d’assurance.

Aussi bien organisé qu’il peut l’être, le télétravail nuit toutefois un peu aux communications entre collègues, ajoute Gabriel Morneau, directeur de souscription de CHES Solutions Spécialisées. « Quand on a une question à propos d’une souscription, il est facile de se lever la tête et de demander à son collègue. À distance, c’est plus complexe. Quand on l’appelle, la ligne peut être occupée, et le temps de réponse par courriel peut être long. Les vidéoconférences ont aussi leurs limites », dit-il.

Sébastien Gabez, PDG d’April Canada, ajoute que chaque réalité sociale est différente. « Une chose est certaine : les équipes ne peuvent survivre que si elles se voient les yeux dans les yeux, à un moment donné », dit-il.

Le grossiste a tenu trois webinaires depuis le confinement pour aider les employeurs à poursuivre leurs activités et à soutenir leurs employés.

Un retour au bureau attendu… mais pas pressé M. Gabez ajoute que le confinement s’est opéré facilement. Le déconfinement ne sera toutefois pas aussi simple, appréhende-t-il.

Le grossiste international, à l’instar de ses concurrents canadiens et québécois, peut compter sur l’expérience de ses filiales comme April d’Asie et April France, qui ont toutes vécu le confinement et le déconfinement avant le Canada.

COMPLÉMENT POUR LES PRO • L'impact du télétravail sur les bannières en assurance de dommages Ce complément au magazine est disponible sur portail-assurance.ca pour les abonnés du Niveau PRO.

En observant ce qui s’est fait ailleurs dans le monde, April Canada compte organiser le retour au bureau de ses employés par vagues. Le grossiste s’appuie sur les grands principes de déconfinement utilisés par les autres bureaux du groupe et qu’il a adaptés au contexte québécois.

La première vague réintègrera 20 % de l’effectif dans les installations d’April au Québec et permettra de mettre en place le protocole de circulation et de distanciation sociale. Quand les objectifs seront atteints, ceux qui souhaitent revenir travailler au bureau pourront le faire, à condition de ne pas avoir de personnes à risque dans leur entourage, de ne pas avoir eux-mêmes une santé fragile et de ne pas prendre le transport en commun.

Plan B prévoit aussi un retour progressif dans ses installations. « Pour le moment, au bureau, on fonctionne avec le minimum d’employé pour l’émission des polices, la comptabilité et la facturation. Les trois quarts des employés restent à domicile », indique Patrick Bouchard. À CHES, le retour au bureau ne se fera probablement pas avant l’automne. Le grossiste multirisque partage ses locaux avec d’autres entreprises, une situation problématique dans le contexte actuel, croit Gabriel Morneau. À l’automne, l’équipe de CHES devrait toutefois intégrer de nouveaux bureaux, privés cette fois-ci, ce qui devrait permettre un retour plus sécuritaire.

INTÉGRITÉ

Gabriel Morneau

Patrick Bouchard

EXPERTISE

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VOTRE COACH D’AFFAIRES !

COVID-19 : comment protéger les clients des mauvaises décisions L’étude de l’économie comportementale génère de plus en plus d’intérêt chez les conseillers financiers, notamment pour comprendre les actions et les réflexions des clients. Un atout bien utile en ces temps de pandémie, expliquent des conseillers.

TEXTE : KATE MCCAFFERY | ILLUSTRATION : MARJORIE POIRIER

L

es investisseurs ne réagissent pas tous rationnellement aux nouvelles qui montrent la chute des marchés boursiers à cause de la pandémie de COVID-19.

Certains clients peuvent perdre leur sang-froid en voyant sur leur relevé mensuel que la valeur de leurs placements a baissé. Si le conseiller a bien fait son travail en amont, la réaction du client devrait être plus pondérée. Les conseillers qui connaissent bien les besoins de leurs clients sauront aussi reconnaitre les biais cognitifs dans leurs demandes et leurs questions.

En effet, l’économie comportementale peut aider les conseillers à mieux communiquer avec leurs clients.

Elle peut aussi aider les clients à améliorer leur processus décisionnel quand leur instinct leur dit de prendre le contrôle de la situation et de fuir le danger.

L’instinct primaire de fuite Les investisseurs qui obtiennent de mauvais rendements sont souvent ceux qui ont investi dans des actifs plus volatils, comme des actions, explique Marshall Beyer, directeur principal, normes des programmes de formation, Moody’s Analytics. « De plus, ils ont souvent cessé d’investir en cours de route. Dans certains cas, ils peuvent même avoir vendu leurs parts lorsque les marchés chutaient. » M. Bayer dit que certains clients sont victimes d’un biais alarmiste, c’est-à-dire qu’ils craignent que le pire se produise. Ils font alors des choix pour éviter les regrets, même si leurs décisions ne sont pas optimales. « Un conseiller devrait rappeler à son client que les émotions qu’il vit sont communes. La plupart des gens les vivent aussi. Certains, plus fortement que d’autres.

Les marchés vont finir par remonter. Les conseillers ne veulent pas que leurs clients prennent des décisions sous le coup de l’émotion. Ils veulent leur éviter d’avoir des regrets », dit-il.

Quand l’anxiété mène à l’aversion pour le risque Catherine Milum, chef des ventes, gestion de patrimoine à Gestion de placements Manuvie, dit que les clients qui n’ont pas accès à des conseils sont plus

48 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

prompts à agir sous le coup de l’émotion. Traiter avec un conseiller financier est donc un atout important, dit Mme Milum.

Le conseiller devrait être en mesure de reconnaitre les biais comportementaux de ses clients. Il peut alors intervenir lorsque l’impulsivité prend la place de la réflexion, surtout lorsque vendre semble la seule option possible.

Un élément distingue la crise actuelle des autres corrections de marché : la pandémie de COVID-19 ajoute une couche d’angoisse à une situation déjà chargée émotivement. Cette anxiété peut engendrer une aversion pour le risque chez certaines personnes, qui interprèteront les évènements plus négativement qu’en temps normal. Elles seront alors moins ouvertes aux conseils, fait valoir Mme Milum.

Qui plus est, certains peuvent développer un excès de confiance qui découle de leur biais de contrôle. « Il est important de bien connaitre les deux », ajoute-t-elle.

Gestion de placements Manuvie investit depuis un an dans la formation des conseillers afin qu’ils connaissent les principes de l’économie comportementale, tels que l’illusion de contrôle ou l’excès de confiance. Des biais du genre, il en existe des centaines. Manuvie en aborde 17 qui portent sur les émotions.

Pour contrer l’illusion de contrôle, Manuvie suggère aux conseillers de proposer une nouvelle gamme de fonds au client plutôt que de vendre son avoir. C’est l’occasion pour le client de recentrer ses décisions par rapport à son profil de risque ou à ses objectifs d’épargne. Et ainsi de « redémarrer » avec succès.

Éviter les biais cognitifs L’économie comportementale permet à Alexandra Macqueen, consultante en régimes de retraite à Pension Acuity Partners, de savoir pourquoi un client se détourne des faits lors de sa réflexion. « Ça me permet aussi de reconnaitre les biais que je peux avoir », dit-elle.

L’un des biais qu’elle observe fréquemment est la peur de perdre. « Les gens sont prêts à prendre des risques pour éviter de perdre de l’argent, mais pas autant pour réaliser des gains. Quand les marchés chutent, certains

vont craindre que les marchés puissent s’écrouler davantage. Ils se retirent alors pour éviter de futures pertes », dit Mme Macqueen.

Jason Pereira, consultant financier principal pour Woodgate Financial et IPC Securities Corp, dit avoir souvent affaire à des investisseurs qui utilisent leurs relevés d’avant-crise pour mesurer les évènements en cours – un autre biais. « Ils se concentrent sur le moment auquel leurs placements étaient à leur sommet. Ça peut aider de leur indiquer qu’ils sont en hausse par rapport au début d’année. Il faut changer les périodes de référence pour comparer », dit-il.

Il ajoute que les clients sont inquiets de la situation actuelle. Pas tant de la chute des marchés. Ils se demandent plutôt s’ils pourront vivre leur vie comme avant.

M. Pereira dit aussi observer des cas de biais de confirmation. Le client interprète alors l’information de manière à confirmer ses croyances actuelles. C’est un biais qui se manifeste quand les clients sont stressés et recherchent des réponses, dit-il. « Le conseiller doit ramener la conversation sur le client, malgré ce qui se passe sur les marchés. Ça change le ton de la conversation », dit-il.

Comment formuler une réponse empathique Le conseiller qui comprend les fondements de l’économie comportementale peut répondre avec empathie aux préoccupations de ses clients. « C’est un mariage entre la finance traditionnelle et l’étude des comportements, dit Marshall Beyer. En fin de compte, c’est

une question de relation et de compréhension. Si le conseiller a une bonne compréhension de ce que vit son client, mais aussi de ses tendances et de ses biais, ça peut l’aider à traverser les crises comme celle-ci. » Il ajoute que les conseillers qui proposent des programmes qui prévoient des prélèvements automatiques ont un avantage, car les prélèvements se poursuivent. « Il faut intervenir pour y mettre fin. Quand le marché chute, c’est le moment d’acheter à bas prix, surtout si le client est jeune. C’est presque un cadeau.

Les programmes de prélèvements automatiques permettent d’éviter les biais », affirme le directeur principal des normes des programmes de formation à Moody’s Analytics.

Catherine Milum, de Gestion de placements Manuvie, rappelle toutefois que certains clients sont moins ouverts aux conseils en période de crise. Il peut être utile de leur rappeler leur plan initial, dit-elle. Ils sauront alors qu’ils peuvent compter sur leur conseiller en période de difficulté et de stress plus intense. « Les gens sont prêts à entendre les conseils, mais ils doivent sentir qu’ils ont un mot à dire dans la prise de décisions.

C’est important de faire participer les clients à l’élaboration du plan financier, et aussi de s’assurer qu’ils le comprennent bien au moment de le signer. »

JUIN 2020 JOURNAL DE L’ASSURANCE 49

à l’international

Les perspectives de croissance des assureurs freinées par la COVID-19 La pandémie de la COVID-19 fait revoir à la baisse les perspectives de croissance des assureurs en 2020. Depuis le début de la crise, GlobalData, une société spécialisée en données et en analytique du Royaume-Uni, a établi des pronostics pour une dizaine de pays. Le Journal de l’assurance a regroupé les données pour produire ce tableau.

TEXTE ET JOURNALISME DE DONNÉES : CHARLES MATHIEU

Croissance des primes en 2020

Croissance des primes d’ici 2023

Industrie

Prévision initiale

Prévision révisée

Prévision initiale

Prévision révisée

Afrique du Sud

Tous segments confondus

3,4 %

(3,1 %)

N.d.

1,6 %

Autriche

Tous segments confondus

N.d

N.d.

2,8 %

1,7 %

Belgique

Tous segments confondus

N.d

N.d.

2,0 %

0,7 %

Brésil

Assurance de dommages

5,2 %

2,0 %

7,9 %*

6,3 %*

Assurance vie

N.d.

N.d.

2,0 %

0,9 %

Assurance de dommages

N.d.

0,7 %

N.d.

2,4 %

Danemark

Tous segments confondus

4,1 %

(0,9 %)

3,8 %

1,6 %

États-Unis

Assurance vie

3,2 %

1,9 %

3,3 %*

2,7 %*

France

Assurance de dommages

2,5 %

2,1 %

2,6 %

2,2 %

Hong Kong

Tous segments confondus

N.d.

N.d.

7,2 %

6,0 %

Inde

Tous segments confondus

N.d.

(0,9 %)

N.d.

5,3 %

Italie

Assurance de dommages

2,2 %

(4,4 %)

2,3 %

(0,9 %)

Norvège

Tous segments confondus

N.d.

N.d.

3,3 %

2,1 %

Suisse

Tous segments confondus

N.d.

N.d.

N.d.

2,1 %

Assurance vie

N.d.

(1,6 %)

N.d.

2,1 %

Pays

Corée du Sud

Thaïlande

Source : GlobalData. | *Le taux de croissance annuel moyen des États-Unis concerne la période allant de 2019 à 2024. Pour les autres pays, ce taux est calculé jusqu’en 2023.

50 JOURNAL DE L’ASSURANCE JUIN 2020

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