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Ermitage du Mont Cindre

L’Ermitage du Mont Cindre,

une histoire de plus de 650 ans…

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Il est des lieux qui nous interrogent sur les liens entre les époques et les générations. Des lieux qui nous aident à comprendre le passé pour bâtir le présent, où le vivre ensemble prend tout son sens. L’Ermitage est un lieu qui nous lie, nous connecte et nous permet d’imaginer durablement l’avenir. Un lieu qui mérite d’être sauvé.

Un lieu enchanteur propice à la contemplation

Le site de l’Ermitage est une triade dont l’ensemble de ces trois entités en fait un lieu d’intérêt majeur. Une chapelle en pierres dorées, encadrée de deux jardins que tout oppose. Un premier jardin potager, calme et raisonnable, lié à la terre et ouvert sur l’horizon, un jardin illustrant l’économie de moyen d’une vie d’ermite. Du côté du couchant, un deuxième jardin de prière, étonnant, merveilleux, vertical, tourné vers le ciel. Ce jardin minéral est englouti par la végétation. Tout droit sorti de l’imaginaire, sans ordre apparent, il doit son aspect actuel au dernier moine qui l’a habité : Emile Damidot. L’histoire de l’Ermitage est une longue histoire de plus de 650 ans. Une belle histoire pleine de rencontres qui commence comme toutes les histoires par : « Il était une fois…. »

De l’Ile Barbe au Mont Cindre

Il était une fois, un moine qui habitait dans une grande Abbaye au milieu des eaux, sur une île. Cette île était située sur la Saône, elle s’appelait l’Ile Barbe. Ce moine avait obtenu l’autorisation du

chapitre de Lyon de se retirer du monde, de construire une chapelle et de fonder une récluserie à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. Frère Henri, ce moine, choisit de bâtir sa chapelle dans un lieu incroyable, exceptionnel. Il décide d’installer sa chapelle sur le Mont Cindre, l’une des sept collines du Mont d’Or, face aux collines de Fourvière et de la Croix-Rousse, loin du monde mais avec vue sur le monde. Depuis sa colline du Mont Cindre (469 mètres d’altitude), il voit le monde : le Rhône, la Saône, Lyon et aussi les Alpes et les cimes du Mont Blanc.

Durant trois siècles, les ermites se succèdent au Mont Cindre

Arrive la Révolution, l’Ermitage est saisi par l’Etat et vendu à un habitant du village. Mais les citoyens de Saint-Cyr restent attachés à leur Ermitage. Alors, en 1800, ils rachètent l’Ermitage avec le produit de la vente aux enchères

Fresque d’entrée de la chapelle

de la récolte des noyers de la commune. Les ermites reviennent s’installer de façon très continue au Mont Cindre et vont modifier fortement les lieux.

L’œuvre d’Émile Damidot, un merveilleux jardin

Emile arrive à l’Ermitage le 1er avril 1878, ce n’est pas un véritable ermite, c’est un artisan : honnête, habile, astucieux, ingénieux, il est tailleur d’habits de son métier. Depuis l’Ermitage, Emile observe la construction de la basilique de Fourvière sur la colline d’en face. S’en inspire-t-il dans ses chapelles un peu orientales ? Sans doute. Il aura peut-être aussi vu ou entendu parler du Palais idéal du facteur Cheval qui se construit à la même époque. Emile Damidot, dit Frère François, l’ermite tailleur d’habits, va construire un merveilleux vêtement pour le jardin de prière de Saint-Cyr. L’étoffe de cet habit merveilleux, il le tisse avec les cailloux ramassés sur les chemins. Il expérimente dans ses sculptures en maçonnerie un nouveau matériau de l’époque : le ciment artificiel. Il draine l’eau de pluie des toitures et alimente des bassins, il plante des fleurs, des parfums de l’ombre et des couleurs dans son jardin. Il installe des personnages dans les niches. Il va sculpter pendant 32 ans ce merveilleux manteau de rocaille pour son jardin.

Louis Touchagues, peintre talentueux, revint à St-Cyr perpétuer l’œuvre des ermites

Au lendemain de la guerre, quarante-deux ans après la mort d’Emile, lorsque Louis Touchagues, natif de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or peint les habitants du village sur les murs de la chapelle de l’Ermitage, il poursuit l’œuvre collective des ermites du Mont Cindre. En 1952, Paris Match l’annonce : « Touchagues renonce à la vie parisienne pour faire l’œuvre de sa vie ». Il se consacre à une œuvre de piété : les fresques de la chapelle de l’Ermitage. Il peint ces murs en hommage à son père, peintre en bâtiment et par fidélité à son village natal où des amitiés sincères le ramènent chaque année. Sous le dôme du porche, il a orchestré une symphonie des saisons et des travaux des champs. Suivant le mode de placement dans les églises à cette époque, les femmes sont à droite et les hommes à gauche, tels des santons célébrant la gloire de « Notre-Dame de Tout Pouvoir » en médaillon au-dessus de la porte. Les personnages sont du terroir : habitants de Saint-Cyr ou amis lyonnais. Leurs portraits peints s’inscrivent dans un décor champêtre cher au peintre, mêlant pigments et mortier frais dans une palette de chromes et de bleus éclatants. Dans le chœur de la chapelle, Touchagues a également peint la fresque « le Couronnement de la Vierge » au-dessus de l’autel.

SOUTIEN

Possibilité de faire un don en ligne pour la restauration du belvédère :

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