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Au Poilu de Vincennes

à l’issue de la première guerre mondiale, de nombreux monuments aux morts sont érigés en france. celui de joinville est inauguré en 1926 par le maire henri vel-durand afin d’honorer les morts, les invalides et les mutilés de la ville. il est installé dans le cimetière communal.

Entre 1914 et 1918, la cloche de l’église Saint-Charles Borromée sonne le glas à chaque décès joinvillais. La grande guerre se termine sur une nécessité pour la ville et les familles de faire le deuil. Si les plaques de marbre affichant les noms de chaque administré mort pour la France s’avèrent être une solution au départ, cela n’est pas suffisant. Les communes font alors construire des monuments pour honorer leurs morts. 150 000 inaugurations ont lieu en France entre 1921 et 1930. Après quelques querelles quant au type de monument devant être choisi par la ville de Joinville, c’est une femme vêtue d’un péplum, vêtement féminin en Grèce antique, qui est retenue. Elle s’imposera au centre du monument, laissant à ses côtés les noms des 367 Joinvillais morts pour la France. Le monument est inauguré en 1926 par le maire Henri Vel-Durand et baptisé « Au Poilu de Vincennes », en référence au patronyme des fantassins de 1914-1918 ainsi qu’au bataillon de l’École Normale de Gymnastique Militaire de Joinville. Le monument a pour but le souvenir des morts, des invalides et des mutilés, les fameuses « Gueules Cassées» de la Der des Ders.

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Le monument érigé au cimetière porte le nom des 367 Joinvillais morts pour la France

En même temps que ce mouvement national d’hommage aux morts, de nombreuses associations d’anciens combattants ou de mutilés se forment à l’issue de la guerre. A Joinville, la « Société des Mutilés, Anciens Combattants, Réformés et Veuves de Guerre » voit le jour en 1918 et siège place de Verdun. Elle défend et fait valoir les droits acquis par ces personnes au prix de leur sang. Elle connaît un essor considérable, et ce, grâce à son président Gabriel Bureau et à son secrétaire Étienne Pégon, tous deux martyrs de leurs blessures. Elle devient la « Société des anciens combattants de Joinville » en 1928, suite au regroupement de tous les anciens combattants titulaires de la carte et des victimes de guerre en 1928. Parallèlement, au niveau national, le colonel Yves Picot fonde en 1921 l’« Union des blessés du visage et de la tête » avec deux « Gueules cassées » (Albert Jugon et Bienaimé Jourdain). Afin de financer les hospitalisations des mutilés, l’association obtient le droit d’émettre des billets de Loterie Nationale à partir de 1935. Le souvenir des morts est une ambition commune après la guerre, que ce soit en France ou dans les pays anglo-saxons. Après la publication d’un poème d’un médecin canadien relatant les champs boueux parsemés de coquelicots mêlés au sang des combattants, cette fleur est rapidement devenue le symbole du souvenir dans les pays anglo-saxons. Le Canada adopte le coquelicot comme symbole du souvenir en 1921. En France, ce sont deux infirmières qui proposent de vendre des timbres couronnés d’un bleuet, rappelant l’uniforme français de 1915. Sa vente devient nationale en 1935.